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[arak atack]

Arrêtons de gémir ; soyons heureux. Car, la mobilisation populaire pour délivrer la Côte d’Ivoire des serres de l’impérialisme français et des tentacules de la mondialisation libérale a donné un premier résultat satisfaisant : les chars de l’armée française d’occupation ont libéré l’hôtel Ivoire et les deux ponts d’Abidjan. Victoire !

Soyons heureux d’être les témoins oculaires et privilégiés qui assistons l’Histoire vagir pour accoucher d’une nation forte, puissante et digne. En effet, en dépit des multiples tentatives de camouflage des médias occidentaux, les Ivoiriens ont réussi à sortir le loup du bois afin que la vérité éclate au grand jour. En fait, sous le sombre manteau de la rébellion qui, depuis le 19 septembre 2002, sème la mort partout et partage artificiellement la Côte d’Ivoire entre nord et sud, se cache, en réalité, la France. C’est elle qui fait la guerre à la Côte d’Ivoire pour continuer sa mainmise sur les richesses économiques et pour perpétuer son hégémonie politique et culturelle. Notre vrai et principal ennemi a été obligé de tomber son masque. Nous le connaissons désormais. Nous pourrons mieux le combattre et le vaincre. A l’instar du Vietnam et de l’Algérie.

Soyons heureux de savoir que les télé-politiciens qui, de leurs bungalows de la Côte d’Azur ou de leurs châteaux du bord de la Seine, rêvaient de transformer la Côte d’Ivoire en paradis terrestre ne sont, à la vérité, que les chevaux de Troie de l’impérialisme français et les marionnettes de la mondialisation libérale. Ne nous laissons plus distraire par leurs vociférations. N’écoutons plus les élégies de ces hérauts pleurant la défaite du Grand Metteur en scène.

Soyons heureux d’appartenir à un pays avec une jeunesse formidable et une armée redoutable qui ont forcé la France à avaler ses grands principes de liberté, de démocratie et de protection des Droits de l’homme et des peuples. Honte au général Poncet ! Honte à l’armée française qui a osé tirer sur de jeunes manifestants aux mains nues. Ils clament : “ On ne s’attaque pas impunément à la France ”. Ils le sauront dorénavant : “ On ne s’en prend pas impunément à la jeunesse ivoirienne”.

Soyons heureux d’avoir échappé aux prédictions des prophètes de malheur qui voulaient voir la Côte d’Ivoire transformée en “ poudrière identitaire ”. Est-ce pour éradiquer la “ xénophobie ” que la France a pulvérisé, au sol, les aéronefs civils et militaires ? Est-ce pour supprimer “ l’exclusion ” que l’aviation française a tiré sur les symboles de la République que sont le palais présidentiel de Yamoussoukro et la résidence de Cocody ? Est-ce pour réparer les injustices qui seraient faites aux populations du nord que les soldats français occupent les aéroports de Yamoussoukro et d’Abidjan ? Est-ce pour la protection des droits humains “ bafoués ” que l’armée française néo-coloniale a massacré des civils à Duékoué, à Guessabo, à Yamoussoukro et à Abidjan et pillé la Banque centrale à Man et à Bouaké ?

Soyons heureux d’avoir cloué le bec aux mercenaires ivoiriens (intellectuels et artistes) engagés par l’impérialisme français pour mener, à travers le monde, une croisade contre “ l’ivoirité et la xénophobie ”. Que vont-ils dire maintenant contre la barbarie de la Mère-Patrie ? Que peuvent-ils dire ?

Soyons heureux de constituer une main-d’œuvre unie et solidaire pour les travaux de finition de l’édifice national. Oublions, pour le moment, nos taquineries ethniques et nos préjugés régionaux pour former un solide bloc monolithique contre la férocité de l’impérialisme français et la boulimie de la mondialisation libérale.

Soyons heureux de vivre dans un pays qui, dans très peu de temps, servira de modèle aux autres pays de la région ouest-africaine ; voire à toute l’Afrique. En effet, quand la Côte d’Ivoire parviendra à s’arracher de ses griffes, la France perdra définitivement ses autres colonies d’Afrique et deviendra, du même coup, un pays sous-développé dans le cercle dominateur du G8. C’est pour cette raison que la France s’acharne sauvagement sur nous pour ne pas que notre exemple fasse tache d’huile. Hélas pour M. Chirac !

Soyons heureux parce que le petit village de “ Monoko-Zohi, perdu entre forêt et savane ”, a réussi à vaincre les “ Ogres les plus féroces de l’humanité ”.

Arrêtons de gémir ; soyons heureux. Le “ jour de notre jour ” est enfin arrivé : la nation ivoirienne est née. Forte, puissante et digne

Arak Atack