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Côte d'Ivoire:Guerre de Post-decolonisation?
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dwight_postillon
Grioonaute régulier


Inscrit le: 16 Avr 2004
Messages: 323
Localisation: le perreux sur marne, france

MessagePosté le: Dim 21 Nov 2004 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

et qui sont les témoins qui ont recueilli les propos de chirac ? à qui a t il déclaré ceci ?
_________________


vive le parti kermit !!
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Muana Kongo
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Messages: 1776

MessagePosté le: Dim 21 Nov 2004 23:13    Sujet du message: Répondre en citant

dwight_postillon a écrit:
et qui sont les témoins qui ont recueilli les propos de chirac ? à qui a t il déclaré ceci ?
Lis le journal:
effo a écrit:

La Dépêche du Midi, p. 2.

_________________
----«Le Jeune Africain Moderne sera armé de savoirs, pas de fusils importés.»
Si vous partagez ce rêve, aidez-nous à en faire une réalité. Soutenez l'initiative Vitu, sur :
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MouM
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Messages: 38

MessagePosté le: Mar 23 Nov 2004 09:47    Sujet du message: Répondre en citant

HONTE A LA FRANCE !

http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=81
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Muana Kongo
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MessagePosté le: Ven 26 Nov 2004 08:52    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.ladocfrancaise.gouv.fr/dossier_actualite/crise_cote_divoire/pdf/accord_de_defense_24041961.pdf

accords de défense (de pillage légalisé) de la CI (entre autres).

voir Articles 4 - 5...
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M.O.P.
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MessagePosté le: Ven 26 Nov 2004 21:51    Sujet du message: Dos Santos derrière Gbagbo Répondre en citant

Dos Santos derrière Gbagbo

http://www.afriquecentrale.info/fr/news/news.asp?rubID=1&srubID=1&themeID=1&newsID=1393

Le président angolais José Eduardo dos Santos a adressé, via son vice-ministre des Affaires étrangères, Georges Chicoti, un "message de soutien" à son homologue ivoirien Laurent Gbagbo (photo), a annoncé mercredi la radio nationale ivoirienne.


Arrivé lundi en Côte d'Ivoire pour une visite officielle de plusieurs jours, M. Chicoti a rencontré le président Gbagbo et plusieurs responsables ivoiriens, selon la radio. Il s'est également rendu dans deux hopitaux d'Abidjan, au chevet de manifestants blessés début novembre dans des affrontements avec l'armée française.


L'aviation ivoirienne a bombardé le 6 novembre une position française à Bouaké (centre), tuant neuf soldats français. La destruction de la totalité de la flotte aérienne militaire ivoirienne en représailles par l'armée française avait déclenché quatre jours de violentes manifestations anti-françaises, marquées par des exactions et des pillages, ainsi que des affrontements entre armée française et manifestants.


Selon un bilan officiel ivoirien, 63 Ivoiriens ont été tués et plus de 1.300 blessés par les tirs de l'armée française au cours de ces affrontements.
Le vice-ministre angolais des Affaires étrangères a par ailleurs rencontré des représentants de l'opposition ivoirienne, notamment Alphonse Djédjé Mady, coordinateur du G7, plate-forme réunissant opposition et rébellion, a précisé l'ambassadeur d'Angola en Côte d'Ivoire, Bernardo Dombélé.


Il s'est entretenu avec le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d'Ivoire, Albert Tévoédjéré, et a rencontré le chef des Casques bleus de l'Opération des Nations Unies en Côte d'Ivoire (Onuci), le général sénégalais Abdoulaye Fall.
La Côte d'Ivoire et l'Angola entretiennent de très bonnes relations depuis l'arrivée de Laurent Gbagbo au pouvoir en 2000. La visite du vice-ministre angolais à Abidjan est une des premières marques publiques de soutien d'un pays africain au président Gbagbo depuis début novembre
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M.O.P.
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MessagePosté le: Sam 27 Nov 2004 08:55    Sujet du message: COMMENT L'INCOMPETENCE NOTOIRE DES CHEFS D'ETATS AFRICAINS L Répondre en citant

COMMENT L'INCOMPETENCE NOTOIRE DES CHEFS D'ETATS AFRICAINS LAISSE LE CHAMPS LIBRE AUX PUISSANCES ETRANGERES.

Mamadou Koulibaly, le president de l'assemblee nationale ivoirienne raconte Abuja, dissèque l’embargo et parle de la crise actuelle.

Notre Voie - 11/17/2004 12:22:10 AM

Mamadou Koulibaly a jeté un regard sur l’actualité avec, notamment, la dernière résolution de l’ONU sur la Côte d’Ivoire. Nous vous livrons l’intégralité de cet entretien.

Radio Côte d`Ivoire : Vous étiez à Abuja (Nigeria) pour représenter la Côte d`Ivoire au sommet de l`Union africaine sur la Côte d`Ivoire. Que s`est-il réellement passé à Abuja, monsieur le Président ?
Mamadou Koulibaly : Je crois qu`il y a eu malentendu et quiproquo parce que moi j`ai été envoyé à Abuja par le chef de l`État pour aller expliquer à cette réunion informelle de quelques chefs d`État africains quelle était la situation réelle en Côte d`Ivoire. Et qu`est-ce qu`il attendait, lui, de ses pairs. A ce titre, je suis arrivé, le président Obasanjo a présenté l`ordre du jour. Il a dit qu`il sera question au cours de cette réunion d`examiner trois ou quatre points.
Le premier, c`est la présentation de la situation actuelle en Côte d`Ivoire. Il a dit qu`il a été sélectionné un certain nombre de responsables africains pour “cette réunion exclusivement consultative”.
Le deuxième point, c`est l`examen du rapport fait par le président sud-africain Thabo M`Beki.
Le troisième point a concerné le type de décision qu`il faudra prendre au sujet de la Côte d`Ivoire et le quatrième point, les divers, si les uns et les autres ont des choses à ajouter.
Pour commencer, la parole m`a été donnée pour décrire la situation effective du pays. Alors, j`ai présenté une note du chef de l`État, qui disait en substance trois choses : la première, c`était de décrire l`agression violente, armée et toutes les violations des droits par les forces françaises en Côte d`Ivoire. J`ai expliqué comment il y a eu violation de la souveraineté territoriale de la Côte d`Ivoire, violation des droits humains, violation des droits patrimoniaux et les atteintes à l`image de la Côte d`Ivoire en tant qu`État de droit. Et que ces violations ont été le fait du gouvernement français.
A la suite de mon exposé, j`ai transmis la note aux chefs d`État présents. A savoir, les présidents Bongo, Compaoré, Kufor, Eyadéma, Obasanjo et Wade. On notait aussi la présence de M. Tréki, représentant du président Kadhafi, de Alpha Oumar Konaré, en tant que président de la Commission de l`Union africaine et de M. Ibn Chambas, en tant que Secrétaire exécutif de la CEDEAO. Je leur ai dit que le président Gbagbo, face à cette agression, attendait d`eux, qu`ils puissent condamner les actes posés par l`armée et les soldats français en Côte d`Ivoire sur instruction du chef de l`État français. Je leur ai demandé au nom de notre chef de l`État, que les chefs d`État africains, au nom des institutions qu`ils représentaient à cette réunion, puissent agir pour mettre en place et participer activement à l`organisation de cette commission d`enquête internationale demandée par le président Laurent Gbagbo pour comprendre ce qui s`est passé à Bouaké, à Yamoussoukro et ailleurs en Côte d`Ivoire, à Abidjan à l`aéroport. Et qu`avant toutes sanctions, il fallait que les Africains et le monde entier comprennent d`abord ce qui s`est passé ; quelles ont été les responsabilités avant tout.
Ensuite, le Président m`a chargé de leur dire que la force Licorne a agi, selon les propos du général Poncet, exclusivement sur instructions du président Chirac lui-même. En aucun moment, il n`a été question d`instructions reçues des Nations unies. De ce fait, la force Licorne qui dit agir en Côte d`Ivoire sous mandat onusien avait outrepassé ses droits. Elle est sortie de son mandat. Le président Laurent Gbagbo demandait donc à ses pairs de tout mettre en œuvre pour que la force Licorne agisse exclusivement sous mandat onusien sinon alors, ce serait difficile de comprendre que le Président Eyadéma ne donne pas des instructions aux forces togolaises de l`ONUCI, que le Président Wade ne commande pas directement les forces sénégalaises de l`ONUCI et ainsi de suite, le Maroc, le Niger et le reste.
Face à ces trois points que j`ai soulevés en plus du premier qui faisait le constat de la situation, j`ai reçu un avis de non recevoir des chefs d`État. Ils m`ont expliqué que “attention M. Koulibaly, nous ici, nous ne représentons aucune instance compétente pour condamner qui que ce soit. Pour décider de participer à quelques commissions d`enquête que ce soit. Encore moins pour nous ingérer dans les affaires intérieures de la Côte d`Ivoire. Nous ici, nous ne sommes qu`un groupe consultatif. Nous sommes là juste pour étudier, écouter, et c`est tout. Alors ne comptez pas sur nous, pour condamner qui que ce soit. Vous vous êtes trompés complètement de cadre juridique. Ce n`est pas ici qu`il faut poser ces questions. Vous voulez une commission d`enquête ? Mais nous ne sommes pas habilités à organiser cela. Vous voulez régler les problèmes militaires avec la France ? Mais vous avez un accord de coopération avec la France. Et c`est au nom de cet accord militaire que vous avez demandé aux soldats français de venir vous aider. Si vous avez des problèmes avec eux, mais adressez-vous à la France ou ailleurs. Mais ce n`est pas ici”.
Bon, à la suite de quoi, il y a eu quelques questions : “Depuis Accra est-ce que Gbagbo a fait vraiment évoluer le processus ? Pourquoi vous n`avez pas désarmé vos milices et puis vous voulez que les rebelles désarment ? Et puis en pleine réunion, un coup de théâtre : c`est un chef d`État qui dit : “Voilà, voilà ! Nous sommes ici en train de les aider, et puis voilà, ils ont repris le bombardement de Bouaké. Ah ! il faut aller immédiatement à l`embargo. Ce n`est pas possible…”

R.C.I. : C`est quel chef d`État qui disait cela ?
M.K. : Non ! je préfère ne pas donner de nom à ce stade puisqu`il s`agissait d`une réunion de chefs d`État. Je rends compte globalement. Mais un chef d`État africain qui participait à cette réunion a dit qu`on était en train de bombarder Bouaké pendant que la réunion d`Abuja se tenait.

