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Génocide par substitution aux Antilles
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Chabine
Super Posteur


Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Mer 09 Nov 2005 16:53    Sujet du message: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

J'ai reçu ça par mail aujourd'hui. Quelques questions très d'actualité aux Antilles...


www.hello-caribbean


LE JOURNAL DU TOURISME ET DE L'EVASION - EDITION INTERNET - | OCTOBRE - NOVEMBRE 2004

| Mercredi 09 novembre 2005

SOCIETE > GENOCIDE PAR SUBSTITUTION

Y a t-il encore un avenir en Guadeloupe pour les guadeloupeens ?

La politique qui cherche uniquement à séduire ou à gagner des parts sur le marché des idées a secrété une production de l'imbécillité.

Il n' y a pas que notre économie qui est réduite à zéro. A grand renfort de slogans et de propagande conçus pour des crétins, c'est tout notre univers qui est apprivoisé par la techno ¬science et le capital.

La question la plus profonde, celle de la raison de vivre, celle des traditions, de l'identité, ne résiste pas au rapport meurtrier que nous imposent des théories surgelées mondialisées et une République devenue peu soucieuse de ses colonies départementalisées.

Au plus vite, s'ils ne se ressaisissent pas, les Guadeloupéens seront totalement dépossédés de leur pays. Comme les juifs jadis, ils deviendront des hommes sans terre, avec leur seul être comme territoire.

Ces propos ne sont en rien alarmistes et encore moins excessifs. Interroger l'être humain tant dans son fonctionnement psychique que dans son rôle social dérange toujours.

Mais, est-ce excessif de dénoncer la politique ségrégationniste qui empêche de plus en plus nos diplômés de vouloir travailler et vivre dans leur pays natal. Est-ce excessif de dire que les entreprises et leur filiale viennent avec leur staff exogène et que les Indigènes ne sont recrutés qu'à des places subalternes.

Est-ce excessif d'affirmer que même les entreprises locales préfèrent à égalité de compétence, recruter des cadres exogènes.

L'éducation nationale a été et reste le plus gros pourvoyeur d'emploi. Au regard des origines du person¬nel, est-ce excessif de dire, qu'il y a là, quelque chose de malsain. Surtout quand on sait que ceux qui obtiennent leur CAPES interne (mariés, avec enfants) sont systématiquement mutés vers l’hexagone, alors que des jeunes compatriotes métropolitains, sitôt leur diplôme en poche, alléchés par l'exotisme et les primes viennent y faire leur pre¬mière arme.

Après les Corses, les syndicalistes martiniquais, eux aussi, tirent la sonnette d'alarme. Pour cette entrée scolaire, ils n'ont pas souhaité la bienvenue à tous leurs collègues!

Je frémis encore en l'écrivant. Mais il faut témoigner. Votre serviteur, alors en troisième année de licence en droit, postulant au concours d'inspecteur du Trésor, ne s'est-il pas trouvé dans l'obligation ( comme tant d'autres) de signer une déclaration l'interdisant de demander son affectation dans son départe¬ment d'origine et cela pour une durée de 7 ans au moins! Les années se suivent, mais après une accalmie, elles peuvent se ressembler. Les politiques ne peuvent tout faire pour obtenir une petite dérogation.

Ceux qui passent les concours doivent se préparer à un long et épuisant exil.

Bien sûr me direz-vous, il reste les collectivités qui ont un grand besoin de cadres. La culture de l'imbécillité et du clientélisme politique, voire alimentaire, il est vrai, n'a pas favorisé que les meilleurs dans le recrutement. La facture des erreurs politiques est toujours salée ( impôts élevés, incompétence, freins pour l'investissement, grèves...).

Certes, nous avons dénoncé en son temps le BUMIDOM, qui était la seule trouvaille du gouvernement français pour solu¬tionner le problème de l'emploi et du mal développement. Césaire, le Progrès Social avec les frères Rodes et d'autres progressistes, ont inlassablement dénoncé cette politique de génocide par Substitution.

Qu'on ne s'y méprenne pas. Le monde est grand. Nos enfants doivent aussi y faire leurs armes. Nous ne rêvons pas comme certaines mères, que nos enfants sont faits pour nous fermer les yeux. Ce que nous dénonçons, c'est ce système d'airain, verrouillé, implacable qui leur interdit le choix de vouloir travailler et vivre au pays en occupant des postes de responsabilité.

Aujourd'hui, le terme de travail par substitution serait plus adéquat que celui de génocide par substitution. Il n'en reste pas moins vrai, que nous, de la génération du papy boom, pour voir nos enfants ou pour qu'ils viennent nous voir, après que nos ancêtres aient fait la fortune des com¬pagnies des Indes occidentales, sommes-nous, à notre tour condamnés à faire la fortune des compagnies aériennes, des télécommunications , et de l’immobilier de France ? Et cela d’autant plus que le scandale de la continuité territoriale reste encore sans solution!

Nous voilà condamnés à une splendide solitude à la recherche de compagnes pour veiller nos corps vieillissants!

Le pays sera-t-il une réserve de vieux avec des moins doués la botte d'exogènes ayant comme patrie, uniquement le fric et l'exotisme?

La solution à cette vision dantesque existe. L'identité n'est PAS seulement culturelle.

Les Juifs, les Palestiniens, même sans terre, sont toujours restés fidèles à leur origine.

Savoir qu'on est des Gwada, avec notre langue, nos traditions, notre musique, notre cuisine, c'est bien. Mais, il faut aussi conquérir l'identité politique.

C'est à dire le droit, sur notre sol d'être en tout, le premier concerné, c'est à dire les premiers acteurs du développement. Et qu'on ne vienne pas nous parler d'égalité hypocrite, de loi républicaine, d'art 73, ou tout est faussé depuis 1848 !

Une région insulaire, avec une double, une triple insularité, n'a pas les mêmes contraintes qu'une région continentale. Bruxelles et Paris doivent mettre en place une politique pour que les dés soient moins pipés.

Il faut là aussi, comme avec l'avènement de la femme en politique, instaurer la règle de la discrimination positive, avec des quotas, s'il le faut. En Corse, on parle de parité insulaire!!!.

Le colonialisme avec sa brutalité imbécile avait secrété dans nos pays des anticorps, des alternatives avec des mouvements progressistes prêts à toutes les formes d'aventures et de lutte.

(fisi, jandam, nou pa pè ! ansanm, ansanm, nou ké gan¬nyé! )

L'épidémie imbécile sans âme se répand. La pandémie menace. Il faut trouver l'antidote en instaurant la culture de la responsabilité.

Messieurs et Mesdames les politiques, n'acculez pas le peuple guadeloupéen au désespoir. L'argument ultime pour se faire entendre et comprendre ne doit pas être toujours en réserve la seule puissance de la violence.

L'angoissante, la terrible question est posée. Y a-t-il encore un avenir en Guadeloupe pour les Guadeloupéens ?

DURIZOT JOCELYN
(Source : Le progrès social, septembre 2004, N°2480 )
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 09 Nov 2005 17:00    Sujet du message: Re: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

Chabine a écrit:
Votre serviteur, alors en troisième année de licence en droit, postulant au concours d'inspecteur du Trésor, ne s'est-il pas trouvé dans l'obligation ( comme tant d'autres) de signer une déclaration l'interdisant de demander son affectation dans son départe¬ment d'origine et cela pour une durée de 7 ans au moins!


??? Je ne connaissais pas cette clause !!

Elle est valable pour tout le monde ou juste pour les DOM ?
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Chabine
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Inscrit le: 02 Mar 2005
Messages: 3040

MessagePosté le: Mer 09 Nov 2005 17:03    Sujet du message: Re: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

Benny Da B' a écrit:
Chabine a écrit:
Votre serviteur, alors en troisième année de licence en droit, postulant au concours d'inspecteur du Trésor, ne s'est-il pas trouvé dans l'obligation ( comme tant d'autres) de signer une déclaration l'interdisant de demander son affectation dans son départe¬ment d'origine et cela pour une durée de 7 ans au moins!


??? Je ne connaissais pas cette clause !!

Elle est valable pour tout le monde ou juste pour les DOM ?


Je ne sais pas, je ne suis pas dans cette filière. Mais je peux te dire que la réciproque n'est certainement pas vraie... vu la quantité de zoreys qui débarquent ici en masse...

Incroyable cette clause, non ??? Shocked
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Soundjata Kéita
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Messages: 1655
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MessagePosté le: Mer 09 Nov 2005 19:21    Sujet du message: Re: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

Chabine a écrit:
Incroyable cette clause, non ??? Shocked
Non.

Vivement l'indépendance.


Hotep, Soundjata
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La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer


Pour la Renaissance du Gondwana
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Chabine
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Messages: 3040

MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:38    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.contreloubli.org/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=194&forum=16


Ecocide, génocide en Martinique !
Matinik : péyi nou anvayi !
(Martinique : notre pays est envahi !)



Sur notre littoral, sur nos mornes de la côte Caraïbe, de Roche Carrée au Lamentin, ceux de Sainte Luce, Rivière Salée, ceux des presqu’îles des Anses d’Arlet, Diamant, Trois Ilets, de Sainte Anne et de la Caravelle à Trinité, … sur nos terres agricoles, sur notre mer, dans nos espaces naturels, l’installation de lots et marinas pour nouveaux colons caucasiens européens se réalise jour après jour sous nos tropiques aux Amériques, en pays Martinique Caraïbe. L’envahissement européen bat son plein et l’espace naturel et rural martiniquais se réduit à mesure que la ressource naturelle en eau potable, le patrimoine biologique naturel floristique et faunistique disparaissent ; Ce fait d’écocide en milieu insulaire et ses conséquences se déroule bien entendu au détriment du peuple martiniquais menacé dans son existence même ; cette grave menace de disparition du peuple caribéen martiniquais peut être qualifiée dixit Aimé CESAIRE de « génocide par substitution » d’un peuple dont les droits nationaux ne sont pas reconnus ; Ecocide, génocide donc pour le peuple martiniquais qui vit des jours et nuits sous verrou colonial, dans l’injustice, « l’apartheid » ou encore la « palestinisation ».

Ecocide, génocide : le «beau pays» Martinique n’étant pas extensible, ayant déjà du mal à prendre en compte l’habitat de sa population autochtone défavorisée et en perte quant au nombre de ses naissances, ne peut écologiquement accueillir, sinon périodiquement et graduellement en touristes, des ressortissants européens.

Qu’il soit bien compris, que nous entendons par ressortissants colons européens, ceux là mêmes qui s’estiment et s’acceptent « métropolitains » ; par définition « hors de leur métropole » européenne c’est à dire « aux colonies », conscients ou non de leur méfaits coloniaux ; rares sont donc les ressortissants européens anticolonialistes qui rejettent pour vivre aux Amériques le qualificatif de « métropolitains » à leurs égards. Aussi des ressortissants européens résidents en Martinique, contrôlent et occupent en permanence le territoire martiniquais au prétexte de se retrouver dans un «département outre mer» de leur «métropole», un prétendu «département» qu’ils espèrent vaille que vaille égal aux autres : « comme en métropole ! », malgré une mise hors « comptabilité nationale française » des pseudo départements puisque hors de la dite « continuité territoriale » de 1946 à 1998. Il semblerait que certains, depuis 1998, veulent faire sauter l’atlantique, amplifier le mensonge géographique et culturel ! Mensonge des Amériques du Sud et du Centre prétendues « Amérique Latine » au mépris de l’Amérique Amérindienne et de l’Amérique Africaine ! Mensonges et falsifications coloniales qui font dire que des îles de la Caraïbe ou la Guyane se trouve en Europe, sont l’Europe ! Martinique , Guadeloupe, Guyane, terres amérindiennes spoliées par l’Etat français ; terre guyanaise continentale majoritairement « propriété » de l’Etat français ; terre martiniquaise majoritairement « propriété » de békés, héritiers des colons européens esclavagistes dédommagés en 1848 par l’Etat français (article 5 du décret de leur abolition de l’esclavage).

Qu’il soit bien entendu que l’Etat français reconnaît ces faits d’écocides dans ses colonies, quand bien même ces faits sont pour une grande part conséquences de sa politique historique de spoliation, d’exploitation, de pillage, d’invasion, d’occupation moderne par de nouveaux colons européens, couplée d’une stratégie de migration vers la France des colonisés (BUMIDOM) ; pour preuve les récents propos concernant « l’outre mer » relatif à l’introduction dans la constitution française du droit de l’Environnement, et les rapports de UICN (International Union for Conservation of Nature and Natural Ressources) : La menace sur la biodiversité est réelle, le concept de développement durable proclamé implique bien les notions de seuil de tolérance écologique, d’autant plus en milieu insulaire ; la déforestation, l’urbanisation galopante menacent bien les équilibres, dont celui de l’hydrologie, et donc de la ressource en eau potable.

Mais ce même Etat français dans sa vision politique eurocentrique raciste (anti mélaniste) séculaire prétend protéger l’environnement, sauvegarder les espaces et paysages naturels, la faune et la flore de pays non européens tout en ignorant l’existence de peuples indigènes, autochtones issus des déportations et de l’esclavage ; cyniquement cet Etat français, jadis esclavagiste, perpétue ainsi sa mise hors humanité de peuple non leucodermes, non européens. Le cas de la Guyane sous domination française illustre mieux encore cette politique coloniale de l’Etat français, de mépris pour les populations et peuples non européens ; privation politique des droits de circulation et de maîtrise des voies fluviales en Guyane ; privation politique de maîtrise par les élus du peuple martiniquais du territoire maritime de la Martinique, 6 fois plus grand que son territoire terrestre.

Que représente cette pression humaine coloniale supplémentaire sur le milieu insulaire martiniquais ? Combien sont les ressortissants ou colons français prédateurs d’espaces en Martinique ?

Leur institut d’études économiques et de la statistique nationale française, l’INSEE prend soin de nous renseigner sur le nombre de martiniquais(es) résidant en France dans leurs publications ; Mais bien évidemment nullement concernant le nombre de colons français en Martinique.

Nous sommes alors amenés sur la base de leurs chiffres (année 2000) à déduire cette donnée qui nous intéresse concernant l’invasion européenne de notre pays. Pour se faire nous devons tenir compte des chiffres indiqués pour le solde migratoire selon le lieu de naissance , et singulièrement de ce solde migratoire pour les personnes nées en Europe (France) immigrants en Martinique. Soit 8,4 milliers entre 1974 et 1982, et 10,1 milliers entre 1982 et 1990.

Un premier constat est le fait que ce solde apparent des entrées-sorties avec la France a connu une forte progression depuis les années 1974-82 à 1982-90. Fait matériel visible pour tout un chacun des martiniquais observant chaque jour le contenu des avions débarquant sur l’aéroport du Lamentin.

Ce fait statistique du solde migratoire de la France vers la Martinique et l’évolution de la population de la Martinique nous confirme que les infrastructures et logistiques que sont les ports et aéroports aux colonies profitent bien logiquement au crime colonialiste. Fait reconnu en page 28 d’un document de l’INSEE « Tableaux économiques régionaux Martinique 2000 », dans la colonne « Définitions » il est affirmé laconiquement « (…La mesure des migrations dans les DOM est très délicate car les mouvements sont nombreux avec la métropole (la notion de frontières et absence) »

Il va s’en dire que la délicatesse est fonction de la coloration épidermique des populations, et qu’il est prétendument moins délicat d’évaluer des personnes mélanodermes d’origines tropicales dans un milieu leucoderme d’un pays tempéré, la France, que de chercher à évaluer des personnes leucodermes originaires de pays tempérés dans un milieu mélanoderme d’un pays tropical, la Martinique. Quant au contenu de la parenthèse, où l’on cherche à contredire la vérité énoncée par la géographie même du caractère insulaire de notre pays américain caribéens et nier l’existence d’un océan atlantique, en affirmant cyniquement et fautes à l’appui (sans erratum !) : « (la notion de frontières et absence) », que nous avons corriger par « (la notion de frontières est absente) » ; nous devons ici bien relever qu’il s’agit pour ces statisticiens français d’une part :

- de chercher à se trouver en corrélation logique avec leur concept de pseudo « département d’outre mer » ou « région outre mer » de l’Europe ;

- et d’autre part de chercher à justifier la non diffusion du calcul du nombre de colons français occupant la Martinique ; car si « la notion de frontières est absente », pourquoi alors livrer à contrario les chiffres concernant le nombre de martiniquais vivant en France.

Ces chiffres étant donnés pour les années d’avant 1990, vu le renforcement de l’arrivée de français entre 1990 et 2003, nous avons déduit «et évalué aujourd’hui en terme de tendance le nombre de colons français rapporté à la population de la Martinique à près de 10% (évaluation similaire à celle de la situation d’envahissement de la Guadeloupe) ; soit près de 40 000 colons français occupant la Martinique sur une population de 381 000 habitants. Soit l’équivalent de 1/10ème de la population en Martinique. Ce nombre de français augmente plus vite que n’évolue le peuplement naturel martiniquais.

En guise d’éléments pour comparaison et analyse :

En 1638, il y aurait moins de 2000 kalinas (amérindiens), près de 1000 Noirs africains (personnes déportées et/ou issues de la déportation puis réduits en état d’esclaves et « marrons ») vivant en Martinique, moins de 1000 Blancs européens. « En 1656, le marronage est très important. C’est l’une des raisons qui amènent les français à conquérir la Capesterre (côte est nord est) en 1658 » (extrait de « Mémoires de la société d’histoire de la Martinique n°3 », 1973 de B. DAVID). Il est alors à l’origine du peuple qui aboutira aux martiniquais, une alliance amérindienne-africaine de résistance à l’oppression esclavagiste française ; Des métis ou « Caraïbes Noirs » , Karifuna à l’instar de ceux de Gwalamarka (Saint Vincent), ont pris naissance en Martinique.

