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BIYA et sa constitution
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Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 11:36    Sujet du message: BIYA et sa constitution Répondre en citant

Le 31 décembre à 20h,les Camerounais ont avalé l'une des piplulles plus amers de l'aire Biya.Le discours de fin d'année du président de la république a tué des années d'espoir d'un peuple qui espérait un véritable changement à partir de 2011.La constitution camerounaise ne permettant pas au président en place de briguer un troisième mandat le peuple caressait l'espoir que biya garde un oeil méfiant envers les réclamations de ces partisans sur la modification de l'article sur la limitation des mandat de la dite constitution.Ce discours pourtant a montré clairement les positions du ponte camerounais.

Paul BIYA a écrit:
Toujours sur le plan du fonctionnement de nos institutions, je ne saurais passer sous silence un problème qui a été soulevé par des journalistes lors de mon récent séjour à paris et qui, je ne l’ignorais pas, faisait l’objet de spéculations au Cameroun depuis plusieurs mois. Je veux parler d’une éventuelle révision de notre constitution et en particulier du paragraphe 2 de l’article 6 qui prévoit que « le Président de la République est élu pour un mandat de sept ans renouvelable une fois ».

Bien que la prochaine élection présidentielle ne doive avoir lieu qu’en 2011, il est normal et même encourageant que les camerounais s’intéressent à ce problème puisque c’est de l’avenir de leurs institutions qu’il s’agit. De toutes nos provinces, de nombreux appels favorables à une révision me parviennent. Je n’y suis évidemment pas insensible.

De fait, les arguments ne manquent pas qui militent en faveur d’une révision, notamment de l’article 6. Celui-ci apporte en effet une limitation à la volonté populaire, limitation qui s’accorde mal avec l’idée même de choix démocratique.

J’ajoute qu’en soi une révision constitutionnelle n’a rien d’anormal. Notre Loi Fondamentale actuelle (qui est elle-même la résultante d’une révision de notre constitution de 1972) comporte des procédures de révision. Celles-ci permettent, si nécessaire, une adaptation du texte à l’évolution de notre société politique. Elles sont par ailleurs de portée générale et ne concernent qui que ce soit en particulier.

Nous allons donc, dans cet esprit, réexaminer les dispositions de notre constitution qui mériteraient d’être harmonisées avec les avancées récentes de notre système démocratique afin de répondre aux attentes de la grande majorité de notre population.


Voilà,quelques paragraphes d'un discours qui donne un point de vue de la manière dont tout Camerounais éclairé a passé cet entrée dans l'année 2008.Popaul apparement veut resté et pour lui cela semble normal car il s'agit de la volonté d'une grande partie du peuple.Les réactions autour sont terriblement triste encore qu'il faut noté certains points de son discours

Paul BIYA a écrit:
Nous continuerons dans cette voie. Au cours des prochains mois, nous allons voir dans quelle mesure, les marges de manœuvre budgétaires nous permettent d’envisager le relèvement progressif des rémunérations de la fonction publique.


Autre coup de poignard à l'heure où l'économie camerounais atteind une vitesse maximale de productivité,les fonctionnaires restent dans l'incertitude de l'évolution de leur salaire.Salaire,il faut le rappelé ayant été divisé par trois après la dévaluation de 1994.

Des promesses tant de promesses du genre:

Paul BIYA a écrit:
Par ailleurs, nous redoublerons d’efforts pour offrir à notre jeunesse les meilleures conditions d’instruction à tous les niveaux. La modernisation et la professionnalisation de notre système éducatif sont sur les rails. J’ai la conviction qu’elles auront à moyen terme des conséquences favorables pour l’emploi des jeunes.


Ou encore:

Paul BIYA a écrit:
Dans les zones urbaines, nous allons continuer à porter une attention particulière aux problèmes du logement et de la voierie. Dans les zones rurales, c’est surtout aux routes et aux pistes, à la couverture audio-visuelle, bref à tous les moyens qui contribuent au désenclavement que nous consacrerons nos efforts afin de sortir les populations des campagnes de leur isolement administratif, économique, sanitaire et culturel.

J’ai mentionné plus haut ce qui a déjà été fait pour faire reculer l’insécurité. Nous n’en resterons pas là. Car même si dans un pays très étendu comme le nôtre dont les frontières sont poreuses, la tâche est difficile, il n’est pas acceptable que les honnêtes gens vivent dans la crainte pour leurs vies ou pour leurs biens. Une bonne collaboration entre la population et les forces de l’ordre serait probablement de nature à faire avancer les choses.


Et la pire de toute:

Paul BIYA a écrit:
Je vous ai souvent parlé des obstacles qui se dressent sur la route de notre progrès et qui ont noms inertie administrative, fuite devant les responsabilités, intérêts personnels, laxisme, et j’en passe. Mais le plus redoutable de ces maux, par ses conséquences et par la difficulté à l’extirper, est sans aucun doute, la corruption qui compromet notre développement et nuit à l’image de notre pays. La poursuite de la lutte contre ce fléau sera notre troisième priorité. Et il ne faut pas croire qu’elle se limitera à quelques exemples emblématiques. Nous continuerons à la traquer là où elle se trouve et à la sanctionner comme elle le mérite.


Ce discours après tant de sacrifice du peuple camerounais dont l'atteinte du point d'achèvement de l'initiative PPTE est le signe que Biya est resté égal à lui même,des promesses et rien d'autres.

[url]© Cameroon-Info.Net,YAOUNDE - 31 DEC. 2007[/url]

Pourtant le voeux de cet homme d'un problable après 2011 a une allure de poignard car il faut noté que le pays est au bout du roulleau.A l'heure où tout débat sur le pays se limite à des affrontements tribaux.

http://www.grioo.com/forum/viewtopic.php?t=10050&sid=39af26024ba4d5879db146dd41a6c3b5

Il faut bien se poser des questions sur la capacité de ce peuple à s'unir et surtout sortir d'un tel guepier.Les Camerounais de ce forum montrent déjà à quel point l'ère Biya à fait des intelectuels de ce pays des partisans invétéré du complot tribal et rien que ça,incapable de chercher des solutions pour sortir de l'impasse.Tout débat tourne toujours autour de la chasse tribale et rien qu'à ça.Biya dirige ce pays avec une élite et dans ce sens afrobeat précise:

Afrobeat a écrit:
Mais tu demandes qui donne le las, je suis désolé la corruption au cameroun est généralisé à la fois les fonctionnaires et les opérateurs économiques y touchent! système développé par le régime en place. Mais moi j'aurais bien aimé que si certains camerounais auraient eu plus de vertues que d'autres qu'ils se lèvent comme un seule homme et dire non ça suffit au lieu de ça qu'est-ce qu'on a, on a plutot des appels à la modification de la constitution pour permettre au "prince" de se présenter à vie! Des élites issues des quatre coins du pays confisquent les aspirations des populations et parlent en leurs noms et ces appels ne viennent pas seulement du village de paul biya, on a eu récemment les sorties de la lékié du nord du département de la mezam dans le sud ouest et la sortie malheureuse de mbombo njoya! et aussi dans le département du mbam!!!

je te rappelle que losque ce régime chancellait dans les années 90, ce n'est pas les gens de zoétélé qui ont permis au prince de conserver son pouvoir, on se rappelle de dakolé qui après avoir "bu des urines" pendant des années est venu nous dire que paul biya est la garantie de la paix et la stabilité, kodock qui nous a rappelé qu'on était que des naifs car pour lui quand tu te noyes tu peux même t'accrocher à la queue du serpent, et pour finir kontchou qui
soutien bec et ongles devant les caméras télé qu'il ya eu zéro mort, on connaît la suite....


Déjà qu'on sait que Biya fait partie d'une ethnie déjà minonitaire dans le grand groupe Beti.On se pose donc la question comment ces Hommes à eux seuls maitrisent toutes les arcades du pouvoirs à savoir: l'armée,les finances et le parlement.

Si seulement les Camerounais en générale et ceux de ce forum en particulier unissaient leur idées pour trouver un moyen de sortir de ce que Célestin Monga a appelé Biyaisme ce serait un grand pas.Le plus grand exploit de Biya,c'est d'avoir fait pensé la classe intellectuel camerounaise rien qu'atravers les influences tribales.
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WILDCAT
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Messages: 1191

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 13:03    Sujet du message: Répondre en citant

Alex. Merci d'écouter ces commentaires sur Biya. Le message est plus que clair!!!

http://www.rfi.fr/actufr/articles/097/article_60945.asp

Cameroun
Paul Biya veut modifier la Constitution pour se représenter
Article publié le 01/01/2008 Dernière mise à jour le 01/01/2008 à 17:24 TU


Le président camerounais Paul Biya.
(Photo : AFP)
Le président camerounais, au pouvoir depuis 25 ans, a profité de ses voeux du nouvel an pour annoncer sa volonté de réformer la Constitution. Paul Biya a été réélu en 2004 pour un nouveau septennat, qui selon l'actuelle Constitution aurait dû être le dernier. Hier, le président n’a pas fait mystère de son intention de se représenter en 2011.


Paul Biya
écouter 0 min 37 sec
01/01/2008 par Polycarpe Essomba


« De toutes nos provinces, de nombreux appels favorables à une révision me parviennent, et je n’y suis évidemment pas insensible.

De fait, les arguments ne manquent pas qui militent en faveur d’une révision notamment, de l’article VI.

Celui-ci apporte en effet une limitation à la volonté populaire, limitation qui s’accorde mal avec l’idée même de choix démocratique.

J’ajoute qu’en soi, une révision constitutionnelle n’a rien d’anormal.»

Bernard Muna
Président de l'Alliance des forces progressistes (AFP)

« La pire des choses, c'est quand un dictateur pense qu'il est indispensable »

écouter 0 min 54 sec
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Steve Biko
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Messages: 185
Localisation: IDF

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 16:35    Sujet du message: Répondre en citant

Le 31 décembre 2007 a été un jour triste non seulement pour le Cameroun mais pour toute la sous-région Afrique Centrale.
Déjà le nabot du Gabon avait annoncé les couleurs. Le boîteux du Congo ne va pas manquer à emboîter le pas.
Mais où va l'Afrique Centrale ?
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"Soit tu es vivant, soit tu es mort et quand tu es mort, tu ne peux plus t'en soucier. Et ta façon de mourir peut elle même être une chose politique (...) car si je n'arrive pas dans la vie à soulever la montagne de l'apartheid, sûrement, l'horreur de la mort y parviendra"
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bamiléké
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Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 1078

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 18:56    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Alex
Grioonaute 1

Posté le: Mar 30 Oct 2007 08:34 Sujet du message:

--------------------------------------------------------------------------------

Décidement toi ,tu as un vrai problème avec Popaul.Je me demande bien lequel A chaque fois qu'il bouge,tu deviens carrement agité.


Tiens , je croyais ètre le seul à "m'agiter" à chaque fois que Paul 1er daignait emettre un son de sa bouche!!!
Pourtants les voeux de fin d'années sont recurrents chez lui, il en à deja pondu 25 !!!!(contrairement aux interviews, plus rares que les poils sur le crane de Manu Dibango).
Au moins ont pourra constater la roublardise du bonhomme qui nous montre ce dont il est capable dans l'intervalle de 3 mois !


Voilà ce que le Pdt Biya disait lors de sont inteview à France 24

Citation:
Paul Biya sur France 24 on 31 October 2007:

Ce que je peux déjà dire, c’est que les élections présidentielles camerounaises en 2011 sont certaines mais je les considère comme lointaines. J’ai un mandat de sept ans et j’ai fait la moitié de ce mandat. A l’heure actuelle nous avons d’autres priorités et la constitution telle qu’elle est aujourd’hui ne me permet pas de briguer un troisième mandat. Cela étant, nous avons d’autres urgences : lutte contre la corruption, contre le SIDA, contre la pauvreté. Il faut assurer la stabilité dans l’Afrique centrale et j’estime que ces problèmes d’élections sont posés prématurément. Il y a d’autres urgences en ce moment. La constitution à l’heure actuelle ne me permet pas d’envisager un autre mandat.


http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=20871


Alex a dit:
Citation:
Autre coup de poignard à l'heure où l'économie camerounais atteind une vitesse maximale de productivité,...


Tu as lu ou constaté cela ou ? Dans Cameroun Tribune ? (notre Pravda nationale, pour ceux qui ne sont pas au courant) Laughing Laughing


Alex a dit:
Citation:
Déjà qu'on sait que Biya fait partie d'une ethnie déjà minonitaire dans le grand groupe Beti.On se pose donc la question comment ces Hommes à eux seuls maitrisent toutes les arcades du pouvoirs à savoir: l'armée,les finances et le parlement.


Ne vois tu pas la centralisation excessive voir grotesque du pouvoir au Cameroun? On vous leurre avec les grands mots et les grands titres; "Assemblée Nationale" (simple chambre d'enregistrement), "Armée" (c'est la Garde Présidentielle qui est la seule unitée veritablement (sur-)équipée et operationelle), Finances (no comment) ,etc,etc...

5 millions de Blancs tenaient bien 30 millions de Noirs en Af du Sud par la violence...
Au Cameroun c'est par la corruption et la concussion encouragée à tous les niveaux...
En fonction d'une réalité ou d'un environnement, on s'organise.

Alex a dit:
Citation:
Le plus grand exploit de Biya,c'est d'avoir fait pensé la classe intellectuel camerounaise rien qu'atravers les influences tribales.


Sont plus grand exploit c'est de faire prendre à certains des vessies pour des lanternes ...



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Mentalité de la cueuillette=sida économique

« nan laara an saara » :
"Si on se couche, on est mort" . Joseph Ki-Zerbo
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bamiléké
Super Posteur


Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 1078

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 19:03    Sujet du message: Répondre en citant

Steve Biko a écrit:
Le 31 décembre 2007 a été un jour triste non seulement pour le Cameroun mais pour toute la sous-région Afrique Centrale.
Déjà le nabot du Gabon avait annoncé les couleurs. Le boîteux du Congo ne va pas manquer à emboîter le pas.
Mais où va l'Afrique Centrale ?


Nulle part! Confused
J'ai dit dans un autre topic que l'Afrique Centrale est le ventre mou du continent, voilà pourquoi je préconisait un eclatement de la Cemac et un ralliement soit aux pays d'Afrique de l'ouest ou australe . C'est loin d'ètre le paradis là bas, mais il y existe au moins, parfois, un semblant de dignité ou d'honneur grace à l'influence de certains pouvoirs plus legitimistes ou legalistes.
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afrobeat
Grioonaute régulier


Inscrit le: 14 Aoû 2007
Messages: 312

MessagePosté le: Mer 02 Jan 2008 22:13    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Les Camerounais de ce forum montrent déjà à quel point l'ère Biya à fait des intelectuels de ce pays des partisans invétéré du complot tribal


Au delà de la gestion catastrophique de biya, je pense QUE ça c'est le plus triste, Biya est-il si roublard que ça au point d'amener les camerounais à perdre leur lucidité??!!!

Citation:
Le plus grand exploit de Biya,c'est d'avoir fait pensé la classe intellectuel camerounaise rien qu'atravers les influences tribales.


Et ça c'est très grave!!!!, je me demande ce qui est pire la décheance économique, morale et spirituelle du cameroun ou alors ce que tu viens de citer!!!

Il est urgent que nous changions notre vision du monde!!!!
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GONDWANA
Grioonaute 1


Inscrit le: 17 Juin 2005
Messages: 161

MessagePosté le: Jeu 03 Jan 2008 12:53    Sujet du message: Répondre en citant

Que je change ma vison du monde ou pas,que sur grioo on change notre mentalité ou pas en quoi ça nous rend responsable de l'idiotie et de l'incapacité de celui qui une fois de plus,une fois de trop s'apprête à nous faire un coup d'état constitutionnel?

J'aimerais bien qu'on se consacre sur le principal artisan et architecte de la déchéance du Cameroun.
D'ailleurs sur ce sujet: la volonté du petit monarque d'Etoudi de rester président à vie,je ne vois pas trop ce que vient chercher la façon de penser des Camerounais intellectuels ou pas.Depuis quand s'en préoccupe t'on dans ce pays? Combien d'intellectuels ont pensé, réflêchi,écrit sur tous les sujets possibles et imaginables. Qu'est ce qui a changé?
Monga est aujourd'hui à la BM aux USA , Mbembé est en Afrique du Sud, d'autres encore sont au Canada,ou ailleurs.
Alors ,à moins de vouloir tomber dans la diversion,prière de diriger vos récriminations sur le principal responsable:Sa Majesté ,Son Omniscience,Son Omnipotence, Président à la vie à la mort du Cameroun, Barthélémy Paul Biya'a Bi Mvondo.
Alea jacta est.
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afrobeat
Grioonaute régulier


Inscrit le: 14 Aoû 2007
Messages: 312

MessagePosté le: Jeu 03 Jan 2008 16:40    Sujet du message: Répondre en citant

GONDWANA a écrit:
Que je change ma vison du monde ou pas,que sur grioo on change notre mentalité ou pas en quoi ça nous rend responsable de l'idiotie et de l'incapacité de celui qui une fois de plus,une fois de trop s'apprête à nous faire un coup d'état constitutionnel?

J'aimerais bien qu'on se consacre sur le principal artisan et architecte de la déchéance du Cameroun.
D'ailleurs sur ce sujet: la volonté du petit monarque d'Etoudi de rester président à vie,je ne vois pas trop ce que vient chercher la façon de penser des Camerounais intellectuels ou pas.Depuis quand s'en préoccupe t'on dans ce pays? Combien d'intellectuels ont pensé, réflêchi,écrit sur tous les sujets possibles et imaginables. Qu'est ce qui a changé?
Monga est aujourd'hui à la BM aux USA , Mbembé est en Afrique du Sud, d'autres encore sont au Canada,ou ailleurs.
Alors ,à moins de vouloir tomber dans la diversion,prière de diriger vos récriminations sur le principal responsable:Sa Majesté ,Son Omniscience,Son Omnipotence, Président à la vie à la mort du Cameroun, Barthélémy Paul Biya'a Bi Mvondo.
Alea jacta est.


Là tu es juste entrain de rappeler une évidence, ça c'est ce qu'on sait tous, c'est tellement trivial qu'en le rappelant on peut paraître niais!

Citation:
Alors ,à moins de vouloir tomber dans la diversion,prière de diriger vos récriminations sur le principal responsable:Sa Majesté ,Son Omniscience,Son Omnipotence, Président à la vie à la mort du Cameroun, Barthélémy Paul Biya'a Bi Mvondo.
Alea jacta est


Tu sais ça fait plus de ingt cinq ans qu'on le fait, mais il est toujours là, et c'est même devenu pire parce-qu'on a l'impression qu'il nargue les camerounais. Tout ça pour te dire qu'on peut consacrer toute notre vie à récriminer le responsable du chao devant nos pc,nos maisons etc ça changera rien, parc-que pendant que nous on gueule sur lui, le mec "bosse" et développe des stratégies pour consolider sa dictature. Tout ce manège de motions de soutien venant des dix provinces a été initié par le prince lui-même, eh oui il n'est pa prêt de lacher et toutes les methodes sont bonnes même s'il faut diviser les camerounais!!!
Donc cause toujours mon cher ami!!!

