Posté le: Sam 24 Juin 2006 17:22 Sujet du message: Raphaël Confiant refuse de rencontrer le C.R.A.N
Raphaël Confiant refuse de rencontrer le C.R.A.N en visite aux Antilles
L’écrivain martiniquais nous a fait parvenir un texte que nous proposons à la lecture des fréquenteurs de BMJ. Débats.
Messieurs,
J’ai bien reçu votre demande d’entretien que je me vois, hélas, contraint de refuser. Pourquoi ? Non par hostilité particulière envers vos personnes, que je ne connais d’ailleurs pas, mais pour toute une série de raisons dont voici les principales :
1°. Il ne faut pas confondre le combat des ANTILLAIS, des CREOLES, qui sont un peuple, disposant d’une langue, d’une musique, d’une cuisine, d’une architecture, d’un territoire propres avec le combat des NOIRS FRANCAIS. Nous autres CREOLES aspirons au minimum d’intégration dans l’ensemble français, c’est-à-dire à une autonomie la plus vaste possible laquelle doit pouvoir évoluer, à moyen ou long terme, vers une indépendance complète à l’instar de nos pays-frères que sont Sainte-Lucie, Dominique, Barbade ou Haïti. A l’inverse, les NOIRS FRANÇAIS – et c’est leur droit le plus absolu – aspirent à un maximum d’intégration dans l’ensemble français. Bref, nous autres Antillais sommes un peuple différent du peuple français, une nation en devenir, alors que vous, les Noirs français êtes une minorité nationale française. Si des solidarités sont possibles entre nous, si des actions communes peuvent ponctuellement être menées, NOS COMBATS RESPECTIFS SONT FONDAMENTALEMENT DIFFERENTS. Entretenir la confusion ne peut qu’affaiblir, voire miner, le combat que nous autres, Antillais, menons pour l’accession à notre pleine et entière souveraineté, tout en gardant des relations d’amitié et de respect avec le peuple français.
2°. Que les NOIRS FRANCAIS se rassemblent sur une base ethnique, voire raciale -”Conseil des Associations Noires” dîtes-vous – , je peux le comprendre tout à fait dans le contexte de racisme tantôt larvé tantôt ouvert existant actuellement en France. Mais dans notre cas à nous Antillais, toute forme de “noirisme” serait suicidaire étant donné que nous sommes un peuple, certes à dominante nègre, mais composé de Mulâtres, de Blancs créoles, d’Indiens, de Chinois et de Syro-Libanais et autres. Notre combat national ne peut en aucun cas s’appuyer sur une vision coloriste de la réalité. La nation créole est une nation métisse à l’instar de ses sœurs caribéennes et sud-américaines.
3°. Sans m’immiscer dans les luttes quotidiennes des Noirs français, je ne peux que constater le fait suivant : des associations, telles que le COLLECTIF-DOM, se coltinent une série de dossiers très concrets, se battent au jour le jour, pied à pied, avec l’administration, intentent des procès à des racistes, font un intense travail de lobbying etc…, or jamais il ne m’a été donné de lire dans la presse, d’entendre à la radio ou de voir à la télévision le moindre COMBAT CONCRET mené par votre CRAN. Je m’interroge donc sur le terme “représentatif” figurant dans votre dénomination. Et pour revenir sur la question de la solidarité ponctuelle possible entre les Antillais et les Noirs français, je peux citer l’appui que certains d’entre nous ont apporté à la démarche du COLLECTIF-DOM et de son dynamique président, Patrick Karam, pour faire condamner la compagnie “BANANIA” et son logo raciste de même que l’appui que le COLLECTIF-DOM nous a donné pour lutter contre la suppression du CAPES de créole. Ces coups de mains réciproques et ponctuels (j’y insiste) sont toujours les bienvenus et si vous avez des propositions en ce sens, pourquoi pas ?
