Posté le: Ven 11 Sep 2009 21:07 Sujet du message: Groupe Bolloré/Camrail:scandale d'une concession au Cameroun
1/3 du Cameroun est au bord de l'enclavement total et le sujet gonfle sur les critères d'attributions de la concession de transport ferroviaire à une entreprise détenu par le Groupe Bolloré :
Citation:
http://www.kamerinfo.com Camrail : la catastrophe de trop ?
Les habitants de Ngaoundéré, ont vécu cette journée du 28 août dans l’angoisse et la consternation. Beaucoup d’habitants en apprenant cette catastrophe n’en croyait pas. Le train parti la veille à 18h 30 pour la ville de Yaoundé a déraillé à l’entrée de cette ville vers 6h du matin. Comment est-ce possible alors que hier le 28 août, dix wagons de carburants se sont enflammés toujours à l’entrée de la ville de Yaoundé ? Beaucoup croyaient à une confusion, mais non, en moins de 24h la société de transport ferroviaire, Camrail, a enregistré deux catastrophes majeures sur son réseau ferroviaire.
Les autorités camerounaises semblent malgré tout affirmer qu’il aurait eu moins d’un dizaine de morts. Cela semble pourtant paradoxal vu la densité humaine dans la zone où le déraillement a eu lieu et surtout la surcharge des wagons voyageurs en cette période de l’année. L’Etat ne serait pas entrain d’atténuer comme d’accoutumé les insuffisances flagrantes d’une entreprise qui en dix années d’existence n’a cessé de se faire remarquer à travers une qualité de service médiocre et des wagons pour la plupart totalement amorties. C’est dans ces cercueils roulants que des milliers de Camerounais voyagent tous les jours au péril de leur vie et dans des conditions plus que précaires. A l’heure où toutes les routes reliant le nord au sud du pays sont carrément impraticables, les voyageurs n’ont guère le choix, le train est le seul moyen pour se rendre dans la zone sud du Cameroun et vis-versa.
Cela ne semble pas surprendre bien que beaucoup l’ignorent encore. La hiérarchie de la société Camrail face au maximum de tonnages de marchandises à transporter entre les deux parties du pays. En dix ans de service, cela s’est prouvé plus d’une fois et déjà les questions fusent. Pourquoi l’Etat aurait concédé cette entreprise à une structure étrangère qui en dix années, n’auraient renouvelé qu’une infime partie de son parque ferroviaire. Le groupe Bolloré aurait fait de très gros bénéfice sans trop investir pour preuve, les infrastructures sont obsolètes et les déraillements sont récurrents. Pire encore, le chemin de fer actuel date des années 1920 et très peu a été fait pour le sécuriser et surtout le moderniser. est victime d’une politique de recherche effréné du profit où la vie des voyageurs et de son personnel importe peu.
Si l’Etat camerounais ne prend pas enfin des mesures rigoureuses vis-à-vis de la société Camrail, la vie des milliers de Camerounais risquent toujours d’être mis en péril au profit de la recherche effréné du profit. Mieux encore, il faudrait que cet Etat envisage de rendre praticable les routes majeures reliant les deux parties du pays notamment en bitumant un grand nombre. Cela devra permettre d’améliorer le transport entre ces deux parties du pays et surtout enlever à Camrail une situation de monopole flagrant que l’Etat camerounais est soupçonné d’encourager grandement. Seulement, est-ce que cet Etat a la capacité de faire primer le bien national d’abord face aux intérêts qui le lie à un groupe,Bolloré,qui contrôle une grande partie des secteurs stratégiques du transport sur le territoires nationales.
