Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Un Français d'origine ivoirienne prend la tête de Prudential

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Actualités Diaspora
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
prince_of_zamunda
Grioonaute


Inscrit le: 27 Sep 2007
Messages: 16

MessagePosté le: Jeu 19 Mar 2009 18:04    Sujet du message: Un Français d'origine ivoirienne prend la tête de Prudential Répondre en citant

C'est quoi l'adage deja? quand on gagne on est Francais d'abord...


http://jeuneafrique.com/depeche_afp_20090319T142804Z20090319T114530Z_Un-Francais-d-origine-ivoirienne-prend-la-tete-de-l-assureur-britannique-Prudential.html


Un Français d'origine ivoirienne prend la tête de l'assureur britannique Prudential

Le Français d'origine ivoirienne Tidjane Thiam, actuel directeur financier de Prudential, deviendra en octobre directeur général du groupe, a annoncé l'assureur jeudi, parallèlement à la publication de ses résultats 2008 qui ont vu ses comptes plonger dans le rouge.

M. Thiam, Français né en Côte-d'Ivoire, et qui avait notamment été ministre dans son pays natal avant le coup d'Etat de décembre 1999, deviendra ainsi l'un des très rares dirigeants de la City d'origine africaine.

Dans un communiqué, le groupe a indiqué que son actuel directeur général Mark Tucker avait décidé de quitter ses fonctions le 30 septembre prochain, après quatre ans et demi à la tête du groupe.

Il sera remplacé par M. Thiam, actuellement directeur financier, qui avait commencé en mars 2008, et qui venait de chez Aviva, le principal concurrent de Prudential.

Concernant les résultats, le groupe a essuyé en 2008 une perte nette de 396 millions de livres en normes IFRS, contre un bénéfice correspondant de 947 millions de livres en 2007.

En normes de valeur intrinsèque (EEV), le groupe a enregistré une perte imposable de 2,1 milliards de livres, contre un bénéfice de 3,7 milliards en 2007.

Dans le communiqué, le conseil d'administration de Prudential se dit "très désolé de perdre Mark, tout en comprenant et respectant sa décision". M. Tucker lui-même indique que "choisir de quitter Prudential a été une des plus difficiles décisions de sa vie".

M. Tucker estime cependant qu'il a "réalisé les objectifs qu'il s'était assignés", en terme de croissance et de qualité du groupe, qui se dispute en permanence la place de numéro un par la capitalisation avec Aviva.

"C'est le moment de passer la main à un successeur", remarque-t-il, en se disant "très excité" à la perspective de voir M. Thiam lui succéder.

M. Thiam lui-même s'annonce "ravi de l'opportunité" qui lui échoit et il s'engage d'ici à octobre "à soutenir absolument Mark et à assurer le respect de nos engagements financiers".

M. Thiam, qui est Polytechnicien, était directeur général d'Aviva Europe quand il a quitté Aviva en septembre 2007. Il a commencé sa carrière dans le cabinet financier international McKinsey, travaillant ainsi de 1986 à 1994 entre Paris et Londres pour des banques et des assurances.

De 1994 à 1998, M. Thiam est retourné en Côte d'Ivoire, notamment pour y être ministre du Plan et du Développement, avant de quitter le pays après le coup d'Etat militaire de décembre 1999. Il est alors retourné chez McKinsey où il a travaillé jusqu'à son arrivée chez Aviva en 2002.
_________________
"nun' but juices and berries baby!...all juices and berries!"
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Gnata
Super Posteur


Inscrit le: 14 Juil 2005
Messages: 1127

MessagePosté le: Ven 20 Mar 2009 14:20    Sujet du message: Répondre en citant

Donnons à Adandozan ce qui lui revient...

Le père de Tidjane Thiam ( Ahmadou Thiam) est venu avec cette culture de l'instruction de son Sénégal natal et il la inculqué à ses enfants , il était de la génération des Cheikh Anta Diop et Senghor, des gens qui appréciaient le savoir... Et au moment où les enfants de ministres d'origine Ivoirienne traînaient en france et dans le monde entrain de faroter ou couper ou se payer des penthouses , les Thiam-fils étudiaient... donc dire même qu'il est d'origine Ivoirienne c'est,d'une vilaine façon, tirer la natte des autres sur nous, quand au fait qu'il soit Francais, peuh !...

Tout le mal qu'on lui souhaite comme CEO d'une compagnie pareille c'est qu'il réussisse, pour ce qui est de l'Afrique j'espère qu'il y reviendra plus tard ( le + vite possible si possible) pour nous gratifier de ses expériences de gestionnaire, nous sommes saturés de nous coltiner les nombreux ploucs kalash en bandoulière qu'on nomme abusivement ministres ,entre des drop out universitaire en anglais comme Premier minstre et des cuisiners militaire comme ministre de l'enseignement supérieur, ça craint et ça presse !
_________________
"Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Lun 23 Mar 2009 19:35    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
Et au moment où les enfants de ministres d'origine Ivoirienne traînaient en france et dans le monde entrain de faroter ou couper ou se payer des penthouses , les Thiam-fils étudiaient... donc dire même qu'il est d'origine Ivoirienne c'est,d'une vilaine façon, tirer la natte des autres sur nous, quand au fait qu'il soit Francais, peuh !...

Heu?! Tidiane est quand même né et a grandi à Abidjan, à l'instar d'innombrables Ivoiriens d'origine sénégalaise. D'ailleurs, n'a-t-il pas fait le Lycée Scientifique de Yamoussoukro...?