En 1664, date d’un premier recensement en Martinique, une année avant la promulgation application du « Code Noir » ( recueil des textes juridiques français organisant la déportation des africains, l’univers concentrationnaire esclavagiste aux Amériques, le pillage, l’exploitation des terres amérindiennes spoliées), on compte 2 720 mélanodermes africains américains, pour 2703 colons leucodermes européens.

En 1683 : 10 600 africains américains, pour 4 485 colons ou békés européens.

En 1699 : 13 898 africains américains, pour 6 252 békés européens.

En 1715 : 27 739 africains américains, pour 8 900 européens.

En 1742 : 64 898 africains américains, pour 16 071 européens.

En 1790 : 89 738 africains américains, pour 11 171 européens.

En 1848 : 111 815 martiniquais caribéens, américains d’origines africaines. « En 1848, on comptait 9 542 personnes d’origine européenne. Au mois de mai de cette année, au moment des troubles qui accompagnèrent l’émancipation, un certain nombre de blancs, particulièrement à Saint Pierre, où beaucoup résidaient, et au Prêcheur, s’enfuient précipitamment à Porto Rico et à la Nouvelle-Orléans. » (extrait de « Mémoires de la société d’histoire de la Martinique n°3 », 1973 de B. DAVID).

Suivirent les migrations forcées des colonisés mélanodermes dravidiens d’Inde, et ceux encore d’Afrique Congo, puis chinoises à compter de 1853.

En 1870 : 135 910 martiniquais, pour 17 324 békés et européens.

Puis en 1898, vinrent les migrations de colonisés du Moyen Orient (Syriens, Libanais, Palestiniens).

Avant 1902, l’on comptait 194 242 martiniquais d’origines non européennes, pour 9 539 colons d’origines européennes. L’éruption de la Pelée en mai 1902, « (…plus de la moitié de la population blanche, dit-on communément, disparut dans la catastrophe. », soit près de 5000 colons européens.

(Données statistiques extraites de « Annales des Antilles : les origines de la population martiniquaise au fil des ans (1635-1902) ».)

En début de XXème siècle, les colons français représentaient en Martinique 1/36 de la population totale ; soit un peu plus de 2% des habitants. En un siècle, ce pourcentage d’occupation de français en Martinique, de non martiniquais d’origines européennes, est passé de 2% à 10%. L’accélération de cette proportion s’est déroulée dans ces 35 dernières années de pseudo « départementalisation ».

La définition des statisticiens français du « martiniquais vivant en France » : « originaires de Martinique résidant en métropole » ; bien que formulée en des termes colonialistes eurocentrés, cette définition est quant à sa réalité partagée par nous mêmes anticolonialistes, d’un point de vue purement statistique.

« Originaires : sont désignés comme tels au recensement :

- toutes personnes qui sont nées en Martinique et qui ne sont pas « enfant d’une famille » (leur pays d’origine se confondant avec leur lieu de naissance) ;

- les « enfants des familles », quel que soit leur lieu de naissance (métropole, DOM TOM, étranger), dont le père et/ou la mère est né(e) en Martinique. (…Les « enfants » ainsi définis reçoivent la Martinique comme origine, si leur père y est né, ou à défaut leur mère si le père n’est pas né en Martinique ou ne vit pas avec l’enfant. » (p.40 « Tableau économiques régionaux Martinique 2000 », INSEE).

Que nous traduisons de notre point de vue caribéen par :

Sont ressortissants caribéens martiniquais vivant outre mer atlantique en France :

- toutes les personnes qui sont nées en Martinique et qui n’ont ni mère, ni père étranger(e) à la Martinique : autre américain(e) et caribéen(ne), africain(e), français(e) et européen(ne), asiatique, …

- les enfants de familles martiniquaises, quel que soit leur lieu de naissance dans le monde (Caraïbe, Amérique, Afrique, Europe, Asie, …, dont le père et/ou la mère est né(e) en Martinique.



Ainsi il y a un nombre total de martiniquais, constitué par la somme X (le nombre de résidents en Martinique diminué du nombre de colons français occupant la Martinique) + Y (le nombre de martiniquais vivant en France) + Z (le nombre non estimé de martiniquais vivant hors France et hors Martinique) ;

soit » 381 000 - 40 000) + 110 000 + … = 451 000 martiniquais(es)

C’est sur la base des chiffres et informations statistiques de l’INSEE qu’un rapport de Martine Aubry alors ministre française de la solidarité en 1997, avoue concernant « la situation démographique des DOM, les migrations avec la métropole et l’étranger » :

p.37 « L’émigration des jeunes s’est ralentie et les retours restent nombreux ; les arrivées de métropolitains et d’étrangers sont en hausse. …»

p.53 « Les métropolitains ont plus souvent un emploi que les natifs dans les DOM » ; il est indiqué que la part des emplois créés globalement dans les « DOM » entre 1982 à 1990 est occupé pour 25% en Martinique et en Guadeloupe par « des personnes nées en métropole » ; C’est à dire que moins des 10% que constitue la part des colons français en Martinique occupent au moins 25 % des emplois générés dans le pays. Emplois comme nous le savons d’administrations (judiciaire, scolaire, …, de contrôle militaire, de gestion économique, de commande de la colonie Martinique, mais encore aujourd’hui emplois dans tous les secteurs et à tous les niveaux de qualifications.

P.56 « A niveau de qualification égal, les natifs des DOM trouvent plus difficilement du travail que les métropolitains » ;

p.58 « Les métropolitains sont plus favorisés qu’en Métropole et que les natifs des DOM sont défavorisés dans les DOM et en Métropole. ».



Ces propos et chiffres sont à méditer par tous ; pour notre part nous plaidons pour un maximum de pertinence et réaffirmons que :

tant qu’il existera dans nos esprits le mensonge et la falsification coloniale, c’est à dire tant que nous colonisés persisterons à ne pas remettre en question ces concepts, principes, normes et repères spatio-temporel franco-européo-centrés qui s’expriment au travers de vocables inoculés tels : « métropole », « métropolitain », « département », « DOM » ou « région outre mer », « ultra périphérie », « continuité territoriale », « saison d’été », … ;

tant qu’il sera question d’accepter de nous définir en fonction de l’autre colon européen selon ses normes imposées ;

tant qu’il s’agira encore de confondre nos nations américaines caribéennes à celle de la France ;

tant que nous n’affirmerons pas l’exigence du droit aux Réparations relatives aux crimes contre l’humanité imprescriptibles constitués par la spoliation, les génocides des amérindiens, les déportations et l’esclavage des africains aux Amériques ;

notre peuple martiniquais caribéen américain se verra miné et menacé dans son existence même, condamné au non développement ; cela n’est point seulement une question de sémantique ; mise en garde et dénonciations doivent être lancés aux colonisés, pseudo gestionnaires de la colonie, promoteurs de projets pathologiques et suicidaires dans le cadre constitutionnel français.

Médju MKBA
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:41    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.m-g-g.com/boutique/fiche.php?b_ref=4



"Votre Aimé Césaire refuse bien le génocide par substitution, non ? Nous, nous refusons le génocide par dilution... "

Ainsi parle Benoît-Eugène de Floricoures, patriarche d'une famille békée du nord de la Martinique.

Tony Delsham continue donc l'évocation du siècle et aborde dans ce tome IV les années 1970. Années où le progrès des moyens de communications, transports et médias, brisent l'isolement des Antilles, jusqu'alors chasse gardée des capitalistes locaux et de leur relais français. Dès lors, les métropolitains débarquent en grand nombre. Petit à petit, selon une stratégie voulue, ces derniers remplacent les mulâtres dans le rôle tampon entre nègres et békés. Mais beaucoup échappent au circuit des grandes habitations et du grand commerce, créent leur propre entreprise tandis que l'administration renforce ses effectifs. Alors, les rapports traditionnels des blancs et des noirs aux Antilles basculent. L'assimilation entre dans une phase active, les couples mixtes e multiplient, malgré quelques survivances de l'époque coloniale, les lois de la République s'imposent, les revendications ouvrières s'exerçant, désormais, dans une démocratie de plus en plus présente. Pourtant, la société martiniquaise souffre d'un mal-être qui aliment la montée du nationalisme.
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Chabine
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:47    Sujet du message: Répondre en citant

Contribution d'un internaute sur le site BONDAMANJAK

http://www.bondamanjak.com/?p=488


1) Le génocide par subsitution, tel qu’il a été formulé par Aimé Césaire (en 1978), c’est l’expédition d’Antillais en France et, à l’inverse, la venue de Français aux Antilles. Donc s’il y a plus d’Antillais dans les administrations métropolitaines que dans celles des Antilles, cela participe plutôt du génocide en question.


2) le recrutement massif d’Antillais dans la fonction publique dans les années 60 et 70 est la conséquence d’une conjonction de 2 facteurs : l’effondrement de la société de plantation en raison des choix de l’Etat français en faveur des sucres et alcools métropolitains et en défaveur des denrées antillaises équivalentes, et la pénurie de main-d’oeuvre en France du fait du boom économique des “Trente glorieuses” (ces 30 années d’après-guerre durant lesquelles l’économie française a crû continuement). Durant cette période, se posait le problème du recrutement des basses catégories de la fonction publique dont ne voulaient pas les Français (qui pouvaient alors faire le choix de professions plus lucratives) et que ne pouvaient occuper des non nationaux, notamment ces Nord-Africains que l’on recrutait massivement dans le bled pour des usines françaises alors en surchauffe.
Les Antillais, qui n’avaient plus de travail du fait de l’effondrement de l’économie de plantation, et qui étaient citoyens français (donc embauchables dans la fonction publique) ont alors été massivement recrutés comme fonctionnaires de catégorie C (filles de salle, aides-soignantes, postiers, etc.). Ce n’est donc pas par grandeur d’âme que l’Etat a recruté massivement des notres dans les emplois en question, mais bien parce que personne d’autre ne voulait de ces emplois. Et nous, qui aurions bien entendu préféré rester chez nous, n’avions pas d’autre choix que de prendre ces postes, du fait de la crise économique qui sévissait alors aux Antilles, crise, il faut le souligner, causée par l’Etat français lui-même.

3) La montée du niveau de vie aux Antilles est récente. Elle commence véritablement dans les années soixante. Antérieurement, dans les années cinquante par exemple, le niveau de vie des Martiniquais et des Guadeloupéens était comparable à celui des Malgaches et des Ivoiriens d’alors. Ce n’est donc que depuis une quarantaine d’années que nos pays vivent dans une (relative) aisance.

Que pèsent ces 40 années par rapport aux 300 années de prédation coloniale, notamment exclavagiste, aux cours desquelles les Antilles ont fait la fortune de la France ? Le sucre de canne, il faut le rappeler, équivalait alors au pétrole d’aujourd’hui dans les transactions marchandes. Les îles à sucres lui rapportaient alors tellement que la France, concurrencée par l’Angleterre, préféra sacrifier le Canada pour garder les îles en question.
Il n’y a donc aucune gratitude à manisfester, comme tu le fait avec naïveté, à l’égard d’une France généreuse, maternelle même. Car ce qui nous est versé aujourd’hui est un dû. Et j’ajouterais même, eu égard à tout ce qui nous a été pris par le passé, que ce n’est pas encore assez payé !
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:52    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.hello-caribbean.com/hello40/presse_genocide_discrimination.htm


DISCRIMINATION


Il est devenu courant d'entendre dire dans nos médias que les Martiniquais sont xénophobes. Il nous semble

Qu’il n'est pas bon de laisser se répandre une telle opinion.

A ceux qui semblent ignorer les véritables conséquences du racisme, c'est à dire l'exclusion, nous renvoyons à celui d'en face pour rappeler qu'en matière de xénophobie, nous avons encore beaucoup à apprendre de nos compatriotes métropolitains mais il ne s'agit pas ici de se perdre dans de vaines polémiques, non plus que de rivaliser de racisme avec ceux-ci ou ceux-là... Les opinions faussement libérales en vogue à la Martinique ne manqueront pas de nous opposer que toute l'agitation observée autour de ce problème est manipulation alarmiste et propagande politique, comme si le corps de métropolitains qui est installé dans notre région était un corps inerte, inactif, sans projet, sans initiative, fragile, à protéger donc, contre la méchanceté et le racisme des gens d'ici, qui s'exciteraient sans motif valable…

Que font nos politiques
En fait de racisme, c'est en réalité une situation ressentie comme injuste qui est interrogée par eux... Deux critères servent en effet à tester l'intégration d'un groupe exogène dans une société : son accès à l'emploi et au logement : qui dira que les métropolitains sont discriminés à la Martinique?

Par ailleurs, que savons ­nous des énormes discriminations que subissent nos enfants dans l'Hexagone?
Quel personnel politique se prononce en faveur d'une facilitation de leur intégration? Oui prend leur défense en France? Ironie du sort, au moment même où certains de nos politiques sont en passe de nous faire croire que nous sommes des racistes, c'est un politique françaises, qui vient nous dire qu’il va faire « quelque chose», pour les milliers d'Antillais, placés à des postes où ils n'ont aucune chance de promotion. C'est un politique français qui vient nous dire que nos enfants sont victimes de trop de discriminations dans la société française et qu'il va tenter d'y remédier ; ce sont des journalistes français qui ont le courage d'évoquer la situation de marginalité qui est faite aux Antillais en France et qui s'en émeuvent, ce sont des sociologues français du travail qui évoquent dans leurs ouvrages les énormes discriminations raciales que subissent les Antillais sur le marché de l'emploi en France, ce sont des étudiants français qui viennent témoigner de ces discriminations dans les cours de sociologie. .. Et que disent nos médias sur place? Nos politiques? Nos penseurs?

Auto-Aveuglement
La politique de substitution de personnel à laquelle la métropole procède de manière de plus en plus systématique est déjà ancienne. Pourquoi alors faisons-nous semblant de découvrir ce problème à chaque nouvelle rentrée scolaire ?

Pourquoi, faisons-nous semblant d ignorer que la France gère très librement, sans aucune contrainte, le placement et déplacement de ses enfants, alors qu'elle est très parcimonieuse sur les déplacements des ressortissants de nos régions ultrapériphériques : la notion de distance et d'étrangeté étant à sens unique, puisque aucun personnel métropolitain n’est considéré comme « étranger» ou éloigné de la mère patrie dans quelque DOM-TOM qu'il se retrouve. Ce qui n'est pas le cas des Antillais en France. Pourquoi faisons-nous semblant de traiter de xénophobes ceux qui posent le problème de l'embauche à la Martinique ? Pourquoi faisons ­nous semblant de croire que seule une poignée d'excités s'emparent du problème pour troubler l'ordre social? Cet ordre social est-il encore ce pour quoi il se donne d'ailleurs ? Qu'est-ce qui a déjà changé et que notre conduite d'auto-aveuglement légendaire nous empêche de voir?

Arrêtons la démagogie
Il nous faut donc arrêter de faire cadrer la réalité avec nos vues souvent trop courtes et démagogiques. Il nous faut comparer la situation des métropolitains des Antilles à celles des Antillais de France (…). Pour sortir des sentiers battus et nous émanciper de certains des malaises psycho­physiques qui s'emparent de nous, lorsque le thème du sur­emploi de métropolitains est évoqué, acceptons de considérer que s'il y a malaise, c'est parce que nous sommes rattrapés par les contradictions générées par certains de nos choix politiques. Comment concilier en effet notre désir de « rester dans la République » et l'action de pure politique qui consisterait à négocier ce que nous appelons le blanchissement des personnels publics? Ces contradictions expliquent sans doute en partie la politique d'évitement adoptée face à cette problématique.

Juliette Sméralda - sociologue.
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:54    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.hello-caribbean.com/hello40/presse_genocide_pcm.htm

DECLARATION DU PCM

Les Martiniquais ont le droit légitime de vivre, travailler et décider au pays !


Une affaire de l'arrivée massive d'enseignants français met le projecteur sur la poursuite de la politique de génocide par substitution en Martinique.

Le gouvernement français sait que bientôt à l'horizon 2010 près de 2000 enseignants partiront à la retraite.

Il sait aussi qu'actuellement plus de 600 enseignants martiniquais non titulaires sont inquiets et victimes de sa politique restrictive en matière de concours.

Pourtant, dans le même temps, il favorise l'arrivée massive d'enseignants non originaires de la Martinique, souvent en surnombre et dans des disciplines non défici­taires.

Mais ce qui se passe dans l'enseignement se déroule également dans l'ensemble du secteur public et dans certaines entreprises privées.

Le Parti Communiste Martiniquais dénonce avec la plus grande ferme­té la poursuite de cette politique colonialiste de substitution
C'est intolérable et inacceptable.

Le gouvernement prend là une très lourde responsabilité porteuse de frustrations et de tensions sociales.

Le PCM appelle l'ensemble des Martiniquais à se mobiliser et à soutenir le juste combat de nos jeunes diplômés pour l'emploi.

Le PCM soutient la lutte des syndicats enseignants pour une Ecole martiniquaise de la réussite.

Plus globalement, il rappelle avec force la revendication de la priorité d'emploi en Martinique pour les Martiniquais à compétences égales.

Lutter pour le droit des Martiniquais de vivre, travailler et décider au pays est légitime et ne saurait être assimilé à du racisme et à de la xénophobie.

Ceux qui soulèvent ces faux arguments veulent masquer leur mentalité assimilationniste et cautionnent la politique colonialiste du pouvoir qui écrase la société martiniquaise.

Luttons sans complexe contre le génocide par substitution !

Fort-de-France, le 4 Octobre 2004
Pour le Bureau Politique du PCM
G. Ericbot
Secrétaire Général

(Source : Justice N°40 du 07/10/04)
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 00:57    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.hello-caribbean.com/hello40/presse_genocide_fa.htm


GENOCIDE PAR SUBSTITUTION
France-Antilles, instrument zélé du lobby colonialiste



A partir de la relation tronquée d'un propos tenu par Aurélie Dalmat (MIM) lors de la plénière régionale du 28 septembre dernier au cours du débat sur l'arrivée massive d'enseignants français, "France-Antilles" a organisé un pseudo-débat dans ses colonnes, véritable révélateur de l'esprit colonialiste de certains Français.

