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Linguere
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MessagePosté le: Lun 01 Mai 2006 18:51    Sujet du message: Répondre en citant

diali a écrit:
Je suis là rek !
Moi, j'ai été le chercher hier par solidarité avec toi Very Happy , j'ai déjà lu une centaine de pages et j'hésitais à mettre deux extraits déjà pour donner envie à d'autres de se joindre à nous !



Bonjour, Dieureudieuf Sokhna Diali

Ce livre me joue trop de tours Laughing je m'imagine trop de choses en le lisant. Et je ne sais pas pourquoi!
C'est comme si je lisais En attendant le vote des betes sauvages Idea

youngsoldier a écrit:
Moi je l'ai terminé il y a 4 ou cinq jours...mais en même temps il est tellement intéressant qu'on le finit en deux trois jours voire moins.


Je l'ai recu Mercredi je crois. Mais j'arrive pas a le lire d'un trait Sad j'ai pas encore accroche.

diali a écrit:
Mais on a dit qu'on ouvrait la discussion à partir du 1er mai, non ?!!


J'espere que je pourrai le terminer d'ici demain(date retenue).

En passant, on adopte la suggestion de Ardin?
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Diali
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MessagePosté le: Mar 02 Mai 2006 11:54    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:

Bonjour, Dieureudieuf Sokhna Diali

Ce livre me joue trop de tours Laughing je m'imagine trop de choses en le lisant. Et je ne sais pas pourquoi!

youngsoldier a écrit:
Moi je l'ai terminé il y a 4 ou cinq jours...mais en même temps il est tellement intéressant qu'on le finit en deux trois jours voire moins.


Je l'ai recu Mercredi je crois. Mais j'arrive pas a le lire d'un trait Sad j'ai pas encore accroche.

diali a écrit:
Mais on a dit qu'on ouvrait la discussion à partir du 1er mai, non ?!!


J'espere que je pourrai le terminer d'ici demain(date retenue).



Bonjour Sokhna Linguere,

Perso, il me reste une cinquantaine de pages à lire car le temps me manque un peu ces derniers jours comme tu le sais !
Contrairement à toi, j'accroche bien même si je n'aime pas toujours le style de B. Boris Diop. J'accroche parce que ce dernier traite de l'histoire tout en lui donnant une consistance romancée par ses métaphores... De ce fait, ses personnages ont une réelle consistance (symbolique donc) et il parvient à nous tenir en haleine par une construction habile du livre !
Perso, je suis sûre de pouvoir commencer la discussion jeudi mais si quelqu'un veut commencer, on l'écoute ! J'aimerais bien que des passionnés d'histoire nous donnent leur point de vue sur cet ouvrage.
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youngsoldier
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MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006 15:30    Sujet du message: Répondre en citant

Salut la compagnie, alors on l'ouvre quand même le nouveau thread? remarque, il n' y a pas grand monde ici...
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MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006 18:16    Sujet du message: Répondre en citant

youngsoldier a écrit:
Salut la compagnie, alors on l'ouvre quand même le nouveau thread? remarque, il n' y a pas grand monde ici...


Bonjour,
Apparemment t'as fini ta lecture. Et si tu ouvrais le bal? Laughing Et demain je te rejoindrai sur la piste Insha'Allah.
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MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006 18:17    Sujet du message: Répondre en citant

youngsoldier a écrit:
Salut la compagnie, alors on l'ouvre quand même le nouveau thread? remarque, il n' y a pas grand monde ici...



Salut !

Moi je suis prête pour la discussion : j'ai terminé le livre aujourd'hui !
Je ferai un petit topo sur le personnage de Mumbi Awele dans le post sur "la femme dans la littérature négro-africaine".

Qui se lance pour la discussion générale ?
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MessagePosté le: Jeu 04 Mai 2006 06:11    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Je propose le dernier de Boubacar Boris Diop, Kaveena. Si certains sont overbookés, on peut maintenir un bouquin jusqu'à mi ou fin mai (?)

Citation:
Reconnu comme un des écrivains majeurs de l'Afrique contemporaine, Boubacar Boris Diop nous revient avec un nouveau roman, "Kaveena".

Le texte du roman « Kaveena » est bâti sur la narration du Colonel Asante Kroma, ancien patron des renseignements généraux et les lettres adressées à une jeune peintre et prostituée du nom de Mumbi Awele par N'Zo Nikiema, président en fuite et mort dans un bunker. Mumbi est la mère de Kaveena, une fillette de six ans, violée et découpée en morceaux. Un meurtre rituel qui pèse sur la conscience de Nikiema (innocent qui ne cesse de le clamer dans ses correspondances secrètes à Mumbi) et le mercenaire français Pierre Castaneda (le vrai homme fort du pays qui met en avant des pantins, se contentant du titre de général-président).

Nikiema mort, le colonel Kroma, qui s'est allié à Castaneda, est en cavale et se réfugie, à son tour, dans le bunker, entre le cadavre de son ancien patron, les toiles d'araignée et les notes secrètes du président déchu.

Les souvenirs de Kroma et le livre secret de Nikiema servent de fil conducteur au récit. Les intrigues de palais se nouent et se dénouent. Les adversités débouchent sur des situations sanglantes. Même « l'amitié » entre Castaneda et Nikiema n'échappe pas à l'implacable logique de la survie au sommet de l'Etat.

La raison d'Etat est utilisée pour imaginer des coups et éliminer un innocent. Pillages, tortures et massacres complètent le tableau macabre. Entre les pages, est évoqué le sort de Ruben Um Nyobé (syndicaliste, a formé, en 1948, l'Union des Populations Camerounaises (UPC), Lumumba (ancien Premier ministre du Congo-Kinshasa tué) ou Cabral (père de l'indépendance bissau-guinéenne assassinée en 1973).

"Kaveena" est une fresque de l'Afrique des mercenaires-affairistes et des chefs d'Etat fantoches. Dans ce tableau d'un Etat loqueteux qui s'affaisse, le meurtre de la fillette "Kaveena" devient un enjeu politique, militaire et moral. Personne ne veut l'assumer.

Ce texte est le sixième roman de Boubacar Boris Diop après "Le temps de Tamango", "Les tambours de la mémoire", "Les traces de la meute", "Le cavalier et son ombre", "Murambi, le livre des ossements" et "Doomi golo" (écrit en langue wolof). Il a, en outre, participé (aux côtés de François-Xavier Verschave et Odile Tobner) à la rédaction de "Négrophobie", une réponse à "Négrologies" de Stephen Smith.

"Kaveena"' : Boubacar Boris Diop Éditions Philippe Rey Diffusion Seuil 304 pages


Arrow Arrow SOURCE



Salut à tous !

Alors ? Où êtes-vous ?!!! Very Happy

Qui a aimé ? Qui n'a pas aimé ? Rolling Eyes

Pour commencer, je vous propose que l'un d'entre nous présente son propre résumé du livre (que les autres lecteurs pourront compléter). On pourra alors lancer la discussion, par exemple sur le thème choisi, la façon de le traiter, la construction du livre, les personnages...

En tous les cas Nkossi, je te remercie de m'avoir fait découvrir ce livre qui m'a captivée parce que Boubacar Boris Diop romance l'histoire, la poétise même dans son horreur pour en tirer l'essentiel.

Cette poétisation passe par de nombreux effets produits par l'écrivain. Le lecteur est sans cesse interrogé au cours de sa lecture :
- où se passe l'action ? (on ne peut s'empêcher de s'interroger en lisant le nom des rues, des villes, de se demander où se passe l'action et cette interrogation participe à cette poétisation)
- qui sont ces personnages ? Là-dessus ta citation Nkossi donne les éléments principaux qu'on pourra compléter (car il y a d'autres personnages très forts). Les personnages sont tous très symboliques.
- pourquoi ce titre ? Kaveena est le nom de cette petite fille sacrifiée et moelle épinière mais personnage inexistant finalement...
- qui parle vraiment ? (voix narratrice, style épistolaire et dialogues...)
- où va-t-on ? La construction du livre (flash back nombreux), le mélange de styles, le quotidien décrit du narrateur avec ses doutes et ses interrogations, etc, font qu'on se retrouve nous-même prisonnier à notre façon, etc.

Je vous attends donc ! Ne me laissez pas parler toute seule Very Happy !
En outre, il faut commencer à penser à un prochain livre ! Je proposerai bien "La récolte douce des larmes" d'Edwidge Danticat, née en Haiti en 1969 et qui vit aux Etats-Unis depuis l'âge de douze ans.