Peu après cette série de terribles catastrophes la situation qui a suivis dans le Nord Cameroun au niveau du transport des voyageurs:
Citation:
http://www.kamerinfo.com Nord Cameroun/Camrail: situation de plus en plus précaire des voyageurs par train
Une semaine après la terrible série de catastrophes ferroviaires qui a frappé le Cameroun, la situation est plus que critique. Le 6 septembre 2009, il est encore 4h du matin à la gare de Ngaoundéré que déjà des milliers de personnes sont en rang pour pouvoir acheter un billet pour Yaoundé .Il est important de préciser que les guichets ouvrent vers 9h et le train lui, ira le soir à 19 h 30.C’est donc 15 heures à l’avance que les passagers sont déjà obligés de batailler dur pour pouvoir obtenir ce précieux sésame. Une dame avec trois enfants en bas age, affirme venir de la ville de Maroua dans la région de l’Extrême Nord .Elle est arrivé la veille à 16h30 en bus. Faute de billet pour Yaoundé, c’est dans cette même gare qu’elle a passé la nuit avec ses enfants dans des conditions précaires. Un jeune étudiant avoue lui que depuis deux jours, il essaie d’acheter un billet .La veille, il serait arrivé à 7h du matin et déjà il n’avait plus de billet assis pour Yaoundé. Il s’est donc résolu à venir le lendemain à 04h du matin pour ne plus vivre la même mésaventure.
Nous avons approché quelques agents de l’entreprise pour avoir un éclairage sur la situation en cours. Ils affirment pour la plupart que cette situation précaire a été aggravée par le déraillement du 29 août s‘est produit. dernier. L’entreprise se serait retrouvée avec sept wagons voyageurs détériorés et cela a fortement augmenté la situation déjà déplorable de l’entreprise en capacité de transport des voyageurs. Il est clair que les Camerounais espéraient énormément que ces derniers évènements malheureux allaient pousser à une amélioration du service. C’est le phénomène inverse qui s‘est produit.
L’entreprise de transport ferroviaire Camrail, est tout simplement dépassée par les évènements. Incapable de répondre à la demande nationale, cette entreprise du Groupe Bolloré fonctionne avec des méthodes datant des années 70 et 80 alors que la population camerounaise a pratiquement doublé entre temps. A titre de précision le train voyageur qui a quitté Yaoundé, le 7 septembre, est arrivé à sa destination Ngaoundéré à 10h du matin,le 9 septembre après deux jours de calvaire. Aujourd’hui le peuple camerounais assiste dépité à un mutisme plus qu’inquiétant de l’Etat sur la gestion catastrophique de cette entreprise par un groupe considéré comme une machine à bénéfice à outrance et au mépris de la sécurité de ces voyageurs et de son personnel. Il faut ajouter que le Groupe Bolloré a lui seul détient un réseau d’entreprises allant du port autonome de Douala en passent par le chemin de fer camerounais jusqu’à dans le transport routier. Quasiment en situation de monopole, le Groupe Bolloré en ce qui concerne les transports au Cameroun, s’emploie à briser le cahier de charge à respecter avec ses entreprises défiant ainsi l’Etat camerounais ouvertement. Aujourd’hui, ce groupe impose ses vues à un Etat qui est simplement incapable de protégés les intérêts des Camerounais face à cet orgue du mondialisme à outrance. Entre opacité des relations liant les Hommes les plus puissant du pays au responsable du Groupe, Vincent Bolloré, on se pose la question si l’intérêt de l’Etat et surtout du peuple camerounais prédomine quand il s’agit de prendre des décisions à l’encontre des intérêts de ce groupe sur le sol national à l’heure où ces intérêts sont en marge des droits du peuple camerounais. Pour l’instant, des millions de Camerounais vivent leur désarroi entre enclavement et frustration au milieu de ce qui semble être l’un des plus gros scandale de la privatisation des entreprises publiques en Afrique.
Le Groupe Bolloré peut-il légitement maintenir sa concession sur le chemin de fer camerounais ?
L'Etat semble plus que laxiste en ce qui concerne cette question et cela la société publique ne cesse de le reprocher pourtant la censure est assez puissante pour laissez faire cette multinationale.
Les titres de transports s'épuisent avant midi, pour un départ vers le nord prévu à 19h
12h 30 ce jeudi 09 septembre 2009, gare centrale de Yaoundé, l'entrée principale est hermétiquement barricadée. Devant les grilles qui donnent accès à la salle d'attente, une centaine de personnes sont agglutinées et caressent toute le même rêve : obtenir un titre de transport. Certaines confient qu'elles font le pied de grue depuis 8h. Pas un responsable Camrail à l'horizon. Deux agents d'une société de gardiennage de la place s'attèlent à maintenir l'ordre dans les rangs des usagers en quête d'un ticket. Dans la salle, quelques privilégiés ne sont pas épargnés.