Et oui je repète que nous devons changer notre vision du monde,parce-que quand biya a initié le triballisme en mode de gouvernance avec des foutaises comme l'équilibre régional, autochtones, allogènes, etc on n'a pas vu beaucoup de camerounais se lever comme un seul homme pour dire "non, nous ne voulons pas de ça!" mais on a plutôt vu des gens qui se plaignait de pas avoir assez de ministre issus de leurs tribus, des gens qui remercie le chef de l'Etat d'avoir assuré sa confiance à un digne fils du département de tel,des gens qui écrivent à paul biya pour lui rappeler les fils de leurs régions ne sont ps assez représentés dans la gestion de l'Etat, les chefs traditionnels qui le supplient de se représenter à l'élection de 2004 et pire encore les hommes d'affaires qui eux aussi profitent de ce système vil de corruption installé par biya!

Aujourd'hui on fait jouer la même pièce de théatre, ce n'est plus les hommes d'affaires et les chefs traditionnels, c'est maintenant les élites de tel ou tel village qui supplient un homme de plus de 72 ans qui a echoué sur tous les plans de devenir président à vie!!!

récriminons biya, mais sachons qu'il ya des bandits qui le soutiennent de tout le cameroun et sont prêt à tout pour qu'il soi président à jamais, parce-qu'ils sont bien conscients que son départ signifierai la fin de leurs privilèges exhorbitants et de leurs passe-droits!

quand on récriminations à biya, je t'ai dit que en trme d'efficacité ça n'a rien de productif. Tous les camerounais (sauf les oligarques qui font la cour autour de lui) aujourd'hui sont en colère , suite à son discours du 31, le récriminer oui, mais agir ce serait encore mieux!!!
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GONDWANA
Grioonaute 1


Inscrit le: 17 Juin 2005
Messages: 161

MessagePosté le: Jeu 03 Jan 2008 20:45    Sujet du message: Répondre en citant

Je pense pour ma part que tout a été dit et fait par les Camerounais pour ne pas sombrer dans le chaos.On a subi la dévaluation,les tripatouillages électoraux,les mesures de restrictions économiques,les répressions,le pillage.

Malgré tout les Camerounais-et non la bande de mafieux qui dirigent le Cameroun-ont réussi à préserver l'essentiel:la paix.A un prix très lourd il faut le dire,celui de la régression du Cameroun à l'état d'un des pays les plus pauvres de la planète.

Il restait une lueur ,un espoir,la fin constitutionnelle de la longue agonie du pays sous les mandats Biya.Il a décidé de nous enlever ce dernier horizon.

Il ne reste malheureusement qu'une seule alternative, tout le reste n'est que verbiage.

Kenya,Côte d'Ivoire,RDC nous voilà.
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Alex
Grioonaute régulier


Inscrit le: 05 Aoû 2005
Messages: 466

MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

Crying or Very sad Quel malheur,un vrai coup de poignard Crying or Very sad

Evil or Very Mad Vous avez appris les paroles d'Adama Modi en début décembre 2007,il parle de :"Canibaliser le systhème Biya" mais le bàs qui blesse, il affirme :"les Betis souffriront après le départ de Biya".

J'ai failli devenir fou Mad quand j'ai lu cela et surtout de la part d'un ponte du régime Biya.Ainsi après avoir contribué à la mise à genou de ce pays , le bouc émissaire risque d'être les Bétis.

Mais quelle est cette chasse aux sorcières que les pseudo alliés de Biya prépare ?

afrobeat a écrit:
récriminons biya, mais sachons qu'il ya des bandits qui le soutiennent de tout le cameroun et sont prêt à tout pour qu'il soi président à jamais, parce-qu'ils sont bien conscients que son départ signifierai la fin de leurs privilèges exhorbitants et de leurs passe-droits!


Les 300 cadavres des décombres d'une église au Kenya ne font pas reflechir les Camerounais bien au contraire.Je suis obligé d'expliquer aux gens ici que le risque est très grand que cette pseudo libération tourne à un règlement de compte tribal et il faut le précisé piloté par des gens tel Adama Modi qui retourne déjà leur veste.Le sacrifice du peuple ne risque servir à rien si celui-ci oublie vite l'oligarchie camerounaise au profit de simples ressentiments tribaux.

Hier,j'ai du affronté verbalement durant des minutes un enseignant d'université qui a osé affirmé dans nos débats que les malheurs de ce pays et en particulier du Nord cameroun venait des "Bétis".Je lui ai demandé ouvertement si Marafa et Ahmadou Ali étaient Bétis et en autre ce qu'ils avaient fait concrètement pour améliorer rien que les conditions catastrophiques de l'accès des jeunes à l'éducation et à l'emploie dans le Nord Cameroun.

Voilà la situation,les Camerounais sont tellement devenus cons que leur penchant au tribalisme les aveugle face à la véritable origine du problème.A l'heure actuel 80 % de la population sur la cause du malheur camerounais raisonne ainsi:

BIYA->Le Clan Béti->Le RDPC

Pourtant la spirale tourne autour de Biya,son oligarchie fortement constituée d'une "representativité nationale" de politiciens corrompus et de pseudo-opposants ainsi que des appuis occidentales.

Je pense qu'il est temps que les membres encore intègre du clan Béti tourne le dos à cet homme avant qu'il ne soit trop tard pour disculper ce clan qui ,il faut le reconnaitre misère dans le bas pays autant que les autres ethnies du Cameroun.La clique de pseudo intellectuels et militaires de l'ethnie Boulou ayant fortement profitée du régime Biya payera tôt ou tard autant que les autres politiciens corrompus de ce régime mais de grâce épargnons le peuple de ces règlements de compte de masse que beaucoup veulent instrumentaliser.
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afrobeat
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Inscrit le: 14 Aoû 2007
Messages: 312

MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 12:50    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
J'ai failli devenir fou quand j'ai lu cela et surtout de la part d'un ponte du régime Biya.Ainsi après avoir contribué à la mise à genou de ce pays , le bouc émissaire risque d'être les Bétis.


il semblerait que sieur adama modi n'aurait pas affirmé cela, il semblerait que c'est une manipulation du régime en place tendant à disqualifier ce monsieur, vu ces véléités d'indépendance et ses dénopnciations répétées du régime en place!


Citation:
Voilà la situation,les Camerounais sont tellement devenus cons que leur penchant au tribalisme les aveugle face à la véritable origine du problème.A l'heure actuel 80 % de la population sur la cause du malheur camerounais raisonne ainsi:

BIYA->Le Clan Béti->Le RDPC


C'est vrai que beaucoup de camerounais développent ce genre de raisonnements simplistes,mais je vais essayer d'être positif en essayant de penser qu'ils ne représentent pas la majorité, parce-que le chiffre 80% fait froid au dos, mais non je pense que la plupart des camerounais sont quand même lucide!

Tu sais quand il ya un chao, les gens se sentent mieux quand ils peuvent identifier un responsable tout fait, bien fait, idéal et unique! ça permet de savoir vers qui on peut diriger sa colère enfouie, ses fustrations et pourquoi pas ce venger!!!ça permet également de se convaincre en soi-même qu'on a déjà trouvé la solution au problème : "écartons le responsable où débarassons nous de lui et les choses iront mieux"

mais tant que ce responsable unique n'est pas identifié, il ya comme un malaise et on se sent un peu perdu

Mais quant à la tendance à toujours essayer de trouver des responsabilités ethniques, je mets ça plutôt sur le compte du tribalisme latent qui tourmente beaucoup de camerounais et beaucoup d'africains!!
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bamiléké
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Inscrit le: 13 Aoû 2005
Messages: 1078

MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 13:28    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Je pense qu'il est temps que les membres encore intègre du clan Béti tourne le dos à cet homme avant qu'il ne soit trop tard pour disculper ce clan qui ,il faut le reconnaitre misère dans le bas pays autant que les autres ethnies du Cameroun.La clique de pseudo intellectuels et militaires de l'ethnie Boulou ayant fortement profitée du régime Biya payera tôt ou tard autant que les autres politiciens corrompus de ce régime mais de grâce épargnons le peuple de ces règlements de compte de masse que beaucoup veulent instrumentaliser.


Voilà qui est bien dit !
Les betis sont pris en otage par une clique qui se sert d'elle comme bouclier. Alors que ceux ci n'ont strictement rien fait pour leurs "frères" qui vivent la mème misère que les autres. Sans compter les pression que subissent ceux qui osent se desolidariser ouvertement de ces gens là.
Finalement tu me rejoins en disant :

Citation:
La clique de pseudo intellectuels et militaires de l'ethnie Boulou ayant fortement profitée du régime Biya


C'est bien ce que je dis depuis à propos du système Biya !!!!!!
Ils ne sont pas les seuls à profiter mais ils sont majoritaires dans l'entourage presidentiel ou du moins les plus visibles et zélés .
Le danger d'un tel système c'est que le reste du peuple aura tendance à raisonner comme vous l'avez dit: BIYA=Beti=RDPC.
Le clan au pouvoir use donc de la tribalité pour la défense de ses interets égoistes en voulant susciter un reflexe de repli identitaire défensif de la part des bétis en general accusés de tous les mots.

Esperons que la population camerounaise sera assez lucide pour ne pas tomber dans le piège.
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MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 14:57    Sujet du message: Répondre en citant

Artilce intéressant tiré du Magazine - Les Cahiers de Developpement du Droit.Elle apportera surement beaucoup de reponses sur cette manière de penser des camerounais.Après j'espère qu'on pourra analyser ensemble ce document.

Citation:
L’HYPOTHESE DU POUVOIR CONFISQUE AU CAMEROUN OU « LE TRIANGLE EQUILATERAL » DE ROGER GABRIEL NLEP


Source: Magazine - Les Cahiers de Developpement du Droit

AUTEUR : Dr. Albert Mandjack, vice doyen chargé de recherche et de la Coopération université de Douala.

En 1990/1991, au plus fort de la mobilisation autour de la transition démocratique, Roger Gabriel Nlep, alors professeur de droit public à l’Université de Yaoundé, se signale sur la scène politique nationale et à la communauté intellectuelle en évoquant et en fustigeant lors d’un débat télévisé, l’existence d’un « triangle équilatéral » dont les cônes se partageraient le pouvoir au détriment des autres peuples camerounais. Il a aussi, à d’autres occasions, constatant les menaces fortes qui pesaient sur les autochtones, devenus minoritaires dans leurs régions d’origine, proposé l’instauration du « village électoral » comme solution devant permettre la bonne expression et le plein épanouissement de toutes les composantes ethniques du Cameroun. L’auteur de ces concepts n’a pas pu, faute de temps , je suppose , submergé qu’il était , par le travail administratif dans les Universités d’Etat , les développer pour en livrer une explication cohérente , claire et unique. Toutefois ,des discussions que nous avons souvent eues et des rares fois qu’il a eu à revenir sur ces concepts , nous pouvons sans trahir sa pensée , vous livrer son idée du triangle équilatéral, objet des développements qui suivent.

Roger Gabriel Nlep estime en effet que, depuis l’indépendance et même depuis l’autonomie interne , trois groupes confisquent le pouvoir au Cameroun soit en se le partageant (ce qui est plus fréquent ) soit en se succédant à ces mêmes responsabilités( par rotation ). Ces groupes réduisent les autres soit à la marginalisation totale soit à leur servir d’appoint dans leur prétention à demeurer éternellement au pouvoir. Ces groupes sont : les ressortissants du Grand Nord (appelons- les Nordistes pour les besoins d’analyse ), les Fang-Beti et les Grassfields (habitants des Hauts Plateaux de l’Ouest ou Highlanders ).Ces groupes reliés entre eux, forment un triangle , pas nécessairement équilatéral. Une présentation sommaire desdits groupes nous permettra de mieux discuter la thèse du pouvoir confisqué de Roger Gabriel Nlep.

1-Les Nordistes :

Il s’agit là d’un ensemble hétérogène constitué des populations de l’Extrême nord , du Nord et de l’Adamaoua . Ce groupe se compose de plusieurs nationalités : les Arabes, les Peuhl ou Foulbé, les Bororo , les Soudanais eux-mêmes subdivisés en plusieurs ethnies (Mboum , Baya , Mousgoum, Moundang ,Kotoko,Massa, Matakam , Dourou, Koutine ,Toupouri, etc )
Ce groupe est aussi hétérogène quant à la foi : on y trouve les musulmans, les chrétiens et surtout les animistes.
Pendant longtemps, ce groupe a connu une homogénéité politique du fait de la domination imposée par l’élite musulmane et du fait que le premier président de la république en était ressortissant .Jusqu’en 1992, on y avait jamais trouvé une pluralité ni de candidatures ni de partis politiques. Depuis 1992, plusieurs partis politiques y mènent une activité normale, mais toujours avec cette tendance au parti dominant

2-Les Fang-Beti :

Cet ensemble est constitué de peuples Pahouins qui partagent tous une certaine parenté de langue . On y trouve : les Fangs, les Ntoumou, les Boulou, les Eton, les Ewondos , les Manguissa, les Yebekolo , les Yezoum , les Nanga-eboko , les Mveles , les Bamvele, etc
Par la proximité, les mixages et l’évangélisation, des peuples voisins ont facilement été intégrés dans cet ensemble : les Makas , les Sanagas, etc
Ce groupe est totalement converti au Christianisme. Politiquement hétérogène , ce groupe a été dominé pendant longtemps par les formations politiques suivantes : le Bloc Démocratique du Cameroun (BDC ) et par la suite, les Démocrates Camerounais de Mbida, le Mouvement d’Action Nationale de Charles Assale dans le Ntem, l’Union Sociale Camerounaise de Okala Charles dans le Mbam, l’ Union des Populations du Cameroun (UPC ) dans le Dja et Lobo , l’Union Camerounaise (UC ) et toutes les formations politiques qui lui ont succédé depuis les années 1961.

3-Les Grassfields( ngrafi ) :

Ce groupe se constitue des peuples de souche Tikar qui se sont installés progressivement sur les Hauts plateaux de l’Ouest Cameroun. Ils se retrouvent aujourd’hui dans les provinces de l’Ouest et du Nord-Ouest du Cameroun. Cette appellation unificatrice n’est ni péjorative ni falsificatrice : elle est tout simplement l’appellation originelle que les Allemands avaient donnée à ces peuples qui partageaient la même culture , avaient même origine et habitaient le même espace. La division de ce peuple à la suite de la première guerre mondiale a créé l’illusion d’une diversité de peuples. Il s’agit donc d’une nationalité dont les sous-groupes constitutifs sont les Bamoun, Bamiléké, Bafut, Bamenda , Meta , Banso , etc
Ce peuple comprend les Chrétiens , les Musulmans et les Animistes.
Ce peuple a connu une certaine hétérogénéité politique jusqu’à présent. l’UPC, le Kamerun National Congress (KNC) , le Kamerun National Democratic Party ( KNDP) , les Paysans Indépendants ,le Front Populaire pour l’Unité et le Progrès (FPUP ) , l’UC , le Cameroon United Congress (CUC) , et ses successeurs ; récemment , le Social Democratic Front (SDF) , L’ Union Démocratique Camerounaise (l’UDC) , L’Union des Forces Démocratique du Cameroun ( l’UFDC) , etc.
.La situation de ce groupe a été rendue plus complexe à cause de la double colonisation qu’il a subie : dès 1916 en effet, cette nationalité a été soumise à l’administration britannique et française. Cela a conféré des trajectoires parallèles aux populations du même groupe à telle enseigne qu’au sortir de la colonisation, ce groupe se comportera souvent comme pluriel et parfois comme unique . Comme pluriel, le groupe ngrafi pourra dans sa variante anglophone englober ou non d’autres groupes ethniques . Et par là même, prendre son autonomie par rapport au groupe ngrafi francophone .

Cette hypothèse de confiscation de pouvoir par quelques groupes para ethniques, aussi séduisante ou scandaleuse qu’elle puisse paraître, exige d’être vérifiée pour que l’on sache s’il s’agit d’une simple coïncidence ou d’une stratégie savamment montée. Mais si cette confiscation est avérée, il faudrait en déceler les fondements, et pouvoir en livrer une explication intelligible et plausible.

En effet, si l’hypothèse de confiscation de pouvoir se comprend aisément de 1966 à 1991 quand un seul parti politique est autorisé au Cameroun, elle devient problématique avant et après cette période, compte tenu du multipartisme ambiant. Si donc, ce n’est pas un parti politique qui confisque le pouvoir, qu’est-ce qui peut inciter à parler de confisqué ? Les principaux dirigeants du pays sont-ils de la même religion, de la même secte ou de la même génération ?

Roger Gabriel Nlep semble accorder une importance réduite à tous ces facteurs et privilégie l’appartenance au groupe ethnique. En ces moments où la communauté internationale semble mettre un point d’honneur à juger les Etats sur quelques paramètres qui conditionnent leur admission dans le cercle de nations « civilisées » , il semble urgent de revisiter cette théorie de Roger Gabriel Nlep, pour en déceler la pertinence. L’intérêt du sujet semble renforcé quand on observe les gesticulations et la fébrilité du parti au pouvoir ces derniers temps .
Aussi, pour ne pas nous éloigner de la pensée de l’auteur, nous présenterons les principaux dirigeants, nous essayerons de voir s’ils proviennent des mêmes groupes cités par le défunt professeur. Nous essayerons de nous trouver une explication à cela et nous en ferons une petite lecture critique. Pour ce faire, notre approche se voudra descriptive et analytique.

I- LA CURIEUSE SUCCESSION DES MEMES GROUPES AU POUVOIR DEPUIS L’AUTONOMIE INTERNE.

Faire une présentation exhaustive des principaux dirigeants du Cameroun exigerait sans doute beaucoup plus de temps et d’espace.. Par conséquent, nous ne ferons pas du « Ngayap » qui reprenait pour son compte Birnbaum . Nous ne ferons même pas un détours vers le secteur économique pour voir , qui en dernier ressort , tient les cordons de la bourse ( ou pour reprendre Karl Marx, qui détermine le politique .) .Pourtant, ce détours aurait pu nous renseigner sur les différentes alliances qui se nouent avant , pendant et après les élections et dont les différents termes de change sont :impasse fiscale, pause fiscale, financement des campagnes électorales, financement de la machine de fraude ( organisation des charters , achats des électeurs ,etc.). Pour le moment,nous nous en tiendrons aux trois principaux personnages du régime : le chef de l’Etat, le Président de l’Assemblée Nationale et le premier ministre pour démontrer qu’il y a confiscation du pouvoir par les composantes du triangle équilatéral. L’on pourra à l’occasion , étendre nos investigations aux fonctions de Vice Présidents et de Vice Premier Ministre pour voir dans quelle mesure leur occupation obéit à la logique du triangle équilatéral. Il est constant que , dans un Régime présidentialiste, d’autres ministres, par leur proximité avec le Chef de l’Etat, leur longévité au pouvoir , ont pu avoir , à un moment ou à un autre , de l’ascendant sur le Premier Ministre . Mais , même en étendant l’étude de ce « triangle équilatéral » à toute la classe dirigeante, la logique de confiscation de pouvoir décriée par Roger Gabriel Nlep sera confirmée .

