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Thomas SANKARA : 15 octobre ! 1987-2005 !

 
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IB
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Inscrit le: 08 Juin 2004
Messages: 317

MessagePosté le: Mer 25 Aoû 2004 12:47    Sujet du message: Thomas SANKARA : 15 octobre ! 1987-2005 ! Répondre en citant


Thomas Sankara

Qu'est ce qu'un Grand Homme ? Un Grand Homme n'a pas besoin d'être un monstre d'intelligence. Ce qu'il lui faut, c'est un esprit ouvert pour poser les bonnes questions et comprendre les bonnes réponses. Un grand homme s'affiche aussi, en défiant le destin pour la liberté et la dignité de son peuple. C'est Thomas Sankara. Ce Monsieur, il faut le respecter, car il n'est pas un béni oui oui ou un "élève de la démocratie", dans la dépendance. Oui, Sankara n'est pas comme certains de nos didirigeants impuissants, corrompus, néocolonialistes et "élèves de la démocratie". Avons-nous besoin, réellement, des "élèves de la démocratie" dans des Etats qui ne sont pas indépendants ? Leur mission n'est pas la démocratie, mais le respect de notre dignité et, naturellement, l'amélioration de notre condition de vie.

Thomas Sankara a été assassiné le 15 octobre 1987. Faites entrer les accusés : François Mitterand a téléguidé l' assassinat de Thomas Sankara par l'intermédiaire de son conseiller Guy Penne. Houphouët Boigny a participé à ce lâche assassinat. Mitterand et Houphouët ont armé le bras de l'assassin Blaise Compaoré. Paris-Abidjan-Ouagadougou...il ne faut pas tout dire. Bref !

L'assassinat de Thomas Sankara a soulevé consternation et inquiétude en Afrique et dans le monde entier. Sankara avait 37 ans, il avait la jeunesse de l'allure et l'esprit. Il était arrivé au pouvoir avec des idées simples, optimistes, révélatrices et libératrices pour tout un continent qui en avait besoin. Sa mort allait plonger l'Afrique toute entière dans la stupeur et le deuil. En quelques heures après l'annonce de sa disparition, la physionomie de toutes les grandes villes africaines et les visages des habitants furent complètement transformés. Des hommes, femmes et enfants pleuraient et, à travers tout le continent, des millions d'Africains avaient, ce jour, les yeux rouges, parce qu'ils venaient de perdre un fils d'une dignité exemplaire.

Dire que l'assassinat de Thomas Sankara n'a pas provoqué une atroce douleur ce serait demeuré dans le mensonge total. A travers les témoignages, qu'on recueillait dans toutes les villes du continent ou qui y affluaient de toutes parts, on percevait l'écho d'une sorte de douleur collective ressentie par la majorité des individus. Thomas Sankara était-il donc si populaire? sans aucun doute, dans une large mesure. Et le vide béant qui a creusé tout à coup sa disparition non seulement dans la vie publique, mais aussi dans le coeur de la majorité des individus, attestaient les liens qu'il a su créer entre eux et lui. L'idée que je me faisais de cet homme intègre était celle d'un homme ordinaire, au caractère facile, dépourvu de toute méchanceté avec toutes les qualités requises. Le genre de personnage que des amis d'université, qui se rencontraient au bout de plusieurs années, tenteraient de se rappeler, en disant "Sankara". Point d'interrogation. Une interrogation suivie d'un silence cocasse et d'une réponse limpide : Ah oui, Sankara, bien sûr. Un type extraordinaire. Que lui est-il arrivé? sans jamais penser que cela pourrait lui arriver. Mais que voulait Sankara ? il voulait tout simplement une indépendance authentique, une souveraineté vivante pour assurer la dignité du plus grand nombre d'entre nous.

