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Côte-d'Ivoire, Élections présidentielles
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Abiola
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2011 13:40    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
@Abiola,
Mais je ne crois pas que le problème se pose en ces termes.
On a 50 ans d'indépendance derrière nous. Nous avons eu notre lot d'hommes providentiels, de régimes forts et de partis uniques. Force est de se rendre compte que les objectifs fixés qui étaient la consolidation de nos jeunes nations a été n'ont pas été atteints loin de là. La Côte d'Ivoire en étant un bon exemple.
Dans cette affaire ivoirienne, personne n'a la naïveté de croire que les choses vont s'arranger et ce quelque soit l'issue. On espère juste la moins mauvaise issue. Il ne s'agit même pas d'un débat sur la démocratie vu les conditions dans lesquelles se ont déroulées les élections. Mais il faut aller au bout du processus et espérer une issue pas trop tragique.
Tout est à faire dans ce pays, comme tout est à faire dans tous nos pays. J'ai même envie de dire que tout est à réinventer. Je ne crois pas au modèle de nos pays tels qu'ils existent aujourd'hui, je ne crois pas non plus au panafricanisme, idéologie de l'incantation qui depuis 50 ans n'a pas démontré de réelle capacité à s'ancrer dans le réel et à résoudre les problèmes spécifiques de l'Afrique.


Tu penses que les pays africains de la zone CFA et de la francophonie peuvent être considérés "indépendants" ? Même en disant que l'indépendance est relative, ces pays sont certainement aux plus bas niveaux d'indépendance sur la planète. Ils n'ont pas de système monétaire indépendant et sont quadrillés par le dispositif militaire français. Comment veux-tu qu'ils s'industrialisent ?

A ton avis, en dehors de la crise actuelle, quels sont les problèmes centraux des pays de la zone CFA et comment les résoudre ? Je note aussi que tu ne crois pas au panafricanisme, donc chacun de nos états bancals devra se démerder tout seul. En quoi le panafricanisme (au sens de Nkrumah, pas l'UA Wink ) a t-il échoué selon toi ? En quoi la stratégie "séparatiste" est-elle meilleure ?
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Les Africains sont aujourd'hui à la croisée des chemins : c'est l'union ou la mort !
Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
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Jofrere
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2011 14:38    Sujet du message: Répondre en citant

Ce débat sur le Franc CFA, je ne pense pas être en capacité de le mener n'ayant pas les connaissances pouvant me permettre d'avoir un discours structuré sur la question. Néanmoins, ce que je peux constater c'est que 50 ans après les indépendances, aucun pays africain, Franc CFA ou pas n'a vraiment décollé sur le plan industriel. On peut certes retrouver des différences ici et là, mais globalement les situations restent comparables. Quand je vois qu'un pays comme l'Egypte tire ses principales ressources du tourisme et de l'exploitation du canal de Suez, je suis effaré.

Lorsque Jean Marie Bockel a été nommé à la coopération en 2007, il avait déclaré ceci:
Citation:
"Quand le baril est à 100 dollars, et que d’importants pays producteurs de pétrole ne parviennent pas à se développer, la gouvernance est en question. Quand les indicateurs sociaux de ces pays stagnent ou régressent, tandis qu’une minorité mène un train de vie luxueux, la gouvernance est en question. Que deviennent ces revenus pétroliers? Pourquoi la population n’en bénéficie-t-elle pas? Est-il légitime que notre aide au développement soit attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources?"

Mettre un terme à des anomalies juridiques telles que le Gabon ou la Guinée équatoriale me parait 100 fois plus urgent que des discussions techniques sur le Franc CFA. je pense que comme souvent chez nous, on trouve un totem et on danse autour pendant 20 ou 30 ans, puis on passe à autre chose.
Justement, à propos des états existants, je dirais que le nationalisme tel qu'on l'a connu et le panafricanisme façon Nkrumah sont des concepts complètement datés aujourd'hui. Ce sont tous 2 des avatars de la colonisation. On a l'impression qu'en 50 ans d'indépendance, on n'a réussi qu'à accentuer les particularismes. Concernant le panafricanisme, je n'ai pas constaté jusque là dans cette idéologie une vraie dynamique d'ouverture, une prise en compte de ce que sont les gens, de ce qu'ils vivent. Qu'Obenga parle du "siècle d'Obama", je trouve que ça va dans le bon sens. Il parle alors d'un fait qui a vraiment ébranlé les gens au plus profond. Je suis au regret de dire à Ogotommeli et Gnata que Pétré-Grenouilleau n'est pas au centre de nos vies. J'ai commencé à lire le livre de Celestion Monga: "NIHILISME ET NÉGRITUDE" et toute la critique sur les africanistes m'a semblé être une discussion purement académique.

Bref, j'ai l'impression que sur tous les plans, on a trop complexifié les choses. Sur tous les sujets, il y a un affect beaucoup trop fort qui empêche de voir les solutions. Sans être populiste des fois, il suffirait peut-être d'arrêter de théoriser et faire simplement les choses.
J'essaie de m'impliquer dans des projets transnationaux. Et j'ai constaté que les personnes qui donnaient le plus n'étaient pas forcément celles qui se disaient les plus politisées.
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samuel
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2011 17:28    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a necrit:

Citation:
je pense que comme souvent chez nous, on trouve un totem et on danse autour pendant 20 ou 30 ans, puis on passe à autre chose... Sur tous les sujets, il y a un affect beaucoup trop fort qui empêche de voir les solutions.


Tu devrais te demander si ce que tu dis ne s'applique pas d'abord et avant tout a toi puisqu'ici tu ne fais que puiser dans le catalogue des prejuges les plus courants et les plus stupides a l'egard de l'Afrique et cela, comme toujours dans le langage du mepris et du racisme le plus ordinaire. En fait tu repetes comme un perroquet ce que les Blancs disent des Africains comme si tu n'en etais pas un toi-meme.

En quoi ces propos refletent-ils la realite de l'Afrique? L'Afrique est tout aussi diverse, contradictoire et complexe que n'importe quel autre continent du monde et ses habitants ne peuvent etre decrits par aucune caracteristique fixe et predeterminee, fussent les ''affects''. Faut-il comprendre qu'ailleurs les gens n'ont pas d'affect pour parodier Freud qui disait:" Il n'y a pas trente six solutions : ou ils vivent le stade anal ou ils n'ont pas d'a.....! ". Les Europeens eux n'ont donc pas d'affect et ceci ne serait que caracteristique des Africains?

En Afrique il y a des gens qui sont panafricanistes, d'autres qui sont des liberaux, d'autres qui se definissent comme marxistes, socialistes, militants islamistes, pentecotistes, objecteurs de conscience, neutres, apolitiques, voire anarchistes ou trotskystes, etc. Les idoles autour d'esquelles on danse sont tout aussi nombreuses qu'en Occident et les gens ne sont pas plus guides par leurs ''affects'' que les Chinois ne le sont. On en trouve qui croient a la sorcellerie et d'autres qui sont des scientifiques travaillant dans les plus granbds laboratoires du monde et qui ne croient qu'en l'objectivite d'un monde gouverne par les lois naturelles. On trouve des militants islamistes fanatiques, des chretiens fondamentalistes ou des adeptes du vaudou tout comme on trouve des rationnalistes, des athees et des libres penseurs. Il n'y aucuine particuliere autour de laquelle les Africains dansent et toute tentative de les enfermer dans une ''essence'' eternelle denote l'incapacite de penser au-dela des prejuges ecules et de l'auto-derision masochiste.
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Jofrere
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MessagePosté le: Mer 09 Fév 2011 20:04    Sujet du message: Répondre en citant

salut @samuel,
je te remercie de m'interpeller aussi rudement au cas où je me serais laissé aller bien malgré moi à émettre des propos racistes à l'égard des africains.
mais je ne pense pas que ce soit le cas.
Dans les débats et les forums, j'ai toujours été frappé de la permanence de ces débats que j'ai qualifié de totémiques qui à mon sens ne servent qu'à masquer les vrais débats. Le panafricanisme en fait partie. On n'a pas encore le début du commencement de sa mise en oeuvre concrète mais que de polémiques, d'encre, de salive sur le sujet. La Françafrique en est un autre. ce terme a tellement été employé dans tellement de cadres qu'on ne sait plus ce qu'il recouvre comme réalité. Je pourrais parler de néocolonisation, de FCFA ou d'aliénation.
L'utilisation du mot "affect". Nulle part je n'ai écrit que les africains réagissaient aux choses avec plus d'affect que les autres. je fustigeais là encore une certaine littérature dont j'ai d'ailleurs cité quelques membres.
Bref, je pense que tu t'es trompé de cible.
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Merikama
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 12:50    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
Merikama a écrit:

Avec 64% de l'armée dont il prétend être acquise à sa cause, appuyé par 60% de la masse populaire ivoirienne, je suis désolé, Mr Dramane Wattra, aurait dû être au palais depuis longtemps ...

Ben Ali est resté combien de temps au pouvoir? avec quelle légitimité populaire? Moubarack fait aujourd'hui de la résistance, avec quelle légitimité populaire?

Tu me fais vraiment rire parfois. C'est pourtant bien toi qui défends la "légitimité" de Wattra/Bédié sur la base de leur fameux 60% qu'ils auraient obtenus à ces élections ivoiriennes. Si l'on suit donc ton raisonnement, on se demande alors pourquoi Ben Ali a été chassé du pouvoir alors qu'il détenait 89.62% des voix aux dernières élections présidentielles dans son pays en 2009. 90% de popularité dans un pays ne peuvent quand même se volatiliser en seulement deux années de règne ...

Dans la même veine, on devrait aussi se demander pourquoi Mr Moubarak Ré-élu pour un sixième mandat en 2005 avec 88,6% des voix et qui est par ailleurs président du Parti National Démocratique depuis 1982, Parti au pouvoir, ayant obtenu 81% des suffrages aux dernières élections législatives de décembre 2010 en Egypte et qui donc devrait être TRÈS POPULAIRE dans son pays, est autant VOMI par son peuple.

Récapitulons :

Ben Ali : Ré-élu en 2009 avec 89.62% des voix.
Hosni Moubarak : Ré-élu en 2005 avec 88.6% des voix et président du PND qui a remporté le scrutin législatif de décembre 2010 avec 81% des suffrages.

Alors question : pourquoi ces deux "leaders" si populaires sur le papier dans leur pays, sont-ils tant détesté par leurs peuples ?

On voit là une discordance CHOQUANTE entre la "popularité" sur le papier (en tout cas sur les papiers de la "communauté internationale", les papiers de la tricherie) des messieurs Alassane Dramane Wattra (qui n'arrive toujours pas à mobiliser le peuple ivoirien dont il dit être acquis à sa cause à 60%), Ben Ali, Hosni Moubarak et la réalité du terrain qui est tout autre. C'est justement ces genres de mascarades électorales produisant des "présidents sur papier", signé par les puissants de ce monde que la France (aka "communauté internationale") veut absolument introduire et appliquer en Côte d'Ivoire. Ces mensonges ne passeront pas ...
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"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir". THOMAS SANKARA

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Jofrere
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 14:28    Sujet du message: Répondre en citant

@Merikama
C'est vrai que ça devient très drôle. Il ne t'a pas échappé, tu n'es pas naïf à ce point, que Ben Ali et Moubarack étaient les sortants et bénéficiaient de la pleine et entière collaboration de la télévision publique. Il ne t'a pas échappé non plus que si ces 2 présidents avaient accepté des élections équitables, ils auraient été battus.
je suis ce topic depuis le début et j'ai vu l'évolution des uns et des autres au fur et à mesure des évènements.
Au mois d'octobre 2010 Gbagbo a donné une interview à "Jeune Afrique" et voici ce qu'il déclarait alors:

Citation:

Il y a encore moins de deux mois, vos partisans expliquaient qu’il ne saurait y avoir d’élection sans deux préalables : une révision en profondeur de la liste électorale, que vous jugiez biaisée en faveur de l’opposition, et le désarmement complet des ex-rebelles. Or la liste n’a été que très légèrement toilettée, et le désarmement n’est toujours pas achevé. Pourquoi êtes-vous revenu sur vos exigences ?

Écoutez. Pas mal de fraudeurs ont été éliminés des listes, sans doute plus que le chiffre officiel de 55 000. Quant au désarmement, il a atteint un stade à partir duquel nous pouvons travailler. Je suis donc globalement satisfait.

Vous étiez d’autant plus enclin à faire des concessions que les sondages qui vous donnent vainqueur de la présidentielle se suivent et se ressemblent.

Non, il n’y a pas eu d’effet sondage. Je pense simplement qu’on ne pouvait pas aller plus loin qu’on ne l’a fait. Il y a des moments où l’on sent qu’il est inutile de courir deux lièvres à la fois. Il faut aller à l’élection pour s’attaquer ensuite, avec une légitimité renouvelée, aux vrais problèmes de la nation.

Tout de même, vous y croyez aux sondages…

Bien sûr. Et tout le monde y croit en Côte d’Ivoire, même ceux qui font semblant du contraire. Il suffit de voir comment ils infléchissent leur campagne en fonction des résultats. Lorsqu’un sondage dit que Gbagbo est le plus proche du peuple, on les voit descendre au quartier pour manger avec les gens au bord de la route. Gbagbo est le candidat de la jeunesse ? Ils essaient vite fait de baragouiner en nouchi, l’argot d’Abidjan. C’est amusant. Mes adversaires savent très bien au fond d’eux-mêmes que ces enquêtes d’opinion sont significatives, mais ils ne peuvent le dire à leurs partisans. J’espère que lorsque viendra l’heure de la désillusion le choc ne se traduira pas par des violences.

Pas plus que Bédié ou Ouattara vous ne semblez envisager l’hypothèse d’une défaite.

En matière électorale, le risque zéro n’existe pas. Mais lorsque dix sondages, huit TNS-Sofres, un Gallup et un IREEP vous placent en tête depuis un an et demi et jusqu’à l’avant-veille du scrutin, il est rare qu’ils se trompent tous [le tout dernier sondage TNS-Sofres du 12 octobre donne Gbagbo en tête avec 48 % au premier tour. Et vainqueur au second avec 54 % face à Bédié et 61 % face à Ouattara, NDLR]. Cela dit, je sais qu’aucune élection n’est gagnée d’avance. Je ne cesse de le répéter à mes militants et à tous les Ivoiriens.

Vous engagez-vous, néanmoins, à accepter le résultat de la présidentielle, quel qu’il soit ?

Bien entendu.

Qui considérez-vous comme votre principal adversaire ?

Si j’en crois les sondages, c’est Bédié. Et je le battrai.

Et Ouattara ?

Ce sera sans doute plus facile. Mais peu importe, pourvu que mon adversaire soit sorti des urnes.

Une victoire au premier tour vous paraît-elle possible ?

Je ne l’exclus pas.