Dehors un homme s'énerve et lance "mais votre rang à l'intérieur n'avance plus ?". Une dame de lui répondre depuis son rang à l'intérieur "on nous a dit que les guichetiers sont allés à la pause". Une information qui a tôt fait de se répandre parmi la file d'attente de dehors qui ne cesse de s'allonger. Un spectacle désolant qui donne à observer des personnes affalées sur leur bagage, épuisées sans doute par une interminable station debout. A l'instar de madame Toukam en provenance de Douala, elle qui indique "je suis arrivé depuis 11h avec mes petits enfants. J'ai fait plus de 2h dans le rang qui n'a même pas bougé. Comme je suis fatigué je suis venu m'allonger ici". Désespérée la sexagénaire ajoute la voix lourde "il y a quelqu'un qui vient de sortir de là qui nous a dit que même les billets debout sont finis".
Nous décidons de vérifier cette information et pour ce faire nous nous rendons au bureau du responsable de la clientèle et des colis. Dans le secrétariat de ce dernier plusieurs secrétaires très affairées à découper de petits papillons roses. Avant de nous indiquer "seul le cordex est disposé à répondre à toutes vos questions", elles nous confirment que les billets sont effectivement finis. Elles nous apprennent en outre que "les papillons que nous découpons maintenant seront remis aux personnes qui attendent dehors. Et avec ça elles seront servi en priorité demain matin ".
Un tour rapide au salon "Vip" nous permet de constater que là aussi les guichets sont fermés. Aucun agent camail dans le rayon pour renseigner ou rassurer des usagers visiblement très anxieux. Il est plus de 13h et le train en provenance de Ngaoundéré, parti la veille, du chef lieu de la région de l'Adamaoua, n'est toujours pas arrivé à Yaoundé.
Des rumeurs persistantes à la gare de Yaoundé, évoquent un déraillement au niveau de la gare d'Obala. Seul réponse disponible à nous donnée pas la secrétaire citée plus haut dans ces lignes, "le train est annoncé". Pour en savoir davantage, nous nous rendons chez le cordex. Devant les grilles qui donnent accès à ses bureaux, un vigile monte la garde. L'agent de sécurité nous apprend que le "patron est allé à une levée de corps". Nous insistons pour en savoir davantage. Embarrassé le vigile nous indique que le cordex s'est rendu à la levée de corps de son collègue vigile. Il n'en dira pas plus.
Entre temps à l'entrée principale, le dispositif de sécurité s'est renforcé. Trois policiers se sont ajoutés aux agents de sécurité. Toujours pas à un seul agent Camrail à l'horizon. Aucune information ne filtre. Les usagers sont restés agglutinés là, à l'entrée de la gare centrale de Yaoundé et à la merci des caprices du ciel.
Sur la ligne de chemin de fer Yaoundé-Ngaoundéré, les tickets de voyage se monnayent au plus offrant : 17 000 F cfa pour la 2ème classe et 25 000 F cfa pour la 1ère classe.
Les voyageurs à destination de Ngaoundéré ce samedi 5 septembre 2009 ont attendu minuit pour se voir rassurer de quitter Yaoundé. On lit sur leur visage tristesse et amertume. Ils ont attendu toute la journée pour voir enfin le train en provenance de Ngaoundéré arrivé à 20h. Selon certaines indiscrétions, malgré les injonctions du gouvernement à la société Camrail pour revoir les conditions de voyage des usagers, la situation empire avec la mafia installée au sein de ladite société. Les voyageurs sont victimes d’extorsion d’argent. Les plaintes fusent de toutes parts pour dénoncer les conditions de voyage. Beaucoup expriment des regrets.
Alimane en partance pour Kousseri est amère : « je suis là depuis des jours pour avoir un billet de voyage, mais je n’en trouve pas. Au guiche,t on vous dit que les billets sont finis, mais vous voyez des employés de Camrail monnayer les billets, sans inquiétude, de 10. 000 F cfa à 17 000 F cfa pour la 2ème classe. Il faut entre 17 000 et 25 000 F cfa pour la 1ère classe. Je ne sais pas si je pourrai un jour quitter Yaoundé avec cette mafia. Mon compagnon n’a pas encore eu de billet et nous ne savons quoi faire ».
