Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

CONTRE LA "DENEGRIFICATION" DE LA MAURITANIE

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Diarra
Grioonaute


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 33

MessagePosté le: Mar 29 Nov 2005 14:39    Sujet du message: CONTRE LA "DENEGRIFICATION" DE LA MAURITANIE Répondre en citant

Mauritanie : création d’un mouvement de libération

Comment briser le mythe de la domination fondée sur la couleur de la peau en Mauritanie ? Le coup d’Etat militaire du 3 août 2005 n’a pas vocation à instaurer une égalité de tous en droit sans discrimination raciale. C’est l’analyse d’un front de libération qui s’engage à changer la tendance en Mauritanie. La déclaration de son porte-parole.


Du 28 Novembre 1960 au 10 juillet 1978, le régime de feu Moctar Ould Daddah porté par une volonté de main mise ethnique a fait de la Mauritanie le pays des Maures blancs. A l’appui de cette politique, une notion raciste et fallacieuse de majorité ethnique qui a permis à ce régime d’octroyer à l’élite de cette composante les deux tiers des postes de l’Etat.

Par ce moyen, feu Moctar Ould Daddah a façonné un visage exclusivement arabe du pays, en créant les bases de la domination durable de la composante Maure et en trompant la communauté internationale sur le thème de la Mauritanie pays pont entre le monde arabe et le monde africain.

De juillet 1978 à décembre 1984, les militaires renversent le régime de feu Moctar Ould Daddah et mènent une politique de la même veine, à noter cependant une exception, le gouvernement du colonel Mohamed Kkouna Ould Haidalla à travers la création de l’institut des langues nationales tente une politique d’équilibre qui prend fin le 12 décembre 1984.

De décembre 1984 à nos jours, un homme, le colonel Maouya Ould Sid’Ahmed Taya et ses proches, dont le colonel Ely Ould Mohamed Vall, Directeur de la sûreté nationale, aidés par des groupes extrémistes arabes qui s’appuient sur des structures militaires et l’ignorance des populations, mettent en œuvre une politique d’arabisation forcée des populations avec le soutien idéologique et logistique de l’Irakien Saddam Hussein.

Arabisation de l’école, de l’administration, des dénominations des structures des collectivités locales, des moyens de communications, de la diplomatie, de l’armée, cette politique sonne le glas des autres composantes de la communauté nationale, le choix est clair «ou vous êtes des arabes ou vous n’êtes pas des Mauritaniens», le crime culturel prend sa forme doté de moyens importants, ceux de l’Etat au service d’une vision de remodelage radical de la nation, une logique implacable de domination et d’exclusion entamée dés 1960 par le régime de feu Moctar Ould Daddah.

Le colonel président Ould Taya et son Directeur de la sûreté nationale Ely Ould Mohamed Vall poussent jusqu’à son paroxysme cette logique, 1987, un complot est déjoué, pas un coup de feu, pas un petit début d’exécution, mais l’idéologie en marche ne peut tolérer que des Négros mauritaniens, des sous-hommes, se posent la question d’une prise de pouvoir, pour punir cette intention de sortir le pays de la dérive ethnique, on exécute trois jeunes officiers.

Et plus tard pour prévenir d’autres intentions de révoltes ou de remises en cause de la domination des Maures, on purge l’armée, pire dit-on dans certains milieux militaires proches de Ould Taya et de Ely Ould Mohamed Vall «il faut les détruire, il faut purifier le pays des Vrekhs, des impies noirs».

En 1990 et 1991, on invente des complots, on arrête par centaines des officiers, des sous-officiers, des soldats, des jeunes à la fleur de l’age et on les tue dans le secret des geôles, à Inal, à Jreida, à Azlatt, à Akjoujt, à Zouératt, et ailleurs. Et pour immortaliser la date de l’indépendance du pays le 28 novembre 1991, on pend à Inal 28 jeunes pris au hasard, et les criminels qui observent les corps pendus des soldats noirs saluent par des applaudissements le succès éclatant de cette opération de «dé négrification de la Mauritanie».

Et on torture, et on tue dans les geôles et les casernes sans relâche, sans égard pour l’homme, le frère et le compagnon d’armes, de 1990 à 1991, des jeunes hommes ont été attachés par les pieds entre deux voitures, deux voitures qui entameront une course folle, des corps d’hommes déchiquetés, donnant à la barbarie le visage de l’homme, des hommes ont été égorgés à Inal, d’autres enterrés vivants.

De dignités et d’amour deux frères d’un même lait maternel seront tués le même jour à une intervalle de quelques minutes, il dira à son frère appelé par le bourreau, «laisse moi répondre à l’appel, ils me tueront le premier» les yeux pris par les larmes du désespoir, l’un et l’autre, une mère à jamais pleure ses enfants, tués parce qu’ils sont noirs.

De 1990 à 1991, on a fait passer des voitures sur des corps d’hommes jeunes, on entendait de loin le craquement des os, le jaillissement horrible du sang, les cris étouffés par la mort qui passe dans le geste sanglant d’un frère d’arme. Et encore des crimes, des jeunes hommes ont été castrés pour limiter la prolifération des noirs, des crimes sans que personne ne s’en émeut, et ça avec la complicité silencieuse de certains Etats quai préféreront leurs intérêts d’Etats ou privés à la dénonciation des crimes contre l’humanité commis sous leurs yeux.

Et des déportations massives de populations, de 1989 à 1991, et aujourd’hui en l’an 2005, plus de dix sept ans, des femmes, des hommes, des enfants vivent dans des camps de fortune, des camps balayés par le vent sec du Sahel, abandonnés, des familles séparées, des femmes violées par leurs concitoyens soldats, plus cent mille personnes jetées comme des parias le long de la vallée du fleuve Sénégal, et encore pour les auteurs de ces crimes, «un acte de dé négrification salutaire pour la Mauritanie».

