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L'émergence de complexes immobiliers en afrique
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ogunsiron
Grioonaute


Inscrit le: 09 Oct 2004
Messages: 90
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MessagePosté le: Sam 08 Avr 2006 05:00    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
iwdi a écrit:
Moi je pense que l’Afrique n’a pas d’autre choix que de domestiquer la modernité, mais on ne doit pas rejeter la modernité.

D’autre part avec votre position, c’est comme si la modernité n’appartient qu’à l’occident. Je m’inscris en faux par rapport à cette vision car depuis que l’humanité existe, il y’a tjs eu un pays ou une région qui tient le flambeau de la science et de la technique. Après le déclin c’est une autre civilisation qui reprend le flambeau comme un relais. Le plus vieux transmet de gré ou de force la connaissance au plus jeune. L’occident est vieux, d’autres civilisations plus jeunes et plus dynamiques reprendront le flambeau et le transmettront aussi.


NON. Ma vision des choses, c'est qu'il vous appartient d'INVENTER VOTRE PROPRE MODERNITE. En partant de VOUS-MÊMES, de vos besoins, de vos ressources, de vos modèles hérités de vos anciens comme des ambitions pour le futur. Reinventer SON PROPRE GENIE. Pas COPIER bêtement.


Iwdi parle justement de faire des emprunts judicieux a cette modernité . je ne vois pas ou il dit de betement copier !

Je ne suis pas d'accord avec l'idée qu'il faille tout réinventer. Va falloir inventer des mathématiques exclusivement africaines, de la chimie exclusivement africaine, du génie electrique africain ? Pourquoi ne pas plutot adapter le génie electrique existant aux réalités africaine plutot que de réinventer la roue ? va falloir se baser sur la science egyptienne tout en méprisant et en mettant de coté tout ce qui a eté découvert depuis 3000 ans dans le reste du monde ? N'importe quoi. Vraiment n'importe quoi ! Au travers de l'histoire les peuples ont profité des efforts et des connaissances accumulées par non seulement leurs propres ancetres mais aussi les ancetres des autres.

La chine que tu admires tant, tu penses vraiment qu'elle se fout totalement de ce que peut lui apporter l'occident ? Ils ont beau heriter d'une culture multi-millenaire , ils vivent en 2006 et ils savent tres bien que la modernité, on doit passer par la, tout en l'adaptant au pays. Singapour , par example est un pays Chinois et ultra-moderne en meme temps.

Moi aussi je trouve que ces residences manquent de gout mais tu sembles oublier que ce sont des projets privés et qu'ils répondent a la demande.
Ils ne peuvent se permettre de se tromper lourdement sur les gouts du public.

Pour ce qui est de l'architecture africaine moderne, je pense qu'il n'est pas besoin de tant s'inquieter. La generation des jeunes qui auront grandi dans ces villas Palm-Beach style sera justement plus interessée a retourner a ses racines, tout en les modernisant . Cette generation aura les moyens de financer la renaissance de cette architecture. En attendant, vive la richesse en afrique, meme si ça manque parfois de gout ! Je prefere des africains riches un peu aliénés que des africains authentiques qui crevent de faim et sont obligés d'aller mendier .
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Farao
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MessagePosté le: Sam 08 Avr 2006 07:10    Sujet du message: I'm back Répondre en citant

La discussion a progressé depuis ma dernière intervention. Excusez-moi de revenir en arrière.

@ Marvel

Marvel a écrit:
L’architecture moderne africaine est une réalité quotidienne, voire banale. La première fois que j’ai vu un parpaing en Europe j’ai tout de suite remarqué qu’il n’avait pas ces deux poches comme chez nous, pour faciliter l’échange des températures.

Les cavités des parpaings ne sont pas là pour faciliter l'échange des températures. D'ailleurs si tu regardes bien, une fois montés, leurs alvéoles ne communiquent pas d'un aggloméré à l'autre.
Surtout le parpaing de béton n'est pas renommé pour ses qualités thermiques.
Il est employé, en Europe comme en Afrique, aussi bien sous sa forme creuse que sous sa forme pleine. Ce n'est pas le bilan thermique qui détermine l'utilisation de l'une ou de l'autre, mais les choix structurels. Par exemple tu pourras voir, dans un même batiment, le mur de soubassement réalisé en blocs pleins de 15, le mur d'élevation du rez-de chaussée en blocs creux de 15, les mur externes du 1er étage en blocs creux de 12 et les cloisons en blocs pleins de 10. Etc...
Tu n'es pas obligé de me croire sur parole, mais au Bénin les blocs pleins sont plus utilisés que les creux. La raison est tout simplement économique: on tire plus de parpaings pleins de 10 d'un sac de ciment que de parpaings creux de 15...

Marvel a écrit:
L’usage des persiennes, des claustras, de la dépendance à l’arrière-cour pour accueillir les parents de passage en lieu et place de la chambre d’ami européenne, sont toutes des particularités répondues de l’architecture africaine

Le choix du type de fenêtres est encore largement dominé par le critère économique: le claustra (maçonnerie) est moins cher que les fenêtre à lames de fer, qui elles sont plus économique que celles à lames de bois. Le naco (chassis métallique + lames de verre) est le plus populaire dans les couches sociales un peu aisées; mais à 800fcfa/lame il est bien plus cher que les précédents. Les modèles de fenêtres couremment rencontrés en Europe (à battants, à auvents, coulissantes...) sont encore peu nombreuses; à cause de leur prix d'une part mais surtout parce que considérées peu sécurisantes.

Contrairement à toi j'ai l'impression que les chambres d'amis "européennes" (dans le batiment principal, souvent attenant au salon) ont été largement adoptées par nos populations. Les dépendances que tu évoques sont quant à elles liées au mode de production de l'habitat. il faut savoir qu'une part infime de la population a recours aux services de l'architecte. Généralement la parcelle se remplit en plusieurs temps: on construit d'abord le batiment principal puis au fur et à mesure des besoins (et de ses moyens) on case les autres sans trop se préoccuper d'un plan général.