Je reprends le post de Cathy dans "la femme dans la littérature négro-africaine", Cathy qui est Super Posteur Laughing :


Citation:
Posté le: Ven 11 Nov 2005 19:17 Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

"La récolte douce amer des larmes" d'Ewidge Danticat est un excellent roman. La romancière prend comme prétexte une histoire d'amour entre deux individus pour nous raconter le génocide haïtiens, perpétrer par les dominicains. Une partie sombre de l'histoire haïtiano-dominicain, inconnu du grand public et surtout des haïtiens eux même. La romancière a passé des années et des années dans les archives avant de nous offrire ce bijoux.

C'est par le roman "le cri de l'oiseau rouge" que j'ai connu cet auteur. "le cri de l'oiseau rouge racontre la rencontre entre la narratrice, élevé jusqu'à l'âge de 12 ans par sa grand-mère, et sa mère qu'elle va retrouvé à New-York. Les retrouivalles tant attendu se transforme en cauchemar pour les deux femmes qui ne se connaissent plus...qui ne se sont jamais connu. Une façon là aussi pour Edwidge Danticat de rappeller les douleurs de l'exil.

Un petit résumé de "la récolte douce amer des larmes"
Citation:
Le récit
Amabelle Désir, jeune Haïtienne, travaille chez la señora Valencia, une Dominicaine d'origine espagnole, épouse de Pico Duarte, officier du dictateur dominicain Rafael Trujillo. Les deux jeunes filles, malgré leur différence de couleur, de classe, ont été élevées ensemble. Mais, la vie les a séparées. Amabelle vit sa vie de domestique sous la paillasse où le soir elle accueille son amant Sébastien, jeune coupeur de canne haïtien. Quant à la señora, elle choisit sa vie silencieuse d'épouse.
Un matin d'août 1937, Valencia met au monde un couple de jumeaux, telles les deux parties de l'île. Dans ce même temps éclate la chasse aux Haïtiens qui culmine sur le massacre de vingt mille d'entre eux.

Dans cette histoire de sang, de guerre où la violence marque l'évolution du récit, la narratrice semble chercher la lumière. Quête bouleversante qui fait du sang une chanson d'amour. Là où la romancière réussit est que l'histoire au sens événementiel du terme est moins forte que la relation établie entre les personnages. En marge du sang et de la guerre, il y a leur pulsion à survivre, leur intime colère; et l'alternance toujours possible entre tendresse et malheur...

Le roman La récolte douce des larmes évoque une histoire chère aux Haïtiens. En effet, le fait historique du massacre des Haïtiens sur la frontière haïtiano-dominicaine est un thème récurrent chez les écrivains haïtiens. Déjà, Jacques Stephen Alexis, dans Compère Général Soleil (Gallimard, 1953), René Philoctète, dans Le peuple des terres mêlées (Deschamps, 1989) ont traité ce thème




Alors ça vous dit ?

Bien à vous,
Diali
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Nkossi
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MessagePosté le: Jeu 04 Mai 2006 18:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
(...) Salut à tous !

Alors ? Où êtes-vous ?!!!

Qui a aimé ? Qui n'a pas aimé ? (...)


Mboté, la famille, on est là ! Je le finis demain car je suis vraiment overbooké... Il y a bcp de choses passionanntes à dire en effet.

Diali a écrit:
Je vous attends donc ! Ne me laissez pas parler toute seule !
Tu ne seras pas toute seule...

Wink
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Linguere
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MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

diali a écrit:
Salut à tous !

Alors ? Où êtes-vous ?!!! Very Happy

Qui a aimé ? Qui n'a pas aimé ? Rolling Eyes


Bonjour,

J'ai aime! Il fallait lire jusqu'a la derniere ligne pour se dire que ce Monsieur est un genie. Ce qui est tout a fait normal, il est Galsen Laughing

Citation:
Pour commencer, je vous propose que l'un d'entre nous présente son propre résumé du livre (que les autres lecteurs pourront compléter).


Chui pas trop douee en ca mais je vais essayer:
Le theme central de ce dernier roman de B.B. Diop est l'Omnipresence de la France dans la politique de ces anciennes colonies. Ce livre critique l'exploitation des ex-metropoles mais aussi les appetits sans fin des dictateurs dirigeants. Le pouvoir est partage entre le president fantoche et le mercenaire blanc. B.B. Diop aurait pense a un autre titre autre que Kaveena, Le Pacte de Sang: un pacte qui continue de lier nos hommes politiques africains et francais pour le plus grand malheur des populations. Avec un style tres complexe, une ecriture tranchante, et a travers les lettres de l'ancien president dechu a son amante secrete et la narration de l'ancien chef de Police(ou Colonel), Diop nous plonge dans un recit plein d'emotions, ou le lecteur ne cesse de se poser des questions. Mais le fils conducteur de l'histoire est le meutre rituel d'une jeune fille de 6 ans, la petite Kaveena. Elle est kidnappee en plein jour, violee puis decoupee en morceaux. Ni Nzo Nikiema, ni Pierre Castaneda, ces deux tyrans qui ont seme la terreur dans le pays, ces deux qui ont commis les crimes les plus atroces ne veut en assumer la responsabilite. Pour Pierre Castaneda, le maitre blanc, lui l'homme civilise, il ne peut commetrre ce crime purement africain. Pour le Nikiema, le president-noir-marionnette, ce meurtre est personnel: Kaveena est la fille de sa maitresse Mumbi.

Citation:
En tous les cas Nkossi, je te remercie de m'avoir fait découvrir ce livre qui m'a captivée parce que Boubacar Boris Diop romance l'histoire, la poétise même dans son horreur pour en tirer l'essentiel.


Avant Doomi Golo(roman ecrit en Wolof) et Murambi, Le Livre des Ossements(sur le genocide du Rwanda) et son fameux texte sur Cheikh Anta Diop et Senghor, j'avais jamais rien lu de ce Monsieur, et je m'etais dit qu'il ne pourrait jamais surpasser son talent mais Avec Kaveena, I am speechless.

Citation:
Cette poétisation passe par de nombreux effets produits par l'écrivain. Le lecteur est sans cesse interrogé au cours de sa lecture :
- où se passe l'action ? (on ne peut s'empêcher de s'interroger en lisant le nom des rues, des villes, de se demander où se passe l'action et cette interrogation participe à cette poétisation)


Apres avoir termine, je me suis dit que Diop nous a tendus un piege. Je ne cessais moi aussi de me poser des questions sur les personnages, les rues, les mots wolofs dans le recit, mais les noms des personnages qui font penser au Zaire, les rues qui te font penser au Togo, le pays d'afrique ou l'action se passait. Pas besoin de tout ca: le pays ca peut bien etre le Senegal, la RDC, le Cameroun, la Cote d'Ivoire, le Burkina, le Gabon,.... Tout pays d'Afrique noire qui a ete sous domination francaise et qui continue de l'etre a travers la Francafrique.
Le personnage de Nzo Nikiema(ou meme celui de Mwanke) peut bien etre un Wade, Bongo, Biya, Feu Houphouet, feu Senghor, feu Eyadema, feu Mobutu, Compaore, Sassou-Nguesso...
Pierre Castaneda, lui, c'est Pompidou, De Gaulle, Mitterand, Chirac, et le prochain, ou meme Jean Collin(ce blanc ministre d'Etat au Senegal au temps de Diouf).
Quant a ce personnage de Murigande, il represente tous les resistants elimines ou ecartes de la scene politique parce qu'ils avaient une autre vision pour l'Afrique, des personnes comme Lumumba, Olympio ou meme Sekou Toure.
Quand il nous fait des descriptions des rues et autres, tu te rends compte que presque dans toutes les capitales africaines c'est la meme ambiance. Donc Maren c'est bien Dakar, Lome, Ouaga, Abidjan, Conakry,...
L'africain qui lit ce livre est represente par le peuple du royame de Nimba. Ce peuple dont le roi n'hesite pas de donner au maitre blanc une partie des terres au maitre blanc en echange de quelques bouteilles de Whisky et des sachets de pop-corn Idea Ce roi qui n'hesite meme pas de proclamer ce blanc comme heritier du trone(en partage avec son fils).
Donc c'est un portrait de toute une Afrique. Un continent demuni, un continent traverse par tant de violences, une Afrique que les anciennes metropoles continuent de piller avec la complicite de ses dirigeants. Une Afrique qui se debat dans un univers chaotique sans issue. Mais heureusement que Mumbi existe Laughing

Et vous? les memes impressions?
A tantot!
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Nkossi
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MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 17:05    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Salut à tous !