Sauf que lui son père, Ahmadou Thiam, était ministre en Côte d'Ivoire tandis que son oncle, Habib Thiam, était ministre au Sénégal : un tel milieu familial ça aide, au moins pour les conditions matérielles de performance ; d'autant que le petit Tidiane était (ai-je ouï dire) un des nombreux filleuls de Nanah Boigny qui ne lésinait pas sur les moyens financiers pour pousser la scolarité des jeunes talents de son entourage...

Bref, le cas de Tidiane Thiam est emblématique à plus d'un titres : Parents d'origine sénégalaise, lui-même premier Ivoirien de Polytechnique à défiler le 14 juillet sur les Champs Elysées (en présence de Félix Houphouët Boigny dans la tribune officielle)...

Sinon, j'en ai effectivement connu des fils à papa de cette période qui venaient faire des études à Paris en septembre, et rentraient dare dare à Abidjan pendant les fêtes de Noël, les bagages remplis des derniers tubes des States + les dernières sapes de Bako, et qui ne "retournaient à l'école" qu'au Printemps (voire après les fêtes de Pâcques)...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Mar 24 Mar 2009 04:08    Sujet du message: Répondre en citant

Ogotemmeli a ecrit: ''Sauf que lui son père, Ahmadou Thiam, était ministre en Côte d'Ivoire tandis que son oncle, Habib Thiam, était ministre au Sénégal : un tel milieu familial ça aide, au moins pour les conditions matérielles de performance ; d'autant que le petit Tidiane était (ai-je ouï dire) un des nombreux filleuls de Nanah Boigny qui ne lésinait pas sur les moyens financiers pour pousser la scolarité des jeunes talents de son entourage...''

Salut Ogo. Ce que tu dis est d'autant plus vrai que si tu fais une analyse, meme superficielle, des origines sociales des polytechniciens et centraliens africains, tu t'apercevras rapidement qu'ils repondent, dans leur ecrasante majorite a un certain ''profil sociologique'': fils ou filles de notabilites souvent ''historiquement'' liees a la France (anciens combattants, anciens grands fonctionnaires de la coloniale ou d'apres les independances, politiciens ou hauts cadres de l'administration, riches commercants, hommes d'affaires ou notabilites rurales (marabouts, chefs traditionnels...) et profils similaires); ce qui ne veut pas dire bien sur, qu'ils repondent tous a ce profil. Il y a toujours des ''miracules'' et des ''boursiers'' qui sortent du lot mais en termes de pourcentages, c'est le cas de l'ecrasante majorite d'entre eux.

Ceci est d'ailleurs aussi vrai dans le cas de la France: polytechniciens et centraliens sont a plus de 80% issus des classes ''superieures''. Je ne veux pas dire qu'ils ont reussi grace a des ''magouilles'' ou autre chose. Ils n'en ont pas besoin pour repondre aux attentes de leur milieu: il a ete partout prouve que les performances scolaires sont etroitement liees aux origines sociales et que ceux qui sortent des milieux favorises ont statistiquement plus de chances de reussite que les autres. Bien entendu, quelqu'un peut etre issu du milieu le plus pauvre et etre le premier de sa classe mais lorsque vous comparez 100 etudiants pris au hasard dans les miieux favorises a 100 autres individus pris au hasard et issus des milieux pauvres et que vous analysez leurs parcours scolaires, les resultats sont sans ambiguite: les performances de ceux qui sont issus des classes superieures sont nettement plus elevees.

Il faut donc toujours relativiser les performances ''exceptionnelles'' de ces gens-la que les medias nous presentent presqu'invariablement comme des ''genies'' ou des ''surdoues'': leurs origines expliquent presque toujours en partie leur reussite bien que cette derniere reste quand meme louable.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 04:44    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
Salut Ogo. Ce que tu dis est d'autant plus vrai que si tu fais une analyse, meme superficielle, des origines sociales des polytechniciens et centraliens africains, tu t'apercevras rapidement qu'ils repondent, dans leur ecrasante majorite a un certain ''profil sociologique'': fils ou filles de notabilites souvent ''historiquement'' liees a la France (anciens combattants, anciens grands fonctionnaires de la coloniale ou d'apres les independances, politiciens ou hauts cadres de l'administration, riches commercants, hommes d'affaires ou notabilites rurales (marabouts, chefs traditionnels...) et profils similaires); ce qui ne veut pas dire bien sur, qu'ils repondent tous a ce profil. Il y a toujours des ''miracules'' et des ''boursiers'' qui sortent du lot mais en termes de pourcentages, c'est le cas de l'ecrasante majorite d'entre eux.

Tu me fais penser là à "L'école des otages", dont Aboubacry Moussa Lam évoquait le souvenir de façon très caustique : au temps des colonies, les Blancs sélectionnaient les enfants des chefs coopératifs (en général les chefs de canton qu'eux mêmes avaient intronisés) qu'ils endoctrinaient dans une école dite des otages.

Trible avantage pour le Colon :
1/ En effet, les parents sachant leurs enfants entre les mains de Bwana se tenaient volontiers à carreaux, exécutant docilement leur partition dans "l'oeuvre de civilisation" des Bamboula.

2/ Le fait que leurs enfants fussent choisis par "Missié Commandant" était vécu par les "chefs et roitelets" comme une marque insigne de confiance du Blanc ; comme un succédané d'alliance matrimoniale scellant traditionnellement les bonnes relations diplomatiques ou de vassalité...

3/ les enfants endoctrinés dès leur plus jeune âge remplaçaient encore plus avantageusement leurs parents dans le dispositif colonial d'aliénation culturelle, politique, etc.

