Paris sélectionne ses éboueurs sur concours écrit
Une rédaction, des QCM : pour choisir parmi des milliers de candidats, les services de la Propreté de la capitale ont durci les épreuves au point d'avoir 15% de bacheliers derrière les bennes à ordures !
«IL FAUT désormais être fort en thème pour devenir éboueur», s'amuse Amadou Togola, 40 ans, diplômé en sciences politiques et en droit, et récemment recruté par les services de la Propreté de Paris. Pour être reçu au concours, il a dû écrire une rédaction ! En effet, devant l'afflux de candidats, la Mairie de Paris a dû mettre en place une sélection. Sur les 4 000 prétendants qui se pressent chaque année, 300 seulement sont retenus. «Il faut savoir ce qu'est une impasse, faire des calculs, écrire une rédaction sur le métier d'éboueur : le concours n'est plus donné», détaille Amadou. Et de conclure : «Les éboueurs maliens, c'est fini.»
Après des parcours chaotiques et des périodes chômage, des candidats de plus en plus qualifiés tentent leur chance. Lassé des petits boulots à Montpellier, Amadou a gagné la capitale pour «entrer dans la fonction publique et aviser». Quelques jours dans l'aube parisienne lui ont permis de mettre à profit ses études. «C'est utile pour être éboueur, parce qu'il faut faire la conversation le matin avec les vielles dames, commenter les déclarations de Sarkozy, la candidature de Ségolène...»
Lors du concours, il a aisément imaginé ce qu'on attendait de lui, brodant sur le thème de la sécurité et de la propreté... Comme Benoît, 20 ans, qui a osé un «j'adore ramasser les pou belles» pour décrocher une place. Certains, visiblement préparés, ont ainsi rédigé des odes à l'hygiène, «c'est important d'être propre. J'adore l'environnement», a écrit Jean-Marie Monty. À 33 ans, l'ancien apprenti charcutier s'est tourné vers la Propreté de Paris, échaudé par «les horaires et la rudesse du métier de charcutier» et les «galères» de l'intérim. Ici, le salaire mensuel pour un débutant tourne autour de 1 200 euros. Mais c'est surtout la stabilité qui attire les diplômés. Plus à l'aise avec l'écrit, ils se distinguent au concours, où la masse des candidats sont à peine alphabétisés.
60% de niveau BEP ou CAP
Certains ne comprennent pas les questions et tracent d'une main maladroite : «Prenez-moi je vous en prie. J'ai besoin de travailler.» «Ce sont des cas de conscience», glisse Dominique Ouazana, ingénieur et responsable de la propreté dans le XXe arrondissement.
Cet été, elle a corrigé 300 copies d'aspirants éboueurs. Certains cochent au hasard les réponses du questionnaire à choix multiples. D'autres assurent qu'en «cas de découverte d'un engin explosif, je le prends délicatement et le rapporte à l'atelier». «Ils auraient peut-être fait de très bons éboueurs», soupire Dominique Ouazana.
Mais les règles sont strictes. Il faut savoir lire et écrire pour travailler comme éboueur. Ensuite, «on ne juge pas les fautes d'orthographe, sinon on ne mettrait que des zéros», annonce Daniel Pourcel, 30 ans de propreté derrière lui, dont quinze à la tête de l'École de la propreté de Paris. «On regarde juste si les gars peuvent rédiger quelques lignes.» Ils obtiennent alors la moyenne. Une petite idée ajoute quelques points.
On compte maintenant 15% de bacheliers parmi les 6 900 éboueurs employés par la Ville, et 60% de niveau BEP ou CAP. «Le niveau monte chaque année», reconnaît Daniel Pourcel. Les plus formés restent rarement derrière la benne. Ils passent des concours et finissent par encadrer des équipes. Mais tous ne deviendront pas chef et la contestation gronde. «J'ai en face de moi des gars qui refusent d'obéir et me parlent comme à une copine lorsque je les recadre», résume Dominique Ouazana. Une question de génération autant que de niveau scolaire
J'ai des sentiments confus...d'un côté je me suis dis: waouh, ça va être encore plus dur de taffer (légalement) pour certains reufs, surtout les "papas" et les "bledars"...en plus ça fait mal de voir des gars surdiplomes se retrouver dans la voirie faute de bonnes propositions d'embauche, surtout si on y rajoute la discrimmination...mais d'un autre côté, ça me "soulage" au sens où je me dis que je verrais moins dans le regard de certains cette expression qui signifie..."boueux=noir=inculte-juste -bon-à-ramasser-les-poubelles"...et en plus j'espere que ça poussera certains parents à encourager leurs momes à taffer dà l'école ou à entreprendre...étant donné que les certaines "fillieres attitrées via le bouche à oreille" se ferment...
et vous, qu'en pensez vous???? _________________ Tout ce qui ne nous tue pas nous rends plus forts...on a tout vécu et on est encore là...avant, maintenant et jusqu'à la fin des temps!
C'est bien de voir les leucos faire enfin le sale boulot.
