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Les Minoens étaient-ils des Négro-asiatiques?

 
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OGOTEMMELI
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Inscrit le: 09 Sep 2004
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MessagePosté le: Sam 18 Mar 2006 07:11    Sujet du message: Les Minoens étaient-ils des Négro-asiatiques? Répondre en citant

La lecture du Rashidi ('"histoite millénaire des Africains en Asie") m'a incité à relire un livre d'Alain ANSELIN : "Le mythe d'Europe, de l'Indus à la Crète", éd. Anthropos, Paris, 1982.

J'avoue avoir un peu manqué la porté de ce texte d'Anselin, à ma première lecture il y a une dizaine d'années. Je m'étais focalisé sur une thèse auxiliaire du livre, selon laquelle les Peuls seraient d'origine dravidienne. comme cette dernière a été magistralement battue en brêche par Moussa Lam ("de l'origine égyptienne des Peuls"), je m'étais dit que tout le "Mythe d'Europe" avait été un coup d'épée dans l'eau...

Faut dire que c'est assez ardu, très dense, notamment pour qui n'est pas accoutumé aux notions de linguistique. Mais surtout, la thèse centrale de l'auteur me paraissait à l'époque outrancièrement hardie : " Diable! des noirs en Grèce! allez donc enseigner ça aux futurs Galliéni, sans parler de Brazza! C'est assez déjà de cet aimable Champollion et de feu Volney avec leurs histoires de nègres- en Egypte! " [Anselin, p.151]

Bon, mais depuis lors j'ai lu Martin Bernal ("Black Athena"), suis plus avisé sur l'histoire très ancienne ; et viens de lire Rashidi Runoko, donc...

...C'était vraiment le moment de revenir à ce livre d'Anselin, dont je pense qu'il est trop peu connu, en regard de l'extraordinaire fécondité de ses recherches. D'ailleurs, notons que l'ouvrage en question date de 1982 ; pourtant, à ma connaissance, il n'a jamais été évoqué ici.

Bref, Anselin y défend la thèse d'une origine "négro-indienne", plus précisément dravidienne, des Minoens (anciens habitants de la Crète) et de beaucoup d'autres populations préhelleniques. Il mobilise essentiellement la philologie et l'archéo-linguistique pour étayer son propos. C'est bien lui, on se rappel, qui a dit que "la langue est la boîte noire de toute civilisation" : les ressources linguistiques sont des archives parmi les plus fiables et abondantes, en vue d'accéder à la connaissance des civilisations et de leurs auteurs. Quand l'historiographie moderne vous repète ad nauseam qu'on ne sait pas grand chose des pré-Hellènes, méfiez-vous...

ANSELIN a écrit:

Il semble donc qu’il y ait des incompatibilités que RACHET questionne avec subtilité, s’interrogeant sur le sens réel des contrastes offerts par « Europe la sombre, Pasiphae la lumineuse, Phèdre la brillante » […]

C’est à AUTRAN que revient une fois de plus de rappeler que le sens de Min en dravidien ne s’arrête pas seulement à poisson, mais s’étend à l’étoile et caractérise tout ce qui brille. Et AUTRAN en conclut d’autant plus justement que Phèdre et Pasiphae doivent leur nom au Min, que l’île de la Crète elle-même porte celui d’Asteria, « l’étoile », dans Pausanias.

En fait, c’est toute la parenté du Min qui relève de cette analyse. Minos, « le Poisson, l’Etoile, le Brillant » a épousé Pasiphae, « celle qui brille pour tous », et a pour fille « Phaidra », la Brillante, pour fils Lukastos, Glaukos et Deuka-lion. Autant de Min, comme Asterios, son arrière petit-fils, roi de Milet en Carie. L’examen poussé des trois noms confirme qu’ils traduisent en grec, précisément en grec archaïque, le titre de Min.

Lukastos est formé sur luk- et astu, ce dernier terme désignant les acropoles (Astupalaia la phénicienne…). L’Iliade situe « la blanche Lukastos » en Crète. Lukos est la forme archaïque de Leukos, « brillant, par suite blanc […] Lukastos est donc la « ville haute du Min », où Lukos figure le titre minoen. Deukalion, père d’Idoménée, est un nom construit sur la même racine Leuk-, avec également le même sens de « brillant » (BAILLY, 717, deukos, « brillant »). Glaukos enfin épuise la liste des traductions minoennes (BAILLY, 171, glaukos, « brillant, sans idée de couleur déterminée »). Argos ne veut pas dire autre chose enfin, bien qu’extérieur à la mouvance minoenne proprement dite –BAILLY lui donne le sens de « brillant » (BAILLY, 113).

Toutes ces équivalences, nullement gratuites, forment en définitive un véritable réseau d’indicateurs de la présence dravidienne. A notre connaissance en effet, il n’existe qu’un seul groupe de langues où un même mot signifie « brillant, étoile » : le groupe dravidien. L’emblème des Pandiyan de l’Inde dravidienne et celui des Minoens (particulièrement ceux des Cyclades) est également le même, le poisson. C’est encore le seul groupe de langues où il constitue un homophone « d’étoile » et où son pictogramme soit utilisé, comme l’a montré Asko PARPOLA, (Aru Min, les Six Etoiles, s’écrit avec six barres et le signe du poisson).