Fils de paysan du nord-ouest de la Haute-Volta et militaire de carrière, Thomas Sankara aura été l'idole d'une jeunesse africaine en mal de héros et d'espérance politique. Sa carrière politique a été construite dans le sillage du mouvement révolutionnaire internationaliste. Son épreuve du feu politique se situe en 1972 à Madagascar, où jeune aspirant à l'Académie militaire d'Antsirabé, il assiste au renversement du président Tsiranana par une jeunte d'officiers marxistes. Mais sa vraie formation politique se fait au contact des révolutionnaires qui essaiment à Ouagadougou dans les années 60-70. Les évènements l'ont toujours mis aux avant-postes de la scène politique locale. C'est en 1981, en sa qualité de secrétaire d'Etat à l'information dans le gouvernement du colonel Sayé Zerbo(lequel venait de renverser le général Lamizana) qu'il s'illustre par sa verve déconcertante pour les habitués de la langue de bois. Son langage qui apparaissait à certains observateurs comme un discours novateur était considéré par d'autres comme une thématique éculée dans le langage politique de l'Afrique post-coloniale.

Familier de coups d'éclats, il démissionne avec fracas du Comité Militaire de Redressement National(CMRPN). C'est probablement sa protestation contre l'atteinte aux libertés qui lui vaudra l'admiration de beaucoup de ses jeunes compatriotes et de nombreux jeunes Africains, dont je fais partie. Son ascension est si fulgurante qu'il est nommé Premier ministre le 10 janvier 1983 par le commandant-médecin Jean-Baptiste Ouedraogo, nouvel homme fort du Conseil du Salut Public(CSP) qui venait de renverser le colonel Sayé Zérbo. Depuis cette date, il ne quitte plus les sommets de l'Etat. Ainsi, à l'issue du coup d'Etat du 4 août 1983, mené par son "ami"' le capitaine Blaise Compaoré, il devient président du conseil national de la Révolution, nouvelle instance du pouvoir à Ouagadougou. Son action était ponctuée par des attitudes populaires: jouer de la guitare, rouler en R5, faire du vélo, etc...toujours fidèle à son colt de soldat, il dérangeait le protocole des conférences internationales. Il souhaitait changer son pays le plus vite possible en faisant appel à l'effort de chacun: participation de la population à la construction d'une nouvelle voie ferrée, campagne de reboisement du Sahel, obligation hebdomadaire pour les hommes d'effectuer des travaux ménagers. Partisan du développement autocentré, il avait pour ambition de donner à son pays les moyens de son autosuffisance, menant des campagnes "acheter burkinabé" en parallèle avec la mise en place d'un système d'autofinancement des projets de développement. Maniant le symbole, il remplace le nom de ce qui était jusque-là la Haute-Volta par "Burkina-Faso" ou le "pays des hommes intègres" et lance des programmes d'alphabétisation en langues locales, s'il vous plait.

Sa réussite la plus tangible fut de faire vacciner contre la rougeole, la fièvre jaune et la méningite près 2 500 000 enfants en l'espace de quinze jours. Cependant si sa politique de "déconnexion", à contre-courant de la vague libérale des années 80, a retenu l'attention internationale, elle a d'autant fait ouvrir les yeux la jeunesse montante d'Afrique. Sa fin tragique et non encore élucidée. Le 15 octobre 1987, après un combat fratricide opposant ses fidèles à ceux de Blaise Compaoré. Sankara est mort. est-il mort ? Non, il est vivant et il s'appelle toujours Sankara. Je me demande jusqu'à présent, comment a-t-on pu élimer physiquement un tel homme? une telle grandeur? Thomas Sankara nous a laissé, nous jeunes africains, un style, une inspiration, une ligne à suivre. Les assassins ont certes supprimé l'homme, mais pas son oeuvre. Quelle leçon faut-il retenir dans tout ça? A chaque fois que notre continent voit arriver sur le plan politique un dirigeant progressiste qui, pour le moins, ne ressemble pas aux autres, tout le monde se ligue et coopère pour le freiner, le bloquer et l'éliminer physiquement.
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Dernière édition par IB le Sam 15 Oct 2005 08:12; édité 5 fois
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IB
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MessagePosté le: Jeu 26 Aoû 2004 07:52    Sujet du message: Répondre en citant

formalhaut a écrit:
Sankara, un vrai homme.
Il y en aura d'autres, c'est (positivement) fatal.
Qui resteront je l'espère.

