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Langues officielles africaines
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Yom
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 14:31    Sujet du message: Langues officielles africaines Répondre en citant

Suite au débat amorcé dans le forum "culture", je souhaiterais avoir votre point de vue mais sous un angle plus politique.
Venant d'un continent où la (ou les) langue officielle est systématiquement la (ou les) langue parlée par la majorité et où les langues qui n'ont pu obtenir de statut officiel sont presque toutes en voie de disparition, la situation des pays d'Afrique noire est pour moi surprenante.

Tous les états (sauf la Somalie) ont maintenu les langues coloniales et même plusieurs états qui ont adopté une langue nationale (Centrafrique, Botswana, etc.) continuent à privilégier la langue européenne au niveau administration/justice/éducation.

Il était logique et inévitable il y 40/50 ans de maintenir les langues coloniales, au moins à court-terme. Mais ailleurs, comme au Maghreb, en Inde, aux Philippines on a eu l'objectif de remplacer le français ou l'anglais par une langue nationale et on a fait que se résigner à leur maintien (comme en Inde ou l'Hindi n'était pas accepté par les gens du sud, mais au niveau régional c'est toujours une langue locale qui est officielle). En Afrique noire, à de rares exceptions (Tanzanie) rien de tout cela, les langues européennes étaient synonymes de progrès et les langues africaines ne pouvaient espérer qu'un statut symbolique de "langue nationale".

A aujourd'hui, je ne vois aucun projet de modification ni aucune volonté politique d'aller vers une substutition des langues coloniales. Au contraire, on a vu le Congo-Kinshasa vouloir ajouter l'anglais comme langue officielle et le Nigéria le français! Le Rwanda un des rares pays monolingues dans le monde s'encombre maintenant de 3 langues officielles...

Pensez-vous que ça puisse changer à l'avenir?
Ne croyez-vous pas que ce soit déjà trop tard dans certains pays où le français tend à devenir langue maternelle d'une frange importante de la population (Gabon, Cameroun, Côte d'Ivoire, etc.)?

Yom
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Yom
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 14:39    Sujet du message: Répondre en citant

pour compléter le débat, deux liens:

http://www.codesria.org/Links/conferences/dakar/guissou.pdf
en particulier ceci:
"Le Page (1964) Célèbre linguiste américain répond ainsi : « Quand la langue du gouvernement et de la loi diffère de celle des masses populaires, les plans de développement économique, agricole et industriel sont difficiles à élaborer et encore plus difficile à mettre en œuvre parce que la recherche de base se trouve handicapée par la barrière de la langue ».
Hormis le sacro saint principe, (un homme = un vote) qui met en Afrique anglophone ou francophone, le Président de la République et l’anonyme paysan illettré dans la langue du pouvoir, sur le même pied d’égalité dans le bureau de vote, de quel autre droit ou pouvoir dispose ce même paysan pour peser sur la vie politique, une fois les élections terminées ?"

http://www.inst.at/trans/11Nr/kody11.htm
"D'autre part, 32% des jeunes de 10 à 17 ans interrogés dans la ville de Yaoundé ne parlent aucune langue camerounaise et ont le français comme seule et unique langue de communication. Cette population non
locutrice des langues camerounaises croîtra de manière exponentielle à la prochaine génération, car les jeunes qui ne parlent pas les langues locales
actuellement ne pourront pas les transmettre à leur progéniture."

Yom
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Yom
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 15:11    Sujet du message: Répondre en citant

Et aussi celui-ci
http://critaoi.org/bib/archive/00000109/01/Langue_officielle.pdf
(mais le lien n'est plus accessible que par Google)

LANGUE OFFICIELLE, LANGUES NATIONALES ET COMMUNICATION ---- Depuis 1965, une politique des langues nationales, bien que prônée dans les discours et les colloques (à peu près un ou deux chaque année) n’a jamais été sérieusement envisagée. C’est une situation ahurissante pour un Japonais, un Chinois ou un Vietnamien qui débarque en Afrique. Ne parlons pas des Marocains ou des Algériens. Comment peut-on parler d'indépendance et sacrifier sa langue nationale ? Il faut donc rappeler le maintien du statut colonial sur les langues africaines.
Le français instauré comme langue de l’école et langue de l’administration eut tout naturellement statut de langue officielle… et l’a conservé. Les langues africaines eurent, elles, le statut de dialectes – maints Africains les traitent encore de “ patois ” - et furent exclues non seulement des classes, mais de l’enceinte de l’école. Tous ceux qui, aujourd’hui, ont 60 ans se souviennent encore du “ symbole ” infamant qu’on attachait au cou de l’élève s’oubliant à parler “ patois ”. Brimade efficace qui laissa des traces chez plus d’un romancier de cette époque… et dans l’ensemble des esprits qui apprirent à lire avant 1960.
La revendication linguistique était déjà présente dans les motions finales du Congrès de Rome en 1959. Elle ne cessera de croître dans certains pays comme le Mali, le Sénégal, le Niger, Madagascar. Dans les pays anglophones et dans l’ex-Congo belge, la situation était différente, car, depuis la colonisation, l’administration avait autorisé l’enseignement des langues autochtones, à côté du français et de l’anglais. Les pays francophones subirent donc là ce qu’on peut considérer sans exagération comme un traumatisme culturel qui explique plusieurs attitudes spécifiques actuelles :
1. L’ambiguïté de nombreux écrivains qui se sentent, quelque part, coupables d’écrire en français, alors qu’ils s’avouent incapables d’écrire dans leurs langues. Pour Ricard, ce sont des “ consciences linguistiques ” malheureuses. (Littératures d’Afrique Noire, Karthala 96).
2. Le refus de certains autres d’admettre qu’il a un problème, ce qui aboutit à ce que Ricard, appelle “ l’évitement systématique de la question linguistique. Ceux-là semblent plus heureux… mais parce que sans conscience…
3. Le problème beaucoup plus général des intellectuels et étudiants de plus en plus diglossiques, vivant sur deux registres linguistiques, l’un couvrant la zone de sensibilité sociale et familiale, l’autre celle de l’instruction et la vie intellectuelle. Ceux-ci sont totalement perdus dès qu’il leur faut exprimer leurs sentiments en français ou des idées en baoulé.
4. L’agressivité linguistique des mêmes, surtout en milieux scolaires, vis-à-vis du français et non des autres langues européennes (anglais, allemand, espagnol) ; et leur refus implicite de bien le parler ou le prononcer, arguant de leur “ droit de garder leur accent africain ”
5. Le regain de l’usage de la langue africaine véhiculaire en tous lieux y compris scolaires et universitaires.
6. A l’inverse, dans certains pays où cette revendication linguistique fut très tôt étouffée sous la menace du tribalisme ou simplement devant la coalition sans défaut des autorités locales avec la politique “ métropolitaine ”, on assiste à un recul des langues autochtones. Les parents découragés les apprennent de moins en moins à leurs enfants. Ceux-ci méprisent leur “ patois ”, sans que leur français s’en trouve amélioré (Cameroun).

Car dans ces pays se développe aussi un pidgin, un pidgin, un créole, “ un petit nègre ” au niveau des masses urbaines. Le français s’y marie comme il peut à des formes et des déformations africaines. Il se dégrade en même temps que les langues auquel on l’associe. On aboutit ainsi paradoxalement à perdre le français avec une politique qui ne visait qu’à le sauver. Le malheur c’est qu’on perd aussi les langues africaines, le seul refuge pouvant les abriter étant les villages que les jeunes désertent. Quel est l’avenir des langues dans ces pays-là ? Il est problématique, certes. De même que l’avenir du français comme je l’indiquerai plus loin. Tandis que, dans les pays à conscience linguistique aiguë, même malheureuse, il y a de l’espoir. Le Mali dès l’époque de Modibo Keita avait introduit le bambara dans l’enseignement fondamental (primaire jusqu’au BEPC) et éditait Kibaru, journal en bambara à orthographe simplifiée dite “ de Bamako ”. Le Sénégal, malgré des efforts et de multiples déclarations de principe, n’a pas beaucoup bougé. Il y eut bien la tentative avortée de l’enseignement moyen pratique, dans les années 70. Plus récemment, le ministère de l’Education a créé des écoles communautaires de bases (ECB) encadrées par des “ volontaires ” recrutés au niveau du baccalauréat. Ces mesures d’urgence sont prises surtout pour palier à un analphabétisme de nouveau en croissance, du fait de l’accroissement démographique et de l’incurie des écoles publiques pour absorber l’excédent d’enfants.
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dwight_postillon
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 18:14    Sujet du message: Répondre en citant

permettez mon intrusion, messieurs...

votre projet est de généraliser à l'afrique l'usage de trois grandes langues africaines officielles. vous partez du principe que le français est une langue "étrangère" et aliénante culturellement... soit...

mais comment comptez vous oeuvrer pour qu'un guéré (par exemple), considère le bambara ou le lingala comme une langue moins "étrangère" que le français ?
_________________


vive le parti kermit !!
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Yom
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 18:51    Sujet du message: Répondre en citant

dwight_postillon a écrit:
permettez mon intrusion, messieurs...

votre projet est de généraliser à l'afrique l'usage de trois grandes langues africaines officielles. vous partez du principe que le français est une langue "étrangère" et aliénante culturellement... soit...

Ce n'était pas exactement mon propos, je voulais juste initier un débat. 2 ou 3 langues officielles pour toute l'Afrique relève encore de l'utopie je crois comme l'a laissé entendre BMW

Citation:

mais comment comptez vous oeuvrer pour qu'un guéré (par exemple), considère le bambara ou le lingala comme une langue moins "étrangère" que le français ?


de la même manière qu'un provençal considère le français comme moins "étrangère" que le chinois!


