Posté le: Ven 15 Juil 2005 13:49 Sujet du message: D'où est tiré cet extrait ?
Serez-vous capable de deviner d'où est tiré cet extrait d'article ?
Citation:
(...)
Fin 2002, la dette des pays du Sud liée à l'APD (aide publique au développement) et à l'aide publique, s'élevait ainsi à 171,7 milliards de dollars. Celle-ci est donc en elle même profondément génératrice de dette. En conséquence, les remboursements qu'elle engendre provoquent une hémoragie de capitaux pour les pays du Sud. Entre la fin 1996 et la fin 2003, en ce qui concerne les créances bilatérales à taux préférentiels, les pays en développement ont remboursé 31 milliards de dollars de plus qu'ils n'ont reçu en nouveaux prêts. Tout compte fait, les pays donateurs s'enrichissent aux dépens de ceux qu'ils prétendent aider.
(...)
L'annonce à Londres, le 11 juin 2005, par les ministres des finances des septs pays les plus industrialisés - le G7 - de l'annulation d'une partie de la dette multilatérale de 18 Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) participe de cette logique. Présenté comme une faveur "historique", l'effacement de la dette détenue par la Banque mondiale, la Banque africaine de développement et le Fonds monétaire international ne concerne que les pays ayant mené à terme l'initiative PPTE, soit au moins quatre longues années de camisole néo-libérale (ouverture des marchés au profit des sociétés transnationales ; privatisation ; libéralisation de l'économie ; augmentation de la fiscalité indirecte - TVA -, des frais scolaires et des frais de santé, toutes mesures qui affectent surtout les pauvres). Ces 18 pays ne représentent que 5% de la population totale des pays en développement. Le coût de cet effacement devrait s'élever à seulement 1,2 milliards de dollars par an pour les pays du G7, soit 600 fois moins que leurs dépenses militaires, et sans la moindre garantie que cela s'ajoutera à l'APD actuelle.
La part de remise de dette, qui s'élève à 30% en France, a permis d'annoncer une augmentation de l'APD en 2003, alors que, hors allègement de dette, celle-ci a en fait diminué. (...) De surcroît, le traitement comptable de ces annulations est discutable. Selon les règles de l'OCDE, un prêt commercial octroyé en 1990 et annulé en 2005 entraîne une augmentation de l'APD 2005 ! Sur le papier, tout se passe comme si ces fonds étaient distribués à nouveau, alors qu'il n'en est rien.
Pis : c'est la valeur nominale des créances annulées qui est prise en compte. Or, face aux difficultés rencontrées par les pays concernés, une réelle évaluation de leur dette devrait intégrer une décote importante, traduisant le fait que, si un créancier cherchait à vendre une telle créance, il devrait consentir un rabais important pour trouver un acquéreur. Pour les PPTE, "le gouvernement des Etats-Unis - qui est chargé par le Congrès d'estimer la valeur actualisée de son portefeuille de prêts - applique une décote de 92%" (CNUCED - 2004). Dans ces conditions, inclure dans l'APD la valeur nominale des créances annulées, comme le font les gouvernements des pays industrialisés (dont les Etats-Unis), est un détournement délibéré.
Par ailleurs, la coopération technique (plus du quart de l'APD), englobe "les dons à des ressortissants de pays bénéficiaires de l'aide qui reçoivent un enseignement ou une formation dans leur pays ou à l'étranger" et "les paiements destinés à défrayer les consultants, conseillers et personnels analogues, de même que les enseignants et administrateurs en mission dans les pays bénéficiaires". Pourtant, il est de notoriété publique que les enseignants de pays riches expatriés donnent souvent des cours dans des structures scolaires fréquentées majoritairement par les enfants des autres expatriés...
(...)
Qui plus est, cette aide ne se concentre pas en priorité sur les pays qui en auraient le plus besoin. En 2002-2003, 41% seulement des aides se sont dirigées vers les 50 pays les moins avancés (PMA). A contrario, la part de l'Afghanistan, de la Colombie, de l'Irak, de la Jordanie et du Pakistan dans l'APD bilatérale totale a été multipliée par 3,5 entre 2000 et 2003, confirmant que les facteurs stratégiques continuent de jouer un rôle majeur dans l'allocation de ressources envers les pays récipiendaires. Le principal objectif des donateurs est bel et bien le renforcement de leur zone d'influence à travers le soutien politique aux dirigeants alliés du Sud, afin d'être en mesure de leur imposer des décisions économiques et de contrôler les positions qu'ils adoptent lors des sommets internationaux.
Posté le: Ven 15 Juil 2005 14:13 Sujet du message:
zingh2005 a écrit:
C'est dur....
à vue de nez comme ça je dirait un site altermondialiste (genre ATTAC), mais comme ça fait pas partie des propositions...je vais dire à tout hasard: une revue économique californienne
Assez bien raisonné, mais je ne peux pas faire trop de commentaire pour l'instant sur le jeu. Par contre, je vais quand même préciser que le papier me semble particulièrement important du simple fait de la rareté des dénonciations qu'il contient, sources et chiffres à l'appui. _________________ Nehem
Posté le: Ven 15 Juil 2005 14:20 Sujet du message:
ARDIN a écrit:
J'y vois quand meme "la touche" du Monde Diplomatique, je peux me tromper. Mais qu'est ce qu'il ya derriere ton sondage Nehem?
Rien de particulier Ardin (it's just for fun !) Je crois que l'essentiel est tout de même dans le contenu de cet article qui dénonce une immense supercherie... _________________ Nehem
Posté le: Sam 16 Juil 2005 13:50 Sujet du message:
ARDIN a écrit:
J'y vois quand meme "la touche" du Monde Diplomatique, je peux me tromper. Mais qu'est ce qu'il ya derriere ton sondage Nehem?
Moi aussi. Mais si Nehem pose la question c'est, je suppose, parce que la réponse est contre-intuitive. Alors je dirais aucune des 4. Le Figaro? un rapport du ministère français de la coopération?
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