Posté le: Mar 18 Nov 2008 15:35 Sujet du message: DU COMMUNAUTARISME NEGRE
Il ya quelques temps il était devenu impossible d'employer le mot "noir" en France sans passer pour un antirépublicain, raciste (racialiste ?) ou un communautariste lorsqu'on avait le malheur d'être...Nègre, noir ou d'ascendance africaine. Toute la société s'entendait pour nous intimer l'ordre de nous intégrer en commençant par adopter les bonnes manières d'une société "civilisée" qui ne connaît pas les distinctions de couleurs entre ses citoyens et ne tolère pas le racisme à rebours supposé s'exprimer par une telle identification. Se dire "noir" c'est refuser les principes républicains et la République. Le noir n'existant pas il ne peut pas y avoir d'association noir.
Que n'a-t-on lu après la création du CRAN (auquel je n'appartiens pas Ô ).
Aujourd'hui ce sont les mêmes politiques, journalistes, élites intellectuelles etc... qui nous abreuvent ad nauseam d'analyses des élections américaines reposant sur le mot "noir". On croit rêver. Les uns pourront employer ce mot comme ils le souhaitent lorsque c'est pertinent pour leurs intérêts et analyses, les autres ont l'interdiction formelle de s'en servir au risque d'être désigner à la vindicte populaire et exclu du champ républicain.
Les élites françaises ont découvert la martingale. Tout est bon pour vous exclure même l'absurde, du moment que ça marche. Voici un article qui illustre ce choix des élites françaises.
Appeler un Noir un Noir, par Véronique Maurus
LE MONDE | 15.11.08
L'élection de Barack Obama a un avantage annexe, appréciable pour les médiateurs : on peut enfin écrire Noir, même dans un sous-titre de première page, comme dans Le Monde du 6 novembre ("... le vainqueur démocrate, premier Noir à accéder à la Maison Blanche"), sans recevoir une volée de messages criant au racisme. Ce jour-là, le terme a été utilisé 21 fois, idem le lendemain. Pas un reproche. Au contraire, des courriels ravis de notre couverture très complète de cette élection. C'est nouveau : jusque-là, mentionner la couleur de la peau, les racines ethniques ou religieuses d'une personne était tabou.
En savoir plus avant les autres, Le Monde.fr vous fait gagner du temps.
Abonnez-vous au Monde.fr : 6€ par mois + 30 jours offertsIl est vrai qu'il s'agit des Etats-Unis. Dans une page Focus du 26 août - "Pourquoi le métis Obama se définit comme un Noir" -, notre correspondant Sylvain Cypel a longuement expliqué que le mot "race", de ce côté de l'Atlantique, n'a pas le sens péjoratif qu'il a en Europe depuis la seconde guerre mondiale. Il désigne simplement un groupe humain, choisi par chaque citoyen, lors du recensement. Depuis 2000, un individu peut cocher plusieurs cases (par exemple "Hispanique" et "Noir") ou une seule, comme Obama, signifiant ainsi la communauté à laquelle il s'assimile. Une minorité (2,5 %) d'Américains se déclarent métis - en cochant deux races ou plus. "On ne dit pas le candidat métis, mais noir, car lui-même se revendique comme tel. C'est une culture politique", ajoute notre correspondant.
Cette approche décomplexée (de fraîche date il est vrai) n'a pas encore gagné la France. Durant toute la campagne américaine, nos correspondants se sont ainsi plaints du racisme sous-jacent de nos articles. "Je n'en peux plus de lire des précisions de couleur quand il s'agit de "noir (e)", écrivait par exemple Ana Chavanat (courriel). Hier une écrivaine "noire américaine", aujourd'hui "une députée noire et quatre sénatrices d'origine maghrébine"." Ce message faisait référence à deux articles : un portrait de l'écrivaine Maya Angelou (grande figure de la communauté noire américaine, amie de Malcolm X et de Martin Luther King) et une enquête intitulée "Où est l'Obama français ?" qui soulignait la faible diversité ethnique de la représentation nationale, en France. Dans les deux cas, le contexte justifiait l'usage du mot "noir (e)".
"J'ai été très étonnée, soulignait également Marcelle Espejo (courriel), de découvrir (...) qu'on identifie le père du sénateur McCain comme étant un "amiral en chef", alors que le père du sénateur Obama est un "Noir kényan". Sans doute l'origine ethnique de M. Obama suffit-elle pour situer sa carrière professionnelle... De même, la mère d'Obama est une "Blanche américaine", alors qu'on ne mentionne pas la couleur de la peau de la mère de Mc Cain, sans doute parce qu'elle n'est ni noire, ni latino, ni..., etc. Je suis très inquiète de voir ce dérapage dans les pages du Monde."