Dans l'édition du 2-3 octobre, le quotidien annonce ainsi une contribution: "Les propos d'Aurélie Dalmat (MIMCNCP) proférés cette semaine en séance publique du Conseil Régional ('je suis raciste, et je l'assume' comme ceux plus feutrés, certes, mais tout aussi inquiétants tenus la semaine dernière sur le plateau d'ATV dans le "Club" par le rapporteur de la motion régionale de soutien aux enseignants martiniquais, Jean-Claude Soumbo, n'ont pas fini de susciter de vives réactions parmi nos lecteurs". Présentation plutôt orientée.

Et de publier une tribune d'un certain Dominique Szkudlarek du Marin se disant "Martiniquais d'adoption" installé en Martinique depuis vingt ans.

Sous le titre "Intolérance et xénophobie : attention danger !", M. Szkudlarek, soutient que parler du taux de chômage martiniquais face au taux de chômage des métros c'est faire du lepénisme. Et ce monsieur menace que les métropolitains s'envolent de la Martinique "ainsi que tous les emplois induits et l'argent frais qu'ils apportent à l'économie locale".

En bon colonialiste, il suggère en outre les mesures de rétorsion que pourraient subir les "Martiniquais résidant en Métropole". Sacré "Martiniquais d'adoption" !

Le 4 octobre c'est au tour d'un dénommé Pierre Guignet, Directeur du "Diversity Collège" du Vauclin qui se dit "maillot blanc", de pourfendre Aurélie Dalmat en appelant à la rescousse Nelson Mandela et le Mahatma Gandhi, pour leurs propos et écrits contre le racisme. C'est oublier qu'avant ils avaient combattu la domi- nation colonialiste en Afrique du Sud et

en Inde. Tout est là.

Le 7 octobre le Sieur Bernard Britto des Trois-Ilets qui se dit "blanc" prend la plume pour revendiquer "l'égalité républicaine dans les concours nationaux" et "l'égalité des chances". C'est oublier que la loi du nombre et la réduction du nombre de places aux concours tendent à éliminer les Martiniquais. "L’Universel républicain" invoqué ne sert qu'à justifier les effets de la domination coloniale et l'éviction des autochtones des postes de responsabilité.

Le relais est pris le 8 octobre par la nommée Marie-Christine Rebeyren de Schoelcher qui assimile malhonnêtement la revendication de la préférence pour des enseignants martiniquais à un enfermement, à la revendication pour la "préférence nationale" de Le Pen et à un "nombrilisme dommageable". Et de nier l'existence d'un "prétendu" génocide par substitution "évoqué à tout bout de champ".

Ceux qui l'invoquent sont accusés de demander le départ des étrangers. Donc xénophobes.

Dans une contribution du 7 octobre, la Sociologue Juliette Sméralda pose pourtant la question, face à l'accusation que les Martiniquais qui refusent l'oppression sont racistes et xénophobes: "Qui dira que les métropolitains sont discriminés à la Martinique en matière d'accès à l'emploi et au logement" ?" Bien entendu, personne. Par contre, elle précise que "ce sont des sociologues français du travail qui évoquent dans leurs ouvrages les énormes discriminations raciales que subissent les Antillais sur le marché de l'emploi en France".

Et de poser la question: "Pourquoi faisons-nous semblant de traiter de xénophobes ceux qui posent le problème de l'embauche à la Martinique ?" Toute la question coloniale réside dans ces interrogations.

Il faut tout de même préciser que Aurélie Dalmat, dont les propos sont le prétexte à un déchaînement d'esprit colonialiste n'a pas dit tout sec: "Je suis raciste et je l'assume".

Elle a déclaré le 28 septembre au Conseil Régional: "Libre à ceux qui pensent que la défense des intérêts des Martiniquais c'est du racisme. Si défendre les intérêts des Martiniquais, c'est être raciste, alors je le suis et je l'assume". Ce qui est différent.

Mais peu importe. Cela a permis de rappeler qu'ici dans ce pays il existe un lobby colonialiste prêt à s'opposer à toute avancée martiniquaise et à poursuivre la politique de génocide par substitution au nom de l'égalité républicaine. Cela nous ramène au climat du scrutin du 7 décembre 2003.
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Kennedy
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 01:52    Sujet du message: Répondre en citant

Dis donc c'est la revolution
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MessagePosté le: Jeu 10 Nov 2005 03:44    Sujet du message: Répondre en citant

kennedy a écrit:
Dis donc c'est la revolution

Penses-tu... c'est la SUBSTITUTION, pas la REVOLUTION... Confused

On ne fait que constater, sans autre effet que du bla bla stérile. Pendant ce temps, l'invasion continue... Shocked

Ce qui me fait rire (jaune, très jaune) ce sont tous ces français qui, conformément à leur tradition mondialement connue, critiquent tout aux Antilles, mais ils débarquent, ils débarquent... en flot ininterrompu.

Pendant ce temps, on vous encourage, jeune Antillais diplômé, à tenter votre chance ailleurs, jeune professionnel exilé, on vous dissuade de rentrer, on vous promet le pire en cas de retour au pays...

Pendant ce temps, à Paris, on vous traite comme de la merde, on vous demande quel pourcentage de sang blanc coule dans vos veines, en entretien d'embauche (véridique), vous ne trouvez pas de logement, vous vous faites molester par la police... vous avez une vie de merde...

De temps en temps, vous rentrez au pays, en vacances... Vous entamez la discussion avec votre voisin zorey, sympa comme tout... Il vous dit, enthousiasmé, à quel point il est tombé amoureux de votre pays, comme vous le comprenez, vous qui vivez l'exil la mort dans l'âme, dans le souvenir des beautés de votre île et dans la nostalgie de vos êtres chers laissés là-bas... D'ailleurs, il part s'y installer, il a déjà son contrat, ce zorèy décidemment débrouillard... A lui, on ne lui a pas demandé s'il parlait créole "sans accent" (véridique) à son entretien d'embauche, à Paris... Dans une de ces officines de recrutement spécialisées dans l'embauche décentralisée à destination des colonies... Votre voisin zorèy est emballé, on lui a promis la villa de fonction, une voiture aussi, et un salaire auquel il n'aurait jamais pu prétendre, avec son diplôme de seconde zone, et sa carrière sans éclat, dans une province quelconque... Alors qu'il vous a fallu, avec un cursus des plus brillants, faire vos preuves 4 fois plus pour arriver là où vous êtes... Il rêve déjà de croisières, de la belle vie en famille (sa femme et ses enfants le rejoindront dans 3 mois, tous frais payés par l'entreprise). Il n'est quand même pas parti aux Antilles pour se tuer à la tâche, oh ça non ! Il compte bien en profiter du soleil...

Vous vous dites que ça va faire court, 2 semaines de vacances, pour vous ressourcer. L'avion arrive, vous saluez votre voisin zorey... Il a quelqu'un pour venir le chercher, des amis sur place, qui l'ont aidé (pistonné) pour le boulot. C'est qu'ils sont organisés, les bougres !!! Vous retrouvez votre famille, et le compte à rebours commence déjà : plus que 15 jours avant de regagner la grisaille parisienne...

Surtout, laissez faire... Génocide par substitution en cours... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
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MessagePosté le: Lun 14 Nov 2005 00:13    Sujet du message: front national Répondre en citant



Dernière édition par antilles-guadeloupe le Sam 10 Déc 2005 19:50; édité 1 fois
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Kennedy
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MessagePosté le: Lun 14 Nov 2005 00:39    Sujet du message: Re: front national Répondre en citant

antilles-guadeloupe a écrit:
sujet digne du front national, il suffit juste de changer noirs et blancs de place dans les phrases Laughing


c'est marrant que ce soit toi qui dit cela
etant donne qu'apparement tu serais d'accord pour la reforme du code de nationalite aux dom tom
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MessagePosté le: Lun 14 Nov 2005 01:14    Sujet du message: Re: front national Répondre en citant

kennedy a écrit:
antilles-guadeloupe a écrit:
sujet digne du front national, il suffit juste de changer noirs et blancs de place dans les phrases Laughing

c'est marrant que ce soit toi qui dit cela
etant donne qu'apparement tu serais d'accord pour la reforme du code de nationalite aux dom tom

Ben non, c'est totalement cohérent que ce soit lui qui dise ça... un ZOREY établi en guadeloupe, ki pa ka komprann an tchou lè yo ka palé kréyol ba'y, qui a bien compris, par contre, que pour diviser et mieux régner, il faut attiser les rivalités entre les 2 îles soeurs, fidèle en ça aux vieilles stratégies déguelasses du bréviaire du parfait colon...

Sur ce topic, la dialectique suprême : "suffit de changer noirs par blancs..." un sommet de réflexion !!! Un monument de le pensée dialectique !!! une illumination !!! Je suis foudroyée par tant de fulgurance !!! Twisted Evil Twisted Evil Twisted Evil

S'interroger sur les pratiques douteuses d'une République qui nie aux Antillais le droit de travailler au pays, qui a organisé méthodiquement leur exil pendant 20 ans via le BUMIDOM, et qui, aujourd'hui, accentue le remplacement des fonctionnaires, notamment enseignants, locaux par des zoreys fraîchement débarqués, en voilà un sujet signe du FN !!! Shocked

Evidemment, un zorèy comme antilles-guadeloupe ne peut que trouver celà problématique... Par contre, la discrimination raciale à l'embauche qui sévit à l'encontre des Noirs, tant en France qu'aux Antilles, ça l'émeut moins... Normal : c'est pas SON problème !!! Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad

Non, un zorèy fraîchement débarqué ne peut qu'espérer que le "nettoyage par le vide" des Antilles puisse continuer, en douceur, afin d'amener à la "St-Martinisation" des 2 îles soeurs... ET vive la belle vie au soleil, pour aventuriers MEDIOCRES n'ayant pas pu faire leur trou en France !!! Comme au bon vieux temps de la conquête, quoi... Evil or Very Mad Evil or Very Mad Evil or Very Mad
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MessagePosté le: Dim 20 Nov 2005 00:12    Sujet du message: Répondre en citant

Bon, j'ai vu ça sur le net, je le poste ici malgré mes réserves sur le caractère parfois outrancier du texte, et un côté "martinico-centrique" un peu agaçant... (et oui, l'ethnocentrisme ne m'agace pas QUE chez les européens).

Juste un indicateur des réactions politiques sur place aux événements des banlieues.

http://www.tanbumawon.com/fr/

Mouvement de Libération Nationale Martiniquais

Camarades, chères amies, chers amis,

Face à la situation, porteuse de tous les dangers et aussi de tous les espoirs, dans laquelle se trouve la plus grande partie de notre peuple martiniquais déporté en France,

le KLN ( Konvwa pu Libéré Nasyon Matnik) Comité provisoire, sollicite le soutien actif des organisations progressistes et révolutionnaires du monde entier, de même le soutien des individus et personnalités progressistes, afin de rompre le silence sur l'oppression coloniale du peuple martiniquais et le génocide perpétré par le colonialisme français contre le
peuple martiniquais.

Concrètement, nous demandons
- d'analyser et de commenter le document ci-joint, lequel constitue le préambule de notre déclaration, de le diffuser amplement par tous les moyens, partiellement ou entièrement, de participer éventuellement à sa traduction dans n'importe quelle langue, sans aucun a priori,
- de réfuter les contrevérités coloniales sur la réalité de l'émigration en France, par des articles ou des interventions dans les débats des médias

Ensemble, rompons le silence. La Martinique, colonie française, sera inévitablement au centre de la lutte anticolonialiste.

Chaleureux remerciements

KLN (Konvwa pu Libéré Nasyon Matnik) Comité provisoire
Mouvement de Libération Nationale Martiniquais
National Movement for Liberation of Martinique

Fort de France le 17 novembre 2005


Vous pouvez aussi laisser des messages et des documents dans le site du journal martiniquais anticolonialiste : tanbumawon.com/fr


DÉCLARATION DE GUERRE COLONIALE EN FRANCE CONTRE LES ÉMIGRÉS MARTINIQUAIS
ROMPRE LE SILENCE CRIMINEL SUR LE GÉNOCIDE DU PEUPLE MARTINIQUAIS ET DES PEUPLES DES COLONIES FRANÇAISES

Les cités des villes françaises et les banlieues parisiennes sont en proie aux émeutes et le gouvernement français a décrété l'état d'exception et instauré en maints endroits le couvre-feu, une mesure prévue en période de guerre. En somme, il a déclaré la guerre à ceux qui vivent dans les cités, pour la plupart des émigrés, la tranche de la population la plus misérable, celle des exclus et des laissés-pour-compte de la société française.
Or, l'émigration martiniquaise en France vit dans les villes et principalement dans les cités, aux côtés de l'émigration issue des autres colonies (Guadeloupe, Guyane et Réunion), et aux côtés des originaires de néocolonies françaises d'Afrique subsaharienne (Sénégal, Côte d'Ivoire, Mali) et d'Afrique du Nord (Algérie, Maroc et Tunisie)
Le décret de couvre-feu constitue donc une déclaration de guerre coloniale en France, laquelle ne peut aucunement laisser indifférent le peuple martiniquais en premier lieu concerné !
En effet, les émigrés martiniquais, au nombre de 700 000, constituent le groupe le plus important de la population émigrée en France. Ils sont arrivés dans la métropole coloniale
- pour fournir une main-d'oeuvre à bon marché lors de la réalisation des grands travaux de la fin du XIXème siècle,
- pour servir de chair à canon lors de la grande guerre mondiale impérialiste de 1914-1918 destinée à régler le partage des colonies
- pour aider au combat contre le nazisme en 1939 -1945
- et enfin dans le cadre d'une déportation massive, militairement planifiée (dévoilée en 1961 sous le nom de Plan Némo). Il s'agissait pour le colonialisme français, après les émeutes de Décembre 1959 qui ont chassé les CRS (Compagnie Républicaine de Sécurité), de déporter toutes les forces vives, la jeunesse de Martinique, afin de prévenir le développement des
aspirations nationales et la répétition des guerres coloniales perdues d'Indochine et d'Algérie.

Quatre volets constituaient la programmation du génocide :
1. Les moteurs de la déportation: Fermeture de toutes les usines, Inexistence de tout projet de développement, Désertification économique.
2. Les instruments de coercition psychologique de la déportation: Radio et Télévision : RFO, presse, France-Antilles, politiciens coloniaux assimilationnistes de droite ou de gauche.
3. Les instruments de la déportation : institutions spécifiques BUMIDOM (Bureau des migrations des départements d'Outre-Mer), le SMA (Service militaire adapté) et toutes les institutions coloniales confondues.
4. Les instruments de coercition physique: Renforcement de la gendarmerie, de l'armée, des renseignements généraux, de la justice coloniale.

En 1960, la Martinique comptait environ 300 000 habitants avec un taux démographique de croissance de 4,5 %, une population destinée à doubler tous les vingt ans ; on estimait alors à 2 000 le nombre de colons français zorey (colons nouveaux), chiffres similaires pour la caste des colons esclavagistes békés (correspondant à l'appellation caldoche ou pieds-noirs).
En 2005, la population de Martinique compte toujours 300 000 personnes auxquelles s'ajoutent maintenant 85 000 colons français zorey. En 45 ans, la population martiniquaise n'a pas bougé ; elle accuse donc un déficit démographique minimum - en adoptant les cas les plus pessimistes - de plus de 600 000 personnes, ce qui permet de comprendre l'ampleur du génocide.
Le colonialisme français a aussi appliqué le même schéma génocide pour la Guadeloupe, la Réunion et la Guyane.
Tous les chiffres de la déportation ont toujours été soigneusement camouflés par l'état colonial français.
En clair, les émigrés martiniquais, guadeloupéens, guyanais et réunionnais forment l'écrasante majorité de l'émigration en France où leur installation tient d'une politique délibérée de génocide, reflet de la persistance du « commerce triangulaire » initial lors du plus grand génocide de l'histoire de l'humanité, à savoir l'esclavage et la traite négrière.