4°. Et enfin, d’une manière plus générale, si je comprends bien que des travailleurs, des ouvriers, des paysans pauvres etc…fuient l’Afrique et les Antilles pour venir s’installer en Europe, je ne comprends pas que des intellectuels en fassent de même. Il s’agit là à mes yeux d’une démission, voire d’une désertion. Car une question et une seule se pose : QUI DEVELOPPERA L’AFRIQUE ET LES ANTILLES ? Qui parviendra à les arracher au sous-développement ? Est-ce que ce sont les “Toubabs” et les “Zorey” qui vont le faire ? Pendant que des intellectuels africains et antillais installés en France et en Europe s’efforcent d’obtenir des postes de conseiller municipal ou régional, de maire ou de député, voire de ministres, leurs frères africains se noient par centaines dans le détroit de Gilbratar ou au large des Canaries et leurs frères antillais s’enfoncent dans la délinquance et le crack. Je persiste à penser que Koffi Yamgnane serait plus utile en tant que président de la République du Togo que maire d’un obscur village breton de 400 habitants.
Je vous souhaite tout de même un bon séjour à la Martinique. Cordialement.
ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg
nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!
a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti
Posté le: Sam 24 Juin 2006 18:07 Sujet du message:
Citation:
1°. Il ne faut pas confondre le combat des ANTILLAIS, des CREOLES, qui sont un peuple, disposant d’une langue, d’une musique, d’une cuisine, d’une architecture, d’un territoire propres avec le combat des NOIRS FRANCAIS. Nous autres CREOLES aspirons au minimum d’intégration dans l’ensemble français, c’est-à-dire à une autonomie la plus vaste possible laquelle doit pouvoir évoluer, à moyen ou long terme, vers une indépendance complète à l’instar de nos pays-frères que sont Sainte-Lucie, Dominique, Barbade ou Haïti. A l’inverse, les NOIRS FRANÇAIS – et c’est leur droit le plus absolu – aspirent à un maximum d’intégration dans l’ensemble français. Bref, nous autres Antillais sommes un peuple différent du peuple français, une nation en devenir, alors que vous, les Noirs français êtes une minorité nationale française. Si des solidarités sont possibles entre nous, si des actions communes peuvent ponctuellement être menées, NOS COMBATS RESPECTIFS SONT FONDAMENTALEMENT DIFFERENTS. Entretenir la confusion ne peut qu’affaiblir, voire miner, le combat que nous autres, Antillais, menons pour l’accession à notre pleine et entière souveraineté, tout en gardant des relations d’amitié et de respect avec le peuple français.
Hum ,j'ai vu et entendu mieux venant d'antillais , surtout Lady Ama Mazama , une martiniquaise bon teint éminente intellectuelle qui avait un discours plus rassembleur et plus unificateur pour les Noirs ...tout court , que nous sommes .Et donc c'est le créateur de la Créolité qui a pondu ce pamphlet digne du dernier des lascars ?
Le fait de ne pas recevoir le Cran est une chose , mais donner des raisons aussi invraissemblables et farfelues que celles-là, est tout simplement ridicule .
Ardin avait donc bien raison à propos de ce lunatique et de cette chose la Créolité ! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Posté le: Sam 24 Juin 2006 19:56 Sujet du message:
A part le délire créoliste,je suis en gros d'accord avec Confiant.EN tant que guyanais,je dirai la même chose que lui pour le CRAN.Ils n'ont pas à venir s'implanter chez nous,puisque leurs objectifs et les nôtres sont differents. _________________ "tout nèg a nèg
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mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg
sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
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Posté le: Sam 24 Juin 2006 21:30 Sujet du message:
Pakira a écrit:
A part le délire créoliste,je suis en gros d'accord avec Confiant.EN tant que guyanais,je dirai la même chose que lui pour le CRAN.Ils n'ont pas à venir s'implanter chez nous,puisque leurs objectifs et les nôtres sont differents.
Apres ce texte, j'ai une autre opinion plus positive que jusqu'ici du bonhomme.