Alors ? Où êtes-vous ?!!!

Qui a aimé ? Qui n'a pas aimé ?


J'ai beaucoup aimé ! BB Diop vous tient en haleine jusqu'à la fin du livre ! Il m'a eu !
C'est un grand ! Il aborde les pb politiques un peu comme Mongo Béti dans Trop de soleil tue l'amour.
En dehors de sa contribution dans Négrophobie, je ne l'avais pas encore lu auparavant.
C'est vrai, comme dit Princesse Linguere que le titre de Kaveena aurait dû être qlq ch du style Pacte de sang...

J'ai trouvé l'écriture épurée, sans africanisme : je veux dire qu'on "entend" pas un accent africain dans Kaveena, à qlq vraiment rares expressions. Càd qu'il ne fait pas parler les personnages de façon littérale. Comme l'ont fait Mongo Béti ou Alain Mabanckou par ex.

Pour les lieux où se passe l'action, il nous balade un peu partout en Afrique : page 102 le massacres des populations innocentes, le rasage des villages rappellent les massacres avant les indépendances en pays bassa au Cameroun... La couleur de taxi (vert-blanc) renvoie à Brazzaville y compris le quartier Kisito... La couleur ocre de la terre peut renvoyer à toutes les capitales en terre rouge ( de type Bangui...) Le Faso danfani que porte Nzo Nikiema au Burkina... La viande séchée et pimentée kilishi Arrow Kmer... page 127
Bref on est partout en Afrique à la fois.

Il y a aussi des feed-back incessants qui vous font vous poser des questions sur l'identité de celui qui parle ? Le colonel Asante Kroma ? Nzo Nikiema ? Mumbi ? Un autre narrateur ? Envoutant Laughing

La moralité du bouquin est dans le sage conte sur le Colibri du vieux Mansare : Chacun doit faire ce qu'il peut à la mesure de ses moyens Wink
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MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 18:33    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:
(...)Une Afrique qui se debat dans un univers chaotique sans issue. Mais heureusement que Mumbi existe(...)

Ça me fait penser à ce poème ! Wink
Citation:
Si tu ne peux

Si tu ne peux
Organiser, diriger et défendre le pays de tes pères,
Fais appel aux hommes plus valeureux.
Si tu ne peux
Dire la vérité en tout lieu et en tout temps,
Fais appel aux hommes plus courageux.
Si tu ne peux
Être impartial,
Cède le trône aux hommes justes.
Si tu ne peux
Protéger le peuple et braver l’ennemi,
Donne ton sabre de guerre aux femmes,
Qui t’indiqueront le chemin de l’honneur

Si tu ne peux
Exprimer courageusement tes pensées,
Donne la parole aux griots.
Le peuple te fait confiance parce que tu incarnes ces vertus.

Extrait de l’hymne de l’Empire du Wassoulou de Samory Touré

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MessagePosté le: Ven 05 Mai 2006 22:38    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:


Apres avoir termine, je me suis dit que Diop nous a tendus un piege. Je ne cessais moi aussi de me poser des questions sur les personnages, les rues, les mots wolofs dans le recit, mais les noms des personnages qui font penser au Zaire, les rues qui te font penser au Togo, le pays d'afrique ou l'action se passait. Pas besoin de tout ca: le pays ca peut bien etre le Senegal, la RDC, le Cameroun, la Cote d'Ivoire, le Burkina, le Gabon,.... Tout pays d'Afrique noire qui a ete sous domination francaise et qui continue de l'etre a travers la Francafrique.
Le personnage de Nzo Nikiema(ou meme celui de Mwanke) peut bien etre un Wade, Bongo, Biya, Feu Houphouet, feu Senghor, feu Eyadema, feu Mobutu, Compaore, Sassou-Nguesso...
Pierre Castaneda, lui, c'est Pompidou, De Gaulle, Mitterand, Chirac, et le prochain, ou meme Jean Collin(ce blanc ministre d'Etat au Senegal au temps de Diouf).
Quant a ce personnage de Murigande, il represente tous les resistants elimines ou ecartes de la scene politique parce qu'ils avaient une autre vision pour l'Afrique, des personnes comme Lumumba, Olympio ou meme Sekou Toure.
Quand il nous fait des descriptions des rues et autres, tu te rends compte que presque dans toutes les capitales africaines c'est la meme ambiance. Donc Maren c'est bien Dakar, Lome, Ouaga, Abidjan, Conakry,...
L'africain qui lit ce livre est represente par le peuple du royame de Nimba. Ce peuple dont le roi n'hesite pas de donner au maitre blanc une partie des terres au maitre blanc en echange de quelques bouteilles de Whisky et des sachets de pop-corn Idea Ce roi qui n'hesite meme pas de proclamer ce blanc comme heritier du trone(en partage avec son fils).
Donc c'est un portrait de toute une Afrique. Un continent demuni, un continent traverse par tant de violences, une Afrique que les anciennes metropoles continuent de piller avec la complicite de ses dirigeants. Une Afrique qui se debat dans un univers chaotique sans issue. Mais heureusement que Mumbi existe Laughing


Salut Linguere,

Juste quelques mots ce soir (je viens de voir "Bal poussière", me suis régalée Smile) ! Merci pour ton résumé, je l'ai trouvé très bien même si j'aurais eu tendance à parler davantage de Mumbi parce qu'elle symbolise elle-même beaucoup de choses et qu'une fois de plus un Sénégalais donne un rôle fort à une femme... Mais si elle est un personnage fort, elle est d'abord un personnage en souffrance et il ne faut pas l'oublier dans l'analyse... Un autre personnage, que cite Nkossi, m'a particulièrement frappé, c'est le maître Mansare. C'est l'Afrique intègre.

Egalement complètement d'accord avec ce que tu as écrit sur le "où se passe l'action" mais cela n'est pas contradictoire avec le fait que ce questionnement se pose automatiquement au lecteur malgré tout et rend poétique finalement l'endroit décrit en le symbolisant : nullepart c'est partout et, symboliser c'est poétiser !

Ce qui frappe c'est quand le réel se mèle à cette poétisation, p. 35 :
"S'il avait été dans un bon jour, Nikiema aurait lâché une petite blague sur le génie tactique du fauve. Peut-être aussi en aurait-il profité pour dénigrer le maréchal Mobuto - "léopard de pacotille avec sa toque ridicule, une vraie honte pour l'Afrique" - qui n'était brave, selon lui, que face à des êtres sans défense. Le président haïssait de toutes ses forces son collègue zaïrois. Je l'ai entendu dire une ou deux fois : "Avec Lumumba, les Belges ont mis la main à la pâte, c'est vrai. ils ne pouvaient pas laisser un Nègre insulter publiquement un roi blanc et s'en tirer comme ça".

Bon, c'est tout pour ce soir mais je reviendrai sur tes comments ainsi que ceux de Nkossi. Je pense que la discussion sera passionnante et j'espère qu'on sera rejoint par d'autres, au hasard Youngsoldier par ex Wink .
On vous attend rec !

En attendant, fananal ak djam !
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:

Il y a aussi des feed-back incessants qui vous font vous poser des questions sur l'identité de celui qui parle ? Le colonel Asante Kroma ? Nzo Nikiema ? Mumbi ? Un autre narrateur ? Envoutant Laughing


Moi c'est ce qui m'a un peu desorientee au debut et c'est pour cette raison que j'ai eu du mal a accrocher pour les 100 premieres pages. Mais c'est la tout le talent de l'eccrivain.

J'aimerai avoir votre avis sur le titre du livre: Kaveena, l'Impossible Innocence. Dans toutes ses lettres, Nikiema a tenu a prouver a Mumbi son Innocence, a un moment meme le Colonel Kroma l'a innocente, mais aussi a la fin, Mumbi dit au policier que le president dechu est un gros menteur qu'il ne faut pas croire a tout ce qu'il a dit dans ses lettres Idea Etrange, n'est-ce pas?

Citation:
Ce qui frappe c'est quand le réel se mèle à cette poétisation, p. 35 :
"S'il avait été dans un bon jour, Nikiema aurait lâché une petite blague sur le génie tactique du fauve. Peut-être aussi en aurait-il profité pour dénigrer le maréchal Mobuto - "léopard de pacotille avec sa toque ridicule, une vraie honte pour l'Afrique" - qui n'était brave, selon lui, que face à des êtres sans défense. Le président haïssait de toutes ses forces son collègue zaïrois. Je l'ai entendu dire une ou deux fois : "Avec Lumumba, les Belges ont mis la main à la pâte, c'est vrai. ils ne pouvaient pas laisser un Nègre insulter publiquement un roi blanc et s'en tirer comme ça".