L'oppression inhumaine des émigrés martiniquais en France

En France, les émigrés martiniquais subissent la même oppression directe que tous les émigrés noirs, originaires des colonies et des néocolonies françaises, mais ils subissent en plus une oppression vicieuse en raison de la « nationalité » (française) que leur a attribuée le système colonial.
Assujettis aux basses besognes dans les administrations, où ils occupent des emplois de catégories C et D, dans le bâtiment et l'industrie, pour les emplois non qualifiés (OS, manutentionnaire?) ou le commerce (vendeuses, caissières, chauffeurs-livreurs), les travailleurs martiniquais subissent une exploitation de plus en plus dure avec la course capitaliste à la rentabilité. Ils restent les premiers licenciés, même lors de dégraissage de grosses entreprises (automobiles, textile) ou ils sont jetés à la porte en tant que « français » pour faire valoir frauduleusement une notion
d'équilibre et d'équité, français / étrangers, qui existerait dans le système raciste français.
Parqués dans les cités, dans les villes des banlieues et des lointaines banlieues, ils sont astreints à des heures interminables de transport, pour le trajet de leur domicile au lieu de travail.
Le chômage, les emplois précaires et les petits boulots, les formations bidons, restent leur lot quotidien. Les jeunes, même diplômés, ne peuvent trouver un travail.
Déjà le rapport Lemoine daté de 1984 signalait un chômage de l'ordre de 20 % pour ces jeunes. Vingt ans après, on annonce 51% pour les jeunes émigrés, alors que, il conviendrait certainement d'augmenter ces chiffres trafiqués pour approcher la réalité de la condition des martiniquais, dans la mesure où ils disparaissent dans les fameuses statistiques, noyés sous l'appellation travestie de « français ».
Dans le même ordre, enfants et jeunes reçoivent un enseignement au rabais dispensé par des professeurs novices, démotivés, sans formation ou toujours absents. Ils subissent un lavage de cerveau assimilationniste et chauvin, avec leur langue, leur culture et traditions niées, dévalorisées et rejetées et, au bout naturellement, un taux impressionnant d?échec scolaire.
Diplômés ou non, les émigrés martiniquais subissent les mêmes discriminations, le même racisme virulent ou hypocrite ! Pire, par rapport aux autres émigrés, et du fait de leurs noms français, héritage cynique de l'esclavage, qui prêtent à confusion, ils essuient plus de rebuffades et connaissent davantage de désillusions.
Ainsi, il leur est impossible de louer un logement, excessivement cher en France, puisqu'on exige un salaire mensuel minimum équivalent au triple du montant du loyer, de même la présentation d?une caution solidaire pour cinq ans, et surtout un entretien avec le propriétaire (qui s'assure du faciès) !
De plus, ceux qui atteignent les sommets de la société française s'exposent constamment à la discrimination et au racisme. Précisément, les footballeurs martiniquais qui représentent l?Equipe de France et qui ont contribué à son succès à la Coupe du Monde de 1998 ou à sa qualification pour la prochaine Coupe du monde de 2006, sont hués dans les stades dès qu'ils sont en possession du ballon ; dans les tribunes, les Français leur lancent des insultes racistes, ou imitent les cris des chimpanzés.
Pareillement sur le terrain, d'autres joueurs et des entraîneurs les insultent et, s'ils répondent, les arbitres les expulsent !
Pour les émigrés martiniquais en France, les cités restent des camps de concentration apartheid et nazis, sans aucun avenir, d'où ils ne peuvent sortir, sous peine de subir les harcèlements des contrôleurs et vigiles des transports en commun, les multiples contrôles d'identité, les fouilles et les arrestations par la police et des CRS, véritables GESTAPO, pourvues
d?une totale impunité, qui peuvent persécuter, arrêter des martiniquais émigrés, les insulter, les brutaliser, les passer à tabac (l'exemple qui pourrait prêter à rire est celui d'un martiniquais CRS en civil qui a subi un passage à tabac policier !), les torturer ou les assassiner ( « bavures » policières)
D'ailleurs, l'élément déclencheur des émeutes en banlieue parisienne et dans les villes de France est l'assassinat, à l'issue d'une course poursuite par la police, de deux jeunes noirs âgés de 15 et 17 ans. La police française qui nie toute responsabilité, affirme que ces jeunes « croyaient » être poursuivis, une version qui nous fait froid dans le dos mais qui a
l'avantage de montrer l'état dans lequel se trouvent les jeunes émigrés quand ils aperçoivent des policiers français, ou pire, quand ils les rencontrent !
Historiquement, en France, c'était lors de l'occupation allemande que les gens s'enfuyaient en voyant la Gestapo ou en « croyant » être poursuivis par cette police nazie !
Pareillement en Martinique, avant 1959, les CRS français (Compagnie Républicaine de Sécurité) inspiraient aussi une telle
terreur ; et c'est pourquoi les martiniquais les ont combattues et boutées définitivement hors de Martinique.
Alors pourquoi les jeunes émigrés s'enfuient-ils, rien qu'à la pensée d'être poursuivis ? C'est que, pour eux, cette police symbolise l'oppression, les exactions, les fouilles, les coups, la torture, les arrestations arbitraires, l'humiliation et toutes sortes d'abus. Les jeunes martiniquais qui reviennent de France font part ici, à leurs familles, de récits hallucinants dans lesquels ils ont subi de la part de la police française de multiples exactions, en plus des insultes et des injures racistes habituelles. Leurs récits prouvent qu'ils sont traités quotidiennement pire que des criminels.
Il est vrai qu'en faisant allusion aux cités et à ceux qui y vivent, le Ministre de l'intérieur français les qualifia de « racailles », qu'il faut « traiter au karcher » !
Considérés comme des sous-humains, les émigrés martiniquais n'éprouvent en France que le déni de justice. Même les agressions et meurtres racistes avérés à leur encontre restent impunis ou sont jugés avec clémence sinon compréhension. La liste des crimes racistes, de l'affaire Mirval à Solis-Borderie, rangés dans les oubliettes de la justice coloniale demeure interminable. Du reste cette « justice » a pour mission d'opprimer les émigrés martiniquais ; quantités d'exemples éloquents et qui se répètent quotidiennement en témoignent, tel ce français blanc qui commet un vol avec effraction et qui est relaxé alors que le Martiniquais qu'il venait de rencontrer et qui l'empêchait d'accomplir son forfait, écope-lui, de deux ans et demi de prison ferme, malgré les aveux réitérés et les protestations naïves du français, lequel alerta vainement les médias !
(Reportage de M6).

On a raison de se révolter !

Les Martiniquais possèdent une grande tradition révolutionnaire : les esclaves martiniquais ont arraché leur émancipation au prix de violentes luttes héroïques, culminant avec la grande insurrection du 20 au 22 mai 1848 (journées fériées et fêtées par la Nation martiniquaise), et non en comptant sur la bonne volonté de leurs ennemis, les esclavagistes français !
C'est à la faveur de l'insurrection de décembre 1959 que le peuple martiniquais a chassé les CRS, ces forces de répression coloniales racistes et fascistes, et interdit définitivement leur présence sur le sol martiniquais !
Actuellement, en France, des centaines de milliers de martiniquais vivent l'enfer ; ceux qui se révoltent montrent qu'ils ne sont pas de ces animaux de ferme dociles qu'on mène à l'abattoir. Ils refusent l'oppression, ils ont raison de se révolter, et en ce sens ils restent en accord avec leur condition sociale, leur histoire et leurs traditions de luttes révolutionnaires.
Quant au colonialisme français, en adoptant une politique de génocide et d'extermination du peuple martiniquais de 1960 à 2005, illustrée par la déportation de centaines de milliers de martiniquais en France, il a transféré dans son ventre même les problèmes des luttes et des émeutes anticoloniales qu'il connaissait en Martinique (et dans les autres colonies,
pseudo départements français d'Outre-Mer) laquelle pour autant n'a jamais été soumise, puisque la lutte de libération nationale et pour l'accession à l'indépendance nationale gagne en intensité.
Les émeutes des banlieues et des villes françaises préludent à d'inévitables batailles, plus intenses encore et engagées aussi sur le premier front, celui des dernières colonies de Guadeloupe, de Guyane, de la Réunion et de Martinique, de même les batailles dans les semicolonies !

La répression fasciste de l'émigration martiniquaise en France

La seule option choisie par le gouvernement français est la répression fasciste, la déclaration de guerre : police et CRS encerclent les cités ; sous l'égide des maires français de droite et de gauche, des milices, accompagnées parfois de policiers municipaux, organisent des rondes. Partout les émigrés sont arrêtés, contrôlés, fouillés, frappés, menottés et
conduits dans des commissariats. Des télévisions d'autres pays (Allemagne, par exemple) ont pu filmer des policiers en action, insultant et frappant des jeunes émigrés menottés ou encore les stoppant et les extirpant violemment de leurs voitures.
Des milliers d'arrestations au faciès, des centaines de jugements expéditifs et d'incarcérations décidées par des tribunaux d'exception siégeant jour et nuit, des lois activées pour condamner des familles entières et introduire la responsabilité collective, les appels à la délation relayés par les médias sous contrôle, lesquels diffusent ou fabriquent à longueur de
journée des contre-vérités, des reportages ou des communiqués de la guerre psychologique engagée par l?Etat français, voilà la réalité quotidienne du « pays des droits de l'homme » où vivent les centaines de milliers de martiniquais, « français intégrés », tous, « filles et fils de la République » disait la propagande officielle coloniale. Un enfer, une dictature féroce et hypocrite, un système concentrationnaire avec ou sans barbelés !
Des politiciens français, fascistes avérés, réclament dans les médias plus de répression, plus d'arrestations, plus d'emprisonnement pour plus longtemps ; ils demandent même l'intervention de l'armée française !

Dissimuler le génocide

Parallèlement l'état colonial orchestre une campagne de silence et de désinformation sur la nature des émeutiers afin de dissimuler la brutale réalité de quarante années de déportation. Contre toute évidence, aucun média ne cite les « antillais », les « ressortissants des départements d'Outre-Mer ». Certains hebdomadaires écrivent bien que « les blacks sont en première ligne », mais il s'agit, par des manoeuvres de contorsionniste, de trouver des boucs émissaires, des étrangers nègres « immigrés clandestins subsahariens », des jeunes rejetons, « de familles polygames, laissés à l'abandon dans la rue, sans aucun repère » et dont la seule alternative consisterait à tout casser !
Tout est fait pour cacher l'imposante présence des émigrés des colonies françaises, des pseudos DOM. Les politiciens coloniaux, complices de la déportation, restent bouche cousue : il faut taire le génocide !
Par ailleurs, la féroce répression dont sont victimes les émigrés martiniquais et ceux issus des autres colonies doit se dérouler sous une chape de plomb et surtout, sans déclencher la dangereuse solidarité de leurs pays d'origine.

KLN ( Konvwa pu Libéré Nasyon Matnik) Comité provisoire
Mouvement de Libération Nationale Martiniquais
National Movement for Liberation of Martinique

Fort de France le 19 novembre 2005
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 21 Jan 2006 01:10    Sujet du message: Répondre en citant

Le génocide continue, l'étape de verrouillage de l'immobilier est bien avancée...

http://www.bondamanjak.com/?p=877

LE NOUVEAU GENOCIDE…
décembre 28th, 2005


En Martinique, la défiscalisation dans l’immobilier est le nouveau support du “génocide par substitution “dont parlait Camille Darsière dans une interview publiée par le journal “le Monde” au milieu des années 70.

Serge Bunod, le président de l’Ordre des Architectes de la Martinique, dans le dernier numéro de “la Tribune des Antilles” prend clairement position sur le sujet. Il y dénonce les effets pervers de la défiscalisation qui conduisent à la disparition programmée de l’architecture créole, notre patrimoine commun, au profit de constructions sans identité, sans âme. Ces pâles reflets de notre architecture traditionnelle qui émergent partout dans le pays avec la complicité active de certains maires.

Pour en avoir le coeur net et toucher du doigt le sujet, faites un tour sur le site www.defiscalisation.com. Les prix sont révélateurs…

_____________________________________________________________

Quelques commentaires pertinents des internautes sur le site :

Citation:
5. Christophe | décembre 28th, 2005 at 6:30 pm

Bravo à la Rédaction pour cet article!

Cela fait un moment que je vois apparaître sur le net des projets immobiliers de ce type. Je me souviens qu’il y a quelques mois, le président de l’association des agences immobilières de la Martinique (son nom m’échappe) tirait la sonnette d’alarme à la télévision en dénonçant l’emballement dans le secteur de la construction, avec une bulle immobilière qui augmente en Martinique, du fait même de la défiscalisation.

Incroyable me direz-vous, les agences immobilières locales se plaignent de la frénésie de construction actuelle. Pour une raison bien simple : nombre de programmes en cours (comme le précisait ce monsieur) sont le fait d’agences basées dans l’hexagone. Les agences locales craignent non seulement de perdre des parts de marché mais, en plus, de voir les prix dégringoler dans le futur…

Car il suffit de regarder le niveau des prix dans l’immobilier en Martinique pour comprendre que les logements sont largement surévalués. Tous les éléments d’une crise majeure sont réunis, car il y a un excédent d’offre en matière de logements de “standing” (on construit on construit mais la demande n’est pas élastique) et, fatalement, les prix vont retomber…

Quand on pense que la Banque centrale européenne s’apprête à remonter le niveau de ses taux directeurs et que c’est justement parce que les taux d’intérêts étaient historiquement bas que les ménages se sont endettés pour investir dans l’immobilier…

Mais qu’on se rassure : selon les agences immobilières locales, ce sont essentiellement des “personnes extérieures à la Martinique” (sic) qui font l’acquisition de ces biens immobiliers. On en arrive donc à un cruel dilemme : soit on souhaite que tout ça se casse la gueule, les petits Hexagonaux sont ruinés et la Martinique devra affronter les conséquences de l’effondrement de la bulle immobilière ; soit la hausse des taux ne dissuade pas les spéculateurs et les prix continuent leur ascension ou se stabilisent, mais alors, puisque rares sont les Martiniquais qui peuvent sérieusement se permettre d’acquérir ce patrimoine immobilier haut de gamme, on verra déferler sur Didier, Cluny, ou Acajou les “ce que de” hexagonaux…

Cela dit, ne nous trompons pas : le génocide par substitution ou l’arrivée massive d’Hexagonaux chez nous sont surtout le fait de classes moyennes. Ce sont ces “touristes sac-à-dos” comme on les appelle qui sont “dangereux”: ils sont profs ou cadres moyens (voire employés), ils visitent le pays une ou deux fois, le trouvent plus charmant que la Champagne ou la Vendée et reviennent l’année d’après avec conteneur et bagages. Mais quoi d’étonnant ? Un jour que je me balladais à Bordeaux cette année, des affiches 4 par 3 encourageaient “l’installation en Outre-mer” Avec, en guise de fond, une plage de sable blan bordant une eau turquoise. Comment résisiter…

Je n’ai rien contre le fait que des gens souhaitent changer d’atmosphère mais faut bien prendre en compte notre réalité locale : 395 000 habitants sur 1100 km2, 23% de chômage et des tensions sociales croissantes. Le plus laid dans cette histoire c’est qu’il y a des maires complices de cette invasion…

Au fait, pour info, yavait (selon l’Insee, incroyable ! un chiffre officiel) 25 000 “métropolitains” vivant sur l’île en 1990. Et aujourd’hui ? Les estimations officieuses parlent de 85 000…



Citation:
8. Luc | décembre 28th, 2005 at 10:15 pm

Ces programmes immobiliers concernent principalement des investisseurs français qui achètent pour défiscaliser. La plupart ne connaissent pas la Martinique, n’y mettront même jamais les pieds. Je connais un Martiniquais qui a réalisé une opération de ce type (20 appartements au Diamant). Ses acheteurs étaient tous des friqués de Bordeaux et du sud-ouest, qui ont acheté sur le conseil de leur banque ou de leurs conseillers fiscaux, lesquels leur ont fait valoir que ces appartements ne leur coûteraient rien, dans la mesure où ils seraient financés par un argent qui autrement irait au fisc. Peu leur importe alors s’ils seront loués convenablement ou non, car quand ils les revendront dans quelques années, ils réaliseront une plus-value de 100%, même si à la revente dans 5 ou 10 ans, ces appartements subiront une décote de 30 à 50%. Il n’y a donc pour eux aucun risque. Même s’ils les revendaient un tiers de la somme qu’ils les ont payés (cas peu probable), ce serait encore rentable.
La logique de ces programmes immobiliers, c’est donc la défiscalisation. C’est ce qui explique leur coût élevé. Ils trouveront toujours preneurs, car leurs acheteurs ont les moyens de payer et surtout le souci d’économiser des sommes qui sinon iraient à l’impôt. Le profil de ces acheteurs, qui paient des impôts sur le revenu supérieurs à 15 000 euros par an, est nécessairement extérieur à la Martinique, les pubs pour ces offres immobilières sont d’ailleurs faites principalement en France. Une infime minorité de Martiniquais à un profil fiscal de ce type, et quand ils l’ont, ils investissent pour leurs propres habitations dans des opérations autrement intéressantes, quand ils ne collaborent pas, côté promoteurs, à des spéculations immobilières de cette sorte. L’inconvénient de cette spéculation financée par l’extérieur, c’est qu’elle contribue à renchérir un marché du foncier local, déjà passablement tendu (150 à 250 euros le m2 constructible avec COS d’au moins 0,40) et donc à écarter de l’accès au foncier un nombre croissant de Martiniquais, sans parler de l’inesthétique de ce bâti qui, compte tenu de sa finalité première, ne s’embarrasse guère de ce souci. Enfin, ces programmes accélèrent la stérilisation de terres potentiellement agricoles. L’avantage, c’est que ces constructions offrent du travail aux Martiniquais et qu’ils contribuent à répondre à la demande locative (de locaux et de “visiteurs”) dans un contexte où l’Etat se désengage de plus en plus du logement social.


Citation:
19. Serge E | décembre 29th, 2005 at 11:33 am

Bonjour,

les objectifs du concept de la DEFISCALISATION sont claires: PROFIT, PROFIT et PROFIT
Ils s’en foutent que la Martinique et les autres paradis soient au bord de l’implosion économique, sociale, politique et culturelle.
Aujourd’hui, les mots du PATRIARCHE et HONORABLE, Aimé CESAIRE, prennent tout leur relief, notamment quand il évoquait la problématique du génocide par substitution.
Que faut-il faire pour juguler la déferlante qui va s’abattre sur le espaces en friche? Commencer par faire une révolution culturelle dans nos petites têtes, ce qui permettra de mieux comprendre pourquoi nous devons rester groupés pour muieux défendre nos intérêts.
L’occident sait le faire, comme en témoigne sa domination du nord au sud. A l’échelle Française, les Gaulois ne sont pas en reste, comme le démontre cette solidarité des explorateurs que l’on peut constater sur le site communique par christophe: http://www.zananas-martinique.com/forums-martinique/

Faites y un tour pour mieux comprendre le sens du “FAIRE BLOC” pour avancer. Les conversations ne manquent pas d’épices, c’est à dire entre peurs légitimes de l’expatriation, idées toutes faites par l’éducation et espérances d’exotisme, de colombo, de bondas bombés en transe Afro ,etc… En tout cas, l’on peut même retenir que l’Antillais remplace l’eau par le rhum. Rigolez pas !