Toutefois, ces mêmes écoles des otages produisirent également des leaders africains de la résistance à la colonisation : Moussa Lam cite le cas d'un jeune homme qui revenu en famille se dépouilla de tout vêtement de Blanc pour endosser ceux autochtones de guerriers, conduisant la lutte de résistance à la colonisation avec ses compatriotes. Il cite également le cas de Yoro Diâo, celui qui laissa un récit des "six migrations venues d'Egypte, auxquelles la Sénégambie doit son peuplement" ; c'est-à-dire l'un des plus précieux témoignages de la tradition orale sur l'origine égyptienne millénaire de certaines populations sénégambiennes...

Ces pratiques de "l'école des otages" remontent au temps des déportations négrières : nombre de négriers européens envoyaient les fils de leurs partenaires africains rencontrer leurs commanditaires des cours royales européennes, où d'aucuns passaient plusieurs mois, voire années. A leur retour, ils étaient accompagnés d'une clique de trafiquants prompts à les aider par tous les moyens à remplacer les autorités locales pour favoriser le business négrier. Par ce procédé, un jeune Kongo est devenu le premier prêtre chértien d'Afrique Atlantique. Quant à Benoïm, il a été assassiné par ses compatriotes de retour d'un tel voyage studieux chez les Blancs : on le prit pour un traître qui voulait défier l'autorité des Mansa Mali au profit de ses nouveaux accolytes Bwana...

Bref, cette trajectoire de réussite en Occident des élites africaines me semble atteindre ici son apogée : Hamilton, Obama, Zinsou, Tidiane, etc.
J'aimerais qu'un autre modèle émerge, ou en tout cas se consolide, à savoir la réusiiste en Afrique d'une élite africaine formée de manière afrocentrique, selon des proccupations proprement africaines, qui apportent autre chose au monde relevant du propre génie de Nègre, et qui ne soit pas un sempiternel ersatz d'un modèle hétérodoxe...

Cette dernière perspective me rappelle le cas trop méconnu du docteur Aben Ali : un medecin africain formé à l'université de Sankore (Tombouctou), qui au XVè siècle sauve de la mort l'infant charles VII, grâce aux méthodes thérapeutiques négro-africaines qu'il a apprises en Afrique...

Par exemple, je verrais une chair de chorégraphie africaine confiée à Alphonse Tiérou en Côte d'Ivoire, où des dizaines de candidats du Japon, de la Chine, du Brésil, etc. se bousculeraient, prêts à payer des fortunes pour recevoir un enseignement original africain, dans un institut africain spécialisé, doté des meilleurs moyens infrastructurels...

Au fait, quel est le bilan de Tidiane en tant que ministre ivoirien dans la période dite de la "décennie perdue" en Afrique ? Au fond, ces brillantes trajectoires individuelles nous renseignent davantage sur ce qu'elles cachent comme l'arbre la forêt : une perte séculaire d'initiative en matière de "réussite" des sociétés africaines...

Mais, je dis ça, je rien hein : encore bravo, Tidiane !
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Panafricain
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1127

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 10:05    Sujet du message: Répondre en citant

samuel a écrit:
Ogotemmeli a ecrit: ''Sauf que lui son père, Ahmadou Thiam, était ministre en Côte d'Ivoire tandis que son oncle, Habib Thiam, était ministre au Sénégal : un tel milieu familial ça aide, au moins pour les conditions matérielles de performance ; d'autant que le petit Tidiane était (ai-je ouï dire) un des nombreux filleuls de Nanah Boigny qui ne lésinait pas sur les moyens financiers pour pousser la scolarité des jeunes talents de son entourage...''


L'argent aide bien évidemment, mais ce n'est pas à vous que je vais apprendre que tous les fils de riches ne finissent pas à polytechnique et à l'insead.

Citation:
Salut Ogo. Ce que tu dis est d'autant plus vrai que si tu fais une analyse, meme superficielle, des origines sociales des polytechniciens et centraliens africains, tu t'apercevras rapidement qu'ils repondent, dans leur ecrasante majorite a un certain ''profil sociologique'': fils ou filles de notabilites souvent ''historiquement'' liees a la France (anciens combattants, anciens grands fonctionnaires de la coloniale ou d'apres les independances, politiciens ou hauts cadres de l'administration, riches commercants, hommes d'affaires ou notabilites rurales (marabouts, chefs traditionnels...) et profils similaires); ce qui ne veut pas dire bien sur, qu'ils repondent tous a ce profil. Il y a toujours des ''miracules'' et des ''boursiers'' qui sortent du lot mais en termes de pourcentages, c'est le cas de l'ecrasante majorite d'entre eux.


Dépassons le superficiel justement : as tu un début de preuves statistiques qui permette de corroborer tes affirmations ???? Ou ton propos s'appuie t-il sur tes idées préconçues ???


Citation:
Il faut donc toujours relativiser les performances ''exceptionnelles'' de ces gens-la que les medias nous presentent presqu'invariablement comme des ''genies'' ou des ''surdoues'': leurs origines expliquent presque toujours en partie leur reussite bien que cette derniere reste quand meme louable.


Ce sont des excuses un peu trop faciles que tu nous sors là à mon goût.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Panafricain
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1127

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 10:06    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:


Au fait, quel est le bilan de Tidiane en tant que ministre ivoirien dans la période dite de la "décennie perdue" en Afrique ? Au fond, ces brillantes trajectoires individuelles nous renseignent davantage sur ce qu'elles cachent comme l'arbre la forêt : une perte séculaire d'initiative en matière de "réussite" des sociétés africaines...

Mais, je dis ça, je rien hein : encore bravo, Tidiane !