Heureusement que t'en parles! Ca m'a beaucoup frappee! Pourquoi tant de haine envers Mobutu?(de la part de Nikiema). Moi j'aurai dit Nikiema=Le Marechal.

Sur ce, je vous laisse esperant vous relire sous peu.
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Nkossi
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MessagePosté le: Sam 06 Mai 2006 19:22    Sujet du message: Répondre en citant

Mboté,
Linguere a écrit:
J'aimerai avoir votre avis sur le titre du livre: Kaveena, l'Impossible Innocence. Dans toutes ses lettres, Nikiema a tenu a prouver a Mumbi son Innocence, a un moment meme le Colonel Kroma l'a innocente, mais aussi a la fin, Mumbi dit au policier que le president dechu est un gros menteur qu'il ne faut pas croire a tout ce qu'il a dit dans ses lettres Etrange, n'est-ce pas ?

J'avais fini par y croire, à son innocence. En fait, même dans l'au delà, on peut dire qu'il tenait à donner une autre image de lui, à charger Castaneda. Mais en définitive comme le chef de la Cogemin lui même l'a dit, lui ne perdait pas de vue les intérêts de sa boîte et ceux de son pays tandis que Nzo Nikiema était prêt à tous les compromis et à toutes les compromissions pour le pouvoir, juste pour rester au pouvoir ! In fine ce que dit Mumbi est capital : son innocence est impossible
Citation:
Heureusement que t'en parles! Ca m'a beaucoup frappee ! Pourquoi tant de haine envers Mobutu ? (de la part de Nikiema). Moi j'aurai dit Nikiema=Le Marechal.

Penses-tu que les dictateurs fantoches s'adorent entre eux ? Que nenni ! Mobutu "léopard de pacotille avec sa toque ridicule, une vraie honte pour l'Afrique" doit lui renvoyer à sa propre image, à sa propre condition, je pense que c'est une rétro projection de son propre mepris...
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Nkossi
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 17:26    Sujet du message: Répondre en citant

Mboté,
J'aimerais que vous m'éclairiez un peu sur ce que Nzo Nikiema a écrit (cf citation de la p 178 à p 182.) En particulier sur la découverte de Castaneda sortant de cette grotte. Quand se passe cette action, étaient-ils déjà lui et Nzo Nikiema co-princes de Nimba ? Que faisait-il sous terre ? Est ce une façon de dire qu'il prospectait ce sous-sol en dépit des interdits...
@+
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youngsoldier
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:11    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense qu'à ce moment où les gars du village de Nzo Nikiema voulaient tuer Castaneda, les deux ne se connaissaient pas encore, Castaneda explorait la grotte tel un prospecteur, les gars du village qui par superstition avaient peur de la grotte et ne s'y étaient peut-être jamais rendus ont vu ce castaneda sortir, ont senti que ce même Castaneda était un peu louche ( cet homme viole le territoire, qu'est-ce qu'il fait là etc...) ont voulu lui régler son compte, Nzo Nikiema est intervenu je pense parce qu'il s'est laissé tromper par une admiration pour le personnage"Blanc" ( c'est mon aivs).
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:14    Sujet du message: Répondre en citant

Bon allez j'ouvre un nouveau thread consacré spécialement au bouquin, venez nombreux...je précise que le thread sera ouvert 7/7j 24/24h Razz
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:22    Sujet du message: Répondre en citant

Salut Nkossi !

Citation:
Pour les lieux où se passe l'action, il nous balade un peu partout en Afrique : page 102 le massacres des populations innocentes, le rasage des villages rappellent les massacres avant les indépendances en pays bassa au Cameroun... La couleur de taxi (vert-blanc) renvoie à Brazzaville y compris le quartier Kisito... La couleur ocre de la terre peut renvoyer à toutes les capitales en terre rouge ( de type Bangui...) Le Faso danfani que porte Nzo Nikiema au Burkina... La viande séchée et pimentée kilishi Arrow Kmer... page 127
Bref on est partout en Afrique à la fois.


C'est là que je suis dégoûtée d'être si ignorante en dehors du Sénégal (ou plutôt d'une partie du Sénégal) ! Ta lecture ainsi que celle de Linguere qui a beaucoup voyagé devait être d'autant plus fascinante !

Citation:
Il y a aussi des feed-back incessants qui vous font vous poser des questions sur l'identité de celui qui parle ? Le colonel Asante Kroma ? Nzo Nikiema ? Mumbi ? Un autre narrateur ? Envoutant Laughing


C'est l'une des raisons pour lesquelles je suis d'accord avec Linguere, non pas parce que B.B. Diop est Galsen (quoique Laughing ) : B.B. DIOP est un génie ! En effet, ce dernier est malgré tout toujours précis dans le "qui parle" et pourtant le lecteur se perd facilement.
J'en suis à ma 2e lecture (je fais toujours ça : une lecture pour le plaisir, une lecture pour analyser !) et je peux te dire qu'il n'y a pas de doute : le narrateur c'est le colonel Asante Kroma ! Tu verras toujours à un moment donné que c'est indiqué ! Mais c'est tellement fin que l'on peut s'y perdre en effet et c'est l'un des moyens de l'auteur de nous troubler ! Pour les autres personnages, il me semble que c'est assez clair (les lettres sont de N'Zo Nikiema à Mumbi, etc, etc).
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:24    Sujet du message: Répondre en citant

youngsoldier a écrit:
Bon allez j'ouvre un nouveau thread consacré spécialement au bouquin, venez nombreux...je précise que le thread sera ouvert 7/7j 24/24h Razz


Tu peux remettre ce qu'on a déjà dit ? Laughing
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:28    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:

J'aimerai avoir votre avis sur le titre du livre: Kaveena, l'Impossible Innocence.


Moi, je n'ai pas ce titre Rolling Eyes ! J'ai juste "Kaveena".
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:30    Sujet du message: Répondre en citant

Nkossi a écrit:
Mboté,
J'aimerais que vous m'éclairiez un peu sur ce que Nzo Nikiema a écrit (cf citation de la p 178 à p 182.) En particulier sur la découverte de Castaneda sortant de cette grotte. Quand se passe cette action, étaient-ils déjà lui et Nzo Nikiema co-princes de Nimba ? Que faisait-il sous terre ? Est ce une façon de dire qu'il prospectait ce sous-sol en dépit des interdits...
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Je n'en suis pas encore là dans ma seconde lecture. Je te réponds dès que j'y serai !
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:33    Sujet du message: Répondre en citant

diali a écrit:
youngsoldier a écrit:
Bon allez j'ouvre un nouveau thread consacré spécialement au bouquin, venez nombreux...je précise que le thread sera ouvert 7/7j 24/24h Razz


Tu peux remettre ce qu'on a déjà dit ? Laughing


Ouh la Sérieuse? Smile
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

youngsoldier a écrit:
diali a écrit:
youngsoldier a écrit:
Bon allez j'ouvre un nouveau thread consacré spécialement au bouquin, venez nombreux...je précise que le thread sera ouvert 7/7j 24/24h Razz


Tu peux remettre ce qu'on a déjà dit ? Laughing


Ouh la Sérieuse? Smile


Ben oui Smile !
On a quand même échangé pas mal déjà avec Nkossi et Linguere même si c'est un début, ce serait dommage de laisser ça de côté, ou de faire des redites, non ?
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MessagePosté le: Dim 07 Mai 2006 20:52    Sujet du message: Répondre en citant

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MessagePosté le: Mer 10 Mai 2006 14:49    Sujet du message: Répondre en citant

Est-ce que ça vous tente alors "La récolte douce des larmes" d'Edwidge Danticat, née en Haiti en 1969 et qui vit aux Etats-Unis depuis l'âge de douze ans, comme prochain livre ?

C'est pour nous laisser le temps de l'achat, de la lecture, etc !!
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MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 21:16    Sujet du message: Répondre en citant

Cela me tente bien en plus il doit etre en poche je pense.
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Cathy
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MessagePosté le: Jeu 11 Mai 2006 21:18    Sujet du message: Répondre en citant

diali a écrit:
Est-ce que ça vous tente alors "La récolte douce des larmes" d'Edwidge Danticat, née en Haiti en 1969 et qui vit aux Etats-Unis depuis l'âge de douze ans, comme prochain livre ?