Le 3 août 2005, les protagonistes de ce système raciste, esclavagiste et criminel ont renversé leur chef, conscients que le pouvoir de Ould Taya était maintenant porteur de danger pour leurs vies, leurs sécurités et leurs privilèges, conscients que les divisions au sein de la communauté des Maures blancs ont atteint un point de non retour avec le coup d’état héroïque et salvateur de juin 2003, conscients enfin que le pays à tout moment peut exploser mettant à nu les vérités cachées, les crimes d’Etat et leurs auteurs.

Le jugement en France du capitaine tortionnaire Ely Ould Dah, leur ami et leur protégé sonne le glas de l’impunité, les crimes commis dans le silence macabre des camps, les déportations massives et les mensonges qui les portent sont mises à nu lors du procès des héros de juin 2003, et enfin la domination des Maures qui n’est en fait qu’un alibi pour que quelques élites profitent à souhait, alors que la majorité de cette composante nationale croule sous le poids de la pauvreté et de l’ignorance.

Le coup d’état du 03 août 2005, ne change pas la donne, le processus en cours à Nouakchott n’a pas vocation à changer le visage de la Mauritanie, mais à instituer des formes plus acceptables par la communauté internationale et qui permettent la perpétuation de la domination et de l’exclusion ; Notons que des criminels et des tortionnaires sont membres du Comité Militaire pour la justice et la Démocratie, CMJD, que son Président a été le Directeur de la sûreté nationale pendant 21 ans, et qu’a ce titre, il a une responsabilité active, politique, et morale dans les crimes, les déportations et les exclusions commises sous le régime du colonel Ould Taya.

Soyons aussi clair, l’amnistie générale décrétée par le CMJD en août 2005, a essentiellement pour vocation de réconcilier la communauté Maure et d’affermir le système en place, l’exclusion des autres composantes, notamment les Haratines, les Négro-mauritaniens et une partie importante de la communauté Maure est inscrite dans le processus en cours.

Le discours de Ely Ould Mohamed Vall, le Président du CMJD pour les autres, «les sous-hommes», consiste à parler de pardon et d’oubli au nom d’une Nation qui n’existe que sur une carte, le pardon extraordinaire des coupables pour les victimes, ce pardon sonne comme une seconde mort.

Nous avons donc fait un choix, celui du refus et du combat pour notre dignité d’hommes, celui de l’égalité, de la liberté et pour une démocratie réelle qui prend en compte son environnement immédiat et non une démocratie de principes formels derrière lesquels on bâillonne et on tue un peuple.

La démocratie, comme hier la dictature militaro-politique, n’est qu’un cadre de gestion de l’Etat, les richesses exceptionnelles accumulées par les tenants du système et le contrôle qu’ils opèrent sur les institutions, permettent dans un pays ou plus de 95 % de la population est pauvre et analphabète de consolider un pouvoir.

Dans le schéma actuel, l’évidence est que le prochain Président de la Mauritanie sera encore et nous l’affirmons sans racisme, ni ostracisme, un Maure blanc, on achète les votes et sous le prétexte moral de démocratie et d’élections, on occupe la totalité de l’espace du pouvoir, un totalitarisme inacceptable.

Nous ne pouvons donc reconnaître le processus transition en cours, ni le référendum, ni les élections, le CMJD n’est que la perpétuation masquée du régime raciste, esclavagiste et criminel de Ould Taya. Nous entendons nous inscrire sur un chemin de vérité et de réconciliation nationale durable, un chemin qui reconnaît à chaque Mauritanien des droits et des obligations, qui garantisse aux communautés et aux citoyens leur pleine humanité dans l’égalité et la liberté.

La justice est le fondement de la réconciliation des peuples, le pardon que seul les victimes pourront accorder n’est acceptable qu’après la vérité, les criminels et les tortionnaires seront donc arrêtés et jugés.

L’esclavage sera bannie par la constitution, les lois et les règlements, les coupables seront fortement sanctionnés, une Agence de Promotion Economique et Sociale dotée de moyens conséquents sera mise en place pour lutter durablement et efficacement contre ce crime.

La structuration de l’Etat Mauritanien se fera autour des principes d’égalité, de liberté et de réconciliation nationale, elle prendra en compte la diversité des cultures et des langues, des garanties constitutionnelles seront inscrites dans la loi fondamentale, aucune composante de la Nation ne pourra s’accaparer du pouvoir, un Comité de l’Egalité et de l’Ethique sera institué pour s’assurer qu’aucun président, aucun gouvernement, ou démembrement de l’Etat ne violeront ces principes fondateurs de la Nation.

Les libertés fondamentales des citoyens seront érigées en principes fondateurs de la Nation, la justice sera totalement réformée, cette reforme se fera sur des bases claires respectueuses des principes fondateurs de notre Nation, l’égalité des communautés et des citoyens.

Dans un Etat traumatisé et déchiré, la démocratie ne peut être qu’un cadre formel pour permettre aux élites de prendre pacifiquement le pouvoir d’Etat, elle doit servir les intérêts supérieurs de la Nation, son unité, sa souveraineté et son développement, il appartient aux citoyens, à tous les citoyens et non à des commissions interministérielles, d’en définir le cadre, les dispositions, et les limites.

Le pillage des ressources de la Nation par une élite avide de biens, une élite amorale et anti nationale est inacceptable, ne pas faire un audit des comptes de la Nation, ne pas faire un contrôle de la gestion des entreprises de la Nation, ne pas faire l’audit des grandes administrations sous le prétexte fallacieux d’unité nationale, c’est reconnaître sa pleine responsabilité.

Ce refus est la preuve que des membres éminents du CMJD et du gouvernement, dont le président et le chef du gouvernement sont impliqués dans le pillage des ressources de la nation, et qu’en définitive le coup d’état du 3 août 2005 n’avait pour vocation que de sauver des intérêts privés et non de réconcilier les Mauritaniens.