Comme tu le vois, ces exemples tranchent complètement avec les principes qui présidaient à la réalisation des constructions traditionnelles. Les revendiquer comme la preuve d'une architecture africaine moderne me parait une position difficile à soutenir.

Marvel a écrit:
Sans parler des maisons de polygames qui sont particulièrement agencées.

Dans la production architecturale moderne?

Citation:
L’exemple que prend Nkossi me confirme qu’on ne construit que par rapport à nous-mêmes en Afrique

L'exemple de Nkossi (je suppose que tu parles de l'architecte qui a rectifié son plan) est encourageant, mais pas représentatif. D'abord parce que nos frères sont une minorité à faire appel à l'architecte avant de construire, ensuite parce que ces mêmes architectes ont commis pas mal de bourdes avant d'en arriver à cette réalisation qu'un Africain ne vit pas comme l'Européen pour qui on leur a appris à construire.

Je remarque que tu passes sous silence le second exemple donné par Nkossi: celui de l'immeuble qui se fissure sous les coups de pilons.

Le témoignage de Benny da B confirme que le même problème se pose en Côte d'Ivoire. Les "pile-foutou" sont un aménagement (pas tellement efficace d'ailleurs) qui vient après-coup. Preuve que les habitudes pourtant connues des Ivoiriens n'ont pas été prises en compte au moment de la conception.

Marvel a écrit:
Dans la construction des immeubles administratifs la touche africaine est particulièrement perceptible dans le design. Prenez des photos des banques, des ministères et autres administrations imposantes, ça n’a rien à voir avec ce que peuvent faire les européens.

Vraiment?
Plaquer des cauris géants ou des masques sénoufos stylisés sur la façade d'un immeuble de style international en fait-il pour autant une architecture africaine? Voire...
Maintenant dans ces réalisations il y en a qui sont plus réussies que d'autres. Il faut voir au cas par cas. Je laisse le débat ouvert.

Marvel a écrit:
Quant aux projets immobiliers sur les photos d’Essama, ce sont des projets que je connais pas dans les détails, mais rien dans leur aspect extérieur que nous montre ces photos ne me fait douter de leur africanité. Surtout sur la photo que j’ai reprise en exemple et que Hugobenji ne trouve pas beau, pour moi plus africain tu crèves.

Il s'agit de cette photo:

Qu'est-ce que tu trouves d'africain là-dedans??

@ Diali

Diali a écrit:
Perso, ce que je vois sur ces photos, ça ressemble surtout à de grands lotissements de luxe, et un "lotissement" même de luxe reste un lotissement ! Pour moi, c'est péjoratif même si on fait tout aujourd'hui pour nous convaincre qu'un lotissement réussi peut exister : aucune originalité, répétition des formes urbaines et matériaux utilisés à outrance, confort mais sans âme, paysage végétal artificiel...

Je ne m'étonne pas plus que ça qu'il existe de pareils lotissements en Afrique ! La mondialisation fait qu'on en trouve de ce genre un peu partout dans le monde ! Cette uniformisation ne me pousse pas forcément à l'admiration. Dites-moi ce qu'il y a de si étonnant dans ces constructions !

Citation:
Mondialisation, uniformisation... Au passage, c'est surtout cela que je critique. Pour moi, c'est du fonctionnel donc il manque une dimension essentielle


Co-sign integral.

@ Benny da B

Citation:
Mouais...vous oubliez un peu vite que la ca parait nickel chrome sur les photos parce que c'est tout neuf et encore certainement en grande partie vide.

Attendez un peu que les mamans se mettent au carrefour pour vendre des beignets, que des gamins s'improvisent des stades de foot sur ces jolies pelouses, que les taxis créent leurs gares ....bref que la vie s'installe en gros...et cette vie sera inévitablement africaine !

Citation:
moi mon propos c'est de dire que le bâti n'est pas tout et que ca ne suffit pas à dire que ça a ou pas une "âme africaine" ces quartiers.

La vie a toujours le dernier mot. Appropriation de l'espace, disions-nous. A l'instar de ces musulmans des banlieues françaises qui égorgeaient les moutons dans la salle de bain, l'homme finit toujours par s'accoutumer, s'adapter. Mais ce n'est pas l'idéal. L'idéal c'est de concevoir en tenant compte de ses besoins.
C'est comme ton exemple de pile-foutou: les usages des populations sont connus. A ce moment est-ce vraiment trop demander un tracé d'urbanisme qui prévoit des emplacements pour les vendeuses de beignets, les taxis, etc...?

@ Marvin

Pour ma part je trouve que le Corbusier n'est pas si mal venu que ça dans cette conversation. Après tout il est pour beaucoup dans la théorisation du mouvement moderne. C'est un peu le papa du style international dont on se plaint ici.

@ Ogunsiron

Euh... Je crois que tu n'as pas bien lu les positions de tout un chacun...

@ Essama

Désolé, mon frère, c'est vrai qu'on t'a pourri ton topic!
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Dernière édition par Farao le Sam 08 Avr 2006 14:06; édité 2 fois
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Farao
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MessagePosté le: Sam 08 Avr 2006 07:12    Sujet du message: Terre & Modernité Répondre en citant

Quelques photos pour ceux qui pensent que construction en terre et modernité sont antinomiques.

Pour commencer, une petite maison construite aux USA par des passionnés. Notez l'installation électrique et l'adduction d'eau.











D'autres projets, dans un style plus contemporain:





















Est-il nécessaire de rappeler que (à l'exception de la terre stabilisée) toutes les techniques de construction en terre mises en oeuvre dans les photos ci-dessus (pisé, bauge, adobe, torchis...) sont celles utilisées dans l'architecture africaine traditionnelle?
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MessagePosté le: Sam 08 Avr 2006 07:13    Sujet du message: En guise d'illustration Répondre en citant

L'exemple que je me proposais de vous présenter était le projet de fin d'étude d'un architecte camerounais qui a effectué un très intéressant travail d'analyse sur l'architecture bamiléké pour en tirer des propositions pour une architecture moderne. Il en a fait un livre que j'ai eu en main il y a quelques années. N'ayant malheureusement retenu ni son nom ni le titre de son ouvrage, je n'ai pu en retrouver la trace sur internet.
On peut trouver des projets d'architectes africains sur le web, mais pour l'instant je n'en ai pas vu qui soient assez détaillés pour l'illustration que j'avais promise à Marvel. Je me suis donc rabattu sur le bâtiment de l'ONERSOL conçu au Niger par un Européen, Laszlo MESTER DE PARADJ, et qui est présenté sur le site de l'architecte sénégalais GAMLIN AMADOU DIOP: http://www.gamlin-diop.com/
Il y a quelques points qui me paraissent discutables dans l'analyse typologique sur laquelle Mester de Paradj base son travail; on peut aussi regretter qu'il n'ait été plus radical (notamment pour le choix des matériaux).
Mais ce qui m'intéresse ici, et qu'il faut saluer sans réserve, c'est sa démarche.