C'est pour nous laisser le temps de l'achat, de la lecture, etc !!


Je vais le relire Diali, pour débattre avec vous Very Happy
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"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
(Boris Vian / 1920-1959)

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MessagePosté le: Ven 12 Mai 2006 06:29    Sujet du message: Répondre en citant

Super Cathy et Henrychristophe car du coup, on est au moins 4 car Linguere l'a commandé aussi !
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MessagePosté le: Dim 21 Mai 2006 18:53    Sujet du message: Répondre en citant

Salut !

J'ai lu "La récolte douce des larmes" en quelques heures.
Est-ce que ça vous va si on laisse encore 15 jours (donc vers le 5 juin)avant de lancer la discussion (pour que le book club ne s'endorme pas trop et que ceux qui veulent encore discuter sur Kaveena puissent le faire encore) ?

Bien à vous,

Diali
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 16:15    Sujet du message: Répondre en citant

diali a écrit:
Salut !J'ai lu "La récolte douce des larmes" en quelques heures.


Moi je l'ai pas encore recu, mais comme ca se lit en quelques heures...
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 20:37    Sujet du message: Répondre en citant

Je suis partant, je me le procure demain.
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MessagePosté le: Lun 22 Mai 2006 22:25    Sujet du message: Répondre en citant

Cool Youngsoldier ! On est au moins 5 maintenant !

On n'a qu'à dire le 15 juin pour le démarrage de la discussion puisque certaines sont encore en attente de leur commande. Le book club, ce n'est pas une course quand-même donc on n'est pas à 10 jours près !
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MessagePosté le: Sam 23 Sep 2006 20:58    Sujet du message: Répondre en citant

Coucou,
Quatre mois!!! C'etait assez quand meme pour lire 334 pages Laughing

Citation:
Un roman sur fond historique : le massacre de 1937. En une nuit, sur ordre de Raphael Trujillo Molina, président depuis trente et un ans de la République Dominicaine, plus de 20 000 Haïtiens — coupeurs de canne à sucre ou serviteurs — sont massacrés. Amabelle a huit ans quand elle voit ses parents se noyer. Recueillie sur la rive du fleuve par une famille espagnole, elle devient la servante de l'épouse d'un colonel de l'armée. Elle aime Sébastien, un coupeur de canne à sucre. Il est attirant malgré les cicatrices sur son visage et ses mains calleuses. Elle veut devenir sa femme. Tous les deux sont Haïtiens, utiles aux Dominicains, mais pas vraiment bienvenus. Des rumeurs courent : dans certaines villes, les Haïtiens sont persécutés voire tués. Ils décident donc, avec des amis, de retourner en Haïti, mais c'est l'horreur qui les attend. Comme des milliers d'autres Haïtiens, Amabelle survit à ce bain de sang, mais elle est épuisée, disloquée, lorsqu'elle parvient sur l'autre rive du fleuve. Un ami de Sébastien l'emmène dans sa famille : ils ne parviendront pas à s'aimer, le souvenir de Sébastien qui a disparu lors du massacre les en empêche ...


Pour moi cette phrase resume tout le livre :"Quand tu restes trop longtemps chez ton voisin, il est naturel qu'il se fatigue de toi et qu'il te haïsse."

J'ai ete vraiment touchee par ce roman qui evoque une histoire qui est tres chere aux Haitiens. Et j'ai ete encore plus touchee par les relations etablies entre les personnages, qui je pense ont reussi a mettre la tradegie au second plan. Elle a reussi a creer une fiction passionnante autour de cette tragedie du peuple haitien.
Relations entre dominicains et haitiens, deux peuples distants mais qui se ressemblent(l'amitie entre Amabelle et la Senora Valencia), relations amoureuses(Sebastien-Amabelle, Luis-Juana, Felice-Joel, Wilner-Odette), la presque-relation d'Amabelle et Yves....
Danticat nous parle de la realite de sa terre natale, de sa pauvrete, son malheur, de son passe tragique mais avec une prose limpide et enchanteresse.

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MessagePosté le: Sam 23 Sep 2006 23:13    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:
Coucou,
Quatre mois!!! C'etait assez quand meme pour lire 334 pages Laughing


Oui, tu l'as dis Linguère; en quatre mois on a eu le temps de le lire et de le relire, sinon d'écrire une suite à ce roman Laughing

Citation:
Pour moi cette phrase resume tout le livre :"Quand tu restes trop longtemps chez ton voisin, il est naturel qu'il se fatigue de toi et qu'il te haïsse."



Oui, une phrase qui illustre bien ce roman. Une autre d'Henry Troyat peut également le résumer : "Tu ne peux monter et descendre l'escalier d'autrui sans en subir les conséquences", ou encore du même auteur : "le pain de l'étranger est amère"

Sauf que des personnes comme Amabelle par exemple, se sentait en sécurité dans ce pays, ils y ont grandis, ont eut des enfants. Un peu le problème des jeunes de banlieues confrontés a la double culture. Qui comprennent pas pourquoi ils sont stigmatisés par la société alors qu'eux se sentent entièrement français.

Citation:
J'ai ete vraiment touchee par ce roman qui evoque une histoire qui est tres chere aux Haitiens.


Une histoire sanglante qui de temps en temps ressurgie des méandres du passé. Une histoire qui de la façon la plus barbare se rappelle encore au mémoire des haïtiens puisque de temps en temps la chasse est donnée aux haïtiens de Saint-Domingue. Saint-Domingue et Haïti deux soeurs fratricides. Mais que faut -il espérer que ses soubressauts meutriers puisque le massacre de 1937 n'a jamais été réellement évoqué par les deux gouvernements en question, Lescot président haïtien de l'époque à fait une tentative de dédommagement aux victimes et à leur famille, mais l'argent destiné aux victimes semble t-il avait très vite été détourné à d'autre profit.

La dimension de la souffrance humaine n'a pas été prise en compte, ces victimes n'ont reçu aucune aide psychologique, d'ailleurs une phrase du roman traduit très bien ce que ressente les victimes d'un génocide ou d'une catastrophe (incendies, crash d'avion, tremblement de terres ect...)

Pas de réponse au comment/pourquoi, pas de cadavre:pas de deuil. Pas de travail de mémoires.
Citation:
Impossible deuil en absence de sépulture - P290


De retour en Haïti, Amabelle veut parler, témoigner, c'est important pour elle, une urgence qu'on recueille son témoignage, et qu'on lui dise surtout si elle peut esperer le retour de son fiancé et de ses amis. Elle n'a pas nouvelle d'eux; peut-être sont-ils encore en vie, peut-être ont-ils eu le temps de prendre ce camion qui devait les amener vers la vie? Son esprit malgré tous les témoignages recueillis, veut les maintenir en vie. Tant qu'on ne lui a pas présenté une liste des victimes où figure leurs noms, elle peut espérer, elle veut espérer... à tout prix.

Citation:
Amabelle a huit ans quand elle voit ses parents se noyer

L'eau oui, l'eau va jouer très tôt un rôle dans la vie d'Amabelle. Si l'eau est la vie, elle est aussi la mort. L'eau va ravir les parents d'Amabelle très tôt, l'eau va lui ravir son amant, ses amies...L'eau est terrible, car elle emporte également les corps. Ne lui laisse rien. Et c'est par l'eau qu'Amabelle choisira de disparaître. Allant ainsi rejoindre ceux qu'elle aimait. D'ailleurs l'eau restera un traumatisme énorme pour les survivants du génocide :

Citation:
Sylvie pourtant enfant à l'époque des faits fut prise d'un malaise devant le cours d'eau, ses souvenirs enfuient jaillir tel un torrent P:335


L'eau amie, et ennemie de ceux qui souhaite passer de l'autre côté de l'océan pour y trouver la vie. "Dans l'autre face de la mer" de Louis-Philippe Dalembert, un roman qui parle lui aussi d'immigration (et qui parle aussi du génocide haïtien), on peut y lire ceci au sujet de l'eau :

Citation:
Des familles entières avaient fabriqué de légères embarcations, qui pouvaient tout juste tenir sur l'eau, et s'en étaient allées sans saluer les dieux ni tourner la tête en arrière, de peur d'être changées en statues de sel. Tel autre voyait ses habitants vendre tout ce qu'ils possédaient, liquidé pour le seul prix de la traversée. Certains furent même obligés d'ajouter des emprunts à des parents, des amis réunir la somme nécessaire.