R.C.I. : Alors qu`on n’avait plus d`avion pour bombarder Bouaké…
M.K. : Quelque temps après, lorsqu`ils ont fini cela, ils m`ont dit M. Koulibaly, nous allons nous retrouver et parler entre nous, si vous voulez bien vous retirer un moment, nous vous rappellerons tout à l`heure pour vous entendre si c`était nécessaire. Donc moi, je suis sorti et j`ai rejoint une suite de l`autre côté avec la délégation ivoirienne. Nous nous sommes mis à travailler et à échanger. Quand beaucoup plus tard, quelqu`un est venu me dire : “Ah ! monsieur le Président, les chefs d`État sont sortis pour aller déjeuner de l`autre côté”. J`ai dit tiens, ils ne m`ont pas informé. Je vais aller voir s`ils ont besoin de moi. Puisque la réunion concerne la Côte d`Ivoire et qu`elle est justifiée parce que la situation en Côte d`Ivoire l`impose. Et que j`y suis pour représenter le chef de l`Etat ivoirien. Donc il faut que je sois présent, proche au cas où on aurait besoin de quelqu`un de Côte d`Ivoire. Alors je suis allé vers leur lieu de déjeuner et à l`entrée quelqu`un du protocole m`a expliqué “qu`ici, c`est juste pour les chefs d`État”. J`ai dit d`accord, ils n`ont vraiment pas besoin de moi pour le moment. Je retourne dans ma suite et j`attends. Et puis beaucoup plus tard, quelqu`un du protocole vient me dire : “M. Koulibaly, les chefs d`État vous demandent de l`autre côté, là-bas”. Cette fois j`y vais et je les trouve en pleine conférence de presse qui avait déjà commencé. Le président Obasanjo exposait. Alors on me donne un siège, je m`installe et j`attends la fin de la conférence de presse. Mais avant la fin, paf ! un autre coup de théâtre. Un autre chef d`État interrompt et dit : “Voilà ce qu`on nous disait. Pendant qu`on est là en train d`échanger, Gbagbo vient de couper l`eau et l`électricité dans le Nord de la Côte d`Ivoire. Ça veut dire qu`il va encore bombarder cette nuit. C`est comme ça qu`il avait fait la dernière fois. Il va bombarder cette nuit. Je vous dis que cette histoire-là, il faut qu`on aille rapidement aux sanctions et à l`embargo”.
Les journalistes qui étaient là posent la question de savoir avec quels avions ? “Ah ! nous on ne sait pas”. Un autre journaliste pose la question de savoir : “Thabo Mbéki, a suggéré que les troupes françaises s`en aillent de la Côte d`Ivoire. Qu`est-ce que vous en pensez ?” Leur réponse : “Ah ! On n’a pas ça dans le rapport de Thabo Mbéki”. Effectivement, il n`y avait pas cela dans le rapport de Thabo Mbéki. Parce que le rapport que le président sud-africain a envoyé ne concerne pas la totalité de la mission qui lui a été demandée. Thabo Mbéki a juste consulté le président Gbagbo le 9 novembre dernier quand il est venu ici. Et à son retour, il a fait parvenir au président Obasanjo, le Président en exercice de l`union africaine, un rapport sur ce que Gbagbo et lui, s`étaient dit. Mais Mbéki a continué ses consultations puisqu`il a reçu les membres du G7 dans son pays. Le rapport qu`il a fait après cette réunion n`était pas encore parvenu à Abuja. Thabo Mbéki a fait parvenir au chef de l`Etat ivoirien, un questionnaire sur différents points pour avoir des précisions. Questionnaire qui a été traité par les services de l`Etat ivoirien et expédié à Thabo Mbéki la veille de la réunion d`Abuja vers 23 heures-minuit. Et le lendemain matin, nous sommes partis à Abuja. Bien évidemment, Abuja ne pouvait pas avoir le rapport complet de Thabo M`Béki.
En outre, il n`y était pas et la réunion s`est déroulée comme ça. Une réunion informelle des chefs d`État qui dit qu`elle n`a pas le droit et n’est pas compétent pour demander une commission d`enquête mais quand même qui aboutit à exiger un embargo “immédiatement”. D`ailleurs, nous sommes allés plus loin que ce que proposait les Français. Eux, ils proposaient, conformément aux statuts et à la charte des Nations unies, un délai avant la mise en application pour savoir comment la situation évolue. Les chefs d`État qui étaient à Abuja qui disaient se réunir en leurs propres noms ont demandé que les sanctions soient mises en application “immédiatement”. Alors que la réunion ne correspondait à aucune instance de l`Union africaine ou de la CEDEAO. Elle dit n`être compétente en rien. Mais pourtant, dès qu`elle a sorti son communiqué final, dont la préparation a été faite sans la participation d’aucun membre de la délégation ivoirienne, toute la presse internationale l’a repris. Elle a même repris certains chefs d`État en disant: “Oui, l`Union africaine vient de décider”. Alors qu`au commencement ils ont dit que ce n`était pas l`Union africaine, que c`était informel, que c`était consultatif et qu`ils n`avaient compétence en rien.

R.C.I. : Président, comme la France le souhaitait, le Conseil de sécurité de l`ONU vient de décider d`un embargo contre notre pays. Que doit-on entendre par ces sanctions et quel est le contenu véritable de cet embargo ?
M.K. : Moi, je pense que ces sanctions donnent un signal fort et un très bon signal au peuple de Côte d`Ivoire. Nous sommes entrés dans le club des grands. Nous sommes entrés dans le club des pays que l`on va de plus en plus respecter dans le monde. Parce que simplement dans la sous-région nous avons les plus grands commerçants d`armes. Il y a le général Ibrahima Baldé qui vit à Ouagadougou et qui est spécialiste de la naissance de toutes les rébellions depuis la Sierra Leone jusqu`en Mauritanie. Il y a le Président du Faso lui-même qui est un spécialiste du commerce des armes. Il y a le président Charles Taylor qui était un grand spécialiste. Ceux-là ont distribué d`innombrables quantités d`armes dans la sous-région.
Les Nations-unies viennent dire qu`un embargo sur les armes est imposé à la Côte d`Ivoire. C`est une bonne chose. Parce que ça signifie que nous avons déjà eu à détruire les stocks d`armes et de munitions de la rébellion ivoirienne. Et qu`il n`est plus question que l`on puisse voir un quelconque pays leur fournir quelques armes et munitions que ce soit. J`espère que nous faisons la même lecture de l`embargo. Cela signifie que l`Etat ivoirien qui, dans tous les cas, n`a plus les moyens de s`acheter les armes et n`avait même plus l`intention d`en acheter (d`autant plus que pour l`Etat ivoirien, la guerre contre les rebelles, c`est terminé), il suffit sur la base de cet embargo que les populations civiles de Côte d`Ivoire, les préfets, les sous-préfets, les déplacés de guerre, remontent maintenant vers leurs lieux d`origine. Ainsi, qu`ils recommencent à réorganiser leur vie, à s`installer sous la surveillance, le contrôle et l`autorité des forces des Nations unies. Cet embargo signifie que si M. Mamadou Koulibaly vivant à Sakassou et dont la maison a été pillée et arrachée par des rebelles revenait à Sakassou, il est de son droit de retourner dans cette maison et dire à l`occupant : “Monsieur vous pouvez partir, je reprends ma maison”. Si le monsieur refuse, c`est aux casques bleus de lui dire : “ça suffit comme ça. La guerre est terminée. L`arme que vous avez, vous ne devez plus l`avoir. Si vous voulez, vous retournez au village. Vous ne savez pas comment aller au village ? Voilà, tenez le transport, vous n`avez pas de village ? Bon allez vous cantonner dans tel endroit et attendez”.
La guerre en Côte d`Ivoire, de mon point de vue, elle se termine avec cet embargo. Si les rebelles ne peuvent plus recevoir d`armes, si les FANCI sont là où elles sont, il y a de bonnes raisons d`espérer.
Par contre, les volets qui concernent les sanctions contre certaines autorités ou certains responsables politiques qui s`opposeraient à l`application des accords de Marcoussis (gel des comptes à l`étranger, interdiction de voyager) sont des sanctions farfelues. Parce que si Mamadou Koulibaly s`oppose aux accords de Marcoussis, s`il dit explicitement “je ne suis pas d`accord”, si on lui dit donc vous ne voyagez plus, qu`est-ce que ça peut faire à Mamadou Koulibaly de ne pas sortir de la Côte d`Ivoire. Le fait que Mamadou Koulibaly ne voyage pas, ne signifie pas que la Côte d`Ivoire ne voyage pas. Il y a bien d`autres Ivoiriens officiels en très grand nombre au nom desquels Mamadou a parlé et qui peuvent voyager. Avec le téléphone, le fax, le mail, je peux rester chez moi à la maison et communiquer avec le monde entier. Que moi je n`y aille pas, qu`un vice-président de l`Assemblée nationale ou bien n`importe quel quidam que je mets en mission le fasse, ça change quoi ? Cette clause est totalement farfelue. La clause du blocage des comptes de Mamadou Koulibaly en France, ce n`est pas catastrophique. Si j`étais un commerçant, qui devait payer ses fournisseurs, qui devait retourner de l`argent à ses clients, qui devait passer des commandes, le gel de mes comptes aurait été une catastrophe. Mais pour un fonctionnaire, un homme politique en plus qui n`a pas des milliards sur son compte, le bloquer signifie simplement qu`au lieu d`acheter un livre sur internet, au lieu de faire une réservation d`hôtel par carte de crédit, puisque je ne voyage plus, si des copains s`en vont en France, en Allemagne ou aux États-Unis, je leur remets du cash à Abidjan pour qu`ils m`achètent les livres qu`il me faut, les pièces d`ordinateurs qu`il me faut. C`est donc une clause totalement farfelue. Pour ça, il n`y a aucune inquiétude. Le volet important de mon point de vue, c`est qu`à partir de maintenant, nous pouvons déployer nos préfets, nos sous-préfets pour que les déplacés de guerre retrouvent leurs villages. A mon avis, la guerre est terminée et il faut passer à une autre phase.

R.C.I. : Il n`y aura plus d`armes pour les menacer…
M.K. : Si des armes se présentent en menace contre ces populations, c`est à l`ONU d`assurer le désarmement. Avec cet embargo, elle a pris l`engagement d`assurer la sécurité de tout le monde.

R.C.I. : Président, nous allons parler des FANCI. Au cours de cette crise aiguë, il y a eu d`important mouvement à la tête des FANCI qui ont changé notamment de chef d`État-major. A quel besoin répond ce réaménagement selon vous ?
M.K. : Oui, oui, j`ai entendu beaucoup de contre-vérités là-dessus. Dans la suite logique de la guerre et dans le sens de la fin de cette guerre, la nomination du colonel Mangou comme chef d`État-major signifie simplement pour le chef de l`Etat que le soldat à qui la guerre avait été confié, le chef du théâtre des opérations celui qui était sur le front avec ses hommes pour les affecter, les organiser, les instruire pour qu`ils fassent une très bonne guerre, c`est celui-là qui est appelé à Abidjan pour qu`il reste dans un bureau. Ça signifie que le président Gbagbo a décidé de ne plus faire la guerre. Sinon, il aurait maintenu le chef de guerre sur le front et il aurait maintenu la pression sur le front. Mais, il se trouve que tout le monde disait “Gbagbo va reprendre la guerre”, “Gbagbo veut faire la guerre encore”. Pour mettre fin à toutes ces supputations, il fait venir le chef de guerre à l`Etat-major dans un bureau, la guerre est terminée. Je ne vois pas pourquoi aller interpréter cela comme ce que j`ai entendu: “C`est l`aile dure ; les va-t-en guerre qui ont pris le pouvoir”, c`est exactement le contraire qu`il faut penser. Si Gbagbo voulait que la guerre continue, il aurait maintenu le chef de la guerre sur le front. Le faire venir à Abidjan, signifie qu`il donne un signal que c`est terminé. Nous arrêtons et allons à la réunification du pays et aux élections de 2005.