Une Nouvelle Esthétique
http://perso.wanadoo.fr/gamlin.diop/Une%20nouvelle%20esth%E9tique.htm

À une époque où l'Afrique subit encore la fascination de la technologie et de l'esthétique occidentales, les modèles architecturaux restent les tours en verre et en acier.. Il était tant inéluctable que, tôt ou tard, le retour aux sources de la culture africaine, prôné par certains grands artistes trouve un écho en architecture aussi.


Le bâtiment de l'Office Nigérien de l'Énergie Solaire (ONERSOL), dont la conception remonte en Août 1978, s'inscrit de la manière la plus patente dans la voie de cette nouvelle esthétique dont le fondement est la recherche d'une synthèse entre l'architecture traditionnelle sahélienne d'une part, les contraintes et les technologies modernes d'autre part.




Le succès de ce premier bâtiment et l'appui de certaines personnalités nigériennes ont permis de continuer sur cette lancée d'autres projets de même conception: Palais de Justice d' Arlit et d' Agadez, Hôtel de Ville de Tahoua (photos 168 à 172), Cour d'Appel de Niamey (photos 173 à 177).

Hôtel de Ville, Tahoua:



Cour d'Appel, Niamey:



Cette recherche de ce qu'aurait dû être l'évolution harmonieuse de l'architecture vernaculaire vers l'architecture moderne, sans le traumatisme culturel de la colonisation, passe par l'étude des caractéristiques de cette première, caractéristiques qui peuvent se résumer ainsi :

Diversité
L'architecture traditionnelle est, à de très rares exceptions près, de l'auto-construction. Chacun façonne sa maison progressivement, élément par élément, au fur et à mesure des besoins. Pas de préfabrication, pas de normes, la taille de chaque pièce, de chaque porte, de chaque fenêtre est déterminée par sa fonction et par l'inspiration du moment. On arrive donc , une extrême diversité des compositions.

Simplicité
La palette des composantes de l'architecture traditionnelle est par contre réduite car les matériaux utilisés et les données climatiques sont contraignants. La nécessité, par exemple, de refaire chaque année le crépissage des façades n'incite pas à la création de décors compliqués ou d'éléments sophistiqués.

Unité
Malgré la diversité des compositions, les ensembles sont harmonieux grâce à la simplicité des éléments et à l'unité des techniques et des matériaux employés.

Douceur des formes
Le banco est un matériau malléable qui se façonne à la main. Contrairement aux construction en matériaux durs comme la pierre ou la brique, les constructions. en banco ont les arêtes arrondies et peu précises. Ces formes sont encore adoucies par les pluies qui, chaque année, emportent un peu de banco.

Intégration au site
Le banco utilisé ne diffère en rien de la terre environnante, l'intégration au paysage de ces constructions aux dimensions réduites et aux formes arrondies est ainsi parfaite.


Les répondants modernes â ces caractéristiques peuvent se résumer ainsi pour les bâtiments cités précédemment :

Diversité
La diversité des fonctions entraîne celle de leurs enveloppes et de leurs formes; Si l'uniformisation peut se justifier lors de fabrications en série, elle ne se justifie nullement lorsque tous les éléments sont fabriqués pièce par pièce.
Cette diversité peut se retrouver dans :
-la volumétrie :
nulle trame due à une préfabrication n'impose des volumes identiques dans le bâtiment ;
-les ouvertures:
la fabrication à la demande des menuiseries permet d'adapter au mieux les dimensions aux fonctions.

Simplicité
La plupart des éléments que l'on retrouve dans ces bâtiments dérivent des mêmes éléments de base très simples.

Unité
Les dénominateurs communs que l'on retrouve aux éléments constitutifs ainsi que l'enduit extérieur uniforme donnent l'unité aux bâtiments.

Douceur des formes
En plan et en élévation le jeu des lignes droites et des courbes se mettant mutuellement en valeur, a pour objet d'adoucir les formes sans les rendre mièvres.

Intégration au site
La coloration et la texture de l'enduit « tyrolien » écrasé s'harmonise avec le banco des constructions traditionnelles et avec le paysage.
Dans ce passage de l'architecture traditionnelle à l'architecture moderne, il ne s'agit toutefois pas de le copier avec des matériaux différents des formes qui étaient dictées par l'utilisation rationnelle d'un matériau, mais bien de s'imprégner de l'état d'esprit des bâtisseurs traditionnels et de transposer leur conception esthétique sans tomber dans le piège du pastiche.
D'une manière générale, cette nouvelle esthétique est la transcription d'une nouvelle philosophie de l'architecture. Opposée au courant « Moderniste » qui pense que, grâce à la toute puissance de la technologie, l'on peut construire le même bâtiment à New-York, à Abidjan, à Singapour et à Paris, cette nouvelle conception pose comme axiomes les points suivants :
a/ Tout site a un environnement physique propre auquel il faut s'adapter.
b/ Tout lieu est chargé d'un passé historique et d'un contenu culturel latent dont il est impératif de tenir compte.