Les deux encadrés auxquels se référait notre lectrice résumaient en quelques lignes le parcours des deux candidats. Les précisions, qui auraient été choquantes dans un autre contexte, ne l'étaient pas dans ce cadre. L'origine de Barack Obama, Afro-Américain né d'un couple mixte, a eu, de fait, un poids non négligeable dans la bataille électorale - comme le fait que John McCain est le fils d'un amiral.
Où commence la discrimination, où finit le politiquement correct ? Le problème n'est pas neuf. Il est même un casse-tête pour les médiateurs. Rien, en effet, dans les chartes de déontologie n'interdit de préciser la couleur de peau, l'origine ethnique, la religion ou l'orientation sexuelle d'une personne, à condition que ces détails soient pertinents dans le contexte - ou que l'intéressé s'en prévale. Le Livre de style du Monde, ajoute, au chapitre Préjugé (s) : "Les rédacteurs s'interdisent d'utiliser toute formule ou tout cliché exprimant du sexisme ("une charmante greffière"), du racisme ("une cruauté tout orientale") ou du mépris social ("fils d'un modeste instituteur")."
Dans ce domaine, la faute s'apprécie au cas par cas et la maladresse n'est pas la moindre. Prenons deux exemples. D'abord une nécrologie du conseiller d'Etat Guy Braibant qui mentionnait "sa mère, une juive d'origine égyptienne". "Cette formulation laisse une impression de malaise, relève M. Lemesle (Maisons-Laffitte, Yvelines). Qu'est-ce que votre journal veut prouver ?" Cette précision, explique l'auteur de l'article, éclairait les liens de M. Braibant avec son cousin Henri Curiel, une figure de l'anticolonialisme, assassiné à Paris en 1978, qui l'avait profondément marqué.
Autre exemple, un portrait de la comédienne Marina Foïs. "Vous écrivez : "mère juive, père sarde", note Steven Lérys (Neuilly, Hauts-de-Seine). Je vous rappelle que le judaïsme est une religion, pas une nationalité." La remarque dans ce cas est justifiée, même si la formulation exacte - "Parents soixante-huitards, mère juive et psy, père sarde, chercheur en physique" - venait de la comédienne elle-même et visait à souligner la diversité culturelle dont elle est issue, plaide l'auteur de l'article. L'erreur, ici, relève de la maladresse et non du sous-entendu malsain. Mais elle doit, bien entendu, être évitée.
C'est de moins en moins facile. Le politiquement correct et les crispations identitaires progressant (avec le malaise de la société ?), la liste des termes tabous s'allonge, contraignant les rédacteurs à des périphrases de plus en plus artificielles : "minorités visibles", "jeunes de la diversité" ou "issus de l'immigration", etc. "Musulman" fait partie des termes sensibles, idem pour "Kabyle" - "Depuis plus d'un siècle, la Kabylie désigne une partie intégrante de l'Algérie !", proteste Luc Thiebaut (Dijon). "Jeune" lui-même devient suspect, car synonyme de voyou issu des banlieues - vérification faite, ce n'est heureusement pas le cas dans nos pages.
Depuis peu c'est au tour du mot : "9-3". Après la publication d'un article intitulé "Dans le "9-3", beaucoup d'ascenseurs, pas de formation", un lecteur habitant Le Raincy (Seine-Saint-Denis) écrit : "Les habitants de ce département se considèrent comme stigmatisés par le comportement des médias. Le mot nègre est banni, mais nous, on continue à nous traiter de "9-3", comme si c'était une nouvelle forme de langage." Vivement l'effet Obama ! _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
Salut!
j'ai juste une question à te poser:
Ne penses tu pas que c'est ce genre de copier-coller qui tue ce forum?
Moi je ne suis pas assez instruit, donc je me permet de te demander de quoi tu voulais débattre? qu'elle est l'idée que tu défends? quel est l'objectif de ton post?
Si c'est l'idée de ton "copier-coller" que tu défends j'aimerais que tu me la résume en quelques lignes, car j'ai bien lu l'article mais c'était tellement long que vers la fin je ne comprenais plus rien.
Merci d'avance et pardonne moi mon ignorance ou mon défaut de compréhension.