Je ne sais pas quel est son bilan, mais je sais que lui au moins, contrairement à beaucoup d'entre nous, a essayé de servir son pays. Il n'avait pas besoin de retourner en Côte d'Ivoire pour faire carrière.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 17:54    Sujet du message: Répondre en citant

Citation:
samuel a écrit:
Ogotemmeli a ecrit: ''Sauf que lui son père, Ahmadou Thiam, était ministre en Côte d'Ivoire tandis que son oncle, Habib Thiam, était ministre au Sénégal : un tel milieu familial ça aide, au moins pour les conditions matérielles de performance ; d'autant que le petit Tidiane était (ai-je ouï dire) un des nombreux filleuls de Nanah Boigny qui ne lésinait pas sur les moyens financiers pour pousser la scolarité des jeunes talents de son entourage...''


L'argent aide bien évidemment, mais ce n'est pas à vous que je vais apprendre que tous les fils de riches ne finissent pas à polytechnique et à l'insead


salut Panafricain. Je suis etonne que tu me poses une question a laquelle j'ai repondu par anticipation sachant que quelqu'un allait relever cette banalite. Voici ce que j'ecrivais a ce propos:

Citation:
ce qui ne veut pas dire bien sur, qu'ils repondent tous a ce profil. Il y a toujours des ''miracules'' et des ''boursiers'' qui sortent du lot mais en termes de pourcentages, c'est le cas de l'ecrasante majorite d'entre eux.


En effet je ne crois pas qu'il soit besoin de s''attarder sur cet aspect du probleme. Nous savons tous que des fils de riches peuvent se reveler des cancres a l'ecole et que des enfants issus de milieux tres pauvres peuvent battre tous les autres en classe. Mais cela, c'est ce qui se passe sur le plan individuel, pas sur le plan collectif, c'est-a-dire statistique. Je veux dire que lorsqu'on compare des groupes d'enfants aux origines diverses, il s'avere toujours que ceux qui sont issus de milieux favorises reussissent EN PLUS GRANDE PROPORTION, EN POURCENTAGES PLUS ELEVES, que ceux qui sont issus de milieux defavorises. D'ailleurs les taux de reussite dans les deux groupes sobnt sans commune mesure. Toutes les statistiques, dans tous les pays europeens et au-dela le prouvent annee apres anne. Il te suffit de faire une petite recherche sur Internet pour etre edifie.

Ce qui nous trompe souvent, c'est toujours des cas individuels que nous connaissons et qui semblent demontrer le contraire. Nous ne nous demandons jamais: lorsqu'ils avvaient demarre, combien d'enfants de pauvres etaient-ils et combien d'entre eux se sont retrouves a l'universite 13 ans plus tard?


Citation:
Dépassons le superficiel justement : as tu un début de preuves statistiques qui permette de corroborer tes affirmations ???? Ou ton propos s'appuie t-il sur tes idées préconçues ???


Comme je disais plus haut, des statistiques, il n'y en a que trop sur ce sujet. Dans les milieux academiques, chez les professionnels de la pedagogie et les travailleurs de l'education, c'est, encore une fois une banalite et je ne sais pas pourquoi tu me demandes de m'expliquer sur cette question puisque tu le sais probablement aussi bien que moi. Ce sont des choses que tout le monde en France connait depuis au moins 1964 avec la parution de l'ouvrage de Pierre Bourdieu, ''Les Heritiers''. Si tu ne connais pas ce livre en voici un compte-rendu quie j'ai trouve au hasard sur le Net:


Citation:
Le livre "Les Héritiers" par Pierre Bourdieu
achille52 | 13/12/2008
PRÉSENTATION

Les Héritiers est un ouvrage de Pierre Bourdieu et de Jean-Claude Passeron paru en 1964.

Considéré comme une œuvre de référence dans le domaine de la sociologie de l’éducation, les Héritiers institue l’école comme objet central de l’analyse sociologique. Les auteurs y mettent en évidence les inégalités sociales d’accès et de réussite à l’enseignement supérieur français. Contre la vision largement répandue d’une école démocratique et méritocratique permettant l’égalité des chances et la mobilitésociale — théorie de l’école comme « ascenseur social » —, ils opposent une théorie de la perpétuation des inégalités sociales à travers le système scolaire. Ils développeront par la suite dans la Reproduction. Éléments d’une théorie du système d’enseignement (1970) l’idée qu’en légitimant la culture des milieux privilégiés, l’école contribue à reproduire les inégalités sociales et perpétue l’inégalité des chances.

LES INÉGALITÉS DEVANT L’ÉCOLE À L’APPUI DES STATISTIQUES


En mesurant les chances d’accès à l’enseignement supérieur selon l’origine sociale et le sexe, PierreBourdieu et Jean-Claude Passeron mettent en lumière la représentation inégale des diverses classes sociales au sein de l’enseignement supérieur français. Ils constatent en effet que la proportion des étudiants par rapport à l’ensemble de la population de leur tranche d’âge varie fortement en fonction de l’origine sociale et de la profession du père ; allant de 0,7 p. 100 pour les salariés agricoles et de 1,4 p. 100 pour les ouvriers à 29,6 p. 100 pour les cadres moyens et 58,5 p. 100 pour les cadres supérieurs et professions libérales.