Et à ce compte, on peut libérer les uns au bout de quelques mois de prison et affirmer que les autres, ceux que l’on a tué, ceux que l’on a déporté, ceux que l’on a réduit en esclavage et qui croulent encore sous le joug de la domination de leurs maîtres, «les sous-hommes», ces Haratines qui attendent depuis plus d’un siècle une justice, ces Négros mauritaniens déportés et qui attendent une justice depuis plus de vingt ans, ces soldats détruits dans leur âme de citoyen par la main d’un ami et d’un frère d’arme, des amis et des frères qu’une idéologie fictive a emportée dans un égarement criminel, ces hommes pour Ely Ould Mohamed Vall peuvent attendre encore que passe le temps, que trépasse la vie. Et pourtant, ils ne sont ni sur Jupiter ou sur mars mais le long terrible de la vallée du fleuve Sénégal.

Alors, ce jour 28 novembre 2005, qui marque le quarante cinquième anniversaire de l’accession de la Mauritanie à l’indépendance, devant notre nation, l’Afrique et la communauté internationale, après des souffrances, des humiliations, des morts, et un exil sans espoir, conscients qu’un Peuple ne se libère que par la lutte, conscients que l’élite Maure esclavagiste, obscurantiste et raciste ne cédera pas un iota sur ses positions de domination, tout en proclamant notre solidarité avec les hommes et les femmes de toutes les communautés qui depuis tant d’années se battent pour l’égalité, la liberté, et la démocratie, nous faisons le serment de donner nos vies pour y mettre fin.

Nous, citoyens, hommes libres, officiers, sous-officiers, soldats, avons décidé de prendre nos responsabilités devant l’Histoire en créant un cadre de combat, notre objectif principal est de mettre fin par tous moyens à ce système esclavagiste, raciste, criminel et diabolique, ce système de négation des droits humains, qui se perpétue à travers le CMJD. Le temps du silence et de la soumission est terminé.

Ce jour 28 novembre 2005, nous créons le Front pour les Libertés, l’Egalité, et la Démocratie en Mauritanie, le F.L.E.D.M.

Nous entendons instituer au bénéfice de toutes les communautés et tous les citoyens une politique de refondation de l’Etat et de réconciliation nationale autour des principes fondateurs d’Egalité, de Justice, de Liberté, et de Démocratie.

Le FLEDM clame son refus d’un Etat ethnique, tribal, ou depuis l’indépendance les mêmes sont Présidents, Premiers Ministres, Ministres, responsables des grands corps de l’Etat, des grandes administrations, de la diplomatie, des moyens de communication et de l’armée, s’accaparent les ressources de la Nation et se préparent à s’accaparer de la manne pétrolière, alors que la majorité écrasante de notre peuple croule dans la misère Nation et se préparent à s’accaparer de la manne pétrolière, alors que la majorité écrasante de notre peuple croule dans la misère.

Nous lançons un appel à tous les Mauritaniens et aux hommes libres sans distinction de race ou idéologies pour soutenir par tous les moyens à leurs dispositions ce combat pour l’Egalité et la Liberté, une Mauritanie ou les communautés et citoyens sont réconciliées de façon durable est le gage de la paix et du développement socio-économique.

Pour le FLEDM. Le secrétaire à la communication Le porte-parole.

29 novembre 2005 (NDLR).

Le journal "Le Républicain" de Bamako
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Mer 30 Nov 2005 19:21    Sujet du message: Répondre en citant

Poru lutter contre cette pratique qui ne me surprant pas du tout, il faut rendre publique ce phénomène en mauritanie, c'est il ya des ressemblance avecce qui se passe au soudan , malheureusement!

Je ne sais pas quelle est le meilleur moyen, il faut rendre public ce genre d'affaire aupres des autres pays et des organisations comme amnestie international, mais je serai naïf de croire que les dirigeants africains ne soients pas déjà au courant, seulement ont ils envie d'agir!??? cette question vaut auyssi pour les populations noires en général!

Essayez d'interesser le plus de monde possible
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Diarra
Grioonaute


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 33

MessagePosté le: Mer 30 Nov 2005 23:45    Sujet du message: Répondre en citant

GrandKrao a écrit:
Poru lutter contre cette pratique qui ne me surprant pas du tout, il faut rendre publique ce phénomène en mauritanie, c'est il ya des ressemblance avecce qui se passe au soudan , malheureusement!

Je ne sais pas quelle est le meilleur moyen, il faut rendre public ce genre d'affaire aupres des autres pays et des organisations comme amnestie international, mais je serai naïf de croire que les dirigeants africains ne soients pas déjà au courant, seulement ont ils envie d'agir!??? cette question vaut auyssi pour les populations noires en général!

Essayez d'interesser le plus de monde possible


La lutte pour la survie impose un certain silence chez les africains au sud du sahara. Ce silence est d'une façon aussi la mesure de la permissivité de nos dirigeants nègres. Il y a beacoup de pratiques illicites exercées sur les africains qui auraient pu etre caduques si les nôtres protestaient d'une seule voix dans des forums appropriés. Le chemin de la libération du Nègre est long.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
LeHâbleur
Grioonaute