R.C.I. : Monsieur le président Koulibaly après tout ce qui s`est passé quelle pourrait être la suite de la situation ?
M.K. : Je pense qu`il y a pour la suite, deux types d`attitude. Dans l`immédiat, c`est le redéploiement de notre administration et le retour des déplacés de guerre avec la complicité des Nations unies. Pour ce qui concerne l`agression dont on a été victime de la part de la France, je pense qu`il nous faut étudier progressivement différents scenarii.
Le premier, c`est de faire en sorte que les Français qui ne sont pas partis, qui n`avaient aucune raison de partir, ceux à qui on a dit qu`il fallait fuir tout de suite mais qui sont restés, soient rassurés. Il faudrait que nous arrivions à rassurer ces populations françaises au sens large ; je pense à tous les étrangers installés en Côte d`Ivoire. Que ces étrangers soient des Africains ou des non-Africains. Il faut que nous arrivions à leur parler.
Je pense d`ailleurs qu`ils comprennent tous la situation. Ils ont tous suivi ce qui se passe en Côte d`Ivoire depuis de longues années. Il faut qu`on arrive à leur expliquer que le but du jeu, ce n`est pas de faire la chasse aux étrangers. Le but du jeu, c`est d`éviter qu`une gangrène s`installe en Côte d`Ivoire. Qu`un pays essentiel de la sous-région tombe dans le chaos et que nous puissions éviter ces différents pièges et arriver à une situation pacifique, stable, démocratique qui puisse permettre à tout le monde de faire ses affaires en Côte d`Ivoire. Je voudrais insister auprès de tous pour que nous soyons vigilants contre les pillards. Parce que le jour où le général Poncet a fait entrer à Abidjan près de 160 chars de l`armée française en train de tourner dans la capitale, perdus dit-il, à la recherche de leur route (quand on leur dit d`aller à Abobo, ils vont aux II-Plateaux. Quand on leur dit d`aller à Yopougon, ils vont à Treichville) il y a eu à ce moment-là deux catégories d`Ivoiriens qui se sont dégagés. Certains se sont dit : “Tiens, la France s`en va faire un coup d`État à Gbagbo. Nous montons tout de suite à Cocody pour défendre la République”. Ceux-là, ce sont les patriotes. “Nous allons tout de suite à l`aéroport pour en découdre avec ces forces militaires françaises, leur barrer le passage les mains nues”. Ceux-là, ce sont les patriotes. Mais pendant que les patriotes défendaient la République, d`autres gens, libérés avec la complicité de ministres connus de la prison, pillaient des villas, des cours, des magasins. Il fallait que l`on évite le chaos à la Côte d`Ivoire. Les lendemains ont montré que les services de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire pouvaient maîtriser cette situation. Il aurait simplement fallu que le général Poncet n`entre pas en chef de guerre, intimidant notre gendarmerie, notre police, notre armée, disant à tout le monde : “Je maîtrise Abidjan, restez chez vous” pour que ces pilleurs ne travaillent pas. Il aurait fallu, s`il n`était pas venu pour faire un coup d`État, qu`il travaille en intelligence avec les forces de défense et de sécurité de Côte d`Ivoire. La sécurité aurait été meilleure. Il n`y aurait pas eu de pillages, de vols, d`exactions de toutes sortes. Mais ceci étant, pour ce qui concerne maintenant les relations entre la France et nous, je pense qu`il nous faut réfléchir. A Abuja, moi, j`ai compris une chose ; c`est que fatalement, les chefs d`État africains disent qu`ils sont impuissants à nous aider. La France que le président de la République avait invitée pour nous donner un coup de main et qui a proclamé par la voix de son ministre de la Défense à l`époque que les accords de défense étaient caducs ne peut rien faire pour nous. Mais nous, les Ivoiriens, amis de la Côte d`Ivoire, toutes les personnes vivant en Côte d`Ivoire, nous pouvons nous prendre en charge. Nous pouvons décider pour nous-mêmes, si l`Etat français commence par geler les comptes de certaines autorités responsables sous le prétexte qu`elles peuvent ne pas être d`accord avec les accords de Marcoussis. Peut-être que la prochaine résolution irait jusqu`à geler les comptes de l`Etat ivoirien.
Pour éviter tout cela, de mon point de vue, ce que je dis n`est pas le point de vue de l`Etat ivoirien, c`est celui de Mamadou Koulibaly, il nous faut prendre des dispositions majeures, rapides pour sortir nos avoirs extérieurs du trésor français et les placer ailleurs sur le marché international ou même ici.
Cela signifie que nous pouvons, délibérément et conformément au statut et aux textes, sortir du franc CFA, sortir de la zone franc, sortir de la Francophonie, sortir officiellement de ces accords de défense, sortir de l`UEMOA. Rien ne nous oblige à y rester. Nous le pouvons. Parce que ces organisations nous y sommes parce qu`il s`agit d`organisations d`entraide et de solidarité. Nous sommes les plus grands des pays là-dedans. Nous contribuons le plus.
Nous avons accueilli sur notre sol, le plus grand nombre de ressortissants de ces pays. Pendant près de 50 ans aucune difficulté. Aujourd`hui du fait des intérêts de la France, nous nous retrouvons à nous bagarrer entre nous. Les gens du Nord de la Côte d`Ivoire ont pensé à une renaissance du Nord de la Côte d`Ivoire. Certains même sont allés penser à El Hadj Omar Tall ; à Soundjata Kéita. D`autres ont même vu l`empire Manding renaître. Et puis au bout du compte nos parents du Nord se rendent compte qu`il y avait une seule chose qui comptait, c`était l`intérêt de la France. Le Nord a été pillé, détruit, grugé, violé. On a volé les banques centrales, les plantations, les bœufs pour l`intérêt de l`Etat français vu par Chirac. Le Nord a perdu dans cette histoire. Ceux qui croyaient que cette guerre se faisait pour le compte du Nord, se sont trompés. Ils ont le bec dans l`eau et ils doivent être pleins de regrets aujourd`hui.
Je vais même plus loin. Regardons le cas du président Henri Konan Bédié. Les Français ont appelé Bédié et Ouattara et leur ont expliqué : “Tant que vous qui êtes de l’ancien régime serez indépendants, l`un de l`autre, vous vous bagarrerez, nous à Paris nous ne pouvons pas vous aider. Mais si vous vous mettez ensemble, si vous vous soudez, nous sommes capables de vous aider. Et quelque chose va se passer. Ils y ont cru. Le président Bédié y a cru. Il est rentré dans le jeu. Il a dîné, s’est promené avec Ouattara. Et puis, ils ont fait déplacer tout leur état-major d’Abidjan jusqu’à Paris pour aller expliquer aux uns et aux autres que maintenant ça y est, la grande famille houphouétiste renaît de ses cendres : “Nous sommes des frères. Oublions le passé. Nous allons organiser quelque chose où Henri Konan Bédié sera le président et Ouattara le second”. Je vous jure que le président Bédié y a cru. Idriss Koudouss est allé jusqu’à Daoukro pour expliquer à Bédié qu’ils sont derrière lui. Je présume fort que le président Bédié a cru. Mais lorsque le processus s’est déclenché, lorsque les forces armées françaises ont commencé à organiser ce qui devait être un putsch, ce n’est pas Bédié qu’ils ont positionné près du fauteuil présidentiel. C’est Ouattara qu’ils ont mis en position à Libreville pour venir en faire un président. Bédié, à qui on avait promis le fauteuil de chef de l’Etat, s’est retrouvé floué. Et je pense qu’aujourd’hui, nous devons tous réfléchir. Ivoiriens de tous bords. Quel que soit notre parti politique. Quelles que soient nos croyances religieuses. L’Afrique a trop souffert des manipulations de certains pays colonisateurs qui défendent leurs intérêts. Chaque fois que nous avons échoué, ça a été par la faute de certains de nos fils. Samory Touré a été trahi. Chaka Zulu a été trahi. Tous ont été trahis les uns, les autres. Vous pouvez repasser l’histoire de toute cette résistance africaine. L’esclavage, pareil. C’est nous qui avons pris nos frères pour les vendre aux Blancs. C’est nous qui avons pris nos frères pour les vendre aux esclavagistes.
Aujourd’hui, nous sommes dans un autre monde. Blanc, Noir, Jaune, Rouge, nous sommes tous devenus frères dans la mondialisation. Alors Africains, jouons le jeu de cette mondialisation.

R.C.I. : Président, pour finir, quel discours pouvez-vous tenir aux Ivoiriens pour les rassurer devant tout ce qui peut troubler que nous avons entendu ?
M.K. : Il faut que les Ivoiriens restent sereins. De mon point de vue, ce qui vient d’arriver devrait renforcer notre croyance en notre pays. Si on avait même gelé les avoir de tous les Ivoiriens, nous n’aurions plus qu’à consommer local. Si les autorités, au lieu d’aller déposer l’argent dans les comptes bancaires à l’étranger, mettaient cet argent ici, il servirait d’épargne et d’investissement. Chaque fois que des pays ont eu des sanctions de ce genre, ils se sont repliés sur leur propre énergie. Ils se sont investis pour aller chercher au plus profond d’eux-mêmes les ressources nécessaires pour rebondir et chaque fois, ils ont rebondi.
Regardez le Japon de l’après-guerre mondiale. Regardez l’Allemagne de l’après-guerre mondiale. Regardez l’Afrique du Sud de l’après-apartheid. Profitons-en. C’est une chance pour nous. Réunifions notre pays. Ne cassons rien du tout de quoique ce soit. Laissons les hommes d’affaires faire leurs affaires, les hommes politiques faire leur politique. Arrêtons avec les situations belliqueuses de guerre. Nous ne nous entretuons que pour quelques flibustiers autour de Jacques Chirac. Ça ne peut pas durer. Ça ne peut plus durer.
Propos retranscrit par Coulibaly Zié Oumar
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MessagePosté le: Dim 28 Nov 2004 18:10    Sujet du message: Répondre en citant

Un article sur les patriotes de L'Intelligent.com:

Les bataillons de la rue Qui sont les « patriotes » ?
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Qui sont les « patriotes » qui servent de bouclier au régime ? Comment sont-ils organisés ? De quels relais disposent-ils dans le pays et au sein des forces armées ? Qui les finance, la présidence ou les contributions volontaires ?

Des Français pris à parti, leurs maisons pillées, leurs entreprises saccagées, des écoles françaises incendiées, des femmes violées... La réaction des « Jeunes patriotes » à la destruction, le 6 novembre, de l'aviation aérienne ivoirienne par la force tricolore Licorne a été brutale et aveugle (voir J.A.I. n° 2288). Mais qui sont ces jeunes, aujourd'hui maîtres de la rue d'Abidjan ? L'ex-chef de la diplomatie française Dominique de Villepin, qu'ils ont bloqué en janvier 2003 pendant trois quarts d'heure à la sortie du palais présidentiel d'Abidjan, les qualifie de « jeunes extrémistes manipulés ». Kofi Annan, le secrétaire général des Nations unies, les perçoit comme « une menace pour la sécurité et les droits de l'homme dans leur pays ».
Mélange hétéroclite d'anciens syndicalistes étudiants restés peu ou prou adeptes de l'agit-prop, de bandes désoeuvrées des faubourgs d'Abidjan, mais aussi - ce que l'on sait trop peu - d'hommes et de femmes de tous âges issus de toutes les couches de la société ivoirienne, les « Jeunes patriotes » partagent au moins deux choses : l'allégeance à Laurent Gbagbo et un nationalisme sourcilleux.

Leur leader, Charles Blé Goudé, un Bété né en 1972 à Guibéroua (à 15 km de Gagnoa, la région natale du chef de l'État), ancien numéro un de la Fédération estudiantine et scolaire de Côte d'Ivoire (Fesci), a une histoire personnelle intimement liée aux grèves et casses d'étudiants qui ont rythmé la vie du pays tout au long des années 1990.

L'organisation, définie comme « un mouvement de combat » par son chef, voit le jour le 26 septembre 2002, une semaine après l'éclatement de l'insurrection armée. Revenu immédiatement d'Angleterre (où il poursuivait depuis décembre 2001 des études de 3e cycle en politique et communication à Manchester), Blé Goudé regroupe dans une « Alliance de la jeunesse pour le sursaut national » son Congrès panafricain des Jeunes patriotes (Cojep, qu'il a créé en 2001), la Fesci, la Sorbonne (un espace de rencontre et de discussion des jeunes situé dans le centre-ville d'Abidjan), le Mouvement ivoirien pour le rapatriement d'Alassane Ouattara et le Mouvement pour la conscience républicaine de Thierry Legré, un transfuge du RDR qui animait le Cercle Alassane Dramane Ouattara (Cado).

Cornaqué à ses tout débuts par Moïse Lida Kouassi, alors ministre d'État chargé de la Défense, le groupe engage dès sa création des « actions sur le terrain ». Le 2 octobre et le 2 novembre 2002, et le 18 janvier 2003, il jette des milliers de ses membres, sympathisants et autres curieux dans les rues de la capitale pour la « défense de la République contre l'agression rebelle ».

Le 1er février 2003, la marche de plusieurs milliers de personnes regonfle le moral d'un Laurent Gbagbo revenu affaibli du sommet des chefs d'État sur la Côte d'Ivoire organisé à Paris. Le « bataillon de la rue » se mue rapidement en un « instrument de dissuasion » entre les mains du numéro un ivoirien contre l'opposition et contre la France.

Porteur, le « créneau patriotique » va accueillir le Collectif des mouvements de femmes patriotes de Geneviève Bro-Grebé, Sentinelles pour la paix (regroupant des jeunes filles de 15 ans à 23 ans), les « cercles patriotiques professionnels » réunissant des catégories socioprofessionnelles, des paysans aux médecins...

À la tête de cette « machine de guerre », Blé Goudé devient un pilier essentiel du régime, prend de l'étoffe, roule carrosse, se déplace entouré d'un lourd dispositif de sécurité et d'une omniprésente équipe de « collaborateurs » : son successeur à la tête de la Fesci Jean-Yves Dibopieu (auteur de la retentissante phrase « à chacun son Français » au lendemain des accords de Marcoussis en janvier 2003), le très disert président de la « Sorbonne » Richard Dakoury, le « monsieur relations extérieures » Ahoua Stallone, Thierry Legré, le chanteur de reggae Serge Kassy, l'ancien capitaine des « Éléphants » (l'équipe nationale de football de Côte d'Ivoire) Joël Tiéhi...

Telle une pieuvre, le « mouvement patriotique » se dote de relais dans la presse (Hanny Tchelley, Yves Zogbo Junior...), dans l'armée (Philippe Mangou, le tout nouveau chef d'état-major général des Forces armées nationales de Côte d'Ivoire - Fanci -, incarne la branche dite « patriotique » des Fanci), dans le monde du spectacle (Gadji Celli, Paul Madys, Wayzé...).

Spécialiste de l'agit-prop, Blé Goudé recourt à ce qu'il appelle « la technique des cercles concentriques » pour occuper les rues d'Abidjan. Il lui suffit de parler à cinq « relais » qui, à leur tour, en touchent cinq autres chacun. « La capitale est ainsi quadrillée et, dans l'heure qui suit, les premiers « patriotes » commencent à affluer vers les points de ralliement indiqués ». Pour distiller son « message politique », Blé Goudé met en place un système qu'il affirme avoir calqué sur le modèle des comités de défense de la Révolution du défunt régime de Thomas Sankara, au Burkina Faso. Tous les quartiers des villes sous contrôle gouvernemental sont quadrillés par des « parlements » ou « agoras », définis comme « des espaces de libre expression », mais qui sont en réalité orientés sur des thèmes choisis par Blé Goudé et répercutés par Idriss Ouattara, le président national des parlements et agoras de Côte d'Ivoire.

Celui que ses sbires appellent « le général » gère son mouvement comme on dirige une armée, mais s'abrite derrière un doux euphémisme : le « centralisme démocratique ». Rien d'étonnant pour quelqu'un qui affirme avoir pour modèles Nkwamé Nkrumah, Patrice Lumumba et Thomas Sankara, et qui s'est ouvert les yeux à la politique au début des années 1990, dans les milieux de gauche, noyau du syndicat des enseignants du supérieur, mais aussi du Front populaire ivoirien et du Parti ivoirien du travail.