Pour les auteurs, la sélection scolaire réduit considérablement les chances des enfants de salariés agricoles, des employés non qualifiés et des ouvriers — soit la majorité de la population française — d’accéder à l’université. De plus, pour ceux d’entre eux qui atteignent l’enseignement supérieur, une restriction du choix des filières s’opère. Celle-ci se traduit par une sur-représentation des classes populaires au sein des facultés de lettres et de sciences. Les filières les plus prestigieuses ou celles qui vont conduire aux professions les plus lucratives (droit, médecine, pharmacie, etc.) et, à un degré plus important encore, les grandes écoles, les écoles normales et polytechniques apparaissent comme réservées aux étudiants issus des milieux privilégiés. L’expérience de l’enseignement supérieur et de la réussite scolaire semble donc « banale » ou « attendue » pour un fils de cadre supérieur, tandis qu’elle peut être jugée « extra-ordinaire » pour le fils d’un ouvrier.

L’ÉCOLE : UN INSTRUMENT CACHÉ DE DOMINATION DE CLASSE


Pour Pierre Bourdieu et Jean-Claude Passeron, la réussite scolaire des enfants des classes dominantes ne s’explique pas par leur « don », mais par leur héritage culturel. La culture scolaire n’est pas neutre, elle est celle des classes dominantes : aussi, pour le fils d’un cadre supérieur, la culture de l’école va-t-elle correspondre à celle produite dans son milieu familial ; tandis que le fils d’un ouvrier ne pourra acquérir, rattraper que laborieusement ce qui est donné « en héritage » aux enfants des classes dominantes. Les familles de la classe dominante transmettent ainsi à leurs enfants un héritage que l’école valorise puisqu’il est aussi celui exigé à l’école. Les enfants de la classe dominée rencontrent en revanche des problèmes d’« acculturation ».



Pierre Bourdieu a ecrit bien d'autres ouvrages sur la question depuis notamment sur les classes preparatoires et les grandes ecoles, ''La Noblesse d'Etat'', que je te conseillerais aussi de lire.

Si tu veux des statistiques plus recentes, notamment concernant les grandes ecoles et les classes preparatoires, voici les extraits d'un cours sur le sujet, poste sur le site profs d'universite ''Sauvons l'Universite'':

Citation:
Par ailleurs on sait que ces « nouveaux étudiants », plus souvent titulaires d’un Baccalauréat technologique ou professionnel et plus souvent d’origine populaire, sont les premières victimes de la sélection à l’université. Ce qui explique que l’origine sociale des étudiants s’élève à mesure qu’on monte dans le cursus. La part des jeunes dont les parents sont cadres supérieurs, ou exercent une profession libérale, en premier cycle ou en IUT est de 30% et passe à 37% en troisième cycle. En revanche, les enfants d’ouvriers qui forment 13% des étudiants inscrits à l’université les deux premières années d’études, ne sont que 5% en troisième cycle. Les classes préparatoires, qui comptent donc un taux maximal d’héritiers, ouvrent l’accès aux grandes écoles, spécialité bien française s’il en est. En effet, notre enseignement supérieur se distingue de celui des autres pays européens par un dualisme séculaire opposant universités et grandes écoles. Et la réforme du LMD, - qui visait pourtant à l’harmonisation européenne des cursus - s’est bien gardée de bouleverser cet héritage historique, expression fidèle des divisions et des hiérarchies les plus profondes du monde social. Car alors, il y allait de la reproduction des élites nationales, lesquelles se recrutent toujours en vase clos et ont finalement assez peu recours à l’université. Ce qui explique sans doute leur méconnaissance profonde du monde universitaire, comme leur méfiance à son égard. Ainsi, le taux d’enfants de cadres supérieurs ou professions libérales s’élève à 77,7% à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm, 77% à l’école Polytechnique pour culminer à 81,5% à l’IEP de Paris. Institut dont on comprend alors mieux pourquoi - soucieux de soigner son image de marque tantsociale que politique - il accueille à grand bruit quelques « étudiants pauvres » en son sein.
Enfin concernant l’ENA, l’ouvrage d’Alain Garrigou, Les élites contre la République, sciences po et l’ENA, nous apprend qu’au concours de recrutement externe de l’ENA, le pourcentage d’élèves enfants de cadres supérieurs/professions libérales s’élève à 79,5%.



Citation:
Ce sont des excuses un peu trop faciles que tu nous sors là à mon goût.


Des ''excuses''? Pourquoi des excuses? Je ne comprends pas.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 18:11    Sujet du message: Répondre en citant

S'agissant des Africains, ce qu'a ecrit Ogotemmeli plus haut explique tres bien la situation et des statistiques j'en connais bel et bien ainsi d'ailleurs que des ''biographies''. Mais je n'ai aucune intention de les exposer ici. Quand elles seront publiees, nous aurons tous l'occasion de les lire.

Mais tu peux facilement te rendre compte de la veracite de ce que nous disons. Apres tout, les gens dont nous parlons ne constrituent quun petit monde dont on a vite fait le tour quand on prend un pays africain quelconque. Je te propose de te livrer a un petit exercice dans ton propre pays et je te garantis que 80% des concernes repondent au profil que nous avons decrit plus haut. Et si ce n'est pas le cas j'attends que tu m'en donnes les preuves.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Panafricain
Super Posteur


Inscrit le: 22 Fév 2004
Messages: 1127

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 19:09    Sujet du message: Répondre en citant

Samuel, tu ne m'as peut-être pas compris, mais c'est en particulier cette affirmation selon laquelle la majorité des polytechniciens et centraliens africains viennent de familles aisées ou "historiquement liées" à la France que je conteste. Je te cite à nouveau ci-dessous :