Yom
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 19:59    Sujet du message: Répondre en citant

Salut!
Merci Yom pour le thème, et je suis d'avis aussi qu'il est plus que préoccupant que ceux quiont moins tendance à s'occuper des langues africaines sont leurs propriétaires...
Tes différents liens sont très instructifs (je les parcours encore, je n'ai pas fini), et celui de BMW aussi. En ce qui me concerne,je serais d'avis que chaque peuple parle d'abord dans sa langue, c'est un impératif.


Bon, commençons pas les niveaux des langues:

culturel:

Les langues occidentales échouent éminemment, pas besoin d'insister.

Communication:

L'instruction, la communication, elles aussi contiennent des éléments culturels, et sont des facteurs clés du comportement social. Le rapport à sa langue maternelle n'est pas le même que celui à une langue étrangère, l'appropriation des concepts, la pensée ne sont pas les mêmes. Exemple banal, mais concrêt:

bonjour, salut/ au-revoir, on connait, ce sont des salutations courantes en français.
kia Mbote kia ku / Toma sala, qui est une salutation corespondante chez les kongo, ne renvoie pas à la même idée du tout.
MboTe: en kikongo (se prononce M`b'oTe: b éludé. Pas similaire à celui du lingala, attention!). Etymoloie/Sémantique: MboTe equivalent parfait de MâaT. On voit déjà la difficulté à traduire en français fidèlement, et la différence de pensée qu'une expression de ce type renfermme.
ToMa sala: ToMa == équivalent parfait de Mbote/Mâat.
La fonction de salut est donc, on l'a vue différente, et donc ne véhicule pas les mêmes idées, ni le smêmes moeurs.
La communication, en changeant de langue est modifiée aussi, et modifie le rapport entre individus.

Institution:

Au niveau des institutions, la langue doit représenter la populatin, c'est nécessaire, autrement, elles lui sembleront étrangères, c'est pourquoi je serais d'avis de régionaliser, cela me parait même une nécessité incontournable.

les peuples parlant des langues différentes (pas des sortes de variations selon les régions, auquel cas il s'agit toujours de la même langue, et le plus souvent elles ont au moins une forme classique) sont souvent culturellement différents. Aussi, il n'y a pas de raison objective de'imposer à des peuples une langue qui ne les représentera pas du tout.

serge soulevait lep roblème de l'acceptation de nos différences, cela passe aussi par les langues, puisqu'elles sont la manifestation, le support de cette richesse.

En outre, si l'on va en belgique, ou en suisse, on verra chaque peuple parler sa langue, étudier sa langue... le fédéralisme.

On voit bien ici que les 3éléments sont liés entre eux et même indissociables.
Citation:
Certaines fois, j'ai l'impression que ce sont surtout des blancs (évangélistes) qui s'intéressent aux langues africaines...
C'est souvent vrai, hélas! les africains sont souvent les premiers à se dénigrer, et à rejeter tout ce qui leur rappelle ce à quoi ils s'identifient... Mais il y a aussi le côté "pratique":

Sur le terrain (éducation, sciences, etc...) les langues africaines ont été freinées dans leur évolution, et n'ont pas toutes assimilé l'évolution des techniques dont elles ont été coupées pendant un certain temps, ce qui les rend moins "compétitives" sur ce plan. Le problème devient alors:
1->enseigner les deux langues aux enfants (sa langue maternelle, et la langue coloniale). Dans ce cas, il apprendra à parler et raisonnenr dans sa langue, puis devra ensuite apprendre à l'école la langue du colon, puis enfin se familliariser avec les concepts des divers domaines (on en profitera pour lui enseigner un tat de chose stypiquement catholiques Laughing et dépassées) pourpouvoir faire son choix parmi eux et se spécialiser..

temps perdu, donc certains préfèrent:
2->enseigner à leurs enfants dès leur plus jeune âge la langue "pratique". Le résultat est cité ici par Yom... édifiant de médiocrité.
Cela nous amène à nous demander comment y remédier...
_________________
----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
http://igg.me/at/vitu
A ne manquer pour rien au monde:
-------->http://www.youtube.com/watch?v=24ZO1HlvmpQ
---> http://www.youtube.com/watch?v=CjDua-fqSUg
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Ven 23 Juil 2004 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Les difficultés:

1->On l'a vu, l'adaptation du vocabulaire à l'évolution technique, sociale, etc...
Une solution possible:

->le recensement des termes scientifiques techniques, etc.; oubliés (il y en a des tonnes en lingala (mais le vrai lingala, celui des bangala, pas ce substrat prédigéré informe et sans profondeur qu'on nous sert tous les jours), en kikongo, moins ont été oubliés par les anciens, qui les ont transmis)
->voir ce qui manque, et le créer.

Niveau investissment..
->recenser les mots dépend du nombre de personnes s'attelant à la tâche, et du taux de recul (proportions de personnes l'ayant abandonnée) de la langue.
->créer les manquants dépend du niveau des personnes dans la langue, et de la quantité de mots. Mais surtout dela méthode choisie.
On peut par exemple, comme dans le cas de kikongo (dans sa forme classique), choisir de suivre la stcructure déjà présente dans le vocabulaire. Les syllabes, qui sont le corps du mot ont une sémantique particulière, et le vocabulaire entier y obéit. C'est aussi important de conserver cela, pour que l'apprentissage se fasse aussi intuitivement.
En effet, dans le cas du français, on sait ce qu'est un cercle, une llipse, essentiellement par le rapport visuel, qu'on apprend dès le jeune âge.
fonder un apprentssage sur l'etymologie d'un vocabulaire de base permet au contraire d'avoir déjà une intuition du sens du terme, le visuel viendra ensuite renforcer cela.

Prévoir des dizaines, voire une centaine d'heures de boulot pour chaque étape... (avec 4 personnes impliquées, et des tâches bien réparties à l'avance).

L'autre problème est celui des supports:

1->mediatique: indispensable que les medias locaux au moins, et autres semettent absolument à s'exprimer dans leurs langues respectives, et qu'on arrête de crier au tribalisme comme c'est la cas à chaque fois.

2->livres: il faut deslivres, même si c'est la bible, mais la seule condition, c'est que ces livres soient écrits dans la langue classique, et mettent bien en évidence la structure linguistique voulue, et plus important encore: la pensée derrière chaque expression).
Problèmes: trouver des personnes maitrisant suffisamment leur vocabulaire, semettre d'accord sur un contenu à utiliser comme base, vient ensuite le coût, quel'on peut réduire, mais après avoir évalué le tout.

3->support informatique: le format que je préfère dans beaucoup de cas, et aussi celui de l'avenir (autre débat). Dans ce cas, il n'y a qu'à utiliser les vocabulaires déjà utilisés précédemment pour la localisation d'un système d'exploitation.
##################################################################
J'insiste encore sur la possibilité et l'immense simplicité de cette localisation avec les systèmes unix/linux. J'ajoute aussi que actuellement, c'est microsoft (pas seulement, mais c'est le géant leplus tyranique de l'informatique, et rappellons qu'il est plutôt du genre à monopôliser le marché: imaginez nos pays sans instance de protection des droits digne de ce nom...-, et pas des humanistes : business). Avouez devoir payer une license d'accès pour un support informatique dans sa propre langue-avec de l'argent qu'on dit ne pas avoir- serait vraiment caricatural.. mais on en approche.
--->seule contra-attaque possible: le logiciel libre, ou l'abstinence (informatique) choisissez!<----#############################################
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Yom
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MessagePosté le: Lun 26 Juil 2004 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

Audissoe Potemkim a écrit:
Bonjour à tous !

C'est normal... le Provençal est une soupe à dominante latine, comme le Français (je dis soupe parce que c'est du latin "de cuisine", en gros très déformé, dans les deux cas).

Effectivement le provençal était un mauvais exemple d'autant que ce n'est pas loin d'être une langue morte aujourd'hui Sad pas vraiment le sort qu'on puisse souhaiter aux langues africaines.

Citation:

Une question pour m'éclairer, Bambara, Lingala, toutes ces langues, ont-elles une proximité du même ordre, ou sont-elles différentes les unes des autres ?


D'après les classifications conventionnelles, la plupart des langues africaines appartiennent à la famille "niger-congo", comparable à la famille "indo-européenne". Donc le bambara et le lingala ont une proximité du même ordre que le français et le russe ou le hindi.
A l'intérieur de cette famille, il y a des sous-familles comme bantou, mandé où la proximité est beaucoup plus grande.

Pour un kongo, être alphabétisé en lingala, langue bantu comme sa langue maternelle, ce n'est pas du tout la même chose que d'être alphabétisé en français à la logique totalement différente.

Yom
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MessagePosté le: Lun 26 Juil 2004 12:55    Sujet du message: Répondre en citant

muana kongo a écrit:

Institution:

Au niveau des institutions, la langue doit représenter la populatin, c'est nécessaire, autrement, elles lui sembleront étrangères, c'est pourquoi je serais d'avis de régionaliser, cela me parait même une nécessité incontournable.

Un pays ne peut guère prétendre à devenir une démocratie si une proportion significative de la population ne comprend pas la langue dans laquelle parlent et écrivent ses représentants.

Citation:

les peuples parlant des langues différentes (pas des sortes de variations selon les régions, auquel cas il s'agit toujours de la même langue, et le plus souvent elles ont au moins une forme classique)


Tu poses ici le problème de la standardisation. Il n'est pas toujours évident de savoir si 2 parlers sont deux dialectes d'une même langue ou 2 langues distinctes. Et la forme classique n'existe pas toujours, il faut donc définir une forme "standard" écrite qui sera accepté par tous les locuteurs de chaque dialecte.

Citation:

En outre, si l'on va en belgique, ou en suisse, on verra chaque peuple parler sa langue, étudier sa langue... le fédéralisme.