Il ne se passait pas une semaine sans qu'une coquille de noix ne soit arraisonnée en haute mer, bourrée à craquer d'hommes et de femmes dont les corps loqueteux, desséchés par le sel et le soleil, contrastaient avec des yeux brillants d'espoirs. ...Bien souvent, les fragiles esquifs chaviraient quelques milles plus loin, renversés par la première vague de fond ou le permier écueil rencontré. La mer s'ouvrait, avalait les passagers, puis se refermait sur eux avant de retrouver son indolence. Source : L'Autre Face de la mer - p 151


Ce roman ne parle pas uniquement du Génocide Haïtien, mais parle du génocide en général, de l'absurdité humaine (cf perejil), de la déraison, du phénomène de de déshumanisation qui peut soulever les sociétés, de la folie des hommes.

Linguère, il y a encore pas mal de choses à dire sur ce roman. Mais on va laisser parler la maîtresse des lieux tout de même et ceux qui ont lu le roman, ensuite nous pourrons poursuivre le débat. Encore merci, tu as ouvert la danse Wink

Linguere a écrit:
Coucou,
Quatre mois!!! C'etait assez quand meme pour lire 334 pages Laughing

Citation:
Un roman sur fond historique : le massacre de 1937. En une nuit, sur ordre de Raphael Trujillo Molina, président depuis trente et un ans de la République Dominicaine, plus de 20 000 Haïtiens — coupeurs de canne à sucre ou serviteurs — sont massacrés. Amabelle a huit ans quand elle voit ses parents se noyer. Recueillie sur la rive du fleuve par une famille espagnole, elle devient la servante de l'épouse d'un colonel de l'armée. Elle aime Sébastien, un coupeur de canne à sucre. Il est attirant malgré les cicatrices sur son visage et ses mains calleuses. Elle veut devenir sa femme. Tous les deux sont Haïtiens, utiles aux Dominicains, mais pas vraiment bienvenus. Des rumeurs courent : dans certaines villes, les Haïtiens sont persécutés voire tués. Ils décident donc, avec des amis, de retourner en Haïti, mais c'est l'horreur qui les attend. Comme des milliers d'autres Haïtiens, Amabelle survit à ce bain de sang, mais elle est épuisée, disloquée, lorsqu'elle parvient sur l'autre rive du fleuve. Un ami de Sébastien l'emmène dans sa famille : ils ne parviendront pas à s'aimer, le souvenir de Sébastien qui a disparu lors du massacre les en empêche ...


Citation:
Pour moi cette phrase resume tout le livre :"Quand tu restes trop longtemps chez ton voisin, il est naturel qu'il se fatigue de toi et qu'il te haïsse."



J'ai ete vraiment touchee par ce roman qui evoque une histoire qui est tres chere aux Haitiens. Et j'ai ete encore plus touchee par les relations etablies entre les personnages, qui je pense ont reussi a mettre la tradegie au second plan. Elle a reussi a creer une fiction passionnante autour de cette tragedie du peuple haitien.
Relations entre dominicains et haitiens, deux peuples distants mais qui se ressemblent(l'amitie entre Amabelle et la Senora Valencia), relations amoureuses(Sebastien-Amabelle, Luis-Juana, Felice-Joel, Wilner-Odette), la presque-relation d'Amabelle et Yves....
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MessagePosté le: Lun 25 Sep 2006 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy a écrit:
Linguere a écrit:
Coucou,
Quatre mois!!! C'etait assez quand meme pour lire 334 pages Laughing


Oui, tu l'as dis Linguère; en quatre mois on a eu le temps de le lire et de le relire, sinon d'écrire une suite à ce roman Laughing

Ben dis donc, s'il faut quatre mois pour lire 334 pages, alors de combien de livres pourriez vous parler dans ce topic?
Je pensais que ce Book-Club etait bien parti...
Soyez pas paresseuses Cathy, Diali, Linguere Exclamation Exclamation Exclamation

Cathy a écrit:
Citation:
Ce roman ne parle pas uniquement du Génocide Haïtien, mais parle du génocide en général, de l'absurdité humaine (cf perejil), de la déraison, du phénomène de de déshumanisation qui peut soulever les sociétés, de la folie des hommes.

Si je comprend bien, c'est un roman historique. J'ai pas en memoire d'avoir rencontre l'expression "Genocide Haitien", cet auteur est il le premier a avoir utilise ce terme dans l'histoire d'Haiti? Comment les critiques ont elles reagi a ce roman? Et comment est il percu par les Haitiens?
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MessagePosté le: Mar 26 Sep 2006 19:17    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:

Je pensais que ce Book-Club etait bien parti...


On le pensait aussi, mais on dirait que les grioonautes n'aiment pas la litterature africaine, ou peut-etre que les livres proposes sont pas si... je sais pas.

Citation:
Soyez pas paresseuses Cathy, Diali, Linguere Exclamation Exclamation Exclamation


Toi meme paresseux!!!!
Je pense pas que ca soit de la paresse, je l'avais lu dans un premier temps en anglais, apres cela, malheureusement on n'a pas pu en parler comme prevu(desolee), et je voulais le lire en Francais avant d'entamer la discussion. Et voila c'est fait. Il est disponible sur Amazon, tu peux le lire en moins de 4 mois et ce sera un plaisir de partager tes impressions sur ce roman.
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MessagePosté le: Mar 26 Sep 2006 20:35    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:
Si je comprend bien, c'est un roman historique. J'ai pas en memoire d'avoir rencontre l'expression "Genocide Haitien", cet auteur est il le premier a avoir utilise ce terme dans l'histoire d'Haiti? Comment les critiques ont elles reagi a ce roman? Et comment est il percu par les Haitiens?


Oui Ardin c'est bien d'un roman historique qu'il s'agit. L'auteur n'est pas le premier a avoir abordé cette partie ensanglantée de l'histoire d'Haïti, avant elle, d'autres ont eu la volonté de transmission aux générations suivante; Jacques Stephen Alexis par exemple Dans "compère général soleil" traite du sujet, on peut citer également René Philoctète, et tant d'autres...le plus récent "L'autre face de la mer" de Louis-Pilippe Dalembert en parle également. Mais les auteurs parlent de "Massacres" et non de Génocide. C'est après avoir lu "La récolte douce des larmes que ce mot mets venu à l'esprit. Comment qualifier la planification de la mort par Raphael Trujillo Molina de 20 000 haïtiens?

C'est bien d'un Génocide qu'il s'agit. Même si, par pudeur? Le terme pour le moment n'est pas utilisé par les nombreux auteurs qui ont choisis d'en faire le sujet d'un roman.

Il faut souligner qu'à l'époque des faits, Haïti est occupée par l'armée américaine (1915 et 1934 )

Citation:
Comment les critiques ont elles reagi a ce roman? Et comment est il percu par les Haitiens?


Les critiques ont très bien acceuillis ce roman, il a recu le prix Carbet des caraïbes.

Concernant ce roman, vous pouvez lire un article en ligne sur le journal de lutte ouvrière : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1718&ARTICLE=41
_________________


"- A quoi est due la chute d'Adam et Eve ?
- C'était une erreur de Genèse."
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ARDIN
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MessagePosté le: Mar 26 Sep 2006 21:06    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy a écrit:
ARDIN a écrit:
Si je comprend bien, c'est un roman historique. J'ai pas en memoire d'avoir rencontre l'expression "Genocide Haitien", cet auteur est il le premier a avoir utilise ce terme dans l'histoire d'Haiti? Comment les critiques ont elles reagi a ce roman? Et comment est il percu par les Haitiens?


Oui Ardin c'est bien d'un roman historique qu'il s'agit. L'auteur n'est pas le premier a avoir abordé cette partie ensanglantée de l'histoire d'Haïti, avant elle, d'autres ont eu la volonté de transmission aux générations suivante; Jacques Stephen Alexis par exemple Dans "compère général soleil" traite du sujet, on peut citer également René Philoctète, et tant d'autres...le plus récent "L'autre face de la mer" de Louis-Pilippe Dalembert en parle également. Mais les auteurs parlent de "Massacres" et non de Génocide. C'est après avoir lu "La récolte douce des larmes que ce mot mets venu à l'esprit. Comment qualifier la planification de la mort par Raphael Trujillo Molina de 20 000 haïtiens?

En fait ma question se rapportait a l'usage du mot "GENOCIDE" Or il me semble que c'est toi qui l'emploie et non l'auteur.
Citation:
C'est bien d'un Génocide qu'il s'agit. Même si, par pudeur? Le terme pour le moment n'est pas utilisé par les nombreux auteurs qui ont choisis d'en faire le sujet d'un roman.