Inscrit le: 08 Nov 2005
Messages: 3
Localisation: USA

MessagePosté le: Sam 24 Déc 2005 15:25    Sujet du message: Répondre en citant

Le chemin sera long. Tout n'est pas de pouvoir denoncer les crimes et les injustices. L'Afrique du Sud se serait debarrassé de l'Apartheid avant 1990, on aurait cessé plus tot de soutenir Savimbi en Angola, HassanII au Maroc, Eyadema au Togo, Biya au Cameroun, Deby au Tchad, etc. On aurait mieux aidé les Africains-amercains ilot de provreté dans un ocean de richesses indecentes, on aurait ete plus solidaire de la cause palestinienne, de la cause Saharoui, etc. La compassion, la justesse des positions et d'analyses ne suffisent pas pour mobiliser autour d'une cause. Ce ne sont pas non plus des dirigeants predateurs et garants des grands interets internationaux, criminels dans leur propre nation qui manifesteraient du zele dans la defense des citoyens decimés dans les Etats dirigés par les membres de leur Syndicat...
Ould Vall est le pur produit du systeme exclavagiste mauritanien. Il n'apportera que des reformes dans le systeme. D'ailleurs, comment prendrait-il en compte les revendications des negro-mauritaniens puisque ceux-ci ne disposent d'aucune organisation veritablement representative du peuple Negro-mauritanien et des autres communautés spoliées et marginalisées. Les democrates et nationalistes mauritaniens sont tres divisés pour ce vaste territoire de 2 millions 500,000 habitants. L'opposition illegale prefere animer le debat en Europe ou au Senegal. Elle n'a pas d'emprise sur les Mauritaniens au Pays. Elle souffre aussi de sa reputation d'etre essentiellement Peule/Poular. Les Soninke, immigrants, à tort considerés comme peuple apolitique, ne s'y reconnaissent pas. Beaucoup d'intellectuels Mauritaniens se mefient de l'opposition illegale Mauritanienne. Peut-etre à tort. Mais cela est symptomatique d'une faiblesse: son non ancrage dans les populations pour lesquelles elle pretend lutter. Les Haratines, veritable armée electorale est a la merci des maitres et anciens maitres. Messoud n'est pas arrivé à la mobiliser. Ould Dada, le frere, a pris une partie. Mais c'est le parti de l'ancien president qui se taille la part belle. Les Haratines vivent du petit elevage et des restournes des gros elevage qu'ils font pour les grands proprietaires blancs. Ils vivent de l'agriculture sur les terres appartenant tres souvent aux prorietaires blancs. Ils vivent du travail domestique chez les bourgeois, petits bourgeois et esclavagistes blancs de Nouakchott, Nouadhibou, Atar, Kiffa, Aleg, Tidjikja, et meme Boutlimitt, Rosso, Selibaby, Boghe, etc. La culture, l'histoire et l'economique les rapprochent plus du Maure que du Negro-Mauritanien. D'ailleurs, celui-ci, ne se considere pas moins superieur que le Maure vis a vis des Haratins.
Pour creer un veritable pole de lutte democratique en Mauritanie, une jonction entre les Haratines, les negro-mauritaniens conscients et les Maures progressistes est indispensable. La bourgeoisie au pouvoir est suffisamment forte et dispose des relations solides et variées dans le monde pour accepter de se faire liquider à si bon compte. La Mauritanie est aujourd'hui une plaque tournante de la mafia internationale qui blanchit l'argent par la "peche", "l'import", le tourisme, etc.
_________________
Restons cool!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Déc 2005 16:02    Sujet du message: Répondre en citant

Si j' en crois quelques amis Mauritaniens il y 1/3 de Noirs, 1/3 de Maures blancs , 1/3 Haratines (NOIRS aussi mais qui se perçoivent comme Arabes ) .

la division des Noirs en mauritanie( 2/3 la poplulation )permet à une minorité de Maures de dominer le pays .La pratique de l' esclavage se poursuit tranquillement au vu et au su de tout le monde .Faut-il le rappeler la division de la société en esclaves et hommes libres est encore aujourd' hui pertinente chez les HAL PUlar et les Soninke d' où l' inconfort des mouvements de libération .
La pratique de l 'esclavage est encore justifiée par certains docteurs musulmans voir le livre d" L'esclavage en Islâm : Entre les traditions arabes et les principes de l'Islâm "
de Muhammad Diakho
_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
LeHâbleur
Grioonaute


Inscrit le: 08 Nov 2005
Messages: 3
Localisation: USA

MessagePosté le: Sam 24 Déc 2005 18:34    Sujet du message: Répondre en citant

Le recensement de la population, comme souvent dans certains pays, a un enjeu politique certain en Mauritanie. Il est par consequent difficile de se baser sur le RGPH officiel pour determiner la proportion des nationalités en Mauritanie. Il est hasardeux de tirer les conclusions à parir de l'observation empirique pour dresser la structure de la population.
L'existance de l'esclavage en Mauritanie n'est pas aussi visible que le laisse croire certaines declarations simplistes des organisations de droit de l'homme. Les esclaves ou les affranchis revendiquent souvent l'appartenance à la famille du Maitre au point d'y passer comme des membres de la famille à part entiere. Ils ont dans toutes les cermonies. Organisent les fetes et constituent la domesticité de Maitre. On lui fait du the dans une atmosphere conviviale et fraternelle pour un etranger. On lui prete une petite nounou pour s'occuper de ses rejetons. On garde ses troupeaux sans salaires, mais on preleve frauduleusement ou de commun accord quelques tetes de betail de temps en temps...Dans le monde rural, le Maitre peut se donner quelques parties avec les jeunes plantureuses Haratines, etc. Les choses ne se passent pas comme ça chez les Peuls ou les Soninké. Elles n'en sont pas moins degradantes quand on sait que chez les Soninké meme les cimetieres des Esclaves sont situés hors de ceux des Maitres. Comment creer une dynamique entre les citoyens progressistes de toutes les ethnies pour liquider la domination de bourgeoisie archaique qui s'accapare de toutes les richesses: la peche, le fer, les amenagments hydrau-agricoles, les compagnies nationales ou d'Etat, bientot le petrole, etc. Il faut un discours et des attitudes qui tranchent d'avec l'arrogance identitaire actuelle dans les mouvements politiques. Les mouvements legaux ont la chance de se faire connaitre par des multiples canaux. Les mouvement clandestins manifestent difficilement leur existence pour des raisons evidentes. Ils ne sont donc pas vraiment connus. Les prejugés leur sont defavorables hors de leur ethnies, ou supposee telles. Des guerres de leadership, alors qu'on est au stade de gropuscule, entravent le rassemblement sans lequel le lutte pour la justice est compromise. La declaration politique, au debut de ce topic, consacre la naissance d'une enieme organisation politique armee ou non. Les leaders nationalistes et democrates mauritaniens ont interet à s'unir; sinon le meme parti unique regnera avec un plus de legitmité à la fin d'une transition dont tout le connait la nature mais qui ne constitue pas moins un pas qualitatif dans les conquetes des droits de citoyens.
_________________
Restons cool!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
youngsoldier
Bon posteur


Inscrit le: 07 Juil 2005
Messages: 595

MessagePosté le: Sam 24 Déc 2005 19:28    Sujet du message: Répondre en citant

Ah franchement on ne sait pas dans quelle sorte de boue se trouve l'Afrique....Tous ces problèmes sont à imputer non seulement au dirigeants en place(cela va de soi) mais aussi aux pays frontaliers qui n'ont rien fait pour empêcher les hécatombes dont le premier post de ce sujet nous a donnés l'idée!