A travers cette interview, Merikamatu peux arriver à percevoir l'importance du facteur sondage. je me souviens de l'assurance voire même de l'arrogance que dégageaient ici même les supporters de LG y compris après le 1er tour. Suite à ce qui s'est passé à l'issue du second tour, ces mêmes contributeurs se sont transformé en caisses de raisonnance des arguments de LG: forclusion de la CEI(on n'aura jamais autant employé ce terme Smile ), légitimité juridique de la décision du conseil constitutionnel motivée par des troubles n'ayant pas permis l'expression normale du vote das le nord et maintenant le recomptage. En attendant la prochaine parade.
Je sais bien que dans cette affaire, les mots n'ont plus de sens et que la confusion organisée est quasi totale, mais tout de même Merikama, tu crois vraiment à ce que tu écris?

http://www.jeuneafrique.com/Article/ARTJAJA2597p030-037.xml0/france-afrique-opposition-presidentlaurent-gbagbo-je-vais-mettre-les-heritiers-d-houphouet-a-la-retraite.html[[/u]
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Jofrere
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 16:51    Sujet du message: Répondre en citant

@Merikama
Un petit rappel pour toi qui fait des comparaisons hasardeuses entre la Côte D'Ivoire et la Tunisie. Il y a eu en 2001 et 2002 2 élections dans une configuration démocratique à peu près normale, c'est à dire avec toutes les forces politiques en présence. C'est les municipales de 2001 et les élections aux conseils généraux de 2002. Je te fournis ici les résultats de 2001 plus lisibles que ceux de 2002 du fait des jeux d'alliance:

Citation:
On se souvient que la consultation municipale du 25 mars 2001 avait enfin permis à toutes les sensibilités politiques du pays de s’exprimer, dans un espace démocratique relativement représentatif (60 % du corps électoral), dans un contexte social plutôt apaisé, et dans un élan participatif rassurant (près de 40 % de votants). Chacun avait donc pu faire ses comptes :
le RDR (Rassemblement des Républicains) d’Alassane Ouattara, présent pour la première fois, avait remporté 27,2 % des suffrages et 63 communes ; le PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) avait rassemblé 26,9 % des voix et gagné 60 communes ; le FPI (Front Populaire Ivoirien) totalisait 25,2 % des voix et 30 communes ; et les indépendants divers et autres partisans du général Gueï obtenaient 21,1 % des voix et 38 communes.



Tu constateras toi même ce qui parait être une stabilité dans le temps des forces en présence en CI.
http://com.revues.org/index1026.html
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Merikama
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 17:08    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
@Merikama
C'est vrai que ça devient très drôle. Il ne t'a pas échappé, tu n'es pas naïf à ce point, que Ben Ali et Moubarack étaient les sortants et bénéficiaient de la pleine et entière collaboration de la télévision publique. Il ne t'a pas échappé non plus que si ces 2 présidents avaient accepté des élections équitables, ils auraient été battus.

Cette remarque est aussi valable pour les élections ivoiriennes notamment en zone CNO (relire les rapports des observateurs de l'UA et de la CEDEAO), et aussi valable pour les élections en Afganistan, Burkina Fasso, Gabon, etc. démontrant le caractère farfelu des 54% de Wattra dont on attend toujours la concrétisation sur le terrain ...
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Merikama
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 17:21    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
@Merikama
Un petit rappel pour toi qui fait des comparaisons hasardeuses entre la Côte D'Ivoire et la Tunisie. Il y a eu en 2001 et 2002 2 élections dans une configuration démocratique à peu près normale, c'est à dire avec toutes les forces politiques en présence. C'est les municipales de 2001 et les élections aux conseils généraux de 2002. Je te fournis ici les résultats de 2001 plus lisibles que ceux de 2002 du fait des jeux d'alliance:

Citation:
On se souvient que la consultation municipale du 25 mars 2001 avait enfin permis à toutes les sensibilités politiques du pays de s’exprimer, dans un espace démocratique relativement représentatif (60 % du corps électoral), dans un contexte social plutôt apaisé, et dans un élan participatif rassurant (près de 40 % de votants). Chacun avait donc pu faire ses comptes :
le RDR (Rassemblement des Républicains) d’Alassane Ouattara, présent pour la première fois, avait remporté 27,2 % des suffrages et 63 communes ; le PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire) avait rassemblé 26,9 % des voix et gagné 60 communes ; le FPI (Front Populaire Ivoirien) totalisait 25,2 % des voix et 30 communes ; et les indépendants divers et autres partisans du général Gueï obtenaient 21,1 % des voix et 38 communes.



Tu constateras toi même ce qui parait être une stabilité dans le temps des forces en présence en CI.
http://com.revues.org/index1026.html

Au risque de me répéter, j'attends toujours COMME EN TUNISIE/EGYPTE, les fameux 60% de la population acquise au couple Bédié/Wattra qui descendraient dans la rue comme en 2000 (puisqu'il s'agit du même peuple, qui est suffisamment aguerri depuis sa révolution de 2000 : plus d'1 million de personne dans les rues), soutenu en plus par les 64% de l'armée (comme le soutient Wattra) pour chasser l'"usurpateur" Gbagbo comme ils ont chassé le général putschiste Guéi du pouvoir ...

PS : Ceci est ma dernière intervention dans ce topic ... Arrow Arrow
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Jofrere
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 18:42    Sujet du message: Répondre en citant

Merikama a écrit:

Au risque de me répéter, j'attends toujours COMME EN TUNISIE/EGYPTE, les fameux 60% de la population acquise au couple Bédié/Wattra qui descendraient dans la rue comme en 2000

Ce qui est donc ta définition de la démocratie. On fait semblant de voter puis on descend s'entretuer dans la rue.
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Abiola
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 19:45    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
Merikama a écrit:

Au risque de me répéter, j'attends toujours COMME EN TUNISIE/EGYPTE, les fameux 60% de la population acquise au couple Bédié/Wattra qui descendraient dans la rue comme en 2000

Ce qui est donc ta définition de la démocratie. On fait semblant de voter puis on descend s'entretuer dans la rue.


Ce n'est pas une définition de la démocratie, c'est de la simple logique. Si la majorité des gens ont voté pour Ouattara, pourquoi ne répondent t-ils pas aux appels de Ouattara ? Où sont les manifestations monstres en sa faveur ? Comment explique-tu cela ?
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 20:16    Sujet du message: Répondre en citant

@Abiola
Le débat qui a lieu en ce moment est de savoir si ADO a fait 54% ou 49%. Ce qui dans les 2 cas représente plusieurs millions d'électeurs. Ce que vous faites c'est tout simplement du sophisme. ADO de toute évidence n'arrive pas à mobiliser ses électeurs pour défier le pouvoir mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas d'électeurs.
On parle de la Tunisie et l'Egypte mais il ne faut pas oublier que l'attitude de l'armée a été déterminante dans ces 2 crises. Donc les gens ont peut-être tout simplement peur, peut-être justement en mémoire des violences de 2000.
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Abiola
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
Ce débat sur le Franc CFA, je ne pense pas être en capacité de le mener n'ayant pas les connaissances pouvant me permettre d'avoir un discours structuré sur la question. Néanmoins, ce que je peux constater c'est que 50 ans après les indépendances, aucun pays africain, Franc CFA ou pas n'a vraiment décollé sur le plan industriel. On peut certes retrouver des différences ici et là, mais globalement les situations restent comparables. Quand je vois qu'un pays comme l'Egypte tire ses principales ressources du tourisme et de l'exploitation du canal de Suez, je suis effaré.

C'est quand même grave, tu dis t'intéresser aux problèmes africains et à leurs solutions, mais depuis toutes ces années sur le forum, tu ne t'es pas renseigné sur le franc CFA de manière à te former ton avis Confused As-tu lu les ouvrages de Pouémi et d'Agbohou ? Qu'en penses-tu ? Dans le cas contraire, je pense que tu devrais y jeter un coup d'oeil car si la faculté de contrôler sa politique monétaire et ses banques n'est pas une condition suffisante au décollage, économique, elle en est une condition nécessaire. Connais-tu un pays qui s'est industrialisé sans contrôler sa politique monétaire ? Comment financer l'agriculture et les entreprises industrielles à grande échelle, sans prêt (création monétaire) ?

Citation:

Lorsque Jean Marie Bockel a été nommé à la coopération en 2007, il avait déclaré ceci:
Citation:
"Quand le baril est à 100 dollars, et que d’importants pays producteurs de pétrole ne parviennent pas à se développer, la gouvernance est en question. Quand les indicateurs sociaux de ces pays stagnent ou régressent, tandis qu’une minorité mène un train de vie luxueux, la gouvernance est en question. Que deviennent ces revenus pétroliers? Pourquoi la population n’en bénéficie-t-elle pas? Est-il légitime que notre aide au développement soit attribuée à des pays qui gaspillent leurs propres ressources?"

Mettre un terme à des anomalies juridiques telles que le Gabon ou la Guinée équatoriale me parait 100 fois plus urgent que des discussions techniques sur le Franc CFA. je pense que comme souvent chez nous, on trouve un totem et on danse autour pendant 20 ou 30 ans, puis on passe à autre chose.

Tu peux expliquer quelles anomalies juridiques sont plus urgentes que l'indépendance monétaire et le décollage économique ? J'ai du mal à voir. Quand à Bockel... bon il parle de bonne gouvernance et j'imagine, de corruption. C'est le genre de thèmes qu'on jette en patûre aux crédules pour les détourner des vraies questions. Le commencement de la bonne gouvernance, c'est d'arrêter de confier la gestion de ses finances à l'étranger. Le Chine est un pays notoirement corrompu, cela ne les empêche pas de s'industrialiser à une vitesse folle. Ce n'est pas le problème central. Ce qu'il nous faut, c'est une politique économique ambitieuse, l'indépendance monétaire en est un pilier essentiel.

Citation:

Justement, à propos des états existants, je dirais que le nationalisme tel qu'on l'a connu et le panafricanisme façon Nkrumah sont des concepts complètement datés aujourd'hui. Ce sont tous 2 des avatars de la colonisation. On a l'impression qu'en 50 ans d'indépendance, on n'a réussi qu'à accentuer les particularismes.

Le panafricanisme, en particulier le panafricanisme politique vise justement à concilier les différences entre les différents peuples africains.

Citation:

Concernant le panafricanisme, je n'ai pas constaté jusque là dans cette idéologie une vraie dynamique d'ouverture, une prise en compte de ce que sont les gens, de ce qu'ils vivent.

Peux-tu être plus précis ? En quoi le panafricanisme manque t-il "d'ouverture" ? D'ailleurs, en quoi consiste cette "ouverture" ? Et pourquoi faudrait-il être ouvert ? Ouvert à quoi ? C'est vraiment très vague...

Citation:

Qu'Obenga parle du "siècle d'Obama", je trouve que ça va dans le bon sens. Il parle alors d'un fait qui a vraiment ébranlé les gens au plus profond.
Je ne vois pas en quoi Obama a ébranlé la vie des africains, et il ne va pas le faire. C'est pure naiveté que de le penser. Ce n'est pas le bon sens, c'est la voie de la naiveté, celle qui mène aux arnaques en tous genres.

Citation:

Je suis au regret de dire à Ogotommeli et Gnata que Pétré-Grenouilleau n'est pas au centre de nos vies. J'ai commencé à lire le livre de Celestion Monga: "NIHILISME ET NÉGRITUDE" et toute la critique sur les africanistes m'a semblé être une discussion purement académique.
Tu n'as pas l'air familier de ce qu'est le panafricanisme, en tant qu'idéologie politique. Cela n'a rien à voir avec Pétré-Grenouilleau et autres africanistes et je pense que tu fais un amalguame facile entre le combat de recherche historique mené par des intellectuels (qui peuvent être panafricanistes) et le panafricanisme en lui-même.

Citation:

Bref, j'ai l'impression que sur tous les plans, on a trop complexifié les choses. Sur tous les sujets, il y a un affect beaucoup trop fort qui empêche de voir les solutions. Sans être populiste des fois, il suffirait peut-être d'arrêter de théoriser et faire simplement les choses.
J'essaie de m'impliquer dans des projets transnationaux. Et j'ai constaté que les personnes qui donnaient le plus n'étaient pas forcément celles qui se disaient les plus politisées.

[/quote]
Il n'y a rien de compliqué. Le panafricanisme, c'est la construction d'un état fédéral africain et le développement de sa puissance économique, militaire, culturelle etc. Qu'est-ce qui est complexifié là-dedans ? Le panafricanisme propose un ensemble de solutions extremement complet et robuste aux problèmes concrets des africains aujourd'hui : organisation politique de la société, développement économique et social, développement culturel, sécurité et diplomatie etc. Si tu veux, liste un ensemble de problèmes très concrets qui t'apparaissent comme centraux, et je te proposerais des solutions concrètes et panafricanistes. Nous luttons justement contre cette tentative de faire passer le panafricanisme pour une utopie d'intellectuels idéalistes. Nous sommes en train d'entamer sa réhabilitation en tant que programme politique pragmatique et pertinent en face des défis d'aujourd'hui.

En revanche j'ai demandé ton avis sur les questions suivantes :
1. Quels sont les problèmes centraux des pays africains en particulier ceux de la zone CFA à l'heure d'aujourd'hui ?
2. En quoi le panafricanisme est inadéquat pour les résoudre ?
3. Quels sont les solutions auxquelles tu adhères ?
J'aimerais vraiment savoir Wink
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Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !
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Abiola
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
@Abiola
Le débat qui a lieu en ce moment est de savoir si ADO a fait 54% ou 49%. Ce qui dans les 2 cas représente plusieurs millions d'électeurs.
La vérité c'est que tu ne peux avoir qu'une opinion sur qui a réellement gagné les élections car nous ne disposons d'aucun résultat réellement fiable, ce ne sera jamais un avis basé sur des données crédibles. Si tu veux, tu peux croire aux résultats annoncés (illégalement) par le président de la CEI au QG de Ouattara. D'autres croient aux résultats annoncés (illégalement) par le conseil constitutionnel. Perso, ça ne change rien pour moi que l'un aie fait un peu plus que l'autre, c'est du pur aveuglement démocratiste que de baser le sort du pays sur cet écart éventuel. Le pays est coupé en deux avec un blocage politique initié par les rebelles au nord, auxquels Ouattara est lié.

Citation:

Ce que vous faites c'est tout simplement du sophisme. ADO de toute évidence n'arrive pas à mobiliser ses électeurs pour défier le pouvoir mais ça ne veut pas dire qu'il n'a pas d'électeurs. On parle de la Tunisie et l'Egypte mais il ne faut pas oublier que l'attitude de l'armée a été déterminante dans ces 2 crises. Donc les gens ont peut-être tout simplement peur, peut-être justement en mémoire des violences de 2000.

Je ne conçois pas qu'un leader politique qui ait gagné les élections ne soit pas capable de mobiliser au moins 100 000 partisans dans la rue dans des circonstances aussi explosives. Un tel "leader" ne peut-être qu'un leader d'operette et n'a pas la carrure pour diriger le pays, autrement qu'en finançant des rebellions ou en appelant des armées étrangères à la rescousse.

P.S : un article fort intéressant sur l'obsession de l'alternance électorale et du "démocratisme" plus généralement : http://edition.cnn.com/2011/WORLD/africa/02/10/egypt.protests.reax/?hpt=C1
Les vrais problèmes en Cote D'Ivoire et en Afrique ne sont pas de savoir qui a gagné les élections, de quelques points...
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MessagePosté le: Jeu 10 Fév 2011 22:55    Sujet du message: Répondre en citant

@abiola
Quand je dis que vous faites du sophisme, ça signifier que vous faites la confusion de façon bien volontaire entre la représentativité des candidats et le fait d'avoir la majorité. Que l'un des 2 ait une voix de plus que l'autre ne change pas fondamentalement le rapport de force. C'est par contre fondamental dans le cadre du scrutin majoritaire. C'est la règle que les ivoiriens se sont donné.
Vous faites encore la confusion entre le fait d'être majoritaire dans le pays et le fait de pouvoir mobiliser une minorité agissante et très organisée qui fera basculer les choses. On sait bien comment fonctionnent les révolutions.
Concernant l'élection, tu écris que toi ni moi ne connaissons le résultat de l'élection. par contre ce que nous savons tous les 2 c'est la décision qu'a prise le conseil constitutionnel, à savoir l'annulation pure et simple du suffrage d'un certain nombre de régions, validant donc les autres. C'est je pense une base intéressante de discussion.
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afrobeat
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MessagePosté le: Ven 11 Fév 2011 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
C'est par contre fondamental dans le cadre du scrutin majoritaire. C'est la règle que les ivoiriens se sont donné.
Vous faites encore la confusion entre le fait d'être majoritaire dans le pays et le fait de pouvoir mobiliser une minorité agissante et très organisée qui fera basculer les choses. On sait bien comment fonctionnent les révolutions.