Je n'en doute pas, connaissant un peu l'histoire d'Haiti, mais ce qui m'interpelle le plus en fait, etant donne le caractere assez particulier du peuple Haitien de par l'exemple qu'il a donne au monde noir a travers des personnages comme Toussaint Louverture, c'est cette pudeur? cette peur? cette reticence? a employer ce mot. Y a t'il une explication qui tienne?
Citation:
Citation:
Comment les critiques ont elles reagi a ce roman? Et comment est il percu par les Haitiens?


Les critiques ont très bien acceuillis ce roman, il a recu le prix Carbet des caraïbes.

Concernant ce roman, vous pouvez lire un article en ligne sur le journal de lutte ouvrière : http://www.lutte-ouvriere-journal.org/article.php?LO=1718&ARTICLE=41

En fait, en parlant de critiques, je voulais plutot parler des Haitiens eux-memes, pas de ceux qui distribuent les plebiscites comme des cadeaux de Noel.
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Cathy
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MessagePosté le: Mar 26 Sep 2006 21:26    Sujet du message: Répondre en citant

ARDIN a écrit:

En fait ma question se rapportait a l'usage du mot "GENOCIDE" Or il me semble que c'est toi qui l'emploie et non l'auteur.


As-tu bien lu ma réponse Ardin? J'ai bien explicitée que j'étais à l'origine de ce terme et pourquoi. Je t'invites donc à relire paisiblement ma réponse.

Citation:
Je n'en doute pas, connaissant un peu l'histoire d'Haiti, mais ce qui m'interpelle le plus en fait, etant donne le caractere assez particulier du peuple Haitien de par l'exemple qu'il a donne au monde noir a travers des personnages comme Toussaint Louverture, c'est cette pudeur? cette peur? cette reticence? a employer ce mot. Y a t'il une explication qui tienne?


Si tu déroules le fil du topic, tu verras bien que dans une de mes interventions je souligne bien que le problème n'a jamais été abordé en fonds par les deux pays. Peut-être que la difficulté à définir ce massacre vient-elle de là? Lis bien les interventions Ardin avant d'intervenir!

Citation:
En fait, en parlant de critiques, je voulais plutot parler des Haitiens eux-memes, pas de ceux qui distribuent les plebiscites comme des cadeaux de Noel.


Oui, et si un jour tu écrivais un roman, gageons que tu serais ravi de recevoir un de ces prix-cadeau de Noël! Lis le roman et tu verras qu'il en vaut plus! Il fut acceuillis avec reconnaissance par le public haïtien.
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MessagePosté le: Lun 02 Oct 2006 18:13    Sujet du message: Répondre en citant

Cathy a écrit:

Sauf que des personnes comme Amabelle par exemple, se sentait en sécurité dans ce pays, ils y ont grandis, ont eut des enfants. Un peu le problème des jeunes de banlieues confrontés a la double culture. Qui comprennent pas pourquoi ils sont stigmatisés par la société alors qu'eux se sentent entièrement français.


Bonjour Man Cathy,
Danticat nous a beaucoup dit dans ce livre et grace a elle j'en connais un peu plus sur ces deux nations que sont la Republique Dominicaine et Haiti.
Pour moi la naissance des jumeaux de la Senora Valencia a une grande importance:"...beaucoup d'entre nous demarrent dans la vie avec un jumeau dans le meme uterus..", comme pour dire que Haiti et La Rep. Dom. sont des jumeaux de l'Hispaniola, separes juste par un fleuve et c'est peut-etre pour cette raison que des personnes comme Amabelle se sentaient en securite de l'autre cote du fleuve.
Et comme on le sait, le garcon qui ressemblait plus a son pere(Dominicain) a trouve la mort, et la petite qui avait des traits haitiens a survecu, et a eu une vie epanouie malgre les inquietudes qui ont suivi sa naissance.
"Amabelle, crois-tu que ma fille gardera toujours la couleur qu'elle a maintenant? demanda la Senora Valencia. Ma pauvre cherie, que se passerait-il si on la prenait pour quelqu'un de ton peuple?"
Comme si la Senora savait que le peuple de Amabelle n'a jamais eu de repit sur cette terre qui n'est pas vraiment sienne.
A la fin du livre, si Rosalinda qui ressemblait plus au peuple de Amabelle(Haiti) a reussi cela traduit l'espoir de Danticat, que son peuple sortira de sa misere un jour.

J'ai pas pu m'empecher de penser a Toni Morrison, car comme elle, Danticat provoque notre imagination
Elle a une facon de raconter qui fait que ton cerveau a des yeux, tu vis et vois ce que tu lis et je pense que c'est ca qui fait le charme de ce livre. Elle a su jouer avec nos emotions.
Elle nous fait vivre la vie des Caraibes, la nourriture epicee, les couleurs, la chaleur...
On a toujours envie de lire, tellement on se sent lie aux personnages. Elle nous permet en tant que lecteurs de vivre l'histoire.
Surtout cette histoire d'amour entre Sebastien et Amabelle, c'est si intense, j'en ai meme eu des frissons Laughing
Quand Amabelle decrit son homme, ses mots sont tellement sensuels, je la cite: "Au matin, avant le premier rayon de lumiere aux fragrances de lemon-grass, il est parti. Mais je peux encore sentir sa presence, la dans le petit carre de ma chambre. Je peux humer l'odeur de sa sueur, qui est aussi epaisse que le jus de canne a sucre quand il a trop travaille. Je peux encore sentir ses levres, les gencives d'un violet d'aubergine qui ont le gout du sucre confit quand on l'a fait bouillir dans du lait de chevre cremeux avec des pommes de terre couleur moutarde. Je sens mes joues gonfler sous ses ongles aussi denses que des ongles de pied, le creux sous mes pommettes ou le bracelet m'a egratignee en laissant une goutte de sang seche en forme de croissant de lune parfait. Je sens les traces humides dans mon dos ou sa langue a doucement suivi les veines vitales le long de ma colonne vertebrale, les legeres marques de ses mains sur ma taille la ou il m'a serree trop fort, peut-etre au moment ou il m'a sentie glisser. Et je peux encore compter ses inspirations, parfois beaucoup plus rapides que les battements de son coeur."

Une autre phrase de Sebastien: "C'est bien que tu apprennes a croire en ma presence pres de toi, meme quand tu ne peux pas poser tes yeux sur moi"
Il n'a pas survecu au massacre, avec sa soeur mais ca n'a pas empeche Amabelle de toujours croire en cet amour. Sa vie est si tragique mais elle a toujours su garder espoir.
Amabelle et Sebastien sont la voix de ceux qui ont connu l'amour, la mort, l'injustice, le desespoir et d'autres difficultes de la vie.

D'un autre cote, Danticat nous montre un couple qui ne nous donne pas envie d'aimer: La Senora Valencia et Don Pico Duarte.
Pas d'affection, comme 2 robots. Le mari est tellement devoue au Dictateur qu'il oublie qu'il a une femme(elle est tellement douce que j'ai l'impression qu'elle chante quand elle parle).
Contrairement a Sebastien et Amabelle, ils ne revent pas ensemble, ils ne se supportent pas emotionnellement, ils ne parlent pas de l'avenir. Et malgre le role qu'il a joue dans le massacre, elle est restee avec lui.

Cathy a écrit:
puisque le massacre de 1937 n'a jamais été réellement évoqué par les deux gouvernements en question, Lescot président haïtien de l'époque à fait une tentative de dédommagement aux victimes et à leur famille, mais l'argent destiné aux victimes semble t-il avait très vite été détourné à d'autre profit.


J'ai trouve bizarre qu'Amabelle soit repartie voir La Senora, et le fait qu'elles ne soient pas a l'aise l'une en face de l'autre, quelques annees plutard, explique peut-etre ce que tu dis ci-dessus.