Mon frère, il y a des Sankara, des Lumumba, des Nkrumah, des Boganda...Mais que vaut un Grand Homme sans un Grand Peuple ? Il ne vaut absolument rien du tout. Chez les Francophones, un vrai Nègre, qui aime son Peuple, n'a pas le droit de vivre. Depuis Toussaint Louverture, en passant par Samory Touré, la France liquide physiquement tous nos Grands Hommes.

Un Grand Homme Africain, chez les francophones, est appelé à disparaître d'une mort violente. Ce qu'il nous faut, c'est un Grand Peuple. Donc, il faut unir nos Etats, afin d'éduquer la jeunesse. Nous aurons plus à gagner qu'à perdre. Combien d'habitants de l'Afrique ont-ils lu les ouvrages de Cheikh Anta DIOP ou de Téophile OBENGA ? Combien de Jeunes Africains à la lisière de l'intolérable s'interessent à leurs ouvrages, tellement qu'ils sont tracassés par les préoccupations quotidiennes ? Je voudrais que, nous Africains, réfléchissions à ces modestes point de vue.

Oui, Thomas Sankara est un Grand homme. Mais, malheureusement, ce Grand Homme appartenait à une association d'individus, fabriquée par le colon.
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Kouokam
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MessagePosté le: Jeu 26 Aoû 2004 21:19    Sujet du message: Répondre en citant

formalhaut a écrit:
En effet.
Avez-vous des solutions concrètes pour une éducation de la jeunesse africaine ?:

Juste pour ajouter que pour que ca marche au top du top, c'est "l'Etat Noir" qui doit prendre le relais. Pour certains d'entre nous, c'est pas trop dur car nous sommes "conscients", et du coup nous lisons les bons livres, etc.... Mais à grande echelle, nous pouvons agir aussi, mais c'est vraiment à l'Etat de prendre le relais. On en revient donc au meme probleme: Degager les gouvernements actuels.
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MessagePosté le: Ven 27 Aoû 2004 16:57    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour kouokam,

Effectivement, il faut mettre quelques individus hors d'état de nuire, en Afrique, tels que Sassou Nguesso, Bongo, Eyadema, Déby, Biya...c'est la FrançAfrique. Ces gouverneurs de France en Afrique doivent être mis hors d'état de nuire, si nous voulons libérer l'Afrique et réconquérir notre dignité.

formalhaut a écrit:
En effet.
Avez-vous des solutions concrètes pour une éducation de la jeunesse africaine ?
Je vous invite à m'en parler au topic "Energies tropicales" dont le titre est il vrai, incomplet, les implications de ce thème s'étant révélées plus vastes que prévu.
Utilisez plutôt le forum que le mp, contrairement à ce qui y est préconisé.

Eventuellement à +.

Wink


D'abord, sans l'Unité réelle de nos peuples, on ne peut rien faire pour cette jeunesse africaine en mal de héros et d'espérance politique. Tout ce que nous ferons, sans unir l'Afrique, restera lettre morte. L'Unité africaine est la principale solution des maux qui nous minent. Ce qui se passe aujourd'hui en Afrique était prévu depuis des siècles. Le Mal, dont souffre l'Afrique aujourd'hui, c'est son morcelment. Pourquoi la démocratie a-t-elle échoué en Afrique ? Parce qu'elle n'appartient pas à la société civile. L'Afrique, désunie, sera toujours dépendante, pauvre et surexploitée. Là, on ne pourra rien faire pour cette jeunesse africaine.