Citation:
si tu fais une analyse, meme superficielle, des origines sociales des polytechniciens et centraliens africains, tu t'apercevras rapidement qu'ils repondent, dans leur ecrasante majorite a un certain ''profil sociologique'': fils ou filles de notabilites souvent ''historiquement'' liees a la France (anciens combattants, anciens grands fonctionnaires de la coloniale ou d'apres les independances, politiciens ou hauts cadres de l'administration, riches commercants, hommes d'affaires ou notabilites rurales (marabouts, chefs traditionnels...) et profils similaires);


Je te mets au défi de me faire ton analyse superficielle et de prouver que ton affirmation est vraie, par une étude ou des références précises et j'affirme qu'il s'agit d'une affirmation gratuite qui n'est basée, concernant les Africains, sur aucune étude statistique. En clair, il n'y a pas de preuves de ce que tu avances. Pierre Bourdieu a fait son analyse dans un contexte particuliler pour une société particuliere (la france).
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 22:43    Sujet du message: Répondre en citant

Panafricain. Tu peux croire ce que tu veux et ce n'est pas ton injonction en forme de provocation (a peine polie) qui me fera sortir de mes gongs. Je ne peux donc que repeter ce que j'ai deja dit et que tu fais semblant de n'avoir pas lu.

Citation:
S'agissant des Africains, ce qu'a ecrit Ogotemmeli plus haut explique tres bien la situation et des statistiques j'en connais bel et bien ainsi d'ailleurs que des ''biographies''. Mais je n'ai aucune intention de les exposer ici. Quand elles seront publiees, nous aurons tous l'occasion de les lire.

Mais tu peux facilement te rendre compte de la veracite de ce que nous disons. Apres tout, les gens dont nous parlons ne constrituent quun petit monde dont on a vite fait le tour quand on prend un pays africain quelconque. Je te propose de te livrer a un petit exercice dans ton propre pays et je te garantis que 80% des concernes repondent au profil que nous avons decrit plus haut. Et si ce n'est pas le cas j'attends que tu m'en donnes les preuves.



Puisque tu dis que tu peux te contenter d'une analyse superficielle, donne-moi la liste des polytechniciens et normaliens dans ton pays et si, par leurs origines sociales 80% d'entre eux ne repondent pas au profil que j'ai dresse plus haut, alors tu pourras dire que j'ai menti. Comme je l'ai dit plus haut, il est tres facile de faire le tour et si certains d'entre nous sur ce forum connaissent 3 ou 4 au moins et ils peuvent facilement tirer les conclusions sur ce sujet.

Citation:
Pierre Bourdieu a fait son analyse dans un contexte particuliler pour une société particuliere (la france).


Jusqu'a present toutes les conclusions qu'il a tirees de la situation francaise se sont verifiees dans tous les autres pays europeens et meme au-dela (par exemple les Etats-Unis). En Afrique aussi il y a bel et bien des inegalites de classe, de residence (urbains/ruraux), de sexe, de castes et d'ethnies et comme nous ne sommes pas des martiens, ces inegalites se transposent aussi au niveau scolaire comme cela se verifie dans tous les pays du monde. Sans doute parce que tu n'es pas familier de ces questions-la tu crois que des statistiques n'existent pas sur les inegalites scolaires en Afrique. Tu te trompes lourdement parce que les inegalites scolaires en Afrique (surtout en ce qui concerne les disparites de sexe et de residence) sont tres bien documentees par les etudes quasi-annuelles menees par l'UNESCO et l'UNICEF. De meme il n'est pas du tout dificile d'obtenir des statistiques sur le nombre d'etudiants africains dans les prepas ou les grandes ecoles ainsi que des indications sur leurs origines sociales. Ce n'est donc pas la peine de bomber le torse et de crier: ''Je te mets au defi!''. J'ai bel et bien des statistiques sur la question. Que tu le croies ou non n'a pas d'importance. C'est un fait.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Ven 03 Avr 2009 23:20    Sujet du message: Répondre en citant

quote] mais c'est en particulier cette affirmation selon laquelle la majorité des polytechniciens et centraliens africains viennent de familles aisées ou "historiquement liées" à la France que je conteste.[/quote]

Tu connais bien quelques normaliens africains autour de toi en France non? Dis-moi combien d'entre eux sont fils de paysans pauvres illettres (ENCORE UNE FOIS CE QUI NE VEUT PAS DIRE QU'IL N'Y EN A PAS MAIS ILS CONSTITUENT TRES CERTAINEMENT UNE MINORITE). Il y a bien de plus de chances que leurs parents soient alles a l'ecole et pourtant il y a bien plus de 80% de paysans illettres dans la plupart de nos pays, non (du moins au moment ou ces normaliens s'inscrivaient a l'ecole)? Comment se fait-ils qu'ils soient pour la plupart issus des 2% de fonctionnaires et autres ''lettres'' ou familles ''aisees''?

Tu peux continuer a croire au mythe de la meritocratie mais il y a bel et bien des determinants sociaux de la reussite scolaire (education des parents, classe, residence, etc) et comme les Africains sont des hommes comme les autres ces determinants jouent de la meme maniere que partout ailleurs. Bien evidemment, toi et moi, parce que nous avons reussi a l'ecole, nous avons interet a faire croire que c'est parce qu'il y a dans notre esprit quelque chose de special que les autres n'ont pas ou ne pourraient pas avoir parce qu'ils ne sont pas nes avec alors que tout s'est joue dans le milieu social.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Sam 04 Avr 2009 03:19    Sujet du message: Répondre en citant

Panafricain a écrit:
Je ne sais pas quel est son bilan, mais je sais que lui au moins, contrairement à beaucoup d'entre nous, a essayé de servir son pays. Il n'avait pas besoin de retourner en Côte d'Ivoire pour faire carrière.