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Gnata
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MessagePosté le: Mer 25 Jan 2006 17:34    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine , Intéressant post , je le commente à mon retour !
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"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
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Gnata
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MessagePosté le: Ven 27 Jan 2006 01:11    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine ,

Après avoir lu tout tes posts , je ne comprends pas , au delà des plaintes et des coup de gueules , qu'il n'y ai personne qui pense à avoir une ile indépendante en Martinique ?
C'est sûr que je ne maîtrise pas certaines réalités des îles en question , et il se peut que je réagisse un peu trop excessivement , mais j'ai bien l'imppression que les plaintes n'arrageront rien à la situation qui, soit stagne ou soit se detériore .
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Nina971
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MessagePosté le: Dim 29 Jan 2006 23:47    Sujet du message: Re: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

Chabine a écrit:
J'ai reçu ça par mail aujourd'hui. Quelques questions très d'actualité aux Antilles...


www.hello-caribbean


LE JOURNAL DU TOURISME ET DE L'EVASION - EDITION INTERNET - | OCTOBRE - NOVEMBRE 2004

| Mercredi 09 novembre 2005

SOCIETE > GENOCIDE PAR SUBSTITUTION

Y a t-il encore un avenir en Guadeloupe pour les guadeloupeens ?

....
L'éducation nationale a été et reste le plus gros pourvoyeur d'emploi. Au regard des origines du person¬nel, est-ce excessif de dire, qu'il y a là, quelque chose de malsain. Surtout quand on sait que ceux qui obtiennent leur CAPES interne (mariés, avec enfants) sont systématiquement mutés vers l’hexagone, alors que des jeunes compatriotes métropolitains, sitôt leur diplôme en poche, alléchés par l'exotisme et les primes viennent y faire leur pre¬mière arme.


Heu.....je reste preplexe sur cette affirmation pas entièrement fausse, dans le ressenti j'entend, mais à nuancer quant à la réalité du fonctionnement!
La fonction publique et en l'occurence l'EN fonctionne sur deux critères: celui des postes à pourvoir sur TOUT le territoire français et par voie de conséquence la mobilité, ce que tout candidat à un poste d'agent de l'Etat sait dès qu'il rentre dans une salle d'un concours NATIONAL....
Ce que je veux dire c'est que oui, les jeunes antillais diplomés qui choissisent d'entrer dans la fonction publique ont beaucoup plus de (mal)chance de se retouver en France que de rester au pays par une simple loi mathématique: le nombre de postes est statistiquement plus important dans un pays de 60 millions d'habitants que dans une île de 400 000.
Alors pourquoi des jeunes "hexagonaux" se retrouvent ici? Tout dépend du concours et de la spécialité!
Si par exemple il y a beaucoup d'Antillais détenant un CAPES d'Espagnol ou de Maths il y en a peut être moins pour l'Allemand.

Enfin si je ne parle que de l'Education Nationale, la règle est la même pour tous. Enfin pas vraiment, un Antillais qui veut rester ou rentrer chez lui a une bonification de points pour passer avant tout le monde (discrimination positive?). Mais à condition qu'il y ait le poste au pays!!
Et il est faux de dire qu'un Antillais titulaire d'un CAPES en interne est systématiquement muté! Je répète: s'il y a un poste chez lui il reste, s'il y en de l'autre côté il part. Le nombre de postes vacants mis au concours est national, pas local, académique ou régional (sauf pour les profs des écoles).

Il y a aussi un autre aspect que certains se gardent bien de souligner et qui rend les choses plus complexes: la Guadeloupe est un archipel et très peu de Guadeloupéens, il y en a mais ils sont minoritaires, sont prets à "s'exiler" dans les "dépendances". Ce que le jeune (ou moins jeune) "héxagonal" fait sans aucun état d'âme, même sans être titulaire, sans concours, contractuel, vacataire....Il est venu chercher l'exotisme n'est ce pas? Alors la Désirade, St Martin ou Marie Galante peu importe!! Le Guadeloupéen fixé lui en Guadeloupe "continentale" n'a pas cet état d'esprit, c'est compréhensible, mais alors comment faire?


Enfin les primes pour les Antilles ont disparu depuis quelques années...seules subsistent celles très spécifiques dans l'académie de la Guadeloupe pour les Iles du Nord (St Barth et St Martin) et pour l'académie de la Guyane. Si un Guadeloupéen veut toucher ces primes il en le droit, il part enseigner à Grand Case ou à Matoury!


Citation:
......Je frémis encore en l'écrivant. Mais il faut témoigner. Votre serviteur, alors en troisième année de licence en droit, postulant au concours d'inspecteur du Trésor, ne s'est-il pas trouvé dans l'obligation ( comme tant d'autres) de signer une déclaration l'interdisant de demander son affectation dans son départe¬ment d'origine et cela pour une durée de 7 ans au moins! ......


Je ne connais pas cette administration mais je trouve assez surprenant qu'elle ait une réglementation aussi particulière qui n'existe pas dans les autres administrations de la fonction publique d'Etat...je vais me renseigner!

En tout cas, après avoir donnée qques explications, il ne reste qu'une solution dans le cas de la fonction publique: la régionaliser à l'echelle de chaque département, Guadeloupe comprise pour éviter l'exil et "l'envahissement" exterieur.
La fonction publique territoriale existe déjà. Et pourtant!
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mimi250
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MessagePosté le: Dim 12 Fév 2006 02:48    Sujet du message: Répondre en citant

Ben oui,

mais contre ca, au 21ème siècle, les seules réactions porteuses sont les votes démocratiques. La France nous avait, pour la première fois de notre histoire, proposé un minimum d'autonomie, par le biais d'un référendum. la perspective nouvelle de sortir du droit commun francais et de prendre en compte nos spécificités, et pourquoi pas de pouvoir exercer un contrôle efficace de nos frontières, de pouvoir adopter une véritable politique de l'emploi qui privilégirait d'abord les autochtones etc...

Et qu'est-ce qu'on a fait? On a osé voté NON (un peuple colonisé et méprisé qui dit NON a l'autonomie, ca ne se voit pas tous les jours lol).

Maintenant tout le reste n'est que littérature, on est pris au piège. Et on a une part de responsabilité quoiqu'on en dise. Alors bien sûr qu'il y a un génocide par substitution aux antilles, et ca ne date pas d'hier. Mais on peut toujours gueuler, ca ne changera rien. On n'est pas les maitres chez nous. La politique est menée par des incompétents,pour certains vendus au pouvoir central. Notre économie nous échappe, et de plus on ne produit quasiment rien. Notre jeunesse, et c'est le plus grave, est à la dérive. Alors les récriminations n'y changent rien. C'est l'autonomie qu'il faut viser, et non pas l'indépendance au premier abord (pour cela il faut 'abord remettre notre économie en selle).
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Tingitanie
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MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 23:31    Sujet du message: Re: Génocide par substitution aux Antilles Répondre en citant

Chabine a écrit:
J'ai reçu ça par mail aujourd'hui. Quelques questions très d'actualité aux Antilles...


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LE JOURNAL DU TOURISME ET DE L'EVASION - EDITION INTERNET - | OCTOBRE - NOVEMBRE 2004

| Mercredi 09 novembre 2005

SOCIETE > GENOCIDE PAR SUBSTITUTION

Y a t-il encore un avenir en Guadeloupe pour les guadeloupeens ?

La politique qui cherche uniquement à séduire ou à gagner des parts sur le marché des idées a secrété une production de l'imbécillité.

Il n' y a pas que notre économie qui est réduite à zéro. A grand renfort de slogans et de propagande conçus pour des crétins, c'est tout notre univers qui est apprivoisé par la techno ¬science et le capital.

La question la plus profonde, celle de la raison de vivre, celle des traditions, de l'identité, ne résiste pas au rapport meurtrier que nous imposent des théories surgelées mondialisées et une République devenue peu soucieuse de ses colonies départementalisées.

Au plus vite, s'ils ne se ressaisissent pas, les Guadeloupéens seront totalement dépossédés de leur pays. Comme les juifs jadis, ils deviendront des hommes sans terre, avec leur seul être comme territoire.

Ces propos ne sont en rien alarmistes et encore moins excessifs. Interroger l'être humain tant dans son fonctionnement psychique que dans son rôle social dérange toujours.

Mais, est-ce excessif de dénoncer la politique ségrégationniste qui empêche de plus en plus nos diplômés de vouloir travailler et vivre dans leur pays natal. Est-ce excessif de dire que les entreprises et leur filiale viennent avec leur staff exogène et que les Indigènes ne sont recrutés qu'à des places subalternes.

Est-ce excessif d'affirmer que même les entreprises locales préfèrent à égalité de compétence, recruter des cadres exogènes.

.

Je frémis encore en l'écrivant. Mais il faut témoigner. Votre serviteur, alors en troisième année de licence en droit, postulant au concours d'inspecteur du Trésor, ne s'est-il pas trouvé dans l'obligation ( comme tant d'autres) de signer une déclaration l'interdisant de demander son affectation dans son départe¬ment d'origine et cela pour une durée de 7 ans au moins! Qu'on ne s'y méprenne pas. Le monde est grand. Nos enfants doivent aussi y faire leurs armes. Nous ne rêvons pas comme certaines mères, que nos enfants sont faits pour nous fermer les yeux. Ce que nous dénonçons, c'est ce système d'airain, verrouillé, implacable qui leur interdit le choix de vouloir travailler et vivre au pays en occupant des postes de responsabilité.

Aujourd'hui, le terme de travail par substitution serait plus adéquat que celui de génocide par substitution. Il n'en reste pas moins vrai, que nous, de la génération du papy boom, pour voir nos enfants ou pour qu'ils viennent nous voir, après que nos ancêtres aient fait la fortune des com¬pagnies des Indes occidentales, sommes-nous, à notre tour condamnés à faire la fortune des compagnies aériennes, des télécommunications , et de l’immobilier de France ?
La solution à cette vision dantesque existe. L'identité n'est PAS seulement culturelle.

Les Juifs, les Palestiniens, même sans terre, sont toujours restés fidèles à leur origine.

Savoir qu'on est des Gwada, avec notre langue, nos traditions, notre musique, notre cuisine, c'est bien. Mais, il faut aussi conquérir l'identité politique.

C'est à dire le droit, sur notre sol d'être en tout, le premier concerné, c'est à dire les premiers acteurs du développement. Et qu'on ne vienne pas nous parler d'égalité hypocrite, de loi républicaine, d'art 73, ou tout est faussé depuis 1848 !
L'épidémie imbécile sans âme se répand. La pandémie menace. Il faut trouver l'antidote en instaurant la culture de la responsabilité.

Messieurs et Mesdames les politiques, n'acculez pas le peuple guadeloupéen au désespoir. L'argument ultime pour se faire entendre et comprendre ne doit pas être toujours en réserve la seule puissance de la violence.

L'angoissante, la terrible question est posée. Y a-t-il encore un avenir en Guadeloupe pour les Guadeloupéens ?

DURIZOT JOCELYN
(Source : Le progrès social, septembre 2004, N°2480 )


Je suis ESTOMAQUEE par ce que je lis là Shocked Shocked Shocked Shocked
Mais de qui se moque-t-on ? Jusqu'à quand allons-nous nous laissez faire ???? Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes
On attend quoi pour réagir ? Qu'on re-déporte tous les Guadeloupéens encore comme au temps des Louis14 et Napoléon ????
Faites qqchose c'est monstrueux !
Diffusez le exte un max autour de vous Confused
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 00:36    Sujet du message: Répondre en citant

Des voix commencent à s'élever pour dénoncer la situation, par exemple ici :

Discrimination raciste à l'embauche aux Antilles

mais c'est une lutte de chaque instant. Une grève sur deux a pour motif la dénonciation de cette situation, au travail, ces dernières années Confused

Une certaine parole se libère, c'est déjà un 1er pas, même si ce n'est pas suffisant.
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
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Chabine
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 16:08    Sujet du message: Répondre en citant

Hier soir, le débat du Club de la presse sur KMT (chaîne locale) était pour moitié consacré au Génocide par substitution. Il suffit d'aller sur une plage au Diamant (grand fief franco-allemand), aux Anses d'Arlets, à Tartane ou ailleurs pour se rendre compte que c'est une réalité de plus en plus criante.

D'ailleurs, outre-mer, les envahisseurs sont organisés et motivés. Ils s'échangent les conseils par Internet, et ceux qui sont déjà installés leur filent les tuyaux et préparent leur arrivée :

Professeurs des écoles mutés en 2006
le corps enseignant est en voie de substitution complète. Aux enfants martiniquais, on apprend désormais qu'il y a 4 saisons aux Antilles (l'été, le printemps, l'automne, et surtout l'hiver Rolling Eyes ), que l'ananas et la banane sont des fruits "exotiques" (et pas la pomme ou la poire) et exit la culture créole et les écrivains antillais ! Processus d'acculturation avancé, vous dis-je !!! Shocked

quelques commentaires édifiants glanés sur le forum sus-cité :
Citation:
Posté le : 27-03-2006 à 16:03
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

Mague, tu as le droit à une indemnité de changement de résidence, 80% des billets d'avion pour l'aller cet été et sur place 40% de salaire bonifié + exhonération de 30% sur les imôts. mais il vaut mieux ne pas trop la ramener là-dessus car seuls les fonctionnaires ont droit à tout çà et c'est pas très juste !!! ça fait un peu prime colonial quand même !


Citation:
Posté le : 27-03-2006 à 17:58
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

le message ici ...
Salut
je suis prof d'écoles et je me renseigne un max avant de demander ma mutation à la MArtinique l'année PROCHAINE! lol...
Je me suis pas mal renseigner et oui il faut au moins 4 ans d'exercices pour prétendre à l'aide financière pour le déménagement... (enfin si j'ai bien compris).....par contre j'ai une question:
et si au bout d'un an ...on veut rentrer en métropole? a-t-on le droit à cette aide? n'y a -t-il pas un nombre d'années a faire sur place avant de prétendre à une aide financière pour le retour?


Citation:
Posté le : 27-03-2006 à 21:51
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

bonjour tt le monde!
moi ausi je suis mute a la martinique en 2006! je suis du nord, ca va me changer!
je suis trop contente( je ne m'y attendais pas, c'est ma 3ème année d'enseignement et ma 1ère demande!) mais aussi je suis tres stressée!
surtout que je debarque toute seule en aout!
mais bon c'est cool c'est l'aventure...


Citation:
Posté le : 28-03-2006 à 21:05
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

Merci pour les dates du mouvement martiniquais.
Pour ce qui est de l'indemnité de déménagement (réduite elle aussi de 20% pour mutation volontaire), elle devrait être, selon les textes et abattement de 20 % inclus, de 6900€ environ selon mes calculs. Si quelqu'un pouvait confirmer...
Pour cette indemnité, rien ne dit dans le texte que les 4 années de services doivent être consécutives. par contre, elles doivent être en métropole. Si c'est une première nomination outre-mer, il faut donc compter à partir de la date d'entrée dans l'éducation nationale, IUFM compris logiquement, puisque ça compte comme une année dans l'ancienneté générale de service.


Citation:
Posté le : 28-03-2006 à 22:33
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

La prime de demenagement est de 7500 pou un couple et deux enfants.
fo savoir que les personnes mutes l'annee derniere et venant du val d'oise n'ont pas encore recu leur prime.

trop dur, la vie... Rolling Eyes

Sinon, vous avez pu remarquer que la motivation essentielle de ces hussards de la République candidats à l'expatriation civilisatrice était de récolter les primes et de profiter des plages (et, TRES ACCESOIREMENT, de bosser... Mad ). Voici un coup de gueule fort opportun et toujours très édifiant :
Citation:
Posté le : 30-03-2006 à 18:26
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

Bonjour à tous.
je voudrais juste faire un commentaire concernant ce post...
je suppose que la plupart d'entre vous sont des professeurs des écoles, et c'est bien ce qui m'inquiète vu le nombre de fautes d'orthographe que l'on peut y trouver !! Vous allez me répondre que c'est plus facile d'écrire en phonétique (permettez vous à vos élèves d'écrire de la sorte ?), mai j'ai l'impression que des fois vous vous creusez la tête pour fabriquer des fautes..
Pensez aux personnes suceptibles de lire vos échanges de mails...Quelle image pensez vous donner de votre métier si vous n'êtes pas capables de faire une phrase sans fautes...!!
C'est un comble !!!
Reprenez vous !!!
J'ose espérer que vous corrigez les fautes de vos élèves (pourvu qu'ils ne tombent pas sur vos mails...)
C'était mon "coup de gueule".

Dom.


Réponses :
Citation:
Posté le : 30-03-2006 à 19:02
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

pour dom: je t'emmerde!
sinon pr les autres,c vraiment le stress!
on entend tt et son contraire!
ms bon vivement le 1er aout que je debarque pour ma nouvelle vie!
juliette


Citation:
Posté le : 30-03-2006 à 20:20
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

mais cest qui ce dom!!!!!
alors on ecrit vite et le principal est de se faire comprendre cest surtt des fautes dde frappe et voila allez salut doml!!!


Conclusion de l'envoyeur :
Citation:
Posté le : 31-03-2006 à 11:17
Titre : RE: Professeur des écoles mutés en 2006

Je vois que mon message ne vous a pas laissé indifferents... énervés, grossiers, de mauvaise foi...
Merci de me dire dans quels établissements vous serez affecté afin que je n'y mette pas mes enfants...
J'ai quand même remarqué que vous faisiez moins de fautes depuis que vous avez lu mon message...

en progrès, des efforts restent à faire pour passer en classe supérieure l'année prochaine... Ne vous découragez pas !

a Elisa, la championne du monde de la faute: en général il faut que je lise tes messages 2 fois avant de les comprendre...
Aux examens, les étudiants qui écrivent de la sorte n'ont aucune chance d'être reçus...Et allez cherchez du travail sans aligner une phrase correctement...
Dom.