Alimane n’est pas la seule à se plaindre de cette situation de monnayage de billet. Jean Paul Sassou, lui, vient d’acquérir un billet de 1ère classe à 25.000 F cfa au lieu de 17 000 F cfa. « Je suis obligé d’acheter, car je voudrais que la rentrée de lundi me trouver au lieu de service. Je suis obligé, sinon, je risque de m’éterniser ici. Il n’y a aucune justice dans la vente des billets et les guichetiers font exprès de ne plus vendre les billets pour les monnayer dans le marché noir. Ainsi va le pays. Comme l’Etat refuse de nous bitumer la route pour le grand Nord. Les étrangers qui gèrent Camrail vont continuer à rendre la vie difficile aux Camerounais sans défense que nous sommes». Au-delà de l’impatience et du monnayage des billets, les voyageurs se sont résignés et souhaitent simplement voyager, quelles que soient les conditions de voyage.
Trois jours de voyages pour moins de 200 km. Des milliers de passagers se sont retrouvés coincés à Garoua Boulaï alors qu’ils essayaient de rejoindre le nord du pays. Depuis quelques semaines, la société de transport ferroviaire Camrail n’arrive plus à satisfaire le gros de sa clientèle suite au déraillement du 29 août dernier .Cette catastrophe a créé une insuffisance des capacités de transport ferroviaire entre le nord et le sud du pays. Beaucoup de ces voyageurs contraints à des impératifs de tout genre, ont essayé de rejoindre par route le nord du Cameroun en passant par l’Est du pays. Après le chef lieu Bertoua, des milliers de passagers arrivé à Garoua Boulai, n’ont pas pu avoir assez de moyen de transport pour atteindre Meiganga, chef lieu du département du Mbéré dans l’Adamaoua. L’état de décrépitude de la route Meiganga /Garoua Boulai en est la principale cause. Cette voie routière restée la seule encore praticable, il y’a de cela peu, a vite été détériorée par les mois de précipitations en cours et le tonnage énorme des marchandises transporté par les camions devant desservir le nord du pays mais aussi le pays voisin du Tchad.
Le trajet Meiganga/Garoua Boulai est devenu le summum de calvaire et de frustration du chemin de croix à faire entre le sud et le nord du pays. Ce trajet qui coûtait moins de 4.500 francs CFA, il y’a de cela peu, est monté à prêt de 15.000 CFA francs. Il faut compter près de 30.000 francs CFA de dépense pour un voyageur quitté de Yaoundé pour rejoindre Ngaoundéré par route en passant par l’Est du pays. C’est très loin des 10.000 francs CFA souvent dépensés pour un billet de train pour faire le même trajet. Malheureusement, beaucoup n’ont guère eu le choix. Aujourd’hui, les témoignages des voyageurs sont bouleversants et amers .Elèves, étudiants, Hommes d’affaire, fonctionnaires, le calvaire frappent tous sans exceptions de classes sociales ou de régions d’origine. Une dame revenue d’un deuil, jure qu’elle n’est pas prête d’ y remettre les pieds avant la saison sèche à cause de l’état des routes. Plusieurs étudiants de l’Université de Ngaoundéré ont tout simplement raté une partie des examens de la session de rattrapage en cours et sont condamnés la rage au coeur de reprendre l’année académique prochaine. Le trajet aurait pris quatre jours entre Yaoundé et Ngaoundéré trop long pour pouvoir arriver à temps. En guise d’ajout, le train voyageur Ngaoundéré/Yaoundé est quand lui arrivé hier tard dans la nuit soit plus de 24 h de trajet, loin des dix de moyenne. Les populations du nord du pays ne comprennent tout simplement pas le malheur qui s’acharne sur eux. Cela dure depuis longtemps et le pire est que cela ne fait que s’aggraver. Toutes les routes non goudronnés sont quasiment impraticables dans l’Adamaoua, région tampon entre le nord et le sud du Cameroun. Les trois axes routiers de Banyo, Yoko et Meiganga sont devenus en saison de pluies plus qu’impraticables.
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