Vraiment JOFRERE , ce qu'il te faut c'est les comprimés.... Arrow
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Jofrere
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MessagePosté le: Ven 11 Fév 2011 14:24    Sujet du message: Répondre en citant

afrobeat a écrit:

Vraiment JOFRERE , ce qu'il te faut c'est les comprimés.... Arrow

Vous êtes en train de faire les naïfs mais vous savez parfaitement de quoi je parle. Les révolutions sont la plupart du temps provoquées par un petit groupe de gens très organisés. C'est notre ami @samuel qui a créé un topic intitulé : Les révolutions populaires "spontanées". Un article du monde diplomatique de janvier 2005 parle du financement de ces groupuscules par la CIA dans les troubles ayant eu lieu en Serbie, en Géorgie et en Ukraine.
Tout ça pour redire qu'en plus de faire du sophisme, vous insultez l'avenir. Vous ne donnez pas quitus à ADO de la victoire dans les urnes. Pour vous, il doit aller chercher sa légitimité dans la rue sur le modèle de 2000. ce qui encore une fois est une conception assez étrange de la politique. Bref, si tout ça était si simple il n'y aurait plus un seul dictateur en place dans ce monde.

Dans l’ombre des « révolutions spontanées »
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Jofrere
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MessagePosté le: Ven 11 Fév 2011 17:47    Sujet du message: Répondre en citant

salut @Abiola,
concernant la monnaie, c'est un sujet qui m'intéresse, mais malgré un certain nombre de lectures, ce débat sur la monnaie, le change, les taux d'intérêt, les politiques monétaires, les différents régimes de change, reste encore technique et ardu. Le débat sur l'arrimage d'une devise d'un pays émergent à une monnaie forte telle que le dollar ou l'euro ne concerne d'ailleurs pas que l'Afrique mais l'Europe de l'est, les pays baltes, certains pays d'Asie du Sud Est ou d'Amérique du sud. C'est un débat que je suis et je ne suis pas en train de prétendre que la monnaie n'occupe pas une place centrale dans tout dispositif économique.
Je vais néanmoins reprendre l'exemple des pays pétrolier pour illustrer mon point de vue. Le Gabon, l'Angola, la Guinée équatoriale ou le Nigéria ont reçu depuis des décennies au titre de l'exploitation pétrolière un certain montant de devises. On est en droit de se poser la question de l'utilisation de cette manne dans la perspective de l'après pétrole ou ne serait ce que dans un soucis de diversification des ressources. Pour le Gabon, c'est du néant, pour le Nigéria, ce n'est pas brillant et pour l'Angola, il est à craindre que ce ne soit pas plus brillant.
De ces 3 pays, un seul fait partie de la zone CFA, c'est le Gabon. Donc je constate simplement que le vrai problème est d'une toute autre ampleur que le débat technique que je vois se développer ici ou là.
Le problème est politique avant d'être technique. quand on sait ce qu'on veut faire on trouve toujours le moyen de le faire.
Parlons donc du projet politique. je sais ce qu'est le panafricanisme et les buts poursuivis par cette idéologie. Seulement, en plus d'un siècle d'existence, après 50 ans d'indépendances j'ai de gros doutes sur la capacité de cette idéologie à réussir. J'ai de gros doutes sur l'analyse de base qui fonde cette idéologie.
J'ai l'impression qu'en 2011 on est plus loin de la mis en oeuvre panafricaniste qu'en 1960. L'échec des nationalismes n'a pas profité au panafricanisme mais a consisté à une implosion des nations issues de la colonisation. On peut le voir aujourd'hui en Côte d'ivoire, c'est en tous cas ma lecture des choses.
Tu me dis que le panafricanisme, c'est la construction d'un état fédéral africain et son développement politique, économique et culturel. Très bien. Dit comme ça, c'est oui évidemment, 100 fois, 1000 fois 1 million de fois oui. Moi aussi je préfère être riche et en bonne santé que pauvre et malade. Encore une fois, les gens ne se payent pas de mots. Ils veulent des actes. le début de l'ébauche de la réalisation de quelque chose.
Parlons de la Chine ou de la Russie, voire même de l'Inde. Ces pays sont mus par de véritables nationalismes, des nationalismes qui d'ailleurs ont commencé par soumettre en interne. On ne parle pas de droits des minorités là, on est plutôt sur des systèmes de type impérialistes. J'assimile le panafricanisme à une idéologie de type internationaliste au même titre que le marxisme-léninisme. le panafricanisme puise quand même ses racines dans la diaspora. On évoque là une terre un peu mythique sans réelles frontières et un peuple tout aussi fantasmagorique qui couvrirait une bonne partie du globe.
Tu me demandes en quoi je crois? malgré l'echec des nationalismes issus de la colonisation, je continue de croire que c'est la voie. par contre je suis radicalement contre le principe de l'intangibilité des frontières. Ce sont ces espaces dans lesquels nous évoluons qui nous maintiennent dans un imaginaire colonial. Nous devons réfléchir à l'émergence de nouvelles entités nationales, avec frontière et population bien bien déterminée. ce n'est que dans de tels cadres que le nationalisme que j'appelle de mes voeux pourra prospérer. In my opinion.
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Olmeque
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MessagePosté le: Ven 11 Fév 2011 20:13    Sujet du message: Au sujet de l'Égypte Répondre en citant

Je viens d'entendre l'envoyé permanente à Paris de RDI, au sujet de l'Égypte qui dit que "L'Europe reste prudente pour le moment, évite les déclarations de prise de partie pour ne pas s'ingérer dans la politique intérieur du pays". Laughing Evil or Very Mad Bref... Rolling Eyes .
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hormheb
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MessagePosté le: Dim 13 Fév 2011 08:00    Sujet du message: Répondre en citant

compte rendu de conference organisee par un think thank europeen au sujet de la Crise en CI.

Rien de vraiment nouveau, mais c'est interessant de voir qd que ce think thank arrive a une conclusion qui denote l'impasse de la strategie europeenne sur cette crise.

le document est tres long. Voici un extrait:

Forces et faiblesses des parties en présence
Laurent Gbagbo bénéficie d’un soutien politique important
: 38% des électeurs ont voté pour lui au premier
tour des élections. Il peut également compter sur
un appareil de sécurité très organisé, tout comme sur
un puissant système de communication qu’il a patiemment
mis en place depuis 2002. La Radio Télévision
Ivoirienne lui est toute acquise, et a relayé sans relâche
l’idée que la crise actuelle relève non pas d’un
« coup d’Etat électoral », mais bien d’un « contentieux
électoral », et que la Côte d’Ivoire doit faire face à un
complot international visant à destituer M. Gbagbo. La
diffusion de ce message lui vaut par ailleurs la sympathie
d’une grande partie des opinions publiques
africaines (notamment en RDC comme l’ont mentionné
certains experts), et lui permet de se présenter
comme le chantre de l’anti-colonialisme, ce qui est
pour le moins paradoxal quand on connaît ses liens
d’affaires, jamais remis en cause, avec de grandes
entreprises françaises.
M. Gbagbo peut également jouer des divisions régionales
et continentales. L’Angola le soutient officiellement,
en raison du rôle joué par Laurent Gbagbo dans
le démantèlement de la base ivoirienne de l’UNITA
au début des années 2000. La position de l’Afrique
du Sud est quant à elle ambiguë, le président Zuma
ayant récemment appelé à un recomptage des voix
afin de sortir de la crise. M. Gbagbo peut enfin compter
sur le soutien, quoique timide, de la Gambie, qui
est également membre de la CEDEAO.
La puissance économique de la Côte d’Ivoire profite
également directement au président sortant, en lui
assurant des rentrées fiscales régulières. L’économie
ivoirienne compte parmi les plus solides de la région
et du continent, et profite toujours du système mis en
place par Houphouët-Boigny. Si les sanctions prévues
venaient à affecter durablement les ressources économiques
dont dispose le camp Gbagbo, le président
sortant pourrait avoir envisagé de créer une « monnaie
de résistance » afin de gagner quelques mois
supplémentaires.
En l’occurrence, Laurent Gbagbo parie sur une certaine
lassitude des acteurs internationaux et régionaux,
et cherche par tous les moyens à gagner du temps
afin de faire accepter son maintien au pouvoir, quitte
à le partager avec son rival, comme seule voie d’issue
possible.
Cependant, des experts soulignent que le régime
Gbagbo ne suscite plus la même adhésion populaire
qu’au début des années 2000. Les Jeunes Patriotes
et les milices pro-gouvernementales en particulier ont
subi certaines désillusions depuis 2003, comme en
témoigne par exemple la tentative menée par Charles
Blé Goudé de jouer ses propres cartes. L’impression
dominante est celle d’un mouvement qui continue
d’être animé par les éléments les plus radicaux des
milices pro-gouvernementales mais sans atteindre
l’envergure des manifestations anti-françaises de
2004.
Les lignes de fracture du camp de Gbagbo semblent
cependant moins se situer au niveau des milices armées,
qu’au sein des forces militaires. La rhétorique
anti-coloniale et nationaliste de a eu pour effet de ressouder
les rangs autour de lui. Une intervention militaire
aurait de fait certainement pour conséquences
de renforcer la solidarité des milices vis-à-vis du gouvernement.
En outre, la présence toujours importante
d’éléments radicaux au sein des milices et du principal
syndicat étudiant, est suffisante pour faire basculer la
situation dans la violence. Cependant, il est probable
qu’une partie du commandement des forces armées
manifeste certaines réticences à suivre les directions
prises par les forces de sécurité spéciales (CECOS) si
celles-ci venaient à accentuer la répression à l’encontre
des civils. La peur d’une éventuelle traduction devant
la Cour pénale internationale, ainsi que l’éthique
liée à la formation des militaires « réguliers » ont été
citées comme des raisons sérieuses de ces possibles
réticences. Un scénario à la nigérienne, où une partie
de l’armée interviendrait pour destituer le président
avant de rendre le pouvoir aux civils, semble cependant
peu probable.
M. Gbagbo tire enfin sa force de la relative faiblesse
de son adversaire, M. Ouattara, qui n’a que peu de
prise sur la situation, particulièrement à Abidjan, où il
vit retranché à l’Hôtel du Golfe avec son équipe et son
Premier ministre Guillaume Soro.
M. Ouattara ne dispose par ailleurs pas de moyens
médiatiques équivalents à ceux de son adversaire, ce
qui se traduit par un manque de lisibilité et de cohérence
de sa stratégie de communication. Son appel à
marcher sur le siège de la RTI le 16 décembre, maladroit
pour certains, n’a pas eu les effets escomptés
et a surtout permis aux forces acquises à Laurent
Gbagbo d’organiser leur riposte. Bien que le parti de
M. Ouattara soit bien structuré, il ne dispose pas des
relais nécessaires, la plupart de ses soutiens étant au
nord du pays. Les militants du RHDP vivent enfin sous
la menace de leurs adversaires du régime Gbagbo ce
qui contrarie l’émergence d’un mouvement plus fort.
Les Forces nouvelles n’ont semble-t-il pas la capacité
d’intervenir militairement, ni l’envie, dans la mesure où
une grande partie des membres des FN a su profiter
du statu quo qui a prévalu jusqu’aux élections de novembre,
et de la partition de fait du pays. Les Forces
nouvelles sont composées d’un agrégat de personnalités
aux parcours très divers : anciens militaires en
rupture, membres de la diaspora, universitaires, leaders
militaires locaux (comzones), etc. Ces derniers
forment également un ensemble hétérogène, et une
bonne partie ne semble pas prête à reprendre les
armes comme en 2002.
Les relations entre Guillaume Soro et le président
Ouattara sont par ailleurs ambivalentes : Alassane
Ouattara est désormais redevable vis-à-vis de son
Premier ministre, lequel lui garantit sa protection
armée. Les deux hommes ont suivi des trajectoires
très différentes : celle de la lutte syndicale puis armée
pour Soro, et celle des grandes organisations internationales
pour Ouattara. Sur le terrain, les relations
entre le RDHP et les FN sont parfois tendues : les rivalités
intergénérationnelles autour de l’accès au pouvoir
et aux ressources économiques qui en découle,
ne sont pas étrangères à ces tensions.
.....
suite ici:

http://www.iss.europa.eu/fileadmin/fichiers/pdf/seminars/2011/Cote_d-Ivoire-quelle_sortie_de_crise.pdf
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MessagePosté le: Dim 20 Fév 2011 09:01    Sujet du message: Répondre en citant

Raison d'Etat : Invitée Calixte Beyala

Le journaliste Franck Claude About reçoit sur le plateau de Raison d'Etat, l'écrivain Calixte Beyala....
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MessagePosté le: Mer 23 Fév 2011 14:58    Sujet du message: Répondre en citant

Quel soupçon de crédibilité cette dame peut elle encore avoir dans un débat avec les multiples casseroles qu'elle traine depuis des années?
On vit vraiment une époque formidable.
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MessagePosté le: Mer 23 Fév 2011 22:39    Sujet du message: Répondre en citant

La réponse de l'intellectuel camerounais Shanda Tonmé à Achille Mbembé et Celestin Monga. C'est un texte dense. Donc ceux qui n'aiment pas les longues lectures sont invités à passer leur chemin Laughing

http://www.cameroon-info.net/stories/0,28145,@,cote-d-ivoire-shanda-tonme-repond-a-celestin-monga-et-achille-mbembe-apprenez-a-.html

Cote d’Ivoire:
Réponse aux prétendus sorciers du savoir absolu
Messieurs Achile Bembé et Célestin Monga
Apprenez à vous taire parfois !



Comme d’habitude, les censeurs, maîtres improvisés de la conscience collective et gestionnaires grandiloquents de l’intelligence de circonstance, ont trouvé une autre occasion rêvée, celle qu’offre si heureusement ou si malheureusement la grave crise qui divise la Côte d’Ivoire et hébète inutilement le continent, pour se porter au devant de la scène. Cette habitude de sortie en forme de leçon inaugurale et de pilule magique, ne date donc pas d’aujourd’hui. Nous ne les connaissons que trop bien, et en retour, ils n’ont que trop bien conscience, des ravages de leurs prétentions d’omniscience sur la formation de la conviction, de quelques esprits faibles (l’Afrique hélas en regorge à profusion).

Il ya longtemps qu’il est établi, que le premier complexe du nègre est construit par le nègre lui-même, dans cette mauvaise projection de sa vérité qui tend à bâtir sa force, sur son éloignement de sa base première. Jadis les retours de métropole n’étaient-ils pas célébrés dans des fêtes grandioses qui gratifiaient de parfaits fainéants et d’insignifiants individus, de toutes les vertus des pouvoirs ? Ce qui était fait, dit, trouvé, constaté ou programmé localement comptait peu. Ce qui venait de l’au-delà des mers et des océans, portait la marque immédiate, automatique et incontestable de la raison, de la prééminence. Au nom de ces attitudes bêtes et déplorables, des fanfarons, des farfelus, des charlatans et des escrocs en très grand nombre, ont pris en otage les outils de valorisation et d’expression de nos repères culturels, sociaux et politiques durant plusieurs décennies.