De nouvelles techniques

Il y a trente ou quarante ans, la climatisation n'existant pas, un soin tout particulier avait été apporté à la protection naturelle des maisons contre la chaleur: hauteur importante sous plafond, ventilation naturelle, galeries extérieures protégeant les murs d'un ensoleillement excessif. Avec l'arrivée en grand nombre de climatiseurs individuels, et un prix de l'électricité relativement bas, peu à peu les bâtiments ont commencé à changer d'aspect. Dans un but d'économie à la construction, on a commencé à réduire l'épaisseur des murs, à supprimer les galeries extérieures, à diminuer la taille des pièces. Les simples mesures de bon sens, comme l'orientation des ouvertures ou la protection des fenêtres par un auvent ont été peu à peu oubliées.

Avec l'augmentation importante du prix de l'énergie la situation a changé. Les climatiseurs sont devenus des gouffres or les maisons récemment construites sont inhabitables sans leur utilisation. L'économie réalisée à court terme, au moment de la construction, est dévorée en quelques mois par les factures d'électricité.

Il était donc urgent de revenir à une protection naturelle des constructions contre la chaleur, même au prix. d'une petite majoration du coût au moment de la réalisation. C'est dans cet esprit d'économie à long terme qu'ont été conçus le bâtiment de l'ONERSOL, les Palais de Justice d' Arlit et d' Agadez, l'Hôtel de Ville de Tahoua et la Cour d' Appel de Niamey.

C'est essentiellement dans l'architecture additionnelle islamique qu'ont été puisées les idées des procédés de protection contre la chaleur des bâtiments.

Ces principaux procédés sont les suivants :

a/ Protection des ouvertures contre les rayons du soleil.
Les rayons qui arrivent sur une vitre pénètrent dans la pièce et l'énergie calorifique reste emprisonnée par effet de serre. Il est donc primordial. qu'aucune ouverture ne soit touchée, à aucun moment de la journée, par le soleil.
Les diagrammes solaires édités par le Centre Scientifique et Technique du Bâtiment de Paris donnent la direction du soleil en un lieu, à tout moment de la journée. L'utilisation de ces diagrammes permet de déterminer les mesures à prendre pour que la vitre reste toujours à l'ombre. La première disposition à prendre est d'orienter toutes les ouvertures vers le Nord et vers le Sud. Dans ces deux directions il est relativement aisé de les protéger, le soleil étant toujours haut dans le ciel.
- Il n'en est pas de même à l'Est et à l'Ouest où le soleil étant bas à l'horizon touche les vitres presque perpendiculairement et pénètre profondément dans les pièces.
- Une fois l'ouverture bien orientée, la deuxième mesure à prendre est de la mettre en retrait par rapport à la façade pour qu'elle reste toujours à l'ombre.

Dans le cas des bâtiments cités plus haut ces principes ont été rigoureusement respectes.
Dans la partie « bureaux-laboratoires » du bâtiment de l'ONERSOL (photo 165), la présence d'un couloir périphérique met (les ouvertures largement en retrait t de la façade.

Cette galerie est, de plus, protégée par des éléments brise-soleil.
Dans la partie « logements-chercheurs » de l'ONERSOL (photo 167), où un tel couloir devant les fenêtres aurait présenté des inconvénients, un système de cloisonnements a été mis au point pour mettre les vitres à l'abri du soleil (photo 167).


b/ Protection des murs contre le soleil
S’il est primordial de protéger les ouvertures contre le soleil, il est également important de préserver les murs d'un ensoleillement excessif. Les murs absorbent l'énergie calorifique à l'extérieur et le retransmettent partiellement à l'intérieur du bâtiment. Dans la partie « bureaux-laboratoires » de l'ONERSOL, les murs sont placés à l'abri du soleil en même temps que les ouvertures, grâce à la présence de la galerie périphérique.
Dans la partie « logements-chercheurs » les murs porteurs sont protégés à l'extérieur par une contre-cloison oblique, espacée du mur principal de 90 cm en partie la plus large et de 20 cm à l'extrémité haute. L'espace entre les deux est ventilé en bas et en haut, ce qui crée un circuit d'air constant de bas en haut.

Cette technique du contre-mur oblique ventilé a été largement utilisée dans les autres bâtiments cités et semble particulièrement efficace.

c/ Protection des toitures contre le soleil
La toiture, que ce soit le bac aluminium ou la dalle béton, s'échauffe considérablement car les rayons du soleil arrivent sur elle presque perpendiculairement pendant une longue période de la journée.
Pour protéger les pièces situées juste sous les toits, des faux plafonds soigneusement isolés thermiquement et ventilés de part en part, ont été mis en place.

d/ Ventilation de l'ensemble du bâtiment
Lorsque la circulation de l'air est rendue possible entre un espace ouvert frais et un espace ouvert chaud, il s'établît naturellement un courant d'air allant de l'espace le plus froid vers l'espace le plus chaud. En partant de ce principe, des circulations naturelles d'air frais ont été étudiées dans ces différents bâtiments, entre les patios, et entre les patios et l'extérieur, suivant l'ensoleillement et la nature du revêtement du sol. .
C'est la combinaison judicieuse de ces techniques, dont certaines sont déjà couramment utilisées, et dont d'autres sont tout à fait nouvelles, comme la technique du contre-mur oblique ventilé, qui permet d'apporter une réponse appropriée à chaque cas particulier de bâtiment à protéger contre la chaleur.

Source: les Cahiers de Constructions Traditionnelle, Corinne et Laszlo MESTER DE PARADJ

REGARDS SUR L'HABITAT TRADITIONNEL AU NIGER

Editions CREER, 1992
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Marvel
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MessagePosté le: Dim 09 Avr 2006 23:11    Sujet du message: Re: I'm back Répondre en citant

Farao a écrit:
La discussion a progressé depuis ma dernière intervention. Excusez-moi de revenir en arrière.

@ Marvel

Marvel a écrit:
L’architecture moderne africaine est une réalité quotidienne, voire banale. La première fois que j’ai vu un parpaing en Europe j’ai tout de suite remarqué qu’il n’avait pas ces deux poches comme chez nous, pour faciliter l’échange des températures.

