Posté le: Jeu 19 Jan 2006 11:04 Sujet du message: Manifs pacifiques aux 43e Bima - Sortie de crise
Manifs pacifiques aux 43e Bima - Sortie de crise
Fraternité Matin - jeudi 19 janvier 2006
Répondant à l’appel des leaders de la galaxie patriotique les invitant à manifester dans les différents endroits, symbolisant la présence française et celle des forces onusiennes, quelques centaines de personnes, en majorité des jeunes, se sont amassées hier devant le 43ème BIMA. En l’absence de leaders, il n’y avait pas de meeting, donc pas de déclaration. Cependant, regroupés par endroits, en petits groupes, les manifestants devisaient sur l’actualité. Notamment sur l’arrivée annoncée du président Obasanjo. Certains s’interrogeaient sur le véritable mobile de son déplacement, quand d’autres se prononçaient tout simplement. “Ils ont tous échoué dans le règlement de cette crise à part le président Thabo Mbeki, en jouant la carte de la mauvaise foi. Alors, qu’ils nous laissent nous débrouiller nous-mêmes. Ne nous ont-ils pas toujours dit que le dernier mot nous revenait? Que vient-il faire ?”
Si jusqu’au moment de notre passage (en début d’après-midi), le calme régnait, on a cependant noté quelques bousculades dues au fait que par moments, les quatre militaires français postés devant la clôture du camp, comme pour repousser leurs envahisseurs, se mettaient en position de tir. Au cours de la débandade qui s’en est suivie, certains manifestants (des jeunes pour la plupart), ont lancé des projectiles (cailloux, morceaux de bois, etc.). Toutefois, ces derniers ont été pris à partie par d’autres manifestants qui leur ont rappelé les consignes en vigueur, à savoir ne pas faire de la provocation en lançant des projectiles. Puis, le calme est revenu.
Sur le chemin du retour, au niveau du carrefour akwaba, on a assisté pendant quelques instants, à une légère ‘’montée de fièvre’’. En effet, à la vue de deux chars français en provenance de l’aéroport qui, certainement voulaient tenter un passage, les jeunes surexcités, ont momentanément renforcé les barrages. Ils n’ont baissé la garde que lorsqu’ils les ont vu rebrousser chemin.
Signalons qu’à l’image des autres quartiers de la ville d’Abidjan, la vie n’a pas véritablement repris son cours normal dans cette cité. Si les magasins et autres super marchés sont restés fermés, le marché municipal lui, a partiellement ouvert. On notait également dans la circulation, quelques taxis-communaux et de taxis-compteurs transportant des usagers.
MAYANE YAPO _________________ ----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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L’insurrection gagne Abidjan et l’intérieur - Sortie de crise
Fraternité Matin - jeudi 19 janvier 2006
Les manifestations de rue se multiplient pour protester contre la recommandation du Groupe de travail international.
La situation reste explosive dans la partie gouvernementale de la Côte d’Ivoire qui est entrée en insurrection. Depuis trois jours, Abidjan et nombre de villes de l’intérieur sont paralysées. L’administration et les services ne fonctionnent pas, les transports sont perturbés, etc. Les manifestations perlées, suscitées par les recommandations du Groupe de travail international (GTI) tendant à dissoudre l’Assemblée nationale, n’ont pas faibli. Même si la mobilisation est loin des sommets atteints en octobre et novembre 2002, ceux qui quadrillent particulièrement la capitale économique ivoirienne font preuve d’une extraordinaire efficacité. Sans violence et sans acte de vandalisme.
Les barrages continuent d’obstruer toutes les principales voies et rues d’Abidjan et les “jeunes patriotes” de toutes les tendances (Alliance des jeunes patriotes de Blé Goudé et Union des patriotes pour la libération totale de la Côte d’Ivoire de Djué Eugène) et les femmes patriotes maintiennent la pression. Pour montrer leur détermination à faire plier l’échine à la communauté internationale, ils ont assiégé l’ambassade de France depuis lundi et le bâtiment de l’hôtel Sebroko, nouveau siège de l’Opération des Nations unies en Côte d’Ivoire (ONUCI), depuis mardi. Malgré le décret en date du 12 décembre dernier et le point 18 de la Résolution 1633 (2005) interdisant les manifestations de rue, le FPI et ses relais jurent de ne lever le siège que si l’Assemblée nationale est rétablie dans son fonctionnement normal.
La communauté internationale, parrain des accords de paix, est le dos au mur, surtout que le PDCI-RDA, même s’il ne partage pas les méthodes actuelles de contestation, a condamné, sans ambages, la sortie du GTI qui est une violation de ladite Résolution qui le crée. Le Premier ministre a eu, mardi, des rencontres, quelquefois houleuses, avec les principaux animateurs de la galaxie patriotique. Mais, les discussions ont achoppé sur le maintien du Parlement et une déclaration définissant clairement le chronogramme du désarmement et de la réunification du pays.