Si seulement il se limitait a l'avenir a ne plus intervenir sur le cran et surtout a ne pas se mettre avec l'autre libanais pour cracher sur les africains, se serait bien. _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie
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Posté le: Sam 24 Juin 2006 21:51 Sujet du message:
C'est du blabla , le gars a vue que son delire xenophobe ne menait nulle part donc il a juste decide de mettre un peu d'eau dans son vin
pour ma part c'est pas ce semblant d'explication qui va le racheter a mes yeux
comme Guru de Gangstar l'a dit dans un texte
" I can see clearly now the rain is gone"
Il nous a montré ses cartes les jeux sont fait
mais sur le long terme, y'a vraiment pas moyen de compter sur lui Je préfère retenir ses argumentations quand elles font mouche, mais il ne peut en aucun cas être une référence de quoi que ce soit
A part le 4è paragraphe, ses arguments pour ne pas recevoir le CRAN sont débiles, surtout quand ça s'appuie sur un échange de bon procédés (bonnes compromissions ?) avec le Collectif DOMiné
D'ailleurs, les antillais de BMJ, dans leur majorité (reste encore quelques décérébrés) ne s'y trompent pas, lisez leurs réactions ici :
http://www.bondamanjak.com/?p=1510#comments
Confiant le Chabin qui a oublié qu'il est un Nèg... a écrit:
1°. Il ne faut pas confondre le combat des ANTILLAIS, des CREOLES, qui sont un peuple, disposant d’une langue, d’une musique, d’une cuisine, d’une architecture, d’un territoire propres avec le combat des NOIRS FRANCAIS. Nous autres CREOLES aspirons au minimum d’intégration dans l’ensemble français, c’est-à-dire à une autonomie la plus vaste possible laquelle doit pouvoir évoluer, à moyen ou long terme, vers une indépendance complète à l’instar de nos pays-frères que sont Sainte-Lucie, Dominique, Barbade ou Haïti. A l’inverse, les NOIRS FRANÇAIS – et c’est leur droit le plus absolu – aspirent à un maximum d’intégration dans l’ensemble français. Bref, nous autres Antillais sommes un peuple différent du peuple français, une nation en devenir, alors que vous, les Noirs français êtes une minorité nationale française. Si des solidarités sont possibles entre nous, si des actions communes peuvent ponctuellement être menées, NOS COMBATS RESPECTIFS SONT FONDAMENTALEMENT DIFFERENTS. Entretenir la confusion ne peut qu’affaiblir, voire miner, le combat que nous autres, Antillais, menons pour l’accession à notre pleine et entière souveraineté, tout en gardant des relations d’amitié et de respect avec le peuple français.
Pfff... "Nous autres CREOLES" ?... AYE, TCHIP !!!
Confiant devrait pourtant avoir les moyens de s'acheter un bon dico, quand même:
Citation:
“créole” signifie “personne de race blanche née dans les colonies”
Vite ! Un prix littéraire pour qu'il fasse un petit séjour à Paris, qu'on lui rappele qu'il n'y a pas d'affaire de Chabin ou de métis, là bas, nou tout' sé nèg !
Confiant le Chabin qui a oublié qu'il est un Nèg... a écrit:
2°. Que les NOIRS FRANCAIS se rassemblent sur une base ethnique, voire raciale -”Conseil des Associations Noires” dîtes-vous – , je peux le comprendre tout à fait dans le contexte de racisme tantôt larvé tantôt ouvert existant actuellement en France. Mais dans notre cas à nous Antillais, toute forme de “noirisme” serait suicidaire étant donné que nous sommes un peuple, certes à dominante nègre, mais composé de Mulâtres, de Blancs créoles, d’Indiens, de Chinois et de Syro-Libanais et autres. Notre combat national ne peut en aucun cas s’appuyer sur une vision coloriste de la réalité. La nation créole est une nation métisse à l’instar de ses sœurs caribéennes et sud-américaines.
Excellent commentaire d'un "BMJiste" :
Citation:
25. l'oeil de BMJ | juin 24th, 2006 at 5:19 pm
(La nation créole est une nation métisse à l’instar de ses sœurs caribéennes et sud-américaines.) R. Confiant
L’oeil demande si cette future nation créole sera la nation des bel chivés et des peaux sauvées lol
Confiant le Chabin qui a oublié qu'il est un Nèg... a écrit:
3°. Sans m’immiscer dans les luttes quotidiennes des Noirs français, je ne peux que constater le fait suivant : des associations, telles que le COLLECTIF-DOM, se coltinent une série de dossiers très concrets, se battent au jour le jour, pied à pied, avec l’administration, intentent des procès à des racistes, font un intense travail de lobbying etc…, or jamais il ne m’a été donné de lire dans la presse, d’entendre à la radio ou de voir à la télévision le moindre COMBAT CONCRET mené par votre CRAN. Je m’interroge donc sur le terme “représentatif” figurant dans votre dénomination. Et pour revenir sur la question de la solidarité ponctuelle possible entre les Antillais et les Noirs français, je peux citer l’appui que certains d’entre nous ont apporté à la démarche du COLLECTIF-DOM et de son dynamique président, Patrick Karam, pour faire condamner la compagnie “BANANIA” et son logo raciste de même que l’appui que le COLLECTIF-DOM nous a donné pour lutter contre la suppression du CAPES de créole. Ces coups de mains réciproques et ponctuels (j’y insiste) sont toujours les bienvenus et si vous avez des propositions en ce sens, pourquoi pas ?
