Zheim2 Grioonaute
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Posté le: Sam 17 Aoû 2013 14:20 Sujet du message: Les Veines ouvertes de l'Amérique latine - E. Galeano |
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Citation: | "la plus formidable machine d'accumulation du capital mercantil européen fut l'esclavage américain ; à son tour, ce capital devint la pierre fondamentale sur laquelle fut bati le gigantesque capital industriel des temps contemporains" |
C'est un ouvrage à mon sens majeur que je voudrais présenter ici aux grioonautes.
Au moins aussi majeur que l'a été pour moi la découverte des "Damnés de la Terre" de Frantz Fanon par certains ici (ou qui furent ici ?), et sans doute aussi important pour la compréhension de la situation de l'Afrique actuelle, que de celle de l'Amérique latine.
En 2009, Hugo Chavez choisit d'offrir ce livre à Obama, ce n'est pas un hasard.
L'uruguayéen Galeano remonte ici aux sources mêmes de la séparation des destins entre l'Europe (et sa colonie américaine), et le Sud.
On y retrouve méticuleusement détaillé comment un continent entier fut pillé de ses ressources aussi bien naturelles qu'humaines pendant des siècles. Avec quelle violence et avec quelle barbarie ce continent fut mis au service du développement d'un autre continent.
Comment l'Europe a alors commencé son accumulation de richesse par différents processus.
Le premier, les minerais de l'Amérique (l'argent de Potosi, puis l'or de Minas Gerais) enrichissent les cours espagnoles et portugaises, qui a leur tour dilapideront au profit des artisans français, anglais et néerlandais. Le second : le commerce triangulaire d'africains importés pour palier aux montagnes de morts sud-américains.
Galeano ne manque pas de rappeler aussi les nombreux mouvement de résistances qui ponctuent toute cette phase de colonisation et qu'une certaine histoire a choisit de rapidement oublier (contrairement aux meurtriers...): de l'inca Tupac Amaru, en passant par Zumbi Dos Palmares au Brésil qui résista longuement les esclavagistes en fondant un royaume noir indépendant, jusqu'à Toussaint Louverture, Zapata et d'autres noms illustres.
Bref, un ouvrage fondamental, là où Diop retrace une histoire de l'humanité, Galeano retrace celles de la séparation des richesses.
Pour finir je me dis qu'il manquerait un pendant « Les veines ouvertes de l'Afrique » aussi documenté. L'objectif serait titanesque, Galeano en offre un bon début.
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