Car alors que dans cette résolution en date du 21 octobre dernier, il est écrit, noir sur blanc : “le Conseil (de sécurité) exige des Forces nouvelles qu’elles appliquent sans délai (c’est-à-dire immédiatement et sans condition, ndlr) le programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion)”, cette opération est bottée en touche. Elle n’est pas la priorité ou la préoccupation majeure de l’ONU qui a d’autres chats à fouetter, ni du nouveau gouvernement qui a, en urgence, axé son programme sur la salubrité de la ville d’Abidjan, le forum économique et l’identification des populations. Pis, Charles Konan Banny, reprenant le disque du désarmement volontaire, a clamé son impuissance. “Je n’ai aucun moyen pour désarmer de force les Forces nouvelles”, a-t-il avoué, entonnant le même refrain.
En outre, alors que tous les ministres sont censés participer, selon cette résolution, “pleinement au gouvernement de réconciliation nationale (et non de transition)”, Soro Kigbafori Guillaume, ministre d’Etat, ministre de la Reconstruction, n’a, pour l’instant, pris part à aucune session de la nouvelle équipe. Mieux, il ne s’est pas donné le temps d’effectuer, avec son successeur au ministère de la Communication, la passation des charges. Et le ciel de la Résolution 1633 ne lui est pas tombé sur la tête. Pour preuve, après une tournée sous-régionale, il reste toujours basé à Bouaké où, en tant que Chef de l’Etat du Nord, il accorde audience sur audience. Ainsi, après l’ambassadeur de France, ce sera au tour du Premier ministre de se rendre, bientôt, dans le fief de la rébellion pour, certainement, négocier la venue du supposé n°2 de son équipe et pour qu’il prenne sa part au gouvernement; bradant ainsi son autorité.
A toutes ces situations qui contribuent à pourrir et exacerber les passions, s’ajoutent les maladresses, qui tournent à la provocation, de la communauté internationale dans la gestion de la crise armée ivoirienne. C’est essentiellement, sinon uniquement, au camp présidentiel que des sacrifices sont demandés depuis l’accord de Linas-Marcoussis: la loi d’amnistie censée être la condition du retour de la confiance a été votée depuis août 2003; les lois proposées par les compromis politiques, au nombre desquelles la candidature de tous les leaders politiques à la présidentielle, y compris celle d’Alassane Ouattara, ont été votées et promulguées; les rebelles ont été admis au gouvernement et sont représentés en grand nombre à la Commission électorale indépendante, etc.
Mais, le pays reste toujours divisé, car “le désarmement sans délai” que brandit l’ONU reste une vue de l’esprit et un slogan pour endormir les uns et les autres. Car, dans les faits, les mouvements issus de la rébellion n’ont jamais cessé d’être ménagés et caressés dans le sens du poil; apportant ainsi de l’eau au moulin de tous ceux qui sont convaincus que les rebelles et Charles Konan Banny (aujourd’hui) sont des instruments de la Droite française pour “chasser Laurent Gbagbo du pouvoir”. Par tous les moyens. Avec l’appui de la nébuleuse de la communauté internationale. C’est pour cette raison que les mouvements actuels risquent de se durcir au fur et à mesure qu’ils vont s’installer dans la durée.
Posté le: Jeu 19 Jan 2006 11:09 Sujet du message: Deux morts à Abobo - Manifestations
Deux morts à Abobo - Manifestations
Fraternité Matin - jeudi 19 janvier 2006
Aboua, plus connu sous le surnom de Moroko, a trouvé la mort hier mercredi 18 janvier, à Abobo, au rond point de la mairie, vers 16 h. Selon le commissaire Lobo, adjoint au chef du district de police de cette commune, “Le jeune, qui a reconnu des éléments (policiers) qui étaient venus assurer l’ordre à la gare, les a approchés, et a même marché un peu avec eux”. C’est après avoir effectué quelques pas avec ses connaissances parmi les policiers que Moroko a rebroussé chemin. “C’est à partir de là, témoigne le commissaire Lobo, que des coxers, qui l’ont certainement pris pour une taupe, l’ont poursuivi et l’ont tué à coups de gourdins”. Moroko, d’après nos informations, était un apprenti des transports en commun sur la ligne Abobo-Memni. “Moroko, a précisé le commissaire avec insistance, n’a pas été tué dans des affrontements qui se seraient produits dans le cadre formel des manifestations de rue” qui étaient à leur 3ème journée consécutive hier. De fait, l’adjoint au chef du district d’Abobo a relevé que certes, hier, il a failli avoir des affrontements entre jeunes patriotes et coxers à la gare. Mais que ceux-ci ont été évités de justesse par ses hommes. D’autant que déjà la veille, a-t-il fait remarquer, des coxers avaient agressé des manifestants à coups de pierres, de gourdins et avaient même menacé de faire usage d’un pistolet qu’ils avaient. “C’est pourquoi aujourd’hui (hier. Ndlr), s’est félicité l’officier de police, nous avons mis un dispositif en place de sorte qu’il n’y ait aucun contact physique, donc aucun affrontement, entre les manifestants et les coxers ici”. Au dire du commissaire, les parents de Moroko l’ont formellement reconnu avant que son corps ne soit enlevé. D’autres informations de sources policières ont indiqué cependant qu’il y a eu affrontement entre des jeunes patriotes et d’autres jeunes qui voulaient les empêcher de se rendre au Plateau. Là un jeune patriote, grièvement blessé, a rendu l’âme dans un hôpital de la place.
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