La machine « Jeunes patriotes » tourne dans le secret et l'obsession sécuritaire. Ses principaux animateurs ne passent jamais deux nuits successives au même endroit, ne prennent aucune liberté avec la sécurité au cours des meetings et autres manifestations, ne donnent jamais rendez-vous dans un lieu connu d'avance...

Mais Blé Goudé est loin d'être un « élément isolé », un électron libre qui bat le pavé quand bon lui semble. Paris et la plupart des capitales africaines impliquées dans le règlement de la crise ivoirienne ont acquis une certitude : les « Jeunes patriotes » sont « un bouton actionné par Laurent Gbagbo à sa guise ». Et, à entendre nombre de diplomates en poste à Abidjan, qui disent se fonder sur des éléments sonores de services secrets, la première dame, Simone Gbagbo, serait « le donneur d'ordres » aux maîtres de la rue d'Abidjan.

Seules certitudes : les leaders du mouvement sont très introduits au palais, où ils disposent d'un relais sûr, proche d'eux par l'âge, le chef de cabinet de Gbagbo, Kuyo Théa Narcisse. Et la mobilisation des foules coûte cher : confection de tee-shirts frappés de slogans militants, d'affiches et de prospectus ; édition de CD et de cédéroms (tel celui titré Meurtre rituel pour Alassane Ouattara, qui inonde Abidjan depuis plusieurs semaines) ; nourriture des manifestants comme ceux qui, depuis le 6 novembre, sont en permanence sur le pied de guerre pour « défendre contre les chars français » le siège de la Radiotélévision ivoirienne (RTI) et la résidence de Laurent Gbagbo...

Si la provenance de l'argent ne fait aucun doute aux yeux de la plupart des observateurs (pour qui « c'est le palais qui casque »), Blé Goudé nie : « Ce sont des citoyens ivoiriens choqués par l'attaque contre notre pays, des hommes d'affaires notamment, qui nous aident. La diaspora ivoirienne est par exemple en ce moment en train de constituer un fonds destiné à la "lutte patriotique''. »

Des sources proches du mouvement citent, parmi ceux qui financent l'organisation, le maire de Yopougon, Gbamlan Djidan, et son homologue de Cocody, Diagou Gomon. Et assurent qu'à travers le pays les édiles issus du parti au pouvoir mettent la main à la poche pour faire vivre « parlements » et « agoras ». Mais jusqu'à quand ? Suscités pour servir dans un contexte précis, les « Jeunes patriotes » finiront-ils, à l'image de la Fesci, par échapper à tout contrôle ? Dans une Côte d'Ivoire réunifiée sous Gbagbo se posera avec acuité le problème de leur reconversion. Et sans leur « père spirituel », ils risquent de basculer à leur tour dans une rébellion. Si toutefois ils survivent au régime de Gbagbo.
Cheikh Yérim Seck, envoyé spécial à Abidja

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MessagePosté le: Lun 29 Nov 2004 16:43    Sujet du message: Répondre en citant

Réduire le conflit actuel en CI à 1 guerre de post-décolonisation entre la France et l'Afrique me semble être 1 lecture trop simpliste des évenements qui se passent actuellement en terre ivoirienne.
Surtout si on se fie au jeu des acteurs principaux ( Gbabo, Chirac, les opposants politiques ivoiriens, les rebelles...)

Gbabo s'il voulait vraiment virer les français de la CI, ne redemanderait pas à ceux qui ont été évacué de revenir, surtout en ce moment où il a le soutien de la rue abidjanaise.
Et sous le regard du monde en direct, les militaires français ne peuvent se permettre de massacrer des milliers de jeunes ivoiriens sans armes de guerre sous prétexte de l'enlever du pouvoir....Il pourrait donc capitaliser sur ce fait pour entreprendre 1 certain nombre d'action anti-française...
De plus, on entend plus le Pdt du parlement M. Koulibaly "crier" à la guérilla anti-française ou "Côte d'Ivoire = Vietnam français" comme au plus fort de la crise ( avait-il cédé à la panique quand les chars français se sont positionnés dans Abidjan tout près de la présidence ?? )

Jusqu'à présent Chirac s'est gardé d'afficher officiellement et ouvertement où allait ses préferences sur le "valet" que la France a choisi pour diriger la CI.

Si c'était véritablement et clairement 1 guerre de post-décolonisation anti-française, je crois que même les opposants politiques ivoiriens se seraient rangés du côté "On est d'abord Ivoirien" et donc auraient soutenu LG, Pdt officiel de ce pays pour exiger le départ de l'armée française... sauf si finalement ils n'en ont rien à foutre de la CI et là on peut se poser réellement la question si les africains ont 1 tant soit peu la fibre patriotique Embarassed

La néo-colonisation française en Afrique est plus économique que politique ( il y a certes 1 pont et interdépendance entre les 2 )
Nos pères et grand-pères ont réussi à obtenir 1 indépendance politique (toute relative certes, mais elle existe tout de même )
A nous d'obtenir l'indépendance économique de notre continent...c'est là véritablement où se situe la guerre de post-décolonisation


Cool Cool Cool
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MessagePosté le: Mar 30 Nov 2004 09:56    Sujet du message: Laurent Gbagbo, président de Côte d'Ivoire Répondre en citant

Laurent Gbagbo, président de Côte d'Ivoire :

« je suis prêt à me rendre à dakar »

Le Soleil (Dakar)
INTERVIEW
29 Novembre 2004
Publié sur le web le 29 Novembre 2004
Propos recueillis par MAMADOU SEYE Envoyé Spécial à Abidjan.

C'est dans sa résidence de Cocody que le chef de l'Etat ivoirien, M. Laurent Gbagbo, a bien voulu nous recevoir. Particulièrement en verbe, le président ivoirien a répondu sans détours à nos questions. Du référendum dont on parle à l'élection présidentielle d'octobre 2005, en passant par l'appréciation qu'il a des positions des pays de l'Afrique de l'Ouest, de la France et de la communauté internationale sur la situation dans son pays, il est allé au fond des choses.
Il a souligné, au passage, qu'il est en train d'appliquer les accords de Marcoussis même s'il est conscient qu'il s'agit d'un mauvais texte. Il se dit convaincu que la solution à la partition de son pays se trouve dans les institutions qu'il s'est librement choisies.

M. le Président, votre accession à la magistrature suprême, en 2000, a été le couronnement d'une longue carrière politique, en particulier dans l'opposition. Quatre ans après, êtes-vous d'avis que vous êtes en train d'appliquer le programme à partir duquel le peuple vous avait fait confiance ?

Ah non ! Ça c'est le moins qu'on puisse dire. Le programme pour lequel j'ai été élu, je l'ai exécuté seulement en deux ans. Quand je suis arrivé, il y avait une crise de confiance entre la Côte d'Ivoire et les institutions financières internationales. En deux ans, on a ramené le Fmi, la Banque mondiale, la Bad, l'Afd et nous avons même poussé le culot en ouvrant avec la Banque islamique de développement. Il y avait les séquelles de la crise qui a commencé, en 1999, avec le coup d'Etat. J'ai organisé le forum de la réconciliation nationale pour permettre aux gens de se parler en privé. Cela a duré trois mois ; en direct à la radio et à la télévision pour que nul ne se sente censuré. Ces choses n'étaient pas inscrites dans mon programme, mais il fallait le faire parce qu'il fallait créer les conditions de développement.
Nous avons également rendu la filière café-cacao aux paysans ; c'était clairement notre souhait même si les modes de transfert du pouvoir de l'Etat aux paysans étaient difficiles. Mais, nous l'avons fait. Nous avons commencé à appliquer notre politique de décentralisation en créant notamment les Conseils généraux de département. Plus exactement, nous étions au début de notre politique de décentralisation.
Parce qu'il restait à conclure la communalisation totale du pays et à créer les régions, chaque instance ayant sa vocation et son mode de financement. Nous avions commencé à rendre l'école obligatoire et gratuite. Nous n'avons pas commencé par la loi, mais plutôt par des essais en distribuant des livres à tous les enfants qui vivent en Côte d'Ivoire quelle que soit leur nationalité, pourvu qu'ils appartiennent à l'école publique. Nous l'avons fait pendant deux ans. Nous avons rendu l'uniforme non obligatoire parce cela me semble injuste que des parents soient obligés d'acheter des uniformes au lieu d'aider les enfants à étudier. Nous avons fait voter la loi créant l'assurance-maladie universelle.
C'était une première en Afrique ; les statuts des préfets ont été refaits, ceux des policiers aussi. Nous avons aussi rendu justice aux enseignants qui avaient deux salaires différents selon l'année de leur recrutement, une aberration de plus des régimes passés. Des appels à candidature ont été faits pour des postes comme celui de directeur général des douanes, du Trésor, des Impôts, etc.
C'est après tout ça, pendant que les entreprises étaient euphoriques - selon les calculs du Fmi, l'année 2002 devait s'achever avec une croissance positive de 3,5% après une croissance négative de -2,3%, que l'on nous a attaqués, que la guerre a commencé. Je ne peux pas dire que pendant la guerre, il n'y a plus mon programme. Mais, je mets la Côte d'Ivoire debout même si la guerre a mis fin au programme pour lequel j'ai été élu et pour lequel je fais la politique.

N'avez-vous pas le sentiment que ce blocage ou plus exactement cette guerre était prévisible au sens où quand vous étiez impliqué dans les joutes électorales, une partie importante de la communauté s'est sentie exclue ? Et si oui, est-ce qu'il était dans votre intention de faire revisiter par la suite la constitution, notamment en son article 35 qui fixe les conditions d'éligibilité ?

Mais ça, ce n'est pas mon problème. Il faut regarder la loi. Moi j'ai fait la politique depuis longtemps. Je ne sais plus depuis quand. Mais, je sais avec précision que depuis décembre 1969, j'ai participé à la création de la première organisation qui est devenue aujourd'hui le Fpi, en passant par des mutations organisationnelle, idéologique et formelle. Combien de fois nous, avons-nous été exclus ? Pour autant, nous n'avons pas fait la guerre.
Quand on parle des années Houphouët, nous, nous étions en prison. Mon père était en prison, moi-même, mon épouse, mon fils, sans compter l'oncle de ma mère. J'estime que dans la politique d'un Etat africain, rien ne justifie qu'on prenne les armes pour agresser son pays. Surtout qu'on vient d'avoir à la présidence de la République, le seul, probablement, qui peut aplanir toute cette société. On a été exclus, nous, pendant quarante ans. Avons-nous pour autant, une seule fois, pris les armes ? Il ne faut pas chercher à trouver le moindre justificatif quant à la prise des armes. On peut penser, sentir qu'on est brimé, mais sans prendre les armes. En 1992, j'étais emprisonné avec mon fils. Ma voiture était brûlée et ma maison cassée. C'est parce que je n'ai pas pris les armes que j'ai été élu plus tard.

Monsieur le Président, si votre légitimité au pouvoir est incontestable, est-ce qu'il ne convient pas, malgré tout, de prendre en charge la réalité politique qui se traduit par une partition de votre pays ?

Oui, mais la partition du pays veut dire quoi ? Moi je dis que ceux qui nous ont conduits à la partition du pays ont tort. Et le problème aujourd'hui ne se pose pas en plusieurs termes. Les institutions de la République fonctionnent toutes. Il faut faire en sorte que leur effet s'applique à l'ensemble du territoire ivoirien. C'est à l'intérieur de la Côte d'Ivoire et dans le cadre de ses institutions que nous pouvons rechercher à soigner les maux du pays. En dehors, quiconque me propose des solutions qui se placent hors de nos institutions, je dis non d'avance. Parce que c'est la manière la plus sûre de faire mourir le pays, et par extension tous les autres Etats africains. Puisque beaucoup pensent que ce qui se passe chez nous, nous concerne nous seuls, Ivoiriens. Mais, c'est un problème africain. Mon devoir est de répondre aujourd'hui devant l'Afrique de mon attitude dans cette guerre. Oui, il y a une partition du pays. Je veux que cette partition prenne fin. J'en essaie toutes les voies, mais j'affirme en même temps que la solution se trouve à l'intérieur des institutions, à l'intérieur des règles que les Ivoiriens se sont donné eux-mêmes.

Est-ce à dire que vous n'accordez aucune importance aux accords de Marcoussis et d'Accra 3 ?