GrandKrao a dit que pour lutter contre le problème du racisme en Mauritanie il fallait le rendre publique...je pense personnellement que les individus qui souffrent de ce racisme savent qu'ils souffrent; Il y a chez tout être humain une conscience de l'injustice(ça me rappelle un témoignage d'un joueur de basket Noir Américain qui disait:"Très tôt j'ai su que mes parents étaient pauvres") mais seulement j'ai l'impression que dans le cas présent on laisse faire,on évoque la fatalité et il faut aussi dire que les dirigeants bourreaux y sont pour quelque chose par leurs méthodes violentes.

L'Afrique doit franchement s'unir contre les injustices,nous serons tous satisfaits le jour où QUAND quelqu'un touchera à UN AFRICAIN il touchera à TOUTE L'AFRIQUE,liguons-nous,créons des associations,collectons des fonds,bref soyons utiles pour dans un premier temps le bien être de l'Afrique et après la fin des injustices quelles qu'elles soient(mais bon ça C'est une autre histoire...).

Cependant comme l'a dit LeHâbleur le chemin sera long....et semé d'embûches aussi!!!! Regardez l'Afrique centrale,Zaïre(aujourd'hui Congo Démocratique), Congo Brazzaville, Gabon, Rca, depuis quand leurs habitants se plaignent-t'ils des injustices de leurs gouvernements(même si'l ne s'agit pas du même problème)?Il faut franchement que les Africains commencent à travailler aujourd'hui s'ils veulent que les lendemains soient meilleurs.
_________________
youngsoldier's back
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GUIDILOU
Bon posteur


Inscrit le: 11 Sep 2005
Messages: 730

MessagePosté le: Sam 24 Déc 2005 20:15    Sujet du message: Répondre en citant

Source http://www.monde-diplomatique.fr/1998/11/DADDAH/11266


novembre 1998


LA LONGUE MARCHE DES HARATINES

Mauritanie, les héritiers de l’esclavage



RÉGULIÈREMENT évoquée dans la presse internationale, la question de l’esclavage en Mauritanie émeut et choque. On oublie souvent que l’ensemble des communautés ethniques du pays ont traditionnellement entretenu en leur sein des systèmes de production de type esclavagiste. L’image - couramment retenue en Occident - de « Blancs » asservissant cruellement de pauvres « Noirs » y perd de sa netteté...


Par Amel Daddah
Docteur en sociologie, journaliste.


Pourquoi maîtres et esclaves soninkés ne peuvent-ils toujours pas reposer dans le même cimetière ? Pourquoi les esclaves halpularens bénéficient-ils d’un accès si réduit à la terre, principale source d’émancipation économique au sein de cette communauté ? Pourquoi dans l’une ou l’autre de ces deux ethnies, principales composantes de la minorité afro-mauritanienne, serait-il encore aujourd’hui jugé scandaleux, indécent, qu’un homme d’origine servile prétende épouser une femme n’appartenant pas à sa caste ?

La véritable spécificité de l’ordre arabo-berbère ou maure en Mauritanie relève non pas des pratiques esclavagistes qui y ont été de mise - ou qui le sont encore, pour certaines (1) -, mais du degré dans l’échelle d’une pratique générale (2), comme on le constate à propos de la communauté haratine, vaste population des esclaves maures « libérés » et de leur descendance.

Ni le communiqué officiel du Comité militaire de salut national abolissant pour la troisième fois, en 1980, l’esclavage en Mauritanie (3), ni l’accès depuis 1984 d’acteurs de souche haratine à des postes gouvernementaux n’ont modifié en profondeur le sort de cette communauté, qui constitue plus de la moitié de la population mauritanienne de souche maure - soit 30 % à 35 % au moins de la population nationale totale.

En milieu rural comme dans les grands centres urbains du pays (où, du fait de la sécheresse, les haratines se sont massivement joints, au cours des deux dernières décennies, au flux de l’exode rural), ce groupe constitue un segment de la société traditionnelle - une caste, dans le système de stratification maure - dont la situation s’apparente à celle d’une classe sociale située au bas de l’échelle socio-économique moderne : du système traditionnel au système moderne, les citoyens haratines sont restés pauvres parmi les pauvres.

L’esprit de la réforme foncière de 1983 - potentiellement une formidable mesure d’appoint à l’émancipation haratine - a souffert du poids des réseaux du clientélisme d’Etat, dominés par les notabilités tribales et, plus récemment, par des lobbies d’affaires. Dans la basse et moyenne vallée du fleuve Sénégal en particulier, le développement de l’agriculture irriguée s’est traduit par la croissance d’une riziculture opérée sur de moyennes et grandes exploitations, tenues par des hommes d’affaires maures venus des villes. Cette riziculture supplante peu à peu les petites unités de production traditionnelle (cultures pluviales et de décrue), cependant que les populations autochtones, endettées, perdues dans le dédale administratif des procédures d’attribution de concession ou de demande d’appui, se retrouvent souvent à occuper des postes d’ouvriers agricoles au service des nouveaux exploitants. Certes, cette faible sécurisation foncière des petits exploitants fragilise l’ensemble de la population rurale mauritanienne, sans distinction de caste ni d’ethnie. Mais les difficultés encore plus grandes de la communauté haratine, handicapée par un moindre accès à la scolarisation de base et le manque de ressources, doivent être prises en compte dans l’effort de planification et de gestion du développement. Dans la région du Gorgol, par exemple (4), les haratines n’ont d’autre choix que de s’en remettre aux notabilités traditionnelles, renforçant d’autant leur dépendance vis- à-vis de l’ancien maître et, plus généralement, vis-à-vis du segment tribal d’origine.