A- LA SUCCESSION DES RESPONSABLES A CES TROIS FONCTIONS

Il s’agit d’une présentation quasi chronologique à ces différentes responsabilités. Au passage, nous mentionnerons leurs familles politiques et leurs groupes ethniques ; cela nous permettra de mieux apprécier la thèse de la confiscation du pouvoir.


1-A la Présidence de la république

Si c’est la fonction de chef des l’Etat qui va nous intéresser, nous ne manquerons pas de souligner qu’à la période la fédération, le Cameroun a connu la fonction de Vice Président à coté de celle de Président de la république.

a- les Présidents de la république
Le Cameroun en a eu deux depuis 1960 : Ahmadou Ahidjo et Paul Biya.
Le premier , membre du BDC, a été à l’origine du groupe parlementaire Union Camerounaise( UC ) en 1956. Il transforme ce groupe en parti politique en 1958. Il fonde l’Union Nationale Camerounaise (UNC ) en 1966 et dirige le pays jusqu’en 1982. Tout naturellement, il est ressortissant du Grand Nord.
Le second est un haut fonctionnaire dont la carrière se déroule en totalité à la présidence de la République (au cabinet civil d’abord et ensuite au secrétariat général de la présidence de la république). Dès 1975, il est désigné Premier Ministre jusqu’en 1982 quand il accède à la magistrature suprême. Successivement membre de l’UC et de l’UNC, il fonde le Rassemblement Démocratique du Peuple Camerounais (RDPC ) en 1985 lors du congrès de l’UNC . Il est Yezoum chez les Boulou.

b-Les Vice Présidents de la République

Le Cameroun en a eu deux : John Ngu Foncha et Solomon Tandeng Muna. Tous sont ngrafi anglophones du Nord Ouest. Pendant la période de la fédération, le Vice Président devait être d’un Etat fédéré différent de celui du Président de la république. Comme le Président de la république était du Cameroun Oriental, le Vice Président ne pouvait être que du Cameroun Occidental. Si le premier était du KNDP, le second avait déjà adhéré au parti unique, Union Nationale Camerounaise (UNC).
2-Les présidents de l’Assemblée
Deux situations se présentent à ce niveau : les présidents au niveau national et ceux qui le sont au niveau des entités fédérées.

a- Au niveau de l’ensemble national

Seront pris en compte à ce niveau les présidents de l’Assemblée fédérale et les présidents de l’Assemblée Nationale depuis l’instauration de l’Etat unitaire en 1972.

Le 11 mai 1962, Marcel Marigoh Mboua est élu président de l’Assemblée Nationale Fédérale. Ressortissant de l’Est Cameroun, il est du parti des démocrates Camerounais et facilement assimilable au groupe fang-beti. Il est secondé par Lifio Carr, un côtier du South-West de la région de Victoria. Les deux sont reconduits aux mêmes fonctions le 26 avril 1964. Marigoh Mboua revient en le 19 juin 1970 comme président mais cette fois-ci, il est secondé par Ndeley Stephen, un Anglophone du South- West.

Solomon Tandeng Muna est élu président de la toute nouvelle Assemblée Nationale du Cameroun le 14 juin 1973. Il est Ngrafi de la Momo. Il est secondé par Mayi Matip Théodore. Ce tandem sera reconduit en 1978 et en 1983. Fonka Shang Laurence succèdera à Tandeng Muna au perchoir jusqu’en 1992 ; il est aussi Ngrafi. Dès 1992, Cavaye Yeguié Djibril remplacera Fonka et occupe encore cette fonction jusqu’à ce jour .

b- Au niveau des Etats fédérés

Les nuances peuvent être introduites pour distinguer la période de l’autonomie interne de la période qui suit l’indépendance ; une autre différence peut être observée entre les deux Etats fédérés.
b 1-Dans la partie sous domination anglaise

Nous ne mentionnerons pas les speakers de l’Assemblée législative du Cameroun Occidental ( Effiom de la Manyu ou Paul Kale du Fako ) car il était établi dans cette assemblée que le Speaker ne pouvait provenir de la même région que le Premier Ministre . Et comme le Premier Ministre était toujours ngrafi , le speaker ne pourra plus appartenir au même groupe.

b 2- Dans la partie sous domination française

Dès 1946-1947, l’Assemblée Représentative du Cameroun (ARCAM) est mise en place. Cette Assemblée est présidée jusqu’en 1952 par les Européens . Après le passage de Paul Soppo Priso de 1952 à 1956 à la tête de l’ATCAM, le Cameroun retrouve avec l’autonomie interne la logique du triangle équilatéral :

Le 28 janvier 1957, Ahmadou Ahidjo est élu président de l’Assemblée . Ressortissant du Nord Cameroun, il est membre du groupe parlementaire Union Camerounaise. Il sera remplacé le 10 mai 1957 par Jules Ninine. Ce dernier, bien qu’étant Antillais, appartient à la région Nord Cameroun et au groupe parlementaire UC. . Le 13 octobre 1958, il est remplacé par Daniel Kemadjou Il est du groupe politique des Paysans Indépendants et appartient à la nationalité Ngrafi. Son successeur s’appelle Jean Baptiste Mabaya , membre du groupe des Démocrates Camerounais , il est ressortissant de l’Est Cameroun. Il est élu le 13 octobre 1959. Par un jeu d’assimilation et d’intégration, on le mettrait volontiers dans le groupe Fang-beti. ( encore que par ses origines Baya, il aurait des affinités avec le groupe nordiste ).

Le 17 mai 1960 ,Kemayou Louis est élu président de l’Assemblée Nationale. Il est Ngrafi .Par la transformation de cette Assemblée le 10 octobre 1961 en Assemblée législative ( du Cameroun Oriental) , il en devient le premier Président .(son premier vice-président est Moussa Yaya). Ce tandem est reconduit le 16 juin 1965 .Tous sont membres de l’UC.

El Hadj Sanda Oumarou est élu président de l’Assemblée Législative le 7 juin 1970. Ressortissant du Grand Nord , il est membre de l’UNC et est secondé dans sa tache par un Ngrafi du nom de Ngako Kamkoumi .


3-LES PREMIERS MINISTRES


Cette fonction sera pourvue sous l’autonomie interne, dans les Etats fédérés et dans l’Etat unitaire.

a- les premiers ministres de l’autonomie interne

En 1957 ,Emmanuel Mbella Lifafe Endeley est désigné premier ministre du Southern Cameroon. Il est Bakweri de la région de Victoria et appartient au KNC .Le 10 mai 1957 André Marie Mbida est désigné Premier Ministre du Cameroun sous administration française. Il est le Président fondateur du parti des Démocrates Camerounais et appartient à la nationalité Fang-Beti.
Le 18 février 1958, Ahmadou Ahidjo , ressortissant du Grand Nord et président fondateur du parti politique Union Camerounaise ( UC) est nommé Premier Ministre.

Le 30 janvier 1959, John Ngu Foncha du KNDP devient Premier Ministre . Il est ngrafi.


b-les premiers ministres du Cameroun oriental


Le 16 mai 1960, Charles Assalè, Boulou de la région d’Ebolowa, et donc appartenant au groupe Fang-Beti et membre du mouvement politique MANC est nommé Premier Ministre. Après la réunification , il sera maintenu au poste de Premier Ministre, mais de l’Etat du Cameroun Oriental. Le 18 juin 1965, Ahanda Vincent, ancien démocrate ayant adhéré à l’UC, est désigné Premier Ministre . Il appartient au groupe Fang-Beti.


En Novembre 1965, Ahanda démissionne de ses fonctions et est remplacé par Simon Pierre Tchoungui, Ewondo de Ngoumou et membre de l’UC. Il restera en place, jusqu’en 1972.

c- Les Premiers Ministres du Cameroun Occidental


De 1959 à 1965 ,John Ngu Foncha sera Premier Ministre au Cameroun Occidental. Il sera remplacé en 1965 par Augustine Ngom Jua. Ce dernier est de Fundong ; ngrafi et membre du KNDP comme Foncha. En 1968, Tandeng Muna, ngrafi et co-fondateur avec Egbe Tabi du Cameroon United Congress est nommé. Naturellement, il est de l’UNC.

d- Les Premiers Ministres de l’Etat unitaire
En 1975, Paul Biya, Yezoum ou Boulou est nommé Premier Ministre. Il restera en place jusqu’en 1982.En 1982, Bello Bouba Maigari le remplace pour peu de temps .Il cèdera sa place à Ayang Luc en 1983. Tous deux sont ressortissants du grand Nord .
Quand cette fonction est restaurée , elle reviendra toujours à un nordiste, Sadou Hayatou.
Après les premières élections pluralistes à l’Assemblée, Achidi Achu, un ngrafi de Santa , non loin de Bamenda, sera désigné Premier Ministre. En 1997, c’est Peter Mafany Musongue qui assume ces responsabilités ; il est Bakweri. Après les élections présidentielles de 2004, Chief Inoni Ephrem est désigné Premier Ministre .
e- Les Vice Premiers Ministres
Le Cameroun en a eu six : Ahmadou Ahidjo, Njiné Marcel, Gilbert Andze Tsoungui, Niat Njifendi, Amadou Ali et Jean Nkuete.
Le premier a été désigné au gouvernement de Mbida. Njiné Marcel l’est devenu au gouvernement du 20 février 1958. il a été reconduit au gouvernement du 18 juin 1959. Gilbert Andze Tsoungui et Niat Njifendi ont été nommés après les élections de 1997. Les deux derniers ont été désignés après les élections présidentielles de 2004( Ahmadou Ali ) et législatives de 2007( Jean Nkuete ). De ces six, trois sont ngrafi, deux sont ngrafi, et un est fang beti.


B-ESSAI D’EVALUATION


Les deux chefs de l’Etat que le Cameroun a eus jusqu’alors font partie intégrante du « triangle équilatéral. ». Il en est de même des Vice Présidents.
Au niveau des Présidents de l’Assemblée, si les speakers de l’Assemblée du Southern Cameroon étaient du Sud de cette région, donc n’appartiennent pas au fameux triangle, tous les autres, en dehors des ressortissants de l’Est, appartiennent aux groupes du triangle équilatéral. Concrètement, sur dix présidents d’assemblée qui nous ont intéressé, 4 sont Nordistes, 4 sont Ngrafi et deux sont de l’Est, mais du groupe parlementaire des Démocrates .Leur appartenance à ce groupe parlementaire et leur proximité ethnologique avec le groupe fang beti les intègre donc au sein de celui-ci. Et même s’ils n’étaient rattachés à aucun de ces groupes, leur présence serait tout simplement cette « exception qui confirme la règle »
Sur 16 Premiers Ministres, seuls trois sont choisis hors du triangle équilatéral de Roger Gabriel Nlep. On peut même s’amuser à dire que les deux derniers doivent leur nomination autant au cri de cœur du Professeur Nlep qu’aux marches Sawa . Dans l’Etat du Cameroun Oriental, tous les responsables nommés à ces

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trois fonctions appartiennent au triangle équilatéral. Dans L’Etat du Cameroun Occidental, tous les Premiers Ministres sont ngrafi. Les speakers se recrutaient dans le Sud ( comme tous les premiers ministres étaient du Nord) en vertu d’un principe qui voulait que le premier ministre et le président de l’assemblée ne soient pas issus de la même région Ces quelques tendances , tirées des trois principaux piliers du régime devraient être confirmées si on étendait l’échantillon à tous les membres du gouvernement, aux groupes parlementaires, aux commissions parlementaires, aux responsables des entreprises publiques, aux différentes chambres de commerce, d’agriculture, etc.…

Mais l’éminent homme de science qu’était Roger Gabriel Nlep ne pouvait pas , sur la base d’une simple lecture des faits , s’insurger comme il le fit ce soir à l’émission de télévision si au moins une certaine logique , objective guidait cette confiscation du pouvoir. La révolte du Professeur vient du fait que si logique il y a, ce serait plutôt une logique d’exclusion , une logique finalement anti-démocratique et donc dangereuse pour la stabilité de l’ensemble Cameroun.

II-LES FONDEMENTS POSSIBLES DU TRIANGLE EQUILATERAL DE ROGER GABRIEL NLEP

En théorie politique, les formations politiques investissent leurs candidats aux différentes élections et les vainqueurs occupent les sièges qui étaient en compétition . Quand il s’agit des élections législatives, le parti politique ou la coalition majoritaire à l’Assemblée est appelé à former le gouvernement . La situation est évidemment différente en cas de parti unique ; tous les élus étant d’un même parti politique, d’autres arguments plaideront pour la désignation à des postes de responsabilité. Il apparaît dès lors que les fondements du triangle sont d’abord politiques, qu’ils peuvent être aussi d’une autre nature, en fin de compte, ces fondements peuvent s’avérer fragiles, et donc inopérants.

A- LES FONDEMENTS POLITIQUES

Il s’agit des arguments qui procèdent de l’activité politique de la personne concernée. Il faut donc rechercher la justification d’une nomination dans le parcours politique de l’individu. Ce parcours va être exploré , soit dans un parti politique, soit à travers l’équation politique personnelle.

1- l’appartenance au parti majoritaire

La lecture rapide des responsabilités politiques à la tête de l’Etat nous révèle que la plupart des personnes qui ont occupé les responsabilités de Chefs d’Etat, de Présidents d’Assemblée ou de premiers ministres provenaient du parti majoritaire à l’Assemblée.
Telle est la situation des Chefs d’Etat : en 1960 en effet, Ahmadou. Ahidjo, membre de l’Union Camerounaise, formation majoritaire à l’Assemblée Nationale, était seul candidat ; c’est tout naturellement qu’il a gagné.
En 1982, le Cameroun est depuis 16 ans dans le système du parti unique . Paul Biya est Premier Ministre et en vertu de la succession constitutionnelle prévue par la loi fondamentale , c’est tout naturellement qu ‘il devient chef de l’Etat .
Pour ce qui est de la situation des présidents de l’Assemblée, si l’appartenance au parti majoritaire continue à être l’élément fondamental qui conditionne la nomination, de nombreuses exceptions surgissent.
La situation des premiers ministres souffre de peu d’écarts , l’orthodoxie en la matière est généralement respectée .

2- Autres arguments politiques
Nous pourrons noter rapidement que certaines nominations ont plus obéit à la logique régionale et/ou au calcul politique .

a- la logique régionale


Une observation minutieuse des nominations de ces trois personnages que nous avons choisi d’étudier nous montre qu’ils sont toujours choisis dans les régions différentes. Il y a donc une prise en compte certaine de la donne régionale dans les nominations.
Cela peut expliquer la nomination des personnages provenant des partis minoritaires à l’Assemblée ou des régions n’ayant pas voté pour le parti au pouvoir.

b- la logique du calcul politique ou l’option stratégique.

L’on évoquera cette logique quand l’on espère des gains politiques évidents dans la nomination d’un personnage. Cette nomination est stratégique car elle sort des canons habituels qui conditionnent les nominations à ce type de responsabilités. C’est dans ce sens qu’il faut interpréter la nomination d’Assale comme Premier Ministre en 1960 . L’on peut aussi classer dans ce registre la nomination de Ahanda Vincent de Paul comme Premier Ministre le 18 juin 1965 . Les nominations de Simon Achidi Achu, Peter Mafany Musongue, Chief Ephrem Inoni peuvent aussi être classées de stratégiques dans ce sens qu’elles ne s’imposaient pas . Dans chaque parti politique, il y a une sorte de préséance qui veut que, quand le numéro un (1) est Président de la République, le second doit conduire le gouvernement et le troisième se retrouver soit à la tête de l’Assemblée soit à la tête du parti au pouvoir quand cette fonction est incompatible avec les premières citées . Or dans les cas précités, si Achidi Achu était membre du bureau politique du RDPC au moment de sa nomination, il n’ appartenait pas au cercle fermé des premiers décideurs. Peter Mafany Musongue n’était même pas membre du Comité Central du parti au pouvoir. Chief Inoni Ephrem était un grand commis de l’Etat au moment de sa nomination , il ne faisait pas partie des dirigeants du parti. Ces précisions démontrent à souhait que leur nomination n’obéissait qu’à la logique du calcul politique.

B- AUTRES FONDEMENTS DU TRIANGLE EQUILATERAL


En dehors de ces fondements politiques, qui ne parviennent pas à nous servir une explication valable et globale sur la succession des mêmes groupes aux plus hautes responsabilités de l’Etat pendant 50 ans, peut-on envisager d’autres pistes ? La réponse à cette question peut nous conduire à explorer les pistes de la démographie et l’impact de l’histoire des peuples qui sont associés ou non au pouvoir. Ce détours est important surtout quand on se rappelle que sous le parti unique et en régime présidentialiste, le Président de la république concentre tous les pouvoirs entre ses mains. La seule activité politique dans ce type de régime est l’allégeance au Chef de l’Etat.. Et comme ce régime a été connu au Cameroun pendant près de trois décennies, il est judicieux d’envisager ces pistes.

1-L’argument démographique

L’on pourrait mentionner cet argument pour justifier le triangle de NLEP. Les recensements de 1976 et 1987 ont en effet cité comme les plus peuplés du Cameroun , les groupes ethniques ci-après : bamileke, fang-beti, basaa-mpoo , etc. l’on trouverait donc normal que les groupes les plus peuplés soient représentés aux hautes sphères de l’Etat . Le premier groupe ethnique est largement représenté parmi les personnages nommés : 6 Présidents d’Assemblées et 4 Premiers Ministres . Le deuxième groupe a déjà eu 1 Président de la république, 6 Premiers Ministres . Cet argument révèle ses limites au moins à deux niveaux : les ressortissants des ethnies minoritaires ont déjà été nommés alors que les ressortissants des ethnies dites majoritaires sont curieusement absents de cette liste .
La difficulté majeure que rencontre le paramètre de la démographie réside dans la rareté des données statistiques : les derniers résultats de recensement disponibles sont ceux de 1987. l’autre difficulté réside dans la méconnaissance des réalités ethniques du pays. Plus d’une fois, l’on a entendu des gens affirmer que les kirdis sont les plus nombreux du pays. D’autres évoquent les toupouris. Or, ce que ces gens ne savent pas, c’est que le terme kirdi indique tous les peuples non musulmans du Nord Cameroun. Cet ensemble composite se constitue de plusieurs dizaines de groupes ethniques. D’autres créent même des groupes ethniques imaginaires pour relativiser la prétention de certains à être aussi nommés : tantôt l’on présente les anglophones , tantôt l’on parle des mbamois comme groupes ethniques .

L’argument démographique est donc important mais pas déterminant. Il faudrait peut-être explorer la piste de la culture politique des peuples camerounais et surtout leur relation au pouvoir pour comprendre si en fin de compte il y a des peuples des gouvernants et d’autres prédisposés à être gouvernés éternellement.

2-le poids de l’histoire politique des peuples camerounais.

Dès le début de l’entreprise coloniale en 1884, les peuples camerounais se sont déterminés par rapport à ce pouvoir, qui en plus, était étranger. Cela peut , peut-être , expliquer leur proximité ou leur éloignement des postes de pouvoir

a- les ethnies favorables au pouvoir.
Accueillis par les duala , les Allemands ont trouvé une belle hospitalité chez les Elog mpoo où ils se sont établis à Marienberg ( non loin de Mouanko), à Lobetal et à Edéa. Ils ont trouvé que les peuples du plateau central ( la région de Yaoundé ) étaient hospitaliers. Certes, la révolte et le ralliement de Martin Paul Samba à Douala Manga Bell aurait pu susciter la méfiance de l’administration coloniale à l’endroit des boulou ; mais le « réalisme politique » d’Assale Charles a pu inverser la tendance.
Même la fronde de Mbida André Marie, après son renversement comme chef de gouvernement, n’a pas pu entraîner les eton dans l’hostilité ouverte au gouvernement en place.

