Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Mar 19 Juil 2005 17:30 Sujet du message:
Le mois dernier, j'envoyais un mail à Africamaat afin qu'ils réhabilitent le calendrier égyptien.
Ils comptaient déjà le faire, notemment en proposant un compteur en page d'accueil avec comparaison calendrier grégorien et siriacque.
La nouvelle de ce nouvel an ne fait qu'augmenter mon impatience.
Hotep, Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Posté le: Jeu 21 Juil 2005 12:03 Sujet du message:
bjl a écrit:
Soundjata Kéita a écrit:
On fera !!!
Hotep, Soundjata
Faut donc commencer maintenant à préparer nos plans . Moi ce que je sais , c'est qu'on a les moyens d'organiser une célébration à rendre jaloux plus d'un . Faut juste réunir les bonnes personnes et donner une véritable claque aux sceptiques .
PREMIERE REGLE : LAISSEZ TOUS NOS EGO de côté
DEUXIEME : APPORTER UNE REELLE CONTRIBUTION
TROISIEME : EN FAIRE UNE AFFAIRE PERSONNELLE
La suite au prochain post
N'oubliez pas le plantage du colloque Menaïbuc, et bien d'autres événement ratés ! évitez donc de faire nimporte quoi... Soyez professionnels !!! _________________ Nehem
Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Sam 23 Juil 2005 12:10 Sujet du message:
Faut-il en revenir au Calendrier Africain Egyptien Réformé ?
01/01/2004
La domination civilisationnelle par le calendrier est redoutable, et est à l’instar des dominations structurelles, invisible et omniprésente. Sa routine dissimule toute la dimension d’imposition de l’empreinte possessive d’une colonisation et le processus d’aliénation intériorisé pour les peuples suiveurs de dates d’autres peuples. Les Africains du monde disposent pourtant du premier calendrier et de la première date de l’histoire humaine connue. Réformé pour intégrer la modernité scientifique, politique, économique, culturelle et sociale, il pourrait constituer un atout maître dans la ré-appropriation du projet africain par ses inventeurs et premiers destinataires.
Le passage mécanique d’une année à l’autre est devenu un fait d’une grande banalité culturelle apparente, la période étant socialement vécue de nos jours comme une période de formulation de vœux, de cadeaux, de toutes les résolutions et bonnes intentions possibles d’âmes revigorées se flattant de se réinitialiser pour les prochains 365 jours. L’anodin cède place à la curiosité, à l’incongruité lorsque l’on constate que pour l’essentiel, les peuples aspirant à une dynamique propre, ceux qui développent une conscience de soi et formulent des projets fonctionnels de conquête de leur avenir ont… leurs propres systèmes de référence, et le calendrier est un enregistreur quotidien de ces rythmes sociétaux.
Système de subdivision du temps à partir des principaux phénomènes astronomiques, faussement pris pour une exclusive savante opération de laboratoire neutre culturellement, le calendrier est aussi et surtout un phénomène politique radical, tableau des jours de l’année associant à ces jours idéologiquement chargés, des commémorations de personnalités religieuses ou civiles, des fêtes liturgiques ou laïques. De la sorte, le calendrier devient un discours puissant et projeté avec une intensité sans égale qui ne se dévoile jamais telle, discours sur soi et sur autrui, discours sur sa destinée, son passé, ses objectifs, son horizon. D’où la nécessité pour tout peuple désireux de s’élever au niveau de sa propre dignité existentielle -celle de la formulation libre de son projet de vie- de rythmer son quotidien par ses points d’ancrage incrustés dans sa routine choisie. Heures, dates, noms de jours, noms de mois, symboliques des éléments du calendrier, commémorations endogènes…
Les Africains, et ce depuis la période antique, ont disposé pourtant d’une avance décisive et incontestable sur les autres peuples de la terre qu’ils ont inspiré en matière d’astronomie et de calendrier spécifiquement. En effet, les Africains de l’Egypte antique, ont produit le plus ancien calendrier au monde, celui-là même qui est resté la base des autres calendriers des peuples non-africains et particulièrement, ce calendrier qui est l’ancêtre du calendrier grégorien utilisé aujourd’hui par les pays occidentaux et leurs dépendances plus ou moins directes.