Réseaux d’allégeance
LES haratines poussés vers les villes sont devenus omniprésents dans le secteur informel, qui a connu une explosion à partir des années 80. Après avoir été dans un premier temps voués à servir de main-d’oeuvre non qualifiée ou de « personnel de maison », ils sont aujourd’hui devenus également très présents dans les petits métiers : bouchers, blanchisseurs, charretiers, chauffeurs de bus ou de taxis, vendeuses de légumes, etc. Mais les entrepreneurs haratines ayant réussi à se hausser à un certain niveau de chiffre d’affaires se comptent sur les doigts d’une main... A Nouakchott, la vaste majorité des membres de cette communauté restent concentrés dans la kebba (le bidonville, littéralement « dépotoir »). Et si la grande pauvreté n’est l’apanage exclusif d’aucun groupe dans ce pays, un haratine sera moins armé pour tenter de modifier cette situation.

Sous le régime du Parti du peuple mauritanien (PPM), le président Moktar Ould Daddah estimait justifiée la mise au placard « provisoire » du dossier de l’esclavage. Il aurait ainsi affirmé en 1978, trois mois avant son renversement par les militaires, à un dirigeant du Mouvement de libération et d’émancipation des haratines (plus connu sous le nom d’El Hor - l’Homme libre) : « Le problème de l’esclavage en Mauritanie peut être résolu de deux manières : soit par une révolution sanglante, ce dont le pays n’a pas les moyens, soit par une évolution lente de la société grâce au développement économique, et cela est en train de se réaliser. La preuve en est que les propriétaires d’esclaves, qui disaient "nos esclaves", depuis quelques années sont gênés et cherchent des périphrases pour s’exprimer. En tout état de cause, nous ne pouvons pas affronter les féodaux sur ce terrain à l’heure où le pays est en danger [référence à la guerre du Sahara], même si le problème nous préoccupe... (5) »
Dix-sept ans après avoir été promulgué, le texte de loi portant abolition de l’esclavage en Mauritanie n’a toujours pas été suivi d’un décret d’application. Une telle lenteur n’est pas sans relation avec l’importance de l’identité islamique, en tant qu’instrument de légitimation du pouvoir : remettre en question la légitimité de l’esclavage reviendrait, en quelque sorte, à porter atteinte aux préceptes de l’islam, religion officielle de l’Etat, partagée par l’ensemble des Mauritaniens. Cette tension est d’ailleurs fortement illustrée par la teneur même de la fameuse ordonnance de 1981, dont l’article le plus étoffé officialise le principe d’un dédommagement des maîtres, mais qui n’engage « (...) aucune mesure en faveur des affranchis pour en faire des Mauritaniens de première zone, c’est-à-dire des citoyens soumis aux mêmes obligations et jouissant des mêmes droits que tous les autres nationaux (6) ».

Au sein de l’opposition, on ne semble pas plus disposé à bousculer le statu quo : ses dirigeants se sont jusqu’ici gardés de mettre en avant, dans leur discours, le fait - évident, mais opposé à la tradition dans le pays - que l’islam déconseille fortement la mise en esclavage de musulmans.

La démocratisation du régime entamée depuis 1991 - ou ce qui en fait office - a renforcé, à travers des stratégies électoralistes, les réseaux d’allégeance d’ordre tribal, régional et ethnique. Sur le dossier de l’esclavage, la principale concession du pouvoir a été de propager auprès de l’opinion publique une théorie initialement lancée par le Comité national pour l’éradication des séquelles de l’esclavage en Mauritanie (Cnesem), dont le souci est d’effacer du langage (et des attentes, notamment en termes d’orientation des programmes publics) toute notion de particularisme à l’intérieur du pays (7). Il suffirait donc, pour faire des haratines des citoyens à part entière, de lutter contre la pauvreté « en général »... L’association SOS-Esclaves s’est efforcée au contraire de montrer le rôle joué par le carcan psychologique associé au statut servile : une pression insidieuse et forte, susceptible d’émousser chez l’esclave ou le descendant d’esclave (quelle que soit son ethnie !) sa détermination à agir sur son sort. Dans ce cas aussi cependant, on pêche par manque de clarté : l’amalgame reste total entre la vaste question haratine et les pratiques résiduelles de l’esclavage ; et quand il s’agit de les dénoncer, on s’en tient à quelques cas isolés régulièrement utilisés pour édifier les étrangers.

Aucune de ces associations n’a été officiellement reconnue par les pouvoirs publics, mais M. Mohamed Salem Ould Merzoug, principal porte-parole du Cnesem, est ministre de l’hydraulique et de l’énergie, cependant que M. Boubacar Ould Messoud, président de SOS-Esclaves, également membre de la communauté haratine, a été condamné au début de l’année 1998 à treize mois d’emprisonnement pour... appartenance à une association non reconnue ! L’accusé, dont la sentence a été confirmée le 24 mars 1998 par la cour d’appel, a cependant bénéficié le jour même d’une remise de peine, dans le contexte de la réunion à Paris du groupe consultatif de la Banque mondiale pour la Mauritanie, et du déplacement du président américain, M. William Clinton, à l’île de Gorée, au Sénégal, haut lieu historique de la traite des Noirs...

Ce recul « officiel » sur le dossier de l’esclavage - comme sur celui des minorités ethniques, tels les Négro-Mauritaniens - ne doit pas dissimuler que l’identité haratine est en pleine mutation. C’est dans la tente des esclaves, à travers les chants et les contes véhiculés par ces derniers, que « s’exprime avec le plus de force une violente critique à l’endroit des maîtres (8) ». Mais il s’agit d’abord d’ « une résistance à une perversion des rapports "normaux" maîtres- esclaves, à une exploitation exacerbée, et non à la condition même d’esclave (9) ».

Le sociologue Abdel Wedoud Ould Cheikh estime qu’il faut cependant « nuancer la misère morale - la misère physique constitue jusqu’à un certain point un lot commun "traditionnel" de la société maure, toutes classes confondues - des esclaves souvent liés à leurs maîtres (...) par des liens sentimentaux complexes et ambigus, relevant du "syndrome de l’Oncle Tom", un attachement au statut de servitude qui servira aisément, en ville, à proroger une dépendance d’origine statutaire et rurale sous forme de rapports clientélaires (10) ».