Chez les dravidiens, le roi, dont le caractère céleste est indiscutable, n’est pas désigné comme Etoile ni Brillant. La confusion est due à l’emblème ichtyomorphe des Termiles des Cyclades et des Tamils du Pandinatu. Le proto-dravidien résout l’énigme : dès Mohenjo Daro il écrit l’étoile (DED 4422 : binye, dieu de l’orage (malto)) ; vinu, minu (telugu) ; vin, ciel (tamul, malayalam) et (DED 3994 : binko, étoile (kur)) ; min, brillant, étoile (tamul) – d’où sanskrit mina avec le signe du Poisson (DED 3999 : min, poisson (tamul) ; minu (telugu)).

Cette norme énonciative est cultivée par tous les héritiers des tamuls : ceux de Grèce, où la fille d’Argos le Brillant est Kelano la Noire, où Lukos le Brillant est le fils de Kelaino la Noire ; ceux de l’Inde où le Noir Krsna a pour compagnon Arjuna le Brillant (BERGAIGNE, 99), le troisième des Pandavas, fils de Draupadi surnommée Krsna, la Noire (BERGAIGNE, 122). Le sanskrit et le grec ne se rejoignent ici que parce qu’ils racontent la même histoire tamule, celle des Pandions ou Minavan, et non parce qu’ils puiseraient à un fonds commun indo-européen des énoncés qui y sont inconnus ailleurs (par exemples des cultures latines ou scandinaves).

[cf.PP157-158]

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 20 Mar 2006 08:36    Sujet du message: Répondre en citant

Karati -> Kerete -> Krêtê

Anselin propose dans ce texte une étymologie négro-asiatique du toponyme "Crète". Si cette solution étymologique est correcte, alors on peut penser que les locuteurs de la langue préhellénique dont procède Krêtê/Crète sont aussi les fondateurs de ce lieu-dit, c'est-à-dire des Indusiens (Tamuls).

Citation:

La phénicie (grec Phoinikê) est une côte des Palmes (grec phoinix, tamul payni) comme le Kerala de l’Inde qui emprunte son nom au même type de vocabulaire botanique (cera, kera palme). Les Cera ont l’arc et la flèche pour emblème, et la palme pour guirlande. Les trois symboles constituent un ensemble glyptique archaïque carolycien, région dont ATHENEE disait que le nom ancien était Phénicie.

Les navires de Thera –Thera la minoenne, dont Spyridon MARINATOS a publié les fresques- ont un fauve de proue. Les souverains Chola du Karnatakam (« the black land », l’Ethiopie asiatique par excellence) ont le tigre pour emblème (SASTRI) et Kejari « le lion » pour titre.
La fréquence des fauves de la Déesse sur les sceaux crétois, bien qu’allusive de la mouvance culturelle anatolienne, n’est peut-être pas gratuite –fournit-elle, commme la palme ou le rameau en Asie Mineure, le contexte de performance de l’énoncé toponymique ?

Krêtê, (mycénien Kerete) fait partie de ce vocabulaire préhellenique sans étymologie indo-européenne mais pour lequel le tamul serait pertinent (Karati, Kradi désignent toute sorte de fauves dans les langues dravidiennes, le tigre, le lion, l’ours…).

[…] Comme l’avait montré AUTRAN, la bannière du « poisson » de la flotte de Syros (HOOD, 46) vers -2300 et le titre du leader crétois sont conformes à leur modèle pandiya : Minos et Pandiôn participent de la même mouvance préhellenique phénico-termile. Leur solidarité est plus étroite en Inde, où, note SASTRI, « a double carp was the emblem of Pandiyas ». Pour cette raison on nomme les chefs Pandi « Pandiya Minavan » les Pandions au poisson, ou plus simplement Min avan, les (rois) au poisson (min), figure à laquelle correspond parfaitement le Minos égéen, indifféremment traduisible en grec, comme en tamul, par le même groupe de signifiés. En effet, min signifie « poisson, brillant, étoile » en protodravidien. En grec, le poisson est le symbole de Minos, l’étoile, le nom de son royaume, Asteria (l’autre nom de la Crète préhellénique) Argos, Lukos, etc… (« les Brillants ») sa traduction.

Les Crétois rendaient un culte au Taureau, particulièrement au Minotaure, le Taureau Etoilé, l’animal civaïte par excellence adopté pour emblème par les Pallava (SASTRI, 54). Il n’est pas jusqu’à la vache tachée d’un quartier de lune de Kadmos le phénicien qui ne nous rappelle qu’en Malayalam, le mot Pandi désigne indifféremment la lèpre, la vache, les Tamuls « as sailors » (GONDERT, 642).

En conclusion, ces trois catégories d’emblèmes et de bannières royales européennes (phéniciennes, minoennes, termiles, pandions), si elles connaissent une distribution propre, méditerranéenne (où les termiles sont des Pandions) ne diffèrent en rien de celle spécifique aux Tamuls de l’Inde du Sud […]

[ANSELIN, “Le mythe d’Europe, de l’Indus à la Crète”, éd. Anthropos, Paris, 1982, pp182-183]


Extraits de Biblio.