Wèèèèèèèèè... la campagne contre BANANIA (qui, comme tout le monde le sait, a été inventée par le Syrien, et non pas lancée par une pétition en ligne sur un certain site afro francophone... ), une grande victoire pour notre dignité d'Antillais (le visuel représentait un tirailleur Sénégalais, mais pa dig... ). J'aime bien Confiant : je refuse de vous recevoir, mais "si vous avez des propositions en ce sens, pourquoi pas ?"... TCHIP !
Non, franchement, sans être fan du CRAN, faut vraiment arrêter de prendre les gens pour des cons sur le Collectif, là, je veux bien que Confiant aie ses petite arrangements entre amis, mais qu'il arrête de nous prendre pour des cons, sur ce coup là
Confiant le Chabin qui a oublié qu'il est un Nèg... a écrit:
4°. Et enfin, d’une manière plus générale, si je comprends bien que des travailleurs, des ouvriers, des paysans pauvres etc…fuient l’Afrique et les Antilles pour venir s’installer en Europe, je ne comprends pas que des intellectuels en fassent de même. Il s’agit là à mes yeux d’une démission, voire d’une désertion. Car une question et une seule se pose : QUI DEVELOPPERA L’AFRIQUE ET LES ANTILLES ? Qui parviendra à les arracher au sous-développement ? Est-ce que ce sont les “Toubabs” et les “Zorey” qui vont le faire ? Pendant que des intellectuels africains et antillais installés en France et en Europe s’efforcent d’obtenir des postes de conseiller municipal ou régional, de maire ou de député, voire de ministres, leurs frères africains se noient par centaines dans le détroit de Gilbratar ou au large des Canaries et leurs frères antillais s’enfoncent dans la délinquance et le crack. Je persiste à penser que Koffi Yamgnane serait plus utile en tant que président de la République du Togo que maire d’un obscur village breton de 400 habitants.
Ouais, très bien, ou fout' ni rézon... Dommage que cette leçon de morale arrive après un argumentaire aussi affligeant, ça décrédibilise le tout _________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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Posté le: Sam 24 Juin 2006 23:59 Sujet du message:
Ce qu'il n'a pas l'air de comprendre ce Confiant c'est que plus de respect pour les noirs vivant en France metropolitaine et ce sera aussi une victoire pour ceux vivant aux antilles et ailleurs dans le monde
et vice versa moin de respect pour les noirs dans un coin du monde c'est automatiquement moin de respect pour tous les autres
ca s'appelle la theorie des dominos
on en a un exemple concret apres la chute du mur du berlin qui a influencé positivement tous les pays de l'ex union sovietique
le monde est ce qu'il est, vivre sur une ile ne veut pas dire vivre completement coupé du monde
a moin que son projet soit de creer aux antilles un regime autarcique competement coupés des evolutions du monde.
” Dans un courrier de soutien à Claude Ribbe, l’« écrivain martiniquais », Raphaël Confiant fera même des Antillais les uniques victimes de cette horreur, renvoyant Européens et Africains dans le camp des acteurs actifs, pour les uns, et passifs pour les autres :
« En tant que descendant de Déporté et arrière-petit-fils d’esclave, je n’ai AUCUNE LECON à recevoir ni de ceux qui ont pratiqué activement la Traite ni de ceux qui l’ont pratiqué passivement.Je n’ai aucune leçon à recevoir ni des Européens ni des Africains.En tant qu’Antillais, je suis une victime absolue. Ni les Européens ni les Africains n’ont été arrachés à leur terre natale (sic), métissés de force et contraints de travailler trois siècles et demi gratuitement Camara Laye, l’auteur de “L’Enfant noir”, raconte, par exemple, comment les premiers Blancs sont arrivés dans sa région de Guinée en …1888. Quant au Rwanda et Burundi, les premiers Blancs y sont arrivés en …1901.Cela faisait déjà 2 siècles que mes ancêtres à moi, Antillais, subissaient le fer et le fouet dans les plantations de canne à sucre des Amériques. Donc je n’ai aucune leçon à recevoir de qui que ce soit»
On ne sait pas si l’on doit rire ou pleurer en lisant cela. Mais cette affaire du CRAN a cela de bien qu’elle libéra vraiment la parole.