C’est bien dommage pour nous, car il semble que la meilleure posture dans les calculs de positionnement personnels, soit toujours, explicitement ou implicitement, l’exil volontaire, l’exil prononcé et pratiqué selon des sentences arbitraires qui voudraient que le pays d’origine soit un enfer invivable. Pauvres cons d’Occidentaux qui se laissent ainsi abuser grossièrement, par tant de réfugiés politiques imaginaires, par tant de journalistes qui clament qu’ils sont oppressés à partir de montages enfantins. Toutes ces petites combines ont offert à quelques partis politiques vides d’idéologies et de militants, une fortune facile, consistant à délivrer à des voyous sans considération pour les tombes de leurs parents et grands parents, le certificat d’opposant traqué, puis le sauf conduit subséquent pour un visa.

Dans le cas d’espèce, il nous revient avec certitude, que les génies se sont réveillés, tardivement comme souvent, pour annoncer la vérité sur le cas d’un troublant brasier, dire l’équivalent d’une messe pontificale en quelque sorte. Sauf que à la différence du maître de la souveraine église catholique romaine, lequel n’utilise jamais que la place Saint Pierre pour une aussi forte séance de communion et d’éducation avec ses fidèles, nos chefs ne choisissent ni Dakar, ni Abidjan, ni Lagos, ni Tripoli, ils sont tapis chez autrui, à Londres, Paris, New York ou Montréal.


Parlons donc de cette crise de Côte d’Ivoire.

Nos grands et intouchables manitous, racontent une histoire à dormir debout, juste pour aboutir à trancher en faveur de personne, à contenter tout le monde, à plaire à toutes les parties. Ils ont tellement le souci de se ménager une place dans toutes les gauches et dans toutes les droites, qu’ils ne peuvent présenter l’Afrique et les Africains autrement, que comme des monstres hors de toute logique cartésienne, sans principes, sans dignité vraiment. Tout serait possible chez nous, des diables à table avec des Saints, des perdants toujours glorifiés et adulés au nom d’une familiarité ancestrale et bien unique. D’un pouvoir résultant de majorités dans les urnes, ils n’en n’auraient qu’aversion, car après tout, la famille compte ici. Ils aboutissent à nous dire, que le vainqueur des urnes ne compte pas, et qu’on peut se passer du premier, pour arranger autrement. Voilà l’image parfaite d’un monde sans principes ni cohérence. Ils sont allés étudier et se former en Occident, mais n’en n’ont rien tiré, gardant leurs traditions de méprise du mérite et de la compétence, au nom de fraternités obscurantistes. Ouattara a gagné, mais on peut faire autrement. Voilà ce que recommandent, malicieusement, messieurs Bembé et Monga, en s’insurgeant contre ce qu’ils appellent les majorités. C’est grave.

Mais alors, la curiosité, l’insensé, la surprise sublime, c’est de découvrir chez ces grands professeurs tous au sommet de leur art, l’incapacité ou le refus de structurer une démarche de dénonciation. Non, nous ne convoquons pas ici un exercice de notation anticipé. Nous ne croyons pas non plus, que le travail du magistrat, relève d’une science si compliquée. Le juge se livre simplement à un exercice de logique démonstrative et factuelle qui veut qu’avant d’arrêter sa conviction, il ait préalablement présenté les faits et établi le rôle et la responsabilité de chaque acteur. C’est après tout, une démarche qui procède de la plus banale des déontologies dans la didactique. S’en écarter dans le cadre d’un récit circonstancié, est malhonnête, à moins qu’il ne s’agisse d’incompétence avérée. Non, pas ceux-là, car ils sont trop bien rodés et calés, pour échouer à une épreuve de cas pratique.


A – Les faits que vous ne voulez pas étaler

Les lendemains des obsèques du premier président de Côte d’Ivoire, avait donné lieu à quelques remous de succession vite maîtrisés et oubliés. Mais lorsque Bédié Konan s’installe au pouvoir, son premier voire son unique souci ne sera pas de poursuivre l’œuvre de son illustre prédécesseur. Pour toux ceux qui ont connu, pratiqué et vécu le pays à l’emblème de l’éléphant à cette époque, une seule chose préoccupait le président : contenir, écarter, éloigner et au besoin anéantir Alassane Dramane Ouattara. Si Le Vieux avait fait preuve d’habileté et su maintenir un relatif climat de confiance entre les différentes communautés ethnoculturelles du pays, usant de la politique d’ouverture et de modernisation tout azimut pour éclipser la différence nord-sud, Bédié va se montrer immédiatement d’une insoutenable maladresse.

De façon ouverte, le président va créer tout un mouvement culturel réactionnaire construit autour de quelques grands intellectuels, pour faire de la notion de l’ivoirité, le principal centre d’intérêt politique interne. Bien évidement personne n’est dupe, car tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur, comprends qu’il s’agit de bloquer ADO par tous les moyens. Voilà comment très vite, tout le nord du pays se sent indexé, provoqué et exposé à toutes les exclusions et à moult humiliations. Au sein même de la présidence, une équipe de hauts cadres, juristes et politologues, est chargée de maintenir la flamme, de conduire la guerre froide. Au moins cinq quotidiens sont crées pour les besoins de la cause.

Il importe de rappeler, afin que nul ne se trompe, que la notion d’ivoirité n’est pas l’invention de Bédié, mais de Gbagbo. En effet c’est lorsque Houphouët choisi Ouattara comme premier ministre, que le chef de l’opposition qui est alors le professeur d’histoire Laurent Gbagbo, émet des doutes sur son ivoirité, et installe cette sottise dans l’esprit des ivoiriens.

Sous Bédié donc, l’exclusion et la marginalisation du nord s’accélère et prend plusieurs formes. Dans tous les secteurs et dans tous les actes de la vie publique, les ressortissants du nord du pays sont victimes de perturbations et de brimades préméditées. Les frustrations s’accumulent avec une volonté ouverte de créer des vexations, de la provocation. Dans l’armée, les officiers du nord sont épiés, affectés à des postes moins prestigieux, surveillés méticuleusement. Le général Palenfo, le plus haut gradé du nord, est l’objet de moult intrigues, accusations diverses y compris celle de préparer un coup d’Etat. Les jeunes du nord rencontrent les pires difficultés à décrocher une bourse. En réalité, ce sont tous les musulmans du pays, qu’ils soient nationaux ou étrangers, qui subissent des brimades au quotidien. L’air est pollué à Abidjan et la plupart des notes diplomatiques signalent la dégradation de la situation, avec une accélération du tribalisme.

C’est dans ce contexte qu’intervient le coup d’Etat de Décembre 1999 n’est une surprise que pour ceux qui percevait le pays de l’extérieur. Il est fondamental de signaler que je séjourne en Côte d’Ivoire en juin et juillet 1999. A mon retour au Cameroun, je commets un article au titre sans équivoque : « Côte d’Ivoire, la deuxième mort de Houphouet Boigny ». Je conclu mon analyse en prédisant que le pays explosera avant le début de la nouvelle année. La suite des événements m donnera raison, puisque le coup d’Etat se produit en décembre 1999.

Mais qui fait le coup d’Etat ? C’est l’œuvre de jeunes officiers du nord mécontents de la marginalisation dont ils sont victimes. Ces enfants étaient pour la plupart en totale disgrâce, désœuvrés pour certains car abandonnés sans affectation. Intelligents, ils vont chercher un des plus prestigieux officiers de l’armée qui coulait une retraite douce, pour prendre les rennes du pays. Il s’agit du Général Robert Guei. A ce supérieur, un seul objectif majeur est assigné : rétablir la confiance dans le pays en mettant fin à la bêtise de l’ivoirité, source de tous les problèmes et des toutes les rancœurs. Il est clair alors que la principale tâche sera de refaire une constitution propre écartant toute notion subjective. Le Général se présente lui-même comme un missionnaire venu balayer la maison.

Pourtant, les choses ne seront pas si simples. En quelques mois, des pressions s’accumulent, principalement en provenance d’une alliance secrète entre les ténors du PDCI de Bédié et du FPI de Laurent Gbagbo. Alors que les élections sont en vue et que tout le monde s’attend à voir la notion d’ivoirité être balancée dans la poubelle infâme de l’histoire, la constitution est promulguée avec le célèbre article 34 qui la maintien dans une rédaction sans équivoque qui veut tout simplement signifier la mort politique de Alassane Dramane Outtara. Il était clair, que tous savaient, que personne ne battrait l’ancien Directeur Général adjoint du FMI, ancien Gouverneur de la BCEAO et ancien premier ministre, dans une élection libre, transparente et démocratique. Le marché passé entre les comploteurs ethniques, Guéi qui a trahit les jeunes officiers, Gbagbo et Bédié, va très vite prendre des plombs dans les ailes. L’élection présidentielle va en conséquence se solder par une curieuse cacophonie dans lequel le peuple ivoirien ne sera en réalité qu’un objet manipulé, pris au centre des intrigues et des mésententes de truands. Gbagbo est ainsi porté au pouvoir dans des conditions plus que troubles dont certains détails demeurent encore du domaine du secret bien gardé.


B – Le phénomène Gbagbo ou le boulanger impitoyable et roublard.

La Côte d’Ivoire à la tête de laquelle s’installe accidentellement Gbagbo, est déjà une gosse hypothèque. Le peuple célèbre la victoire, même étriquée d’un vieil opposant qui de surcroît, a du batailler dur contre un général devenu chatouilleux avec le pouvoir et ayant oublié sa promesse de balayer juste, et de s’en aller. C’est en réalité une célébration empoisonnée, puisque dans ce contexte, le problème de l’exclusion de Ouattara a ouvert une plaie béante. Mais à propos de plaie de béante, c’est en fait le dévoiement d’une stratégie cruelle de conservation du pouvoir par tous les moyens, qui s’exprime et s’exhibe. Le professeur d’histoire va se révéler un des pires exclusionnites et révisionnistes que l’on n’ait jamais vu en Afrique. C’est lui qui, déployant des trésors d’astuces et de malveillance, va enfoncer le clou de la division, renforcer les instituions de la marginalisation, et engager l’administration publique dans un sectarisme sans pareil.

L’incompréhension est à son comble et le pays ne tarde donc pas à s’installer dans la crise, la guerre et un blocage évident. Le soulèvement du nord à travers le déclenchement de la lutte armée, a mis tous les partenaires internationaux en émoi et contraint les principales institutions diplomatiques à s’impliquer. La France quant à elle, et de concert avec les dites institutions, a d’abord pris les mesures qui s’imposaient éviter un changement brutal du pouvoir à Abidjan. Gbagbo est ainsi sauvé de justesse par les troupes françaises qui bloquent les rebelles aux portes d’Abidjan. La partition du pays e deux est consommée. Des négociations de toutes les formes et dans tous les sens peuvent se commencer.


La première initiative importante est la conférence de Marcoussis en territoire français.

De mémoire d’internationaliste, rarement conférence internationale dans le cadre des efforts de paix, a été porté à bout de bras par autant d’institutions diplomatiques prestigieuses. Outre les différents acteurs de la crise ivoirienne, la conférence est parrainée et suivie de près par l’ONU, l’OUA, l’Union européenne, la CEDEAO.

L’accord qui est issu de Marcoussis, est le symbole de tout ce qu’un pays en crise souhaite, et reprend dans toutes ses grandes lignes, tout ce que les militants et autres apôtres des conférences nationales ont de tout temps souhaité en Afrique :

- Gouvernement de transition impliquant toutes les parties

- Rédaction d’une nouvelle constitution excluant la notion d’ivoirité

- Mandat présidentiel de cinq ans renouvelable une seule fois

- Election présidentielle à deux tours

- Participation de tous les candidats sans exclusive

- Commission électorale nationale indépendante

- Commission d’enquête sur les crimes commis de tous les côtés

- Commission réconciliation et vérité.

Mais coup de théâtre, une fois que Gbagbo est de retour à Abidjan, il dénonce les accords, traite tout cela de colonialisme et d’impérialisme, orchestre des manifestations et des marches de protestation immenses où l’on reprend les thèmes vengeurs contre la France, contre Jacques Chirac. On a vite oublié que ce sont les troupes françaises qui ont sauvé le régime. Les partenaires internationaux sont tout simplement stupéfaits, dépassés, pendant que les forces nouvelles menacent et dénoncent encore plus violemment.

La délicatesse de la position française, a conduit à une implication déterminante de l’ONU. Le Conseil de sécurité a en effet décidé d’une force d’interposition qui a pris en charge le plus lourd fardeau des efforts de paix.

En fait, Gbgbo est conscient de ce que tout ce qui va dans le sens de la transparence, veut dire pour lui perte de pouvoir. Alors il faut gagner du temps, distraire tout le monde, mener les partenaires en bateau. C’est le général Guéi qui trouvera les mots justes pour le qualifier et payera cette audace de sa vie. Gbagbo, dit le regretté officier supérieur, va vous rouler tous dans la farine. Les Accords se succèdent et se ressemblent, parce que d’un accord à un autre, le leader du FPI reste de marbre, roublard, rusé, arrogant à souhait, surfant sur un militantisme attrape nigaud qui enflamme les esprits faibles et quelques piètres intellectuels en mal de diatribes depuis l’échec retentissant des conférences nationales et la résurgence des présidents à vie.


Il y aura Accra I, Accra II, Ouagadougou I, II, III.

Mais le comble, c’est l’invention des complots à tout bout de champ, pour éliminer ses potentiels adversaires politiques devenus des ennemis jurés. Gbagbo peut compter sur une milice sanguinaire impitoyable à deux têtes. L’une représentée par son insatiable et remuante épouse Simone, et l’autre par l’agitateur estudiantin devenu tueur Blé Goudé.

Les tralalas aboutissent un temps à un semblant de conférence de réconciliation qui permet des espoirs vite noyés dans la boulimie pouvoiriste du clan impitoyable. La grande messe qui se réunit à Abidjan, jouit d’un écho international sans égal. La paix est en jeu, et l’avenir de toute la sous région est en cause. Tout le monde joue très gros sur la Côte d’Ivoire. Ici, c’est le franc parlé qui domine, du moins le croit-on vraiment. Pourtant, c’est à cette occasion que l’on croyait être l’instant de vérité et de consécration de la survie de tous, que le pauvre Guei, devenu depuis président d’un parti politique, l’UDPDCI, va signer son arrêt de mort. En effet le Général se croyant ou se sentant vraiment en famille, n’a pas conscience de la flamme criminelle et vengeresse qui brûle dans l’âme de l’homme Gbagbo.

Gui déclare : « Laurent, ne perdons pas le temps. Laissons tomber toute cette polémique. Pour moi Ouattara est ivoirien et il n’y a pas de contestation possible. En plus, c’est toi qui est venu me voir nuitamment pour me proposer la rédaction de l’article 34 qui consacre l’ivoirité et crée les problèmes que notre pays connais. Faisons table rase et prenons un nouveau départ pour une réelle réconciliation de la Côte d’Ivoire ».

Mais Guei n’est pas la seule cible que l’on a programmé d’éliminer parce qu’il en sait trop. Ouattara est un autre témoin gênant, car entretemps, versé dans un repentir et une recherche de purification, le Général a fait des confidences sur leur deal avec Gbagbo à bien des gens. Tous ceux-là doivent disparaître, selon la logique impitoyable de condamnation à mort de tous les témoins d’un crime. Ouattara est encore plus gênant et il suffira de profiter d’un relatif désordre arrangé avec professionnalisme, pour en finir avec lui. Le patron du RDR ne devra son salut qu’à un dernier réflexe de survie qui l’amène à fuir son domicile juste avant l’arrivée des tueurs à gage qui ne le trouvant pas, mettent tout à sac et laissent le carré en fumée. Dès lors, et sentant sa vie menacée d’autant plus que le slogan TSO (tout sauf Ouattara est ventilé à coup de millions de CFA dans une presse aux ordres de l’argent détourné du cacao), l’ancien Directeur général adjoint du FMI est obligé de s’expatrier et d’élire momentanément domicile à, l’étranger.