Oui, en Europe c'est une évidence. Les 200'000 islandais étudient de la maternelle à l'université dans leur langue tout naturellement. Le danois qui était la langue officielle jusqu'en 1944 n'est plus depuis longtemps la 1e langue étrangère, dépassée par l'anglais. Et je serais prêt à parier qu'il y a une plus forte proportion de personnes parlant l'anglais en Islande que dans bien des pays africains "anglophones".
Les slovènes, slovaques ou finalandais étudient dans des langues qui ne sont écrites que depuis à peine plus d'un siècle (le peul l'est depuis 7 siècles au moins).

Citation:


Sur le terrain (éducation, sciences, etc...) les langues africaines ont été freinées dans leur évolution, et n'ont pas toutes assimilé l'évolution des techniques dont elles ont été coupées pendant un certain temps, ce qui les rend moins "compétitives" sur ce plan. Le problème devient alors:
1->enseigner les deux langues aux enfants (sa langue maternelle, et la langue coloniale). Dans ce cas, il apprendra à parler et raisonnenr dans sa langue, puis devra ensuite apprendre à l'école la langue du colon, puis enfin se familliariser avec les concepts des divers domaines (on en profitera pour lui enseigner un tat de chose stypiquement catholiques Laughing et dépassées) pourpouvoir faire son choix parmi eux et se spécialiser..

temps perdu, donc certains préfèrent:
2->enseigner à leurs enfants dès leur plus jeune âge la langue "pratique". Le résultat est cité ici par Yom... édifiant de médiocrité.

Est-ce du temps perdu? J'avais lu le compte rendu d'une étude qui comparait des élèves du Malawi qui apprennent d'abord en chichewa pendant 4 ans et intègrent progressivement l'anglais et des élèves de Zambie où l'enseignement est d'emblée en anglais et le chichewa n'est qu'une matière enseignée. Les élèves du Malawi avaient au bout de 5 ans de meilleurs résultats en lecture non seulement en chichewa mais aussi en anglais.
Le deuxième type d'enseignement revient en effet à mélanger l'apprentissage de l'écrit et l'apprentissage d'une langue.
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Yom
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MessagePosté le: Lun 26 Juil 2004 13:31    Sujet du message: Répondre en citant

muana kongo a écrit:
Les difficultés:

1->On l'a vu, l'adaptation du vocabulaire à l'évolution technique, sociale, etc...
Une solution possible:

->le recensement des termes scientifiques techniques, etc.; oubliés (il y en a des tonnes en lingala (mais le vrai lingala, celui des bangala, pas ce substrat prédigéré informe et sans profondeur qu'on nous sert tous les jours),

J'éviterais de me montrer aussi méprisant envers ce "faux lingala" qui est la langue effectivement parlée par des millions de congolais et reste malgré tout une langue fondamentalement bantu et africaine. N'est-il pas préférable au "français prédigéré informe" qu'on parle à Abidjan ou Yaoundé?
Il ne faudrait pas suivre les arabes qui n'ont longtemps admis à l'écrit que l'arabe du Coran, qui de ce fait allait très bien pour la religion ou la poésie mais pas du tout pour les mathématiques ou les technologies où on préférait l'anglais ou le français (ça commence à changer avec le développement d'une presse panarabe et Al-Jazira).

Citation:


en kikongo, moins ont été oubliés par les anciens, qui les ont transmis)
->voir ce qui manque, et le créer.

Niveau investissment..
->recenser les mots dépend du nombre de personnes s'attelant à la tâche, et du taux de recul (proportions de personnes l'ayant abandonnée) de la langue.
->créer les manquants dépend du niveau des personnes dans la langue, et de la quantité de mots. Mais surtout dela méthode choisie.
On peut par exemple, comme dans le cas de kikongo (dans sa forme classique), choisir de suivre la stcructure déjà présente dans le vocabulaire. Les syllabes, qui sont le corps du mot ont une sémantique particulière, et le vocabulaire entier y obéit. C'est aussi important de conserver cela, pour que l'apprentissage se fasse aussi intuitivement.
En effet, dans le cas du français, on sait ce qu'est un cercle, une llipse, essentiellement par le rapport visuel, qu'on apprend dès le jeune âge.
fonder un apprentssage sur l'etymologie d'un vocabulaire de base permet au contraire d'avoir déjà une intuition du sens du terme, le visuel viendra ensuite renforcer cela.

Prévoir des dizaines, voire une centaine d'heures de boulot pour chaque étape... (avec 4 personnes impliquées, et des tâches bien réparties à l'avance).


Tu as certainement raison mais je crois que ce n'est pas ça qui manque le plus.
Si des gouvernements décrétaient que l'enseignement primaire devrait être en langues locales d'ici 5, 10 ou 20 ans, que les lois devraient être traduites en une ou plusieurs langues nationales et que le français ne serait maintenu comme langue officielle qu'à titre provisoire pour x années, tout le reste suivrait.
Aujourd'hui dans la tête des africains, c'est langues africaines = tradition et langues européennes = progrès, modernité. C'est ça qu'il faut changer.

Yom
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MessagePosté le: Lun 26 Juil 2004 14:17    Sujet du message: Répondre en citant

Encore une citation (de Ousmène Sembène) et deux liens:

"Imagine un peu qu'au sud du Sahara, une langue africaine devienne langue officielle. La plupart de nos dirigeants ne dirigeraient plus. Ce sont les paysans qui vont diriger car ils ne parlent pas leurs langues maternelles."

(de http://fr.allafrica.com/stories/200407090325.html)

http://www.sudlangues.sn/IMG/pdf/doc-50.pdf

http://www.cpsa-acsp.ca/papers-2004/Johnson,%20Nancy.pdf (en anglais)

Yom
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Lun 26 Juil 2004 16:01    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
si une proportion significative de la population ne comprend pas la langue dans laquelle parlent et écrivent ses représentants.
Justement, Actuellement, les proportions de personnes en Afrique comprenant le français suffisamment pour suivre un débat de politique par exemple?
Un état peut-il se prétendre démocratique quand ses représentants ne représentent pas la population ou quand celle-ci n'est pas représentée?
J'entends par régionalisation:
->au niveau des institutions de chaque peuple, les langues doivent être dans la langue de ce peuple, et aussi traduite dans la langue/les langues"nationale"/s.
J'en profite pour remarquer que ces complications ne sont là que parce que ces pseudo-états sont illégitimes, et absolument incohérents avec la réalité des populations. La langue est encore un problème qui serait facilement évité dans une institution fédéraliste.
Citation:
Il n'est pas toujours évident
encore un exemple. Mais les parlers Kongo sont uniquement Kongo. Les parlers Bangala sont typiquement bangala, sauf la forme escamotée courante.
Citation:
une forme "standard" écrite
oui, pourquoi pas. L'idée est bonne en elle-même.
Citation:

Est-ce du temps perdu?
Je ne considère pas que cela soit du tempsperdu moi-même, je faisais état du "raisonnement" qui pousse à cette conclusion.
Citation:
reste malgré tout une langue fondamentalement bantu et africaine.
C'est une définition très floue alors... le lingala courant est la langue la plus informe, et la plus traffiquée que je connaisse: elle contient peut-être 40% de mots empruntés ou dérivés du français, et parfois de l'anglais... si ce sont aussi des langues bantou..;
Citation:
préférable au "français prédigéré informe" qu'on parle à Abidjan ou Yaoundé?
C'est un moindre mal, mais un mal quand même.
Citation:

Il ne faudrait pas suivre les arabes qui n'ont longtemps admis à l'écrit que l'arabe du Coran, qui de ce fait allait très bien pour la religion ou la poésie mais pas du tout pour les mathématiques ou les technologies où on préférait l'anglais ou le français (ça commence à changer avec le développement d'une presse panarabe et Al-Jazira).
C'est un problème il me semble de devoir systématiquement recourir à une autre langue pour tenir un raisonnement scientifique...
Citation:
langues africaines = tradition et langues européennes = progrès, modernité. C'est ça qu'il faut changer.
Je suis on ne peut plus d'accord, et ça passe aussi par l'adaptation des langues (quand ce n'est pas encore fait) aux différents domaines liés à la "modernité".
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----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Dim 08 Aoû 2004 08:45    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
J'avais lu le compte rendu d'une étude qui comparait des élèves du Malawi qui apprennent d'abord en chichewa pendant 4 ans et intègrent progressivement l'anglais et des élèves de Zambie où l'enseignement est d'emblée en anglais et le chichewa n'est qu'une matière enseignée. Les élèves du Malawi avaient au bout de 5 ans de meilleurs résultats en lecture non seulement en chichewa mais aussi en anglais.
Le deuxième type d'enseignement revient en effet à mélanger l'apprentissage de l'écrit et l'apprentissage d'une langue.
Salut, tu aurais le lien pour cette étude, stp? Merci, salut!
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Yom
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MessagePosté le: Mar 10 Aoû 2004 08:10    Sujet du message: Répondre en citant

muana kongo a écrit:
Citation:
J'avais lu le compte rendu d'une étude qui comparait des élèves du Malawi qui apprennent d'abord en chichewa pendant 4 ans et intègrent progressivement l'anglais et des élèves de Zambie où l'enseignement est d'emblée en anglais et le chichewa n'est qu'une matière enseignée. Les élèves du Malawi avaient au bout de 5 ans de meilleurs résultats en lecture non seulement en chichewa mais aussi en anglais.
Le deuxième type d'enseignement revient en effet à mélanger l'apprentissage de l'écrit et l'apprentissage d'une langue.
Salut, tu aurais le lien pour cette étude, stp? Merci, salut!

