Posté le: Dim 10 Mai 2009 11:57 Sujet du message: Post-traumatic slave Syndrome: Dre Joy DeGruy Leary.
As a result of twelve years of quantitative and qualitative research Dr. DeGruy has developed her theory of Post Traumatic Slave Syndrome, a theory that explains the etiology of many of the adaptive survival behaviors in African American Communities throughout the United states and the Diaspora.
Je ne sais pas si en francais ce genre de travail s'est fait, je suppose que oui, si quelqu'un a une référence, let me know...
En matière de connaissance de soi, le travail de Dre DeGruy est un must parce qu'il met des mots sur nos maux, c'est un travail de psy mais abordable pour tout le monde, enfin en grande partie ...Son travail est connu dans le sens qu'on a plus ou moins déjà entendu ce discours, mais la particularité ce sont les termes juste utilisés, le vocabulaire est récherché, choisi et dit exactement ce que la situation est, les aliénations ont une origine explicable, elles peuvent donc être démontées et le patient soigné.
Nous avons tous à l'esprit que le fait d'avoir passé à travers l'esclavage en tant que communauté (et par la colonisation pour nous autres Africains) n'a pas juste laissé des aliénations ici et là, ces drames ont surtout fait l'objet de violents traumatismes presqu'indélebiles qui n'ont jamais été ni diagnostiqués convenablement encore moins soignés.
Dre DeGruy en tant que psy s'est permise de porter le même diagnostic psychologique sur la population Noire esclavagisée qu'avec une personne violée, battue et humiliée sur une longue periode de temps, il en ressort de l'ouvrage qu'on ne peut guérir cette communauté Noire qu'en faisant un travail d'itération des maux puis un autre travail sur le processus de guérison, toutes ces étapes passent elles par la connaissance profonde des mécanismes du psyché lorsqu'il est assailli, brutalisé, attaqué.
Le racisme que les blancs nous portent nous ferment des portes, que ce soit dans l'obtention de travail , de logement et même nous empêche d'en appeller à nos derniers retranchements comme ceux de nous réapproprier notre propre culture comme outil redempteur, libérateurle "racisme" que pourrait porter un Noir sur un blanc lui par contre n'influe en rien sur le train de vie de ce dernier, ca ne l'empêche pas de fonctionner et vaquer à ses occupations, en synthèse n'est raciste que celui qui peut influer sur l'avenir, le présent ou sur l'histoire de son prochain, en clair seul le Blanc peut être raciste.
Cognitive dissonance, un terme qui veut dire ( excusez la traduction libre) se fuire, jouer à l'autruche, l'esprit sachant qu'il y a anguille sous roche fuit la réalité pour ne pas attaquer le problème de front mais surtout pour se conserver, on se persuade que ce n'est pas arrivé ,comportement d'une personne traumatisée, une variante serait grossièrement: Slavery is over, get over it ---and you like a dumba... you agree !
Axiology , terme pour expliquer les différences de comportements innés entre peuples, terme cher à Cheikh Anta Diop longuement expliqué dans Civilisation ou Barbarie et les premiers chapitres de l'Afrique Noire Précoloniale ...
L'agression psychologique et physique de l'Africain s'est faite sur une très longue periode de temps, le traumatisme au lieu de s'arrêter aux seuls individus ayant vécu le drame est plutôt passé en héritage de génération en génération, il s'en suit que pour soigner un Africain ou un descendant d'Africain les outils psychologiques utilisés dans le cas d'un Blanc ou d'un Chinois sont inopérants ou simplement sans objets souvent, car le sujet présente des variantes dans le psyché très importantes.
Le psyché se modifie à la rencontre d'une force qui le plie,ou l'assiège, puisque resister devenait l'ultime but de son existence pendant l'Esclavage, il (le psyché) a acquis certaines qualités ( femme poto-mitan ect) mais beaucoup top d'inconénients ( draw backs), et à son insu ils perdurent dans le temps et l'espace.
Tel est le drame qui a demandé autant d'éffort de survivance, telle est aussi cette capacité qui s'est aujourd'hui transformée en force autodestructrice parce que non-diagnostiquée, non-canalisée et surtout non-dirigée, on a certes survécu mais à un prix énorme sur nous-mêmes et la connaissance de ce syndrome et de ses mécanismes sont capitaux pour notre guérison! _________________ "Always be intolerant to ignorance but understanding of illiteracy (..)in those homely sayings (mother wit) was couched the collective wisdom of generations" I know why the caged bird sings, p99, Maya Angelou
Posté le: Dim 10 Mai 2009 15:46 Sujet du message: Re: Post-traumatic slave Syndrome: Dre Joy DeGruy Leary.