Pour éduqer cette jeunesse, il nous faut nos richesses naturelles, naturellement. Donc, l'Unité réellle de nos Peuples s'impose. Cette jeunesse ne sait que chanter, danser et jouer. Dans ces domaines, elle est la meilleure. L'Afrique a besoin de savants, d'ingénieurs et de scientifiques. Oui, l'Afrique a besoin d'une société civile instruite, organisée, avisée, avertie et bien éveillée. L'indépendance est à ce prix. Il faut surtout dire la vérité à cette jeunesse au sujet de leurs fausses nationalités et de leurs fausses indépendances. Comment pouvons-nous mentir à cette jeunesse au sujet de la démocratie en Afrique, alors qu'aucun Etat, au Sud du Sahara, n'est vraiment indépendant ? Même l'indépendance de l'Afrique du Sud, c'est entre Blancs et Blancs. La démocratie, la liberté et le développement sont des mots qui connaissent une belle fortune. Ils servent tellement que nous, Africains, les déformons. C'est une dérive considérable des intellectuels africains. L'étymologie du mot démocratie est claire et limpide: le pouvoir du peuple, pour le peuple, rien que pour le peuple. On dévinera qu'il ne s'agit pas de copier ce qui se fait ailleurs. La démocratie est une culture qui appartient à une société civile d'un pays libre et indépendant. Chaque peuple a sa propre culture(Quand un Occidental entend parler de culture africaine, il sort sa mitraillette). Chaque peuple a sa propre façon de faire, et la société civile, qui s'y bâtira, ne sera jamais la copie d'une autre. Donc, la démocratie ne s'impose pas , ne se copie pas, ne se triche pas. A chaque peuple de la créer, de la recréer, de l'inventer de la réinventer, en respectant les droits des individus, la justice indépendante et les libertés fondamentales.

Je le répète encore, sans l'Unité réelle de l'Afrique, tout ce que nous ferons se bâtira sur du sable. Il faut que nous travaillions, tous, pour unir nos Etats divisés pour nous dominer. Si tous ensemble, nous bâtissons une telle Afrique, nous serons plus harmonieux, plus forts pour affronter un monde de plus en plus incertain, où la compétition économique ne pardonne pas. Ce XXIè siècle sera la bataille de l'intelligence, donc de l'éducation, de la recherche et de la culture. La langue anglaise a colonisé la planète entière et est devenue universelle. De ce fait, je pense, sincèrement et sans aucune langue de bois, que l'apprentissage de la langue anglaise est aussi important que l'unité réelle de nos peuples, en attendant de conquérir notre indépendance culturelle. Nous ne sommes pas des Francophones ou des Anglophones, mais des Africains. Les Africains, que nous sommes, doivent chercher maintenant leurs propres intérêts.

Donc, notre seul avenir, c'est notre unité du Nord au Sud, de l'Est à l'Ouest. Plus on est unis, plus on est forts et puissants, et notre Afrique sera à la hauteur de notre espérance. Par notre histoire, nous avons hérité une culture et une civilisation africaines. Donc, il faut les développer, car elles sont vivantes. L'indépendance est aussi à ce prix. Le bilan de la colonisation nous a fait découvrir que la culture africaine a subi de graves destructions et qu'il faut s'atteler à sa reconstruction. Dès lors, la question des langues africaines s'imposent. Donc, l'ndépendance africaine me semble impossible si nous ne parvenons à unir nos peuples, afin de règler la question d'une langue commune. En admettant qu'une culture est un ensemble d'éléments qui caractérisent les relations d'un groupe humain particulier à son environnement et celles des membres de ce groupe entre eux, la langue parlée par ce groupe est alors un produit, parmi d'autres, de cette culture. Cependant, la langue occupe une position centrale en tant que moyen spécifique d'expression et de conversation de toute l'expérience historique de ce groupe humain qui ne reproduit l'expérience de nulle autre population. Aucune des langues humaines actuelles ne peut donc, par essence ni en fait, prétendre à la représentation de l'universalité. Elles sont toutes relatives à des cultures et traduisent, chacune, un ensemble de faits d'existence particuliers, dans un contexte déterminé.