++ _________________ Je veux vivre mes rêves et non rêver ma vie!!!
mon post porte sur la violence (symbolique) dont se sert les élites pour conserver le pouvoir en excluant ceux qui aspirent à l'exercer. Le langage est une de ces armes souvent brandies contre les exclus.
Je fais un copier coller par manque de temps et en espérant illustrer mon propos qui peut se résumer simplement. La stratégie d'exclusion mise en oeuvre par les élites en France tient en ces points:
1 - La couleur de peau noire servira de facteur discriminant contre l'accès à des positions sociales prestigeuses.
2 - La couleur de peau devient fallacieusement un facteur non pertinent dans la société. Ceux qui en sont victime seront stigmatisés s'ils osent faire état de ce facteur discriminant.
Le comble dans cette stratégie c'est que tout en interdisant aux nègres de se déclarer "noirs" et d'agir collectivement ou individuellement en conséquence, et c'est le point 3 - les élites se réserve le droit d'usage de ce mot "noir" rendu inopérationnel pour les discriminés.
Résumé de la stratégie:
1 - casse toi sale moricaud, (t'es noir!)
2 - Tais toi, tu n'es pas noir car le noir n'existe pas (dans la République). Je t'interdis de t'organiser sur une telle base.
3 - Je suis spécialiste de l'Afrique "noire" ou du continent "noir" ou Obama est "noir"
Résultat des courses = C'est pas demain la veille que t'exerces le moindre pouvoir ici.
Je ne sais si je simplifie ma démonstration ou non mais voici un texte de WEB DUBOIS (autre temps, autre lieu mais même volonté d'exclusion et même lutte pour la dignité).
Sur la séparation raciale
Mise en ligne le dimanche 1er janvier 2006
par W.E.B. Du Bois
W.E.B. DuBois (1868-1963) est l’un des plus importants intellectuels afro-américains. Historien, sociologue, militant des droits civiques, littérateur, théoricien de l’émancipation des Noirs, il est en outre l’un des fondateurs du panafricanisme. Son maître livre, Les âmes du peuple noir, paru en 1903, un grand classique plus de cent fois réédité aux États-Unis, a été traduit en français avec un peu plus d’un siècle de retard en 2004 [1]. DuBois est mort à près de 96 ans, peu après avoir émigré au Ghana, où il était l’hôte de son ami et disciple Kwame N’Krumah. Si ses conceptions ont évolué tout au long de ses quelque soixante-dix ans d’activité intellectuelle et militante, tous les leaders progressistes du mouvement noir américain le reconnaissent comme l’une de leurs influences majeures. Le texte qui suit a été publié en 1934 dans la revue Crisis. Si elle fait directement référence à des débats américains de l’époque, l’analyse qu’il propose garde toute sa pertinence dans un contexte français et contemporain où l’on continue de prêcher la mixité et de combattre la ségrégation, mais en perdant de vue le principe d’égalité.
http://lmsi.net/article.php3 ?id_article=493
L’intelligentsia noire des États-Unis doit cesser de prendre la fuite dans le plus grand désordre dès qu’elle entend prononcer le mot « séparation ». L’opposition à la séparation raciale, ou ségrégation, n’est pas ou ne devrait pas être l’expression d’une réticence des gens de couleur à travailler les uns avec les autres, à coopérer les uns avec les autres, à vivre les uns avec les autres. L’opposition à la séparation est une opposition à la discrimination. L’expérience des États-Unis est que généralement, lorsqu’il y a ségrégation, il y a discrimination raciale. Mais les deux choses ne vont pas nécessairement de pair. Et on ne devrait jamais s’opposer à la ségrégation, à moins que cette ségrégation ne signifie discrimination.
Non seulement rien ne s’oppose à ce que des gens de couleur vivent aux côtés de gens de couleur dès lors que cela ne s’inscrit pas dans un contexte de discrimination, que les rues sont bien éclairées, qu’il y a l’eau courante, que les égouts fonctionnent, que la sécurité publique est bien assurée, et dès lors que quiconque le souhaite, quelle que soit sa couleur, peut s’installer dans le voisinage. De même pour les écoles, rien ne s’oppose à ce qu’il y ait des écoles où les élèves sont de couleur et où les professeurs sont de couleur. Au contraire, les élèves de couleur sont des êtres humains qui peuvent tout à fait être aussi éveillés que n’importe quels autres enfants, et nous savons bien qu’il n’y a pas de meilleurs professeurs que des professeurs de couleur dès lors qu’ils sont convenablement formés. Mais si le fait qu’une école soit ainsi une école noire est une raison suffisante pour qu’on prête moins d’attention aux bâtiments, pour qu’il y ait moins d’équipements, et de moins bons professeurs, alors, oui, il y a quelque chose qui s’y oppose. Et ce quelque chose ne s’oppose pas à la couleur de peau des professeurs ou à celle des élèves, mais à la discrimination.