Heu!? si on m'appelle dans un fauteuil de ministre pour servir mon pays (même si je ne peux prétendre autrement à une aussi brillante carrière que Tidiane dans le privé), je vais me tater...pendant quelques secondes pour savoir si j'y vais ou pas.

Sauf si c'est pour aller servir dans le gouvernement probablement le plus médiocre et corrompu que la Côte d'Ivoire n'ait jamais souffert, en dehors peut-être de la Rebfondation et ses ministres-cuisiniers. Mais le chef de l'Etat était un vieil ami de la famille ; un pilier comme Papa Thiam des gouvernements Houphouët Boigny successifs, avant d'aller fêter plus discrètement ses milliards de jeune ministre des finances du "Miracle Ivoirien" à Washington...

D'ailleurs, le chef de ce gouvernement, Henry Konan Bédié, a été dégagé par le Père Noël déguisé en bidasses ; sans qu'aucun homme sur cette Terre ne l'eût regretté, à part Jacques Chirac biensûr, le fidèle ami des pires didacteurs françafricains qu'il démengeait de le réinstaller par la force : comme Sassou II par TOTALFINAELF dans le bain de sang que l'on sait...

Dans cette affaire, le véritable mérite est individuel, relativement aux propres talents professionnels de Tidiane Thiam, car il ne suffit évidemment pas d'être fils de quelq'un en Afrique pour devenir quelqu'un dans les écoles prestigieuses d'Occident, a fortiori dans leurs plus prestigieuses entreprises privées...

Cela dit, la dispute avec Samuel me paraît surfaite : dans les années 1980 où Tidiane faisait Polytechnique, très très peu de paysans ou ouvriers ivoiriens pouvaient payer le billet d'avion pour envoyer leurs enfants faire des études supérieures en France. Les bourses de l'Etat y pourvoyaient certes, mais de plus en plus difficilement, car c'est la première décennie de la "Conjoncture", de la "déterrioration des termes de l'échange", des "Ajustements Structurels", etc.

Bref, d'innombrables facteurs objectifs confortent la théorie d'un déterminisme sociologique de la réussite, même en Afrique. Sans que pour autant cela n'enlève quoique ce soit au mérite de Tidiane Thiam, d'autant moins que ses origines familiales n'ont certainement rien à voir au fait que ce gros job lui soit proposé, plutôt qu'à d'autres ayant des références familiales encore plus huppées...

Je voudrais tout de même introduire une petite nuance : il me semble que la fluidité sociologique des sociétés néocoloniales africaines est bien plus importante qu'en Occident où la formation sociologique des élites tient à des déterminants sociaux déjà plusieurs fois séculaires. En France,par exemple, depuis 1789, voire même bien avant, puisque tous les royalistes n'ont pas été guillotinés, et que beaucoup de familles à particules se sont bien récyclées dans les "grands corps" de l'Etat et dans certaines professions libérales (notaire, avocat, huissier, medecin, professeur, etc.)...

En revanche, en Afrique les 100 ans d'occupation militaire féroce ont saccagé les processus endogènes de production des élites ; celles-ci ayant été remplacées par une classe d'auxiliaires de l'administration coloniale. Mais aux indépendances, les luttes politiques au sein de cette classe ont à nouveau rebattu les cartes, notamment au profit des Bongo, Bokassa, Moboutou, Eyadéma, dont certains n'étaient quasiment rien pendant la colonisation et sont devenus Tout "après" : cette instabilité structurelle des phénomènes sociologiques africains, emblématisée par la succession des coups d'Etat, instille une sorte de versatilité générationnelle des élites africaines, telle que le fils d'un ministre d'hier peut se retrouver aux ras des pâquerettes d'un nouveau régime hostile à l'ancien. Il n'en demeure pas moins que ce sont les fils de quelqu'un de chaque régime qui sont les futures élites dudit régime...jusqu'à la caricature en ce qui concerne Eyadéma fils, et dans une certaine mesure Wade fils ; sans parler des petits OBO...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
samuel
Grioonaute régulier


Inscrit le: 28 Jan 2005
Messages: 459

MessagePosté le: Sam 04 Avr 2009 07:22    Sujet du message: Répondre en citant

Ogo a ecrit:
Citation:
Je voudrais tout de même introduire une petite nuance : il me semble que la fluidité sociologique des sociétés néocoloniales africaines est bien plus importante qu'en Occident où la formation sociologique des élites tient à des déterminants sociaux déjà plusieurs fois séculaires. En France,par exemple, depuis 1789, voire même bien avant, puisque tous les royalistes n'ont pas été guillotinés, et que beaucoup de familles à particules se sont bien récyclées dans les "grands corps" de l'Etat et dans certaines professions libérales (notaire, avocat, huissier, medecin, professeur, etc.)...

En revanche, en Afrique les 100 ans d'occupation militaire féroce ont saccagé les processus endogènes de production des élites ; celles-ci ayant été remplacées par une classe d'auxiliaires de l'administration coloniale. Mais aux indépendances, les luttes politiques au sein de cette classe ont à nouveau rebattu les cartes, notamment au profit des Bongo, Bokassa, Moboutou, Eyadéma, dont certains n'étaient quasiment rien pendant la colonisation et sont devenus Tout "après" : cette instabilité structurelle des phénomènes sociologiques africains, emblématisée par la succession des coups d'Etat, instille une sorte de versatilité générationnelle des élites africaines, telle que le fils d'un ministre d'hier peut se retrouver aux ras des pâquerettes d'un nouveau régime hostile à l'ancien. Il n'en demeure pas moins que ce sont les fils de quelqu'un de chaque régime qui sont les futures élites dudit régime...jusqu'à la caricature en ce qui concerne Eyadéma fils, et dans une certaine mesure Wade fils ; sans parler des petits OBO...