Rien n’arrête plus Gbagbo, et chaque jour qui passe, le renforce dans sa conviction de confiscation du pouvoir qui exclu tout compromis, et partant tout accord de paix véritable pour une sortie de crise effective pour le pays. Les incidents de l’hôtel ivoire lui donnent une occasion rêvée pour agiter la flamme nationaliste et jouer les gardiens de la dignité. Ces incidents très graves, les enquêtes le prouveront par la suite, sont pourtant instrumentés par les milices du régime conduites par l’homme de main Blé Goudé. Ce sont elles qui s’élancent contre un détachement des troupes françaises coincées et contraintes de riposter face à une foule surexcitée dans laquelle se cachent des hommes armées.

Gbagbo trouve alors sur le marché de la contrebande entretenue par les trafiquants des anciennes républiques de l’URSS devenues de véritables électrons libres dans les relations internationales obscures et mafieuses des armes, une nouvelle force, des moyens, des pilotes, et des mercenaires. Voilà, il ne tarde pas à s’en servir pour faire monter le niveau de tension, faisant des victimes au sein des forces françaises. Paris ripostera de façon sévère, en anéantissant une grande partie de cette piètre quincaillerie, que le maître manipulateur a utilisée comme un gamin jouant avec des allumettes.

C’est le sommet de la colère factice, celle qui lui permet maintenant du colonialisme français. Dorénavant, il trouve la bonne excuse pour ses dérobades à propos des accords signés mais jamais respectés. Son régime aurait tourné le dos aux entreprises françaises et ce serait la raison pour laquelle, il est attaqué. Bêtement, et sana tenir compte qu’il s’agit d’un pays où plus 65% du PNB est formé par les entreprises françaises qui emploi presque six ivoiriens sur dix, quelques écervelés en Afrique croient à ce discours. Mais Gbagbo va plus loin, en achetant plusieurs directeurs de publication sur le continent, pour défendre sa cause et populariser son mensonge. Des charters sont organisés à Abidjan, avec tous frais payés et séjours dorés où le maître en personne, reçoit ses messagers. Le retour sera gagnant, car sans attendre, la presse du continent change de ton, et l’on voit des propagandistes pro Gbagbo fleurir partout. Le fond du problème, l’origine de la crise, n’est même plus évoqué.


C- L’Ultime Accord négocié en Afrique du Sud et la mise en œuvre du mécanisme du Chapitre VII de la charte de l’ONU relatif au maintien de la paix et de la sécurité internationale

Il faut s’être entretenu avec les premiers ministres successifs qu’à utilisé, usé et abusé Laurent Gbagbo, pour mesurer le degré de cynisme de l’homme. Guei avait vu tellement juste, que ces différents chefs de gouvernement de la transition, n’y voient que du feu lorsqu’ils se mettent à table. Seydou Diarra en garde un des plus tristes souvenirs de sa vie publique. La vérité pour tous, c’est que Gbagbo n’avait aucune volonté d’en finir vraiment avec cette crise. En lieu et place de la fin de la crise, c’est d’abord et peut-être seulement la disparition de ses ennemis politiques dont Ouattara en tête, qui l’intéressait. D’ailleurs, les intimes du président ne s’en sont jamais cachés en privé. Le refrain a toujours été le même : au départ c’est, jamais d’élections avec Ouattara et jamais de certificat de nationalité ivoirienne pour Ouattara. Ensuite c’est, élections ou pas élections, on gardera le pouvoir.

Il convient de rappeler que les élections municipales qui constituent un test grandeur nature, effrayeront fortement et définitivement le clan Gbagbo. Le RDR réalise un score très élevé, arrivant en deuxième position, malgré toutes les manœuvres du pouvoir, et raflant la mise totalement dans de nombreuses circonscriptions.

En réalité, le drame ivoirien s’envenime, lorsque le monde entier découvre un président théoriquement en fin de mandat, mais pas du tout pressé de régler les détails d’un arrangement de sortie de crise. Ce qui est bien plus ennuyeux, c’est que dans cette affaire, les opposants au régime de Gbagbo, sont presque seuls à connaître effectivement celui-ci pour sa capacité manœuvrière. Que la guerre reprenne ou pas n’a jamais été véritablement son vrai souci. Même les appels au désarmement signifient d’abord dans sa logique politique, le déshabillage de ses ennemis, puisque dans le même temps, il prend le contact de tous les marchands d’armes clandestins de la planète pour se réarmer solidement. Pour tous ceux qui ont visité Abidjan et fait un peu attention, il était facile de se rendre compte que l’hôtel Ivoire était transformé en QG des mercenaires qui s’offraient en spectacle à longueur de journée et de nuit comme des serpents redécouvrant un soleil radieux.

Voilà dans quelles conditions l’ONU doit prendre entièrement en charge le dossier ivoirien en 2005. Le Conseil de sécurité supervise, parraine, et finalement prends la responsabilité totale de conduire le processus de paix pour ramener la paix dans le pays. Nous sommes alors dans un jeu à trois pôles internes et à un pôle externe agissant comme le maître d’ouvrage. Le maître d’œuvre, ce sont les trois pôles internes agissant collectivement comme signataires des différents accords de sortie de crise : Le régime de Gbagbo ; les partis d’opposition ; les forces nouvelles.

Etant donné que l’origine de la crise n’est l’objet de contestation pour personne, c'est-à-dire l’exclusion ethnique, le tableau de bord, fait d’un catalogue de mesures représentant différentes étapes à franchir pour la restauration de la confiance et la clarification du paysage politique, est énoncé selon des certifications précises. Sans plus avoir besoin de revenir en long et en large sur les contenus des différents accords, il est tout simplement important de rappeler que c’est au représentant de l’ONU nommé pour conduire le processus sur place, qu’il revient de certifier chacune des étapes.

Si on ne comprend pas ce que cela veut dire dans la pratique du droit international spécifique du maintien de la paix et de la sécurité internationale, on ne peut pas comprendre la suite. En réalité, c’est un véritable proconsul qui est placé à Abidjan, avec des pouvoirs de quasi tutelle qui relègue les privilèges et les attributs de la plénitude de souveraineté de l’Etat ivoirien au second plan.

Le monde entier a assisté en témoin médusé, aux mille manœuvres et aux trésors de nuisance et de dilatoires déployés par le régime Gbagbo pour bloquer, freiner voire paralyser le processus. La désignation de Guillaume Soro au départ présenté comme une habile combinaison pour sauver effectivement le pays, s’avérer une collaboration aussi délicate que l’étaient, celles des deux prédécesseurs. En réalité sous des apparences de cheminement tranquille, c’est un parcours du combattant. Le premier ministre a été plus d’une centaine de fois placé dans la délicate situation d’abandonner ses fonctions, avec des raisons suffisamment solides et valables pour ne pas être critiqué par qui que ce soit, mais il a résisté.

Gbagbo aura tout montré, du sabotage des audiences foraines chargées de vérifier les documents des citoyens et de délivrer des certificats de nationalité, seront soumises à rude épreuve. Un matin c’est mille personnes que le président et son parti ne veulent pas. Un autre jour, c’est telle ville ou tel village qui ne plaît plus au chef du FPI Affi Nguessan. C’est tralala par ici et patatra par là bas. Les nerfs de tous les intervenants de près ou de loin dans ce long processus sont permanemment soumis au charbon. Pour faire bien, vite et complet, l’ONU prends injecte les moyens dans tous les sens et sous toutes les formes. Forces de police multinationale ; avions ; véhicules ; troupes d’interposition. Tout y est.

Le clou du désordre et de la volonté de tout foutre en l’air, arrive avec d’abord la contestation de la composition de la commission électorale indépendante, et ensuite avec la demande de radiation de plus de quatre cent mille ivoiriens de la liste électorale. En fait plus la probabilité des élections matérialise, mieux le régime s’agite et transpire négativement. Gbagbo va recourir à l’audace du chasseur qui fait du bruit et crée de faux événements, pour décourager le gibier. Des sondages sont commandés à tout vent, dans le seul but, de mettre Alassane Ouattara hors course sur le tapis vert. « Jamais racontent ces sondages longuement et amplement repris par des médias payés à prix d’or à l’instar de Jeune Afrique, Ouattara ne verra le second tour ».

Toujours est-il que les protagonistes sont obligés de se livrer à une navette infernale entre Abidjan et Ougadougou. Tout cela fini même par ressembler à un pèlerinage qui ne déplaît pas à un Compaoré dont qui s’accroche désespérément au costume de médiateur, pour faire oublier le sang frais de Thomas Sankara qui souille ses mains pour l’éternité.

Combien de fois a-t-on reporté la date de l’élection présidentielle en Côte d’Ivoire, et qui en est le responsable ? En répondant de façon honnête à cette question, on règle déjà les trois quart des énigmes de la crise post électorale. Mais ces quelques prétendus intellectuels Africains ont-ils le courage d’une telle lecture, d’une telle épreuve ?

Gbagbo aura tout fait jusqu’au dernier moment pour entraîner le pays dans une explosion. Lorsqu’il déclenche la querelle pour la énième fois de la partialité du président de la Commission électorale indépendante, il croit réussir à pousser ses opposants à bout. Autocratique et dictateur à souhait, il prend une série de mesures dont la disqualification du président de la CENI. Abidjan s’embrase, le pays sent la fumée. Compaoré entête puis les autres, Wade, Jean Ping, interviennent. La situation est sauvée de justesse. Un autre président de la CENI conforme aux vœux du roi Gbagbo est désigné.

Nous avons parlé tantôt de la portée de la mise en œuvre, du mécanisme du chapitre VII de la charte de l’ONU relatif au maintien de la paix et de la sécurité internationale. C’est la partie du texte de San Francisco, qui consacre plus que toute autre, la notion de sécurité collective, de prévention, de désarmement et de résolution des conflits. Lorsque l’organisation universelle et multilatérale se déploie en prenant appui sur ses dispositions pertinentes, elle se fait e réalité supranationale selon l’entendement effectif, total et plein. C’est ce qui fait dire au procureur de la Cour pénale internationale, que « toute agression sur les forces de maintien de l’ONU équivaut à un crime contre l’humanité ». L’illustre diplomate n’invente rien, n’interprète rien, et n’ajoute rien à la vérité normative.

Il peut être compréhensif que des personnes, même affichant des brevets d’érudition en d’autres domaines, en d’autres instances et sous d’autres cieux, ignorent tout de la substance du droit international positif, lequel n’est pas honnêtement à la portée du premier venu. Mais de grâce, le culot qu’il y a lorsque l’on se fait omniscient, en prenant les vertus de l’historien ou de l’économiste pour la clé des secrets du monde, est répugnant. Même en obtenant le concours du mathématicien et du biologiste, toute l’équipe reste incapable de comprendre parfaitement la substance des Accords et conventions spécifiques du droit diplomatique et du droit international du maintien de la paix et de la sécurité internationale.

Il ne peut pas, et il ne saurait être question, de souveraineté ou d’indépendance, dès lors que la gestion matérielle, politique, administrative et diplomatique d’une situation de crise dans un contexte ou dans des contextes nationaux quelconques, est confiée, par le biais d’un accord international, à l’ONU agissant par son organe spécialement chargé des questions de maintien de la paix et de la sécurité internationale, sous la supervision du Secrétaire Général.

Votre conseil constitutionnel, dans ces conditions de tutelle de fait, est ramené à un simple ornement organique, dont l’importance, les prérogatives et les pouvoirs, sont encore plus symboliques et plus insignifiants, que ceux de la reine d’Angleterre.



D – Des évidences prémonitoires et troublantes

Anti colonialiste, anti blanc, anti impérialiste, panafricaniste, on veut bien avaler tous ces qualificatifs d’une campagne de champ de guerre que l’on découvre et déroule après une défaite électorale sans appel. Quelques évidences nous préparent à bien comprendre la mécanique :

Première évidence: très peu de temps avant le l’ouverture officielle de la campagne, Laurent Gbagbo a tenu à refaire son image et ses relations avec la France. C’est ainsi qu’est reçu à grandes pompes à Abidjan accompagnée d’une forte délégation des proches du président français, monsieur Claude Guéan, le très puissant secrétaire général de l’Elysée. Vrai ou faux ?

Deuxième évidence: après Claude Guéan, ce sera le tour de Jack Lang, le très médiatique haut dignitaire du parti socialiste français. Gbagbo en prostitué rompu, va se pavoiser avec ce cher ami de l’international socialiste à travers les rues et les lieux symboles du pays. Vrai ou faux ?

Troisième évidence: La stratégie communicationnelle de la campagne du candidat Gbagbo a été conçue et élaborée en France, par des sociétés spécialisées proches du parti socialiste français. Vrai ou faux ?

Quatrième évidence: Le FPI de monsieur Laurent Gbagbo avait-il oui ou non des représentants dans tous les bureaux de vote ?

Cinquième évidence: Les arrangements relatifs à la publication des résultats prévoyaient que ceux-ci seraient annoncés au fur et à mesure par chaque bureau de vote le soir même des élections. Qui a empêché qu’il en soit ainsi, sinon monsieur Gbagbo ?

Sixième évidence: pour prévenir tout débordement et pour garantir la confiance mutuelle, mille cinq cent hommes des troupes de l’armée de Gbagbo avaient été envoyé au nord et vice versa. Au soir du premier tour comme du deuxième, aucun incident majeur n’avait été signalé par les troupes des deux côtés, et aucune provocation à l’endroit des uns et des autres n’avait eu lieu. Vrai ou faux ?

Septième évidence: c’est le haut représentant de l’ONU qui a certifié les résultats du premier tour, et ce conformément aux Accords. Vrai ou faux ?

Huitième évidence: Le total des voix réalisé par la coalition des houphouétistes au premier tour, ajouté à quelques autres même insignifiants des autres candidats anti Gbagbo, dépassait très nettement la majorité absolue, et de toute façon supérieure à 54%. Vrai ou faux ?

Neuvième évidence: L’ancien président de la république Konan Bédié, arrivé en troisième position, a clairement appelé à voter pour Ouattara, selon l’accord politique conclu avant le premier tour, et c’était suffisant pour la victoire, selon tous les calculs, y compris les plus pessimistes. Vrai ou faux ?

Onzième évidence: Laurent Gbagbo a accepté lors du débat avec Alassane Dramane Ouattara à la veille du deuxième tour, qu’il se plierait au verdict des urnes. Vrai ou faux ?

Douzième évidence: C’est le représentant de Laurent Gbagbo qui a empêché la proclamation des résultats du second tour par la Commission électorale dans les délais. Ses sbires avaient en effet envahi le siège de la Commission, brutalisé les journalistes, malmené certains membres de la commission. Le monde entier a pu voir un représentant de Gbagbo arracher et froisser les documents portant les résultats que le porte-parole de la Commission s’apprêtait à lire. Vrai ou faux ?

Treizième évidence: A la veille du deuxième tour, Laurent Gbagbo, conscient de sa défaite certaine, avait, dans ses plans contingents de confiscation du pouvoir, décrété l’institution du couvre feu, malgré l’opposition de son premier ministre, des partenaires internationaux, et des observateurs. Le pouvoir croyait entre autre, décourager les électeurs, les effrayer, les empêcher de sortir pour aller voter. Vrai ou faux ?