Voilà (en anglais):
http://www.dfid.gov.uk/pubs/files/investbilinlitedpaper24.pdf

Yom


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Muana Kongo
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MessagePosté le: Mar 10 Aoû 2004 10:15    Sujet du message: Répondre en citant

Merci pour les liens, je vais les lire de suite. Very Happy
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Abiola
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MessagePosté le: Mar 25 Avr 2006 15:49    Sujet du message: Répondre en citant

Je voudrais illustrer mon avis sur la question à travers le cas ivoirien.
On donne souvent cet exemple pour justifier le maintien du français ou des autres langues étrangères.
En effet on dit que Côte-d'Ivoire est une mosaïque d'environ soixante ethnies,et qu'il est donc impossible de réaliser une quelconque unité autrement que par le maintien d'une langue "neutre", c'est à dire le Français.

Ceux qui tiennent ce discours font preuve à mon avis d'un manque de volonté. Mais l'erreur là plus grave, est à mon sens, la paresse intellectuelle qui consiste à se limiter au cadre actuel défini par le colon. Pourquoi veut-on créer une langue nationale alors que la nation n'existe pas ?
Il n'y a pas de nation appelée Côte-D'Ivoire, qui comprendraient :
Citation:

Sénoufo (9,7 %), les Malinké (8,5 %), les Baoulé (6,6 %), les Dan ou Yacouba (5,9 %), les Bété (5,7 %), les Agni (4,5 %), les Gouro (3,6 %), les Dioula (3,4 %), les Guéré (3,4 %), les Dida (2,1 %), les Lobi (1,8 %), les Wobé (1,7 %), les Abé (1,4 %), les Adjoukrou (1 %), les Ébrié (0,7 %), etc.

Tant qu'on voudra insister sur ce cadre faussé à la base, on fera du sur-place, pire on régressera. Notre tâche aujourd'hui est de faire éclater ces structures qui nous enchaînent ! je suis encore au début de mon instruction sur ce thème, mais je vous expose déjà les pistes que j'ai dégagé de mes recherches.
Je disais donc que la CI comporte plus de 60 "ethnies" sensées correspondre à autant de langues. Cette assertion est fausse et est destinée à nous décourager dans notre entreprise d'éviction des langues étrangères. En vérité toutes ces groupes font parties d'ensembles plus grands qui possèdent une cohérence intrinsèque. Ainsi les Bété, les Dida, les Godié et affiliés font partie de l'ensemble Krou et ont des parlers quasi-identiques, avec des différences plus ou moins de l'ordre du Français et du Québécois. Il est ainsi parfaitement possible d'ériger
une langue standard à partir des différents dialectes, et qu'on appelerait Krou Standard, par exemple. Ce même travail peut-être fait pour la
majorité des peuples cités précédemment. Ce qui nous donnent, grosso modo :

Vous voyez donc qu'on est loin de l'anarchie linguistique
qui est censée règner !
Mais là où je veux en venir, c'est que cette carte nous
masque encore des détails importants :
Le groupe Gour est majoritaire au Burkina faso et présent au Ghana
Le groupe Akan est majoritaire au Ghana
Le groupe KROU est très présent au Libéria
Le groupe Mandé est majoritaire au Mali et fortement
présent en Guinée et au Libéria.
Je propose donc une refonte politique au profit
de ces ensembles linguistiques. On aurait ainsi (très grossièrement)
un Etat Akan, Un Etat Mandingue etc. Et supposons qu'on choisisse le Swahili comme langue officielle du futur 'Etat Fédéral d'Afrique Noire, la situation linguistique serait largement simplifiée ! Et dans la douceur, personne n'ayant été spolié.
La formule à laquelle j'adhère est donc une langue régionale (Akan, Yorouba, Kikongo etc.) au niveau des Etats et une langue fédérale unique (Swahili par exemple) pour tous.
Qu'en pensez-vous ?
Si vous pouvez expliquer la situation linguistique de votre pays/région, ça donnerait un éclairage utile.
_________________
Les Africains sont aujourd'hui à la croisée des chemins : c'est l'union ou la mort !
Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !


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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Mar 25 Avr 2006 23:04    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Qu'en pensez-vous ?
Que c'est une excellente idée.

Abiola a écrit:
Si vous pouvez expliquer la situation linguistique de votre pays/région, ça donnerait un éclairage utile.
Les cartes suivantes peuvent vous servir comme base de travail :
- http://www.muturzikin.com/carteafrique.htm (cliquer sur les cartes pour agrandir)
Quelques exemples :
- http://www.muturzikin.com/carteafrique.htm
- http://www.muturzikin.com/cartesafrique/3.htm
- http://www.muturzikin.com/cartenigeria.htm
- http://www.muturzikin.com/carteafriqueouest.htm

Pour le Togo, c'est bien simple, il n'y a que deux langues : l'Ewe au sud et le Mina au nord, le groupe minaphone maitrisant l'ewe dans sa grande majorité (tropisme économique oblige)

Pour le reste, il ne tient qu'aux principaux interessés de s'atteler sérieusement à la tâche.


PS : Yom, si tu pouvais éditer ton dernier message (lien cache google) afin que le topic retrouver sa taille normal.
En te remerçian par avances.


Hotep, Soundjata
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Chabine
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MessagePosté le: Mar 25 Avr 2006 23:21    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Je voudrais illustrer mon avis sur la question à travers le cas ivoirien.
On donne souvent cet exemple pour justifier le maintien du français ou des autres langues étrangères.
En effet on dit que Côte-d'Ivoire est une mosaïque d'environ soixante ethnies,et qu'il est donc impossible de réaliser une quelconque unité autrement que par le maintien d'une langue "neutre", c'est à dire le Français.

Ceux qui tiennent ce discours font preuve à mon avis d'un manque de volonté. Mais l'erreur là plus grave, est à mon sens, la paresse intellectuelle qui consiste à se limiter au cadre actuel défini par le colon.

Jusque là, nous sommes d'accord

Abiola a écrit:
Pourquoi veut-on créer une langue nationale alors que la nation n'existe pas ?

Question : comment font les Indiens ? Confused
_________________
"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Mar 25 Avr 2006 23:31    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Abiola a écrit:
Pourquoi veut-on créer une langue nationale alors que la nation n'existe pas ?

Question : comment font les Indiens ? Confused
Ils trichent aussi : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5277
Voilà pourquoi les kamites de la région souhaitent eux-aussi remettre les choses en ordre : http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=5394



Hotep, Soundjata
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Chabine
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MessagePosté le: Mar 25 Avr 2006 23:37    Sujet du message: Répondre en citant

J'aurais du être plus précise dans ma question : en fait, à chaque fois que j'entends parler de la question linguistique en Afrique, y'en a toujours un pour débarquer avec la question qui tue : "Oui, mais comment faire avec toutes ces langues, et toutes ces -retroussement de babines de circonstance Rolling Eyes - ethnies ?"

A chaque fois, j'ai envie de répondre : "Ben comme les Indiens. Ils feront comme les Indiens, so what ?" Confused
C'est pas un pays qui tient la route, l'Inde, avec je ne sais pas combien de milliers de langues distinctes ? (à quelques réserves négrophobes près...)
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Abiola
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 08:49    Sujet du message: Répondre en citant

Euh je me suis peut-être mal exprimé, je ne veux absolument pas dire que c'est la diversité des langues qui posent problème et en relisant mon message, je ne pense pas entrer dans la catégorie :
Chabine a écrit:
J'aurais du être plus précise dans ma question : en fait, à chaque fois que j'entends parler de la question linguistique en Afrique, y'en a toujours un pour débarquer avec la question qui tue : "Oui, mais comment faire avec toutes ces langues, et toutes ces -retroussement de babines de circonstance Rolling Eyes - ethnies ?"

En fait j'ai pas compris ta remarque Surprised

P.S : Merci pour les liens Soundjata, je vais m'y plonger Wink
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kiwi1
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 09:56    Sujet du message: Répondre en citant

Inutile de préciser que la culture (en particulier LANGUE RELIGION) est essentielle pour notre renaissance
En effet, puissance de la RELIGION, ou de la LANGUE est telle qu’elle oriente notre perception du monde conditionne notre pensée et même notre sensibilité Exemple : le défrisage, né dans les années 60, aux USA
fut accompagné d’un combat pour le naturel: autour du slogan
« Black is beautiful » meme slogan en SWAHILI “WANTU WANZURI”

(Les tendances socio culturelles, l’émergence de nouvelles mentalités génèrent un changement du comportement des consommateurs avides d’enracinement et d’authenticité...
L’Oréal a flairé la tendance et a affûté son arme avec le salon mizani = équilibre en swahili : le respect par l’argent !)
Que pensez vous du swahili comme Langue officielle ?
Quelqu’un peut m’aider?
Sur ce slogan “WANTU WANZURI” lequel des 2 mots signifie beau ?
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Yom
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 10:00    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Je disais donc que la CI comporte plus de 60 "ethnies" sensées correspondre à autant de langues. Cette assertion est fausse et est destinée à nous décourager dans notre entreprise d'éviction des langues étrangères. En vérité toutes ces groupes font parties d'ensembles plus grands qui possèdent une cohérence intrinsèque. Ainsi les Bété, les Dida, les Godié et affiliés font partie de l'ensemble Krou et ont des parlers quasi-identiques, avec des différences plus ou moins de l'ordre du Français et du Québécois. Il est ainsi parfaitement possible d'ériger
une langue standard à partir des différents dialectes, et qu'on appelerait Krou Standard, par exemple. Ce même travail peut-être fait pour la
majorité des peuples cités précédemment. Ce qui nous donnent, grosso modo :

Vous voyez donc qu'on est loin de l'anarchie linguistique
qui est censée règner !


Je te suis en grande partie. Ceci dit, la carte que tu nous présente correspond en fait plutôt à la situation d'il y a un siècle. Il y a par exemple un petit point tout au sud qui peut paraitre négligeable mais est aujourd'hui une grande métropole qui abrite un quart ou un tiers de la population ivoirienne et où les Akan ne sont plus majoritaires. Je crois aussi que, à la suite des migrations vers les zones de plantations de café et cacao, les Krou ne sont plus qu'une minorité au sud-ouest.
Par ailleurs je ne suis pas sûr que dans tous les cas, la proximité entre langues du même groupe soit aussi forte que tu le dis et créer et imposer une langue standard n'est pas une mince affaire.