Elle est bien partie, notre jeunesse, avec ça... Rolling Eyes
Quand je pense que moi j'ai eu droit à d'excellents professeurs ANTILLAIS munis d'un Doctorat, qui avaient mis leurs ambitions de côté pour vivre et travailler au pays, et se mettre à la disposition de la jeunesse... Quelle honte de voir ça aujourd'hui Evil or Very Mad Mad Shocked

QUAND JE PENSE que ce sont les mêmes analphabètes qui émettent ensuite des doutes sur la qualité de l'enseignement outre-mer, et qui taxent votre diplôme de "Bac Cocotiers" quand vous débarquez en Gaule pour faire vos études supérieures !!! Evil or Very Mad Mad Evil or Very Mad
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Tingitanie
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 16:12    Sujet du message: Répondre en citant

Pire encore, Chabine Surprised Tu sais sûrement ce que disent les zoreilles quand ils viennent en vacances en métro ..... Ils profitent bien de la vie là-bas et viennent ici raconter que s les gens des Antilles ne savent pas bosser, qu'ils ne vivent que de la solidarité nationale, bref ils parlent comme si leur présence à eux étaient salutaires quoi ! indispensable pour que ces îles restent en vie Rolling Eyes mon oeil oui ! pffffffffffffff
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Goyave
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 18:26    Sujet du message: Répondre en citant

Oui, la plupart des enseignants métropolitains qui viennent dans les DOMs le font pour l'argent. En ce qui concerne la Guadeloupe et la Martinique, ils ne reçoivent plus de primes spéciales. La seule chose qu'ils ont ce sont les 40% et le déménagement mais pour ce dernier point, tout professeur de l'Education Nationale y a droit c'est-à-dire qu'un professeur guadeloupéen qui part en Guyane ou à Mayotte aura aussi son déménagement pris en charge par l'EN.
Par contre, les primes spéciales existent toujours pour la Guyane, Saint-Martin, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, etc... En Guyane, la situation est pire qu'en Martinique. A l'IUFM de Guyane, il y a une majorité de professeurs stagiaires métropolitains. Shocked C'est véridique, plusieurs personnes me l'ont confirmé. Depuis quelques années, de nombreux guadeloupéens et martiniquais vont passer le CAPE (Concours d'Admission au Professorat des Ecoles). Et bien, figurez-vous que les métropolitains ont leur culot de leur demander pourquoi ils ne passent pas le CAPE en Gwada ou en Martinique ! Shocked
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Chabine
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MessagePosté le: Mer 10 Mai 2006 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

Goyave a écrit:
Oui, la plupart des enseignants métropolitains qui viennent dans les DOMs le font pour l'argent. En ce qui concerne la Guadeloupe et la Martinique, ils ne reçoivent plus de primes spéciales. La seule chose qu'ils ont ce sont les 40% et le déménagement mais pour ce dernier point, tout professeur de l'Education Nationale y a droit c'est-à-dire qu'un professeur guadeloupéen qui part en Guyane ou à Mayotte aura aussi son déménagement pris en charge par l'EN.
Par contre, les primes spéciales existent toujours pour la Guyane, Saint-Martin, Mayotte, Nouvelle-Calédonie, etc... En Guyane, la situation est pire qu'en Martinique. A l'IUFM de Guyane, il y a une majorité de professeurs stagiaires métropolitains. Shocked C'est véridique, plusieurs personnes me l'ont confirmé. Depuis quelques années, de nombreux guadeloupéens et martiniquais vont passer le CAPE (Concours d'Admission au Professorat des Ecoles). Et bien, figurez-vous que les métropolitains ont leur culot de leur demander pourquoi ils ne passent pas le CAPE en Gwada ou en Martinique ! Shocked


Selon les informations que me communiquent mes amis enseignants, je suis au regret de t'indiquer que la majorité des professeurs stagiaires de l'IUFM Martinique sont également zorèy... Shocked

De toutes façons, le directeur, ancien militant trotskyste, parait-il Rolling Eyes , ne fait qu'appliquer avec une docilité affligeante les directives de ses supérieurs. Je me rappele l'avoir entendu commenter plus que platement la décision du Ministère d'imposer la Marseillaise dans les écoles ("moi on me donne des ordres, je les applique..." Evil or Very Mad ).
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Chabine
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MessagePosté le: Mer 10 Mai 2006 16:55    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.contreloubli.org/modules/newbb/viewtopic.php?topic_id=194&forum=16


Ecocide, génocide en Martinique !

Matinik : péyi nou anvayi !



Sur notre littoral, sur nos mornes de la côte Caraïbe, de Roche Carrée au Lamentin, ceux de Sainte Luce, Rivière Salée, ceux des presqu’îles des Anses d’Arlet, Diamant, Trois Ilets, de Sainte Anne et de la Caravelle à Trinité, … sur nos terres agricoles, sur notre mer, dans nos espaces naturels, l’installation de lots et marinas pour nouveaux colons caucasiens européens se réalise jour après jour sous nos tropiques aux Amériques, en pays Martinique Caraïbe. L’envahissement européen bat son plein et l’espace naturel et rural martiniquais se réduit à mesure que la ressource naturelle en eau potable, le patrimoine biologique naturel floristique et faunistique disparaissent ; Ce fait d’écocide en milieu insulaire et ses conséquences se déroule bien entendu au détriment du peuple martiniquais menacé dans son existence même ; cette grave menace de disparition du peuple caribéen martiniquais peut être qualifiée dixit Aimé CESAIRE de « génocide par substitution » d’un peuple dont les droits nationaux ne sont pas reconnus ; Ecocide, génocide donc pour le peuple martiniquais qui vit des jours et nuits sous verrou colonial, dans l’injustice, « l’apartheid » ou encore la « palestinisation ».

Ecocide, génocide : le «beau pays» Martinique n’étant pas extensible, ayant déjà du mal à prendre en compte l’habitat de sa population autochtone défavorisée et en perte quant au nombre de ses naissances, ne peut écologiquement accueillir, sinon périodiquement et graduellement en touristes, des ressortissants européens.

Qu’il soit bien compris, que nous entendons par ressortissants colons européens, ceux là mêmes qui s’estiment et s’acceptent « métropolitains » ; par définition « hors de leur métropole » européenne c’est à dire « aux colonies », conscients ou non de leur méfaits coloniaux ; rares sont donc les ressortissants européens anticolonialistes qui rejettent pour vivre aux Amériques le qualificatif de « métropolitains » à leurs égards. Aussi des ressortissants européens résidents en Martinique, contrôlent et occupent en permanence le territoire martiniquais au prétexte de se retrouver dans un «département outre mer» de leur «métropole», un prétendu «département» qu’ils espèrent vaille que vaille égal aux autres : « comme en métropole ! », malgré une mise hors « comptabilité nationale française » des pseudo départements puisque hors de la dite « continuité territoriale » de 1946 à 1998. Il semblerait que certains, depuis 1998, veulent faire sauter l’atlantique, amplifier le mensonge géographique et culturel ! Mensonge des Amériques du Sud et du Centre prétendues « Amérique Latine » au mépris de l’Amérique Amérindienne et de l’Amérique Africaine ! Mensonges et falsifications coloniales qui font dire que des îles de la Caraïbe ou la Guyane se trouve en Europe, sont l’Europe ! Martinique , Guadeloupe, Guyane, terres amérindiennes spoliées par l’Etat français ; terre guyanaise continentale majoritairement « propriété » de l’Etat français ; terre martiniquaise majoritairement « propriété » de békés, héritiers des colons européens esclavagistes dédommagés en 1848 par l’Etat français (article 5 du décret de leur abolition de l’esclavage).

Qu’il soit bien entendu que l’Etat français reconnaît ces faits d’écocides dans ses colonies, quand bien même ces faits sont pour une grande part conséquences de sa politique historique de spoliation, d’exploitation, de pillage, d’invasion, d’occupation moderne par de nouveaux colons européens, couplée d’une stratégie de migration vers la France des colonisés (BUMIDOM) ; pour preuve les récents propos concernant « l’outre mer » relatif à l’introduction dans la constitution française du droit de l’Environnement, et les rapports de UICN (International Union for Conservation of Nature and Natural Ressources) : La menace sur la biodiversité est réelle, le concept de développement durable proclamé implique bien les notions de seuil de tolérance écologique, d’autant plus en milieu insulaire ; la déforestation, l’urbanisation galopante menacent bien les équilibres, dont celui de l’hydrologie, et donc de la ressource en eau potable.

Mais ce même Etat français dans sa vision politique eurocentrique raciste (anti mélaniste) séculaire prétend protéger l’environnement, sauvegarder les espaces et paysages naturels, la faune et la flore de pays non européens tout en ignorant l’existence de peuples indigènes, autochtones issus des déportations et de l’esclavage ; cyniquement cet Etat français, jadis esclavagiste, perpétue ainsi sa mise hors humanité de peuple non leucodermes, non européens. Le cas de la Guyane sous domination française illustre mieux encore cette politique coloniale de l’Etat français, de mépris pour les populations et peuples non européens ; privation politique des droits de circulation et de maîtrise des voies fluviales en Guyane ; privation politique de maîtrise par les élus du peuple martiniquais du territoire maritime de la Martinique, 6 fois plus grand que son territoire terrestre.

Que représente cette pression humaine coloniale supplémentaire sur le milieu insulaire martiniquais ? Combien sont les ressortissants ou colons français prédateurs d’espaces en Martinique ?

Leur institut d’études économiques et de la statistique nationale française, l’INSEE prend soin de nous renseigner sur le nombre de martiniquais(es) résidant en France dans leurs publications ; Mais bien évidemment nullement concernant le nombre de colons français en Martinique.

Nous sommes alors amenés sur la base de leurs chiffres (année 2000) à déduire cette donnée qui nous intéresse concernant l’invasion européenne de notre pays. Pour se faire nous devons tenir compte des chiffres indiqués pour le solde migratoire selon le lieu de naissance , et singulièrement de ce solde migratoire pour les personnes nées en Europe (France) immigrants en Martinique. Soit 8,4 milliers entre 1974 et 1982, et 10,1 milliers entre 1982 et 1990.

Un premier constat est le fait que ce solde apparent des entrées-sorties avec la France a connu une forte progression depuis les années 1974-82 à 1982-90. Fait matériel visible pour tout un chacun des martiniquais observant chaque jour le contenu des avions débarquant sur l’aéroport du Lamentin.

Ce fait statistique du solde migratoire de la France vers la Martinique et l’évolution de la population de la Martinique nous confirme que les infrastructures et logistiques que sont les ports et aéroports aux colonies profitent bien logiquement au crime colonialiste. Fait reconnu en page 28 d’un document de l’INSEE « Tableaux économiques régionaux Martinique 2000 », dans la colonne « Définitions » il est affirmé laconiquement « (…La mesure des migrations dans les DOM est très délicate car les mouvements sont nombreux avec la métropole (la notion de frontières et absence) »

Il va s’en dire que la délicatesse est fonction de la coloration épidermique des populations, et qu’il est prétendument moins délicat d’évaluer des personnes mélanodermes d’origines tropicales dans un milieu leucoderme d’un pays tempéré, la France, que de chercher à évaluer des personnes leucodermes originaires de pays tempérés dans un milieu mélanoderme d’un pays tropical, la Martinique. Quant au contenu de la parenthèse, où l’on cherche à contredire la vérité énoncée par la géographie même du caractère insulaire de notre pays américain caribéens et nier l’existence d’un océan atlantique, en affirmant cyniquement et fautes à l’appui (sans erratum !) : « (la notion de frontières et absence) », que nous avons corriger par « (la notion de frontières est absente) » ; nous devons ici bien relever qu’il s’agit pour ces statisticiens français d’une part :

- de chercher à se trouver en corrélation logique avec leur concept de pseudo « département d’outre mer » ou « région outre mer » de l’Europe ;

- et d’autre part de chercher à justifier la non diffusion du calcul du nombre de colons français occupant la Martinique ; car si « la notion de frontières est absente », pourquoi alors livrer à contrario les chiffres concernant le nombre de martiniquais vivant en France.

Ces chiffres étant donnés pour les années d’avant 1990, vu le renforcement de l’arrivée de français entre 1990 et 2003, nous avons déduit «et évalué aujourd’hui en terme de tendance le nombre de colons français rapporté à la population de la Martinique à près de 10% (évaluation similaire à celle de la situation d’envahissement de la Guadeloupe) ; soit près de 40 000 colons français occupant la Martinique sur une population de 381 000 habitants. Soit l’équivalent de 1/10ème de la population en Martinique. Ce nombre de français augmente plus vite que n’évolue le peuplement naturel martiniquais.

En guise d’éléments pour comparaison et analyse :

En 1638, il y aurait moins de 2000 kalinas (amérindiens), près de 1000 Noirs africains (personnes déportées et/ou issues de la déportation puis réduits en état d’esclaves et « marrons ») vivant en Martinique, moins de 1000 Blancs européens. « En 1656, le marronage est très important. C’est l’une des raisons qui amènent les français à conquérir la Capesterre (côte est nord est) en 1658 » (extrait de « Mémoires de la société d’histoire de la Martinique n°3 », 1973 de B. DAVID). Il est alors à l’origine du peuple qui aboutira aux martiniquais, une alliance amérindienne-africaine de résistance à l’oppression esclavagiste française ; Des métis ou « Caraïbes Noirs » , Karifuna à l’instar de ceux de Gwalamarka (Saint Vincent), ont pris naissance en Martinique.

En 1664, date d’un premier recensement en Martinique, une année avant la promulgation application du « Code Noir » ( recueil des textes juridiques français organisant la déportation des africains, l’univers concentrationnaire esclavagiste aux Amériques, le pillage, l’exploitation des terres amérindiennes spoliées), on compte 2 720 mélanodermes africains américains, pour 2703 colons leucodermes européens.

En 1683 : 10 600 africains américains, pour 4 485 colons ou békés européens.

En 1699 : 13 898 africains américains, pour 6 252 békés européens.

En 1715 : 27 739 africains américains, pour 8 900 européens.

En 1742 : 64 898 africains américains, pour 16 071 européens.

En 1790 : 89 738 africains américains, pour 11 171 européens.

En 1848 : 111 815 martiniquais caribéens, américains d’origines africaines. « En 1848, on comptait 9 542 personnes d’origine européenne. Au mois de mai de cette année, au moment des troubles qui accompagnèrent l’émancipation, un certain nombre de blancs, particulièrement à Saint Pierre, où beaucoup résidaient, et au Prêcheur, s’enfuient précipitamment à Porto Rico et à la Nouvelle-Orléans. » (extrait de « Mémoires de la société d’histoire de la Martinique n°3 », 1973 de B. DAVID).

Suivirent les migrations forcées des colonisés mélanodermes dravidiens d’Inde, et ceux encore d’Afrique Congo, puis chinoises à compter de 1853.

En 1870 : 135 910 martiniquais, pour 17 324 békés et européens.

Puis en 1898, vinrent les migrations de colonisés du Moyen Orient (Syriens, Libanais, Palestiniens).

Avant 1902, l’on comptait 194 242 martiniquais d’origines non européennes, pour 9 539 colons d’origines européennes. L’éruption de la Pelée en mai 1902, « (…plus de la moitié de la population blanche, dit-on communément, disparut dans la catastrophe. », soit près de 5000 colons européens.

(Données statistiques extraites de « Annales des Antilles : les origines de la population martiniquaise au fil des ans (1635-1902) ».)

En début de XXème siècle, les colons français représentaient en Martinique 1/36 de la population totale ; soit un peu plus de 2% des habitants. En un siècle, ce pourcentage d’occupation de français en Martinique, de non martiniquais d’origines européennes, est passé de 2% à 10%. L’accélération de cette proportion s’est déroulée dans ces 35 dernières années de pseudo « départementalisation ».

La définition des statisticiens français du « martiniquais vivant en France » : « originaires de Martinique résidant en métropole » ; bien que formulée en des termes colonialistes eurocentrés, cette définition est quant à sa réalité partagée par nous mêmes anticolonialistes, d’un point de vue purement statistique.

« Originaires : sont désignés comme tels au recensement :

- toutes personnes qui sont nées en Martinique et qui ne sont pas « enfant d’une famille » (leur pays d’origine se confondant avec leur lieu de naissance) ;

- les « enfants des familles », quel que soit leur lieu de naissance (métropole, DOM TOM, étranger), dont le père et/ou la mère est né(e) en Martinique. (…Les « enfants » ainsi définis reçoivent la Martinique comme origine, si leur père y est né, ou à défaut leur mère si le père n’est pas né en Martinique ou ne vit pas avec l’enfant. » (p.40 « Tableau économiques régionaux Martinique 2000 », INSEE).

Que nous traduisons de notre point de vue caribéen par :

Sont ressortissants caribéens martiniquais vivant outre mer atlantique en France :

- toutes les personnes qui sont nées en Martinique et qui n’ont ni mère, ni père étranger(e) à la Martinique : autre américain(e) et caribéen(ne), africain(e), français(e) et européen(ne), asiatique, …

- les enfants de familles martiniquaises, quel que soit leur lieu de naissance dans le monde (Caraïbe, Amérique, Afrique, Europe, Asie, …, dont le père et/ou la mère est né(e) en Martinique.



Ainsi il y a un nombre total de martiniquais, constitué par la somme X (le nombre de résidents en Martinique diminué du nombre de colons français occupant la Martinique) + Y (le nombre de martiniquais vivant en France) + Z (le nombre non estimé de martiniquais vivant hors France et hors Martinique) ;

soit » 381 000 - 40 000) + 110 000 + … = 451 000 martiniquais(es)

C’est sur la base des chiffres et informations statistiques de l’INSEE qu’un rapport de Martine Aubry alors ministre française de la solidarité en 1997, avoue concernant « la situation démographique des DOM, les migrations avec la métropole et l’étranger » :

p.37 « L’émigration des jeunes s’est ralentie et les retours restent nombreux ; les arrivées de métropolitains et d’étrangers sont en hausse. …»

p.53 « Les métropolitains ont plus souvent un emploi que les natifs dans les DOM » ; il est indiqué que la part des emplois créés globalement dans les « DOM » entre 1982 à 1990 est occupé pour 25% en Martinique et en Guadeloupe par « des personnes nées en métropole » ; C’est à dire que moins des 10% que constitue la part des colons français en Martinique occupent au moins 25 % des emplois générés dans le pays. Emplois comme nous le savons d’administrations (judiciaire, scolaire, …, de contrôle militaire, de gestion économique, de commande de la colonie Martinique, mais encore aujourd’hui emplois dans tous les secteurs et à tous les niveaux de qualifications.