Tout ce que nous ferons, sans unir nos Etats, restera lettre morte et se bâtira sur du sable !!!
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ramses
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MessagePosté le: Lun 30 Aoû 2004 12:07    Sujet du message: Répondre en citant

[color=black]Poème[/color]
Sankara,
étoile aux cent-carats
jamais ta palabre ne quittera le ciel
d'une Afrique privatisée de soleil
et ce quinze opprobre quatre-vingt sept
on a baptisé de ton sang
la frondeur des destins ébènes

le jour viendra
où cette vague de Nil bleu
qui déferlait dans tes yeux ébènes
inondera le sang encore vert des coeurs
jusqu'à la lie des milésimes pâleurs,
Alors se lèvera la graine, d'une liberté sans couleurs
et les peuples diront hourrah
les enfants pointeront là haut, dans le ciel
l'étoile aux cent-carats...
_________________
"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire
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Mojola Agbedi
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MessagePosté le: Lun 30 Aoû 2004 17:56    Sujet du message: il s'appelle toujour thomas sankara. Répondre en citant

oui le jeune thomas Sankara est un grand homme. a la trempe de steeve Biko, patrice lumumba, Nkruma.
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IB
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Inscrit le: 08 Juin 2004
Messages: 317

MessagePosté le: Mar 07 Sep 2004 18:40    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Sankara est un Grand Homme. Il faisait peur à la France de Mitterand, qui n'a jamais voulu l'indépendance de l'Afrique. Cet esprit indomptable faisait peur à ceux qui ont grandi et prospéré grâce aux multinationales de l'Occident, comme Houphouët Boigny et consorts. Effectivement Thomas Sankara faisait peur à ceux qui veulent que l'Afrique reste la chasse gardée des puissances européennes; peur à ceux qui redoutent que son élan ne soit irrésistiblement contagieux; peur à ceux qui veulent maintenir leur règne fondé sur l'arbitraire, la corruption, le pouvoir personnel; peur à ceux qui ne veulent pas que l'Afrique soit affranchie de la tutelle >>>protectrice<<<< de l'Occident qui les entretient. Raison pour laquelle, il fallait que la France de Mitterand liquide ce Grand Homme.

Certains Etats de la région et d'autres, à l'extérieur, affluaient frs lourds et dollars destinés à financer les conspirateurs. Des officiers burkinabès faisaient la navette entre les capitales(Paris-Abidjan-Bamako-Ouagadougou) pour recueillir les fonds clandestinement, livrer des secrets sur les prétendues relations entre Sankara et le communisme international ou Mouammar el-Kadhafi. Des documents truqués par des services secrets français remis à des chefs d'Etat africains. Selon eux, ces documents prouvaient qu'il allait inviter les Cubains de Fidèle Castro à venir s'installer au Burkina-Faso ou même qu'il allait adhérer au Pacte de Varsovie.

Quelques extraits des Discours de Thomas Sankara :

"Tant qu'il y aura l'oppression et l'exploitation, il y aura toujours deux justices et deux démocraties : celle des oppresseurs et celle des opprimés, celle des exploiteurs et celle des exploités. La justice sous la révolution démocratique et populaire sera toujours celle des opprimés et des exploités contre la justice néo-coloniale d'hier, qui était celle des oppresseurs et des exploiteurs."
! --- 3 janvier 1984, ouverture des 1ères assises des TPR--- /-

"Il n'y a pas de révolution sociale véritable que lorsque la femme est libérée. Que jamais mes yeux ne voient une société où la moitié du peuple est maintenue dans le silence. J'entends le vacarme de ce silence des femmes, je pressens le grondement de leur bourrasque, je sens la furie de leur révolte. J'attends et espère l'irruption féconde de la révolution dont elles traduiront la force et la rigoureuse justesse sorties de leurs entrailles d'opprimées"
!--- 8 mars 1987, Ouagadougou---!