Mais il y a bien des pays où la situation linguistique est beaucoup plus simple et où pourtant rares sont ceux qui remettent en cause la position du français ou de l'anglais (Sénégal, Mali, Ghana, Niger, Burundi, Malawi, etc.), preuve que ce n'est pas vraiment le problème.

Pourquoi le Rwanda un des rares pays entièrement monolingues dans le monde se complique la vie avec 3 langues officielles? Pourquoi le Zimbabwe a comme langue officielle la langue des 2% de blancs et pas le shona, langue de 60%, langue bantoue comme pour 98% des zimbabwéens?
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 10:38    Sujet du message: Répondre en citant

Yom a écrit:
[
Je te suis en grande partie. Ceci dit, la carte que tu nous présente correspond en fait plutôt à la situation d'il y a un siècle. Il y a par exemple un petit point tout au sud qui peut paraitre négligeable mais est aujourd'hui une grande métropole qui abrite un quart ou un tiers de la population ivoirienne et où les Akan ne sont plus majoritaires. Je crois aussi que, à la suite des migrations vers les zones de plantations de café et cacao, les Krou ne sont plus qu'une minorité au sud-ouest.


Important en effet de ne pas se laisser vitrifier dans un vision telle que les cartes des "explorateurs". C'est une remarque judicieuse.

Les migrations internes ont dans certaines regions de CI totalement bouleversé la place des langues originelles.
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Abiola
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 12:15    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:

Je te suis en grande partie. Ceci dit, la carte que tu nous présente correspond en fait plutôt à la situation d'il y a un siècle. Il y a par exemple un petit point tout au sud qui peut paraitre négligeable mais est aujourd'hui une grande métropole qui abrite un quart ou un tiers de la population ivoirienne et où les Akan ne sont plus majoritaires. Je crois aussi que, à la suite des migrations vers les zones de plantations de café et cacao, les Krou ne sont plus qu'une minorité au sud-ouest.

Je suis d'accord que la situation a évolué, mais les migrations ont-elles boulversé totalement les grands ensembles ? Je ne sais pas, il faudrait des sources réactualisées.
Mais mis à part le cas des grandes villes comme Abidjan (j'imagine bien qu'il est impossible d'y imposer l'Akan par exemple) il y a quand même un sentiment partagé qui est de dire : à abengourou je suis en zone Akan (agni plus particulièrement), à Gagnoa en zone Krou (Bété) etc. Donc je pense qu'on peut quand même envisager ces découpages linguistiques en froissant le moins de monde possible.

Citation:

Par ailleurs je ne suis pas sûr que dans tous les cas, la proximité entre langues du même groupe soit aussi forte que tu le dis et créer et imposer une langue standard n'est pas une mince affaire.

J'avoue ne pas encore être assez informé sur la question donc je parlerai à partir des exemples que je connais. Dans l'ensemble Krou, le groupe le plus important est le Bété. Les Dida entendent le Bété et vice-versa, c'est quasi-pareil. Benny je crois que tu es Akan, peux-tu donner ton sentiment sur cette question ? Je crois qu'il y a notamment une différence entre Akan lagunaires et les autres, quels sont les points de convergence ?

Pour le reste de ton propos Yom, je suis entièrement d'accord il y a beaucoup d'états où le problème est entièrement politique. Mais en ce qui concerne les pays où la situation est plus tendue, j'aimerais qu'on arrive quand même à quelques propositions qui tiennent la route. Je prends acte de vos précisions et attends des idées. Wink
Sinon sur ce qui a été proposé, est-ce seulement les "problèmes techniques" qui vous gênent ou avez-vous des remarques à faire sur le principe ?
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 12:40    Sujet du message: Répondre en citant

Pour ma part et de ce que je connais, c'est clair que le groupe akan a des proximités linguistiques et culturelles enormes. Un agni comprend le baoulé et vice versa meme si il ne peuvent à proprement dire parler la langue de l'autre. Donc ce serait pas un grand problème. Meme les akan lagunaires, c'est moins proche...mais ca reste pas si loin quand même.

Le situation des villes en CI est assez spécifique quand même. Même si tout le monde admet que Gagnoa est en zone bété ca oui...on sait aussi très bien que dans les villes du centre ouest....il ya de très fortes communautés d'autres groupes linguistiques. Ainsi le cas d'abidjan n'est pas si spécifique. C'est ainsi assez marrant de voir que Bouaké peut etre considéré comme la capitale des baoulés mais qu'en terme de langue (si on prend bouaké ville) c'est plutot le dioula qui tend à prédominer aujourd'hui...d'ou une de discordance entre la ville et les campagnes environnantes (et on pourrait dire la meme chose de gagnoa, san pedro ou daloa).

Et donc si tu dis qu'il est pas possible d'imposer l'akan à abidjan...est ce que ca va etre possible d'imposer le krou à san pedro ou le bété à daloa ? (pour les mêmes raisons je pense).

En outre, je ne sous estime pas la résistance des propres populations à ce genre de projets. Avec des arguments très culturalistes on va te répondre, pourquoi devrions nous abandonner notre culture, notre langue, etc...même si c'est pour une langue cousine proche, je crains que les gens le prennent mal. Le travail d'explication et de conscientisation à faire serait énorme!

Pour que ce soit efficace il faudrait aller jusqu'au bout...d'ou standardisation, ecriture, enseignements etc dans ces langues...mais comme a dit Yom je crois, bonjour le cout de tout cela ! Ca risque d'etre pas un des moindres points de blocage.

Et sur le cas spécifique de la Côte d'Ivoire...je me dis que la crise d'identité que nous traversons actuellement va forcément avoir un impact sur des propositions telles que les tiennes abiola.

En gros, soit (hypothèse haute) ca rendra le projet envisageable car tout le monde aura compris qu'il faut une unité nationale et culturelle et sera pret à faire chacun un effort.

Soit (hypothèse basse) ca le rendra à jamais infaisable car aura cristallisé les questions d'identités, aura rendu tout cela très sensibles et tout le monde tres renfermé sur son groupe et ca va etre très dur d'aborder ces questions.
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Abiola
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 16:54    Sujet du message: Répondre en citant

Pour résumer ton propos,tu expliques que théoriquement c'est possible :
Citation:

Pour ma part et de ce que je connais, c'est clair que le groupe akan a des proximités linguistiques et culturelles enormes. Un agni comprend le baoulé et vice versa meme si il ne peuvent à proprement dire parler la langue de l'autre. Donc ce serait pas un grand problème. Meme les akan lagunaires, c'est moins proche...mais ca reste pas si loin quand même.

Mais la mise en pratique est plus qu'ardue car les populations s'étant mélangées, il n'est pas dit qu'elles acceptent de se voir imposer la langue des "autochtones" :
Citation:

Le situation des villes en CI est assez spécifique quand même. Même si tout le monde admet que Gagnoa est en zone bété ca oui...on sait aussi très bien que dans les villes du centre ouest....il ya de très fortes communautés d'autres groupes linguistiques. Ainsi le cas d'abidjan n'est pas si spécifique. C'est ainsi assez marrant de voir que Bouaké peut etre considéré comme la capitale des baoulés mais qu'en terme de langue (si on prend bouaké ville) c'est plutot le dioula qui tend à prédominer aujourd'hui...d'ou une de discordance entre la ville et les campagnes environnantes (et on pourrait dire la meme chose de gagnoa, san pedro ou daloa).

Et donc si tu dis qu'il est pas possible d'imposer l'akan à abidjan...est ce que ca va etre possible d'imposer le krou à san pedro ou le bété à daloa ? (pour les mêmes raisons je pense).

En outre, je ne sous estime pas la résistance des propres populations à ce genre de projets. Avec des arguments très culturalistes on va te répondre, pourquoi devrions nous abandonner notre culture, notre langue, etc...même si c'est pour une langue cousine proche, je crains que les gens le prennent mal. Le travail d'explication et de conscientisation à faire serait énorme!

Pour faire un point, on peut dire qu'il y a déjà pas mal de pays où le découpage n'est pas problématique en lui-même :
Yom a écrit:

Mais il y a bien des pays où la situation linguistique est beaucoup plus simple et où pourtant rares sont ceux qui remettent en cause la position du français ou de l'anglais (Sénégal, Mali, Ghana, Niger, Burundi, Malawi, etc.), preuve que ce n'est pas vraiment le problème.

Discutons donc des pays à forte diversité. J'insiste sur l'éclatement des cadres coloniaux.
Abidjan par exemple, ferait partie de l'Etat Akan(qui inclus aussi une partie du Ghana),et l'imposition de l'Akan(avec tact bien sûr) pourra donc finalement, se défendre. Les problèmes deviennent insurmontables quand on reste dans les frontières coloniales qui génèrent de futiles rivalités et un gaspillage des ressources(les Sénoufo du Burkina qui investiraient dans un projet différent de celui des Sénoufo du CI par exemple). Alors, est-on déjà d'accord sur le fait que tout cela doit se faire dans le cadre d'un état fédéral africain ?
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 17:20    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
ins proche...mais ca reste pas si loin quand même.
Mais la mise en pratique est plus qu'ardue car les populations s'étant mélangées, il n'est pas dit qu'elles acceptent de se voir imposer la langue des "autochtones" :


Accepter la langue des autochtones est a priori normal...mais quand les autochtones sont une minorité...comme ca commence à etre le cas dans pas mal de villages Krou par exemple...alors c'est de plus en plus dur à faire passer.