Quatorzième évidence: Le conseil constitutionnel a, en violation de la substance des accords, en violation in extenso des propres textes ivoiriens qu’il prétendait incarner, en violation de toute logique juridique ainsi que de toute éthique morale dans un tel contexte, jugé les faits, ce qui ne relevait ni de ses compétences ni de ses attributions. Vrai ou faux ?

Quinzième évidence: Dans le droit international positif, les accords et conventions émettent à l’endroit des Etats, des obligations qui transcendent toute disposition légale ou règlementaire interne. En somme, aucun organe interne, fut-ce le conseil constitutionnel, ne peut avancer une prétention de prééminence face aux obligations de droit internationales librement souscrites par l’Etat. Les instruments internationaux dont il est question, sont d’autant plus contraignantes pour l’Etat, que leur validité et leur valeur juridique, sont dépendants de la ratification, acte suprême par lequel, la plus haute personnalité de l’exécutif, exprime, signifie, magnifie et consacre, l’acceptation, le consentement et la volonté de son pays, d’être lié. Vrai ou faux ?


E – Engageons maintenant le débat sur vos réflexions

D’abord, il est très important, de rappeler, pour votre gouverne propre et pour celle de vos adeptes, que je vous voue une admiration et un respect jamais démentis, du reste mérité. Vous incarnez un exemple de ce que l’Afrique a produit comme génie des sciences et des lettres, depuis que les maîtres pensants du monde, par ailleurs conquérants incontestables de la planète, des mers et des océans, ont ouvert les portes de leurs académies à ses fils et filles. Pour cela, je me suis toujours voulu prudent de ne pas répondre avec agitation, à quelques unes de vos multiples sorties. J’avoue ici la faiblesse de l’homme, la soumission à des penchants villageois rétrogrades, ces attitudes qui nous causent tant de torts aujourd’hui.

Ensuite, c’est avec votre permission implicite, car offensé dans la force de mes principes, et frustré de vous voir jouer aussi imprudemment avec le socle de quelques vérités et partant les repères de quelques espérances, que j’ai vraiment pris la plume, pour sonner une forme de libération, une fin de recréation. J’estime, et beaucoup d’Africains avec moi, que notre destin commun est plus que jamais menacé, et notre dignité collective plus que jamais souillée, à travers ce qui se passe en Côte d’Ivoire.

C’est dont en homme libre, et citoyen dégagé de toutes les contraintes amicales, fraternelles, villageoises et matérielles, que je m’exprime et vous invite au débat.

Voyons, il m’a semblé, en vous lisant, que vous saisissez l’occasion de ce qu’il est convenu de nommer la crise en Côte d’Ivoire, pour vous imposer en ultimes moralisateurs. Vous menez tambour battant, une juste gymnastique didactique sur ce que devrait être la démocratie en Afrique, avec ses repères éthiques et ses valeurs contextuellement modélisés. En somme, vous en êtes, à partir d’une lecture que vous voulez globale, à reposer le problème de modèle social et politique. Mais que se passe-t-il donc vraiment dans votre tête ? Il n me souvient point, durant la longue saignée de la Côte d’Ivoire depuis bientôt deux décennies, que quelqu’un de vous ait pris son temps, sa plume, son outil d’action, pour se pencher sur cette situation. Les drames se succèdent et se mettent en place chaque jours dans ce pays, avec au centre, Laurent Gbagbo comme moteur principal, pilote de l’apocalypse, et sans que vous ne soyez ni alertés ni inquiétés. Mais quel crédit entendez vous faire prévaloir, quand on ne vous entendu ni sur les charniers de Youpougon, ni sur les turpitudes de la notion abjecte, cruelle, criminogène et blasphématoire de l’ivoirité ?

Il faut dire, redire, et le graver définitivement, que la querelle des modèles est dépassée depuis fort longtemps. Mais n’êtes vous pas donc au courant de la chute du mur de Berlin et de la réunification de l’Allemagne ? Je crois que vous êtes au moins au courant, que la Chine qui cheminait avec nous dans les années 1970 dans les dénonciations virulentes de l’impérialisme, de l’exploitation de l’Homme par l’Homme, est devenue la deuxième puissance économique du monde ? J’espère que vous avez entendu parler du Brésil de Lula, pays qui dénonçait avec nous le colonialisme dans toutes les assemblées, mais qui en deux décennies, a sorti le tiers de sa population de la pauvreté ?

Vous en êtes donc toujours à une vision passéiste, à une réflexion bloquées dans les temps anciens et sur des images et des croyances anciennes, alors que le monde a inventé la téléphonie mobile et internet. Mais à quoi voulez-vous destiner l’Afrique, en usant de prétextes de paresseux et de jaloux incapables de s’arrimer aux mutations décisives qui sont e train de transformer le vécu quotidien de l’humanité ? L’invention du discours revendicatif fait certes partie du discours révolutionnaire pour la nécessaire quête permanente de mutations dialectiques dans l’optique d’une amélioration constante de la cité, mais chez vous, nous en sommes à autre chose.

Tenez donc, vous qui vivez loin de notre terroir, vous qui écrivez parfois sur le manioc en vous postant dans les cafés de Paris, Washington, et Londres, vous qui ne pouvez pas, j’en suis certain, connaître le prix du régime de banane plantin à Douala, ni le nombre de pays Africains qui produisent effectivement le manioc, n’avez-vous pas remarqué ce que fait la Corée du sud ? J’attends toujours de voir la marque de téléphone qui aura été produite à Dakar, Kampala, Kinshasa ou Lomé, par des gens comme vous revenus en Afrique pour investir leur intelligence. C’est dommage que cela tarde trop, et je crains que vous ne remontriez votre bout de nez ici, que lorsque vous aurez perdu la force de travail, c'est-à-dire au moment de votre retraite.

Le monde avance, et vous en êtes donc à pleurnicher, pleurnicher, accuser, accuser, accuser, et accuser, toujours accuser. Mais chers amis, il me semble que nous sommes dorénavant, en présence d’un lourd dilemme, celui de votre trouble profond à cause de votre incapacité à gérer vos propres contradictions internes cruelles. Voulez-vous venir ici travailler à changer l’Afrique, à appliquer les modèles flous dont vous si bien pétris en théorie ? Désirez-vous au contraire, continuer cette agitation stérile à distance qui trouve dans de vieux discours accusateurs, un fond de commerce plutôt maladroit ?

Lorsque vous n’êtes pas en mesure, dans une situation comme celle qui prévaut en Côte d’Ivoire, de désigner clairement le camp fautif, le camp coupable, l’auteur de la misère et des souffrances des populations, vous n’emportez plus notre conviction sur votre sérieux, sur votre disponibilité ou sur votre qualification dans la quête de dirigeants salvateurs pour le continent. Jouer avec la vérité, avec les principes, là où des individus ont voulu utiliser la discrimination et l’exclusion ethnique à des fins politiciennes sanglantes, relève d’intentions criminelles. La Crise en Côte d’Ivoire ne met pas en face des voleurs de bœufs et des voleurs de poules, comme l’un de vos Dieux a cru schématiser. La crise en Côte d’Ivoire pose le problème fondamental du respect des principes, de la parole donnée, de l’honnêtété. Il n y a pas et il n saurait y avoir, de principes démocratiques applicables à l’Afrique, et d’autres applicables à l’Europe, à l’Asie ou à l’Amérique. Votre discours spécificateur, préfigure des méthodes de gestion sociale dangereuses dont on souvient des ravages dans un passé pas très lointain, sous l’empire des affirmations d’authenticité.

L’Afrique n’a pas besoin de moralisateurs lointains, ni de génies omniscients. L’Afrique a besoin de travail et de détermination, de lucidité et d’engagement résolu pour sortir de sa triste situation, laquelle ne doit pas tant aux autres, contrairement à vos thèses rétrogrades. La rencontre de l’Afrique et de l’Europe a tourné au désavantage de la première, parce que certainement celle-ci était moins bien préparée, moins bine outillée, moins bien rusée. Il y a déjà plusieurs siècles que cela a eu lieu, et nous aurions du déjà du, à ce jour, en tirer toutes les conséquences. Lorsque votre fils a été tabassé par son camarade à l’école, vos devez le préparer pour que cela ne se produise plus, et non pour qu’il passe sa vie à détester, à jalouser et haïr le dit camarade. Voulez-vous vraiment passer par des séances de psychanalyse pour vous refaire, pour replacer dans une dynamique positive, pour monter dans le train du monde ? Mais qui donc vous interdit de rentrer dans votre pays pour y créer une scillicon valley ?

Plus que jamais, l’Afrique vous attend pour participer sur place à la réussite de sa révolution. C’est ici, sur la terre d’Afrique, que cette révolution devrait et mériterait d’être conduite, et non sur les ondes des radios internationales, sur les sites internet, dans les salons cossus de quelques capitales lointaines où l’on n’entend, ni les gémissements des misérables Africains qui crèvent faute de traitement de paludisme, faute d’un bout de pain, faute d’un toit, ni les plaintes des milliers qui crient leur colère, face aux abus sévères, des préposés subalternes de l’Etat autocratique.

Et puis, dans votre expansionnisme intellectuel attentatoire à la vérité des faits en Côte d’Ivoire, évitez de dévoyer le très précieux idéal du panafricanisme, par la confusion à laquelle vous vous laisser aller, entre quelques saltimbanques assoiffés de pouvoir absolu comme Gbagbo, et ses honnêtes promoteurs que sont les Nkrumah, Nyerere, Lumumba, et autres. Faites vous plus méthodiques, plus réfléchis, plus raisonnablement impliqués sur le terrain des réalités objectives, et moins spectaculaires. Ce qui est en cause, n’est pas la promotion d’une marque de savon dont vous seriez fabricant et distributeur saisonnier. Ce qui est en cause, c’est fondamentalement et profondément l’Afrique et les Africains face aux exigences d’un monde qui va vite, change vite, se transforme vite, et n’attend pas les cancres, les paresseux et les pleurnichards.

C’est le nombre de kilomètres d’autoroute et le nombre de familles ayant accès à l’électricité et à l’eau courante, qui servent de référence pour la considération des nations, et non la coloration de l’ethnie qui gère le pouvoir. C’est le seuil de rentabilisation et d’implication des intellectuels dans le processus concret de développement de leur société qui constituent le premier critère de considération et de crédibilité de ceux-ci, et non le nombre de conférences, de déclarations, de diatribes, de versets inutilement moralisant et de critiques purement académiques. Gbagbo a perdu dix précieuses années à la Côte d’Ivoire, uniquement et seulement parce qu’il entendait barrer la route du pouvoir par tous les moyens à un certain Alassane Ouattara plus populaire, mieux préparé, plus expérimenté, et mieux outillé. Qu’il dégage, il a perdu les élections.

Enfin, puisque vous séjournez depuis si longtemps chez les blancs, en Occident, et que vous avez eu suffisamment le temps de les espionner, de les comprendre, de découvrir pourquoi ils sont comme vous le laissez croire, la source des malheurs de l’Afrique, vous pouvez maintenant proposer des solutions pratiques pour les contrer, pour nous libérer définitivement de leur joug. Venez donc les appliquer sur place en Afrique. On compte sur vous pour en finir. Et puis, pourquoi n’irions-nous pas coloniser à notre tour l’Occident, maintenant que vous avez assez de génie, de vision, et de capacité prospective ? Ce serait bien dommage que vous ne fassiez rien.

En tout cas, à défaut de cette démarche, et à défaut d’avoir le courage de lire, d’exprimer et d’indiquer la vérité sur la situation en Côte d’Ivoire, il faut apprendre à vous taire parfois. C’est une injonction./.

SHANDA TONME
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chikita
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 01:47    Sujet du message: Ne perdons pas de vue l'essentiel Répondre en citant

Intéressante analyse mais il ya des choses qu'on ne doit pas perdre de vue:


-Que la plupart des immigrés africains soient frustrés par leur situation en occident et limitent leur analyse a l’impérialisme, au néocolonialisme ou a la peur du blanc qu'il faut détruire a tout prix est vrai;

-Que ces immigrés soient éloignés de la dure réalité que vivent les ivoiriens pris en otage dans cette crise et qu'il leur soit plus facile de prodiguer des conseils et de lancer des cris révolutionnaires bien au chaud derrière leur ordinateur est vrai;

-Que Laurent Gbagbo ait fait preuve de roublardise pendant tout cette crise et qu'il ait a certains moments collaboré avec les mêmes puissances impérialistes qu'il décrie aujourd'hui est vrai;

Toutes ces vérités n'excusent pas le fait que l'imperialisme ou le néocolonialisme n'est pas une creation de l'imaginaire de Gbagbo ou des immigrants africains en Occident. C'est un phenomene qui existe bel et bien et qui se manifeste majoritairement en Afrique aujourd'hui (meme si tous les problemes du continent ne doivent pas etre compris uniquement sous cet angle).

Dans une situation pareille, on a pour une fois en Afrique un dirigeant (j'avoue qu'il est loin d'etre parfait) qui arrive a tenir tête un temps soit peu a certaines puissances et certaines institutions internationales qui représentent cet impérialisme la.

Meme si on n'aime pas le personnage, meme si on est convaincu de la victoire de son opposant, il est important, par simple honnêteté intellectuelle de reconnaitre la resistance dont il fait preuve, et l'intelligence avec laquelle il essaie de gérer cette situation.

En tant que supporter de Ouattara pour des raison simples qui sont la "soi-disant" democratie et le respect des urnes, j'avoue qu'aujourd'hui j'ai une admiration particulière pour Gbagbo malgré tous ses défauts et j'attends de voir jusqu’où il mènera sa resistance.

On nous dit que Gbagbo est un dictateur qui s'accroche au pouvoir au prix de la souffrance des ivoiriens. Mais ce que je vois, c'est que Ouattara n'est pas moins assoiffe de pouvoir que Gbagbo l'est. Ouattara a autant de sang sur les mains voir plus que Gbagbo. Ce qui me derange le plus avec Ouattara maintenant c'est cette tendance affichee de s'allier avec des forces etrangeres contre le peuple qu'il pretend repesenter uniquement pour acceder au pouvoir. Il y a quelques annees c'etait par les armes et aujourd'hui c'est a travers les finances avec ces fermettures d'institutions financieres qui en fait ne font qu'affecter le peuple ivoirien.

Ce qui se passe en cote d'ivoire aujourd'hui dépasse le cadre d'un simple conflit électoral et il faut avoir le courage de voir les choses autrement que sous cet angle.
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 11:16    Sujet du message: Répondre en citant

L'honnêteté intellectuelle ne s'achète pas à l'université. En tout cas, chaque fois qu'un ouattariste parle des "faits", je regarde bien pour voir ceux qu'il va occulter, ie comment il va cacher le soleil avec ses petits doigts...

Pendant ce temps, la Côte d'Ivoire nationalise son système bancaire et le soustrait progressivement à la rapacité de Bwana. Peut-être créera-t-elle sa propre monnaie, en compagnie de d'autres pays UEMOA susceptibles de la suivre dans cette conquête de la souveraineté monétaire et économique...

Le reste, c'est maïs !

Citation:
Les lendemains des obsèques du premier président de Côte d’Ivoire, avait donné lieu à quelques remous de succession vite maîtrisés et oubliés.

Après des dizaines de pages de discussion, d'aucuns en sont encore à ces petits arrangements avec les faits : les "remous de succession" consistent dans la première tentative de coup d'Etat perpétrée par Wattara en Côte d'Ivoire, qui a tenté de violer la constitution pour s'imposer comme intérimaire du poste présidentiel laissé vacant par le décès d'Houphouët, et dont l'intérim revenait de droit au président l'Assemblée nationale qu'était à l'époque Henri Konan Bédié.