Les Français et les Anglais qui prennent le relais dès 1916 feront aussi une appréciation différenciée des peuples camerounais. Tout comme les Allemands, ils vont s’appuyer sur l’organisation traditionnelle pour mieux assurer leur présence : cela explique leur compréhension et même leur admiration pour les peuhls (dominateurs des peuples du Nord Cameroun) et les aristocraties de l’Ouest Cameroun. Telle a été aussi l’attitude des Britanniques qui dans leur système « d’inderect rule », ont laissé les anciens dignitaires dirigé leurs anciennes communautés ethniques. Dès la colonisation par conséquent, les bases du triangle équilatéral étaient déjà posées .

b-les ethnies jugées hostiles au pouvoir


Après avoir accueilli avec joie les Allemands , les duala vont devenir moins enthousiastes pour au moins trois raisons : la répression du roi et des populations de Bonaberi , l’expropriation des terres du plateau Joss et l’exécution du roi Rudolf Douala Manga Bell , et les conséquences liées à la longue cohabitation entre les Allemands et les duala .

Après les duala, les basaa ont été le deuxième groupe à montrer son hostilité à la présence d’une administration étrangère. Ils se sont opposés à la pénétration coloniale, obligeant les nouveaux venus à contourner par l’océan pour remonter par la Sanaga . Ils se sont illustrés dans les revendications d’un statut favorable aux indigènes à travers leur implication massive dans le syndicat USCC et dans le parti politique UPC . Cela explique-t-il le transfert de la capitale du pays de Douala à Yaoundé ? Ou devons-nous croire à cent pour cent aux arguments liés à la géographie pour comprendre ce déplacement ?

Les kirdis ont aussi connu cette marginalisation tant il est vrai que, dominés par les peulhs et les ethnies islamisées, ils n’avaient que très peu de contacts avec l’administration coloniale. En se servant des structures administratives léguées par Ousmane Dan Fodio et son lieutenant Adama, l’administration coloniale a entériné la domination de ces peuples par les anciens dominants.


c-le paradoxe des populations de l’Ouest.


Cette classification des peuples hostiles et des peuples favorables à l’administration coloniale peut paraître caricaturale pour ce qui est des peuples de l’Ouest. En effet, après l’hostilité du roi Njoya à la pénétration coloniale , les bamoun ont tellement entretenu de bonnes relations avec l’administration coloniale, que même l’activisme de Félix Roland Moumié à la tête de l’UPC , n’a pas réussi à troubler.

Les autres ngrafi francophones,( les bamileké) ont connu aussi un parcours controversé. Le retournement de Djoumessi Mathias par l’administration coloniale, a entraîné l’alignement de tous les chefs traditionnels derrière les positions de celle-ci. En même temps, la forte implication de la diaspora bamileké dans les revendications et dans les mouvements nationalistes, en a fait un peuple hostile. Cette dualité de l’attitude des bamileké a eu comme conséquences leur association « mesurée » au pouvoir.

Les ngrafi anglophones se sont aussi illustrés dans un premier temps par leur opposition aux thèses de l’administration coloniale , mais quand le Cameroun sous domination française est devenu indépendant le 1é janvier 1960, cette position en a fait des partenaires incontournables des nouveaux gouvernements en place à Yaoundé. Et du coup, ce sont les ressortissants du Sud de cette région qui sont devenus hostiles au pouvoir. Seule l’émergence du parti politique SDF a pu inverser les tendances .

Ce petit détours à travers les relations que les peuples camerounais ont entretenu avec les différents pouvoirs en place révèle qu’il s’est établi une typologie des peuples par rapport au pouvoir. Certains sont bons pour gouverner, d’autres peuvent être associés au pouvoir dans une certaine mesure, d’autres enfin doivent être considérés comme impropres au pouvoir. L’indépendance n’a pas modifié cette typologie. Il s’agit donc de la consécration de l’arbitraire et du rejet de la démocratie.

III- LE TRIANGLE EQUILATERAL OU LE REJET DE LA DEMOCRATIE ET LE SACRE DE L’ARBITRAIRE.

La présentation de la succession des dirigeants aux trois postes de pouvoir que nous avons étudiés confirme la thèse de la confiscation du pouvoir par trois groupes para ethniques. Les tentatives de justification de cette situation se heurtent à beaucoup de contradictions : les mêmes fondements ne conduisent pas aux mêmes nominations. Les mêmes actes politiques, posés par les personnages d’aires culturelles différentes, ne donnent pas lieu à la même considération de la part du pouvoir. La conclusion de ce constat est simple : chaque dirigeant au pouvoir au Cameroun depuis l’autonomie interne, s’appuie sur certains groupes sans que cela corresponde à une quelconque réalité. Si cela peut être qualifié d’intelligence politique , cela ne s’éloigne pas de l’arbitraire et du refus de la démocratie.

A-LA GESTION DIFFERENCIEE DU PARCOURS POLITIQUE DES ACTEURS

Cela peut être vérifié dans les trajectoires individuelles comme dans des trajectoires collectives des acteurs.

1- les trajectoires individuelles

Quand Assale se démarque de son ancien camp nationaliste, le pouvoir en fait un pilier du régime au point d’en faire Premier Ministre de 1960 à 1965.

Quand Mayi Matip organise le retour des basaa au sein des institutions à travers la campagne de réconciliation lancée dans toute la Sanaga Maritime, quelques jours après l’assassinat de Ruben Um Nyobe, son ascension, qui intervient après son emprisonnement s’arrête à la fonction de Vice-président de l’Assemblée Nationale.

L’adhésion d’un ancien membre du parti des Démocrates à l’UC en début 1965 propulse celui-ci au poste de Premier Ministre du Cameroun Oriental en juin 1965 .

Quand Tandeng Muna devance Foncha dans le projet de parti unique et d’Etat unitaire lancé par Ahidjo, il se retrouve Premier Ministre du Cameroun Occidental en 1968 et Vice-président de la république fédérale en 1971.

Quand en 1982/1983, la lutte pour le pouvoir s’intensifie entre Ahidjo et Biya sur la primauté à accorder au parti unique ou à l’Etat, Senghat Kuoh , éminence grise de l’ancien dirigeant, s’aligne totalement derrière le nouveau, il continuera à n’être que le ministre qu’il avait toujours été.

2- les trajectoires collectives

Quand des transfuges de l’UPC de l’Ouest créent le groupe du FPUP , leur acte qui sert le régime en place vaut à leur tête de file, Louis Kemayou Happi, le poste de Président de l’Assemblée.
Quand , après les élections législatives de mars 1992, le parti au pouvoir perd la majorité à l’Assemblée, il lui faut le secours du MDR ( 6 sièges) et surtout , de la faction de l’UPC dirigée par Kodock ( 18 sièges) pour se constituer la majorité . Ni Kodock ni Dakole n’ont pu bénéficier des privilèges de Kemayou Happi Louis.
Quand en 1997, l’opposition décide de ne pas se présenter aux élections présidentielles , Hogbe Nlend , à la tête d’une faction de l’UPC décide de se présenter à ces élections. Il les rend par conséquent crédibles, du moins aux yeux de la communauté internationale. Il s’en tirera avec un poste de ministre de la recherche.

Cette gestion différenciée des mêmes actes posés par les personnages politiques des aires culturelles différentes montre à tout le moins que l’appartenance à une aire culturelle est un critère prépondérant dans les nominations au Cameroun.

B-LES VARIATIONS DES EQUILIBRES ET LE DECLASSEMENT DE LA COMPETENCE

Avant l’indépendance et dans l’Etat fédéré du Cameroun Oriental, nous avons noté la présence exclusive à ces trois fonctions des ressortissants du fameux triangle. Avec la réunification il y a établissement de nouveaux équilibres :la présidence de l’ Assemblée Nationale revient toujours aux francophones apparentés au groupe fang-beti. La Vice-présidence revient de droit aux ngrafi anglophones, le poste de Premier ministre revient au groupe fang-beti sous la présidence d’Ahidjo ; et au groupe des nordistes quand Biya est Président.
Dans l’Etat du Cameroun Occidental, le poste de Premier Ministre est détenu depuis 1959 par les ngrafi. Le poste de speaker revient aux ressortissants du Sud.

Avec le retour au multipartisme en 1991, la présidence de l’Assemblée revient aux nordistes et le poste de Premier Ministre revient aux anglophones tantôt ngrafi tantôt sawa(bakweri)
Ces changements d’équilibre discréditent les fondements démographiques. La longue période de parti unique montre aussi l’impertinence de l’argument appartenance à « la famille politique », étant entendu que pendant près de 30 ans, une seule famille politique avait une existence légale. Qu’est-ce qui peut donc justifier la persistance en ce moment-là des mêmes équilibres ? Il faut peut-être revenir à la lecture anthropologique des peuples de gouvernants et des peuples des gouvernés pour comprendre que de 1966 à 1991, aucun responsable à ces trois fonctions n’ait été choisi hors du « triangle équilatéral. »

De 1997 à ce jour, le Premier Ministre est choisi hors de ce fameux triangle sans que cela ne change rien à l’équilibre instauré des composantes du pouvoir. Est-ce que le triangle a élargi sa base ? Il est certes vrai qu’en maintenant un anglophone à cette fonction, on entretient l’illusion de conserver les mêmes équilibres. Mais le fait que pendant plus de 10 ans, on ait ignoré cette politique des grands équilibres instaurée depuis la colonisation est révélateur : il démontre à n’en plus douter, que l’on pouvait, comme cela se passe ailleurs, s’en tenir à la compétence de l’individu pour le nommer.

En conclusion, il y a lieu de noter qu’il y a effectivement présence permanente des mêmes groupes ethniques et para ethniques aux principales responsabilités de l’Etat. En même temps, les groupes, écartés du pouvoir dès le début, continuent à être écartés. Il ne s’agit donc pas d’une confiscation de pouvoir par l’élite ni par une classe sociale . Il ne s’agit pas non plus de la confiscation du pouvoir par l’administration publique . Il s’agit finalement des combinaisons entre acteurs de la même classe dirigeante. C’est finalement un jeu politique totalement dominé par le Président de la république qui ne s’appuie sur aucun paramètre objectif pour justifier ces pseudo équilibres. Seul le jeu démocratique ouvert et véritablement transparent pourrait permettre de sortir de ces anachronismes politiques qui rappellent un autre âge.


http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=34689
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GONDWANA
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MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 16:19    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai lu le texte de feu le professeur Nlep il y a deux jours sur CL.
J'ai été peiné de voir un intellectuel tombé aussi bas au niveau de son analyse,l'environnement vicié du climat politique n'expliquant pas tout.

J'ai dénoté d'abord sur la forme une certaine confusion sémantique,et même un certain mépris pour les Camerounais en général et de l'Ouest en particulier.
La confusion sémantique vient du fait qu'il n'arrête pas de parler de représentativite au sein de la nation camerounaise,mais qu'il n'arrête pas de subdiviser cette nation.Nation Fang-béti,nation bamiléké,nation Moundang ect.......
Il m'apparaït que si ces sous-groupes du Cameroun forment eux-même des nations ,alors la nation camerounaise n'existe pas et on n'a à demander d'être représenté qu'au sein de sa "nation".
Le mépris lui, vient du terme ngrafi dérivé du terme GrassFields.Pour celui qui s'est vu déjà dans sa vie se faire traiter de "ngrafi" ,celui là conviendra avec moi qu'il n'y a jamais eu de considération de la part de celui qui profère cette insulte car c'en est une,généralement précédée d'épithètes peu flatteurs."Ngrafi" est un terme hautement péjoratif encore plus que celui de "Bosniaque" qui est pris pour désigner le même groupe, celui des Bamilékés et assimilés.On peut se poser des questions sur les réelles intentions de l'auteur quand dans le même temps il feint d'ignorer ce fait mais appelle tous les autres groupes ethniques par leur dénomination exacte.

Celà étant dit sur la forme,il faut maintenant passer au fond.
Il faut aussi remettre cette sortie du Professeur Nlep dans son contexte il s'agissait d'une revendication d'une plus grande visibilité du groupe Sawa dans l'appareil d'état et pour les mandats électifs de la ville de Douala.(en 96 je crois,ce qui a donné comme résultante les fameuses notions d'allogènes et d'autochtones dans la constitution)
Pour ce faire le Professeur Nlep tombe dans la facilité qu'un intellectuel comme lui aurait dû éviter et indexe les 3 grands groupes qui annexeraient selon lui le pouvoir.En gros ,les Bétis,les Bamis et les ressortissants du grand Nord.
Je crois que toutes les observations de Nlep ne sont pas infondées, en lisant son article j'y ai même appris des choses,seulement ses conclusions sont particulièrement erronnées.
D'abord parce que paradoxalement un groupe même faisant partie numériquement de son triangle peut en être exclu.Un groupe de son triangle peut occuper le barycentre et les autres graviter autour.Certains ne faisant pas partie de son triangle y sont pourtant bien présents.
Encore mieux ceux qui occupent le barycentre de son triangle peuvent très bien ne pas le maîtriser.
Exemple le Grand Ouest est bel et bien représenté ,mais l'Ouest francophone est très sous-représenté,il devrait y avoir les mêmes caractéristiques pour certaines populations du Nord,je laisserais le soin au Nordistes de préciser.Les gens du Sud peuvent paraïtre maïtriser le pouvoir,mais à vrai dire le pouvoir sur un pays PPTE est assez risible,diplomatiquement le Cameroun a disparu de la scène continentale rien que pour cet exemple et économiquement ils n'ont presque pas de poids,si l'on excepte les "supers-détourneurs" et encore.
De même qu'il lui arrive de sauter l'influence de feu le général Bénaé , un Sawa de Kribi qui était pratiquement l'homme le plus proche de Biya et pendant longtemps le délégué de Douala a été un certain EEE,aujourd'hui en prison , lui aussi un pilier du régime.Esso restant l'un des membres actifs du même régime encore plus que nombre de non-Sawa du "Triangle".

Ensuite un autre problème,qu'il a effleuré d'ailleurs,c'est celui de la démographie au Cameroun qui reste un secret d'état.Bien malin celui qui aujourd'hui peut dire combien pèse tel groupe ou tel groupe.Les résultats des recensements depuis 87 ne sont pas connus en détail.
Pour que son argumentaire soit enfin décisif il aurait fallu qu'il étende ses chiffres à la Préfectorale,à la gendarmerie,Police et le reste de l'Administration. Ces deux paramètres étant absents,son analyse reste assez superficielle et même émotivement tribale,ce qui n'est pas attendu d'un "Professeur".

Pour finir le bon professeur passe à côté de l'essentiel.Ce n'est pas la représentativité qui compte,mais la qualité de cette représentativité.
Si on met demain un gouvernement Sawa ou un état Sawa exclusivement,mais qui n'ait pas plus de compétence ou de vertu que l'actuel,nous ne sortons pas de l'auberge.

Après avoir bien observé le Cameroun,je dois me rendre compte de quelque chose qui m'avait jusque là échappé et dont je me suis rendu compte tout récemment.C'est que personne n'a le monopole de la débilité ou de la vertu au Cameroun.Le sytème Biya qui n'est qu'une continuation du système Ahidjo et de l'héritage colonial,sera demain le système Siewe ou le Systeme Mbappé ou encore le Système Nlep avec les mêmes tares si on continue avec des analyses de "professeur Nlep".Avec quelques variantes bien sûr ,mais le fond sera le même.
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bamiléké
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MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 17:42    Sujet du message: Répondre en citant

GONDWANA a écrit:
J'ai lu le texte de feu le professeur Nlep il y a deux jours sur CL.
J'ai été peiné de voir un intellectuel tombé aussi bas au niveau de son analyse,l'environnement vicié du climat politique n'expliquant pas tout.

J'ai dénoté d'abord sur la forme une certaine confusion sémantique,et même un certain mépris pour les Camerounais en général et de l'Ouest en particulier.
La confusion sémantique vient du fait qu'il n'arrête pas de parler de représentativite au sein de la nation camerounaise,mais qu'il n'arrête pas de subdiviser cette nation.Nation Fang-béti,nation bamiléké,nation Moundang ect.......
Il m'apparaït que si ces sous-groupes du Cameroun forment eux-même des nations ,alors la nation camerounaise n'existe pas et on n'a à demander d'être représenté qu'au sein de sa "nation".
Le mépris lui, vient du terme ngrafi dérivé du terme GrassFields.Pour celui qui s'est vu déjà dans sa vie se faire traiter de "ngrafi" ,celui là conviendra avec moi qu'il n'y a jamais eu de considération de la part de celui qui profère cette insulte car c'en est une,généralement précédée d'épithètes peu flatteurs."Ngrafi" est un terme hautement péjoratif encore plus que celui de "Bosniaque" qui est pris pour désigner le même groupe, celui des Bamilékés et assimilés.On peut se poser des questions sur les réelles intentions de l'auteur quand dans le même temps il feint d'ignorer ce fait mais appelle tous les autres groupes ethniques par leur dénomination exacte.

Celà étant dit sur la forme,il faut maintenant passer au fond.
Il faut aussi remettre cette sortie du Professeur Nlep dans son contexte il s'agissait d'une revendication d'une plus grande visibilité du groupe Sawa dans l'appareil d'état et pour les mandats électifs de la ville de Douala.(en 96 je crois,ce qui a donné comme résultante les fameuses notions d'allogènes et d'autochtones dans la constitution)
Pour ce faire le Professeur Nlep tombe dans la facilité qu'un intellectuel comme lui aurait dû éviter et indexe les 3 grands groupes qui annexeraient selon lui le pouvoir.En gros ,les Bétis,les Bamis et les ressortissants du grand Nord.
Je crois que toutes les observations de Nlep ne sont pas infondées, en lisant son article j'y ai même appris des choses,seulement ses conclusions sont particulièrement erronnées.
D'abord parce que paradoxalement un groupe même faisant partie numériquement de son triangle peut en être exclu.Un groupe de son triangle peut occuper le barycentre et les autres graviter autour.Certains ne faisant pas partie de son triangle y sont pourtant bien présents.
Encore mieux ceux qui occupent le barycentre de son triangle peuvent très bien ne pas le maîtriser.
Exemple le Grand Ouest est bel et bien représenté ,mais l'Ouest francophone est très sous-représenté,il devrait y avoir les mêmes caractéristiques pour certaines populations du Nord,je laisserais le soin au Nordistes de préciser.Les gens du Sud peuvent paraïtre maïtriser le pouvoir,mais à vrai dire le pouvoir sur un pays PPTE est assez risible,diplomatiquement le Cameroun a disparu de la scène continentale rien que pour cet exemple et économiquement ils n'ont presque pas de poids,si l'on excepte les "supers-détourneurs" et encore.
De même qu'il lui arrive de sauter l'influence de feu le général Bénaé , un Sawa de Kribi qui était pratiquement l'homme le plus proche de Biya et pendant longtemps le délégué de Douala a été un certain EEE,aujourd'hui en prison , lui aussi un pilier du régime.Esso restant l'un des membres actifs du même régime encore plus que nombre de non-Sawa du "Triangle".