Lorsque, comme cela est arrivé au cours de ces derniers temps, le gouvernement des États-Unis entreprend des efforts de redistribution de capital pour que certains groupes désavantagés puissent avoir une opportunité de développement, les Noirs devraient résolument et avec insistance demander leur part. Dans les communautés ou les zones agricoles où vivent des gens de couleur, des groupes devraient se former. En aucun cas, il ne doit y avoir de discrimination entre Noirs et blancs. Mais en même temps, les gens de couleur devraient aller de l’avant, s’organiser, monter des entreprises, et leur seule exigence devrait être que ces entreprises bénéficient des mêmes aides et conditions que n’importe quelles autres. Il convient de ne pas oublier qu’au cours du dernier quart de siècle, les avancées des gens de couleur ont pour l’essentiel eu lieu lorsqu’ils ont travaillé pour eux mêmes.
Il ne fait aucun doute que beaucoup de blancs, peut-être la majorité des américains, chercheront à tirer avantage de toute séparation volontaire, de toute coopération entre les gens de couleur. Dès qu’un groupe de noirs est séparé, ils se servent de cette situation comme point d’appui contre eux, et leurs attaques prennent la forme de discriminations. Ce n’en est pas moins contre ces discriminations que devrait porter notre contre-attaque ; c’est contre le refus sudiste de dépenser autant d’argent pour l’éducation des enfants noirs que pour celle des enfants blancs ; contre l’impossibilité pour les noirs de bénéficier des capitaux publics ; contre le monopole blanc sur le crédit. Mais en aucun cas contre le fait même de nous retrouver entre nous, sauf à justifier l’argument selon lequel cela ne vaut pas le coup de s’associer avec des gens comme nous.
À long terme, il est hors de doute que le développement humain passera largement par la multiplication des relations individuelles de tous avec tous. Mais quoi qu’il en soit, aujourd’hui, de telles relations individuelles sont rendues difficiles par l’existence de discriminations mesquines, par une pression idéologique délibérée et quasi criminelle, et par diverses survivances d’un paganisme préhistorique. Il est impossible, dans ces conditions, d’attendre patiemment le millénaire futur où les relations entre les hommes seront normales pour commencer à nous unir, et à constituer des groupes de gens aux idées voisines, ou victimes des mêmes relégations et des mêmes haines.
Ce sont les travailleurs possédant une même conscience de classe qui, en s’unissant, pourront émanciper le Travail à travers le monde. Ce sont les Noirs possédant une même conscience de race, qui en coopérant dans leurs propres mouvements et institutions, pourront émanciper la race des gens de couleur, et le grand enjeu d’aujourd’hui, pour les Noirs américains, est de réussir leur émancipation économique à travers un effort résolu de coopération.
1934
Texte traduit de l’américain par Laurent Lévy
Note :
[1] Aux Éditions Rue d’Ulm _________________ Il dit
le griot à la langue pendante
" vous irez plus loin encore
dans la forêt blanche
des bétons entassés
et vous pleurerez
dans les quartiers boueux
d'une ville sans refuge "
Il dit aussi
le griot nouveau
" regardez !
il est des hommes
que les révoltes étreignent ".
Posté le: Mar 27 Oct 2009 17:27 Sujet du message: Le probleme de notre communautarisme
A l'heure ou le gouvernement franssais veut relancer le debat sur lidentite nationale, il est bon de se pencher sur notre communautarisme. Ce dernier est essentiellement vecu comme une reaction au racisme persitent des leucodermes. C'est pourquoi nous nous basons a priori sur des aspects purement biologiques pour nous unir. Or pour que ce communautarisme ait davantage de force, ne faudrait-il pas qui s'appuie sur une identite culturelle plutot? Voila mon reve. Comme plusieurs, nous reflechissons ensemble a ce que les Kamo-nubiens doivent faire pour que prennent corps une veritable union populaire. Le seul facteur biologique s'avere malheureusement insuffisant. Un individu issu du peuple bassa'a et qui se sentirait bourguignon ou gasCON devrait-il necessairement etre considere comme un authentique Kamo-nubien ou tout simplement comme le vulgaire negre qu'il est? Voila un sens du kamo-nubisme. _________________
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