La langue aussi est un theme qui est tres present dans ce livre.
La langue qui nous unit, la langue qui unit une personne a une nation mais la langue qui aussi, peut detruire. Elle permet d'identifier un peuple mais elle est source de massacre car comme leurs freres dominicains, les Haitiens ne peuvent pas prononcer le mot "Perejil". Amabelle le note bien en disant que peut-etre si les Haitiens savaient prononcer ce mot, leurs vies seraient epargnees.
Peut-etre aussi l'auteur voulait nous parler de sa propre experience avec la langue. Le Creole Haitien etant sa langue maternelle, apres quand elle commence a frequenter l'ecole, une nouvelle langue s'impose, le Francais. Quelques annees plutard elle emigre aux USA et doit faire face a un autre challenge, apprendre une nouvelle langue qu'est l'anglais, une nouvelle culture, acquerir une nouvelle identite.
La langue opere aussi comme une expression politique car comme on le voit bien dans le livre avec le nom des rues, le nom des villes, le nom des personnages, on peut savoir si nous sommes en territoire espagnol ou en territoire francais.

"Les hommes celebres ne meurent jamais vraiment...Ce ne sont que les anonymes sans visage qui disparaissent comme la fumee dans l'air du petit matin." Une phrase du guide touristique.
C'est vrai, on ne meurt pas si quelqu'un se rappelle de notre nom.
Amabelle nous montre que meme si ces gens etaient de pauvres travailleurs de canne, des servantes, ils ne seront pas oublies parce qu'ils avaient un visage, un nom. Elle n'a pas oublie ses parents, elle n'a pas oublie Odette, Tybon, Wilner, Mimi, Joel, mais surtout elle n'a pas oublie son amour Sebastien.

Comme disait Fanon: "Chaque generation doit, dans une relative opacite, decouvrir sa mission, l'accomplir ou la trahir".
En ecrivant ce livre, Danticat n'a pas trahi sa mission. Pour le compte de sa generation, elle nous parle de l'histoire douloureuse afin que ces hommes et femmes a qui elle a donne des noms et des visages, et qui ont peri dans ce massacre, ne soient pas oublies.
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MessagePosté le: Lun 02 Oct 2006 19:16    Sujet du message: Répondre en citant

Linguere a écrit:

Bonjour Man Cathy,
Danticat nous a beaucoup dit dans ce livre et grace a elle j'en connais un peu plus sur ces deux nations que sont la Republique Dominicaine et Haiti.
Pour moi la naissance des jumeaux de la Senora Valencia a une grande importance:"...beaucoup d'entre nous demarrent dans la vie avec un jumeau dans le meme uterus..", comme pour dire que Haiti et La Rep. Dom. sont des jumeaux de l'Hispaniola, separes juste par un fleuve et c'est peut-etre pour cette raison que des personnes comme Amabelle se sentaient en securite de l'autre cote du fleuve.


Oui effectivement, la naissance des jumeaux ont une symbolique haute. D'ailleurs as-tu souligné le parallélisme qui est fait entre la mort accidentelle de Joël le fils du vieux Kongo tué par le mari de la senora, et la mort du fils de la senora?

Des personnes comme Amabelle se sentait en sécurité de l'autre côté du fleuve car il n'y faisait rien d'autre que d'y travailler, l'autre côté du fleuve avait besoin de mains d'oeuvre à ce moment là pour les champs de canne à sucre, un travail que les dominicains se refusaient de faire. La main d'oeuvre haïtienne , maléable à merci et bon marché, était donc une aubaine., des personnes comme Amabelle se sentait en sécurité de l'autre côté car ils y sont installées depuis des générations; ils se sentaient donc chez eux.

Linguere a écrit:

"Amabelle, crois-tu que ma fille gardera toujours la couleur qu'elle a maintenant? demanda la Senora Valencia. Ma pauvre cherie, que se passerait-il si on la prenait pour quelqu'un de ton peuple?" Comme si la Senora savait que le peuple de Amabelle n'a jamais eu de repit sur cette terre qui n'est pas vraiment sienne.
A la fin du livre, si Rosalinda qui ressemblait plus au peuple de Amabelle(Haiti) a reussi cela traduit l'espoir de Danticat, que son peuple sortira de sa misere un jour.


Oui et surtout, la Senora Valencia savait oh combien le peuple haïtien était méprisé par ses concitoyens. Le pain de l'étranger est amère.



Citation:

J'ai pas pu m'empecher de penser a Toni Morrison, car comme elle, Danticat provoque notre imagination
Elle a une facon de raconter qui fait que ton cerveau a des yeux, tu vis et vois ce que tu lis et je pense que c'est ca qui fait le charme de ce livre. Elle a su jouer avec nos emotions.


Oui impossible de rester impassible à la lecture du roman. Danticat, comme tu le fais remarquer nous fait glisser dans le roman. Nous vivons dans notre chair l'amour entre Amabelle et Sébastien, nous vivons dans notre tripes les tribulations d'Amabelle et du peuple haïtien...

Dans ces romans, Danticat campe des femmes fortes, ivre de vie. Des femmes poteau-mitan. Son écriture est un hymne à la femme, la femme noire. Gisèle Pineau, Maryse Condé dessine également ce genre de personnalités dans leur roman.

Citation:
Surtout cette histoire d'amour entre Sebastien et Amabelle, c'est si intense, j'en ai meme eu des frissons Laughing
Quand Amabelle decrit son homme, ses mots sont tellement sensuels


Moi j'ai poussé mille soupirs Laughing L''amour...(là à nouveau je soupire) Oui Danticat traite du thème de l'amour avec une particularité qui lui est propre.
Arrow Amour entre Amabelle et Sébastien= Une poésie.

Citation:
Dans l'obscurité de l'éveil, Sébastien dit que que si nous ne nous touchons pas, il nous faut parler. P 3
(En général les mecs c'est du : "bon tu peux la fermer là, tu me fatigues" Mr. Green )
-L'amour de la senora Valencia pour son mari. L'aime t'elle seulement? La senora Valencia se présente comme une femme indolente. Une femme qui se laisse porter par la vie.
Arrow L'amour des enfants pour leurs parents:
-L'amour d'Amabelle pour ces parents morts trop tôt.
D'ailleurs, Amabelle évoque le souvenir des ses parents qu'avec Sébastien
ArrowL'amour des parents pour leurs enfants
-La senora Valencia est effondrée à la mort de son fils
-L'amour de Man Denis pour ses enfants Micheline et Sébastien mort pendant le massacre

L'amour, omniprésent dans le roman. Et puis le temps, le temps qui passent...le temps qui alourdis les corps et estompent les souvenirs.


Citation:
La langue aussi est un theme qui est tres present dans ce livre.
La langue qui nous unit, la langue qui unit une personne a une nation mais la langue qui aussi, peut detruire. Elle permet d'identifier un peuple mais elle est source de massacre car comme leurs freres dominicains, les Haitiens ne peuvent pas prononcer le mot "Perejil". Amabelle le note bien en disant que peut-etre si les Haitiens savaient prononcer ce mot, leurs vies seraient epargnees.

La langue est omniprésent dans le roman. Le vieux père de yves s'appelle "Kongo", certainement un petit nom qui rappelle ses origines.

Le mot "Perejil" représente une double difficulté pour l'Haïtien en la présence du "R" que tout créole à des difficultés à prononcer et le "J". Danticat, comme tu le soulignes connaît bien la difficulté d'adaptation à une nouvelle culture, elle même à du rejoindre ces parents aux Etats-Unis à 12 ans. Nouvelle langue, nouvelle culture. La langue est la première identité d'un peuple, l'élément essentiel de communications, le président Trujilo dans sa folie, attaquera les haïtiens dans leur difficulté à parler l'espagnol comme les espagnols. Mais est-ce que le fait de prononcé correctement le mot "Perejil" leur aurait épargné la vie? J'en doute fort, puisque de nombreux espagnols ont été pris pour des haïtiens (cf lorsqu'Amabelle se retrouve dans le camp des réfugiés...)

Pourquoi Amabelle retourne voir la senora Valencia? Amabelle retourne de l'autre côté de l'île car durant toutes les années qui ont suivis le massacre, une question l'a hanté; Si Mimi et Sébastien était restés sur leurs plantations, au lieu de prendre ce camion comme leur avait suggéré Amabelle auraient-ils survécu? Elle a voulu trouver la réponse. Et ces investigations auprès de la senora vont lui apprendrent que tout ceux qui étaient restés sur la plantation où travaillaient Sébastien ont survécu. Idem pour ceux de Mimi.

Pourquoi la senora n'a jamais plaidé la cause des haïtiens auprès de son mari? Amabelle était comme une soeur pour elle. Et pourtant elle a assisté aux actions sanguinaires de son mari sans s'y opposer. Femme indolente. Femme soumise. Femme malheureuse.

Et puis, à relever dans le roman une thématique très importante pour les haïtiens et les noirs...Celle du rêve. Je te propose qu'on y revienne ultérieurement.
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