Les Africains du pays de l’Egypte antique, auto-désigné par ses habitants « pays des Noirs », ont inventé l’année de 365 jours se décomposant en 12 mois de 30 jours, plus 5 cinq jours épagomènes correspondant à la naissance, les cinq derniers jours de l’année, de cinq dieux africains de l’Egypte. L’année est divisée en 3 saisons de 4 mois, le mois en 3 semaines de 10 jours qui ne chevauchent pas sur les mois. Le jour est divisé en 24 heures.
Conscients dès 4236 av. J.C -excusez du peu !- du retard qu’accumulait ce calendrier civil de 365 jours par rapport au calendrier sidéral ou astronomique, retard d’un jour tous les quatre ans, les Africains choisirent de rectifier ce décalage tous les …1460 ans, c’est à dire au bout de 365 jours -un an- de décalage ! Ce qui revient au principe des années bissextiles qui rajoute un jour tous les quatre ans pour rattraper le retard de l’année civile sur l’année astronomique. Lorsque en 47 av. J.C César réforma le calendrier égyptien en y introduisant l’année bissextile, ancêtre directe du calendrier grégorien contemporain, il fit naturellement appel…à la science d’un savant africain d’Egypte qui n’avait pas étudié …en Sorbonne. Les Africains de l’Egypte antique sont donc à l’origine de l’actuel calendrier bissextile moderne, parmi tant d’autres héritages africains méconnus, niés ou simplement volés pour rester dans l’esprit du Stolen Legacy. (1)
La rénovation du calendrier égyptien antique pour tenir compte des heurts et malheurs séparant les Africains contemporains de leurs civilisations classiques est non pas une option ni même une cosmétique d’affirmation débordante de soi, mais davantage une nécessité libératrice, politique, culturelle, spirituelle, économique… civilisationnelle en somme. Le calendrier est le véhicule par lequel la conscience des peuples, à leur insu, se meut sur son propre chemin ou au contraire s’abîme dans l’aliénation au projet de l’autre.
Les défenseurs de la toute fraîche Union Africaine, les représentants de l’Afrique diasporique, les savants esprits de la Renaissance ou de l’Afrocentricité devraient ne pas différer une réflexion sur le comment et la substance d’un calendrier africain, panafricain pour être plus précis. Il devraient intégrer la commémoration des figures emblématiques connues de tous les temps et celles appartenant aux imaginaires africains, de Narmer à Mandela via Nkrumah, de Garvey à Toussaint Louverture, de Soundjata Keita à Chaka, de Imhotep -nom africain visiblement grécisé- à Cheikh Anta Diop en passant par W.E.B Dubois ou Ahmed Baba, Harriet Tubman, Nzinga, ou Chimpa Vita figurant tous et toutes à des dates précises. Des modalités de commémoration peuvent être trouvées pour que les phénomènes nationaux, régionaux s’encastrent harmonieusement avec les phénomènes panafricains.
Un travail sur les grandes dates ne pourra être économisé, partant de la date la plus ancienne attestée scientifiquement, date africaine égyptienne, 4236 av. JC, date de l’invention du calendrier en Egypte, jusqu’aux dates les plus proches, intégrant la création des grands empires comme le Mali de Soundjata Keita intronisé en 1222, les indépendances significatives des peuples africains et descendants d’Africains à l’instar de Haïti le 1er janvier 1804, les dates d’Abolition de l’Esclavage, la Conférence de Berlin, la démolition de l’Apartheid, la Bulle papale encourageant l’esclavage, etc.
Il s’agit d’un labeur de longue haleine d’abord pour les chercheurs et scientifiques africains qui devraient être force de proposition. Ensuite le travail sera politique, consistant à adopter des choix non neutres internationalement. Une telle perspective implique et ne peut que s’accompagner d’une amélioration substantielle, d’un saut qualitatif dans la connaissance de l’Afrique, des peuples africains et afro-descendants à travers le monde, par les Africains et Afro-Descendants eux-mêmes, puis par les peuples voisins, amis, le monde. C’est donc à la fois l’économie de l’édition africaine qu’il sera question, du point de vue des choix des thématiques, de la politique industrielle en matière d’ouvrages scolaires et de diffusion d’une approche africaine centrée sur l’Afrique comme dirait le professeur Molefi Kete Asante (2).
(1) Cheikh Anta Diop, Civilisation ou Barbarie, PP.:254-356, Edition Présence Africaine 1981.
(2) Molefi Kete Asante, L’Afrocentricité, traduction française, Editions MENAIBUC, 2003
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