Les cavités des parpaings ne sont pas là pour faciliter l'échange des températures. D'ailleurs si tu regardes bien, une fois montés, leurs alvéoles ne communiquent pas d'un aggloméré à l'autre.
Surtout le parpaing de béton n'est pas renommé pour ses qualités thermiques.
Il est employé, en Europe comme en Afrique, aussi bien sous sa forme creuse que sous sa forme pleine. Ce n'est pas le bilan thermique qui détermine l'utilisation de l'une ou de l'autre, mais les choix structurels. Par exemple tu pourras voir, dans un même batiment, le mur de soubassement réalisé en blocs pleins de 15, le mur d'élevation du rez-de chaussée en blocs creux de 15, les mur externes du 1er étage en blocs creux de 12 et les cloisons en blocs pleins de 10. Etc...
Tu n'es pas obligé de me croire sur parole, mais au Bénin les blocs pleins sont plus utilisés que les creux. La raison est tout simplement économique: on tire plus de parpaings pleins de 10 d'un sac de ciment que de parpaings creux de 15...


Chez moi on ne construit pas avec des parpaings pleins. JAMAIS. La raison qui m'en a été donné est celle de la température. Il est possible en effet que j'avais posé la question à la mauvaise personne. Ca reste à confirmer.

Citation:
Marvel a écrit:
L’usage des persiennes, des claustras, de la dépendance à l’arrière-cour pour accueillir les parents de passage en lieu et place de la chambre d’ami européenne, sont toutes des particularités répondues de l’architecture africaine

Le choix du type de fenêtres est encore largement dominé par le critère économique: le claustra (maçonnerie) est moins cher que les fenêtre à lames de fer, qui elles sont plus économique que celles à lames de bois. Le naco (chassis métallique + lames de verre) est le plus populaire dans les couches sociales un peu aisées; mais à 800fcfa/lame il est bien plus cher que les précédents.

Chez moi le naco surmontée de lame de verre reste la fenetre la plus populaire. Survenue à la fin des années 70, il a évincé les panneaux en bois. Raison: trop chaud, ne permet pas de profiter de la luminosité extérieure.

Citation:
Les modèles de fenêtres couremment rencontrés en Europe (à battants, à auvents, coulissantes...) sont encore peu nombreuses; à cause de leur prix d'une part mais surtout parce que considérées peu sécurisantes.

Ca par contre, c'est el grand luxe.

Citation:
Contrairement à toi j'ai l'impression que les chambres d'amis "européennes" (dans le batiment principal, souvent attenant au salon) ont été largement adoptées par nos populations.

Ca doit une question de pays et de culture. Chez moi, dans une maison achevée, aucune chambre n'est attenante au salon. A la limite le bureau privé du maitre de maison.

Citation:
Les dépendances que tu évoques sont quant à elles liées au mode de production de l'habitat. il faut savoir qu'une part infime de la population a recours aux services de l'architecte. Généralement la parcelle se remplit en plusieurs temps: on construit d'abord le batiment principal puis au fur et à mesure des besoins (et de ses moyens) on case les autres sans trop se préoccuper d'un plan général.


Ca doit effectivement être un malentendu du à une différence de culture. L'architecte est obligatoire au Congo. Une maison peut être abattue si on aucun plan architectural approuvé par la mairie ne justifie de son érection. Quelques modifications à l'insue des autorités sont monnaie courante, mais le plan général concocté par un architecte est de rigueur.

Citation:
Comme tu le vois, ces exemples tranchent complètement avec les principes qui présidaient à la réalisation des constructions traditionnelles. Les revendiquer comme la preuve d'une architecture africaine moderne me parait une position difficile à soutenir.

Je ne sais pas ce que tu appelles "architecture traditionnelle africaine". Si la référence c'est la case du village, telle que rencontrée à partir de ...1885, il est évident que ma longue mémoire historique fait nous n'ayons pas la même notion du "traditionnel" ou du "classique" africain.

Citation:
Marvel a écrit:
Sans parler des maisons de polygames qui sont particulièrement agencées.

Dans la production architecturale moderne?


Oh oui. J'en ai visité deux, dans deux pays africains différents (du centre et de l'ouest), c'était drolement bien pensé.

Citation:
Citation:
L’exemple que prend Nkossi me confirme qu’on ne construit que par rapport à nous-mêmes en Afrique

L'exemple de Nkossi (je suppose que tu parles de l'architecte qui a rectifié son plan) est encourageant, mais pas représentatif. D'abord parce que nos frères sont une minorité à faire appel à l'architecte avant de construire, ensuite parce que ces mêmes architectes ont commis pas mal de bourdes avant d'en arriver à cette réalisation qu'un Africain ne vit pas comme l'Européen pour qui on leur a appris à construire.


Il faut d'abord que l'africain assume sa manière différente de vivre, au lieu de s'en prendre aux architectes qui ne font que répondre aux désirs du client. L'Africain des années 60 qui reussissait à se construire une maison, entrain dans les idéaux du blancs. Il aurait fallu un miracle pour qu'il se pensa. Vivre à l'africaine dans une maison occidental, est souvent perçu comme un constat d'échec à son intégration. Mais franchement, qu'est ce vivre à l'africaine?
Citation:
Je remarque que tu passes sous silence le second exemple donné par Nkossi: celui de l'immeuble qui se fissure sous les coups de pilons.

Ce sujet est important, alors je vais développer. Tant pis pour le politiquement correcte, et pour ceux qui tiennent le bic rouge de l'anotation "prisme occidentale", mais moi je dis ce que je pense.