Ensuite un autre problème,qu'il a effleuré d'ailleurs,c'est celui de la démographie au Cameroun qui reste un secret d'état.Bien malin celui qui aujourd'hui peut dire combien pèse tel groupe ou tel groupe.Les résultats des recensements depuis 87 ne sont pas connus en détail.
Pour que son argumentaire soit enfin décisif il aurait fallu qu'il étende ses chiffres à la Préfectorale,à la gendarmerie,Police et le reste de l'Administration. Ces deux paramètres étant absents,son analyse reste assez superficielle et même émotivement tribale,ce qui n'est pas attendu d'un "Professeur".

Pour finir le bon professeur passe à côté de l'essentiel.Ce n'est pas la représentativité qui compte,mais la qualité de cette représentativité.
Si on met demain un gouvernement Sawa ou un état Sawa exclusivement,mais qui n'ait pas plus de compétence ou de vertu que l'actuel,nous ne sortons pas de l'auberge.

Après avoir bien observé le Cameroun,je dois me rendre compte de quelque chose qui m'avait jusque là échappé et dont je me suis rendu compte tout récemment.C'est que personne n'a le monopole de la débilité ou de la vertu au Cameroun.Le sytème Biya qui n'est qu'une continuation du système Ahidjo et de l'héritage colonial,sera demain le système Siewe ou le Systeme Mbappé ou encore le Système Nlep avec les mêmes tares si on continue avec des analyses de "professeur Nlep".Avec quelques variantes bien sûr ,mais le fond sera le même.


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Nino
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MessagePosté le: Ven 04 Jan 2008 21:19    Sujet du message: Répondre en citant

Merci Alex,

tu nous ramènes près des réalités.
Je pense qu'ici, on perd souvent le contact des réalités, et on parle de solutions qui nécessitent de nombreux préalables, qui sont pourtant autant de problèmes à résoudre.

Quelque soit ce que Bamiléké dit, je sais que ce qu'il dit et pense est ce que bcp de camerounais vivent et pensent (qu'on l'aime ou pas). Pas tous, mais beaucoup quand même, même sans le dire.
Et des fois, balayer ses dires revient à ne pas écouter une bonne partie de la population, à ne pas prendre en compte leurs désirs (légitimes ou non); donc à n'apporter finalement qu'une belle solution théorique.

Gondwana, on parle de ce que dit le Pr Nlep,
Sémantique ou pas, on sait que le titre de Pr confère une écoute souvent sans faille et une croyance absolue de la part de l'auditoire.
Donc, tu auras beau décrié ses erreurs sémantiques sur Grioo, son message passera, mais le tien n'ira pas plus loin que ce forum.
A ce jeu, qui gagne?
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Alex
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MessagePosté le: Sam 05 Jan 2008 13:10    Sujet du message: Répondre en citant

Quelques commentaires de l'opinion publique camerounaise sur ce discours:

Citation:
Paul Biya à la nation: La réaction des leaders d’opinion

ils présentent leurs voeux pour 2008 et prennent position sur le message du Chef de l'Etat.

Abel Eyinga, Président de La Nationale (parti de l’opposition)

Mon vœu le plus cher pour ce pays en 2008 :
Débarrasser le Cameroun du cancer qui le ronge à mort depuis 25 ans
Il était une fois un pays immensément riche appelé Cameroun. La nature l’avait pourvu de tout ce qui fait la force, la puissance, la fierté et la grandeur des nations : un sol fertile recouvert d’une forêt incroyablement riche en essences précieuses, variées et recherchées. Un sous-sol connu comme étant une véritable débauche de minerais de toutes sortes. Du pétrole, continental et off shore. Une côte extraordinairement poissonneuse. Et par-dessus tout, une population jeune, dynamique, industrieuse, douée d’un savoir-faire naturel peu commun…

En se retirant de la scène le 6 novembre 1982, feu le président Ahmadou Ahidjo pouvait déclarer avec fierté : “ Je laisse derrière moi un pays et une économie prospères, et des caisses pleines… ”. Déclaration jamais démentie, pas même par son successeur, Paul Biya.

Mais voilà qu’en un tournemain, tout a changé. Le Cameroun a basculé dans la pauvreté. Le “ Berceau de nos ancêtres ” est devenu tout à coup un mendiant international, un Ppte (pays pauvre et très endetté), paria de la mondialisation. Le “ Renouveau ” Biya s’est abattu sur le pays.

Comment et pourquoi un pays riche a-t-il pu connaître une telle dégringolade en s’installant dans la production de la misère ? N’est-ce pas un paradoxe ?
(…) Des éminences du parti d’Etat, le Rdpc, reconnaissaient dernièrement à la télévision (Canal 2) que 20 à 30 % du budget de l’Etat disparaissaient dans les poches et les comptes en banque des milliardaires spontanés de la fonction publique et de la politique, dont les listes s’étalent dans tous les journaux. Et c’est Son Excellence le ministre Titus Edzoa, l’homme qui connaît le mieux le président du Rdpc, qui nous a appris lors de sa conférence de presse en 1997, que le président Paul Biya était devenu “ l’homme le plus riche du Cameroun ”. Pour un homme sans fortune personnelle, c’est un record. Nul n’a oublié non plus la fameuse interview de M. Messi Messi dans Jeune Afrique Economique n° 150. L’ex-directeur de la S.C.B (Société camerounaise de banque) y raconte, preuves à l’appui, comment le président Paul Biya et son épouse ont dévalisé cette banque au point de l’acculer à la banqueroute…

Il n’y a pas de raison pour que ces exemples qui viennent du sommet de l’Etat ne se répercutent pas à tous les niveaux et à tous les postes de la hiérarchie administrative, politique, partisane et autre. L’ensemble du pays est ainsi pris à contribution pour financer les détournements qui engraissent et enrichissent les prédateurs officiels, assurés de l’impunité. (…) Les signataires des motions de soutien se battent pour qu’il soit reconduit à l’infini.

C’est le lieu de rappeler brièvement les autres apports négatifs et destructeurs du Renouveau Biya. La corruption, par exemple, est aujourd’hui ce par quoi le Cameroun du Renouveau se distingue sur la scène internationale. Un apport récent nous apprend que la justice camerounaise est la plus corrompue d’Afrique. Sous la forme énorme qu’elle revêt maintenant, cette tare honteuse aussi date du 6 novembre 1998 comme nous le rappelait déjà, le 6 novembre 1996, M. Antoine – Marie Ngono, alors directeur à la Crtv de Mendo Ze : “ avant 1982, la corruption se présentait sous la forme d’une tumeur. Depuis 1982, elle a pris la forme d’un cancer généralisé ”. Depuis lors, le Renouveau gère confortablement cette composante essentielle du régime, tout en proclamant officiellement, dans les discours, qu’il la combat, c’est-à-dire qu’il se fait la guerre (à lui-même). (…) Les maîtres du régime ne cherchent nullement à l’exterminer puisque le régime en vit. Lorsque M. Ondo Ndong, personnalité ressource du parti d’Etat, le Rdpc, détourne des milliards de francs du Feicom à des fins d’intérêt personnel, le Renouveau le fait arrêter et condamner. Lorsque le président Paul Biya, chef suprême du parti d’Etat, détourne des milliards de nos revenus pétroliers à des fins d’intérêt personnel, par exemple pour faire des cadeaux à une secte étrangère dont il est un fervent adepte, le Renouveau reste de marbre, inerte. Il ne désapprouve et ne sanctionne le détournement que chez l’un de ses militants, et pas chez l’autre. Ainsi se mène l’impitoyable guerre du Renouveau Biya contre la corruption.

Pierre Titi Nwel,Socio-anthropologue, coordonnateur du Service national Justice paix à la Conférence épiscopale nationale du Cameroun: "Le Cameroun s’achemine vers le sultanisme"

(..) Nous savons, depuis 25 ans, que les discours du président de la République ne changent rien et ne produisent aucun effet. Ce sont ses décrets, qu’il signe quand il le veut. Il n’est contraint, en cela, par aucun délai, par aucune exigence sociale, par aucun appel du peuple. La preuve en est qu’il promet de signer en 2008 des décrets d’application des lois sur la décentralisation promulguées en juillet 2004. Pourquoi demain et non hier ? Toutefois son propos sur le processus démocratique en cours mérite d’être commenté.

Il est regrettable que le président de la République parle de transparence à propos des élections législatives et municipales qui ont eu lieu en 2007, alors que notre législation électorale actuelle, indépendamment des turpitudes des acteurs électoraux, a permis tous les cafouillages possibles, touchant la démocratie dans ses principes. Il y a belle lurette que la loi électorale aurait dû régler, comme cela a été fait au Togo, le problème de l’inscription des électeurs sur les listes électorales. Chaque Togolaise, chaque Togolais en âge de voter dispose d’une carte électorale infalsifiable aux législatives d’octobre dernier. Une telle situation reste un rêve pour nous au Cameroun. D’autres aspects de notre loi électorale rendent le processus électoral flou, non transparent.

Ainsi, le chef de l’Etat reste insensible depuis des années aux aspirations des Camerounais pour une participation massive, équitable des citoyens aux élections, dans la liberté, la transparence et le respect du choix des électeurs. Par contre, il n’a d’oreille que pour les appels de la population à la non limitation du mandat présidentiel, appels suggérés d’ailleurs par lui-même lors de son interview à France-24. La Constitution sera modifiée pour lui permettre de briguer un autre mandat. Dans les conditions actuelles du système électoral, sa réélection en 2011 sera certaine. Lorsque l’issue du scrutin est connue d’avance, le président de la République est-il fondé à parler, comme il l’a fait, de l’évolution de nos institutions vers une démocratie moderne ? Nos honorables députés auront participé à la mise sur pied au Cameroun, d’un système politique comparable à la figure de la Raison que le philosophe Hegel appelait le sultanisme. En effet, une fois que la barrière de l’article 6.2 de la Constitution aura été levée, n’étant gêné par aucune disposition de la Loi fondamentale, le président Paul Biya deviendra le seul Camerounais proprement au-dessus de la loi.

Claude Abé,Sociologue, enseignant à l’Université Catholique d’Afrique centrale

Le président de la République n’a réussi qu’à convaincre lui-même
C’est une réaction de déception pour le Camerounais moyen.
Deux principales choses étaient attendues et il n’y a répondu que par la négative. Premièrement, le relèvement du pouvoir d’achat. Les Camerounais attendaient l’augmentation de leurs salaires. Cela n’a pas été le cas. L’on a plutôt assisté au développement d’une rhétorique creuse à ce sujet. Paul Biya nous a parlé de l’augmentation de la croissance ou du moins de sa bonne tenue. Pourtant le panier de la ménagère attend toujours de voir ses effets réels.

La deuxième chose qui était attendue par les Camerounais était de savoir comment se porte leur démocratie en ce qui concerne l’alternance politique. Là aussi, le président de la République a versé dans une rhétorique creuse, qui indique qu’il ne respecte pas les constitutions qu’il se donne à lui-même. Car comment songer qu’il pense déjà à la révision d’une loi fondamentale qu’il n’a même pas achevé de mettre en application.C’est donc une déception quant à la suite du processus de démocratisation de notre pays parce que l’alternance politique constitue aussi et peut-être plus que toute chose, un indice d’appréciation du niveau de démocratisation d’un Etat.

Au total, le président de la République s’est évertué à démontrer l’indémontrable.Il a essayé de démontrer que le Cameroun change en bien. Pourtant le petit peuple voit le contraire. Il a essayé aussi de démontrer qu’il passe du discours à l’action pourtant, tout le monde sait ce que signifie aujourd’hui les “ Grandes ambitions ”.

En terme de changement, l’on va du mal vers le pire. La pression fiscale qui s’exerce sur les usagers aujourd’hui, est là pour le démontrer. C’est donc une rhétorique qui est rapidement mise à nue par les réalités du quotidien. (…)
Au demeurant, le président n’a réussi qu’à convaincre lui-même. Parce que la rhétorique creuse, tue la sincérité et toute confiance. (…) Il est difficile que l’on puisse faire une rupture dans la continuité.


http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=21466
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Alex
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MessagePosté le: Lun 25 Fév 2008 09:34    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Douala : La révision constitutionnelle fait ses premiers morts

Entre marches programmées, annulées ou reportées dans la capitale économique, les échauffourées avec les forces de l’ordre ont fait tomber deux victimes et de nombreux blessés.

Un reportage de Denis Nkwebo


Samedi 23 février 2008. Les populations riveraines du lieu dit rond point Madagascar commencent à supputer sur les raisons de la non tenue d’une marche annoncée par le Social Democratic Front (Sdf). Sur la chaussée, libérée depuis quelques minutes par les badauds accourus sur le lieu présumé de la manifestation, la vie reprend à peine son cours normal. C’est alors qu’une colonne de véhicules de la gendarmerie, un char lance eau en tête, s’immobilise. La grille de protection du char se baisse, et une manœuvre suspecte commence.
Les populations de passage, ainsi que des personnes assisses devant des bars qui jouxtent le carrefour, sont copieusement arrosées. Des bombes lacrymogènes sorties des caisses neuves sont projetées dans toutes les directions. Des fusils à pompes dégainent aussi et propulsent les tubes de gaz. Pris dans la nasse, les journalistes ne sont pas épargnés. Peu avant le début des opérations, l’adjoint au commandant de compagnie de Douala 1 leur avait déjà retiré leurs pièces d’identité.

La manœuvre solitaire des hommes en tenue va se poursuivre pendant plus d’une heure. La manette tournante du char lance eau commence à montrer quelques signes de faiblesse. La nuit tombe sur Douala, et la zone chaude de Madagascar-Brazzaville-Axe-lourd va alors vivre les pires émeutes jamais connues de ce coin de la capitale économique. De leurs retranchements, les jeunes de ces quartiers organisent la riposte contre " ceux qui ont jeté les gaz ". En plus des projectiles de toutes sortes, plusieurs centaines de vieux pneus sortent de toutes parts. Sur les chaussées, où l’arsenal ainsi constitué est entassé, les flammes s’élèvent. Sur l’axe principal qui mène à Yaoundé, les barricades sont érigées et protégées par le feu. Partout, les kiosques du Pari mutuel urbain camerounais sont saccagés.

Au cours du face à face où tous les coups sont permis, les populations s’en prennent à tout ce qui est associé aux hommes en tenue. Le commissariat du 8ème arrondissement est assailli par une bande en furie. Là, les cocktails molotov sont jetés en direction des éléments en faction qui ne savent plus où mettre de la tête. Le commissaire Désiré Kenfack qui commande cette unité appelle des renforts qui ne tardent pas à arriver.
Dans la foulée, les manifestants vont réussir à toucher " mamy water ", le char lance eau de la police venu au secours, à un point sensible. L’une de ses roues est atteinte par le feu qui immobilise le redoutable engin. Plus loin, à deux kilomètres du commissariat du 8ème, un autre édifice est saccagé. Le poste de police situé au carrefour Elf Axe-lourd est mis en feu. Du kiosque flambant neuf qui abritait quelques policiers commis à la régulation de la circulation, il ne restera que des cendres.

Tuerie
En contrebas du poste de police détruit, un bus de la Société camerounaise des transports urbains (Socatur) a été incendié. Ses occupants, qui ont échappé juste, ont pris la poudre d’escampette, sous la menace des flammes et des jeunes " assaillants ", gonflés à bloc. Plus

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haut, d’autres jeunes solidaires du mouvement ont attaqué la station d’essence appartenant à la société Tradex. La station Mobil a subi le même sort. Sa boutique est pillée. C’est d’ailleurs avec empressement que la bière et les jus de fruits sont consommés par les mécontents.
Quelques instants après, ils quittent les locaux de la station Mobil pour se déverser sur la route où des dizaines de pneus sont mis à feu. Les gendarmes et les policiers débordés, répliquent par des tirs nourris de gaz lacrymogènes. Certaines bonbonnes sont retournées en direction des forces de l’ordre par les cibles présumées. Au loin, les habitants cloîtrés dans leurs maisons sont pris de panique.

Deux personnes au moins sont tombées sous les balles des forces. Le jeune Alex Raoul Pelo, un mécanicien de 18 ans atteint sur le flanc gauche est mort sur le champ au rond point Madagascar. Là également, Loveth Tingia Ndima, un vendeur de viande de porc à la braise originaire de la province du Nord-Ouest a été mortellement atteint au cou. De sources proches de leurs familles, les corps ont été transportés vers des destinations inconnues. La police et la gendarmerie se sont rejetées la responsabilité de la tuerie. Une source policière, relayée par la Cameroon radio and television (Crtv) a soutenu que l’un des morts, le seul d’ailleurs recensé par notre confrère, avait rendu l’âme après avoir été percuté par un véhicule. Ce que démentent les témoins oculaires et les familles des victimes.

La mort des deux jeunes gens à Madagascar, a en effet radicalisé les populations riveraines. Ces bavures seraient donc à l’origine de la violence qui a secoué une bonne partie de la ville de Douala samedi dans la nuit. A Madagascar et Brazzaville, les habitants affirment avoir passé une nuit blanche. " On nous a intoxiqué à l’aide du gaz lacrymogène. Les tirs de balle nous ont fait peur. On s’est cru en situation de guerre ", a expliqué la tenancière d’un débit de boisson à la gare routière de Brazzaville. Tout près d’elle, d’autres habitants du coin qui commentaient les événements de la veille ont raconté comment " des jeunes gens qui n’avaient rien à voir avec la manifestation ont été bastonné par les gendarmes et les policiers ".

C’est hier dimanche que les policiers et les gendarmes ont évacué la zone de Madagascar au petit matin. Un responsable de la police a confié qu’il y avait eu " beaucoup de blessés parmi les policiers et les gendarmes ". Autour de 6h30, deux camions pleins de gendarmes ont été aperçus à Mboko. Ces derniers font partie des troupes mobilisées pour réduire au silence les jeunes ayant pris part aux affrontements. Ils ont passé la nuit non loin de Yassa, d’où ils entraient en ville par petits groupes pour prendre en tenaille les manifestants.
Peu avant la levée du jour, des nuages de fumée, témoins des casses de la nuit, étaient encore visibles sur les principaux axes routiers de la zone des émeutes. Le rond point Madagascar, lieu du drame et des affrontements, était envahi par des amas de cailloux et de tous genres de projectiles. Ici et là, des groupes de personnes cherchaient encore à comprendre ce qui s’était passé la veille. En attendant, l’ambiance reste chaude et la tension couve. Les populations portent le deuil.

http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=35719

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MessagePosté le: Lun 25 Fév 2008 12:17    Sujet du message: Répondre en citant

GONDWANA a écrit:
Kenya,Côte d'Ivoire,RDC nous voilà.

Les nouvelles du pays sont alarmantes ce matin.
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I long to accomplish great and noble tasks, but it is my chief duty to accomplish humble tasks as though they were great and noble.
The world is moved along, not only by the mighty shoves of its heroes, but also by the aggregate of the tiny pushes of each honest worker.