Abiola a écrit:

Discutons donc des pays à forte diversité. J'insiste sur l'éclatement des cadres coloniaux.
Abidjan par exemple, ferait partie de l'Etat Akan(qui inclus aussi une partie du Ghana),et l'imposition de l'Akan(avec tact bien sûr) pourra donc finalement, se défendre. Les problèmes deviennent insurmontables quand on reste dans les frontières coloniales qui génèrent de futiles rivalités et un gaspillage des ressources(les Sénoufo du Burkina qui investiraient dans un projet différent de celui des Sénoufo du CI par exemple). Alors, est-on déjà d'accord sur le fait que tout cela doit se faire dans le cadre d'un état fédéral africain ?


Il est clair que ce genre de projets doit se faire dans le cadre d'un etat fédéral africain, car comme tu le dis, en restant dans les cadres coloniaux c'est archi complexe.
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Benny Da B'
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MessagePosté le: Mer 26 Avr 2006 17:24    Sujet du message: Répondre en citant

En voilà un qui plutot que d'abandonner le francais propose de lui rajouter l'anglais.


http://www.fratmat.net/content/detail.php?cid=QFMM3LM7alO

“La Côte d’Ivoire doit changer de nom”
Pr Dédy Séry:

La Côte d’Ivoire doit changer de nom. En s’appuyant sur la sociologie, la psychologie et la linguistique. Afin de sortir la Côte d’Ivoire du complexe d’infériorité.” Tel est l’un des remèdes proposés hier par le Pr Dédy Séry, anthropologue/ sociologue, directeur de l’institut d’ethnosociologie de l’Université de Cocody. C’était au cours de la 1ère journée du colloque international sur le patriotisme africain. Le conférencier s’est entretenu avec les participants sur le sous thème, “ Patriotisme : synonyme d’ultra nationalisme, vandalisme, irrédentisme, exclusionnisme et/ou xénophobie?”. Selon le conférencier, les pratiques telles que l’exclusionnisme, la xénophobie sont des anti-valeurs.

Parce qu’elles ont provoqué et provoquent encore aujourd’hui, selon lui, les pires tragédies humaines.

Quant au nationalisme et au patriotisme, ils ne sont pas condamnables, au dire du conférencier. Car ils décrivent des attitudes et des pratiques permettant à des communautés de refuser la mainmise de puissances étrangères sur la terre de leurs ancêtres.

Ou encore la confiscation de leur souveraineté. Il s’étonne donc que les deux derniers concepts soient associés à l’exclusionnisme, au chauvinisme, au vandalisme, à l’irrédentisme, à la xénophobie. Lorsqu’il s’agit de la Cote d’Ivoire. Pour le sociologue, ce sont des moyens mis en œuvre pour maintenir la domination néo coloniale.

C’est pourquoi il souhaite en dehors du nom du pays qui doit être changé, que la Côte d’Ivoire devienne bilingue, avec des Ivoiriens s’exprimant à la fois en français et en anglais.

Le modérateur de cette commission était M. Ferro Bally, rédacteur en chef du groupe Fraternité Matin. A la suite du Pr Dédi Séry, Mme Linda Mc Mullen, attaché de presse au Centre culturel américain, s’est prononcée sur le thème : “Citoyenneté, patriotisme et souveraineté nationale, l’exemple américain”. Selon elle, le patriotisme s’enseigne dans les écoles américaines. “Vous ne verrez jamais un Américain se désolidariser d’un autre, lorsqu’il s’agit des intérêts de leur patrie. Même s’ils ne partagent pas les mêmes points de vue”, explique-t-elle. Au dire de l’Américaine, c’est ce sentiment qui a toujours animé les Américains. Et qui a poussé certains de ses compatriotes à sacrifier leurs vies, le 11 septembre 2001, en voulant coûte que coûte sauver les victimes des attentats terroristes. Ce même sentiment a permis des siècles plus tôt à son pays d’arracher son indépendance. Elle indique, en outre, que les américains ne cherchent pas à savoir ce que leur pays leur donne, mais ce qu’ils apportent à leur pays. C’est pourquoi, dira-t-elle, le volontarisme et le bénévolat sont les principaux sentiments qui habitent les fils de “Uncle SAM”. Se disant non imprégnée de la crise ivoirienne, Mme Linda Mc Muller a préféré ne pas donner son point de vue. Plusieurs enseignants et hommes politiques ont pris activement part aux différents débats. Entre autres, le Pr Mamadou Coulibaly, président de l’Assemblée nationale, le Pr Séry Bailly, l’écrivain Bernard B. Dadié.
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Pakira
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MessagePosté le: Ven 28 Avr 2006 18:24    Sujet du message: Répondre en citant

Certains patriotes ivoiriens sont drôles.Un peuple d'Afrique veut se débarasser d'une puissance coloniale européene,c'est bien!Mais pour le faire,ce peuple doit prendre comme nouvelle langue,l'anglais,une langue européene?Là je suis largué Idea Rolling Eyes
_________________
"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Ven 28 Avr 2006 18:38    Sujet du message: Répondre en citant

Pakira a écrit:
Certains patriotes ivoiriens sont drôles.Un peuple d'Afrique veut se débarasser d'une puissance coloniale européene,c'est bien!Mais pour le faire,ce peuple doit prendre comme nouvelle langue,l'anglais,une langue européene?Là je suis largué Idea Rolling Eyes
Lol oui, simple changement de priopriétaire en l'occurrence.

Diop nous avait pourtant clairement mise en garde :

"Pendant la période de transition [ndc vers l'officialisation des langues africaines], on continuera à pratiquer les langues européennes ; mais il faudra éviter de rendre durable cette situation ; cela conduirait à faire de l'Afrique une macro-Suisse."

Mais surtout il disait ceci :

"Nous devons être extrêmement circonspects à l'égard des tentatives de saxonisation de l'Afrique Noire, compte tenu de l'étendue des territoires de colonisation britannique. L'effort conjugué de l'Angleterre et des Etats-Unis surtout, tend à bouleverser les habitudes "intellectuelles" et à amener ainsi les anciennes colonies françaises, portuguaises, etc., à opter pour l'anglais de manière que l'unification linguistique se fasse à partir de cette langue. Mais l'unité linguistique sur la base d'une langue étrangère, sous quelque angle qu'on l'envisage, est un avortement culturel. Elle consacrerait irrémédiablement la morte de la culture nationale authentique, la fin de notre vie spirituelle et intellectuelle profonde, pour nous réduire au rôle d'éternels pasticheurs ayant manqué leur mission historique en ce monde. D'autre part, l'hégémonie culturelle, économique, sociale et même politique anglo-saxonne, serait définitivement garantie en Afrique Noire.
C'est pour cela que nous devons être radicalement hostiles à toutes les tentatives d'assimilation culturelle venant de l'extérieur : aucune n'étant possible à l'exclusion de l'autre."


[Cheikh Anta Diop, "Les Fondements Economiques et Culturelles d'un Etat Fédéral d'Afrique Noire", Présence Africaine, pp. 24-25]

C'était en 1960...


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Yom
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 11:55    Sujet du message: Répondre en citant

Abiola a écrit:
Alors, est-on déjà d'accord sur le fait que tout cela doit se faire dans le cadre d'un état fédéral africain ?


Dans le cadre d'un état fédéral africain, pas nécessairement, mais dans un cadre fédéral, oui de toute façon.

Si on admet qu'il n'y a que quatre langues en CI par exemple, les officialiser toutes dans un état centralisé, reviendrait de facto à favoriser le français, on voit mal la population, les employés de l'administration accepter de passer d'une situation relativement simple avec une seule langue avec une situation complexe avec 4 langues à gérer. La force de la routine et du statu quo fairait que ce changement de langues officielles aurait toutes chances de capoter
Mais si on imagine une structure fédérale, seuls les fonctionnaires fédéraux sont amenés à jongler entre les 4 langues. Dans la vie quotienne, les habitants ne sont confrontés qu'à l'administration locale qui elle ne fonctionne qu'avec une ou au plus 2 langues.

La situation que je décris est grosso modo celle que vous retrouvez en Suisse ou en Belgique.

A la rigueur, on peut même envisager de maintenir le français au niveau fédéral (puisque dans ce cas son usage est de toutes façons limité) ou même chosir une langue africaine unique. Si par exemple on choisissait le baoulé comme langue officielle de la CI, les Krou, Sénoufos et mandingues l'accepteraient plus facilement si ils savaient que par ailleurs, leur langue est reconnue dans leur village, dans leur région, et que ils pourront parler leur langue pour toutes leurs démarches administratives, et que le baoulé sera une nécessité uniquement pour celui qui veut devenir haut-fonctionnaire.

En gros, là c'est la situation de l'Inde où chaque état a sa propre langue et l'anglais et le hindi sont utilisés au niveau fédéral.
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Soundjata Kéita
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 16:31    Sujet du message: Répondre en citant

Yom a écrit:
A la rigueur, on peut même envisager de maintenir le français au niveau fédéral (puisque dans ce cas son usage est de toutes façons limité)
Oui mais non.
Tout ce que tu veux, mais abandon complet des langues étrangères dans la gestions des populations africaines, un point c'est tout.


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Abiola
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

Yom a écrit:

A la rigueur, on peut même envisager de maintenir le français au niveau fédéral (puisque dans ce cas son usage est de toutes façons limité)

Voilà pourquoi il faut le faire dans la perspective d'un Etat Fédéral Africain. Ce n'est pas qu'il faille attendre que cet Etat soit formé, mais contribuer à sa formation.
Ainsi pour rebondir sur ta proposition, il suffirait de remplacer le français par la langue fédérale africaine qu'on aurait au préalable choisie.
Avantages :
c'est une langue neutre, donc pas de problème de jalousie
Elle est porteuse d'un projet, donc la propagande est simplifiée
Inconvénients:
Nul ne la parle -> difficulté de mise en oeuvre.