La grande sécheresse des années 70, bouleversant l’équilibre du système de production traditionnel, a commencé d’entamer une telle « intégration » du rapport maître-esclave, et le jeu électoraliste des élites politiques est en voie de faire le reste. En zone rurale, des formes plus radicales de distanciation des haratines sont apparues au cours des dix à quinze dernières années. La multiplication et la radicalisation des conflits fonciers y expriment une détermination plus forte des membres de cette communauté à faire entendre leur souci de justice.

Dans les villes de l’intérieur, et jusque dans les petits villages, coexistent des statuts et des rapports très variables entre haratines et « anciens » maîtres : rapports traditionnels de dépendance, rapports de salariat, ou autonomie de production. Mais l’élément nouveau vient surtout des grands centres urbains, où la dimension plus aiguë d’initiative personnelle a fortement accentué le processus de désolidarisation du lien tribal originel, ébranlant plus qu’ailleurs le carcan de la dépendance psychologique. Et comme le cycle annuel de la migration des haratines reste ponctué d’un retour au terroir, où ils fournissent la main-d’oeuvre durant la saison des cultures (hivernage), on peut supposer que s’y trouve régulièrement transplanté quelque chose de la « culture » haratine urbaine naissante.

L’expression politique d’un tel changement était déjà perceptible lors des élections municipales de 1990, notamment à travers l’aisance avec laquelle un fougueux Messaoud Ould Boulkheir, homme politique de souche haratine, parvenait à attirer des foules à Nouakchott, brisant, l’espace d’un meeting, les barrières tribales et régionales.

L’ensemble de la classe politique - qui aurait donc plus de flair qu’il n’y paraît - tient compte de ce nouveau rapport de forces, même si l’on peut fortement douter que la véritable émancipation puisse suivre les voies souvent tortueuses du milieu politicien. Car si l’Etat, dans sa dynamique de distribution de prébendes, accorde désormais « plein statut » aux quelques heureux représentants haratines, et si la question de la citoyenneté haratine figure officiellement parmi les grands axes de travail de l’opposition, on se garde bien de part et d’autre d’intervenir franchement sur le terrain.

C’est à peine si, en marge de cette logique attentiste et prudente, les responsables du parti d’opposition Action pour le changement (AC), formation atypique associant principalement des haratines et des Afro-Mauritaniens, expriment çà et là des velléités d’action politique plus radicale, en même temps que leurs hésitations traduisent la crainte (ô combien fondée) de voir leurs desseins diabolisés par leurs compétiteurs auprès de l’opinion publique maure dominante...

En attendant, la dynamique de paupérisation exacerbée de la population haratine se poursuit, et avec elle la possibilité de formes violentes de participation aux prochaines crises que traversera le pays (11). La communauté haratine, segment important de la majorité ethnique à laquelle il s’identifie culturellement, est sans doute a priori plus apte à émerger à l’avant-garde du processus d’émancipation que des minorités traumatisées par plusieurs années de répression violente et systématique, auxquelles la nation n’a toujours pas fait face.

Amel Daddah.

(1) Quand des parents se voient séparés de force de leurs enfants, quand ces derniers n’ont pas accès à leur héritage, ou quand le travail des uns et des autres n’est pas rémunéré par les maîtres-employeurs...

(2) En milieu maure, l’ingérence moins marquée de l’autorité coloniale, puis l’option d’y tolérer l’esclavage pour gagner l’appui des notabilités, auront assuré une plus longue autonomie du mode de vie traditionnel.

(3) L’esclavage a été aboli une première fois par l’administration coloniale au début du siècle, puis par l’Etat mauritanien indépendant en 1960 (affirmation de l’égalité des Mauritaniens devant la Constitution), et par un communiqué du Comité militaire de salut national (CMSN), le 5 juillet 1980 (confirmé par l’ordonnance no 81-234 du 9 novembre 1981).

(4) La Question foncière en Mauritanie. Terres et pouvoirs dans la région du Gorgol, L’Harmattan, Paris, 1994.

(5) Cité par Mohamed Lemine Ould Ahmed, « L’abolition de l’esclavage en Mauritanie », mémoire de maîtrise, université de Dakar, 1983, pp. 5-6.

(6) Mohamed Lemine Ould Ahmed, ibid, p. 7. Prudence et susceptibilité dans le camp du pouvoir ont été exacerbées, ces dernières années, par des campagnes de presse de l’extérieur, en particulier celles de journalistes et chercheurs afro-américains, en quête de sensationnalisme autant qu’empêtrés dans les repères de leur propre vécu historique... Voir, par exemple, Elinor Burkett, « God Created me to be a Slave », The New York Times, 12 octobre 1997 ; ou Ken Ringle, « Activists Say Slavery Exists in N. Africa », The Washington Post, 14 mars 1996, etc.

(7) Cette aversion pour la notion de particularisme est certainement compréhensible de la part de qui n’a toujours pas assumé le drame de 1989, ni les violentes purges ethniques de 1990-1991, et s’acharne depuis à ignorer le sort des réfugiés afro-mauritaniens.

(8) Aline Tauzin, « Le gigot et l’encrier. Maîtres et esclaves en Mauritanie à travers la littérature orale », Revue du monde musulman et de la Méditerranée, 51 (1), 1989, p. 76.

(9) Aline Tauzin, ibid., p. 87.

(10) Abdel Wedoud Ould Cheikh, « Nomadisme, islam et pouvoir dans la société maure précoloniale (XIe -XIXe siècles). Essai sur quelques aspects du tribalisme », thèse de doctorat, Paris-V, 1985, p. 453.

(11) Déjà, on a pu voir comment la question haratine se trouvait singulièrement compliquée par la présence de cet « autre culturel », le citoyen afro-mauritanien qui, en particulier dans la vallée du fleuve Sénégal, se pose en compétiteur économique direct. Qui a pu oublier les pogroms urbains d’avril 1989, où des haratines armés de massues se sont volontairement mis au service de meneurs maures pour « taper sur du Noir », constituant l’essentiel de la force de frappe au cours de ces journées de folie meurtrière ?