Salut Ogo. Magistrale analyse. Toutefois, elle n'enleve rien a ce que je dis plus haut. Nous savons tous que les classes sociales se reproduisent, notamment grace au systeme scolaire. Mais nous savons aussi qu'
elles se renouvellent et peuvent dans une certaine mesure s'elargir par cooptation de nouveaux membres. Il n'y a pas de doute que la colonisation a abouti a la transformation des structures des societes afriaines et notamment a la naissance de nouvelles classes sociales. Mais dans la plupart des pays d'Afrique francophone (notamment au Cameroun, en Cote d'Ivoire, au Niger, etc.), quels que soient les bouleversements qui ont ete operes, les aristocraties africaines ont reussi, en gros a survivre et meme a se recycler. Les ''chefferies'' et confreries maraboutiques existent bel et bien et meme a l'heure de la democractie c'est bien souvent leurs rejetons qui se retrouvent a l'assemblee nationale et ailleurs pour cause de ...representativite sociale, qui apres l'ethnie est l'un des determinants majeurs du vote en Afrique. Un fils de chef ou de membre de l'aristocractie a bien plus de chances de se faire elire dans son canton ou region d'origine qu'un autre quidam meme si l'argent et le cilentelisme jouent un role majeur. Ce qui ne change rien a ce que je dis puisque ceux qui ont l'argent font partie justement des classes que je decris plus haut.

Les cas des Mobutu et autres sont des cas individuels mais a la base ils s'appuient sur une large classe composee essentiellement d'aristocrates, de nobilites rurales et autres classes citadines. Mieux encore, les origines sociales de certains de ceux qui sont devenus chefs d'Etats en Afrique apres les independances remontent souvent a ces memes classes que je cite plus haut. C'est le cas de Senghor dont le pere etait un riche commercant lie a l'administration coloniale. C'est le cas, encore plus connu d'Houphouet Boigny, rejeton de l'aristoctatie Baoule. C'est le cas de Diori Hamani, fils d'infirmier de la coloniale et meme le cas, un peu plus problematique de Sekou Toure, qui a ideologiquement utilise ses ''origines aristocratiques'' pour regner. Et que dire par exemple de Modibo Keita? Donc avec la colonisation et les independamces il y a eu un nouverau rabattage des cartes mais les cartes n'ont pas beaucoup change.


Toutefois, je vais essayer de mieux me faire comprendre. Tout d'abord en Afrique, meme si le systeme scolaire s'est largement democratise ces dernieres annees, tu sais tres bien que tes enfants et les miens (nous qui sommes alles a l'ecole) ont bien plus de chances d'aller a l'ecole a leur tour que ceux d'un paysan pauvre. C'est la le premier niveau d'inegalite scolaire. Avoir la chance d'aller a l'ecole est inegalement distribuee et Dieu seul sait combien de millions de ''Mozart'' africains sont assassines ainsi chaque annee. A cela s'ajoute le fait que, selon que tu vis a la campagne ou en ville, que tu es garcon ou fille tu as encore plus de chances d'aller a l'ecole et de reussir. Je ne sais pas si tu viens d'Afrique de l'Ouest ou non mais jusqu'a ces dernieres annees ou beaucoup d'efforts ont ete faits dans ce sens, c'est surtout en Afrique de l'Ouest que les disparites filles/garcons sont les plus fortes, notamment dans des pays comme le Burkina Faso, le Niger, le Mali, etc.

Toi et moi, nos enfants ont egalement plus de chances de faire des etudes plus longues parce qu'ils n'ont pas d'autres modeles et n'envisagent pas une autre destinee qu'une semblable a celle de leurs parents ou mieux. Il va sans dire qu'en raison de nos conditions d'existence ils ont plus de chances (statistiquement) d'aller en prepa que n'importe quel fils de paysan pauvre illettre africain.

Donc je le repete: la poignee de polytechniciens et normaliens africains ont des parents qui ont eux-memes recu une education ''moderne'' ou font partie des classes auxquelles je faisais reference plus haut. S'il y a des fils de paysans pauvres illetttres parmi eux, ils ne sont qu'une infime minorite. Pour moi aussi c'etait tout aussi difficile a croire. Mais c'est tres simple. Si tu as quelques noms en tete, fais le tour. Des polytechniciens et normaliens africains (si l'on exclut les jeunes des toutes dernieres annnees avec qui mon hypothese se verifie d'ailleurs mieux) il n'y en a pas beaucoup et le tour est vite fait.
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 12 Avr 2009 10:26    Sujet du message: Répondre en citant

Il est passé où Panafricain : j'ai cru qu'il allait rebondir sur le dernier superbe post de Samuel, et ai attendu en vain...

Bien entendu, Samuel, "on est ensemble" : ma nuance visait seulement à distinguer le cas de la France et celui de l'Afrique, non pas pour te contredire, mais afin de réduire ce qui pouvait apparaître à Panafricain comme une faiblesse de ton argumentation qui se fondait (essentiellement) sur les travaux (géniaux) de Bourdieu...

Or, en mobilisant des données sociologiques proprement africaines, on conforte encore plus ta position sur le déterminisme sociologique de la reproduction des élites en Afrique. de ce point de vue, ton dernier post est on ne peut plus clair (et efficace)...
_________________
http://www.afrocentricite.com/
Umoja Ni Nguvu !!!

Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
comme Patrice Lumumba,
comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Actualités Diaspora Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group