Si, j'applique Marcoussis même si je trouve qu'il est un mauvais texte. Que c'est même un texte dangereux. Et je le répète chaque fois que j'en ai l'occasion. Mais, je l'applique parce que, personnellement, je n'en ai pas peur. Mais je dis que c'est dangereux et que c'est mauvais pour que tous les Africains comprennent qu'il faut que ce soit la dernière fois que les Africains, au lieu de régler leurs problèmes entre eux, aillent chercher des solutions à l'extérieur ; et qu'on leur demande de modifier leurs règles avec un fusil sur la tempe. C'est inacceptable en droit, mais surtout en dignité.
Mais, comme c'est le seul remède qu'on m'a présenté pour mon pays, je l'exécute. Mais, en même temps, je réaffirme que ce texte et cette méthode sont dangereux. Je le dis pour les Africains, pas pour moi. Moi j'ai déjà fini Marcoussis, sans risque pour ma carrière politique ; ce n'est pas grave.
Ceci dit, j'ai fini d'appliquer Marcoussis en tant que Chef d'Etat et en tant que président du Conseil des ministres. Il reste la partie parlementaire qui sera achevée d'ici le 17 décembre.

Si vous n'entrevoyez pas d'autre solution que dans le cadre des institutions et les règles nationales, n'est-ce pas là une manière de minorer un peu l'apport de la communauté internationale, singulièrement à travers le Conseil de sécurité, mais également la France qui, malgré tout, est un partenaire privilégié, au moment où l'on vous accuse d'une tentative de rapprochement avec les Etats-Unis ?

Ce n'est pas ça le problème. J'ai dit que je n'entrevois pas de travailler en dehors des règles que la Côte d'Ivoire s'est données. Mais, aucun texte du Conseil de sécurité ne nous a demandé de sortir de nos textes. Au contraire, chaque résolution du Conseil concernant la Côte d'Ivoire commence par l'affirmation de la souveraineté de la Côte d'Ivoire et de l'unité nationale. Donc, moi je suis à l'aise pour examiner tout ce qui suit.

A vous entendre parler, on voit en vous un panafricaniste convaincu. Aujourd'hui, quelle est, selon vous, la meilleure voie quant à l'intégration politique et économique de nos Etats ?

- J'étais justement en train d'écrire un livre sur l'intégration ouest-africaine et je ne l'ai pas terminé à cause de cette guerre (rires) et tous les spécialistes à qui j'ai demandé leur avis m'avaient déjà fourni leurs éléments. Je devais conclure quand cette guerre est intervenue. Je crois que les Africains, parce qu'ils sont pauvres, parce que leurs Etats sont pauvres, oublient les capacités qu'ils ont pour aller de l'avant. Je veux dire : on est pauvre, mais on n'est pas handicapé. Si on est handicapé, c'est qu'on a un organe qui ne fonctionne pas ou qui fonctionne mal. Il nous faut chercher la voie de la création des richesses. On peut s'associer avec les pays les plus développés et on doit le faire. Mais, il y a un certain nombre de problèmes qu'il nous faut régler d'abord. Par exemple, ce problème qui s'est posé en Côte d'Ivoire ne le serait pas si l'Afrique de l'Ouest avait la capacité de m'aider à balayer cette rébellion en trois ou quatre jours.

Mais en quoi faisant ?

En intervenant militairement. Mais, on se posait la question de savoir qui va nourrir les troupes, etc. Parce que chacun voulait qu'un pays riche paie. C'est toujours le problème. Ceci dit, nous devons chercher à créer un marché, le marché. Il y a deux exemples : chinois et européen. La Chine est programmée pour être sinon la première, du moins la seconde puissance économique du monde d'ici à 20 ans. Pourquoi ? Elle a 1 milliard 500 millions d'habitants. C'est tout. Ils ont la créativité, un marché avant de se mettre même en mouvement. La moindre affaire en Chine est plus qu'une grande affaire en Côte d'Ivoire.
La Chine a l'avantage de pouvoir compter sur son marché intérieur d'abord. Alors, quand elle cherche à exporter, elle cherche à étendre son marché intérieur. Je veux dire que si vous n'achetez pas à l'intérieur, l'entreprise ne ferme pas. Or, dans nos micro-Etats, dès qu'on n'achète pas à l'extérieur, on est asphyxié. L'indépendance, c'est aussi ça. C'est pourquoi, en Afrique de l'Ouest au lieu de faire des discours incantatoires chaque 3, 4 mois ou chaque année, on ferait mieux de poser des actes concrets visant la création d'un marché véritable.

Pensez-vous que les conditions pourront, à très court ou à moyen terme, être réunies pour que l'élection présidentielle prévue en octobre 2005 se tienne ?
- Ah oui. C'est pourquoi je réclame le désarmement maintenant. Si nous désarmons les rebelles aujourd'hui, nous avons le temps d'organiser les élections.

_Et aux plans matériel et financier ?

- Aussi.

Des ressources propres, internes ?

- Ceux qui veulent nous aider nous aideront. Mais, si on ne veut pas nous aider on trouvera. Ce qu'on oublie, c'est qu'ici, en Côte d'Ivoire, nous avons les listes électorales pour les élections qui se sont déroulées en 2002.
Toutes les listes électorales de tous les villages existent. On les a conservées dans les mémoires des ordinateurs. Il suffirait aujourd'hui de nettoyer les listes. De rayer ceux qui sont morts et d'ajouter ceux qui ont l'âge de 18 ans.

_ Etes-vous préalablement favorable à ce qu'il y ait un référendum pour que tout le monde puisse se présenter ?

- Mais moi, je n'ai pas à être favorable ou pas. Ce débat m'agace parce qu'il n'a aucun sens. C'est le point sur lequel je n'ai pas d'avis à donner. La Constitution prévoit elle-même le mode de modification de cette constitution. Ce n'est pas une question de Gbagbo ni de ceci ou de cela. Il faut que le texte modificatif soit soumis aux députés. S'il est voté aux deux tiers, alors on l'amène au référendum. C'est tout. Moi, qu'est-ce que j'ai à faire ?
_ Vous partagez avec le président Wade un long séjour dans l'opposition avec votre accession à la magistrature suprême. Vous arrive-t-il d'échanger ?

- J'estime qu'entre le président Wade et moi, il y a eu juste des incompréhensions quant à l'analyse de cette crise. C'est pourquoi je n'en dirai pas plus.

Peut-être qu'un voyage à Dakar sera une bonne occasion de discuter profondément ?-
Vous convenez avec moi qu'avec ce qui se passe, il y a des priorités là (rires). Mais je suis prêt à me rendre à Dakar.

http://fr.allafrica.com/stories/200411291289.html
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Pakira
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MessagePosté le: Dim 12 Déc 2004 15:02    Sujet du message: Répondre en citant

^^^^Pathétique ce post Rolling Eyes Rolling Eyes

Voici un article interessant de Africamaat:

Pourquoi la Côte d’ivoire de Laurent GBAGBO est dans l’oeil du cyclone France






http://www.africamaat.com/article.php3?id_article=128
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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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MessagePosté le: Sam 18 Déc 2004 13:00    Sujet du message: Cote d'ivoire naturalisation et nationalité - Toutes les loi Répondre en citant

Article 35, naturalisation et nationalité - Toutes les lois votées
Soir Info - 12/17/2004 11:08:56 PM

Les députés ont voté ‘’oui’’, à main levée, hier 17 décembre, la proposition de loi portant dispositions spéciales en matière de naturalisation et la proposition de loi modifiant et complétant la loi N°61-415 du 14 décembre 1961 portant code de la nationalité, telle que modifiée par la loi N°72-852 du 21 décembre 1972. Les députés ont également dit ‘’oui’’, mais par vote à bulletin secret, pour la modification des articles 35 et 55 de la loi n°2000-513 du 1er août 2000 portant constitution de la Côte d’Ivoire. Selon l’article 35 nouveau, ‘’le président de la République est élu pour cinq ans au suffrage universel direct. Il n’est rééligible qu’une fois. Le candidat doit jouir de ses droits civils et politiques et être âgé de trente cinq ans au moins. Il doit être exclusivement de nationalité ivoirienne, né de père ou de mère ivoirien d’origine’’. Aussi, l’article 55 nouveau stipule que, ‘’lors de son entrée en fonction et à la fin de celle-ci, le Président de la Rrépublique est tenu de produire une déclaration authentique de son patrimoine devant la Cour des comptes. Durant l’exercice de ses fonctions, le Président de la République ne peut, par lui-même, ni par personne interposée, rien acquérir ou louer qui appartienne au domaine de l’Etat et des collectivités publiques, sauf autorisation préalable de la Cour des comptes dans les conditions fixées par la loi. Le Président de la République ne peut soumissionner aux marchés de l’Etat et des collectivités publiques. Le Président de la République rendra public chaque année, son bulletin de santé’’. Toutefois, l’article 2 qui demande formellement un référendum pour la révision de l’article 35, et qui stipule que ‘’la présente loi sera exécutée conformément aux dispositions des articles 126 et suivants de la constitution’’, a été retiré à la suite d’un amendement émis par Banzio Dagobert du Pdci. La position des groupes parlementaires Bien avant le vote de la loi portant modification de la constitution, Mme Téhoua Ama a donné l’explication de vote du groupe parlementaire Pdci-rda, Udpci et Solidarité. Le député Téhoua Ama a indiqué que l’article 35, tel que rédigé, a l’adhésion des groupes parlementaires Pdci, Udpci et Solidarité. Selon ses explications, cet article est clair, univoque et garantit son caractère impersonnel. Mme Simone Ehivet Gbagbo, présidente du groupe parlementaire Fpi, a expliqué que ‘’lorsque nous écoutons les différentes argumentations, nous constatons que des Ivoiriens ont été tués pour cela(article 35). Nous constatons que des Etats anciennement alliés, même amis de la Côte d’Ivoire, ont attaqué nuitamment des populations ivoiriennes endormies pour cette question(.. )Le Fpi va voter pour le texte tel que proposé pour que le peuple lui même puisse trancher. Pour que le référendum puisse se tenir. Pour que le peuple donne son point de vue oui ou non, pour ou contre, de façon définitive, de façon finale et que ce débat soit clos. C’est pour cette raison que nous appelons tous les députés à prendre en considération le texte qui est soumis. C’est-à-dire, à donner leur apport pour que le texte parte vers le peuple. Il ne s’agit pas ici dans cet acte que nous prenons, de voter le texte et qu'il soit promulgué et qu’il devienne loi et s’impose aux Ivoiriens. Il s’agit simplement de donner notre accord pour que le texte aille au peuple’’. Telle a été l’explication de vote du groupe parlementaire Fpi, qui réclame donc un référendum. Le député de Bako , Mamadou Ben Soumahoro, ne croit pas quant à lui, aux effets du changement de l’article 35 dans la crise ivoirienne. Il est ‘’inutile de revenir sur tous les propos que j’ai tenus depuis deux ans. Je ne suis pas un oiseau de mauvais augure. Jj’ai dit un certains nombre de choses qui se sont produites et qui continuent de se produire’’ a dit le député Mamadou Ben Soumahoro, pessimiste. Au total, l’article 35 a été voté à l’unanimité. Toutefois, l’organisation d’un référendum est présente dans l’esprit du Fpi pour sa modification, quand que les groupes parlementaires Pdci-rda, Udpci et Solidarité semblent l’avoir évitée.
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MessagePosté le: Lun 20 Déc 2004 21:43    Sujet du message: Répondre en citant

Le président gbagbo aux jeunes africains : “Je vous laisserai demain un pays debout”