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bamiléké
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MessagePosté le: Lun 25 Fév 2008 13:15    Sujet du message: Répondre en citant

Le Cameroun entre dans une ère de turbulances qui n'augure rien de bon.Vu la repression violente et disproportionnée à laquelle sont soumis tous ceux qui osent faire des marches contre cette volontée de changement de Constitution.
Il semble que Biya compte faire passer aux forceps son projet quels que soient les obstacles.
Quel est cette folie en Afrique centrale qui consiste à ne poser que des actes égoistes et négatifs au détriment des peuples sans se préoccuper des conséquences desastreuses?
CI, Kenya etc,etc..., cela ne leur sert pas de leçon, on fonce tète baissée vers le gouffre.
Ce sont ls memes qui en cas de défaite iront se planquer en Occident avec leurs milliards à jouer les "opposants leaders de parti".

NB:Aujourd'hui grève generale des chauffeurs de taxi à Yaoundé et à Douala !
Atmosphère étrange des rues sans les vehicules de couleur jaune...
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bamiléké
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MessagePosté le: Lun 25 Fév 2008 14:17    Sujet du message: Répondre en citant

[quote]Révision constitutionnelle: Les premiers morts tombent à Douala


YAOUNDE - 25 FEV. 2008
© Denis Nkwebo, Mutations


Entre marches programmées, annulées ou reportées dans la capitale économique, les échauffourées avec les forces de l’ordre ont fait tomber deux victimes et de nombreux blessés...

Samedi 23 février 2008. Les populations riveraines du lieu dit rond point Madagascar commencent à supputer sur les raisons de la non tenue d’une marche annoncée par le Social Democratic Front (Sdf). Sur la chaussée, libérée depuis quelques minutes par les badauds accourus sur le lieu présumé de la manifestation, la vie reprend à peine son cours normal. C’est alors qu’une colonne de véhicules de la gendarmerie, un char lance eau en tête, s’immobilise. La grille de protection du char se baisse, et une manœuvre suspecte commence.

Les populations de passage, ainsi que des personnes assisses devant des bars qui jouxtent le carrefour, sont copieusement arrosées. Des bombes lacrymogènes sorties des caisses neuves sont projetées dans toutes les directions. Des fusils à pompes dégainent aussi et propulsent les tubes de gaz. Pris dans la nasse, les journalistes ne sont pas épargnés. Peu avant le début des opérations, l’adjoint au commandant de compagnie de Douala 1 leur avait déjà retiré leurs pièces d’identité.

La manœuvre solitaire des hommes en tenue va se poursuivre pendant plus d’une heure. La manette tournante du char lance eau commence à montrer quelques signes de faiblesse. La nuit tombe sur Douala, et la zone chaude de Madagascar-Brazzaville-Axe-lourd va alors vivre les pires émeutes jamais connues de ce coin de la capitale économique. De leurs retranchements, les jeunes de ces quartiers organisent la riposte contre " ceux qui ont jeté les gaz ". En plus des projectiles de toutes sortes, plusieurs centaines de vieux pneus sortent de toutes parts. Sur les chaussées, où l’arsenal ainsi constitué est entassé, les flammes s’élèvent. Sur l’axe principal qui mène à Yaoundé, les barricades sont érigées et protégées par le feu. Partout, les kiosques du Pari mutuel urbain camerounais sont saccagés.

Au cours du face à face où tous les coups sont permis, les populations s’en prennent à tout ce qui est associé aux hommes en tenue. Le commissariat du 8ème arrondissement est assailli par une bande en furie. Là, les cocktails molotov sont jetés en direction des éléments en faction qui ne savent plus où mettre de la tête. Le commissaire Désiré Kenfack qui commande cette unité appelle des renforts qui ne tardent pas à arriver.

Dans la foulée, les manifestants vont réussir à toucher " mamy water ", le char lance eau de la police venu au secours, à un point sensible. L’une de ses roues est atteinte par le feu qui immobilise le redoutable engin. Plus loin, à deux kilomètres du commissariat du 8ème, un autre édifice est saccagé. Le poste de police situé au carrefour Elf Axe-lourd est mis en feu. Du kiosque flambant neuf qui abritait quelques policiers commis à la régulation de la circulation, il ne restera que des cendres.


Tuerie

En contrebas du poste de police détruit, un bus de la Société camerounaise des transports urbains (Socatur) a été incendié. Ses occupants, qui ont échappé juste, ont pris la poudre d’escampette, sous la menace des flammes et des jeunes " assaillants ", gonflés à bloc. Plus haut, d’autres jeunes solidaires du mouvement ont attaqué la station d’essence appartenant à la société Tradex. La station Mobil a subi le même sort. Sa boutique est pillée. C’est d’ailleurs avec empressement que la bière et les jus de fruits sont consommés par les mécontents.

Quelques instants après, ils quittent les locaux de la station Mobil pour se déverser sur la route où des dizaines de pneus sont mis à feu. Les gendarmes et les policiers débordés, répliquent par des tirs nourris de gaz lacrymogènes. Certaines bonbonnes sont retournées en direction des forces de l’ordre par les cibles présumées. Au loin, les habitants cloîtrés dans leurs maisons sont pris de panique.

Deux personnes au moins sont tombées sous les balles des forces. Le jeune Alex Raoul Pelo, un mécanicien de 18 ans atteint sur le flanc gauche est mort sur le champ au rond point Madagascar. Là également, Loveth Tingia Ndima, un vendeur de viande de porc à la braise originaire de la province du Nord-Ouest a été mortellement atteint au cou. De sources proches de leurs familles, les corps ont été transportés vers des destinations inconnues. La police et la gendarmerie se sont rejetées la responsabilité de la tuerie. Une source policière, relayée par la Cameroon radio and television (Crtv) a soutenu que l’un des morts, le seul d’ailleurs recensé par notre confrère, avait rendu l’âme après avoir été percuté par un véhicule. Ce que démentent les témoins oculaires et les familles des victimes.

La mort des deux jeunes gens à Madagascar, a en effet radicalisé les populations riveraines. Ces bavures seraient donc à l’origine de la violence qui a secoué une bonne partie de la ville de Douala samedi dans la nuit. A Madagascar et Brazzaville, les habitants affirment avoir passé une nuit blanche. " On nous a intoxiqué à l’aide du gaz lacrymogène. Les tirs de balle nous ont fait peur. On s’est cru en situation de guerre ", a expliqué la tenancière d’un débit de boisson à la gare routière de Brazzaville. Tout près d’elle, d’autres habitants du coin qui commentaient les événements de la veille ont raconté comment " des jeunes gens qui n’avaient rien à voir avec la manifestation ont été bastonné par les gendarmes et les policiers ".

C’est hier dimanche que les policiers et les gendarmes ont évacué la zone de Madagascar au petit matin. Un responsable de la police a confié qu’il y avait eu " beaucoup de blessés parmi les policiers et les gendarmes ". Autour de 6h30, deux camions pleins de gendarmes ont été aperçus à Mboko. Ces derniers font partie des troupes mobilisées pour réduire au silence les jeunes ayant pris part aux affrontements. Ils ont passé la nuit non loin de Yassa, d’où ils entraient en ville par petits groupes pour prendre en tenaille les manifestants.

Peu avant la levée du jour, des nuages de fumée, témoins des casses de la nuit, étaient encore visibles sur les principaux axes routiers de la zone des émeutes. Le rond point Madagascar, lieu du drame et des affrontements, était envahi par des amas de cailloux et de tous genres de projectiles. Ici et là, des groupes de personnes cherchaient encore à comprendre ce qui s’était passé la veille. En attendant, l’ambiance reste chaude et la tension couve. Les populations portent le deuil.

http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=22011
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Alex
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MessagePosté le: Lun 25 Fév 2008 16:59    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
La chaîne privée de Douala a reçu la visite d’une escouade de forces de l’ordre hier.

15h 47. Le brouillard emplit les écrans. Les téléspectateurs d’Equinoxe TV sont brusquement sevrés des clips vidéo qui leur sont offerts depuis plus d’une heure. Avant cela, un "synthé" avait mis la puce à l’oreille des abonnés de cette chaîne privée. "Suite à un arrêté du ministre de la Communication suspendant Equinoxe TV, nos programmes seront interrompus pendant quelques heures..", pouvait-on lire en substance. Hier, jeudi 21 février 2008, au cours du journal de 13h en direct du poste national de la Crtv, l’information semble en effet avoir surpris grand monde. Par arrêté ministériel, le chef du département de la Communication, Jean Pierre Biyiti bi Essam, a décidé de la fermeture de Equinoxe TV.

Les raisons ne sont guère énoncées dans le détail. Tout juste, apprend-on, la télévision privée, aux yeux du ministre, n’aurait pas respecté l’article 32.2 de la loi du 19 décembre 1990 relative à la liberté de communication sociale ; ainsi que les article 52 et 53 du décret du 3 avril 2000 fixant les conditions et modalités de création et d’exploitation d’entreprises privées de communication audiovisuelle. "Le secrétaire d’Etat à la défense et le Délégué général à la Sûreté nationale sont chargés, en ce qui les concerne, de l’exécution de la présente décision" concluait l’arrêté de Biyiti bi Essam.
Et parlant d’exécution, on n’aura pas attendu bien longtemps. Alors que des journalistes exerçant à Douala se dirigeaient en masse vers le siège de Equinoxe TV pour y observer l’ambiance après la décision du Mincom, un camion de policiers du Groupement mobile d’intervention (Gmi) n°2 a aussitôt pris position sur la route, dans un coin de l’immeuble abritant la télévision privée. Ce qui aura pour conséquence d’attirer une foule nombreuse, composée notamment de curieux et de moto taximen.

Les reporters qui tentent d’immortaliser ces scènes sont pris à partie par les policiers armés de gourdins et protégés par des boucliers. Patient Ebwelè, journaliste au quotidien privé Le Jour, l’a échappé belle. Les coups de matraque d’un inspecteur de police ne l’ont pas véritablement atteint, mais son appareil photo numérique a été confisqué par son bourreau. Arrivés quelques minutes avant le camion du Gmi n°2, les responsables de la police chargés de l’exécution de la décision du Mincom, eux, s’affairaient à convaincre les occupants des lieux de sortir des bureaux et des studios afin que la pose des scellés puisse être effectuée sans heurts. Sans notification préalable ! Il aura fallu attendre l’arrivée du directeur général de la télévision privée, Séverin Tchounkeu, suivi de ses avocats dont Me Jean Paul Ngallè Miano, pour que les agents en service daignent enfin s’exécuter. Quelques matériels, des caméras et des ordinateurs notamment, ont néanmoins pu être sortis des locaux, avant leur fermeture par les forces de l’ordre.

Notification

"C’est une décision qui nous surprend tous. Nous essayerons d’entrer en contact avec les responsables du ministère de la Communication pour en comprendre les motivations réelles. Nous devons en effet savoir, au-delà de la fermeture, que c’est plusieurs carrières qui pourraient ainsi être brisées. Et le poids social d’une telle situation, on ne peut pas le mesurer", a déclaré Henri Fotso, président du Syndicat national de l’audiovisuel du Cameroun. Venu aux nouvelles, Pius Njawé, n’est pas moins surpris par la décision ministérielle ordonnant la fermeture d’Equinoxe TV. "C’est simplement regrettable pour notre pays. Cette décision marque le retour de la censure. Et cela est inadmissible pour une presse qui se veut libre", a laissé entendre le directeur de publication du Messager. S’il condamne également l’acte de Jean Pierre Biyiti bi Essam, Me Jean Paul Ngallè Miano semble cependant croire à un imminent "retour à la normale".

"C’est une atteinte grave à la liberté de la presse. Nous allons sereinement étudier les contours de cette affaire et voir dans quelle mesure elle peut être portée devant la justice". En attendant un très probable rebondissement de cette "affaire Equinoxe", les supputations vont bon train quant à la motivation réelle du gouvernement. Dans un contexte marqué par le débat contradictoire sur la révision de la Constitution camerounaise, certains analystes y voient, en effet, une volonté manifeste de bâillonner cette télévision, qui, dit-on, accorderait un peu trop d’espace au "Front du Non". En guise de solidarité à la chaîne privée, plusieurs responsables politiques de l’opposition, ont d’ailleurs été aperçus dans le voisinage de Equinoxe TV hier. Et un long cortège de motos taxis ne s’est pas fait prier, pour escorter Séverin Tchounkeu du quartier Bonakouamouang au quartier Bonanjo, où les responsables de la police lui avait demandé de venir entrer en possession de… la notification de la fermeture de sa chaîne.

http://www.cameroon-info.net/cmi_show_news.php?id=21996



Seul chaine camerounaise qui avait le courage d'inviter les acteurs de la vie publiques qui avaient le culot de dire certaines vérité,Equinoxe l'a payé cher.Aujourd'hui,on assiste à un véritable bâillonnement du monde des médias au Cameroun.CANAL 2 , seconde chaine de pays,semble de plus en plus prudent dans les informations qu'elle diffuse de peur d'être le suivant d'Equinoxe.La CRTV ,la chaine d'Etat, distille une propagande de plus en plus accru sur le OUI notamment avec le retour en force et l'appuie de certains opposants tristement célébres comme Amadou Tchiroma. Entre temps les manifestations sont l'œuvre de jeunes issus pour plupart des classes marginalisés qui n'attendaient que le moment de verser leur rancoeur contre le régime.Deux morts durant le week-end et rien que dans la ville de Douala,cette ville qui depuis 1990 est resté le bastion du refus du régime en place et surtout le catalyseur des émeutes qui ont toujours parcouru le pays.Une chose est sure le bras de fer ne fait que commencer.


On ne peut pas tromper le peuple indéfiniment Twisted Evil
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bamiléké
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 11:17    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Manifestation – Douala: Attaques contre les symboles français et étatiques


DOUALA - 26 FEVRIER 2008
© Roland TSAPI, Le Messager


Les manifestants qui se sont attaqués aux édifices publics et à certaines entreprises semblent bien savoir ce qu’ils cherchaient.

On est en début d’après-midi ce 25 février 2008. Un groupe de jeunes enfants, dont la moyenne est de 16 ans, traverse le lieu dit Carrefour Maçon à Bonamoussadi. Armés de gourdins, de pioches et tout autre type d’armes blanches, ils marchent d’un pas décidé, en véritable maître des lieux. Ils se dirigent vers l’agence Aes-Sonel. L’immeuble abrite les bureaux de la société au rez-de-chaussée, et des maisons d’habitation au-dessus. Devant l’agence, trois véhicules de la société sont garés, un taxi et un véhicule de particulier. Le groupe casse les vitres, extrait soigneusement les véhicules de Aes-Sonel, les positionne sur la chaussée avant d’y mettre le feu. Le taxi est soigneusement évité. Les vitres du véhicule à usage personnel, une Toyota Carina E, sont aussi cassées, avant qu’une dame habitant au-dessus de l’immeuble ne vienne en courant se présenter comme propriétaire. Un des casseurs se confond en excuses. Ils pensaient que la voiture devait appartenir à un employé de Aes venu au bureau. “ Vous voyez que le taxi qui est à côté-là n’a pas été touché. Nous ne visons pas les particuliers ”, dit-il.

Sur leur chemin, les affiches de l’opérateur de téléphone mobile Orange sont arrachés et brûlés, pendant que les affiches de Mobile telephone network (Mtn) sont évitées. Les kiosques du Pari mutuel urbain camerounais (Pmuc) passent aussi au feu, les locaux des auto-écoles “ Française ” et “ Européenne ” sont saccagés. Les manifestants expliquent que ce sont les symboles des Français. “ Ils nous pillent dans ce pays ”, affirment-ils. Les mêmes raisons sont évoquées pour mettre à sac les stations-service Total et Mobil, que les manifestants croient appartenir aux Français. A Mbanga, les manifestants sont arrivés à la Société des plantations de Mbanga, qu’ils attribuent aux Français. Là, ils ont taillé une bonne quantité de bananiers avant de détruire la station d’essence de la plantation. Dans la même ville, ils ont tenté une expédition punitive au dépôt de la Société anonyme des Brasseries du Cameroun, dont ils ne se doutent pas de l’appartenance d’une bonne partie du capital aux Français. Mais le responsable trouvé sur place a sauvé de justesse le dépôt, en proposant aux manifestants de boire ce qu’ils voulaient.

Aes Sonel, dont les bureaux ont été pillés à Bonamoussadi, paye le prix de son appartenance aux Américains, mais les manifestants se rappellent surtout la fameuse “ prime fixe ” et les délestages. Les stations Tradex sont aussi attaquées, et la raison avancée est qu’elles “ appartiennent à ceux qui volent l’argent de ce pays. ” Le gouvernement de Biya est également indexé quand ils pillent les locaux du centre des impôts de Bonamoussadi, la Snec à Maképé, et la sous-préfecture à Kotto. Ces locaux n’ont d’ailleurs échappé au feu que grâce à leur proximité avec des maisons d’habitations, qui n’étaient pas des cibles. Mais ce n’était pas le cas pour les locaux de la mairie de Douala V. Le feu mis ici était une “ réponse aux provocations de la maire Françoise Foning la veille sur une chaîne de télévision. ” Elle aurait en effet demandé aux conducteurs de motos taxis de ne pas s’associer au mouvement de grève, au cours d’une réunion avec des “ faux motos-taximen ”, selon les auteurs des flammes.
En définitive, les manifestants pilleurs pouvaient paraître désordonnés, mais au final ils n’étaient pas aussi dupes que cela, et chaque acte de vandalisme posé semblait être une réponse à une frustration précise.

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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 16:38    Sujet du message: Répondre en citant

Tenez-nous informés de la situation au pays, les gars, de l'extérieur, c'est le black out officiel, as usual Mad

Ca fait tellement que je vous lis débattre de la situation au Cameroun que, malheureusement, je comprends que ça devait péter un jour ou l'autre. Espérons que cela ne fera pas couler trop de sang innocent Sad

Tenez-nous au courant, les gars, les nombreux frères Camerounais et les autres qui se sentent concernés et qui vous lisons sur le forum avons besoin de savoir ce qui se passe.

FOSS EPI ANPIL COURAJ POU ZOT PE SA TCHIMBE

PS : cela dit, après tout ce qui a été dit, écrit, et souvent vociféré sur ce forum concernant les dérives "tribalistes" au Cameroun, je ne peux qu'être satisfaite de constater que la population s'en prend aux symboles du VRAI problème de leur pays, à savoir la présence française, plutôt que de s'en prendre à leur voisin immédiat, plus accessible... Pourvu que ça dure Twisted Evil
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 18:02    Sujet du message: Répondre en citant

Les tentatives de manipulation ethniques de la part des autorités ont déja commencé, en poussant certains chefs traditionnels Sawa (peuple originaire de Douala) à condamner les marches dans "leur" ville, mais apparamment ça n'a pas pris.

De mème ça et là certains intervenants sur les radios privées indexent les populations originaires majoritairement d'une partie du pays, accusés de spéculer sur les prix des marchandises afin d'exaspérer la population pour un but non avoué. Ils se sont fait vite remettre à leur place par la très grande majorité des intevenants.
Je crois que cette fois si les populations exangues ont bien conscience que leurs problèmes proviennent d'une mème origine!

