imhotep1 Grioonaute 1
Inscrit le: 23 Aoû 2004 Messages: 101
|
Posté le: Dim 25 Sep 2005 16:07 Sujet du message: La grande dame Miriam Makéba fait ses adieux à la scène |
|
|
Source yahoo.fr
Miriam Makéba Africa fait ses adieux à la scène mondiale
JOHANNESBURG (AFP) - "Je veux me retirer, mais faire une tournée d'adieu", annonce la légende de la chanson sud-africaine, Miriam Makeba, admettant sans coquetterie le poids des ans mais ne concevant pas de pendre sa retraite sans saluer son public partout où elle a chanté en 50 ans de carrière.
Son tour du monde commencera comme il se doit à Johannesburg fin septembre et devrait s'achever fin 2006. "Je me dois de dire adieu dans chacun des pays où je suis allée, si je peux. J'ai 73 ans, cela me pèse", a expliqué Miriam Makeba.
Si son tube "Pata, pata" a fait vibrer plusieurs générations aux quatre coins du monde, elle n'a rien perdu de sa voix chaude, ni de son rythme qu'elle marque toujours de la pointe de ses escarpins élégants, auxquels l'âge ne la fait point renoncer.
"Je ne veux plus voyager autant. Mais, aussi longtemps que je garderai ma voix, je continuerai à enregistrer". Un album sort "très bientôt" avec une nouvelle version de +Malaika+, autre succès, repris avec le Miagi Orchestra, sous la conduite du maestro argentin Dante Anzolini, pour deux concerts à Johannesburg et au Cap les 26 et 29 septembre.
"Makeba ne sait pas où est le do, où est le ré. Alors vous devez être patients", avoue-t-elle aux jeunes musiciens médusés de cet ensemble sud-africain qui l'accompagnera dans sa tournée d'adieu.
"Après, je resterai chez moi et serai juste une arrière-grand-mère", dit-elle avant de reconnaître, dans un éclat de rire, qu'elle a "beaucoup de disques" en projet: "je veux raviver certaines de mes toutes premières chansons".
Difficile d'imaginer Makeba renoncer à la scène. Pourtant, ses concerts sud-africains marquent bien "le début de son grand final", confirme Robert Brooks, directeur du Miagi. Chanter avec un tel ensemble, dans son propre pays, est en outre inédit. "J'avais tellement peur. Un si grand orchestre", devait-elle d'ailleurs lâcher en souriant, soulagée, après la première répétition.
Mais professionnelle jusqu'au bout des ongles, elle accueille attentivement les suggestions, reprend autant de fois que nécessaire chaque mélodie. A la pause, loin de jouer les divas exténuées, elle se détend... en entonnant a capella l'envoûtante "Liwawechi", vite rejointe par les "drums" de son fidèle percussionniste guinéen Papa Kouyate, connu au hasard de ses voyages.
A partir de 1959, elle, qui n'a "jamais chanté la politique, seulement la vérité", paye de 31 ans d'exil son engagement pour les droits de l'Homme, ayant dénoncé l'apartheid jusque devant les Nations unies. Elle ne reverra Johannesburg, sa ville natale, qu'après la libération de Nelson Mandela en 1990.
"Mama Africa" a chanté toutes les indépendances du continent. "Les gens m'ont appelée comme ça. D'abord je me suis dit: +Pourquoi veulent-ils me donner cette responsabilité, porter tout un continent?+ Puis j'ai compris qu'ils le font affectueusement. Alors j'accepte. Je suis Mama Africa".
"Très heureuse dans (sa) nouvelle Afrique du Sud", elle est consciente des difficultés. "Nous n'avons que onze ans de démocratie et nous avançons plus vite que d'autres pays indépendants depuis bien plus longtemps. Nous devons bâtir ce pays tous ensemble, noirs, blancs ou autres!"
Forte de cette devise, elle a fondé un centre de réhabilitation où des adolescentes rescapées de la rue s'initient aux arts de la scène. "Elles ont beaucoup de talent. Il peut y avoir, parmi ces filles, les artistes de demain". La prochaine Makeba? "Non, personne ne peut me remplacer comme je ne peux remplacer personne", dit, modeste, cette artiste désireuse de laisser le souvenir d'une "très bonne vieille dame", tout simplement. |
|