Pour moi le Swahili est le mieux placé, car il n'appartient à personne en particulier. Alors que le Haoussa est la langue maternelle des...Haoussas ! Very Happy
Enfin, je répète qu'il est très important de se situer déjà dans la perspective d'un état fédéral africain (sous-régional puis continental). En effet, s'il y a une zone linguistique sénoufo en Côte-D'Ivoire ET au Burkina, il vaut mieux créer en même temps un Etat Sénoufo intégré à un ensemble plus grand !
_________________
Les Africains sont aujourd'hui à la croisée des chemins : c'est l'union ou la mort !
Africaines Africains, l'édification de la véritable union africaine est notre devoir et notre seule chance de salut sur cette terre.
Un vrai guerrier ne recule pas devant son devoir sous prétexte que la tâche est surhumaine, impossible...il se bat !
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Teo Van
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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 19:03    Sujet du message: Re: Langues officielles africaines Répondre en citant

Yom a écrit:

Pensez-vous que ça puisse changer à l'avenir?
Ne croyez-vous pas que ce soit déjà trop tard dans certains pays où le français tend à devenir langue maternelle d'une frange importante de la population (Gabon, Cameroun, Côte d'Ivoire, etc.)?

Yom


Non il n'est pas tard.

Des groupes d'experts sont organisés au sein du http://www.acalan.org/index.html

L'idée de sortir les langues Africaines du second plan dans lequel elle sont inscrites aujourd'hui.

J'ai parcouru le site... ce qui manque c'est l'idée de faire émerger une, deux ou trois langues langues qui seront considérées comme officielle et qui part la même, se substitueraient aux langues officielles actuelles.
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Yom
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MessagePosté le: Lun 15 Mai 2006 13:21    Sujet du message: Répondre en citant

Soundjata Kéita a écrit:
Yom a écrit:
A la rigueur, on peut même envisager de maintenir le français au niveau fédéral (puisque dans ce cas son usage est de toutes façons limité)
Oui mais non.
Tout ce que tu veux, mais abandon complet des langues étrangères dans la gestions des populations africaines, un point c'est tout.


Hotep, Soundjata


OK, je ne faisais que présenter ce qui est possible, après des choix sur des bases politiques restent à faire et qui ne m'appartiennent pas Wink

De toute façon, l'impression que j'ai est que le français (ou l'anglais ou le portugais) n'est pas le problème aujourd'hui. Ce qui manque surtout c'est la valorisation des langues nationales, qu'on cesse de les considérer comme des "patois" (au Cameroun, c'est probablement le terme le plus utilisé pour les qualifier) inaptes à la modernité. Et cela est complètement indépendant du maintien ou non des langues coloniales, c'est un peu ce que je voulais montrer dans la phrase que tu as cité.
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Nomade
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MessagePosté le: Jeu 18 Mai 2006 02:18    Sujet du message: Répondre en citant

A mon avis, il y a un lien évident entre le développement et l'utilisation des langues africaines. On peut voir ce liens sous plusieurs angles, en voici quelques uns (en fait j'ai de multiples arguments entre le bienfait de développer l'utilisation des langues locale et les avantages économiques):

Le fait que 70-80% de la population n'est pas accès aux savoir "scientifique" minimal de base dans leur langue et déjà très problématique. Voici un exemple, qui est seulement la pointe de l'Iceberg, si le gouvernement tente de diffuser un message sur les danger du Sida dans la population en francais ou en anglais seulement, alors la majorité de la population est largués avec les conséquence sociale et économique qui s'en suivent. Étant donné que le savoir scolaire n'est pas diffusé dans leurs langues, ils n'ont peut etre aucune idée (meme de base minimale) de ce qu'est un virus, systeme immunitaire, l'action des médicament, étude sur les animales etc. Cela peut etre encore plus grave pour d'autres secteurs. En occident, les divers media (et l'ecole) répandent les notions scientifique (minimale de base) dans la population. Par exemple en agriculture, on sait presque tous qu'il faut irriguer et qu'il peut exister des moteur qui poussent l'eau, on connait les phénomènes météorologique, on sait qu'il y a divers engrais, parfois toxique parfois bio-dégradables. Bien sur, certains d'entre nous, on une compréhension plus ou moins approfondit, mais ca fait partie du savoir scientifique de la masse. Au pire, qu'en on nous en parle, on comprends tous ca facilement. Bien sur, c'est vrai pour d'autres champs de connaisance. Donc, juste le fait de ne pas avoir un accès facile (par les étudiants, qui vont plus tard parler, publier et travailer dans leur langues) a ces savoirs scolaires/scientifiques de base est un frein au développement de la masse en Afrique.

Bien sur, il y a toujours des anectodes comme par exemple dans un pays africain (je pense le ghana). Des universitaires avaient montés une équipe d'étudiants pour répendre certain connaissances technique aux paysans (utilisation des bonne graines selons sol et saison, periode de plantation, engrais, etc). Mais qu'arriver là bas la barrières linguistique avaient été ignorer donc le projets a foiré malgré la préparation.

Il y a bien sur tout le bien fait culturel et d'estime de soi qui est nécessaire au développment d'un pays qui peut etre revigorer par l'utilisation des langues africaines dans toutes les sphères de la société.

Quand je dis toutes les sphères, c'est que rien de moins n'est acceptable. Parfois, il faut faire des compromis, mais pas dans ce cas. Médias nationaux, justice, gouvernement, communication avec le gouvernement, lois d'affichage, signalisation en ville, site internet officiel, education (primaire, secondaire, techniques, universitaire), lois sur les langues utilisation des langues en milieu de travail, etc. Tous ceci et autres, doit se faire dans une langues africaines. Bien sur, cela sous entends une certaines décentralisation, mais bon, on veut développer tout le pays, pas juste une ville ou deux. Bref, il faut des docteurs, ingénieur, mécaniciens et usine agro-alimentaire (entre autres) etc etc dans toutes les régions de l'afrique.

S'il faut que les africains innovent en ayant plusieurs langues officielles. Alors innovons, sinon inspiront nous des exemples d'ailleurs, bref agissont de la bonne manière!

De plus, pour ceux qui sont fière d'etre africain et dans cette ère de globalisation la langue représente l'ame et l'esprit d'un peuple en plus d'etre un filtre culturel. La langue permet de sauvegarder (et de faire évoluer sur des bases endogène) la culture locale pour mieux diffuser notre particularité au reste du monde a d'autres moments.

Yom a écrit:

Tu as certainement raison mais je crois que ce n'est pas ça qui manque le plus.
Si des gouvernements décrétaient que l'enseignement primaire devrait être en langues locales d'ici 5, 10 ou 20 ans, que les lois devraient être traduites en une ou plusieurs langues nationales et que le français ne serait maintenu comme langue officielle qu'à titre provisoire pour x années, tout le reste suivrait.
Aujourd'hui dans la tête des africains, c'est langues africaines = tradition et langues européennes = progrès, modernité. C'est ça qu'il faut changer.

Yom


D'accord avec toi. Il faut aussi changer cette mentalité en donnant un avantages économiques et sociales aux langues africaines. L'éducation et la justice sont deux aspects de cet avantages économiques. Mais, il ne faut par internalisé l'ineptie des politiciens africain actuelles. Il ne faut pas décrété seulement l'enseignement primaires, mais aussi le secondaire, techniques et universitaires. Bien sur, j'accepte toujours une transition systèmatique a plusieurs étapes, mais ca doit etre planifier et systématique.

Yom a écrit:
Encore une citation (de Ousmène Sembène) et deux liens:

"Imagine un peu qu'au sud du Sahara, une langue africaine devienne langue officielle. La plupart de nos dirigeants ne dirigeraient plus. Ce sont les paysans qui vont diriger car ils ne parlent pas leurs langues maternelles."
s)

Yom


Bon ca c'est la meilleure maniere de réponde a ces propres interrogation. Smile
Je vais betement recopier ce que Sembene a dit et que tu nous a rapporté:
"Imagine un peu qu'au sud du Sahara, une langue africaine devienne langue officielle. La plupart de nos dirigeants ne dirigeraient plus. Ce sont les paysans qui vont diriger car ils ne parlent pas leurs langues maternelles." D'un autre coté on peut tous travailler dans le bon sens en apprenant, en parlant, en lisant, écrivant et publiant dans nos propres langues. Pour notre propre plaisir... Bien sur on peut aller plus loin en organisant (ou joindre) des associations, groupe des pression ou meme des instituts linguistique, site web etc!


Muana Kongo a écrit:
Citation:
si une proportion significative de la population ne comprend pas la langue dans laquelle parlent et écrivent ses représentants.
Justement, Actuellement, les proportions de personnes en Afrique comprenant le français suffisamment pour suivre un débat de politique par exemple?


Bien sur que non (comme tu le sous entends), et cela fait l'affaire de plusieurs politiciens en Afrique qui sont actuellement au pouvoir (ou dans l'opposition!!).

Citation:

Un état peut-il se prétendre démocratique quand ses représentants ne représentent pas la population ou quand celle-ci n'est pas représentée?
J'entends par régionalisation:
->au niveau des institutions de chaque peuple, les langues doivent être dans la langue de ce peuple, et aussi traduite dans la langue/les langues"nationale"/s.
J'en profite pour remarquer que ces complications ne sont là que parce que ces pseudo-états sont illégitimes, et absolument incohérents avec la réalité des populations. La langue est encore un problème qui serait facilement évité dans une institution fédéraliste.


En effet, les fausse frontiere étatique divisent les peuples parlant une meme langues en plusieurs sous-groupes. Il n'y a aucun doute que l'afrique doit procédé a une régionalisation pour son développement. A mon avis, ca n'a pas a etre forcément politiquement fédéralistes, mais ça (institution etc) doit être décentralisé. Par exemple, une association scolaire nationales (aussi vrai pour d'autres secteurs) peut avoir des sections pour chaque région et localité (et avoir des politique spécifiques a ces régions). La multiplicité des régions peut protégé contre le mouvence centralisatrice...