Souvent dans ce débat qui révient de manière récurante, je sens qu'on ne distingue pas la vie à la campagne et la vie en ville. Ainsi, beaucoup se précipitent à qualifier "en mimétisme occidentale" ce qui sont en réalité des impératifs urbains .
Comme au village européen il n'y a pas si longtempss que cela, chaque famille abattait ses animaux de ferme chez elle, y fabriquait son beurre en pilon le lait entier dans un mortier, faisait fermenter son fromage dans sa cave s'accomodant de la puanteur etc... La vie citadine s'installant, et les conditions offertes pour vivre nombreux dans un espace restreint, ont modifié nombre d'habitudes tout en voyant naitre une industrie capable de se substituer à la production paysane et individualisé. Plus l'homme ést occupé au travail des villes qui bouffe toute sa journée, plus l'industrie se propose de remplacer beaucoup des taches qui lui incombait traditionnellement, ou de réduire e temps d'exécution de celles-ci.
On en a discuté un peur sur le sujet "sida", il'y'a des mécanismes sociaux qui sont logiques. Et on retrouve cette distinction entre les citadins et les ruraux dans le mode de vie, dans toutes les civilisations à toutes les époques. Et ce n'est que logique. Et la ville, je le rappelle, est une invention africaine.
Vous me parlez de piler tel ou tel aliment, individuellement comme on aime le faire et c'est ce mode de vie qu'il faut défendre. Ok. Mais si on est en ville et que l'on est censé travailler (dans une administration, une boutique ou dans une usine, ce qui est le propre de la ville), une certaine cuisine qui prendrait 4 heures à se faire demande à ce qu'une personne s'y consacre de façon quasi permanente. Alors, il se passe dans la réalité que soit madame ne travaille pas et monsieur y tient pour SON confort, soit on va chercher une petite pauvre au village pour le confort de cette famille, soit on va payer une misère à un domestique pour le faire. Si le mode de vie traditionnel africain, c'est monsieur qui exploite madame, ou Mr et Mme riches qui exploitent la petite ou le grand pauvre, je n'y reconnais pas le mode de vie africain, si non que des sequelles de l'esclavage.
C'est pareil que de dire que l'africain fait beaucopup d'enfant, c'est sa nature. cela est valable au village parce que l'espace est quasiment gratuit, en ville ce n'est pas le cas. Au village on est pas dans une compétitivité tout le temps, ce qui laisse bcp de temps livre... Alors si on veut des maisons extensible à souhait, on fait deux enfants de plus on ajoute une chambre, cela s'avère impossible dans la ville qui par définition est un espèce juste, confiné cher.
Alors, lorsque vous parler de vivre à l'africaine ici, ne parlez vous pas plutôt de vivre à la paysane?
On a pas à piler du sorgho ou du saka saka des immeubles. C'est dommage, c'est si bon comme ça, mais tout le monde ne peut pas produire ce qu'il consomme en ville. Après ce sera quoi? des HLM de 8 chambres et des automobiles de 16 places pour prendre en compte le plaisir "africain" de vivre au milieu de son troupeau?
On ne peut construire deux fois plus cher un immeuble, pourque les gens y pile du foutou, alors qu'on peu produire le foutou industriellement. On accepte bien aujourd'hui d'aller accoucher ou se soigner à l'hopital alors qu'au village on le fait entouré des siens (ce qui est nettement mieux). Il faut accepter que la ville appelle à certaines concessions. Hélas! Et je m'imagine un instant, rentrer du boulot à 12h, vite manger et faire ma sieste parce que je reprend à 15h comme c'est souvent le cas en Afrique, puis ma voisine madame Nkossi est entrain de piler dans la cours durant deux heures (c'est moi qui le lui ait conseillé en plus), je vais piquer une de ces colères que j'irai vivre à oté du blanc qui ne pile pas.

Citation:
Le témoignage de Benny da B confirme que le même problème se pose en Côte d'Ivoire. Les "pile-foutou" sont un aménagement (pas tellement efficace d'ailleurs) qui vient après-coup. Preuve que les habitudes pourtant connues des Ivoiriens n'ont pas été prises en compte au moment de la conception.


Si t'as une solution pour ça, ben je serai ravi de l'entendre. La on pourra dire que les africains viennent de réussir à trouver le saint graal de tout urbaniste: mettre les villes à la campagne.

Citation:
Marvel a écrit:
Dans la construction des immeubles administratifs la touche africaine est particulièrement perceptible dans le design. Prenez des photos des banques, des ministères et autres administrations imposantes, ça n’a rien à voir avec ce que peuvent faire les européens.

Vraiment?
Plaquer des cauris géants ou des masques sénoufos stylisés sur la façade d'un immeuble de style international en fait-il pour autant une architecture africaine?


Tu sais, les constructions en terre que tu nous montres releves du même principe mais à l'inverse: utilisant un matériau très prisé en Afrique pour construire des maisons "occidentales".

Citation:
Marvel a écrit:
Quant aux projets immobiliers sur les photos d’Essama, ce sont des projets que je connais pas dans les détails, mais rien dans leur aspect extérieur que nous montre ces photos ne me fait douter de leur africanité. Surtout sur la photo que j’ai reprise en exemple et que Hugobenji ne trouve pas beau, pour moi plus africain tu crèves.

Il s'agit de cette photo:

Qu'est-ce que tu trouves d'africain là-dedans??


Tout. Le village, les couleurs, les formes, des dispositions... tout.
_________________
Révélons de l'Afrique et des Noirs ce qu'ils ont de positif. Pour le reste, les impérialistes occidentaux et leurs valets aliénés ou consentants s'en chargent déjà.
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MessagePosté le: Dim 09 Avr 2006 23:21    Sujet du message: Re: En guise d'illustration Répondre en citant

Farao a écrit:


Une Nouvelle Esthétique
http://perso.wanadoo.fr/gamlin.diop/Une%20nouvelle%20esth%E9tique.htm

À une époque où l'Afrique subit encore la fascination de la technologie et de l'esthétique occidentales, les modèles architecturaux restent les tours en verre et en acier.. Il était tant inéluctable que, tôt ou tard, le retour aux sources de la culture africaine, prôné par certains grands artistes trouve un écho en architecture aussi.

Le bâtiment de l'Office Nigérien de l'Énergie Solaire (ONERSOL), dont la conception remonte en Août 1978, s'inscrit de la manière la plus patente dans la voie de cette nouvelle esthétique dont le fondement est la recherche d'une synthèse entre l'architecture traditionnelle sahélienne d'une part, les contraintes et les technologies modernes d'autre part.



etc...


Ces batiments sont fades et laids. Je suis certain qu'on peut encore beaucoup mieux faire.
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Pakira
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MessagePosté le: Jeu 13 Avr 2006 18:28    Sujet du message: Re: Terre & Modernité Répondre en citant

Farao a écrit:
Quelques photos pour ceux qui pensent que construction en terre et modernité sont antinomiques.