Les zones nord, nord ouest, ouest et littoral semblent les plus agitées.
A Yaoundé la fièvre est montée dans certains quartiers populaires avec peut ètre 1 morte due... à la colère des mototaximen ,qui, voyant un des leurs bravant la grève en fin de soirée avec une passagère derrière lui les ont bousculé entrainant la chute peut ètre mortelle de cette dernière.

Enfin il semblerait que de nombreux casseurs et bandits de grand chemin en profiteraient pour saccager et dépouiller les citoyens ordinaires, tous cela aggravant les tentions à Douala.

On attend toujours une intervention de Chef de l'Etaaaaaaaaaaa...... Rolling Eyes
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Tchoko
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 19:20    Sujet du message: Répondre en citant

bamiléké a écrit:

On attend toujours une intervention de Chef de l'Etaaaaaaaaaaa...... Rolling Eyes


Laughing Laughing

Bamiléké, tu attends l'intervention de quel chef de l'Etat ? Paul Biya n'a jamais été connu pour sa faculté à apporter des réponses à ce genre d' "agitations populaires" ni pour être particulièrement loquace devant les médias nationaux.

On m'a rapporté qu'à la télé, un leader politique a parlé de poches de résistance manipulées par les anglo bamis de la province du littoral pour qualifier les marches, manifs et scènes de pillage qu'il y a eu dans la capitale économique.

Si ça continue, je crois qu'on va finir en plein syndrome Kenyan chez nous.
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bamiléké
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 19:52    Sujet du message: Répondre en citant

Tchoko a écrit:
bamiléké a écrit:

On attend toujours une intervention de Chef de l'Etaaaaaaaaaaa...... Rolling Eyes


Laughing Laughing

Bamiléké, tu attends l'intervention de quel chef de l'Etat ? Paul Biya n'a jamais été connu pour sa faculté à apporter des réponses à ce genre d' "agitations populaires" ni pour être particulièrement loquace devant les médias nationaux.

On m'a rapporté qu'à la télé, un leader politique a parlé de poches de résistance manipulées par les anglo bamis de la province du littoral pour qualifier les marches, manifs et scènes de pillage qu'il y a eu dans la capitale économique.

Si ça continue, je crois qu'on va finir en plein syndrome Kenyan chez nous.



Citation:
Bamiléké, tu attends l'intervention de quel chef de l'Etat ? Paul Biya n'a jamais été connu pour sa faculté à apporter des réponses à ce genre d' "agitations populaires" ni pour être particulièrement loquace devant les médias nationaux.


Cher Tchoko, j'étais ironique, je ne m'attend pas à grand chose, ou si, j'espère à un miracle venant de ce coté là. Confused


Citation:
On m'a rapporté qu'à la télé, un leader politique a parlé de poches de résistance manipulées par les anglo bamis de la province du littoral pour qualifier les marches, manifs et scènes de pillage qu'il y a eu dans la capitale économique.


En effet il y a déja quelques tentatives de manipulation grotesques de la part de certains "ah le complot anglo-bami...".
A chaque montée de fièvre, on nous sort (du moins certaines personnes mal intentionnées) la mème rengaine. Mème sur Grioo ce genre de "tarte à la crème" nous est balancée parfois pour noyer le poisson à propos du Cameroun
Heureusement cela ne semble pas prendre cette fois si, le peuple n'est pas dupe.

Ps: dans un vieux débat , j'avais qualifié les bamis de "juifs du Cameroun", pour expliquer cette tendance à leur attribuer toutes les maneuvres de manipulations possibles et imaginables en cas de problèmes d'ordre public, bref le role de bouc emissaire ideal utilisé par certains, ...comme les juifs en Europe.
Mon pseudo aidant, nombreux n'ont rien compris (ou voulu comprendre).... Confused
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Joseleñ
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 19:55    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
"Les tentatives de manipulation ethniques de la part des autorités ont déja commencé, en poussant certains chefs traditionnels Sawa"


Quelle que soit l'issue des incidents qui se déroulent au Cameroun, les intervenants de grioo ne devront pas perdre de vue que ce qui doit retenir notre attention est le triomphe de la REPUBLIQUE...

Il n'existe pas une république des chefs bamiléké, ni celle des chefs sawa ou encore des chefs beti et dont les Bulu ne seraient qu'un sous-ensemble (comme l'a dit quelqu'un)...

Il existe une seule et unique REPUBLIQUE et dont son indivisibilité doit pouvoir s'imprégner dans notre philosophie...

Nous devons assister au triomphe de la REPUBLIQUE...Si nous sommes tous attachés à nos maigres restes de la culture héritée de nos ancêtres, il n'en démeurre pas moins que le Cameroun est une REPUBLIQUE et en ce sens qu'il n'y a pas de place pour les particularismes et les régionalismes sous toutes leurs formes...

Le Cameroun est une REPUBLIQUE et nous espérons tous son triomphe...

Vive les vertus républicaines...
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Chabine
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 20:43    Sujet du message: Répondre en citant

Merci de nous tenir informés, et courage pour ceux qui sont sur place Sad

Voici ce qui a pu filtrer dans les médias gaulois, on finit par rendre compte des événements, tout en évitant soigneusement de détailler les tenants et les aboutissants :

Source

Citation:
Les manifestations s'étendent au Cameroun, au moins six morts
REUTERS | 26.02.2008 | 18:56
Par Talla Ruben

DOUALA (Reuters) - Un jeune homme de 23 ans a été abattu mardi par la police à Bafoussam, troisième ville du Cameroun, gagnée à son tour par de violentes manifestations antigouvernementales, a rapporté la radio nationale.

Sa mort porte à au moins six le nombre de personnes tuées en quatre jours de manifestations organisées pour dénoncer la hausse du coût de la vie et un projet de révision constitutionnelle destinée à permettre au président Paul Biya, au pouvoir depuis un quart de siècle, de s'y maintenir.

La radio a précisé que l'homme tué faisait partie d'un groupe qui a contraint les commerçants de Bafoussam à fermer boutique pour soutenir une grève des chauffeurs de taxi contre la hausse du prix des carburants.

"Il a été tué d'une balle dans la tête lorsque la bande a attaqué et tenté de mettre le feu à un commissariat de police"; a dit la radio.

Les violences les plus graves ont été enregistrées à Douala, capitale économique du pays, où, selon un policier, quatre personnes au moins ont été tuées lundi lorsque des jeunes gens se sont mis à piller des magasins, ériger des barricades et affronter la police.

Soldats et policiers patrouillaient mardi dans les rues de Douala et des habitants ont signalé des affrontements entre jeunes gens et policiers dans certains quartiers de la ville, bastion de l'opposition au président Biya.

LE PORT DE DOUALA BLOQUÉ

Les incidents de cette semaine sont les pires depuis que Biya a annoncé, il y a huit semaines, qu'il pourrait amender la Constitution afin de se maintenir au pouvoir après l'expiration de son mandat, en 2011.

La police a abattu un manifestant au moins lors d'une manifestation de l'opposition au cours du week-end.

La police et la gendarmerie n'ont fait aucun commentaire sur des informations non confirmées faisant état de trois autres morts à Douala.

A Yaoundé, les chauffeurs de taxi ont intensifié leur action, déployant des piquets de grève devant les pompes à essence afin d'empêcher les automobilistes de faire le plein, mais aucune violence n'a été signalée.

Des camions incendiés bloquaient toujours mardi l'accès au port de Douala, perturbant l'activité de l'un des principaux ports de la côte occidentale africaine.

"Lorsque nous sommes allés travailler ce matin, nous avons découvert que de nouvelles barricades avaient été érigées avec des épaves de véhicules", a déclaré un douanier qui a requis l'anonymat.

Il a ajouté que, en raison de la grève, aucun client n'était venu et l'activité était nulle.

Le port de Douala assure un ravitaillement vital pour le Tchad et la République centrafricaine, pays enclavés.

Il se charge aussi de l'exportation de cacao du Cameroun, quatrième producteur mondial, mais actuellement, ce n'est pas la saison des exportations.

Avec Tansa Musa à Yaoundé, version française Nicole Dupont


D'après ce que nous écrit bamiléké, les tentatives d'instrumentalisation tribalistes semblent ne pas prendre sur le terrain : tant mieux et pourvu que ça dure ! Confused

L'article ci-dessus parle de protestations contre la hausse du cout de la vie. Celà n'est pas étonnant étant donné le contexte mondial, d'autres pays devraient suivre sous peu (y compris la France...). Avez-vous plus de détails là-dessus ? Question
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"Le colonialisme et ses dérivés ne constituent pas à vrai dire les ennemis actuels de l'Afrique. À brève échéance ce continent sera libéré. Pour ma part plus je pénètre les cultures et les cercles politiques plus la certitude s'impose à moi que LE PLUS GRAND DANGER QUI MENACE L'AFRIQUE EST L'ABSENCE D'IDÉOLOGIE."
Cette Afrique à venir, Journal de bord de mission en Afrique occidentale, été 1960, Frantz Fanon, Pour la Révolution Africaine
2011, annee Frantz Fanon
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mama
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MessagePosté le: Mar 26 Fév 2008 21:44    Sujet du message: Répondre en citant

Chabine a écrit:
Merci de nous tenir informés, et courage pour ceux qui sont sur place Sad

D'après ce que nous écrit bamiléké, les tentatives d'instrumentalisation tribalistes semblent ne pas prendre sur le terrain : tant mieux et pourvu que ça dure ! Confused

L'article ci-dessus parle de protestations contre la hausse du cout de la vie. Celà n'est pas étonnant étant donné le contexte mondial, d'autres pays devraient suivre sous peu (y compris la France...). Avez-vous plus de détails là-dessus ? Question


Tu as raison de le dire et désolée de te décevoir, le fait que sur Grioo la pondérance soit de mise ne signifie pas que c'est le cas partout chabine. Comme souvent chez nous, malheureusement tout finit toujours par être tribalisé Rolling Eyes Parce qu'au départ, tout repose sur des sociétés très fragiles en termes de rapports interethniques et dans ce cas, très facile de semer les graines de la division. Puisque tu sembles sincèrement soucieuse d'avoir + d'infos, prends le temps de parcourir les réactions sur les sites camerounais, tu verras que malgré un certain discours qui veut faire croire que "tout le monde il est beau et gentil, le peuple camerounais comme un seul homme dit non", l'amalgame ethnique est vite franchi par beaucoup. L'unité ethnique et qui sous-tendrait qu'actuellement les événements au Cameroun sont unanimenet vus selon la même optique est un gros leurre Confused Bref, la françafrique et ses zouaves locaux ont encore de beaux jours en perspective.

Citation:
PS : cela dit, après tout ce qui a été dit, écrit, et souvent vociféré sur ce forum concernant les dérives "tribalistes" au Cameroun, je ne peux qu'être satisfaite de constater que la population s'en prend aux symboles du VRAI problème de leur pays, à savoir la présence française, plutôt que de s'en prendre à leur voisin immédiat, plus accessible... Pourvu que ça dure


Déjà, il faut peut-être souligner que côté pillages, si certains semblent savoir qui ils visent, beaucoup d'autres jouent simplement au vandalisme sur les particuliers et pillent des gens aussi pauvres que eux. Ou que contrairement à la France où en cas de grève SNCF, les cheminots n'érigent pas de barrières pour obliger des particuliers ou non grévistes à être solidaires de force, ne brûlent pas les voitures de particuliers sous prétexte que le mouvement doit être suivi par tous, c'est le cas au Cameroun.

Quand à se réjouir parce qu'on casse des symboles "français", je ne partage pas ce point de vue, si on partait en rangs serrés et unis, je dirai oui mais là, dans un pays ou la pseudo unité ethnique peut basculer à chaq instant, aller s'en prendre à des symboles français au lieu de chercher à assurer sa cohésion et ses bases en cas de véritable combat, ça me rend sceptique Rolling Eyes Soyons fous : après l'exemple du Tchad, c'est le Cameroun, en l'état actuel des choses, qui va par un coup de baguette magique se débarasser en quelques jours des sangsues internes et externes qui sucent ce pays? Le changement va naître du jour au lendemain, on va bouter l'occident de chez nous ainsi que ses accolytes locaux sans que l'un des + importants préalables, que le Noir sache déjà ce qu'il veut et où il va ait été travaillé? On ne peut penser vaincre son véritable ennemi (françafrique et ses sbires + aliénation de nous-même) qu'en sachant déjà qui est cet ennemi et en étant au minimum uni et pour qui ne veut pas faire preuve d'angélisme, il n'en n'est rien côté ethnique au Cameroun à part le foot + musique dans une certaine mesure Rolling Eyes

Juste un aperçu des amalgames et ça dure depuis des lustres sur ce genre de site. Alors de quoi on parle au fait, du souhait légitime de chacun quel que soit son ethnie de voir un pays enfin libre, ou de cette crasse ignorance et sottise qui veut que toutes nos actions tombent à l'eau du fait de noirs trop c.ons pour s'autodiviser au lieu d'avancer ensemble Question

Citation:
BAKELE (US, CAPITOL.) 2008-02-26 21:26
@ Leboss (CMR),
"Aux pseudo revolutionnaires de cin, qui , cachés derriere leur pc, scandent haut et fort : Casser, piller, tuez, et on vous entendra( leur seul role se reduisant a crier betement ici)

BAKELE (WASHINGTON, DC.)

Vous proposez l envois d armes; ok; une kalashnikov coute environ 400 euro, pour armer seulement 1000 personnes ça fait donc 400 000 euro soit 270 millions de cfa environ; ne pensez-vous pas qu il y ait là de quoi créer une entreprise capable d embocher plus de 1000 personnes ?
Encore que 1000 personnes pour attaquer biya c est une cuillère de sel pour sucrer l océan, revoyez donc vos budgets, ils seraient plus utiles pour la société que contre celle-ci.
vos seules victime seront des civils et vous meme. reflechisser avant de beugler n importe quoi svp.

j ai tjrs %%% ee la diaspora, vous me donnez une raison de vomir dessus."

Hier soir deja nous avons tenu une reunion extraordinaire par rapport a la situation qui prevaut actuellement au Kamerun et que ca te plaise ou pas nous avons commence la collecte pour l' effort de GUERRE.

Vois tu, quand les Ethopiens ont engendre ce processus dans les annees 1980 il y' avait des traitres comme toi pour les decourager mais ils ont tenus bon et ils ont reussi a chasse Mengistu du pouvoir et c' est exactement ce que nous allons faire avec CETTE CANAILLE DE BIYA!

Comme moi dans les annees de braise mes jeunes freres de sang sont sur le terrain pour remplir leur devoir patriotique c' est a dire defendre le pays fasse a la nouvelle forme de colonisation diriger par Biya, sa famille Beti-Bulu et ses complices d' autres tribus, pendant que le poltron que tu es se cache.

NB: Je te previens donc que dans cette lutte de liberation de notre peuple meme les traitres de ton espece devrons payer.


http://www.cameroon-info.net/cin_reactions.php?s_id=22027

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bamiléké
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MessagePosté le: Mer 27 Fév 2008 10:53    Sujet du message: Répondre en citant

Pétard, ça chauffe dans certains carrefours de Yaoundé, la plupart des commerçants ont baissé rideau.
Les jeunes "ont faim!" disent ils...
Le mot d'ordre de grève des taximen à été levé ce matin, ils circulaient à nouveau avant de nouveau disparaitre à cause des remous dans certains coins de la ville. Tout cela ne sent vraiment pas bon.
A Douala c'est toujours très tendu.
Quand au Journal télévisé national, il stigmatise les fauteurs de troubles et nous montre aussi l'agenda presidentiel qui se déroule... "sereinement".

Pourvu qu'on ne coupe pas le net!! Confused
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bamiléké
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MessagePosté le: Mer 27 Fév 2008 11:06    Sujet du message: Répondre en citant

mama a écrit:
Chabine a écrit:
Merci de nous tenir informés, et courage pour ceux qui sont sur place Sad

D'après ce que nous écrit bamiléké, les tentatives d'instrumentalisation tribalistes semblent ne pas prendre sur le terrain : tant mieux et pourvu que ça dure ! Confused

L'article ci-dessus parle de protestations contre la hausse du cout de la vie. Celà n'est pas étonnant étant donné le contexte mondial, d'autres pays devraient suivre sous peu (y compris la France...). Avez-vous plus de détails là-dessus ? Question


Tu as raison de le dire et désolée de te décevoir, le fait que sur Grioo la pondérance soit de mise ne signifie pas que c'est le cas partout chabine. Comme souvent chez nous, malheureusement tout finit toujours par être tribalisé Rolling Eyes Parce qu'au départ, tout repose sur des sociétés très fragiles en termes de rapports interethniques et dans ce cas, très facile de semer les graines de la division. Puisque tu sembles sincèrement soucieuse d'avoir + d'infos, prends le temps de parcourir les réactions sur les sites camerounais, tu verras que malgré un certain discours qui veut faire croire que "tout le monde il est beau et gentil, le peuple camerounais comme un seul homme dit non", l'amalgame ethnique est vite franchi par beaucoup. L'unité ethnique et qui sous-tendrait qu'actuellement les événements au Cameroun sont unanimenet vus selon la même optique est un gros leurre Confused Bref, la françafrique et ses zouaves locaux ont encore de beaux jours en perspective.

Citation:
PS : cela dit, après tout ce qui a été dit, écrit, et souvent vociféré sur ce forum concernant les dérives "tribalistes" au Cameroun, je ne peux qu'être satisfaite de constater que la population s'en prend aux symboles du VRAI problème de leur pays, à savoir la présence française, plutôt que de s'en prendre à leur voisin immédiat, plus accessible... Pourvu que ça dure


Déjà, il faut peut-être souligner que côté pillages, si certains semblent savoir qui ils visent, beaucoup d'autres jouent simplement au vandalisme sur les particuliers et pillent des gens aussi pauvres que eux. Ou que contrairement à la France où en cas de grève SNCF, les cheminots n'érigent pas de barrières pour obliger des particuliers ou non grévistes à être solidaires de force, ne brûlent pas les voitures de particuliers sous prétexte que le mouvement doit être suivi par tous, c'est le cas au Cameroun.

Quand à se réjouir parce qu'on casse des symboles "français", je ne partage pas ce point de vue, si on partait en rangs serrés et unis, je dirai oui mais là, dans un pays ou la pseudo unité ethnique peut basculer à chaq instant, aller s'en prendre à des symboles français au lieu de chercher à assurer sa cohésion et ses bases en cas de véritable combat, ça me rend sceptique Rolling Eyes Soyons fous : après l'exemple du Tchad, c'est le Cameroun, en l'état actuel des choses, qui va par un coup de baguette magique se débarasser en quelques jours des sangsues internes et externes qui sucent ce pays? Le changement va naître du jour au lendemain, on va bouter l'occident de chez nous ainsi que ses accolytes locaux sans que l'un des + importants préalables, que le Noir sache déjà ce qu'il veut et où il va ait été travaillé? On ne peut penser vaincre son véritable ennemi (françafrique et ses sbires + aliénation de nous-même) qu'en sachant déjà qui est cet ennemi et en étant au minimum uni et pour qui ne veut pas faire preuve d'angélisme, il n'en n'est rien côté ethnique au Cameroun à part le foot + musique dans une certaine mesure Rolling Eyes

Juste un aperçu des amalgames et ça dure depuis des lustres sur ce genre de site. Alors de quoi on parle au fait, du souhait légitime de chacun quel que soit son ethnie de voir un pays enfin libre, ou de cette crasse ignorance et sottise qui veut que toutes nos actions tombent à l'eau du fait de noirs trop c.ons pour s'autodiviser au lieu d'avancer ensemble Question

Citation:
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@ Leboss (CMR),
"Aux pseudo revolutionnaires de cin, qui , cachés derriere leur pc, scandent haut et fort : Casser, piller, tuez, et on vous entendra( leur seul role se reduisant a crier betement ici)

BAKELE (WASHINGTON, DC.)