Notre Voie - 12/19/2004 8:16:10 PM

Je suis heureux d'être là parce que nous mènons une révolution démocratique dont les gens ne comprennent pas toujours le sens. Nous mènons une révolution pacifique et démocratique que les gens veulent dévoyer. Mais nous ne laisserons pas les gens de mauvaise foi dévoyer notre noble combat (applaudissements). Je voudrais demander seulement une chose : qu'on nous laisse travailler; qu'on nous laisse travailler; qu'on nous laisse travailler ! (la salle répond en chœur).
Pour nos amis qui viennent d'arriver de l'extérieur, je ne voudrais pas faire mon parcours. Ce n'est pas important. Mais je voudrais seulement dire les obstacles qu'on me met, les attaques que je reçois depuis que j'ai été élu par le peuple de Côte d'Ivoire le 22 octobre 2000. Avant d'égrener ces obstacles, je voudrais vous signaler que j'ai commencé véritablement mon combat en décembre 1969. Nous avons créé la première organisation dont une branche deviendra plus tard le FPI, à Strasbourg (en France), dans une chambre d'étudiants dans la chambre de mon ami Assoa Adou, qui est aujourd'hui ministre des Eaux et Forêts. Il était étudiant en médecine. Nous étions quatre.
Pendant ces trente années de combat dans l'opposition, jamais je n'ai pris aucune arme contre aucune institution de la Côte d'Ivoire (applaudissements). Jamais, pendant ces trente années, alors que je subissais les affres de la prison-mon père a été en prison, moi-même j'ai été en prison, mon oncle a été en prison, mon épouse a été en prison, mon fils a été en prison, ma sœur a été en prison-mais jamais, jamais, nous n'avons songé à prendre les armes contre la Côte d'Ivoire. Parce que nous croyons en nous. Parce que nous avons confiance en nous. Et nous avons confiance en notre relation avec le peuple. Nous savions que, tôt ou tard, ce peuple-là, que nous défendions, allait nous reconnaître et nous donner le pouvoir.
Quand on a confiance en soi, on ne prend pas les armes pour faire la guerre civile. Quand on a confiance en soi, on ne cherche pas les fusils comme moyen d'accession au pouvoir (…). Donc j’ai été élu le 22 octobre 2000. Cette élection était un peu comme des données qu'on met dans l'ordinateur. Dans beaucoup de capitales européennes, ils ont mis un certain nombre de données. Et ils ont tenté des touches, mais la feuille qui est sortie n'indiquait pas mon nom. Ils se réveillent un matin, on dit que c'est Laurent Gbagbo qui est président. Ils disent: “Mais, ce n'est pas ce que l'ordinateur nous a donné!”. Mais ça dépend de ce que vous avez mis dans l'ordinateur comme données de base. Ils ont été surpris. Ils ont été étonnés. Mais ils vont d'étonnements en étonnements (applaudissements). Parce que ce n'est pas eux qui décident qui doit gouverner la Côte d'Ivoire. C'est le peuple de Côte d'Ivoire qui décide qui doit gouverner la Côte d'Ivoire (ovations). C'est tout simple mais c'est difficile à comprendre pour eux. C'est simple mais c'est très difficile pour eux à avaler.
Donc, dès que j'ai été élu, on a dit : “D'ailleurs, Gbagbo est mal élu. Il est mal élu, il faut reprendre les élections”. Alors j'ai dit: “je ne reprendrai rien. Nous ne reprendrons rien”. Il y a un chef d'Etat africain que j'ai rencontré un jour. Il avait dit sur une radio qu'il faut reprendre les élections parce que Gbagbo a été élu avec très peu de gens. Parce que ceux qui ont participé aux élections ne sont pas nombreux. Quand je l'ai rencontré, je l'ai pris dans un couloir et j'ai dit : “Toi, pour ton élection, le taux de participation était de 21 %. Pour mon élection, le taux de participation était de 37% et j'ai été élu avec 59%. Je n'avais pas été élu avec un score africain. Alors, 21 % et 37 %, je ne veux plus t'entendre parler de ça, sinon, je vais te répondre” (applaudissements). Pour ne pas brouiller les relations diplomatiques, il y a des choses qu'on ne dit pas publiquement, mais quand on se retrouve, on peut se permettre de dire des vérités. J'ai été bien élu. Mais seulement leur candidat n'était pas là. Ce n'est pas mon problème à moi. J'ai dit plusieurs fois que j'ai été élu dans des conditions calamiteuses. Certains qui ne comprennent pas bien français disent : “Gbagbo a dit qu'il a été élu dans des conditions calamiteuses, ça veut dire que son élection a été mauvaise”. Vous voyez comment les gens ne comprennent pas ? Parce qu'après la proclamation des résultats, il y a eu des bagarres dans les rues et il y a eu des morts. Ce qui fait que nous n'avons même pas fait la fête pour que ceux qui n'ont jamais été au pouvoir et qui y arrivent fêtent au moins leur victoire. Nous n'avons pas fait cette fête. “J'ai été élu dans des conditions calamiteuses” ne veut pas dire que je suis mal élu. Je suis très bien élu mais dans des conditions calamiteuses (applaudissements). La langue française a ses règles, il faut la comprendre pour commenter une phrase en français. A un moment donné, ils ont cessé de dire ça pour s'attaquer à autre chose : “Gbagbo a créé un charnier. Il a tué des gens, il y avait 50 personnes tuées, entassées dans un coin, en brousse. Et que toutes ces personnes sont musulmanes”. Alors j'ai demandé à savoir comment on fait pour reconnaître un cadavre musulman. C'est un peu difficile. Vous trouvez plus de 50 corps quelque part et ce qui est curieux, c'est que la première personne à en parler est un journaliste français de RFI. Le réflexe normal d'un Ivoirien qui découvre un tas de cadavres, c'est d'aller à une gendarmerie ou à un poste de police. Son premier réflexe n'est pas d'aller à RFI. Alors, je me suis contenté de dire : “Ecoutez, dans ces bagarres que mes adversaires ont organisées c'est nous qui avons perdu le plus de monde. Il y a eu plus de 300 morts. Alors, ne me parlez pas seulement de 50. Si on veut parler des morts de 2000, parlons de 300 morts et ne me parlez pas de morts d'une certaine religion par rapport à des morts d'une autre religion. Un mort n'a plus de religion”. Alors, progressivement, ça a cessé.
On a dit, par la suite qu'en Côte d'Ivoire, il y a la xénophobie ; un autre thème de campagne. Comment un pays qui reçoit tous les Africains de tous les pays d'Afrique un pays qui reçoit tous ceux qui sont venus du Liban au moment de la guerre du Liban; un pays qui reçoit tous les Européens de tous les pays d'Europe peut-il être traité de xénophobe ? Alors j'ai dit à quelqu'un que quand on nous traite de xénophobes, c'est un hommage à notre pays. Parce que dans un pays où il n'y a aucun étranger, on ne peut pas dire qu'il y a de la xénophobie. S'il n'y a aucun étranger chez vous, on ne peut pas dire que vous êtes xénophobes. Parce que la xénophobie se définit comme une attitude vis-à-vis des étrangers. Mais, chez nous, il faut que nos amis sachent que, officiellement, il y a 26 % d'étrangers. C'est le taux le plus élevé au monde après, peut-être, Doubaï. Mais la différence, c'est qu'à Doubaï, on ne peut pas devenir Doubaï. Quand vous êtes étrangers, vous ne pouvez pas devenir Doubaï, alors qu'en Côte d'Ivoire, tous les étrangers qui sont ici peuvent devenir Ivoiriens, s'ils le désirent, sur une simple demande. Tout le monde peut devenir ivoirien s'il le veut. Et je suis le président qui a signé le plus de décrets de naturalisation depuis que la Côte d'Ivoire existe (applaudissements). Cela est vérifiable en comptant dans le journal officiel et je n'ai pas fini encore mon mandat. Je n'ai peut-être pas encore fini mes mandats (applaudissements).
Ils ont vu que la thèse de la xénophobie ne tenait pas parce que les chiffres parlaient contre une telle thèse. Donc, ils ont dit : “La Côte d'Ivoire est première productrice de cacao, mais le cacao est produit par les enfants-esclaves”. Nous avons fait front devant tout ça. Le cacao a été introduit en Côte d'Ivoire à la fin du 19ème siècle. Non seulement je n'étais pas encore né, mais ni mon père ni ma mère n'étaient encore conçus. Et voilà que c'est le jour où je deviens président de la République qu'on découvre que le cacao ivoirien est produit par les enfants-esclaves. Nous avons invité des journalistes du monde entier à venir se promener dans les plantations de cacao (rires). C'est risible, c'est petit; c'est minable, c'est ridicule (applaudissements). Tout cela est méprisable; et nous les méprisons. On ne vous demande pas de m'élire. On vous dit que je suis président. Un point, un trait ! (applaudissements).
Les Ivoiriens ont élu celui qu'ils veulent. Où est votre problème!? Jusqu'à présent, sur cette question, je ne comprends pas les problèmes des autres. Où est leur problème? On dit : “Gbagbo ne nous prend pas dans ses mains” . Les Ivoiriens qui sont concernés m'ont élu. Où est votre problème ? Vraiment, ça c'est une grande question sur laquelle on va faire des colloques. Où est le problème des autres? Quand ils élisent leur président, moi, j'envoie un message de félicitations. Je n'ai jamais rien dit sur les pratiques d'un chef d'Etat voisin ou lointain. Mais ça ne veut pas dire que je ne sais pas. Je pense que, pour que les Etats vivent tranquillement, sereinement, il ne faut rien dire. Donc je ne dis rien. Moi, je n'ai rien fait mais , eux, ils disent que j'ai fait des choses que je n'ai pas faites. Ils parlent … Dites-leur que ce n'est pas leur problème si je suis élu.
Donc, ils ont essayé tout ça.Tout cela était appuyé par des faits de violence. Les plus significatifs ont lieu d’abord les 7 et 8 janvier 2001 où ils ont tenté de faire un coup d'Etat. Ils ont même pris la radio et la télévision. Nous les avons chassés de là. Et la tentative de septembre 2002 est la seconde. Certains disent que les rebelles descendaient du Nord et les Français les ont arrêtés au Centre. Ce n’est pas vrai. Ils ont attaqué d'abord Abidjan. Ils ont concentré le plus gros de leurs forces à Abidjan. A Abidjan, ils ont attaqué la Brigade anti-émeute (BAE), la gendarmerie d'Agban, l'école de gendarmerie. Ils ont bloqué la route du camp militaire d'Akouédo. Nos soldats se sont battus et les ont chassés d'Abidjan. C'est ça qui est la vérité (applaudissements).
Et comme dans leur fuite nous n'avions pas les moyens logistiques pour projeter nos militaires derrière eux, puisqu'ils s'enfuyaient vers le Nord, j'ai donc demandé de l'aide à la France. J'ai demandé à la France de mettre à notre disposition deux ou trois hélicoptères. Naturellement, la France a refusé. On comprendra plus tard pourquoi (applaudissements).
Ce coup d'Etat a échoué donc puisqu'ils ont été repoussés. Jusqu'à la fin de la médiation d'Eyadéma à Lomé, il y avait une nature de cette attaque que je vais vous expliquer. La CEDEAO a convoqué une réunion à Accra, c’était Accra I. On a discuté. Les chefs d'Etat, pour manifester leur solidarité, ont pris une très belle résolution. La plus belle d'ailleurs depuis que cette crise est née. La plus belle sur papier, et on a créé un comité de médiation qu'on a confié au président Eyadéma. Mais, jusque-là, on considérait qu'il y avait des rebelles contre l'Etat de Côte d'Ivoire et qu'il fallait convaincre ces rebelles pour qu'ils déposent les armes et qu'ils partent. C'était le sens d'Accra I et de Lomé. Alors, l'Etat que je représente a envoyé une délégation conduite par le président du Conseil économique et social, Laurent Dona Fologo, comprenant tous les partis qui étaient au gouvernement. Cette médiation, on ne l'a pas laissé aller jusqu'à son terme. Pendant qu'elle se déroulait, on a convoqué Marcoussis.
A partir de Marcoussis, la nature du conflit a été changée par les négociants.
On n'a plus considéré l'Etat de Côte d'Ivoire. On a convoqué des partis politiques à Marcoussis et on leur a demandé de signer une déclaration. Moi-même, j'ai pris connaissance de ce document lorsque je suis arrivé à Paris pour la réunion de Kléber. J'ai été mis devant le fait accompli , mais je ne suis pas un pleureur. Je ne pleure pas. J'ai regardé le document. Le contenu était simple : “Gbagbo, pour le moment, tu vas rester-là, mais donne ton pouvoir à quelqu'un que nous te désignons et petit à petit on va te pousser à la mort et après tu partiras, et puis celui que nous attendons viendra s'installer”. Mais moi, je ne ferai pas ça !(applaudissements). J'ai regardé le papier et j'ai dit : “Eux-là, la lutte ne fait que commencer!” (applaudissements). La lutte ne faisait que commencer. Et la lutte a commencé effectivement. Et, petit à petit, les poissons nageurs dont on ne voyait que les écailles, on a découvert leur visage. Celui qu'on a découvert aujourd'hui, je ne sais pas si c'est le plus gros ou le dernier. En tout cas, il est gros (rires et applaudissements)…
Marcoussis plaçait les rebelles sur le même pied que l'Etat. C'est inacceptable. Marcoussis nous a contraint à mettre des rebelles, des tueurs, des assassins, des violeurs dans le gouvernement. Et, en plus, ils sont incapables. Donc le travail n'avance pas. Mais ça, c'est du passé ; on marche vers l'avenir.
Beaucoup disent aujourd'hui : “pourquoi Thabo Mbeki ?” Il est venu, il m'a parlé comme un homme. Il m'a parlé avec respect parce que lui, il sait ce que tout ça veut dire. D'où il vient, ils ont connu l'apartheid. Ils ont connu les emprisonnements. Ils ont connu les tueries. Ils ont connu les assassinats des militants. Et Dieu faisant bien les choses, pendant qu’il était ici chez moi, à 500 ou 600 mètres à l'Hôtel Ivoire, le 9 novembre, l'armée française a tiré sur les jeunes manifestants aux mains nues. Thabo Mbeki était là. Donc, il s'est fait une idée in vivo. Alors, la discussion a pris une autre forme, une autre dimension. Nous avançons. Aujourd'hui, nous voilà. Ce n'est pas Gbagbo qui est là. Ce n'est même pas seulement la Côte d'Ivoire, mais aujourd'hui, l'Afrique est là. Aujourd'hui, l'Afrique est là devant elle-même. Le fils de Lumumba est présent. Donc je vais citer un exemple qui vient de Congo et un exemple qui vient de Côte d'Ivoire.
Quand Lumumba s'est battu pour l'indépendance et qu'il a été élu, il y a d'autres Congolais dont je ne vais pas citer les noms parce que je ne voudrais pas blesser leurs descendants, mais qui s'offraient aux Belges, aux Français pour dire : “Lumumba, il est trop révolutionnaire. Laissez-le et mettez-moi à sa place, je vous rapporte le pays”. Ça ne ressemble pas à quelque chose ça!? (la salle répond par l'affirmative). Il y a des gens qui ne connaissent pas l'histoire de leur propre pays. Ceux-là ont aidé à tuer Lumumba pour que les Européens les prennent et les mettent au pouvoir. Au moment où Lumumba comptait sur le peuple pour arriver au pouvoir, eux, ils comptaient sur l'extérieur pour arriver au pouvoir chez eux. Ça ne vous dit rien ?
Mais, même ici, Houphouet a gagné parce qu'en 1949 et en 1950, pendant qu'il luttait, pendant que Anne-Marie Raggi, qui est morte et qu'on enterre aujourd'hui (samedi 1Cool, lançait la grève contre les produits importés, il y avait, pendant ce temps-là, des Africains qui allaient voir les Français, leur gouverneur, pour dire :“Nous sommes là, enlevez Houphouet, il est révolutionnaire, il est trop anti-français. Mettez-nous à sa place”. Mais, ils ne peuvent pas vous mettre à sa place. C'est le peuple qui l'a élu!
Donc quand les indépendances ont été proclamées, ils ont institué ce phénomène par les coups d'Etat. On veut quelqu'un, on enlève l'autre. On vient, on l'enlève par un coup d'Etat, on encercle des adversaires. Il faut que cette tentative de coup d'Etat soit la dernière! (applaudissements).
Que veut l'Afrique dans son partenariat avec l'extérieur? L'Afrique est demandeur parce que l'Afrique, du fait de son histoire, a accusé un retard technologique, financier et économique. Mais l'Afrique est souveraine. Dans la discussion avec elle, il faut la respecter.
La première chose qu'il faut comprendre, c'est que, dans toutes négociations, même si elles sont techniques, c'est la dignité. Oui, nous sommes les combattants de la dignité. L'Afrique veut le respect. Je négocie avec toi un prêt. Si tu veux, tu me le donnes. Si tu ne veux pas, tu le dis. Tu peux me dire : “Je te fait un prêt, voici les conditions”. Moi aussi, j'accepte tes conditions ou je ne les accepte pas. Mais l'irrespect ne peut pas être accepté par les générations à venir. L'indignité ne peut pas être acceptée par les générations à venir.
Cher ami du MEDDA, nous sommes particulièrement heureux de ta présence. Dis au peuple français que ni le gouvernement ivoirien, ni le président de la République de Côte d'Ivoire, ni le peule ivoirien n'a rien contre le peuple français. Je suis un représentant de ceux qui ne peuvent rien avoir contre le peuple français. Mon père s'est battu avec ses camarades soldats français contre l'armée nazie. Mon père s'est battu pour que l'Allemagne nazie ne triomphe pas. Il était dans cette armée-là, qui, hélas, a été vaincue en 1940. Il était soldat volontaire. Le sergent Koudou, tel est son nom, a été prisonnier de guerre. Evadé, il a repris les armes. Il a été blessé de guerre, et il en porte encore les cicatrices. Soigné, il a été ramené à Fréjus. Il s'est reposé, puis il est rentré en 1942 par la voie maritime. Le prénom que je porte, Laurent, était le prénom du capitaine français qui commandait la compagnie de papa. Il est mort dans les bras de mon père. C'était un Français, blanc comme toi. Dans mon combat, j'ai vécu en France. J'ai fait six ans et demi d'exil en France sans argent. Mais il fallait que cet exil ait lieu pour que le combat soit popularisé au niveau mondial. Ce sont des amis français qui m'ont logé durant ces six ans et demi. Ce sont des camarades français qui m'ont logé. Donc nous n'avons absolument rien contre le peuple français. Mais, quiconque, au nom des intérêts idéologiques ou économiques, veut nous asservir nous trouvera debout! (applaudissements).
Le griot de Soundjata chantait (il fredonne une chanson en malinké). Ça veut dire que la mort vaut mieux que le déshonneur. Je ne me laisserai pas déshonorer et je ne laisserai pas déshonorer le peuple qui m'a élu. Jamais ! applaudissements).
Je voudrais vous dire que cette crise est en train de finir, et elle va finir. Nous en sortirons par la voie constitutionnelle. Il n'y a pas d'autres voies. Je lis des amusements sur certains journaux du genre: “Le président va peut-être choisir le référendum”; “ le président ne va peut -être pas choisir le référendum”. Ce n'est pas une question de choix du président. C'est une obligation cons - ti - tu - tion - nelle !!!(ovations).
La Constitution dit : “Si vous voulez modifier la Constitution, faites ceci, faites cela et enfin faites cela”. On a fait ceci, on a fait cela et puis, on va s'arrêter-là ? (nooon! répond la salle). Donc allez dire aux gens que nous nous sommes engagés tous dans la voie constitutionnelle de la modification de notre propre Constitution. La Constitution, c'est nous, c'est nous-mêmes. C'est notre sang. Nous avons commencé. On a introduit le texte au parlement. Le parlement pouvait bloquer le texte. Le vote du parlement ne signifie pas la modification constitutionnelle. Le parlement n'a pas compétence pour modifier la constitution. Ni le président de la République, ni le gouvernement, ni le parlement n'ont compétence pour modifier l'article 35 et l'article 55 de la Constitution. Eux (les députés), ils peuvent seulement dire au peuple : “Nous t'amenons le texte ou nous le bloquons”. Voilà le rôle du parlement. Au niveau du conseil des ministres, le président de la République peut bloquer le texte. Il ne l'a pas fait. Au niveau du parlement, l'Assemblée nationale peut bloquer le texte. Elle ne l'a pas fait. Le parlement a dit : “Peuple, nous te donnons ton texte. Tu veux le modifier ou tu ne veux pas le modifier. Fais-en ce que tu veux”. Voilà ce que le vote du parlement veut dire. Relisez les articles 126 et 127 de la Constitution de Côte d'Ivoire.
Donc sur ce plan-là, il faut être serein. C'est moi qui vais vous parler à la télévision, pour dire tel jour, on va aller au référendum. D'autres personnes parlent. Elles disent : “nous, on n'aime pas le référendum”. Mais, on ne vous demande d'aimer le référendum. Vous voulez la modification constitutionnelle ? La seule voie pour la modifier, c'est le peuple, et on va aller voir le peuple. S'il le modifie, il le modifie. S'il ne le modifie pas, il ne le modifie pas. Mais si c'est pour ça que vous avez fait un coup d'Etat, il faut que vous y renonciez désormais. Je voudrais dire à tous les présidents qui vont venir qu'il ne faut plus qu'ils fuient devant un petit pétard. C'est cette fuite qui favorise les coups d'Etat.
A tous les jeunes de Côte d'Ivoire, je voudrais vous dire que chaque génération fait son travail. La génération des Houphouet, c'était de proclamer l'indépendance. Ce qu'ils ont fait est bien ou n'est pas bien, ça c'est de l'histoire. La génération que je représente, c'est de donner la dignité, c'est de forcer le respect. C'est de faire en sorte que chacun, dans notre pays, se sente chez lui. C'est de faire en sorte que la colonisation que nos parents avaient combattue ne revienne sous une autre forme. C'est de faire en sorte que chacun puisse avoir du travail et manger. C'est de faire en sorte que chacun puisse mettre son enfant à l'école et l'éduquer. C'est de faire en sorte que si chacun est malade, il puisse se soigner. C'est ça notre génération. Le reste du combat vous appartient.
Vous les jeunes, vous aurez d'autres combats à venir. Parce qu'une action, lorsqu'elle est menée, elle crée toujours des déchets que vous serez amenés à nettoyer après. Je me bats dans le cadre de ma génération aujourd'hui. Je me bats sur la terre que nos ancêtres nous ont laissée. Je mène le combat que nos parents ont mené avant moi. Il y en a qui meurent aujourd'hui. Sachez qu'au temps de la pénétration coloniale, beaucoup des nôtres sont morts. Y compris Gbagbo Likpi, mon grand-père ; Amangoua est mort en exil au Gabon. Nous venons de rapatrier ses restes. Au temps de la lutte pour l'indépendance, il y a eu encore beaucoup de morts: Bouaflé, Dimbokro, Adzopé, Grand-Bassam, Treichville, Séguéla, Agboville; il y a eu beaucoup de morts. Aujourd'hui, la dame que vous voyez-là (la mère du jeune manifestant décapité le 9 novembre par l'armée française devant l'Hôtel Ivoire), son fils est mort dans le cadre du combat que nous mènons pour la dignité et le respect. Il faut que, chez nous ici, nous soyons libres d'ouvrir les bras pour accueillir tous nos frères qui arrivent. Il ne faut pas qu'on nous mette le fusil sur la tempe pour nous obliger à faire quelque chose.
Je ne comprends pas ceux qui nous agressent parce qu'on peut arriver au même résultat en étant serein. Nous accueillons déjà tout le monde. Je fais ma part et je le ferai sans aucune faiblesse, sans reculade, sans crainte parce que je sais que je fais mon devoir. Je sais que je lutte au nom de toute une génération d'Africains. Ce qui se passe en Côte d'Ivoire est regardé en Afrique, en Amérique latine, en Asie, et, un jour, vous saurez tous les témoignages que je reçois. Même ceux qui se réunissent comme ça (rires dans la salle) après ils viennent pour dire : “On n'est là ,mais vraiment, c'est difficile”.
Donc les jeunes, voilà ce que je vais vous laisser. Aucun pays ne se développe sans combat. Même les pays occidentaux qui ont envers nous quelquefois des attitudes dédaigneuses ont traversé des périodes dures dans leur histoire pour arriver à se développer. Les Etats-Unis ont connu la lutte d'indépendance. Ils ont connu aussi la guerre de sécession. La France a connu un siècle de chaos: la révolution française de 1788, celle de 1789, enfin, les restaurations, l'empire de nouveau, la révolution. L'Allemagne a connu l'unité allemande avec Bismark l'unité italienne avec Karvour. Tous ces pays ont connu leurs temps de tristesse, de pleurs et leurs morts. Je vous laisserai demain, un pays debout. Je vous laisserai un pays libre et prospère. Haut les cœurs, haut les cœurs, haut les cœurs (“On y va”, a répondu à trois reprises la salle).
Propos recueillis par Laurent Brindou
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MessagePosté le: Lun 20 Déc 2004 21:44    Sujet du message: Répondre en citant