"Le pillage colonial a décimé nos forêts sans la moindre pensée réparatrice pour nos lendemains Il faut proclamer qu'il ne peut y avoir de salut pour nos peuples que si nous tournons radicalement le dos à tous les modèles que tous les charlatans de même acabit ont essayé de nous vendre 20 années durant. Il ne saurait y avoir pour nous de salut en dehors de ce refus là. Pas de développement en dehors de cette rupture là. Il faut ranimer la confiance du peuple en lui-même en lui rappelant qu'il a été grand hier et donc, peut-être aujourd'hui et demain. Fonder l'espoir. "
!---1983, Paris, Conférence Internationale sur l'arbre et la forêt---!


"La plus grande difficulté rencontrée est constituée par l'esprit de néo-colonisé qu'il y a dans ce pays. Nous avons été colonisés par un pays, la France, qui nous a donné certaines habitudes. Et pour nous, réussir dans la vie, avoir le bonheur, c'est essayer de vivre comme en France, comme le plus riche des Français. Si bien que les transformations que nous voulons opérer rencontrent des obstacles, des freins."
!--- Il répondait à un journaliste américain---!


"L'esprit de liberté, de dignité, de compter sur ses propres forces, d'indépendance et de lutte anti-impérialiste […] doit souffler du Nord au Sud, du Sud au Nord et franchir allègrement les frontières. D'autant plus que les peuples africains pâtissent des mêmes misères, nourrissent les mêmes sentiments, rêvent des mêmes lendemains meilleurs."
!---Août 1984, Conférence de presse---!

"Nous n'avons pas compris comment ils [Jonas SAVIMBI de l'Angola et Pieter BOTHA d'Afrique du Sud, pro Apartheid] ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l'ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes en portent l'entière responsabilité ici et ailleurs, aujourd'hui et toujours.
!Novembre 1986, discours fait à François Mitterrand, en visite à Ouagadougou!



"Parce que de toutes les races humaines, nous appartenons à celles qui ont le plus souffert, nous nous sommes jurés de ne plus jamais accepter sur la moindre parcelle de cette terre le moindre déni de justice".


Thomas Sankara est un esprit libre, indépendant et indomptable ! L'indépendance totale de l'Afrique appartient à cet esprit-là, à cette race d'hommes !!!
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Ma-Lembe
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MessagePosté le: Dim 19 Sep 2004 17:38    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, Thomas Sankara est un grand Homme, un des seuls à avoir lutté pour le droit des Femmes en Afrique... Comme Malcom X, il avait compris que :

" TO EDUCATE A MAN IS TO EDUCATE AN INDIVIDUAL BUT TO EDUCATE A WOMAN IS TO EDUCATE AND LIBERATE A NATION..."
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Nénuphar
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MessagePosté le: Dim 19 Sep 2004 20:19    Sujet du message: Répondre en citant

Very Happy Cette citation est très belle!
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ARDIN
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MessagePosté le: Ven 15 Oct 2004 13:26    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai parcouru pas mal de sites africains ce matin, aucune trace d'un article sur ce grand homme qui a ete arrache a l'Afrique le 15 octobre 1987.
Aujourd'hui 15 Octobre 2004, ca ne fait que 17 ans, l'avons nous deja oublie?
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IB
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MessagePosté le: Sam 15 Oct 2005 08:04    Sujet du message: Répondre en citant

Bonjour,

Il y a 18 ans, on assassinait l'un des plus grands hommes que l'Afrique ait connu. Thomas Sankara a été assassiné lâchement le 15 octobre 1987. On ne saurait trop souligner qu'il n'a pas été renversé par son peuple, et nulle manifestation de soutien à ses assassins n'a pu être organisée. Et si dans la lutte qu'il a engagée contre le néo-colonialisme, l'assistanat, la corruption, la gabegie, le népotisme, les institutions internationales...certains de ses compagnons rejoignirent le camps adverse jusqu'à organiser lâchement son assassinat. Le peuple burkinabè que je respecte, quant à lui, n'a jamais apporté sa caution à ce gouvernement de Blaise Compaoré. Bien sûr, l'arrivée au pouvoir du propgressiste Thomas Sankara n'a pas été saluée par toute la classe politique française qui était aux affaires. Mais, si certains le considéraient comme trop radical, d'autres, par contre, estimaient que Paris pouvait très bien s'entendre avec lui, et prouver ainsi à ses détracteurs qu'ils ne s'opposent pas à une émancipation des pouvoirs politiques du continent.