À Sao-Tomé et Principe, au large du Gabon, les Portugais faisaient travailler des esclaves africains dans les champs de canne à sucre à la fin du XV ème siècle alors qu’à cette époque les Français ne s’étaient même pas encore lancés dans le trafic négrier et que le premier esclave ne mettra les pieds en Martinique qu’au XVII ème siècle. Sao Tomé et Principe connaîtra une révolte d’esclaves qui détruira les plantations… en 1574. Cette révolte doit sûrement relever, sur le plan historique, du « point de détail ».
Nous savons qu’il y a plus d’Africains victimes de la traite et de l’esclavage que d’Africains acteurs. Et de très loin. Le « commerce » honteux des États des côtes – auxquels on ne doit trouver absolument aucune excuse – touche une quantité insignifiante en personnes impliquées par rapport aux dizaines de millions de victimes de l’intérieur du continent. Mais Raphaël Confiant fait de tous les Africains – victimes comprises – des acteurs de la traite atlantique à travers sa généralisation. Voyez la sottise du raisonnement : si l’on suit la « logique » du grand penseur de la créolité, cet ancêtre dont il descend était donc un acteur passif de sa propre perte, donc bourreau.
Des bourreaux ou des victimes, les victimes sont bel et bien numériquement supérieures, ce qui devrait formellement interdire l’utilisation d’un article défini pluriel tel que « les » pour désigner précisément la minorité qui a collaboré à la traite. C’est une règle qui échappe à un Raphaël Confiant aveuglé par son ressentiment vis-à-vis de l’Africain et dont on sent qu’il n’attendait qu’une seule et unique occasion pour cracher son venin qu’il avait soigneusement entreposé dans son hangar à aigreur en attendant un signe.
Pourtant, dans une de ses interviews (5), c’est le même Raphaël Confiant qui affirmait : « Quand on est enfant, on est bête ! On véhicule les pires valeurs négatives de la société, les pires préjugés : dans mon enfance, dans les années cinquante, tout ce qui était noir était mauvais, diabolisé, de sorte que, je l’avoue sans honte, je partageais cette idée : j’étais très content de ne pas avoir la peau noire, de ne pas être noir comme on disait ’’comme un péché mortel’’ ». Plus loin, on apprend que « [son] père est un métis noir-chinois et [sa] mère une métisse noir-blanc (…) ». Reste à savoir pourquoi il n’est lui que « descendant d’esclaves » et pas de Chinois ou d’Européens – aïe! – malgré son ascendance ?
Finalement ce que l’on nomme les « mythes fondateurs » des nations ont bon dos ici. On confond antillanité ( fait d’être Antillais ) et descendant d’esclaves, en subodorant que tout ce qui est antillais est par essence descendant d’esclaves. Or c’est absolument faux.
Qu’est-ce qu’un descendant d’esclaves ? Jusqu’à quand l’est-on quand on a soi-même un physique plus proche d’un Blanc que d’un Noir ? Et pourquoi nier les autres aspects de son identité quand par ailleurs on s’en revendique avec passion à travers l’ idéologie de la créolité ? Et pourquoi ceux qui se prétendent descendants d’esclaves, tout en rejetant violemment le fait d’être noir, ne sont-ils pas logiques avec eux-mêmes en admettant que si l’on réclame toute la dimension créole de son être on est donc par conséquent aussi descendants d’esclavagistes blancs ou mulâtres ? Et dans ce cas pourquoi se dire exclusivement descendants d’esclaves et pas descendants d’esclavagistes ? La reconnaissance de ce mélange ne prévaudrait donc que lorsqu’il s’agit de se différencier du nègre de base avant de disparaître quand on évoque une filiation symbolique face à l’histoire ?