La Jeunesse africaine exige le départ de l’armée française
Le Courrier d'Abidjan - 12/19/2004 8:02:11 PM

Ouvert le 18 décembre dernier, le 2ème sommet des leaders des mouvements et associations de jeunesse d’Afrique a clos hier dimanche ses travaux. Et a pris d’importantes mesures pour le redécollage politique et économique de l’Afrique qui souffre de la mal gouvernance d’une certaine classe politique atteinte de cécité politique.
Si au cours du sommet qui avait pour thème «Relations pays africains- ex- puissances colonisatrices : partenariat ou recolonisation», les mouvements politiques, syndicaux et associatifs venus de plusieurs pays d’Afrique ont réfléchi sur la situation politique et économique du continent de façon générale, il faut aussi retenir qu’ils se sont prononcés particulièrement sur la situation du pays hôte ; la Côte d’Ivoire.
Après avoir donc fait l’amer constat qu’après quatre décennies de pillage, d’exploitation et de mauvaise gestion sous le néo-colonialisme entretenus par les dirigeants africains appuyés par la passivité des populations désabusées, résignées face aux idéologies iniques et cyniques, l’Afrique reste toujours malade, les congressistes se sont proposés de formuler de nouvelles orientations économiques et sociales qui soient l’espoir de la création de nouvelles conditions de politiques démocratiques, durables et stables. Avec pour base, bien entendu, la stabilité du continent. «Après 45 années d’indépendance, le constat est du reste amer et montre 45 années d’erreur et de bêtises humaines. Cette chute de l’humanité par la déchéance de l’homme touche profondément le continent qui est devenu le théâtre des conflits et des guerres les plus destructrices», stipule le préambule des actes du sommet. Pour donc éviter à l’avenir cette triste situation de l’Afrique, les leaders de la jeunesse africaine ont décidé à l’unanimité du réexamen des accords de coopération entre les pays africains et leurs ex-puissances colonisatrices. Outre cette exigence de portée capitale, les congressistes ont pris une résolution sur la situation militaro-politique de la Côte d’Ivoire. Puis, ils ont rédigé une motion de soutien et de remerciement au chef de l’Etat de Côte d’Ivoire et une autre de remerciement au COJEP tout en recommandant l’organisation tournante du sommet tous les deux ans. Dénonçant la présence dépassée des troupes du 43ème BIMA en Côte d’Ivoire, la non- application des accords de défense militaire en cas d’agression comme en témoigne le cas de la Côte d’Ivoire, considérant l’implication intempestive des ex-puissances colonisatrices dans les affaires internes des Etats africains, les leaders des mouvements et associations de jeunesse africaine, réunis en sommet les 17, 18 et 19 décembre à Abidjan, ont exigé le départ de toutes les troupes françaises basées dans certains Etats africains et en particulier en Côte d’Ivoire. Si dans la résolution sur la situation militaro-politique de la Côte d’Ivoire cette exigence a été réitérée, les congressistes ont en plus demandé la mise sur pied d’une commission d’enquête internationale pour les événements des 6, 7, 8 et 9 novembre 2004 et exigé le désarmement sans condition des rebelles puis insisté sur la traduction de Jacques Chirac en justice pour crime contre l’humanité.

