Posté le: Ven 09 Juin 2006 09:39 Sujet du message: La France se ridiculise à Ouagadougou
Révoltés, le cœur saignant de pitié et de honte pour la France. Les responsables de l'Union des radios communautaires de l'aire francophone (URCAF) ont fini par s'imposer, à Ouagadougou, deux importantes résolutions au grand dam des représentants du ministère français des Affaires étrangères. C'était du 22 au 27 mai dernier, dans la capitale du Burkina Faso. Au sortir du séminaire consacré au thème “Organisation et animation des radios communautaires”, l'URCAF s'est engagée, primo, à “rechercher des financements autres que français pour sa section de Côte d’Ivoire”; secundo, à “se rendre très rapidement au Togo pour négocier avec les autorités de Lomé la levée de la mesure de payement de la redevance”, cette taxe qui étouffe les radios de proximité au pays de Faure Gnassingbé. Ces deux décisions n'étaient pas inscrites dans les objectifs initiaux du séminaire organisé par l'URCAF, financé par le ministère de la Coopération française et dirigé par des représentants du ministère français des Affaires étrangères et des représentants belges.
Mais les responsables africains de l'URCAF se les sont imposées pour refuser de cautionner “les mesures coercitives honteuses, arbitraires et inacceptables” de la France contre la Côte d'Ivoire.
Comment en est-on arrivé là ?
Au départ, tout paraissait intentions de bonne volonté de la France au profit des radios locales africaines de l'aire francophone. Par le biais de l'URCAF, les responsables de radios de proximité ont été convoqués à ce séminaire de renforcement des capacités dans la capitale burkinabè. Quinze pays visés y ont répondu : Burkina Faso, Mali, Tchad, Burundi, Sénégal, République démocratique du Congo (RDC), Togo, etc. Evidemment, la Côte d'Ivoire, qui jouit d'un poste de membre du Conseil d'administration de l'URCAF, a été invitée. C'est Christophe Assi, président de l'Union des radios de proximité de Côte d'Ivoire (URPCI) qui y siège. Mais, premier couac, au moment où Christophe Assi attendait son billet d'avion, la direction de l'URCAF s'aperçoit à Ouagadougou que la Coopération française n'en a pas prévu pour lui. L'URCAF croit à un oubli involontaire et prend sur elle de faire parvenir un billet d'avion à l'Ivoirien. A son arrivée à Ouagadougou, Assi se fait expliquer en aparté par un représentant français que “sa présence au séminaire ne se justifie pas”. L'Ivoirien minimise ce deuxième couac parce que, pour l'instant, ce n'est pas la France qui nomme aux postes d'administrateur de l'URCAF. Le séminaire se déroule donc normalement jusqu'à l'évènement insoupçonné.
Expliquant enfin les raisons profondes de la tenue du séminaire, les représentants français annoncent “un fonds d'appui d'environ 600 millions de FCFA” du ministère de la Coopération française aux fédérations nationales des radios de proximité de l'aire francophone. L'URCAF est chargée de répartir les fonds entre huit ( pays. Unique condition : “Ces fonds ne doivent en aucun cas bénéficier à la Côte d’Ivoire et au Togo !”, déclarent les représentants français. Les participants au séminaire n’en croient pas leurs oreilles. En l'absence d’explication convaincante, vu que le pays exclu remplit les conditions exigées pour bénéficier du fonds, ils réalisent que “la France veut transporter sa guerre contre la Côte d'Ivoire à la tribune apolitique de l’URCAF”.
Le lieu, Ouagadougou, a sûrement été choisi à dessein.
L'étonnement fit place à l'indignation chez les responsables de l’URCAF. C’est d’abord le représentant de la RDC qui sonne la charge, dénonçant “le caractère arbitraire, injuste, divisionniste et inacceptable” de cette animosité de la France contre la Côte d'Ivoire.
Les représentants du Tchad, du Burundi, du Sénégal, du Mali, etc., libérés par la courageuse et digne sortie du représentant de la RDC, lui emboîtent le pas. Les protestations fusent de partout. Les représentants français rougissent de honte mais ne peuvent revenir sur une décision déjà arrêtée au plus haut niveau en France. Les mots les plus durs sont entendus contre la France. Le représentant malien va plus loin et suggère que, pour son unité et sa cohésion, l'URCAF refuse ce don empoisonné. En vain. Il se propose finalement de céder, de ce fonds, la quote part de son pays à la Côte d'Ivoire, “puisque le Mali est libre d'user de son bien comme bon lui semble”. Refus des représentants français, confondus et acculés.
Pendant quatre heures d'horloge, le séminaire est bloqué. C'est alors que Christophe Assi, l'Ivoirien frustré, prend de la hauteur dans le débat. Il remercie ses collaborateurs de l'URCAF pour leur solidarité envers son pays et leur demande de se plier aux conditions de la France. “De toutes les façons, explique-t-il, même si la France revenait sur sa décision, lui, Assi, président de l'URPCI, refuserait cet argent donné à contre cœur”.
Les membres du Conseil d'administration de l'URCAF touchés par ce discours, écoeurés de voir la France voler si bas, décident immédiatement de rechercher des fonds auprès d'autres bailleurs autres que français pour réparer l'injustice causée à la Côte d'Ivoire. Christophe Assi est chargé d'élaborer des projets dans ce sens pour les soumettre à l'URCAF. Pour le Togo, l'Union qui réalise qu'elle ne peut compter sur l'influence de la France décide d'y envoyer une mission elle-même. Quant à la France, elle a laissé d'elle-même une image absolument rabougrie au séminaire de Ouagadougou, au Burkina Faso.
Posté le: Ven 09 Juin 2006 13:46 Sujet du message:
Eh bé ? Ca continue à jouer les maîtres d'école qui distribue des bonbons aux bons élèves dociles en Afrique ?
J'en connais qui vont tomber de très très très haut un de ces jours. _________________ Freedom is not Free.
Posté le: Ven 09 Juin 2006 14:04 Sujet du message:
C'est ce genre d'attitude que l'on veut et que l'on doit voir le plus souvent en Afrique! Il ne faut pas se laisser dicter sa façon de vivre, et puisque certains de nos "dirigeants" perpetuent de bon coeur les mauvaises relations France-Afrique de l'après-indépendance, il faut que tout citoyen conscient agisse. _________________ youngsoldier's back
Inscrit le: 07 Nov 2004 Messages: 258 Localisation: kuala lumpur
Posté le: Ven 09 Juin 2006 16:28 Sujet du message:
Ca fait plaisir de voir des frères qui se lèvent _________________ "Mais mon sang ne veut plus jouer les plaies du Christ
Chaque soir il couve sur son livre de bord
Le feu qui montera à l'assaut des tyrans. "
René Depestre
Posté le: Lun 12 Juin 2006 18:48 Sujet du message: Re: La France se ridiculise à Ouagadougou
M.O.P. a écrit:
Révoltés, le cœur saignant de pitié et de honte pour la France. (...)
Source: abidjan.net
Et dire qu'elle a fait des pieds et des mains pour le retour de RFI en FM en Côte D'Ivoire Même le CSA qui n'est compétent que sur le territoire français y a été pour son avis Le néocolonialisme, certains l'ont apparemment dans le sang ou bien ? _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Posté le: Mar 13 Juin 2006 19:20 Sujet du message:
Alors la françafrique a même de l'influence sur les radios locales???L'impérialisme français n'a pas de limite _________________ "tout nèg a nèg
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
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