En regard des abmonestations de la bourgeoisie locale, il convient de souligner, ce que Sankara disait des besoins immédiats de 7 millions de paysans burkinabès : "l'eau potable, trois repas par jour, un dispensaire, une école et une simple charrue font partie d'un idéal de vie, auquel des millions de burkinabès n'ont pas encore accès aujourd'hui, après un an de pouvoir". Progresser vers la satisfaction de ces revendications apparemment modestes, n'est-ce-pas aller vers une réelle indépendance ? Sankara s'en prenait à ses petits bourgeois qui, selon lui, ne rêvent que de balayer les vrais bourgeois pour prendre leur place. Ce sont eux qui n'ont pas voulu que l'expérience réussisse. Mais cette position n'aurait pu, à elle seule, remettre en cause l'essentiel de la politique de Sankara et encore moins de l'éliminer physiquement.

Mais il faut aller plus loin pour comprendre, pourquoi Sankara dérangeait tout le monde, et revenir sur le fond de sa pensée politique et culturelle. Il a, en effet, tenté une rare politique de "déconnexion" en Afrique, c'est à dire une rupture avec la logique de simple intégration au marché mondial. Il avait compris que les "marchés" ont un visage, c'est celui de l'oligarchie, du Fonds Monétaire International et de la Banque mondiale. Sankara identifiait comme un des moyens les plus importants de la pression du système mondial qui repose sur les besoins dits de luxe. De même, il critiquait les importations de produits alimentaires qui font concurrence aux productions nationales.

Pour lui, il n'en est pas question de continuer à importer des produits alimentaires. Il était urgent d'agir à ses yeux, non pas seulement au niveau de la production, mais simultanément à un autre mode de vie. Il déclarait, en 1985, à un journaliste suisse : "la domination culturelle est la plus souple, la plus efficace, la moins coûteuse, c'est pourquoi nous affirmons que pour renverser le régime burkinabé, il suffit simplement d'interdire l'importation du champagne, du vin rouge, du rouge à lèvres, du vernis à ongles. Seule la bourgeoisie sait, aujourd'hui, qu'elle ne peut se passer de ces produits".

En 1987, deux semaines avant son assassinat, il déclarait ceci : "seront hommes de progrès, ceux qui auront choisi le devoir d'abandonner des habitudes de vie, de consommation venue d'ailleurs pour vivre avec les masses. Tout le monde n'est pas apte à vivre conséquemment avec mot d'ordre: consommons burkinabé. Ils sont nombreux qui ne le consomment qu'avec le langage, et gardent leurs énormes bouches pour réellement se délecter et consommer étranger. Nos paysans ne gagneront jamais la bataille de leur libération tant que responsables et consommateurs des villes ne seront pas disposés à boire des boissons produites à partir de leurs récoltes..."

Il s'agissait pour Sankara, d'une part, de limiter les importations non indispensables, d'autre part, d'assurer au débouché à la production paysanne sur le marché des villes de manière à inciter davantage les campagnes à sortir d'une maigre production d'auto-subsistance. Il a réalisé des projets considérables : puits, petits barrages, dispensaires; dans son esprit, il envisageait aussi le développement de petites entreprises agro-alimentaires pour la transformation de cette production. Il ne s'agissait pas de grands projets de prestige, coûteux, mais créateurs qu'à même d'emplois. On doit se rappeler encore la série de décisions audacieuses qui ont, de manière très ostensible, réduit le train de vie de l'Etat et de certaines couches sociales: la réduction des salaires des ministres, des fonctionnaires, ainsi que leur diminution numérique; en même temps qu'un effort systèmatique de recouvrement effectif des impôts et l'appel de la solidarité nationale. Ainsi s'efforçait-on de créer ce pays qui n'avait pas, pour autant, changer de nom, et de lui rendre confiance en sa capacité de vivre par ses propres moyens, en même temps que de s'affirmer sur la scène mondiale aux côtés des peuples assistés, des peuples malheureux, donc, d'échapper pour de bon à une mentalité d'assistés, une mentalité d'Esclaves...