Pour commencer, une petite maison construite aux USA par des passionnés. Notez l'installation électrique et l'adduction d'eau.











D'autres projets, dans un style plus contemporain:





















Est-il nécessaire de rappeler que (à l'exception de la terre stabilisée) toutes les techniques de construction en terre mises en oeuvre dans les photos ci-dessus (pisé, bauge, adobe, torchis...) sont celles utilisées dans l'architecture africaine traditionnelle?


Vraiment interessant!

Puisque qu'on parle d'architecture,voci les réalisations d'un architecte sénégalais:



Le siège de la Bceao



BCEAO - Agence Dakar



BCEAO Ziguinchor - Sénégal



Cette pyramide tronquée abrite l'Espace de travail du Maître. Il constitue un abri sûr pour les projets en gestation. L'accent est surtout mis sur la notion de confort thermique à l'intérieur du bâtiment qui répond à une problématique d'été.
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Pakira
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MessagePosté le: Jeu 13 Avr 2006 18:33    Sujet du message: Répondre en citant



Ce siège à l'aspect monumental se veut le symbole de l'intégration africaine. Les éléments structurant sont au nombre de quatre: - Un édifice qui repose sur 16 éléments qui en constituent la structure de base, représentant les 16 pays de l'UEMOA, et qui supporte 13 étages.
L'édifice est composé de deux bâtiments reliés par un pont véritable qui rappelle le lien existant entre les pays membres.

- Une sculpture de trois mètres d'envergure représentant la femme africaine à laquelle cet édifice est dédié.
- La salle de conférence véritable calebasse retournée.
- Et enfin le point d'eau symbole de l'abondance et de la fertilité




En Afrique, dans toutes les concessions, nous retrouvons la jarre. C'est à partir de cette remarque que nous mesurons l'attraction qu'elle exerce dans l'institution architectonique traditionnelle. Elle constitue avec la cour un élément récurrent et symbolise l'abondance...



Le choix de la fontaine comme mode d'expression n'est pas fortuite car cette sculpture placée ainsi évoque l'Ère du Verseau, phase dans laquelle l'humanité est entrain de transiter.


http://www.atepa.com/present.html
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Rocs
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MessagePosté le: Jeu 13 Avr 2006 19:22    Sujet du message: Répondre en citant

meric pakira c 'est pas mal, j'aime surtout la 1ere photo.
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Sorel
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MessagePosté le: Jeu 13 Avr 2006 19:42    Sujet du message: Répondre en citant

Il est motivant ce topic.Il est vrai toutefois que l'architecture est très européenne, mais passons.Une question que je cois importante:

Les promoteurs immobiliers sont ils d'origine africaine ou européenne?
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Farao
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MessagePosté le: Ven 14 Avr 2006 11:23    Sujet du message: La campagne à la ville? Pourquoi pas?... Répondre en citant

Merci pour les photos, Pakira. Il s'agit des oeuvres de Pierre Atepa Goudiaby, qui doit être l'architecte le plus actif de la zone francophone (et qui construit également dans les pays anglophones).
Il y a des choses très interressantes chez lui, et d'autres qui le sont moins. Ca aussi ça mériterait une discussion au cas par cas. Ce que je retiens pour ma part c'est l'importance qu'il accorde au symbolisme et la reférence marquée au répertoire esthétique africain.
Je n'ai pas trouvé de sites présentant ses oeuvres de manière détaillée. Si tu as des liens je suis preneur.
Par exemple si on pouvait trouver un de ses projets immobiliers, ça pourrait être interressant de comparer avec ceux qui font l'objet de ce topic.

Sorel, Essama est le mieux placé pour répondre à ta question. Ce que je peux dire pour ma part c'est que les projets de ce type réalisés au Bénin sont généralement le fait d'entrepreneurs locaux et sont majoritairement destinés à une clientèle locale.
Il y'en a au moins un, implanté du coté de Ouidah, qui visait un public de béninois de l'extérieur, mais je pense que c'est un cas particulier.
le projet qui a inauguré ce type de chantiers au Bénin date des années 90 et est l'iniative de Séverin Adjovi, homme d'affaires et politicien bien connu dans le pays.

Je pense que le cas antillais est spécifique et tient pour beaucoup au statut de ces iles par rapport à la France.

Marvel:
Marvel a écrit:
Ces batiments sont fades et laids. Je suis certain qu'on peut encore beaucoup mieux faire.

Evidemment qu'on peut mieux faire. J'ai d'ailleurs bien insisté que ce qui m'interressait dans ces constructions c'était la démarche plutôt que le résultat. Je rappelle que Mester de Paradj n'est pas Africain et qu'il manque à ses réalisations une dimension essentielle: la dimension culturelle (qui organise les espaces en reférence, par exemple, à une vision du monde, une hiérarchie sociale, etc...)
A sa décharge, il faut lui reconnaitre qu'il est quand même un cran au dessus de ce qui se faisait en Afrique Occidentale francophone à l'époque (fin des années 70).

Marvel a écrit:
Tu sais, les constructions en terre que tu nous montres releves du même principe mais à l'inverse: utilisant un matériau très prisé en Afrique pour construire des maisons "occidentales".

Et pour cause: aucun de ces batiments ne se trouve en Afrique. Ils ont été réalisés en Amérique et en Europe sans aucune reférence à la culture africaine. L' idée ici était d'illustrer la modernité de l'architecture en terre, pas le paradigme afrocentrique.

Marvel a écrit:
Je ne sais pas ce que tu appelles "architecture traditionnelle africaine". Si la référence c'est la case du village, telle que rencontrée à partir de ...1885, il est évident que ma longue mémoire historique fait nous n'ayons pas la même notion du "traditionnel" ou du "classique" africain.

Alors remplaçons "traditionnelle" par "vernaculaire": une architecture qui résulte d'une vision du monde, d'usages quotidiens, de rapports sociaux-culturels définis, et qui est implantée dans un lieu donné et un climat précis. Par opposition à une architecture perçue au travers de reférences externes comme une soi-disant "modernité occidentale".

Est-ce plus clair?