Gnata a écrit:
Le psyché se modifie à la rencontre d'une force qui le plie,ou l'assiège, puisque resister devenait l'ultime but de son existence pendant l'Esclavage, il (le psyché) a acquis certaines qualités ( femme poto-mitan ect) mais beaucoup top d'inconénients ( draw backs), et à son insu ils perdurent dans le temps et l'espace.
Tel est le drame qui a demandé autant d'éffort de survivance, telle est aussi cette capacité qui s'est aujourd'hui transformée en force autodestructrice parce que non-diagnostiquée, non-canalisée et surtout non-dirigée, on a certes survécu mais à un prix énorme sur nous-mêmes et la connaissance de ce syndrome et de ses mécanismes sont capitaux pour notre guérison!
L'Analyse est très pertinente, frère. En effet, pendant l'esclavage et la colonisation, Pendant cette Mâafa, ce qui primait pour nous s'était de survivre. Or pour survivre les Blancs nous imposaient, de nous aliéner pour devenir des "pseudo-Blancs" esclaves. Pour survivre nous devions nous "leucodermiser" dans tous les sens du terme pour devenir de bons esclaves puis de bons indigènes. Il nous fallait "améliorer notre race", pour paraphraser la mentalité de l'esclave et du colonisé de l'époque.
Ce comportement de destruction de soi en milieu hostile pour sa propre survie est à la base de l'état de délabrement dans lequel nous sommes. Non seulement au niveau de notre personnalité (historiale et culturelle), mais par voie de conséquence de nos États sur le continent-mère.
Autrement, comment comprendre les aberrations qui sous-tendent les mécanismes monétaires de la zone Franc et son corollaire de paupérisation de l'Afrique ? Comment comprendre que des Nègres acceptent d'affamer leur peuple pour le compte du Blanc ? Comment comprendre que toute notre onomastique reste encore colonisée alors que nous nous prétendons "indépendants" ? Etc., etc.
Ce diagnostic est important parce qu'il exige un Sursaut Identitaire Afrocentré pour que le Nègre puisse enfin atteindre la plénitude de l'âme, pour que advienne enfin la Renaissance Africaine Continentale et d'Outre-Mer. Or ce sursaut identitaire ne peut avoir lieu sans un retour minutieux sur les affres du passé. Le Yovodah dans sa pure vérité doit être enseigné dans nos écoles. C'est la condition indispensable à la guérison, quitte a être accuser de se complaire dans la "victimisation". Les Juifs ont étudié la Shoah dans ses moindres détails, a-t-on brandi contre eux l'épouvantail de la "victimisation" ? Que non …
Lorsque nous parlons de vérités sur le Yovodah, ce n'est certainement pas "les vérités" que se targue de nous administrer Catherine Golliau dans le magasine Le Point consacré à la soi-disant "pensée noire". Pourtant la journaliste aux ordres, clame haut et fort qu'il s'agissait dans ce fascicule de laisser la parole aux Nègres :
Catherine Golliau a écrit:
Si nous ne présentons ici ni les pages remarquables de l'abbé Grégoire, défenseur des esclaves sous la Révolution française, ni la préface que fit Jean-Paul Sartre aux Damnés de la Terre de Frantz Fanon, c'est parce que, en si peu d'espace, nous avons pensé que sur le problème du racisme ou de l'esclavage, il fallait d'abord laisser parler les intéressés. En toute liberté, ce qui explique que si certains textes sont porteurs d'universalité et d'une extraordinaire grandeur, d'autres sont parfois racistes ou anti-sémites. Les victimes ressemblent aussi à leur bourreaux …
Le Point, "La pensée noire", P.4
On sautille pour montrer au public gaulois les soi-disant "textes racistes" de la "pensée noire", mais pour ce qui est de l'esclavage, on étale sous un titre téméraire : "Quelques vérités sur l'esclavages", les divagations du monologue historique d'Olivier Pétré-Grenouilleau. Non, ce n'est certainement pas de cette "vérité" là qu'il s'agit pour sortir notre peuple de cette crise profonde de sa personnalité africaine.
Ce n'est donc pas dans le système scolaire/universitaire français que nous pouvons espérer renaître de nos cendres … _________________
"L’esclave qui n’est pas capable d’assumer sa révolte ne mérite pas que l’on s’apitoie sur son sort. Cet esclave répondra seul de son malheur s’il se fait des illusions sur la condescendance suspecte d’un maître qui prétend l’affranchir".THOMAS SANKARA
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