Vous proposez l envois d armes; ok; une kalashnikov coute environ 400 euro, pour armer seulement 1000 personnes ça fait donc 400 000 euro soit 270 millions de cfa environ; ne pensez-vous pas qu il y ait là de quoi créer une entreprise capable d embocher plus de 1000 personnes ?
Encore que 1000 personnes pour attaquer biya c est une cuillère de sel pour sucrer l océan, revoyez donc vos budgets, ils seraient plus utiles pour la société que contre celle-ci.
vos seules victime seront des civils et vous meme. reflechisser avant de beugler n importe quoi svp.

j ai tjrs %%% ee la diaspora, vous me donnez une raison de vomir dessus."

Hier soir deja nous avons tenu une reunion extraordinaire par rapport a la situation qui prevaut actuellement au Kamerun et que ca te plaise ou pas nous avons commence la collecte pour l' effort de GUERRE.

Vois tu, quand les Ethopiens ont engendre ce processus dans les annees 1980 il y' avait des traitres comme toi pour les decourager mais ils ont tenus bon et ils ont reussi a chasse Mengistu du pouvoir et c' est exactement ce que nous allons faire avec CETTE CANAILLE DE BIYA!

Comme moi dans les annees de braise mes jeunes freres de sang sont sur le terrain pour remplir leur devoir patriotique c' est a dire defendre le pays fasse a la nouvelle forme de colonisation diriger par Biya, sa famille Beti-Bulu et ses complices d' autres tribus, pendant que le poltron que tu es se cache.

NB: Je te previens donc que dans cette lutte de liberation de notre peuple meme les traitres de ton espece devrons payer.


http://www.cameroon-info.net/cin_reactions.php?s_id=22027



Sur le net il y à toujours toutes sortes de "zozos" , prets aux déclarations guerrières et enflammées. Les propos irresponsables ne vont pas manquer.
En tous cas je ne sent aucune animosité tribale ou autre entre les gens, seulement de l'inquiétude partagée par tout le monde.
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bamiléké
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MessagePosté le: Mer 27 Fév 2008 11:35    Sujet du message: Répondre en citant

Et à bien regarder les discussions sur le site indiqué par Mama, c'est l'un des rares post délirant qui y apparait.
http://www.cameroon-info.net/cin_reactions.php?s_id=22027
Apparamment sont auteur vit aux USA, bien loin du pays et fantasme plus qu'autre chose!!!
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mama
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MessagePosté le: Mer 27 Fév 2008 13:12    Sujet du message: Répondre en citant

J'avais prévu un voyage à Ydé mi mars, j'espère bien le réaliser et en profiter pour voir les choses de près. je me fais peut-être des idées mais depuis que je suis en France, au fil des années j'ai l'impression que la diaspora (du moins la camerounaise), loin des réalités du terrain devient abonnée aux fantasmes. Elle qui pourrait le moment venu apporter une aide conséquente pêche par une vision des évéments Rolling Eyes
A lire sur le site Bonaberi.com dont le forum a ceci d'interessant de recevoir un nombre de forumistes vivant sur place les réalités du pays. Car il y a une différence entre être hors du cameroun et y aller de sa théorie, et entre vivre la situation au pays en direct. Il y a d'autres sujets mais je mets celui-ci où je trouve que malgré la divergence des points de vue, on voit clairement apparaître cette constance : sauf si on fait partie du système, tout le monde veut que les choses bougent mais comment, that is the question ! Moi je rajouterai : oui pour que ça bouge mais après, que fait-on pour pérenniser le peu d'acquis qu'on pourrait avoir sinon, ce sera toujours un éternel recommencement : grèves, violences, mort, retour au calme précaire jusqu'à la prochaine crise Confused
http://www.bonaberi.com/forum/viewtopic.php?t=9151&postdays=0&postorder=asc&start=160
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Alex
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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 08:36    Sujet du message: Répondre en citant

Popaul , président de la république bannière du Cameroun,promet une bastonnade souveraine au peuple surtout aux Bamilékés et aux Anglophones qui ne cessent de mettre son pouvoir à l'épreuve. Twisted Evil



[/
Citation:

28.02.2008

Notre pays est en train de vivre des événements qui nous rappellent les mauvais souvenirs d’une époque que nous croyons révolue.

Si l’on peut comprendre qu’après l’échec d’une négociation, une revendication catégorielle s’exprime par l’exercice du droit de grève, il n’est pas admissible que celui-ci serve de prétexte à un déchaînement de violence à l’encontre des personnes et des biens. D’ailleurs, la preuve est maintenant faite qu’il est toujours possible de trouver une solution par la négociation à tout conflit social.

Il ne s’agit pas de cela en réalité. Ce qui est en cause, c’est l’exploitation, pour ne pas dire l’instrumentalisation, qui a été faite de la grève des transporteurs, à des fins politiques. Pour certains, qui n’avaient d’ailleurs pas caché leurs intentions, l’objectif est d’obtenir par la violence ce qu’ils n’ont pu obtenir par la voie des urnes, c’est-à-dire par le fonctionnement normal de la démocratie.

Ils n’ont donc pas hésité à jeter dans la rue des bandes de jeunes auxquels se sont mêlés des délinquants attirés par la possibilité de pillages. On en voit le résultat : des bâtiments publics détruits ou incendiés, des commerces et des entreprises pillés ou dévastés. Qu’il s’agisse du patrimoine de l’Etat, c’est-à-dire de notre bien commun, ou de locaux privés, ce sont des années d’efforts

ainsi réduits à néant.

Les apprentis sorciers qui dans l’ombre ont manipulé ces jeunes ne se sont pas préoccupés du risque qu’ils leur faisaient courir en les exposant à des affrontements avec les forces de l’ordre. Plusieurs d’entre eux ont de ce fait perdu la vie, ce qu’on ne peut évidemment que regretter.

Lorsque le bilan humain et matériel de ces sombres journées pourra être fait, il sera probablement très lourd. Ceux qui sont derrière ces manipulations ne voulaient certainement pas le bien de notre peuple. On ne bâtit pas un pays en multipliant les ruines.

Il faut donc que les choses soient bien claires. Le Cameroun est un Etat de Droit et entend bien le rester. Il a des institutions démocratiques qui fonctionnent normalement. C’est dans ce cadre que sont traités les problèmes de la Nation. Ce n’est pas à la rue d’en décider.

L’immense majorité de notre peuple aspire à la paix et à la stabilité. Les dernières consultations électorales en ont apporté la preuve. Les Camerounais savent que le désordre ne peut apporter que malheur et misère. Nous ne le permettrons pas
b].

A ceux qui ont pris la responsabilité de manipuler des jeunes pour parvenir à leurs fins, je dis que leurs tentatives sont vouées à l’échec. Tous les moyens légaux dont dispose le Gouvernement seront mis en œuvre pour que force reste à la loi.

http://www.camerounlink.net/fr/news.php?nid=35816



On m'avait toujours dit que la vielliesse rendait fou,je ne savais pas que c'était à ce point.20 millions de Camerounais ont découvert hier soir avec effroi qu'un malade est la tête de notre pays.Le peuple ne voulait que quelques promesses mais c'est des menaces d'une ampleur encore jamais émise qui fusait dans ce discours.

[b]Cet Homme a encore la raison ?
Sad

Pendant que des milliards sont détournés par son entourage et qu'on attend depuis des années une réaction énergique de sa part,rien? Pourtant quelques pillards de la rues,affamés, ayant spolié le pays de quelques milliards,la réaction ne sait pas faite attendre.

Citation:
Plusieurs d’entre eux ont de ce fait perdu la vie, ce qu’on ne peut évidemment que regretter.


Il faut parler d'exécution sommaire et Popaul que fait-il pour calmer ces forces de l'ordre qui jouent "au tire pigeons" ? C'est le peuple qui a toujours tord ! Mad

Les réalités sont vraiment loin à comprendre pour quelqu'un qui ne vit pas au pays surtout dans les classes pauvres ou moyennes.

Je ne veux pas de leçons sur le comportement de l'intellectuel ou sur nos habitudes tribales.Depuis que cette situation dure c'est à peine quelques frères qui s'y sont vraiment intéressé.Ne venez donc pas me faire la morale du petit Noir qui vit en Occident.Le peuple a faim.Tout a augmenté sur le marché et je décrirait en détails plus tard ce que sait que survivre au Cameroun.On culmine 70% de chômage.Au parlement au quartier un amis disait:

"Quelqu'un qui n'a rien , n'a rien à perdre."

Le résultat est là.
[/quote]
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bamiléké
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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 11:43    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Popaul , président de la république bannière du Cameroun,promet une bastonnade souveraine au peuple surtout aux Bamilékés et aux Anglophones qui ne cessent de mettre son pouvoir à l'épreuve.


???????????????? C'est de "l'humour" n'est pas???

Citation:
Je ne veux pas de leçons sur le comportement de l'intellectuel ou sur nos habitudes tribales.Depuis que cette situation dure c'est à peine quelques frères qui s'y sont vraiment intéressé.Ne venez donc pas me faire la morale du petit Noir qui vit en Occident.Le peuple a faim.Tout a augmenté sur le marché et je décrirait en détails plus tard ce que sait que survivre au Cameroun.On culmine 70% de chômage.Au parlement au quartier un amis disait:


Certains grioonautes de la diaspora m'ont parfois accusés d'ètre trops passioné, obsédé ou d'exagérer.
Mais lorsque 'ont vit au quotidien la situation socio economique de ce pays soi disant stable on ne peut que réagir de manière véhémente, mème sur le net.
L'eloignement du terrain fait vite oublier certaines réalités locales difficiles,
et ce raz le bol est palpable depuis un bon bout de temps.
Les actions de favoritisme, corruption , prevarication, je m'enfoutisme mechanceté gratuite, souvent vécues sont autant de gifles pour le moral d'un citoyen lambda. L'extrème paupérisation de la sociéte a rendu les gens agressifs et ayant perdu tout sens du bien ou de l'interet commun.

Les plaintes des parents restés au pays, au telephone ou les descentes sur le terrain pendant les vacances les Euros pleins les poches ne permet vraiment pas de mesurer l'ampleur du desaroi social des camerounais.

Aujourd'hui c'est une belle journée ensoleillée, les militaires sont postés aux points nevralgiques de la capitale, les gens sont plutot calmes et tentent de vacquer normalement à leurs ocupations. certains magasins ont réouvert et les taxis sont toujours introuvables.
A Douala, ville rebelle la situation est toujours tendue
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afrobeat
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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 12:38    Sujet du message: Répondre en citant

[/quote]Popaul , président de la république bannière du Cameroun,promet une bastonnade souveraine au peuple surtout aux Bamilékés et aux Anglophones qui ne cessent de mettre son pouvoir à l'épreuve.[/quote]

oulahhh ?????? qu'est-ce qui t'arrive???
oN sait tous que pol biya veut semer le chao avant son départ, et ne veut rien lâcher, il est même prêt à tuer ts les camerounais pour ça! le ras le bol est généralisé, on n'en peut plus,une minorité de de milliardaires et tout le peuple qui crève, mais qui nous débarasse de ce misérable!!!!

Mais, alex je dois te prévenir d'une chose qui à mon avis est très importante : En écrivant ce que tu viens d'écrire, tu contribues fortement à l'éternisation de ce vieillard au pouvoir! déjà je veux que tu me montre une citation où il adéclaré ça? c'est complètement surréaliste! ce genre de déclaration peuvent créer l'effet inverse, et ainsi pousser à un bloc mué par l'instinct de survie autour de ce dictateur, faisons attention, notre extrème irritation ne doivent pas nous amener à perdre niotre sang froid et à devenir nous-même des dangers pour nos pays, stp ne donne pas à paul biya des opportunités pour se maintenir, parce-que là c'est pas lui qui fait de l'instrumentalisation ethnique, mais c'est toi, tu aura beau traiter les gens de "nègres qui vit en occident" mais ça n'enlève pas que ce que tu as posté est extrçememe,t dangereux pour notre pays, qui en ce momenty même subit d'énormes tensions : attention ce que les camerounais souhaitent (je pense en leur majorité) c'est le départ de biya et non une guerre ethnique généréé par des exacerbations tribales semblables au propos enflammée et surréaliste que tu viens de lâcher. Je te repose la question, montre moi l'article où cet lézard à déclaré ce que je viens de lire!!!
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ARDIN
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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 14:51    Sujet du message: Répondre en citant

Une personne avait redigé un article sur grioo ou elle disait que la communauté noire n'existait pas. Cet article a fait jaser. Aujourd'hui, à la lumière de ce qui se passe au Tchad, au Cameroun, etc... On se rend compte que cette personne n'avait pas tord.
En effet, qui aujourd'hui ignore ce qui est entrain de se passer au Camer?
Yannick Noah? Jean Philippe Omotunde? Dieudonné, Rama Yade? ou tous ces candidats issus de la "communaute" engagées dans les élèctions municipales?
Le CRAN ne s'interesse t'il qu'aux homosexuels du Zimbabwé ou à l’absence de diversité sur les annonces publicitaires actuellement diffusées à Paris dans le métro et les restaurants, par le groupe KFC?
Et la communauté Camer de l'ile de France? les autres africains?
N'est ce pas l'occasion de soutenir le mouvement qui est en marche au Camer?
_________________
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Didier_Daan
Bon posteur


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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 16:03    Sujet du message: Répondre en citant

mama a écrit:
tout le monde veut que les choses bougent mais comment, that is the question ! Moi je rajouterai : oui pour que ça bouge mais après, que fait-on pour pérenniser le peu d'acquis qu'on pourrait avoir sinon, ce sera toujours un éternel recommencement : grèves, violences, mort, retour au calme précaire jusqu'à la prochaine crise Confused

Voilà comment le pied gauche racle le pied droit! On veut le changement mais on a des appréhensions quant à ce changement. Une question pareille, je l'assimile à l'incitation au statuquo.
L'Histoire de l'humanité se résume à une ÉTERNELLE lutte entre les opprimés et les oppresseurs. Le Cameroun ne devrait pas y échapper. Et il faudra surtout se sortir de la tête que les solutions tomberont du ciel - sans impliquer des morts - et qu'elles seront les bonnes pour l'éternité. Il faut oublier que le "Cameroun est un pays béni". Non! Il est le Cameroun certes, mais il est comme les autres pays face à l'Histoire.
Parlant de ces violences répétées, on voit bien que l'argument tribal (les dernières déclarations d'un chef traditionnel du Littoral sur ces gens qui sont venus cassés chez "Nous" -certainement les Anglo-Bamis, inspiré du "autochtones et allogènes" de la Constitution du Cameroun) pour les justifier s'avère une fois de plus comme nul. Comme en France on a toujours fait croire aux gens que le problème c'est l'immigré. La paupérisation touche tout le monde depuis l'instauration du Machiavélisme économique au Cameroun en début 90. En outre, la mise en berne de la démocratie affecte tout le monde. L'Etat étant mort au Cameroun, le Renouveau survit.
Il est quand même bizarre qu'une certaine génération de Camerounais ne connaisse qu'un seul président - pour mon cas 2, 3 présidents Béninois, Sénégalais quand même et 4 Français... Qu'en sait-elle de l'alternance politique?
Je suis pour un "éternel recommencement" mais que la roue avance!
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mama
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MessagePosté le: Jeu 28 Fév 2008 16:25    Sujet du message: Répondre en citant

afrobeat a écrit:
Citation:
Popaul , président de la république bannière du Cameroun,promet une bastonnade souveraine au peuple surtout aux Bamilékés et aux Anglophones qui ne cessent de mettre son pouvoir à l'épreuve.


oulahhh ?????? qu'est-ce qui t'arrive???
oN sait tous que pol biya veut semer le chao avant son départ, et ne veut rien lâcher, il est même prêt à tuer ts les camerounais pour ça! le ras le bol est généralisé, on n'en peut plus,une minorité de de milliardaires et tout le peuple qui crève, mais qui nous débarasse de ce misérable!!!!

Mais, alex je dois te prévenir d'une chose qui à mon avis est très importante : En écrivant ce que tu viens d'écrire, tu contribues fortement à l'éternisation de ce vieillard au pouvoir! déjà je veux que tu me montre une citation où il adéclaré ça? c'est complètement surréaliste! ce genre de déclaration peuvent créer l'effet inverse, et ainsi pousser à un bloc mué par l'instinct de survie autour de ce dictateur, faisons attention, notre extrème irritation ne doivent pas nous amener à perdre niotre sang froid et à devenir nous-même des dangers pour nos pays, stp ne donne pas à paul biya des opportunités pour se maintenir, parce-que là c'est pas lui qui fait de l'instrumentalisation ethnique, mais c'est toi, tu aura beau traiter les gens de "nègres qui vit en occident" mais ça n'enlève pas que ce que tu as posté est extrçememe,t dangereux pour notre pays, qui en ce momenty même subit d'énormes tensions : attention ce que les camerounais souhaitent (je pense en leur majorité) c'est le départ de biya et non une guerre ethnique généréé par des exacerbations tribales semblables au propos enflammée et surréaliste que tu viens de lâcher. Je te repose la question, montre moi l'article où cet lézard à déclaré ce que je viens de lire!!!


Merci afrobeat, tu as tout dit. Ce fut déjà le cas en 92 et c'est souvent le cas lors d'élections, en tribilisant le débat de facto on braque une partie de la population. Même chez l'ethnie supposée vouée au président même si on veut son départ, qui est stupide pour aller supporter des gens qui donnent l'impression de vous en vouloir simplement parce que de la même région qu'un président, alors que tout le monde souffre pareillement en ce qui concerne la masse? Rolling Eyes Avant de dénoncer à tout va les leaders qu'on a, le minimum serait de faire son propre méa culpa et s'assurer que dans la masse, aucune provocation de part et d'autre ne viendra réveiller les relents tribalistes. Même si un consensus existe ctuellement sur le fait qu'il faut du changement, je mettrai ma main au feu qu'il suffirait de peu au pouvoir pour à nouveau maintenir le statuquo, en soufflant sur les braises du tribalisme et ça serait oh très facile vu la fragilité des rapports ethniques dans ce pays. Confused Au cameroun on sait que si des régions com le nord ou le sud (parlant de leurs ressortissants d'origine) décidaient de descendre dans la rue avec ferveur, les choses bougeraient + vite. mais pquoi certains le feraient quand d'autres en l'occurence ici bamis ou anglos agissent comme s'ils sont les seuls à souffrir ou vous indexent comme si un pacte secret vous liait aux sbires du pouvoir? et qui profite une nouvelle fois de ces craintes de part et d'autres? les sangsues du peuple. Continuons sur cette voie Alex, c'est très porteur, franchement pour espérer un jour obtenir un réel changement Twisted Evil Rolling Eyes
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