On comprend mieux ainsi d'où procède la rivalité politique des deux hommes au cours des suivantes années...
Citation:
Mais lorsque Bédié Konan s’installe au pouvoir, son premier voire son unique souci ne sera pas de poursuivre l’œuvre de son illustre prédécesseur. Pour toux ceux qui ont connu, pratiqué et vécu le pays à l’emblème de l’éléphant à cette époque, une seule chose préoccupait le président : contenir, écarter, éloigner et au besoin anéantir Alassane Dramane Ouattara.

Sans le point précédent que j'ai rappelé, on ne comprend rien ici : sauf à croire stupidement que Bédié est un malade mental qui a décidé étrangement de faire la peau au gentil Wattara. Ce conte de fée est lassant, et surtout il injurie l'intelligence des nigauds comme Shanda Tome qui s'en gargarisent...
Citation:
De façon ouverte, le président va créer tout un mouvement culturel réactionnaire construit autour de quelques grands intellectuels, pour faire de la notion de l’ivoirité, le principal centre d’intérêt politique interne.Bien évidement personne n’est dupe, car tout le monde, à l’intérieur et à l’extérieur, comprends qu’il s’agit de bloquer ADO par tous les moyens. Voilà comment très vite, tout le nord du pays se sent indexé, provoqué et exposé à toutes les exclusions et à moult humiliations. Au sein même de la présidence, une équipe de hauts cadres, juristes et politologues, est chargée de maintenir la flamme, de conduire la guerre froide. Au moins cinq quotidiens sont crées pour les besoins de la cause.

Quand les Européens veulent exterminer les Juifs, ils créent des lois, prennent des règlements administratifs visant à obtenir cet effet : où sont les lois et procédures administratives "ivoiritaristes" du régime Bédié ayant eu pour effet de discriminer les Ivoiriens ressortissants du Nord ? Wassena Koné, Lamine Fadika, Laurent Dona Fologo, etc. sont-ils originaires du Sud???
Peut-on comparer la composition des gouvernements formés par Bédié avec ceux de Houphouët pour vérifier l'éviction planifiée des gens du Nord en raison de l'ivoirité?
Citation:
Il importe de rappeler, afin que nul ne se trompe, que la notion d’ivoirité n’est pas l’invention de Bédié, mais de Gbagbo.

Des preuves, des preuves, des preuves !

Citation:
En effet c’est lorsque Houphouët choisi Ouattara comme premier ministre, que le chef de l’opposition qui est alors le professeur d’histoire Laurent Gbagbo, émet des doutes sur son ivoirité, et installe cette sottise dans l’esprit des ivoiriens.

Houphouët même savait Ouattara d'origine burkinabè ; c'est l'une des raisons pour lesquelles il accepté de le faire PM sur injonction/recommandations de la France/FMI...

De plus, c'est le Premier Ministre Wattara, qui a inauguré la carte de séjour en Côte d'Ivoire : première initiative légale visant à distinguer administrativement les Ivoiriens des non-ivoiriens. N'est-ce pas cela l'acte politique fondateur de l'ivoirité ???
Citation:
Sous Bédié donc, l’exclusion et la marginalisation du nord s’accélère et prend plusieurs formes. Dans tous les secteurs et dans tous les actes de la vie publique, les ressortissants du nord du pays sont victimes de perturbations et de brimades préméditées.

Des faits, des faits, des faits!
Citation:
Les frustrations s’accumulent avec une volonté ouverte de créer des vexations, de la provocation.

Le lit des tracasseries administratives et policières à l'encontre des étrangers (ou supposés tels) a été fait par la CARTE DE SEJOUR, dont l'inventeur s'appelle Alassane Dramane Ouattara...

Citation:
Dans l’armée, les officiers du nord sont épiés, affectés à des postes moins prestigieux, surveillés méticuleusement. Le général Palenfo, le plus haut gradé du nord, est l’objet de moult intrigues, accusations diverses y compris celle de préparer un coup d’Etat.

Les déboires de Palenfo viennent effectivement de ce qu'il est accusé de vouloir fomenter un coup d'Etat : ces accusations sont-elles infondées???
Citation:
Les jeunes du nord rencontrent les pires difficultés à décrocher une bourse. En réalité, ce sont tous les musulmans du pays, qu’ils soient nationaux ou étrangers, qui subissent des brimades au quotidien. L’air est pollué à Abidjan et la plupart des notes diplomatiques signalent la dégradation de la situation, avec une accélération du tribalisme.

C’est dans ce contexte qu’intervient le coup d’Etat de Décembre 1999 n’est une surprise que pour ceux qui percevait le pays de l’extérieur.

En France, l'islamophobie est séculaire ; mais cela ne saurait justifier un coup d'Etat...
Quant aux putschistes de 1999, ils n'ont jamais prétendu qu'ils s'opposaient au régime fainéant de Bédié en raison de brimades contre les ressortissants du Nord : on comprendrait difficilement que dans ce cas ils soient allés chercher Guéi Robert qui est originaire de l'Ouest...

Le régime Bédié était si médiocre que les Ivoiriens de toutes origines ont exulté lorsqu'il est tombé : rien à voir avec le Nord. Mais on apprendra plutard que ce coup d'Etat avait été fomenté par Wattara pour punir Bédié qui l'avait chassé du pays, et avait lancé un mandat d'arrêt international contre lui...

Shanda Tonme n'est qu'un piètre mystificateur, qui fait semblant de connaître les "faits" mieux quiconque : ce n'est pas parce que Mbembé et Monga en savent moins que lui sur le dossier ivoirien qu'il va prendre ses vessies pour des lanternes...
Citation:
Il est fondamental de signaler que je séjourne en Côte d’Ivoire en juin et juillet 1999.

Mamadou Koulibaly qui séjourne en Côte d'Ivoire depuis bien plus longtemps, et y exerce même des fonctions officielles au plus haut niveau politique, n'a pas du tout la même analyse du coup d'Etat de Noël 1999 : Cf La guerre de la France contre la Côte d'Ivoire...

Les demies vérités sont des mensonges : tout les faits, ou rien que du bla bla !!!
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Jofrere
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 17:41    Sujet du message: Répondre en citant

A propos du texte de Shanda Tomne, je trouve le texte écrit à la va vite, bourré de fautes et pas très argumenté. factuellement, il n'apporte pas grand chose, pas grand chose en tous cas qui n'ait été dit et rabaché ces dernières semaines.
Concernant par contre nos intellectuels, qui n'ont jamais pris la peine de prendre leur stylo depuis 10 ans pour parler de la Côte d'ivoire et qui profitent des circonstances pour avoir un peu de visibilité ou se refaire une virginité, partage pleinement son point de vue.
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Jofrere
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 17:59    Sujet du message: Répondre en citant

@chikita
tu résumes clairement l'opinion de beaucoup de personnes sur le continent et ici en Europe. Néanmoins, tu sembles reconnaitre la victoire de ADO dans les urnes. Par rapport à ce fait, quelles options a-t-il d'après toi pour faire valoir sa victoire?
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chikita
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 20:46    Sujet du message: Reprendre les élections Répondre en citant

@Jofrere


Citation:
tu résumes clairement l'opinion de beaucoup de personnes sur le continent et ici en Europe. Néanmoins, tu sembles reconnaitre la victoire de ADO dans les urnes. Par rapport à ce fait, quelles options a-t-il d'après toi pour faire valoir sa victoire?


Contrairement aux Nations Unies qui ont déclaré qu'ils étaient absolument certains de la victoire de Ouattara (comme si Choi avait compte les bulletins de vote lui meme), ma première reconnaissance de sa victoire était basée sur les résultats de la CEI.

Seulement cette victoire est fortement contestée par l'autre candidat. Pour faire les choses correctement et dans le respect de la loi, chaque candidat utilise les voies légales réservées a tout conflit électoral en faisant confiance aux institutions du pays et non a la communauté internationale. Dans l'absolu on pourrait envisager une reprise des élections.

Seulement, la forte dependance de Ouattara sur communauté internationale pose des questions sur sa representativite du peuple ivoirien et tant qu'il ne s'engage pas a valoriser davantage les institutions de son pays et non la communaute internationale, il doit savoir que ce n'est pas cette communauté qui fera valoir sa "victoire". Toutes ces machinations économiques auxquelles il a recours actuellement et qui ne rendent aucun service au peuple ivoirien finiront par se retourner contre lui.

En gros, si tu penses qu'on t'a vole ta victoire électorale, arrange toi avec les institutions de ton pays pour trouver une solution. C'est pas la France, les Etats-Unis ou les Nations Unies qui ont vote pour toi. Durant toute cette crise, Ouattara et Gbagbo ont tous les deux prouve qu'ils étaient de fins politiciens: qu'ils s'asseyent autour d'une table et qu'ils discutent.
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Trublion-2011
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MessagePosté le: Jeu 24 Fév 2011 23:44    Sujet du message: Répondre en citant

Finalement, après 20 pages de débats je me demande si tout ceci ne cache pas un racisme larvé. On cache sous des tonnes d'arguments le fait que la Côte d'ivoire n'existe pas, n'est qu'une chimère où les peuples de la partie sud n'envisagent pas autrement leurs relations avec les nordistes qu'en tant que dominateurs. Les peuples du sud ne voudront jamais être gouvernés par un nordiste.

Mettez fin à cette fausse nation ivoirienne. Il y a une nation dioula, une nation senoufo, une nation bété surement, mais la Côte d'ivoire je n'y crois pas.
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Alex
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MessagePosté le: Ven 25 Fév 2011 11:38    Sujet du message: Répondre en citant

Trublion-2011 a écrit:
Finalement, après 20 pages de débats je me demande si tout ceci ne cache pas un racisme larvé. On cache sous des tonnes d'arguments le fait que la Côte d'ivoire n'existe pas, n'est qu'une chimère où les peuples de la partie sud n'envisagent pas autrement leurs relations avec les nordistes qu'en tant que dominateurs. Les peuples du sud ne voudront jamais être gouvernés par un nordiste.

Mettez fin à cette fausse nation ivoirienne. Il y a une nation dioula, une nation senoufo, une nation bété surement, mais la Côte d'ivoire je n'y crois pas.


Voilà enfin un qui feint avoir compris et ce n'est pas seulement la Cote d'Ivoire mais aussi le Cameroun,le Congo et encore beaucoup d'autres pays qui tarde à comprendre que la DEMOCRATIE ne sera pas l'occasion de regler les vieux compte tribaux aux autres ethnies sous le couvert de la démocratie et du "pouvoir de la majorité".

Ce n'est pas que ces pays n'ont pas compris ce que sait que la démocratie mais simplement que leurs politiciens (Bedié,Ouattara,Gbagbo...) ne voulaient pas à l'avance que le peuple le comprenne et ceci pour mieux manipuler ce peuple (Par paresse intellectuel de nos politiciens,le PROGRAMME TRIBAL est celui qui passe le mieux face au peuple.).

J'ai admiré Ouattara mais j'ai vite déchanté parce que j'ai compris qu'il jouait cette carte tribale avec les autres Soro et ses scribes du nord.

J'ai soutenu Gbagbo face à son "combat contre la France" mais j'ai vite compris qu'il était pres à faire payer le gros de ce combat au peuple ivoirien.


Mais au fond qu'on fait concretement nos grandes figures historiques,Sankara ou Lumumba,avec très souvent une fuite en avant sous le jargon de la LIBERTE DE L'AFRIQUE au prix des guerres civiles ou des regimes autocratiques ne donnant au finish tout sauf la liberté d'expression comme çi celui-ci ne comptait pas.

Dieu merci que le Mali et le Ghana donnent de l'espoir en cette Afrique Noir comme pour dire que nous pouvons vivre tous ensemble mais en faisant des CONSENSUS et c'est avant tout ça la démocratie en Afrique.
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Jofrere
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MessagePosté le: Ven 25 Fév 2011 17:01    Sujet du message: Répondre en citant

@chikita
je suis d'accord avec ton dernier post. Simplement quand on voit ce qui se passe aujourd'hui, on est clairement dans une logique de guerre. S'il n'y avait pas eu l'ONUCI sur le terrain au soir du second tout, qui sait ce qui se serait passé.
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Abiola
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MessagePosté le: Ven 25 Fév 2011 21:27    Sujet du message: Répondre en citant

Le soulèvement populaire d'Alassane Ouattara a commencé à l'ouest : à base de kalachs et lance-roquettes Very Happy

http://news.abidjan.net/h/392699.html

Je ne sais pas si c'est une décision stratégiquement intelligente de la part de Ouattara et ses rebelles, mais ils viennent de faire voler le cessez-le-feu en éclats. Apparemment ils considèrent que leurs manoeuvres et celles de leurs amis de la CEDEAO et de l'UE ne peuvent suffir à renverser Gbagbo et ils ne leur reste plus que la guerre pour prendre le pouvoir.

J'attends de voir les réactions de ceux qui pensent que Ouattara est un démocrate...

Finalement, je pense comme OGO que Gbabgo est le vainqueur des élections, même si je n'étais guère convaincu au départ. Quoiqu'il en soit, la guerre a repris.
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MessagePosté le: Sam 26 Fév 2011 04:53    Sujet du message: Questions diverses Répondre en citant

Bonjour,

Quelqu’un pourrait il m’expliquer comment créer une monnaie ex-nihilo après s’être débarrassé du Franc CFA ? Je parle d’une vraie monnaie, c'est-à-dire capable de rivaliser avec les monnaies qui s’échangent librement dans le monde entier.

Quelqu’un, parmi les expatriés en Occident, pourrait-il me dire quelle est le degré de pénétration, de connaissance et de reconnaissance du Panafricanisme au sein du Continent Africain ?

Quelqu’un, parmi les expatriés en Occident, pourrait il expliquer au grand nombre de personnes qui lisent les forums de Grioo sans y participer, en quoi les principes démocratiques ne seraient pas valables en Côte d’Ivoire et même dans le reste de l’Afrique ?
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hormheb
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MessagePosté le: Sam 26 Fév 2011 05:51    Sujet du message: Répondre en citant

D'accord avec Abiola.

C'est bizarre tous les soutiens de ADO ici se sont calmes on dirait !!

Eh bien je les invite a voir comment Zuma rabat le cacquet de ADO:

http://www.wat.tv/video/1er-round-zuma-coupe-chique-3f0md_2hpbt_.html

ADO, vraiment gonfle ! Il ose dire que ses militants souhaitaient manifeste pacifiquement! alors que qques heures avant ce discours improvise, ses militants ont failli lynche Zuma !!

Les soutiens de ADO ici, panafricains, et autres...
Comment expliquez vous la mort par balles des officiers de FDS en pleine rue d'Abidjan ?
Et les 30,000+ deplaces en l'ouest en zone controle par les rebelles, mais presentes par vois amis comme les victimes de LG ?
Vraiment du culot...

En tout cas il est clair pour moi avec cette guerilla urbaine qu'on s'achemine vers la guerre. MAis cette fois-ci LG ne sera pas seul ! je vois tres mal comment l'Angola peut le laisser tomber ds ce contexte-ci. ET vu comment ADO a froisse Zuma, je ne serai pas surpris que ce dernier soutienne dans l'anonymat une reconquete militaire...
Reconnaissez qd mme qu''il suffitq ue Bouake et Yamoussoukro tombe pour que cette guerre soit terminee. Les quelques zeles qui s'aventurent ds les rues de la capitale ne pourront que deguerpir et ceux du golf seront coinces ds le piege qu'ils ont eux memes echaffaudes.