P.56 « A niveau de qualification égal, les natifs des DOM trouvent plus difficilement du travail que les métropolitains » ;

p.58 « Les métropolitains sont plus favorisés qu’en Métropole et que les natifs des DOM sont défavorisés dans les DOM et en Métropole. ».



Ces propos et chiffres sont à méditer par tous ; pour notre part nous plaidons pour un maximum de pertinence et réaffirmons que :

tant qu’il existera dans nos esprits le mensonge et la falsification coloniale, c’est à dire tant que nous colonisés persisterons à ne pas remettre en question ces concepts, principes, normes et repères spatio-temporel franco-européo-centrés qui s’expriment au travers de vocables inoculés tels : « métropole », « métropolitain », « département », « DOM » ou « région outre mer », « ultra périphérie », « continuité territoriale », « saison d’été », … ;

tant qu’il sera question d’accepter de nous définir en fonction de l’autre colon européen selon ses normes imposées ;

tant qu’il s’agira encore de confondre nos nations américaines caribéennes à celle de la France ;

tant que nous n’affirmerons pas l’exigence du droit aux Réparations relatives aux crimes contre l’humanité imprescriptibles constitués par la spoliation, les génocides des amérindiens, les déportations et l’esclavage des africains aux Amériques ;

notre peuple martiniquais caribéen américain se verra miné et menacé dans son existence même, condamné au non développement ; cela n’est point seulement une question de sémantique ; mise en garde et dénonciations doivent être lancés aux colonisés, pseudo gestionnaires de la colonie, promoteurs de projets pathologiques et suicidaires dans le cadre constitutionnel français.



Médju MKBA
Contribution le : 2004/10/12 23:01
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 14:22    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà comment on exclut les Antillais de l'accès au logement et on nous fout dehors dans notre propre pays Shocked Mad Evil or Very Mad


http://bellaciao.org/fr/article.php3?id_article=27676


Citation:
vendredi 12 mai 2006 (08h20) :
Y A-T-IL ENCORE UNE POLITIQUE DU LOGEMENT SOCIAL POUR L’OUTRE-MER ?


Des constats lucides et... accablants - 1-
À l’image de Janus, le dieu romain à deux visages, le tout récent “Rapport sur la politique du logement social outre-mer” est à double face. À la fois déconcertant et inquiétant. Commandé par le ministre délégué au Budget et à la réforme de l’État à un groupe de hauts fonctionnaires des Ponts et Chaussées et des Finances, dans le cadre d’une "mission d’audit de modernisation", il a été remis au gouvernement en avril dernier. Le premier visage offert par le rapport remis récemment au gouvernement "sur la politique du logement social outre-mer" est constitué d’un ensemble de constats réalistes qui semblent saisir l’importance des besoins, la gravité des blocages, tout comme le fait que les DOM aient raté le train du Plan de cohésion sociale voté pour le seul hexagone. Des constats qui pointent même ni plus ni moins que l’irresponsabilité et l’incohérence de la politique du logement social outre-mer. Mais le second visage prend à contre-pied certains de ces constats. Au moment du chiffrage, les besoins sont sous-évalués. Et, surtout, la baisse à venir des crédits budgétaires est posée comme un préalable, qui semble bien avoir été la "boussole" fixée par le ministère des Finances à la mission. À partir de là, c’est une amputation des crédits de la LBU (Ligne Budgétaire unique) qui se profile à l’horizon. Pour colmater les brèches budgétaires, le rapport invoque d’autres canaux de financement, dont la mise en place n’a jamais fait l’objet de concertation sérieuse et reste tout à fait aléatoire. La Réunion et les autres DOM sont en droit de douter fortement qu’il existe encore une politique du logement social outre-mer.


LOGEMENT

EN première ligne des constats dressés par la mission d’audit, il y a l’importance soulignée des besoins en logement dans les D.O.M. : "Les besoins en logement aidé et intermédiaire restent très importants (...) du fait notamment de la croissance démographique, de la jeunesse de la population, de la nécessaire résorption de l’habitat insalubre ou des changements intervenus dans le modèle familial traditionnel avec le début de la "décohabitation"".

Besoins en hausse, production en baisse

"Or, poursuit le rapport, non seulement la production de logements neufs a eu tendance à s’inverser à partir de 2002/2003 (1), mais la part de l’offre nouvelle en logements sociaux par rapport aux logements neufs a également diminué". Cette importance des besoins est indispensable à prendre en compte dès lors qu’on s’attache à définir des solutions adaptées à la situation.

Des revendications maintes fois exprimées

En second lieu, le rapport écrit, faisant référence à la loi Borloo de décembre 2004, que "la politique du logement social outre-mer" "n’a pas bénéficié des arbitrages lui reconnaissant une certaine priorité dans l’affectation des ressources budgétaires de la nation, notamment à l’occasion du plan de cohésion sociale métropolitain". Il est intéressant de voir ici formulé - même dans un style où l’euphémisme est la règle -, un constat qui rejoint les revendications d’égalité de traitement maintes fois exprimées par l’ensemble des acteurs de l’Outre-mer depuis l’adoption de cette loi, reprises à l’Assemblée nationale comme au Sénat par Huguette Bello et Gélita Hoarau (2) .

Les D.O.M. écartés du Plan de cohésion sociale

En effet, La Réunion, comme les autres D.O.M., ont bel et bien été évincés du champ d’application de la loi Borloo, une loi adoptée avec éclat précisément pour relancer de façon décisive la construction du logement social... dans l’hexagone ! Mais dans l’hexagone seulement. Effectivement, nous n’avons pas "bénéficié des arbitrages". Ce n’est pourtant pas faute d’avoir tiré la sonnette d’alarme sur la gravité de la crise du logement à La Réunion (3) . Il a été question d’un volet spécifique pour les D.O.M., puis d’une loi consacrée à la question. Mais au jour d’aujourd’hui, les choses sont restées en l’état. Or que contient la loi de cohésion sociale de décembre 2004 pour le volet du logement ? Une mesure d’une importance fondamentale, rappelons-le, à savoir la budgétisation des crédits de l’Etat au logement social pour la période 2005-2009. Y compris le rattrapage des retards accumulés au fil des exercices dans le versement effectif des crédits de paiement. On a salué en métropole la nouvelle "visibilité" donnée à la politique du logement. Mais dans les D.O.M. on en est resté à l’incertitude du montant de la L.B.U. répétée chaque année... et à un montant cumulé de crédits de paiement non versés qui a atteint le milliard d’euros.

Irresponsabilité d’une politique

La mission d’audit n’est donc pas passée à côté de ce constat majeur. Dans les réponses qu’elle apporte aux observations reçues à mi-parcours de la part des principaux partenaires, elle écrit ceci, "pour lever toute ambiguïté", dit-elle : "la mission a vivement critiqué la gestion de la contrainte budgétaire par la réduction drastique des seuls crédits de paiement. Cette méthode, qui a duré plusieurs années, qui consiste à faire le grand écart entre un niveau élevé d’autorisations d’engagements - ce qui satisfait l’Outre-mer - et un niveau insuffisant de crédits de paiement - ce qui satisfait la direction du budget - ne saurait tenir lieu de politique. La politique du logement social outre-mer, qui constitue une des politiques publiques dans laquelle l’intervention de l’État est nécessaire, méritait davantage de responsabilité". Un diagnostic aussi sévère pouvait laisser espérer des pistes de réforme fondatrices d’une politique du logement "responsable". On verra par la suite, malheureusement, ce qu’il en est.

Une défiscalisation qui fait monter les coûts

Un autre constat du rapport, important à noter, concerne les "dispositifs de défiscalisation". La mission diagnostique clairement qu’"ils ont engendré des effets défavorables sur le marché du logement". La défiscalisation, qui a “boosté” la production de logements dans "les secteurs intermédiaires et libres", a entraîné deux effets pervers très lourds sur le logement social. Elle a entraîné un "foncier de plus en plus rare et cher", et elle a provoqué une "augmentation du coût des opérations (+ 30% en quelques années)". Ces remarques de bon sens viennent étayer les propositions qui ont pu être faites à La Réunion pour amender le dispositif, en particulier pour lui faire prendre en charge une partie des investissements liés à la viabilisation des terrains. On verra dans quelle préoccupation s’inscrivent les recommandations de la mission.

À méditer...

Notons pour finir ces deux jugements portés sur la "défisc". 1- la défiscalisation des investissements en logement dans les D.O.M. "relève davantage d’un comportement patrimonial (...) que d’un objectif de développement d’un parc de logements adapté aux besoins des D.O.M.". Ce serait étonnant qu’on s’en étonne. 2- cette défiscalisation des investissements en logement "représente pour l’État un effort plus important que la dépense budgétaire" (c’est-à-dire la LBU pour le logement social). À méditer... Quand on parle de logement "aidé" pour le logement social, on voit qu’il n’est pas le seul !

A. D.

(à suivre)

Demain : Chronique d’un désengagement annoncé - 2 -

(1) Le rapport croit devoir préciser ici : "- sauf à La Réunion qui semble avoir utilisé à plein les mécanismes de défiscalisation". Oui, si l’on parle de l’offre de logements totale, sociaux et défiscalisés confondus... mais on verra plus loin les effets indésirables de cette défiscalisation. Et il demeure que la chute de la production de logements locatifs sociaux s’est produite à partir de 2000 à La Réunion. Deux chiffres en attestent : - moyenne 1991-99 : 2.380, - moyenne 2000-05 : 1.656. (2) Voir "Témoignages" du 20 janvier 2006 : "Un texte spécifique pour l’Outre-mer" (3) Voir les "Témoignages" du 27 juillet 2005 ("Les engagements pris par Jean-Louis Borloo pour le logement social n’ont pas été tenus") et du 3 novembre 2005 ("Les effets d’annonce n’ont pas masqué le non-respect des engagements de l’État").

Des constats lucides et... accablants - 1- Article paru dans Témoignages le vendredi 12 mai 2006

De : claude de toulouse


Quels sont les lobbies qui bénéficient de l'aubaine ? Arrow voir du côté des nombreux promoteurs immobiliers dont les officines fleurissent depuis peu, sous les Tropiques... Evil or Very Mad
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maxine
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 15:27    Sujet du message: Répondre en citant

juste une question idiote : il me semble bien que si les "metros" bénéficient de primes et avantages substantiels à aller dans les DOM, la réciproque est loin d'être vraie. Que je sache, les fonctionnaires Domiens n'ont ni prime au billet d'avion, ni prime de déménagement, ni 40 % quand ils sont FORCES d'aller en France, alors que esl metros se batttent pour aller dans les îles.

Y a t'il un discours produits par l'administration pour justifier un tel scandale ? Quelle sont els justifications de l'état français sur cette injustice ? Parce que moi faut qu'on m'explique pourquoi il faut payer 40 % de plus. Bon la vie est plus chère à ce que l'on m'a dit, mais pas plus peut-être que la vie à Paris avec le logement ou en Corse...

Pour le reste je suis effondrée de découvrir celà, que ce soit la discrimination à l'embauche et l'expropriation des domiens. Après ça on vase plaindre qu'il ya ait pbme, que peut être certains antillais ne soient pas "acceuillants" ben ca me parait normal, perso, un envahisseur, je ne lui tend pas les bras.
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MessagePosté le: Sam 13 Mai 2006 17:35    Sujet du message: Répondre en citant

maxine a écrit:
juste une question idiote : il me semble bien que si les "metros" bénéficient de primes et avantages substantiels à aller dans les DOM, la réciproque est loin d'être vraie. Que je sache, les fonctionnaires Domiens n'ont ni prime au billet d'avion, ni prime de déménagement, ni 40 % quand ils sont FORCES d'aller en France, alors que esl metros se batttent pour aller dans les îles.

En fait, tous les fonctionnaires des DOM ont droit aux 40%. Ce ne sont pas des pourcentages réservés aux métropolitains.
Par contre, tu as raison, il n'y a aucun avantage pour un enseignant domien à aller travailler en France. On lui paye bien le déménagement mais il perd les 40% et il n'y a pas de prime spéciale. Il a droit au congé bonifié mais bon, c'est tous les 3 ans uniquement.
Par contre, un enseignant métropolitain a forcément beaucoup plus d'avantage financier à aller travailler dans un DOM ou un TOM. Rolling Eyes
Cependant, certains enseignants antillais commencent aussi à profiter des avantages de l'éducation nationale et ils ont bien raison ma foi. De nombreux enseignants demandent ainsi leur mutation pour St-Martin, la Guyane, la Nouvelle-Calédonie et maintenant Mayotte qui commence à être très prisée. Ils partent pour 3 à 4 ans et ont droit à une prime.

Citation:

Y a t'il un discours produits par l'administration pour justifier un tel scandale ? Quelle sont els justifications de l'état français sur cette injustice ? Parce que moi faut qu'on m'explique pourquoi il faut payer 40 % de plus. Bon la vie est plus chère à ce que l'on m'a dit, mais pas plus peut-être que la vie à Paris avec le logement ou en Corse...

Ce ne sont pas les logements qui sont plus chers mais l'alimentation. Pratiquement, tous les produits sont importés et sont taxés (octroi de mer) à la douane. Donc le prix s'en ressent dans les magasins.

Citation:
Pour le reste je suis effondrée de découvrir celà, que ce soit la discrimination à l'embauche et l'expropriation des domiens. Après ça on vase plaindre qu'il ya ait pbme, que peut être certains antillais ne soient pas "acceuillants" ben ca me parait normal, perso, un envahisseur, je ne lui tend pas les bras.

C'est clair. Le comble c'est que ces métropolitains critiquent les antillais mais ils veulent absolument vivre aux Antilles !
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maxine
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MessagePosté le: Mer 17 Mai 2006 16:39    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Par contre, tu as raison, il n'y a aucun avantage pour un enseignant domien à aller travailler en France. On lui paye bien le déménagement mais il perd les 40% et il n'y a pas de prime spéciale. Il a droit au congé bonifié mais bon, c'est tous les 3 ans uniquement.


Bon si je comprend bien, le domien qui part en France il a un cnogé bonifié tous les trios ans, et le Français qui part aux Antilles, il a quoi comme avantages sur les congés et le billet d'avion ? l'idée étant de savoir si là aussi il y a inégalité.

Citation:
Ce ne sont pas les logements qui sont plus chers mais l'alimentation. Pratiquement, tous les produits sont importés et sont taxés (octroi de mer) à la douane. Donc le prix s'en ressent dans les magasins.


Autre question idiote... y a t'il une différence de prix entre les produits "locaux" genre fruits légumes du pays et les produits Français, je ne sais pas genre des poires. L'idée étant de savoir s'il y a une différence de prix de revient entre manger localement et manger comme en France. Auquel cas les 40% ne seraient pas justifiés.

Par ailleurs tu dis que tous les produits sont taxés et importés mais n'y a t'il pas un marché et des acahts de denrées auprès des pays proches, notamment d'Amérique du Sud, car la provenance logique des denrées alimentaires me semble être les iles avoisinnantes (si tant est qu'elles le peuvent) ou l'amérique du sud et dans ce cas le transport par bateau ne doit pas coûter grand chose, vu qu'en France on paye une misère les fruits et légumes du Maroc.

Chabine, tu aprles de défiscalisation, en quoi cela consiste t'il ? Cela signifie t'il qu'un Français achetant un bien immobilier aux Antilles bénéficiera d'avantaegs fiscacaux qu'il n'aurait pas eu pour le même bien en France ?

Si oui pouquoi ? Comment les politiques ont-ils justifié une telle mesure ?
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MessagePosté le: Mar 30 Mai 2006 20:21    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.bondamanjak.com/?p=1400

Citation:
REPOSER LA QUESTION D'UN NECESSAIRE POUVOIR LOCAL


Partout dans notre pays, la présence française s’accroît, et l’ombre silencieuse de la dépossession nous guette. C’est la prédiction d’Aimé Césaire qui se réalise, désormais à un pas galopant, qu’il n’imaginait peut-être même pas : notre “génocide par substitution” est sur de bons rails. Et il ne s’agit pas d’une substitution par métissage, mais bien en nombre, en moyens, et en influence. Un danger qui mérite que soit reposée la question d’un vrai pouvoir local.

Au départ quelques communes du sud ont vu s’installer progressivement des hordes de “zorey’”. enseignants, fonctionnaires, aventuriers, djobeurs pour les leurs…Cette immigration-là, déjà, avait fait dire à un politique de poids, à la fin des années 70, alors que se durcissait la revendication nationaliste : “amis européens, il est temps de faire vos valises”. Menace restée vaine, on a pu le constater.
La présence française n’est donc pas nouvelle. Elle a en revanche des déclinaisons et des conséquences plus contemporaines. Deux exemples – parmi d’autres – illustrent cette menace de dépossession de notre société, dans son fragile syncrétisme.


L’éducation que reçoivent nos enfants ne correspond pas vraiment à leur situation de “martiniquais, et contribuant en tant que tels au monde”
De manière générale, elle est d’abord – dans sa conception – éloignée de leur réalité quotidienne. Et nos enseignants-pays font de leur mieux pour enrichir ce que proposent les ouvrages et les méthodes. Mais dans les classes des communes ghettoïsées, nombre d’enseignants, et d’enfants scolarisés, sont zorey’. Et c’est une éducation exotisée, tropicalisée, qui leur est servie, quand ce n’est pas tout bonnement une éducation hexagonale. Enfin, et toujours malheureusement, au-delà de ces communes-là, au cœur de nos urbanités, dans les fonds de nos campagnes, les enseignants de passage sont de plus en plus nombreux, toujours attirés par “les îles”, les plages, le farniente, “ces paradis du bout de notre monde”. Ils dispensent là-aussi une éducation décalée, Et quand bien même ils seraient sensibles à notre situation, la durée de leur passage ne permet pas l’engagement durable dont ont besoin les enfants martiniquais.


