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Société : Initiative : L'Afrique peut sortir de la pauvreté
Une Ong internationale propose 15 solutions aux problèmes qui minent notre continent.
Brice R. Mbodiam



Initiative
L'Afrique peut sortir de la pauvreté
Une Ong internationale propose 15 solutions aux problèmes qui minent notre continent.
Dans le contexte camerounais, c'est le type d'individu qu'on s'empresserait de qualifier "d'opposant". C'est que, mercredi dernier, au cours d'une rencontre avec la presse à l'hôtel Somatel du quartier Ecole de police à Yaoundé, Ousmane Sy a fait une critique acerbe de l'environnement socio-économico-politique du continent. Ancien ministre de l'Administration territoriale au Mali, et coordonnateur du Réseau gouvernance Afrique, il pense que "quels que soient les Etats, le continent africain vit une crise profonde. Tous le programmes menés par les gouvernements, avec beaucoup de difficultés quelquefois, n'ont pas diminué la pauvreté". Par ailleurs, l'invité de Dschangshuss, un cercle de réflexion et de production d'idées autour de la décentralisation et la gouvernance au Cameroun, constate qu'"en Afrique, on se borne toujours à évaluer la légalité des élections et non la légitimité" des élus. C'est fort de tous ces constats que le Réseau gouvernance en Afrique, une organisation non gouvernementale (ong) continentale, a publié en novembre 2003, un document intitulé "Changeons l'Afrique, 15 propositions pour commencer". Il s'agit, selon le coordonnateur du Réseau, "d'éléments pratiques permettant d'améliorer la gouvernance en Afrique". Lesquelles propositions ont été formulées à la suite d'une série d'enquêtes menées dans neuf pays africains, dont le Cameroun.

Prospérité
Entre autres points focaux de la feuille de route prescrite par le Réseau gouvernance Afrique, l'on peut citer la nécessité de "prémunir l'action publique contre les risques de dérive et d'abus de pouvoir; faire de la construction du consensus le fondement de la démocratie locale; mettre la coopération au service du développement; bâtir un système éducatif et de formation adapté aux besoins de l'intégration". La prospérité du continent africain, selon le même document, passe par la consécration de "la pluralité juridique dans les constitutions" et le renforcement "de la légitimité des systèmes électoraux". Il s'agit là, reconnaît Ousmane Sy, de "propositions polémiques, parce qu'elles touchent à des questions considérées comme tabous" par les gouvernants actuels.

Cependant, le coordonnateur du Réseau gouvernance en Afrique avoue que "Changeons l'Afrique, 15 propositions pour commencer" bénéficie déjà de quelques sympathies dans des pays africains. Ainsi du Mali, où, à en croire Ousmane Sy, "le Conseil des collectivités va organiser une session pour parler de la question", dans les prochains jours. De même, le ministre de la Fonction publique du Burkina-Faso, qui pilote le projet de gouvernance dans ce pays, aurait promis de réunir des experts pour exploitation du document. Au Cameroun, des rencontres entre la délégation du Réseau et la société civile se sont déroulées depuis le début de la semaine, et se sont achevées hier. Aucun contact formel n'a cependant eu lieu avec les instances dirigeantes du pays.