Abiola a écrit:
Je voudrais illustrer mon avis sur la question à travers le cas ivoirien.
On donne souvent cet exemple pour justifier le maintien du français ou des autres langues étrangères.
En effet on dit que Côte-d'Ivoire est une mosaïque d'environ soixante ethnies,et qu'il est donc impossible de réaliser une quelconque unité autrement que par le maintien d'une langue "neutre", c'est à dire le Français.

Ceux qui tiennent ce discours font preuve à mon avis d'un manque de volonté. Mais l'erreur là plus grave, est à mon sens, la paresse intellectuelle qui consiste à se limiter au cadre actuel défini par le colon. Pourquoi veut-on créer une langue nationale alors que la nation n'existe pas ?
Il n'y a pas de nation appelée Côte-D'Ivoire, qui comprendraient :
Citation:

Sénoufo (9,7 %), les Malinké (8,5 %), les Baoulé (6,6 %), les Dan ou Yacouba (5,9 %), les Bété (5,7 %), les Agni (4,5 %), les Gouro (3,6 %), les Dioula (3,4 %), les Guéré (3,4 %), les Dida (2,1 %), les Lobi (1,8 %), les Wobé (1,7 %), les Abé (1,4 %), les Adjoukrou (1 %), les Ébrié (0,7 %), etc.

Tant qu'on voudra insister sur ce cadre faussé à la base, on fera du sur-place, pire on régressera. Notre tâche aujourd'hui est de faire éclater ces structures qui nous enchaînent ! je suis encore au début de mon instruction sur ce thème, mais je vous expose déjà les pistes que j'ai dégagé de mes recherches.
Je disais donc que la CI comporte plus de 60 "ethnies" sensées correspondre à autant de langues. Cette assertion est fausse et est destinée à nous décourager dans notre entreprise d'éviction des langues étrangères. En vérité toutes ces groupes font parties d'ensembles plus grands qui possèdent une cohérence intrinsèque. Ainsi les Bété, les Dida, les Godié et affiliés font partie de l'ensemble Krou et ont des parlers quasi-identiques, avec des différences plus ou moins de l'ordre du Français et du Québécois. Il est ainsi parfaitement possible d'ériger
une langue standard à partir des différents dialectes, et qu'on appelerait Krou Standard, par exemple. Ce même travail peut-être fait pour la
majorité des peuples cités précédemment. Ce qui nous donnent, grosso modo :

Vous voyez donc qu'on est loin de l'anarchie linguistique
qui est censée règner !
Mais là où je veux en venir, c'est que cette carte nous
masque encore des détails importants :
Le groupe Gour est majoritaire au Burkina faso et présent au Ghana
Le groupe Akan est majoritaire au Ghana
Le groupe KROU est très présent au Libéria
Le groupe Mandé est majoritaire au Mali et fortement
présent en Guinée et au Libéria.
Je propose donc une refonte politique au profit
de ces ensembles linguistiques. On aurait ainsi (très grossièrement)
un Etat Akan, Un Etat Mandingue etc. Et supposons qu'on choisisse le Swahili comme langue officielle du futur 'Etat Fédéral d'Afrique Noire, la situation linguistique serait largement simplifiée ! Et dans la douceur, personne n'ayant été spolié.
La formule à laquelle j'adhère est donc une langue régionale (Akan, Yorouba, Kikongo etc.) au niveau des Etats et une langue fédérale unique (Swahili par exemple) pour tous.
Qu'en pensez-vous ?


C'est très bien. C'est de cette manière qu'il faut aborder la question linguistique en Afrique. Dans plusieurs régions de l'afriques les langues et divers dialectes peuvent être regroupé (comme vous l'avez mentionné). L'akim, asante, akuapem, le fanti etc, sont souvent séparé et comptabilisé comme étant plusieurs langues, mais peuvent être regroupé sous la famille mutullement intelligible de l'Akan. Meme chose pour le swati, konde, Xhosa, ndebele et zulu qui sont tous dans la famille Ngoni dans le sud de l'afrique. Ce regroupement peut etre fait pour plusieurs langues et dialectes en afrique, rendant leur gestion d'autant plus simple. En fait, en tenant compte de ceci et du fait multilingue en Afrique, 85% des Africains ne parlent pas plus que 15 langues (mutuellement intelligible)!

Il faut se rappeler que c'est souvent les missionnaires religieux qui ont divisé les langues africaines leur donnant une fause magnitude de leur mutiplicité. On se rappele que des missionaires de différente confession (qui parfois se compétitionnait entre eux) se partagait souvent des territoires parfois proche un de l'autres. Ainsi, la combinaison de la colonisation, des fausse frontiere et du travail des missionnaires (pour la création d'un orthographe) a divisé les langues africaines communes a une régions. Ainsi en Yoruba, si je ne me trompe, le phonème 'wa' au nigeria, s'écrit 'oua' au Benin (rappelant le clivage anglais-francais). Donc, il y a un besoin d'une harmonisation des langues africaines et de leur ortographes. Regarder pas les francais (ou bien les russes), ils vont rien faire pour nous, c'est a nous de faire cela!

Bien que tu as parfaitement raison Abiola, je trouve que la refonte politique des états basé sur la langue et la culture est "ratisser large". Bien sur, cela serait souhaitable, mais je crois que c'est trop parsemé d'embuche pour essayer de travailler dans ce sens. Cependant, il est possible d"harmoniser les langues et d'harmonisiser aussi les institutions inter-etats. Par exemple, les gouvernments de 2 pays, peuvent s'entendre pour harmoniser un curriculum éducatif Akan ou bien Ngoni. De meme, la formation universitaire (disons en ingénierie) en langue Krou peut etre reconnue autant au Libéria qu'en Cote d'Ivoire. On peut aussi pensé a une Institut des langues Krou (ou Akan ou Ngoni). Aussi, si il y a des barriere douaniere tarifaire entre les 2 pays, elles peuvent etre levée pour les oeuvres littéraire et scolaires. ETC.

Soundjata Kéita a écrit:
Yom a écrit:
A la rigueur, on peut même envisager de maintenir le français au niveau fédéral (puisque dans ce cas son usage est de toutes façons limité)
Oui mais non.
Tout ce que tu veux, mais abandon complet des langues étrangères dans la gestions des populations africaines, un point c'est tout.


Hotep, Soundjata


Je suis complètement d'accord avec Soundjata, il est hors de question de maintenir le francais au niveau fédéral ( à moins que ce soit du court terme et que cela fasse partie d'un projet spécique, graduelle et systématique de promotion des langues africaines). Maintenir le francais ou l'anglais correspond a lui donné une valeur économique et sociale. Il faut completement s'affranchir du language du colonisation. Il faut que les Africains apprennent le francais ou l'anglais comme les allemands apprennent le chinoix, soit sur une base complètement personelle ayant peu de résonance économique et politique.


Dernière édition par Nomade le Jeu 18 Mai 2006 03:30; édité 1 fois
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Alex
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 18:08    Sujet du message: Répondre en citant

Le débat semble intéressant,j'aimerais y participé pour opter comme certains pour une langue continentale d'origine nationale.

Si on fait un calcul,54 pays africains.Chacun choisit une langue nationale excluons ceux qui parlent déja l'arabe à la source.On se retrouve avec au moins 30 langues nationales parlées sur le continent.En plus du français,de l'angalis,de l'espagnol et du Portugais,ça trop pour notre continent et sa nous éloigne d'une unité car la llangue est un lien important pour pouvoir se reunir.

Je ne refuse pas la promotion des langues nationales mais c'est un risque car elles peuvent encore plus isolés nos voisins dans l'intégration continentale.Si on choisit une langue tel que le Swahili et on en fait un langue continentale puis à chaque sous-région,on ajoute une langue régionale,l'Afrique aura mieux reussi le retour aux sources en faisant d'une pierre deux coups.

On pourra ainsi retrouver nos racines mais aussi beaucoup plus se rapprocher les uns des autres en partageant tous une même langue à la base.
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Nomade
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MessagePosté le: Ven 21 Juil 2006 22:04    Sujet du message: Répondre en citant

Alex a écrit:


Je ne refuse pas la promotion des langues nationales mais c'est un risque car elles peuvent encore plus isolés nos voisins dans l'intégration continentale.Si on choisit une langue tel que le Swahili et on en fait un langue continentale puis à chaque sous-région,on ajoute une langue régionale,l'Afrique aura mieux reussi le retour aux sources en faisant d'une pierre deux coups.



Je suis d'accord avec toi, mais il n'y a aucune opposition entre les langues nationales et une langue régionale et/ou continentale. Pour ce qui est des racines c'est les langues locales ou se cache tout le baggage culturelle d'un peuple (ainsi que le lien avec tes ancetres). Il faut que les Africains utilisent leur langues locales dans leur régions et apprennent une langues régionales/continentale comme langues secondes. Sinon, c'est comme demandé aux Italiens, Allemand ou Francais de laisser leur langues et d'apprendre anglais pour faire l'union europeenne, ca ne fait pas de sens. Bien sur les Italiens Allemand et Francais peuvent apprendre l'anglais pour communiquer entre eux ou avec le monde à l'ONU. Aucun citoyen du monde ne devrait etre condamner a laisser sa langue et sa culture a moins d'y etre cohersé militairement.
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Alex
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MessagePosté le: Lun 24 Juil 2006 16:33    Sujet du message: Répondre en citant

Pertinent ce que tu as écrit Nomade mais la difficulté de base est le nombre de ces langues nationales.Si il faut les apprendre dans les établissements d'enseignements ,il faudra assez d'enseignants ayant connaissance de celles-ci car chaque région a ses spécificités et souvent plusieurs langues nationales .Le système mis en place doit beaucoup être amélioré surtout dans les pays ou on a des centaines de langues nationales pour qu'un jeune puisse apprendre sa langue maternelle comme il le souhaite.
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