Decidement 2011 demarre en trombe. Ca chauffe de partout...
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samuel
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MessagePosté le: Sam 26 Fév 2011 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je ne sais pas si c'est une décision stratégiquement intelligente de la part de Ouattara et ses rebelles, mais ils viennent de faire voler le cessez-le-feu en éclats. Apparemment ils considèrent que leurs manoeuvres et celles de leurs amis de la CEDEAO et de l'UE ne peuvent suffir à renverser Gbagbo et ils ne leur reste plus que la guerre pour prendre le pouvoir.

J'attends de voir les réactions de ceux qui pensent que Ouattara est un démocrate...

Finalement, je pense comme OGO que Gbabgo est le vainqueur des élections, même si je n'étais guère convaincu au départ. Quoiqu'il en soit, la guerre a repris.


La verite c'est que la derniere mission de l'Union Africaine a constate et consacre la victoire de Gbagbo aux elections. La proposition a donc ete faite a Ouattara de partager le pouvoir ou d'accepter de nouvelles elections dans de nouvelles conditions (desarmement des rebelles qui doivent egalement evacuer tout le Nord du pays).

Cette solution evidemment ne plait pas a la France et a tous ceux qui comme l'ONU et Choi ont volontairement induit en erreur ''la communaute internationale'' et qui ne veulent pas voir la verite eclater.

Mais la vraie raison du declenchement de la guerre c'est que les mesures economiques recemment prises par Gbagbo (nationalisation des banques, retrait de la CEDEAO et creation eventuelle d'une nouvelle monnaie) ne peuvent etre en aucun cas acceptees par la France. Elle ne peut permettre que Gbagbo fasse la demonstration qu'il est possible de vivre et de prosperer hors de son giron.

Il fallait donc declencher une guerre pour que le probleme prenne une autre dimension. Mais ce n'est certainement pas comme ca que la France et son pantin arriveront a leurs fins. L'armee ivoirienne est un peu mieux equipee et un peu plus aguerrie et on peut donc supposer que meme avec l'appui logistique de la France via le Burkina Faso et l'appui en hommes apporte par Blaise Compaore, que ce ne sera pas une partie de plaisir. Et de toutes les facons meme si Alassane Ouattara prenait le pouvoir, on ne voit pas comment il pourrait gouverner autrement qu'en instaurant une dictature feroce.

Mais d'une maniere ou d'une autre, par ses actions la France a (involontairement) contribue a declenceher la lutte tant attendue pour la liberation de cette partie de l'Afrique. Pour la premiere fois dans notre histoire, des milliers de gens sont mobilises contre elle, ses pantins et sa politique en Afrique francofolle et sont decides a mener une autrte politique que celle qu'elle a dictee. Quelle que soit l'issue de la bataille, c'est la un evenement d'une importance capitale car on peut etre certain qu'il n'y aura plus jamais de retour en arriere et que le mecontentement et les foyers de resistance ne feront que grandir et se multiplier.

C'est pourquoi, contrairement a ce que pense Jofrere, il est toujours preferable d'avoir un sot ennemi plutot qu'un ennemi intelligent. Les dirigeants actuels de la France sont les plus sots et les plus nuls de toute l'histoire de ce pays. Tout le monde le constate aujourd'hui. Ils pensen t pouvoir continuer a diriger l'Afrique du 21eme siecle comme ils le faisaient dans les annees 60 car pour eux un negre sera toujours un negre: incapable de reflechir et de se revolter. Ils n'ont rien retenu de celui qu'ils disent etre leur maitre, De Gaulle qui, en homme intelligent (et malheureusement pour nous), a su inventer l'un des systemes de domination les plus sophistiques et les plus efficaces qui aient jamais existe. Ce systeme arrive au bout du rouleau et ceux qui auraient pu en inventer un autre sont heureusment des idiots, des individus bornes et sans imagination. Et cela nous ne pouvons que nous en rejouir.
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samuel
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MessagePosté le: Sam 26 Fév 2011 10:33    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ajouter a ce que j'ai dit plus haut, voici un texte qui resume ''cette marche ineluctable de l'histoire'' qui est en train de conduire a la fin de la domination occidentale et beaucoup d'entre nous vivront suffisamment vieux pour voir cela. Bien que je ne sois pas d'accord avec le ''detreminisme geographique'', je pense tout de meme que ce qu'il dit est vrai.

Citation:
The West is finding it harder to get its own way in the world
Ian Morris

The people of Europe and North America still produce two-thirds of the world’s GDP, spend more than two-thirds of its R&D dollars, and own almost all of its nuclear weapons and aircraft carriers. Yet, in recent weeks the USA—the richest, most inventive, and best-armed country in history—has seemed paralysed as its allies have been tumbled from power across the Middle East, and China, now the world’s second-biggest economy, has blocked its latest moves to manage international finance.

There is no shortage of theories about the shift in power from West to East, blaming everyone from incompetent politicians to currency manipulators. But the real explanation goes much deeper. Winston Churchill famously said that ‘The farther backward you can look, the farther forward you are likely to see.’ He was right. To make sense of the forces that shape our world, we have to look deep into the past.

When we do this, the upheavals of our own day are revealed as merely the latest phase in a historical process that has been unfolding for thousands of years. The process is driven not by bungling bureaucrats or by sinister moneymen, but by the deepest force of all—geography.



UN Photo/Martine Perret

To understand why our world is changing, we have to look back all the way to the end of the last ice age and then trace history forward to our own age. This is no small undertaking, but it remains the best method we have.

When the world warmed up 15,000 years ago, geography dictated that there were only a few regions on the planet where complex societies could develop. This was because only a few regions had the kinds of climate and landscape that allowed the evolution of wild plants and animals that could be domesticated; and farming could only arise in these places.

The densest concentrations of these plants and animals lay toward the western end of Eurasia, around the headwaters of the Euphrates, Tigris, and Jordan Rivers in what we now call Southwest Asia. It was here, around 9000 BCE, that farming began, spreading outward across Europe. Western Eurasia became the richest part of the world.

Farming also started up independently in other areas, from China to Mexico, but because plants and animals that could be domesticated were somewhat less common in these zones than in the West, the process took thousands of years longer to get going. Farming took longer still to get firmly established in regions like sub-Saharan Africa and Southeast Asia, where domesticable wild species were rarer still and deserts, mountains, or forests limited their spread from the earliest centres of farming. These other zones of complex agricultural societies also expanded, but Western Eurasia long retained its early lead, producing the world’s first cities, states, and empires.

In the 1st millennium BCE—the age of Socrates, the Buddha, and Confucius—Western Eurasia was still the richest and most developed part of the world. But by this point, a great paradox had become clear: geography determines how societies develop, but how societies develop simultaneously determines what geography means.

In the earliest days of agriculture, having the right temperatures, rainfall, and topography was all-important. But as villages grew into cities, these geographical facts became less important than living on a great river like the Nile, which made irrigation possible.

As states turned into empires, being on a river began mattering less than access to a navigable sea like the Mediterranean, which was what allowed Rome to move its food, armies, and taxes around.

As the ancient world’s empires expanded further, though, they changed the meanings of geography again. The long bands of steppes from Mongolia to Hungary turned into a kind of highway along which nomads moved at will, undermining the empires themselves.

In the first five centuries AD, the Old World’s great empires—from Rome in the West to Han China in the East—all came apart as population movements along the steppes spread disease and chaos, but these political changes transformed geography once again. China recreated a unified empire in the 6th century AD, while the West never did so. For more than a millennium, until at least 1700, China was the richest, strongest, and most inventive place on earth, and the East pulled ahead of the West.

East Asian inventors came up with one breakthrough after another. By 1300 their ships could cross the oceans and their primitive guns could shoot the people on the other side. But then the East’s breakthroughs changed the meaning of geography once again.

Western Europe—sticking out into the cold North Atlantic, far from the centres of action—had always been a backwater. But when Europeans learned of the East’s oceangoing ships and guns, their location on the Atlantic abruptly became a huge geographical plus. Before people could cross the oceans, it had not mattered that Europe was twice as close as China to the vast, rich lands of the Americas. But now that people could cross the oceans, this became the most important geographical fact in the world.

The Atlantic, 3,000 miles across, became a kind of ‘Goldilocks Ocean’, neither too big nor too small. It was big enough that very different kinds of goods were produced around its shores in Europe, Africa, and America; but it was small enough that the ships of Shakespeare’s age could cross it quite easily. The Pacific, by contrast, was far too big. Following the prevailing tides and winds, it was an 8,000-mile trip from China to California—just about possible 500 years ago, but too far to make trade profitable.

Geography determined that it was Western Europeans, rather than the 15th century’s finest sailors—the Chinese—who discovered, plundered, and colonized the Americas. Chinese sailors were just as daring as Spaniards; Chinese settlers just as intrepid as Britons; but Europeans, not Chinese, seized the Americas because Europeans only had to go half as far.

Europeans went on in the 17th century to create a new market economy around the shores of the Atlantic, exploiting comparative advantages between continents. This forced European thinkers to confront new questions about how the winds and tides worked. They learned to measure and count in better ways, and cracked the codes of physics, chemistry, and biology. As a result, Europe, not China, had a scientific revolution. Europeans, not Chinese, turned science’s insights onto society itself in the 18th century in what we now call the Enlightenment.

By 1800, science and the Atlantic market economy pushed Western Europeans into mechanizing production and tapping the power of fossil fuels. Britain had the world’s first industrial revolution, and by 1850 bestrode the world like a colossus.

But the transforming power of geography did not stop there. By 1900 the British-dominated global economy had drawn in the resources of North America, changing the meaning of geography once again. The USA, until recently a rather backward periphery, became the new global core. And still the process did not stop. In the 20th century the American-dominated global economy in turn drew in the resources of Asia. As container ships and jet airliners turned even the vast Pacific Ocean into a puddle, the apparently backward peripheries of Japan, then the ‘Asian Tigers’, and eventually China and India, were transformed into even newer global cores. The ‘rise of the East’, such a surprise to so many Westerners, was entirely predictable to those who understood that geography determines how societies develop, and that how societies develop simultaneously determines what geography means.

The main lesson to draw all this history is that tinkering with exchange rates and legislating against outsourcing will not stop the shift of wealth and power from West to East. The great question for the next generation is not how to stop geography from working: it is how to manage the process.

The shift of the world’s center of gravity to Western Europe in the 19th century and from Europe to America in the 20th triggered the biggest wars of all time. Tens of millions died because the rulers of great powers in relative decline did not understand why the tide of history seemed to have turned against them. Our own century looks even more alarming. China’s GDP will probably overtake the USA’s by 2030, and if present trends continue its military spending will catch up before 2040. The assertiveness China already shows in Asia and Africa is just the beginning. But compared to earlier leaders, today’s statesmen do have one great advantage: they can see the broad shape of history. They have no excuse for thinking they will stop the long-term transformation of geography with short-term fixes like currency manipulation.

The single greatest challenge for the 21st century is to prevent the rise of the East from being as violent as the earlier rise of the West.


About the author


Ian Morris

Ian Morris is Willard Professor of Classics and Professor of History at Stanford University, and author of Why the West Rules—For Now: The Patterns of History, and What they Reveal About the Future (New York: Farrar, Straus and Giroux, 2010).

Further reading

Why the West Rules—For Now: The Patterns of History, and What they Reveal About the Future (New York: Farrar, Straus and Giroux, 2010) see http://humanexperience.stanford.edu/morris
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 28 Fév 2011 10:11    Sujet du message: Répondre en citant

D'accord avec le fait que plus loin on regarde dans l'histoire, plus loin on peut voir dans l'avenir. Mais cet axe vertical (généalogique) n'est pas le seul à considérer, car comme l'explique si magistralement Prince Dika Akwa Nya Bonambela avec sa méthode de connaissance MULONGI, il existe deux autres axes : l'horizontal et l'oblique...
Citation:
The densest concentrations of these plants and animals lay toward the western end of Eurasia, around the headwaters of the Euphrates, Tigris, and Jordan Rivers in what we now call Southwest Asia. It was here, around 9000 BCE, that farming began, spreading outward across Europe. Western Eurasia became the richest part of the world.

Quant au fait que l'agriculture, ou plus généralement le néolithique, serait apparue en Asie mésopotamienne, il est très contesté par les plus récentes découvertes archéologiques africaines, notamment celles réalisées à Ondjougou par l'équipe d'Eric Huysecom ; ainsi que les travaux sur la métallurgie du fer réalisés (entre autres) par Mme Louise-Marie Diop-Maes...

Encore une fois, le théorème de l'antériorité des civilisations négro-africaines est bafoué ; même dans une démarche aspirant visiblement à une juste connaissance du passé...

Bref, à partir de prémices erronées, il est difficile de produire des résultats corrects...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
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Jofrere
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MessagePosté le: Mer 02 Mar 2011 10:54    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.grioo.com/ar,presidentielles_ivoiriennes_et_si_on_analysait_enfin_les_chiffres_,20613.html#

Petite piqure d'Alain Daoundé, qui rappelle qu'on parle d'une élection, d'un pays et du fonctionnement de ses institutions. Qu'il y a eu à l'occasion de cette élection un engouement très fort qui signifie sûrement que les ivoiriens dans leur majorité sont las de la situation de leur pays depuis une dizaine d'années.
Le peuple ivoirien, si tenté qu'il existe, a exprimé démocratiquement son désir et c'est vraiment la chose la plus importante dans toute cette affaire.
_________________
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 04 Mar 2011 02:39    Sujet du message: Répondre en citant

Grosse piqûre sur la crédibilité de la sacro-sainte O.N.U.
http://www.grioo.com/ar,crise_ivoirienne_mea-culpa_de_l_onu_sur_la_livraison_illegale_d_armes_a_gbagbo,20625.html
Après la propagation du choléra en Haïti, la diffusion de fausses rumeurs sur des livraisons d'armes de la Biélorussie au camp Gbagbo.
Bonne lecture, et bonne nuit
Twisted Evil
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Dilo
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MessagePosté le: Sam 05 Mar 2011 22:41    Sujet du message: Répondre en citant

Permettez-moi juste une petite remarque dans cette grave situation ivoirienne: je viens à l'instant de voir une interview sur RTI, du ministre ivoirien du Travail, M. NIAMIEN MESSOU. Eloquent, convaincant, courtois, mature!!
Pour moi qui me suis distancé de tout débat entre Ivoiriens, depuis 1998(!!), sur leur page sur Africaonline où j'y participais, mais ma déception fut tellement grande, en ne connaissant que si peu les Ivoiriens, et découvrant leur forme d'échanges ne constituant que d'injures, de discourtoisie, d'incivilité (en 1998).
Il m'a fallu découvrir Ogotemmeli ici pour relire des posts sur la CI.
Mais là, M. Niamien Messou m'a fait comprendre, plus que Laurent Gbagbo dont je suivais les discours et agitations depuis sous Houphouët.

Sans détour, clairement, M. Messou explique sans animosité la vraie cause des conflits ivoiriens: la volonté de la FRANCE de vouloir maintenir la CI simplement comme une de ses Sous-préfectures, "vache à lait" corvéable et maléable à sa merci.
Clairement il a décrit les péripéties des manigances de la France en CI de 1960 à ce jour. Il a bien décrit qu'il ne s'agit pas d'élection de KLG ou d'ADO (qui n'est au fait que leur pion depuis toujours), mais tout net, comment préserver les immenses intérêts uniquement francais en CI et dans ses Colonies tributaires du franc colonial!!. M. Messou est plus convaincant et plus courtois que Gbagbo.
Les Aficanistes conscients, Non-ivoiriens, seraient édifiés en écoutant des responsables comme M. Messou dans ce dossier ivoirien et continuer d'envisager des actions concrêtes au lieu de Bla-bla creux!
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