Mais tout ça etait calculé. Pour ne plus embaucher de noir, ils ont augmenté les salaires pour prendre des leucos. _________________ Vivre libre ou mourir
En même temps il etait temps que cela change ... depuis l'époque coloniale les eboueurs de nos rues sont soit des noirs soit des arabes !! _________________ Je suis le Zig-Zag Man !
Posté le: Ven 29 Sep 2006 12:44 Sujet du message: Le privilège de vivre en France
Jeff a écrit:
et vous, qu'en pensez vous????
J’en pense qu’on est décidément tombés bien bas.
Amadou Togola, 40 ans, diplômé en sciences politiques et en droit, est prêt à se faire éboueur chez les blancs plutôt que de rentrer tenter sa chance au pays. Bonjour l’amour-propre et le respect de soi.
Apparemment, ses années de « parcours chaotiques et (de) périodes chômage » ne lui ont pas servi de leçon.
Jusqu’ici, on nous disait que c’était la différence de niveau de vie qui poussait les Noirs de France à s’incruster là où on ne voulait pas d’eux. Mais l’article nous apprend que ces diplômés Africains sont prêts à ramasser la merde du blanc pour… 1200 € par mois. C’est quand même pas une fortune, quand on considère le coût de la vie en France.
Citation:
«Les éboueurs maliens, c'est fini.»
Quel mépris! Comme si les Maliens ne faisaient pas d’études, ou si tous ceux qui se retrouvaient derrière une benne étaient forcément illettrés. Non seulement ce type ne se respecte pas, mais il faut en plus qu’il dénigre les autres… _________________ Les Vrais savent. Préviens les autres...
Dernière édition par Farao le Ven 29 Sep 2006 15:53; édité 1 fois
Posté le: Ven 29 Sep 2006 16:12 Sujet du message: L'éboueur le plus diplômé de l'hexagone
spego105 a écrit:
(...) éboueur c'est 1200 en début de carrière , fonctionnaire de la ville de Paris avec des avantages sociaux, la retraite "travaux pénibles" après 25 ans d'activité si 50 ans atteint.
Le monsieur Togola dont il est question a déja 40 ans. Il ne lui reste plus tellement de temps d'ici la retraite. Je ne maitrise pas la grille de rémunération de la fonction publique française, mais je serais surpris qu'il touche des mille et des cents.
Les options d'évolution de carrière? L'article en parle:
Citation:
Les plus formés restent rarement derrière la benne. Ils passent des concours et finissent par encadrer des équipes.
Si c'est pas de l'ambition, ça...
C'était bien la peine de se farcir science-po et la fac de droit, pas vrai?
Et comme si ça ne suffisait pas, voilà que des grioonautes s'inquiètent, le plus sérieusement du monde, des opportunités de travail qui se ferment aux pauvres Maliens illétrés... ou se réjouissent du regain de considération qu'ils espèrent trouver dans le regard du blanc maintenant que les éboueurs savent lire...
Je vais finir par croire que c'est moi qui ne suis pas normal. _________________ Les Vrais savent. Préviens les autres...
Inscrit le: 11 Déc 2004 Messages: 744 Localisation: Sith land
Posté le: Mer 04 Oct 2006 11:55 Sujet du message:
Hier je passais sur Chatelet, je voyais des personnes (en majorité des noirs) en train de construire un immeuble. En face un resto, remplis de blanc en train de regarder ce spectacle. Je me suis dit dans ma tête regarder bien car bientot c'est vous francais qui allez faire ce boulot, car Sarkozy fait une chasse au noir. _________________ Domine ta peur et tu seras plus fort que la mort
Le probleme c'est pas de les construire ces immeubles (d'ailleurs entre avant, les portugais, et maintenant, les gars de l'est, les blancs avaient et ont leur "contingent" dans le BTP...), le probleme c'est que :
1) les noirs qui construisent ces immeubles n'y habiteront sans doute jamais!!! et le soir rentrent chez eux , qui dans des barres HLM nazes, qui dans des squatts, des foyers ou des préfabriqués...
2) les postes à responsabilité (contremaitres, chefs de chantier, responsables logistique, etc...) sont souvent bien bien clairs...et sous pretexte de pistons ou de "diplomes" manquants, nombreux sont ceux discrimminés, alors qu'ils ont l'experience et les compétences... _________________ Tout ce qui ne nous tue pas nous rends plus forts...on a tout vécu et on est encore là...avant, maintenant et jusqu'à la fin des temps!
Hier je passais sur Chatelet, je voyais des personnes (en majorité des noirs) en train de construire un immeuble. En face un resto, remplis de blanc en train de regarder ce spectacle. Je me suis dit dans ma tête regarder bien car bientot c'est vous francais qui allez faire ce boulot, car Sarkozy fait une chasse au noir.
Il y a peu de chances pour que ça soit les mêmes Blancs qui sont aujourd'hui dans le resto, qui construiront des immeubles. Et il y a peu de chance pour que les Blancs (Portugais ?) qui construirons ces imeubles, y vivent... _________________ Vert, Jaune, Rouge...
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