K.N. SASTRI « Cultural contacts between Aryans and Dravidians », éd. Manaktalas, Bombay, 1967

Sinclair HOOD, « L’Egée avant les Grecs. Crète et Mycènes », éd. Sequoia-Elsevier, Bruxelles, 1969
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Mer 03 Mai 2006 03:22    Sujet du message: Répondre en citant

Europê = Reine-Mère

"Le nom d'Europe appartient à une série de noms féminins préhelléniques portés par des minoennes ou des Têtes Noires, jamais à l'extérieur des lignages mélano-égéens.

Leur distribution géographique épouse étroitement celle des Min, Lukos, Argos and Co dont elles sont généralement les épouses ou les mères.

Khalkiopê, mère d'Argos le Colche, Niobê, mère d'Argos le "Grec" sont à classer parmi les mères au même titre que la légendaire Europê mère de Minos.

Kassiopê, fille d'Arabos et femme de Phoinix, Eurunomê femme de Glaukos, parmi les épouses.

La place occupée par ces noms dans la mythologie grecque, leur morphologie particulière, leur singularité phonétique suggèrent l'hypothèse que ces noms qualifient un statut social.

1) Toutes ces femmes sont des mères ou des épouses de Min. Le pouvoir semble s'articuler autour d'elles, s'organiser à partir d'elles, se reproduire à partir d'elles.
En qualifiant Niobê de "mère des vivants", en juchant Europe sur un taureau, la légende leur ajoute une dimension sacerdotale, fait apparaître la première comme une servante de la grande parturiante sacrée, la seconde comme une version indienne de celle-ci.

2) La fréquence de ces noms à l'intérieur du cadre ethnique et institutionnel défini consolide l'hypothèse du statut dont ils seraient le signe.

Sans doute n'avons-nous recensé qu'une Khalkiopê et qu'une Eurunomê.

Mais, nous avons dénombré au moins trois Kassiopê : une soeur d'Europê, une femme de Phoinix, ceci pour les Agenorides, la femme de Kepheus l'Ethiopien, cela pour les Dananéens.

Plusieurs Niobê : une fille d'iune Europê, épouse de Phoroneus, la mère de Phoroneus et d'Argos, une fille de Phoroneus. La permanence du nom, porté successivement par la mère, l'épouse, la fille du roi d'Argos nous confirme dans l'idée qu'il s'agit d'un titre. Une fille de Tantale le Phrygien, soeur de Pelops, en est aussi gratifiée.

Nous avons enfin compté cinq Europe. L'une, mère de Niobê ; la seconde mère de Kar, "le Noir" ; la troisième femme de Danaos ; la quatrième, souer d'Ankhinoê, fille du Nil ; la cinquième et la plus connue, fille de Phoinix, mère de Minos.
C'est donc par rapport à son statut social dans la civilisation minoenne que le nom d'Europê doit être examiné. On ne peut proposer pour l'expliquer des valeurs étrangères à la mouvance sociale qui le produit. Ceci exclut toute étymologie hâtive fondée sur des approximations d'un nom minoen au vocabulaire d'une langue indo-européenne.

3) L'inventaire onomastique des mères royales dégage une constante morphologique. Khalkiopê, Kassiopê, Europê, Niobê, Eurunomê, Benthesikumê fille de Poseïdon ont en commun une finale en -opê qui ne doit rien au Grec.
En effet, elle se caractérise par des traits phonétiques propres au préhellénique avec alternance des labiales et des nasales p, b, m, connue du dravidien où la suffixation en uppu, umu est très pratiquée ; du phrygien, avec les toponymes Olumpos, Olumos ; du carolycien, où le toponyme d'Euromê ville d'Euromos le mythique petit-fils de Kar identifie la nature préhellénique, dravido-égéenne de la finale du nom d'Europe. Cela élimine une étymologie en -ops, et solidairement l'explication d'euru- par le grec, l'hypothèse "ionisante" de AUTRAN..."


cf. Alain ANSELIN, "Le mythe d'Europe. De l'Indus à la Crète", éd. Anthropos, 1982, Pp160-161


NOTA : Si, comme le soutient ANSELIN, les noms de Europê et Kassiopê signalent des statuts sociaux, respectivement de Reine-Mère et de Epouse-Royale ; alors la civilisation (minoenne) qui a produit ces noms n'est assurément pas aryenne. Il s'agirait très probablement d'une civilisation nègre ; en l'occurrence (selon l'auteur) une civilisation négro-asiatique.

En outre : les suffixations "-opê", "-uppu", "-umu" me font penser à des phénomènes négro-africains ; tels que "-nké" (comme dans Soona-nké), "-ntu" (comme dans Mu-ntu). Mais je ne vois pas précisément le rapport...
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jpdemars
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MessagePosté le: Sam 03 Juin 2006 22:17    Sujet du message: Répondre en citant

tres tres bien, mais avec des "commes ' et des si", on ne refait pas l'histoire... Smile
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