Et pourquoi ne pas laisser le titre de « descendants d’esclaves » à ceux des Domiens qui se disent symboliquement noirs et à qui le mot ne fait pas horreur ? Cela éviterait les contradictions conceptuelles aussi grotesques que risibles du type : poly-filiation comme posture identitaire ( je suis un être pluriel ), puis mono-filiation comme autre posture quand il s’agit cette fois de s’imprégner de cette culture de la victimisation. Durant cette dernière phase, toutes les autres filiations revendiquées avec ostentation ( indienne, chinoise, européenne, arabe ) sont soudainement évacuées sans états d’âme pour ne retenir que le sempiternel « je suis descendant d’esclave ». Où est donc la logique ?
Nous voyons ici quelque chose qui n’a plus rien à voir avec une posture claire mais plutôt avec un positionnement identitaire utilitariste qui se veut très flexible et qui cherche à s’approprier la souffrance particulière des Noirs – convertie en pseudo-souffrance domienne.
Oui, les esclaves sont des Noirs africains et c’est en tant que sous-hommes, des nègres qu’ils sont mis en servitude héréditaire. Le « Code antillais » n’existe pas. Ni le code « gens de couleur » et encore moins le « Code domien ». Le Code noir, si. Dans le Code noir le mot antillais n’est pas utilisé une seule fois alors que « nègres » y est synonyme d’ « esclaves ».
Oui, les Antillais sont les habitants des Antilles indépendamment de leur couleur et de leur origine mais tout historien sérieux nous dira que la constitution du peuple martiniquais ou Guadeloupéen date de 1848, pas avant. En cela, faire un amalgame avant cette date entre les différentes histoires, c’est pratiquer un révisionnisme de récupération.
Oui, un Béké est aussi antillais qu’un Libanais. En revanche, non, tous les Antillais ne sont pas des descendants d’esclaves. Dire cela c’est finalement banaliser la dimension raciste de ce crime au nom de la construction des mythes fondateurs qui tentent de récupérer tout ce qui est fédérateur et peut aider à atteindre quelques buts politiques : certains Antillais descendent des communautés dont l’arrivée date de la période post-esclavagiste et viennent d’Inde, d’Asie du sud-est et d’ailleurs. L’histoire de l’esclavage ne les concerne absolument en rien."
_________________ "Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
Inscrit le: 14 Mar 2005 Messages: 994 Localisation: T.O
Posté le: Dim 25 Juin 2006 19:46 Sujet du message:
Citation:
« En tant que descendant de Déporté et arrière-petit-fils d’esclave, je n’ai AUCUNE LECON à recevoir ni de ceux qui ont pratiqué activement la Traite ni de ceux qui l’ont pratiqué passivement.Je n’ai aucune leçon à recevoir ni des Européens ni des Africains.En tant qu’Antillais, je suis une victime absolue. Ni les Européens ni les Africains n’ont été arrachés à leur terre natale
ce gars la a un probleme, en fait c'est plutot le CRAN qui devrait refuser de le rencontrer vu les aneries qu'il raconte
On devrait leur, à Claude Ribbe et Raphael Confiant, envoyer cet article de Piankhy envoyé par Chabine pour qu'ils comprennent les incohérences de leurs théories sur la créolité évacuée de toute africanité. En lisant encore recemment les hommages rendus à Patrick Karam, on voit qu'en toile de fond ces deux messieurs continuent toujours de s'en prendre aux Africains, par CRAN interposé, pour d'obscures raisons que nul esprit rationnel ne peut expliquer. Lui, Raphael Confiant le père de la Nation créole, indépendantiste qui détient quand même le passeport francais et qui se trouve des amis parmi les plus intégrationnistes et assimilationistes des Antillais, en l'occurrence Claude Ribbe et Patrick Karam, s'en prend à Serge Bilé qu'il traite d'assimilationiste servant les intérêts colonialistes de la France. Cet homme est un munment de conneries et d'incohérences, tout comme Claude Ribbe. _________________ "Il vaut mieux vivre un jour debout que mille ans couche" Steve Biko "How good and how pleasant it would be Before God and Man, to see the unification of all Africans" Bob Marley
De toute façon, la représentativité du cran, est nulle, c'est une poignée de pseudo-intellectuels en mal de notoriété qui se sont autoproclamés représentants des noirs en france, franchement de quel droit? ils n'ont aucun légitimité, pour , aucun poids, d'ailleurs la majorité des noirs en france ignore l'éxistence de ce pseudo conseil, encore une escroquerie intellectuelle selon moi.
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