En collaborant avec les assassins Français pour assassiner nos Grands Hommes, on assassine notre propre cerveau !
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ARDIN
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MessagePosté le: Sam 15 Oct 2005 14:48    Sujet du message: Répondre en citant

Il ya exactement un an, j'ecrivais ceci:


ARDIN a écrit:
J'ai parcouru pas mal de sites africains ce matin, aucune trace d'un article sur ce grand homme qui a ete arrache a l'Afrique le 15 octobre 1987.
Aujourd'hui 15 Octobre 2004, ca ne fait que 17 ans, l'avons nous deja oublie?

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LPC-U : CONSTRUIRE LE CONGO POUR L'UNITÉ DE L'AFRIQUE
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ramses
Grioonaute


Inscrit le: 30 Aoû 2004
Messages: 34

MessagePosté le: Sam 15 Oct 2005 16:09    Sujet du message: Répondre en citant

18 ans déjà: Jamais on ne t'oubliera, Sankara...Et tous mes respects à sa famille...
Et peu importe si ton nom ne fait pas encore couler abondamment l'encre (des plumes), tes petits frères et enfants, eux se souviendront toujours et ton nom, à travers nos langues de Griots qui retransmettront de génération en génération ton combat:

**Chaque pays, puis l'Afrique unie, doit façonner son destin et trouver son modèle de développement, en toute indépendance de pensée et de moyens (conception, prescription et action) i.e:
- Un pays doit adopter un train de vie équivalent à son niveau de production, une consommation autocentrée...
-Sortir de la tutelle intellectuelle de l'Occident ou de L'Orient.
- La dette est un leurre
-L'éducation des hommes doit se faire par l'utilisation de repères 'endogènes' et redonner de la fierté et le goût de l'effort à tous.
-Fédérer les pays d'Afrique
- La femme doit retrouver la place de ses aïeules, au centre de la cité.
_________________
"Donnez-moi la foi sauvage du sorcier, donnez à mes mains puissance de modeler, donnez à mon âme la trempe de l'épée [...] Faîtes-moi rebelle à toute vanité mais docile à son génie, comme le poing à l'allongée du bras!" Césaire
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Teo Van
Grioonaute régulier


Inscrit le: 24 Sep 2005
Messages: 495
Localisation: Afrique Sub Saharienne.

MessagePosté le: Sam 15 Oct 2005 17:32    Sujet du message: Répondre en citant

Ce fut un grand Homme... Trop tôt arraché à son peuple qu'il aimait tant... trahit par son ignoble et läche frère d'armes...aujourd'hui à la tête de ce pays exsang.

Honte à ceux qui ont commandité et opéré ce meurtre...Honte à la France de Mitterand, Honte la Côte d'ivoire d'Houphouet Boigny, Honte au Sénégal d'Abdou Diouf, Honte au Maroc d'Hassan 2, Honte au Togo d'Eyadema 1er , Honte au Gabon de Bongo, Honte à cet assassin (il ne mérite pas que son nom soit écrit).

18 ans déjà.

Mais les morts ne sont pas morts... l'esprit d'intégrité, de liberté et d'indépendance de feu SANKARA animera chacun de nous.

Son noble combat doit être perpétué.

Paix soit avec son âme.
_________________
Nicolas Sarkozy « La France, économiquement, n’a pas besoin de l’Afrique. Les flux entre la France et l’Afrique représentent 2% de notre économie ».
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