_________________
"Le savoir non digéré par la pensée est vain et la pensée non étayée par le savoir est dangereuse. "(Confucius)

"L' Homme est le remède de l'Homme " (proverbe Wolof)

" Tout ce que je sais c' est que je ne sais rien." (Socrate)
__
http://sequiperenlogicielsgratuits.blogspot.com
http://passionebooks.blogspot.com/
http://passionlangues.blogspot.com/
http://passiondotnet.blogspot.com/
http://www.grioo.com/blogs/DJIBRILCHIMEREDIAW/
http://fr-fr.facebook.com/people/Djibril-Chimere-Diaw/100001784791601
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé Visiter le site web de l'utilisateur
LeHâbleur
Grioonaute


Inscrit le: 08 Nov 2005
Messages: 3
Localisation: USA

MessagePosté le: Lun 26 Déc 2005 15:32    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Guilidu pour le texte de Amel Daddah.Il m'avait ete deja donné de lire ce texte qui a l'avantage d'etre clair, professionnel. Mais ce texte est truffé de non dits, des insinuations mal saines.
On met en parallele l'esclavage chez les Maures et les Haratines avec ce qui est devenu un probleme de castes chez les Poular, les Soniké.
On tente de mettre en lumiere l'effort des pouvoirs Maures dans l'eradication de l'esclavage Haratine. Alors que nulle part en Mauritanie, il n'y a eu dedommagement du Maitre condition legale (jusqu'en 2003) de liberation d'un esclave. Sur quelle base fait-t-on le decompte des esclaves liberés? Comment deduit-on le recul de la servitude quand le legislateur (attaché à une lecture de l'Islam) a fait droit aux Maitres de se faire dedommager avant de liberer un esclave quand jusqu'ici, officiellement, aucun maitre n'a perçu ses droits payables par l'Etat. Est-ce les esclaves qui se rachetaient eux-memes? Qui detient les statistiques de ceux qui se seraient rachetés? Si on interdit l'esclavage, ce qu'il existe. Or les Maures au pouvoir et leurs Haratines de service disent qu'il n'y'a pas esclavage en Mauritanie. Il y aurait vestige de l'esclavage et/ou pauvrete chez les Haratines. La solution, c'est la lutte contre la pauvreté. Or Amel ne dit pas que la lutte contre la pauvreté n'est jamais ete conduite au profit des Haratines ou meme des Soninkés, les apolitiques. Ce sont les memes qui distribuent et beneficient de l'aide. Les Haratines sont la couche la moins alphabetisée de Mauritanie. Pauvre, analphabete et psychologiquement conditionnée (la conscience de l'inferiorité est patente chez le Haratine), comment viendra la liberation chez les Haratines! Amel deterre le mouvement Haratine Al Khor pour distinguer ceux de ce mouvement qui se sont integrés(devenant ministre) et des fougueux qui ont pu, momentanement, mobiliser et qui rentrent en prison...Son texte ne fait aucun cas de l'interdiction systematique faite aux Haratines et à tous de parler esclavage, à plus forte raison de s'organiser pour combattre l'injustice faite aux Haratines et aux negro-africains. Le texte effleure, il ne fait qu'effleurer, le rapport de haine et de mepris créé et entretenu par le pouvoir et les classes dominantes pour liquider toute jonction entre les desherités Mauritaniens. On evoque le massacre des negro-africains par les Haratines pour entretenir et ligitimer la coupure entre ces 2 peuples. Messoud Boulkheir, le "fougueux", etait en passe de l'emporter aux elections. Son parti a ete interdit, un autre parti qu'il a créé a ete interdit, etc. Aux dernieres elections, il n'a pu se presenter que sous les couleurs des... Baassistes/Nassaristes. On savait tous les griefs que les negro-africains avaient contre ses gropuscules nationalistes arabes qui auraient supervisé le massacre des negro, partisans de l'epuration ethnique, partisan de la Mauritanie Arabe. Amel fait le parallele entre les Haratines et les esclaves poulars sans terre pour conclure que le probleme des terres est desormais non pas un probleme des Haratines et des esclaves Poulars, mais un probleme entre les detenteurs des capitaux et les couches pauperisées.
Tout ceci pour dire que le problemes des races en Mauritanie est un vrai probleme. La creation d'une nation mauritanienne, en mon humble avis, passe par un debat national autour de la question Haratine, par une investigation sur les Massacres des negro-africains. La reconciliation viendra quand ces comptes seront soldés. On passera alors à l'aspect econimique de l'injustice: une repartition plus juste des ressources par la creation des ecoles, des centres sanitaires, par la reforme agraire, la promotion de structures d'aide economique, etc.
La transition actuelle conduira à une reprise de pouvoir par les memes si les democrates Mauritaniens n'y prennent garde en creant un large front pour contre balancer le pouvoir de l'argent, de la corruption, du racisme...
_________________
Restons cool!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
GrandKrao
Bon posteur


Inscrit le: 17 Fév 2005
Messages: 889

MessagePosté le: Lun 26 Déc 2005 16:05    Sujet du message: Répondre en citant

Je crois qu'il est vrai que tout être humain ou presque à une idée des injustices!!

Si ceux qui sont et vont être à la tête des états africains ne condamnent pas franchement toutes pratique esclavagistes et prennent de mesures de restriction d'échanges commerciale avec les pays qui se refusent à le combattre, alors on en parlera encore dans vingt ans voir plus comme si c'était aujourd'hui!

Toute échanges d'être humains afin de recevoir sel, argents et autre produit ou bien, et cela sans que ces êtres humains ne puissent béneficiez d'aucune rentes légales licites(cas du transfert des footballeurs),c'est de l'esclavage!
Toute obligation d'être humains à servir sous la menace, sans que celui ci ne soit condamner par la loi, et sans contre partie légale, c'est de l'esclavage, et je ne parle même pas des enfants!!

Nous avons en Afrique certains habitudes qu'il nous faut changer et condamner et il faut que des responsables africains est au moins ce courage, c'est à croire que pour beaucoup la pratique de l'esclavage est normale, malheureusement!!!
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Politique & Economie Africaines Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group