Marvel a écrit:
Ce sujet est important, alors je vais développer. Tant pis pour le politiquement correcte, et pour ceux qui tiennent le bic rouge de l'anotation "prisme occidentale", mais moi je dis ce que je pense.

Souvent dans ce débat qui révient de manière récurante, je sens qu'on ne distingue pas la vie à la campagne et la vie en ville. Ainsi, beaucoup se précipitent à qualifier "en mimétisme occidentale" ce qui sont en réalité des impératifs urbains .
Comme au village européen il n'y a pas si longtempss que cela, chaque famille abattait ses animaux de ferme chez elle, y fabriquait son beurre en pilon le lait entier dans un mortier, faisait fermenter son fromage dans sa cave s'accomodant de la puanteur etc... La vie citadine s'installant, et les conditions offertes pour vivre nombreux dans un espace restreint, ont modifié nombre d'habitudes tout en voyant naitre une industrie capable de se substituer à la production paysane et individualisé. Plus l'homme ést occupé au travail des villes qui bouffe toute sa journée, plus l'industrie se propose de remplacer beaucoup des taches qui lui incombait traditionnellement, ou de réduire e temps d'exécution de celles-ci.
On en a discuté un peur sur le sujet "sida", il'y'a des mécanismes sociaux qui sont logiques. Et on retrouve cette distinction entre les citadins et les ruraux dans le mode de vie, dans toutes les civilisations à toutes les époques. Et ce n'est que logique. Et la ville, je le rappelle, est une invention africaine.
Vous me parlez de piler tel ou tel aliment, individuellement comme on aime le faire et c'est ce mode de vie qu'il faut défendre. Ok. Mais si on est en ville et que l'on est censé travailler (dans une administration, une boutique ou dans une usine, ce qui est le propre de la ville), une certaine cuisine qui prendrait 4 heures à se faire demande à ce qu'une personne s'y consacre de façon quasi permanente. Alors, il se passe dans la réalité que soit madame ne travaille pas et monsieur y tient pour SON confort, soit on va chercher une petite pauvre au village pour le confort de cette famille, soit on va payer une misère à un domestique pour le faire. Si le mode de vie traditionnel africain, c'est monsieur qui exploite madame, ou Mr et Mme riches qui exploitent la petite ou le grand pauvre, je n'y reconnais pas le mode de vie africain, si non que des sequelles de l'esclavage.
C'est pareil que de dire que l'africain fait beaucopup d'enfant, c'est sa nature. cela est valable au village parce que l'espace est quasiment gratuit, en ville ce n'est pas le cas. Au village on est pas dans une compétitivité tout le temps, ce qui laisse bcp de temps livre... Alors si on veut des maisons extensible à souhait, on fait deux enfants de plus on ajoute une chambre, cela s'avère impossible dans la ville qui par définition est un espèce juste, confiné cher.
Alors, lorsque vous parler de vivre à l'africaine ici, ne parlez vous pas plutôt de vivre à la paysane?
On a pas à piler du sorgho ou du saka saka des immeubles. C'est dommage, c'est si bon comme ça, mais tout le monde ne peut pas produire ce qu'il consomme en ville. Après ce sera quoi? des HLM de 8 chambres et des automobiles de 16 places pour prendre en compte le plaisir "africain" de vivre au milieu de son troupeau?
On ne peut construire deux fois plus cher un immeuble, pourque les gens y pile du foutou, alors qu'on peu produire le foutou industriellement. On accepte bien aujourd'hui d'aller accoucher ou se soigner à l'hopital alors qu'au village on le fait entouré des siens (ce qui est nettement mieux). Il faut accepter que la ville appelle à certaines concessions. Hélas! Et je m'imagine un instant, rentrer du boulot à 12h, vite manger et faire ma sieste parce que je reprend à 15h comme c'est souvent le cas en Afrique, puis ma voisine madame Nkossi est entrain de piler dans la cours durant deux heures (c'est moi qui le lui ait conseillé en plus), je vais piquer une de ces colères que j'irai vivre à oté du blanc qui ne pile pas.


Où le débat devient enfin interressant.
Je regrette seulement que tu aies pris le problème à l'envers. Avant de décreter ce qui tient de la ville et ce qui tient de la campagne, il convient au préalable de définir...la ville et la campagne.
Parceque finalement qu'est-ce (ou que doit être?) la ville africaine? La mégalopole du tiers-monde que nous construisons actuellement? La cité moderne de Le Corbusier avec ses espaces fonctionnels séparés (la même qui s'est cassée la gueule dans les banlieues françaises)? La ville horizontale à dimension humaine promue par Julius Nyerere? Où autre chose encore à inventer qui nous permettra d'acceder à une modernité qui nous ressemble sans avoir à sacrifier plus que ce qui est indispensable?

Parceque la ville européenne ou américaine fonctionne de telle façon, on devrait y voir des règles universelles "qui sont en réalité des impératifs urbains"?
Désolé Marvel mais les choses ne sont pas aussi simples que ça.
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Nomade
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MessagePosté le: Ven 14 Avr 2006 22:50    Sujet du message: Répondre en citant

muna Deïdo a écrit:
Smile
Je crois qu'il faudrait d'abord définir ce que l'on entend par modernité car ça sonne occidental par ici...
Certains voudraient voir l'Afrique avec des clichés vieux de quelques siècles au moment de sa décadence...pourquoi ne voient-ils pas l'occidental dans sa grotte dans ce cas? qui a dit que modernité rimait avec le monde des blancs? l'occidental a inventé quoi qui ne l'ai pas été avant?

Deïdo.


Moi, j'aime bien les quelques caractéristiques d'une architecture africaine traditionnele-moderne qu'a apporter Farao lorsqu'il a poster les photos dans ce sujet. Diversité, unité, douceur des formes....
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Pakira
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MessagePosté le: Sam 15 Avr 2006 00:35    Sujet du message: Répondre en citant

Lagos,Nigeria









Quelques images de Nairobi,Kenya:














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ki nèg nwè ki nèg klè
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nèg klè pè nèg nwè
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nèg nwè ké wéy klè
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sa ki fèt pou nèg vin' blang?
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