Nazaire Séry
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Pakira
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MessagePosté le: Lun 20 Déc 2004 23:11    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Donc j’ai été élu le 22 octobre 2000. Cette élection était un peu comme des données qu'on met dans l'ordinateur. Dans beaucoup de capitales européennes, ils ont mis un certain nombre de données. Et ils ont tenté des touches, mais la feuille qui est sortie n'indiquait pas mon nom. Ils se réveillent un matin, on dit que c'est Laurent Gbagbo qui est président. Ils disent: “Mais, ce n'est pas ce que l'ordinateur nous a donné!”.


Laughing Cool

Merci,ces textes nous disent ce que les médias français occultent Cool
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ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

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MessagePosté le: Mer 22 Déc 2004 19:03    Sujet du message: Répondre en citant

Voilà pourquoi la France de Chirac ne veut pas de Laurent Gbagbo
Notre Voie - 12/21/2004 5:27:35 PM

La clandestinité, l'exil (il a été contraint de fuir son pays en 1982 lorsque le régime d'Houphouet déclancha contre les enseignants le complot de février ), l'opposition et la prison (en 1969 - de 1971 à 1973). Aujourd'hui, le voilà au pouvoir après avoir été élu à près de 56% des suffrages en 2000 par le peuple souverain de Côte d’Ivoire. Donc un président élu démocratiquement à qui tout le monde (la France, l’Union européenne, les USA et toutes les institutions internationales) reconnaît la légitimité du pouvoir en place. Pendant ses deux ans de bonne gouvernance, Laurent Gbagbo fait une “erreur grave”, celle d'avoir engagé une lutte contre le néo-colonialisme, les monopoles, la corruption, la gabegie et le népotisme, en un mot l'impérialisme.
La France de Chirac se sent menacée. Ses monopoles sont en danger. ll faut alors agir et vite. Chirac actionne la Françafrique et active ses réseaux de déstabilisation. Les présidents de la sous région, les lèches botte de Chirac, sont dans le coup. Ils ont trop peur pour leur pouvoir.
Un seul objectif : renverser Gbagbo et mettre au pouvoir un président plus docile.
Bien sûr, l'arrivée de Laurent Gbagbo n'a pas été saluée par toute la classe politique française. Mais, si certains le considèrent comme trop radical, d'autres, par contre, estiment que Paris pouvait très bien s'entendre avec lui et prouver ainsi à ses détracteurs qu'ils ne s'opposent pas à une véritable émancipation des pouvoirs politiques du continent africain.
Quoi qu'il en soit, la ficelle était trop grande, que les conseillers de Chirac à l'Elysée puissent surveiller et activer un coup d'Etat qui, par la suite, deviendra rébellion, c'est fort regrettable. Des méthodes que Chirac et la France ont pourtant condamnées à maintes reprises sous d'autres cieux.
Il faut savoir que Laurent Gbagbo fait peur à ceux qui ont grandi et prospéré grâce aux multinationales de l'Occident. ll fait peur à ceux qui veulent que l'Afrique reste la chasse gardée des puissances européennes et françaises ; il fait peur à ceux qui redoutent que son élan ne soit irrésistiblement contagieux (nous sentons déjà des frissons dans les pays voisins) ; il fait peur à ceux qui veulent maintenir leur règne fondé sur l'arbitraire, le pouvoir personnel ; il fait peur à ceux qui ne veulent pas que l'Afrique soit affranchie de la tutelle “protectrice” de l'Occident qui les entretient. Raison pour laquelle, il fallait qu'il disparaisse comme d'autres (Sankara, Lumumba, Kwname Nkrouma...).
Avec la bénédiction de la France, certains Etats de la sous-région ont servi de bases-arrière à cette rébellion et mouvements de déstabilisation ainsi qu'à d'autres conspirateurs. Des officiers burkinabé font la navette entre Ouaga - Korhogo - Bouaké pour former et entretenir les bandes armées qui ont à leur tête les bras séculiers d’Alassane Ouattara et de la France. En fait, des marionnettes devenues trop grosses grâce aux braquages de banques et autres aides venues de l'étranger.
Laurent Gbagbo est titulaire d'une maîtrise d'histoire de l'Université de Paris-Sorbonne. Il a soutenu en juin 1979, à l'Université de Paris Vll, une thèse de doctorat en histoire sur les ressorts socio-économiques de la politique ivoirienne: 1940-1960.
Enseignant au Lycée classique d'Abidjan, puis chercheur à l'Institut d'histoire, d'art et d'archéologie africain (IHAAA) dont il sera élu directeur en 1980. Il s'efforcera, dans ses travaux, d'exhumer de l'oubli les vestiges du passé. Mais à l'attrait des hauts faits des grands, Laurent Gbagbo préfère l'action quotidienne des gens ordinaires.
Fils d'un ancien combattant ayant participé à la libération de la France occupée par les Nazis, Laurent Gbagbo est devenu l'idole d'une jeunesse africaine en mal de héros et d'espérance politique. Sa carrière politique a été construite dans le sillage de grands hommes politiques américains et européens. Ce docteur en histoire est un grand pédagogue. Il s'illustre par sa verve déconcertante pour les habitués à la langue de bois. Son langage qui apparaît à certains observateurs comme un discours novateur, est considéré par d'autres comme une thématique éculée dans le langage politique de l'Afrique post-coloniale.
La preuve, son programme de gouvernement n'est-il pas révolutionnaire pour une Afrique toujours dépendante et soumise à l'Occident. L'assurance-maladie universelle, l'école gratuite, la Caisse de retraite pour les planteurs, loi supprimant les peines d'emprisonnement pour les délits de la presse, la proclamation de toutes les libertés politiques, la création des conseils régionaux, le Fonds de solidarité pour la jeunesse, etc.
Ce programme de gouvernement est trop “dangereux” pour les présidents de la sous-région, qui, eux, ne sont que des profiteurs au détriment du peuple. Alors pour sortir de cette crise, la France de Chirac devrait de plus en plus mettre son chapeau de colon dans le placard et devenir un véritable partenaire et allié d'une Côte d'lvoire indépendante, libre et prospère.
Baldim Un Franco-Libanais vivant en Côte d'lvoire
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MessagePosté le: Mer 22 Déc 2004 22:05    Sujet du message: Répondre en citant

ger a écrit:
bonjour,
Rien de nouveau à l'ouest, du copier coller!
Mais qu'un rockfeller pro GBAGBO défende son fond de commerce n'est pas une preuve de bonne gouvernance.Appelez "patriote" les jeunes militants de l'autorité bété d'abidjan correspond sans doute à la vision de ce bon samaritain franco-libanais par contre en CI ils sont appelés "milice"par les ivoiriens qui subissent la terreur DE CES DERNIERS. eh oui !!!!!!
Je t'invite à lire le rapport de l'onu sur le sujet, tu peux le trouver sur ABIDJAN.NET / FORUM .................
SALUT


Tiens le crétin de service vient nous donnez des leçons Rolling Eyes Rolling Eyes

Je vais pas perdre mon temps avec toi, tu parle de pouvoir bété etc... Rolling Eyes Rolling Eyes ici même tu viens nous narguer en essayant de diviser

Get the fuck out here Arrow Arrow Arrow
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MessagePosté le: Ven 11 Fév 2005 04:19    Sujet du message: Répondre en citant

"Chirac est responsable de la situation en Côte d’Ivoire"
par Guy Millière (Professeur à l’Université Paris VII)
Il est philosophe, économiste, professeur d'histoire des idées, et connaît bien l'Afrique et la politique chiraquienne en Afrique.

Peu de temps après la chute de l’URSS, lors de la brève phase de "démocratisation", j’ai travaillé en Afrique subsaharienne. J’ai, entre autres, fait plusieurs séjours au Congo-Brazzaville. Le pays sortait exsangue de plusieurs années de dictature, de pillage, de contrats léonins, tels ceux liant le pays à la société Elf, qui pouvait acheter le pétrole à des prix très inférieur à ceux des marchés mondiaux.

Le Président élu a décidé de revoir les contrats pétroliers et de placer Elf en situation de concurrence. Ce qui eût été jugé ailleurs décision légitime d’un gouvernement souverain fut considéré, là, comme un acte d’insubordination intolérable, et déboucha sur un coup d’État qui remit en place l’ancien dictateur et permit à Elf de retrouver tous ces privilèges.
Dois-je le dire ? Chirac était déjà à l’Élysée à l’époque... Je suis libéral, défenseur du droit des hommes et de la liberté d’entreprendre.

La France à l’époque a violé ces principes qui me sont chers, agi au mépris complet des populations locales et de leurs intérêts, foulé aux pieds les intérêts des Français installés alors au Congo.
Je ne peux m’empêcher, en observant ce que je vois se passer depuis des mois en Côte d’Ivoire, de me dire que j’assiste à une nouvelle version du même scénario.

Lors des élections de 2002, après une période trouble qui a vu Konan Bédié remplacer Houphouet-Boigny, puis se trouver remplacé lui-même par une junte militaire commandée par Robert Gueï, une nouvelle constitution a été adoptée, des élections ont eu lieu où, pour la première fois, plusieurs courants ont pu se présenter, Laurent Gbagbo, socialiste, devint premier Président démocratiquement élu du pays. Mamadou Koulibaly, économiste libéral devint, lui, Président de l’Assemblée nationale.

La notion d’"ivoirité", en place depuis Konan Bédié, est aujourd’hui présentée comme une notion "raciste" et placée au centre des griefs : elle correspond en fait à la volonté des Ivoiriens de naissance d’endiguer une immigration massive venue des pays musulmans du Nord, qui risque de submerger l’identité nationale. Elle n’a pas posé de problème aux commentateurs jusqu’à ce qu’une autre question surgisse : les dirigeants élus du pays ont voulu, après l’élection, revoir des contrats anciens liant la Côte d’Ivoire à des entreprises françaises ; comme par hasard, quelques semaines plus tard, des putschistes armés par la Libye et on ne sait qui (mais on s’en doute) sont descendus du Burkina Faso pour tenter de prendre le pouvoir par la force à Abidjan. Les putschistes ont échoué, ont été repoussés au Nord par l’armée ivoirienne et des mercenaires appelés en renfort.

La France n’a pas soutenu le Président élu

Prenant au mot les accords de défense en place, le gouvernement ivoirien a demandé l’aide de la France, qui s’est "interposée", a évacué les Français du Nord du pays, sous occupation depuis, et a exigé à Marcoussis que le gouvernement intègre des putschistes en son sein. Le cynisme néo-colonial aurait voulu que la France remplace les dirigeants élus par des putschistes à sa solde, mais c’eût été trop "voyant".

Une attitude respectueuse du droit aurait voulu que le pays retrouve son intégrité territoriale et que la France appuie les dirigeants élus : elle ne l’a pas fait, espérant obtenir par la pression ce qu’elle n’a pu obtenir par le putsch. Au bout de deux ans d’un statu quo destructeur pour le pays, les dirigeants élus du pays ont voulu libérer le Nord. La France a mis des entraves.

Une bavure militaire, qui aurait dû faire l’objet d’une enquête, lui a servi de prétexte pour détruire sans attendre le potentiel militaire ivoirien, des émeutes ont suivi au cours desquelles l’armée française a tiré dans la foule. Les émeutes se sont aggravées, et le rejet du néo-colonialisme français a débouché sur des exactions envers la communauté française. Je ne sais ce que sera l’issue.

Ce que je sais est que si le gouvernement français avait respecté les décisions des dirigeants élus de Côte d’Ivoire, si la France n’avait paru favoriser les putschistes, et si elle avait respecté les accords de défense, nous n’en serions pas là. Le peuple ivoirien n’a rien contre les Français : il a des griefs légitimes contre une politique sans scrupules qui est celle de Chirac.

Chirac est responsable de la mort de soldats français et de la situation globale en Côte d’Ivoire. Le voir traiter les dirigeants ivoiriens de "fascistes" après avoir aidé des putschistes et avant de rendre visite à Khadafi serait risible, si ce n’était à ce point sinistre.

Par Guy Millière MGuymilliere@aol.com
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