L’accès au logement, nouvelle domination silencieuse

Les lois de défiscalisation dans l’immobilier ont cela de bon qu’elles ont relancé la construction, et permettent aux ouvriers du bâtiment de survivre. Un avantage indiscutable du point de vue de l’activité économique. Elles ont en revanche de nombreux effets pervers : elles pervertissent les coûts du marché, neuf comme ancien, et ne permettent pas aux plus modestes, aux plus nombreux donc, d’acquérir. La défiscalisation ne concerne en réalité que peu de martiniquais de par le niveau de fiscalité peu élevé du plus grand nombre. Enfin, elle aura pour conséquence finale de faire d’investisseurs européens, qui se soucient peu de nos problèmes et de notre devenir, d’importants propriétaires de patrimoine ici, après les premiers colons. Un professionnel de l’immobilier, inquiet du phénomène, me citait l’exemple de cet immeuble foyalais entièrement vendu en France par le biais d’internet !


Un nationalisme qui monte en puissance

D’aucuns rétorqueront que nous avons choisi cette voie en devenant un département français presque comme les autres, et que nous devons en assumer aussi les conséquences. Je crois pour ma part que les pères de la départementalisation de 1946 ont répondu à un enjeu de leur temps, mais qu’ils n’ont eu de cesse de rêver que de nouvelles générations sachent elles aussi prendre les responsabilités de leur temps à elles.


Aujourd’hui, notre peuple évolue. Et nos brillants enseignants, journalistes, politiciens… quelques soient leurs bords, adoptent des positions de plus en plus nationalistes. Alors il est à souhaiter que près de trois ans après le 7 décembre 2003, nous serons bientôt en mesure, cette fois, de faire des choix politiques collectifs en faveur d’une évolution institutionnelle qui nous permette de mieux maîtriser les clefs de notre destin. Spécifique, ou choisie parmi les possibilités qu’offre la constitution française, cette évolution pourrait permettre aux élus locaux d’ériger des lois-pays régulant et équilibrant par exemple l’accès au foncier et à la propriété, et permettant à un plus grand nombre de martiniquais de devenir propriétaires. Une évolution en mesure d’influer sur l’enseignement, et que nos propres comités de sages puissent conformer les programmes scolaires à notre être-martiniquais, mesure de nature à susciter un véritable équilibre chez nos enfants, et à permettre le développement que nous appelons sans cesse de nos vœux sans jamais réaliser que c’est dès l’enfance que nous nous entravons.

Franck SAINTE-ROSE-ROSEMOND

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MessagePosté le: Jeu 19 Oct 2006 10:13    Sujet du message: Répondre en citant

je voulais réagir à ce que j'ai lu plus haut: "REPOSER LA QUESTION D'UN NECESSAIRE POUVOIR LOCAL "

J'ai presque envie de dire que cette opportunité nous A BEL ET BIEN été donnée (et cela par un gouvernement de droite, il est important de le souligner), pour la première fois de notre histoire, par un référendum, celui du 7 décembre 2003.

Nous devions décider si nous voulions sortir du droit commun, et donc adapter les lois françaises à nos spécifités (une évolution institutionnelle en fait), et obtenir un peu plus de pouvoir et d'autonomie, ou rester à 100% français envers et contre tout.

Et il se trouve que lors de ce fameux vote qui aurait du être un vote historique, 73% des guadeloupéens et 51% des martiniquais se sont précipités dans les urnes pour y placer un superbe "NON" , et cela sous les prétextes les plus fallacieux et les plus honteux (peur de la perte du RMI, des allocations familiales..) Autrement dit, des gens qui, lors de toute élection importante, sont sur les plages, se sont rués sur les urnes et, aidés en cela par des politiciens véreux qui n'avaient d'autre ambitions que de remporter des élections, ont dit NON à un pouvoir local.

Je suis prête à parier que ca a été le cas aussi pour beaucoup de gens de ce forum. Outre les habitants des DOM, les faits ont montré que beaucoup d'antillais vivants en métropole, complètement inconscients des enjeux, ou probablement très mal informés, se sont rués sur les urnes pour voter "NON".

Alors pour revenir à cet éternel débat sur l'expropriation programmée des antillais, c'est une chose qui est certaine. Je le vois tous les jours, moi qui suis retournée vivre en Guadeloupe, il y a deux ans. Nous perdons chaque jour, un peu des quelques miettes du pouvoir qui nous restait. La question de la gestion de l'aéroport et des batailles qui s'annoncent, la suppression des 40% qui va entraîner une paupérisation définitive des peuples domiens, l'immigration de masse, légale ou non, l'implantation métropolitaine de plus en plus forte, tout ça nous l'avons voulu , nous avons dit NON, maintenant supportons.... Nous avons ouvert nos îles à toutes les convoitises, car comment respecter des peuples qui refusent la moindre parcelle de pouvoir pour eux-mêmes (quand même, je crois qu'on doit être les premiers colonisés sur cette planète à avoir osé refuser une parcelle d'autonomie)?

Après, c'est facile de grincer des dents et de pleurnicher contre les "leucos" qui envahissent nos îles. Ne sont-ils pas français,comme nous? N'ont-ils pas ce droit? puisqu'on a voté pour le système, tel qu'il est!

Bon, à ceux qui geignent, je peux assurer qu'ils auront une fin douloureuse, mais rapide Laughing
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MessagePosté le: Jeu 19 Oct 2006 16:17    Sujet du message: Répondre en citant

Bonsoir,

Je suis choquée par ce que je viens de lire. Moi qui croyais que le domiens et tomiens étaient des français à part entière et bien chez eux ! Apparemment les noirs n'ont pas finis d'être muselés et rejettés de toute part. Cette situation a des similitudes avec ce qui est en train de se produire petit à petit en Afrique francophone. Tout est fait pour faire croire aux Africains que leur continent c'est l'enfer même, alors nous détalons tous chercher quelques miettes dans les poubelles occidentales. Pendant ce temps, bizarrement cet enfer africaine ne stoppe pas le flot d'européens qui s'y installent chaque jour plus nombreux, dans l'immobilier, la finance, l'alimentation etc. Tout cela ne tourne pas rond, c'est un complot pour faire de nous des sans terre et sans ressources. Il faut absolument réagir. A ce sujet, j'ai attiré l'attention des africains sur cet énième danger qui se prend forme là sous nos yeux. Il ne faut pas attendre qu'il soit trop tard.
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MessagePosté le: Jeu 19 Oct 2006 16:25    Sujet du message: Répondre en citant

Voici ce que je disais à ce propos :


Bonjour à tous,

J'arrive d'Afrique après deux bons mois de vacances très actives. Je vous arrive donc bien ressourcée en énergie positive.

Juste encore une fois ce petit conseil : allez faire un tour de temps en temps en Afrique. Il se passe des choses sur place malgré ce qu'on veut nous faire croire, notre continent bouge et a besoin de nous. Gagnez donc de l'argent comme vous voulez, où vous voulez, mais rentrez investir chez vous. La qualité de vie y est meilleur avec pas grand chose, le mental au repos, l'angoisse d'être rejetter inexistante, enfin on se retrouve. Il y a des difficulté pour les populations locales à s'en sortir c'est vrai, mais nous pouvons chacun à notre niveau leur apporter notre concours aussi minime soit-il. Cela vaudra toujours mieux que de grands discours intellectuels vides et des pleurnichardises sur grioo, n'est-ce pas ?

Autre question : lorsque tous les Africains auront déserté l'Afrique, que les occidentaux s'y seront installés car c'est ce qui se passe aujourd'hui, lorsque au bout du compte l'Africain deviendra à terme un étranger en Afrique et n'y aura plus une parcelle pour lui, dîtes-moi, La Faute sera à qui ??? Lorsque l'Africain deviendra à terme étranger chez lui et éternellement étranger chez les autres, que se passera t-il pour nos futures générations ? Elles seront tout simplement condamnées à la mendicité et à l'esclavage.

Je vous mets en garde sur ce qui est en train de nous arriver. Ca donne à réfléchir et à se rendre compte que Sarko ou les autres devraient être le cadet de nos soucis.

Bien à vous.
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MessagePosté le: Jeu 19 Oct 2006 17:36    Sujet du message: Répondre en citant

mimi250 a écrit:
je voulais réagir à ce que j'ai lu plus haut: "REPOSER LA QUESTION D'UN NECESSAIRE POUVOIR LOCAL "

J'ai presque envie de dire que cette opportunité nous A BEL ET BIEN été donnée (et cela par un gouvernement de droite, il est important de le souligner), pour la première fois de notre histoire, par un référendum, celui du 7 décembre 2003.

Nous devions décider si nous voulions sortir du droit commun, et donc adapter les lois françaises à nos spécifités (une évolution institutionnelle en fait), et obtenir un peu plus de pouvoir et d'autonomie, ou rester à 100% français envers et contre tout.

Et il se trouve que lors de ce fameux vote qui aurait du être un vote historique, 73% des guadeloupéens et 51% des martiniquais se sont précipités dans les urnes pour y placer un superbe "NON" , et cela sous les prétextes les plus fallacieux et les plus honteux (peur de la perte du RMI, des allocations familiales..) Autrement dit, des gens qui, lors de toute élection importante, sont sur les plages, se sont rués sur les urnes et, aidés en cela par des politiciens véreux qui n'avaient d'autre ambitions que de remporter des élections, ont dit NON à un pouvoir local.

Je suis prête à parier que ca a été le cas aussi pour beaucoup de gens de ce forum. Outre les habitants des DOM, les faits ont montré que beaucoup d'antillais vivants en métropole, complètement inconscients des enjeux, ou probablement très mal informés, se sont rués sur les urnes pour voter "NON".

Alors pour revenir à cet éternel débat sur l'expropriation programmée des antillais, c'est une chose qui est certaine. Je le vois tous les jours, moi qui suis retournée vivre en Guadeloupe, il y a deux ans. Nous perdons chaque jour, un peu des quelques miettes du pouvoir qui nous restait. La question de la gestion de l'aéroport et des batailles qui s'annoncent, la suppression des 40% qui va entraîner une paupérisation définitive des peuples domiens, l'immigration de masse, légale ou non, l'implantation métropolitaine de plus en plus forte, tout ça nous l'avons voulu , nous avons dit NON, maintenant supportons.... Nous avons ouvert nos îles à toutes les convoitises, car comment respecter des peuples qui refusent la moindre parcelle de pouvoir pour eux-mêmes (quand même, je crois qu'on doit être les premiers colonisés sur cette planète à avoir osé refuser une parcelle d'autonomie)?

Après, c'est facile de grincer des dents et de pleurnicher contre les "leucos" qui envahissent nos îles. Ne sont-ils pas français,comme nous? N'ont-ils pas ce droit? puisqu'on a voté pour le système, tel qu'il est!

Bon, à ceux qui geignent, je peux assurer qu'ils auront une fin douloureuse, mais rapide Laughing


Saint Martin a dit oui au référendum en 2003 et il n'y a encore rien de concret sur le soit disant plus de pouvoir à la collectivité locale........ Confused
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mimi250
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Messages: 33

MessagePosté le: Ven 20 Oct 2006 09:52    Sujet du message: Répondre en citant

Martin.R.Delany a écrit:
mimi250 a écrit:
je voulais réagir à ce que j'ai lu plus haut: "REPOSER LA QUESTION D'UN NECESSAIRE POUVOIR LOCAL "

J'ai presque envie de dire que cette opportunité nous A BEL ET BIEN été donnée (et cela par un gouvernement de droite, il est important de le souligner), pour la première fois de notre histoire, par un référendum, celui du 7 décembre 2003.

Nous devions décider si nous voulions sortir du droit commun, et donc adapter les lois françaises à nos spécifités (une évolution institutionnelle en fait), et obtenir un peu plus de pouvoir et d'autonomie, ou rester à 100% français envers et contre tout.

Et il se trouve que lors de ce fameux vote qui aurait du être un vote historique, 73% des guadeloupéens et 51% des martiniquais se sont précipités dans les urnes pour y placer un superbe "NON" , et cela sous les prétextes les plus fallacieux et les plus honteux (peur de la perte du RMI, des allocations familiales..) Autrement dit, des gens qui, lors de toute élection importante, sont sur les plages, se sont rués sur les urnes et, aidés en cela par des politiciens véreux qui n'avaient d'autre ambitions que de remporter des élections, ont dit NON à un pouvoir local.

Je suis prête à parier que ca a été le cas aussi pour beaucoup de gens de ce forum. Outre les habitants des DOM, les faits ont montré que beaucoup d'antillais vivants en métropole, complètement inconscients des enjeux, ou probablement très mal informés, se sont rués sur les urnes pour voter "NON".

Alors pour revenir à cet éternel débat sur l'expropriation programmée des antillais, c'est une chose qui est certaine. Je le vois tous les jours, moi qui suis retournée vivre en Guadeloupe, il y a deux ans. Nous perdons chaque jour, un peu des quelques miettes du pouvoir qui nous restait. La question de la gestion de l'aéroport et des batailles qui s'annoncent, la suppression des 40% qui va entraîner une paupérisation définitive des peuples domiens, l'immigration de masse, légale ou non, l'implantation métropolitaine de plus en plus forte, tout ça nous l'avons voulu , nous avons dit NON, maintenant supportons.... Nous avons ouvert nos îles à toutes les convoitises, car comment respecter des peuples qui refusent la moindre parcelle de pouvoir pour eux-mêmes (quand même, je crois qu'on doit être les premiers colonisés sur cette planète à avoir osé refuser une parcelle d'autonomie)?

Après, c'est facile de grincer des dents et de pleurnicher contre les "leucos" qui envahissent nos îles. Ne sont-ils pas français,comme nous? N'ont-ils pas ce droit? puisqu'on a voté pour le système, tel qu'il est!

Bon, à ceux qui geignent, je peux assurer qu'ils auront une fin douloureuse, mais rapide Laughing


Htp,

il me semble que tu ne n'a pas lu les débats de l'époque! Certes, ils voulaient donner l'autonomie mais dit moi a quoi cela sert si on te donne que les "couts" et non les "benefices".
En effet, la soit disante autonomie consistait a demander aux collectivités locales de tout payer et de ne plus attendre une participation de l'etat dans le budget ou projet. Cependant, les dites collectivités locales n'avaient aucun nouveau pouvoir, rien de plus que la décentralisation des années 80. C'était avant tout une "autonomie" budgétaire!

Bref, la constitution européenne était également plus de "pouvoir" aux membres de la communauté européenne: on nous promettait meme la merde en cas de vote du "non"... l'Europe n'a pas bougé d'un iota (ni en mieu ni en pire).


Tu confonds tout,

Le transfert des compétences, et la diminution de la participation de l'état dans la gestion des collectivités locales sont régis par l'acte 2 de la loi de décentralisation, qui s'applique à toutes les régions de France. Certaines sont plus riches que d'autres et arrivent à supporter les coûts .Mais on est loin du référendum de 2003,là

En effet, si tu as bien lu ces fameux articles 73 et 74 du projet de loi (le 74 s'appliquait à Saint Barth et à Saint Martin), ils stipulaient, que outre la création d'une Assemblée Unique (donc la fusion de l'éxécutif unique dans une union collective), nous aurions eu la possibilité de sortir du droit commun et de demander soit des dérogations, soit une révision des lois qui ne seraient pas adaptées à nos spécificités (et elles sont nombreuses, il suffit de voir dans nos îles le nombre de syndicats , de patrons, de salariés réclamant sans cesse des dérogations pour tout...).

Ce n'était donc même pas une forme d'autonomie, moins que cela, mais c'était déjà un premier pas, que nous aurions du faire. Le référendum portait principalement sur ces deux facteurs: Assemblée Unique, Droit commun. Le reste n'était que divagations d'hommes politiques ambitieux qui n'avaient d'autre souci que de se demander qui allait diriger cette fameuse Assemblée .

Quand à celui ou à celle qui m'a répondu qu''on a rien vu à Saint Martin, il y a de nettes améliorations enregistrées particulièrement à Saint Barth. A Saint-Martin, le déséquilibre budgétaire est important donc le processus est forcément plus lent, mais elle ne dépend déjà plus de la Guadeloupe pour beaucoup de facteurs (mis à part les lycées, les collèges..) elle aura bientôt ses propres députés, et elle aura aussi un droit de regard sur les étrangers qui foulent son sol. Mais il ne s'agit pas d'une baguette magique, ce n'était pas l'indépendance (comme on a entendu des gens le crier bêtement à l'époque du référendum), ce n'était pas l'autonomie, seulement une parcelle de pouvoir nous permettant de nous dégager un peu du droit commun français.

Quand à la question européenne,je ne vois pas comment on pourrait en ressentir les effets puisque le traité n'a pas été ratifié par tous les Etats membres de l'Unions Européenne, et particulièrement par la France qui a voté non au référendum de 2005. C'est seulement après ratification de l'ensemble des Etats membres que le traité pourra entrer en vigueur. Et de toute facon, même si tous les Etats membres avaient signé ce traité, les baguettes magiques ca n'existe que dans les contes de fées. Une simple directive européenne peut quelquefois nécessiter une dizaine d'années avant d'être totalement transposée et appliquée dans la législation nationale, alors à plus forte raison les principes d'une constitution européenne dont le contenu est encore largement contesté.
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Chabine
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MessagePosté le: Ven 10 Nov 2006 02:17    Sujet du message: Répondre en citant

Vidéo à voir absolumment :

Débat avec la presse sur KMT (Kanal Martinique Tv) le 7 mai 2006, sur le thème du Génocide par Substitution

http://madjoumbev2.free.fr/video/kmt_ind.html
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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MessagePosté le: Ven 10 Nov 2006 05:05    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Vidéo à voir absolumment :

Débat avec la presse sur KMT (Kanal Martinique Tv) le 7 mai 2006, sur le thème du Génocide par Substitution

http://madjoumbev2.free.fr/video/kmt_ind.html


j'ai bien lu 'chabine' ? ou est le smiley qui frotte les yeux??? Embarassed Wink
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