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Source : Congoblog ba leki



Papa Gaspard, agent percepteur à l’office notarial, 62 096 francs congolais mensuels.



Baseko Gaspard est percepteur à l’Office notarial, un de services générateurs des recettes de la ville de Kisangani. Son grade dans la fonction publique est celui d’AGB1, c’est-à-dire agent de bureau de première classe. Agé de 66 ans, il a une expérience professionnelle de plus de 45 ans dans les services publics. Il a été entre autres enseignant, directeur de prison, agent de la division provinciale de la justice… avant d’occuper depuis mi 2003 son nouveau poste de percepteur qui consiste à faire payer des taxes sur tous les actes légalisés par le notaire de la ville.

Il est marié, père de 7 enfants. Cinq de ces enfants, bien que majeurs, vivent encore sur le toit parental où l’on compte aussi une belle-sœur, 2 neveux, 3 nièces et 3 petits-fils. Petit calcul fait : Papa Gaspard, comme on l’appelle affectueusement, a au total 15 bouches à nourrir. « Déjà loger tout ce monde dans ma maison d’ONL (entendez office national de logement) de 4 petites chambres et un salon est un véritable casse-tête » me confie-t-il avant de préciser « Avec ma femme, j’occupe une chambre; les garçons en occupent une, et l’autre revient aux filles. Les moins jeunes se contentent du salon, la 4ème chambre nous servant de cuisine. »

Aujourd’hui, cet agent de l’Etat accepte de dévoiler ses revenus et sa façon de les gérer. « Mon salaire mensuel versé par L’Etat est de 22 096 Franc Congolais (environ 28 dollars américains). J’ai aussi une prime de l’entité territoriale décentralisée de 10 000 Franc Congolais (environ 13 dollars américains). Et, à chaque versement des recettes perçues par notre service pour le compte de l’entité ou du trésor public, nous avons une rétrocession de 20 %. En moyenne, cette rétrocession me rapporte environ 30 000 Franc Congolais (équivalent à 38 dollars américains). »




Après sommation, il en résulte que Papa Gaspard gagne mensuellement 80 dollars américains. Pas de loyer à payer, il occupe gratuitement dans une maison de fonction.

Mais, quelles sont ses dépenses mensuelles ?

1. Repas familial : 10 000 Franc Congolais en moyenne par jour, soit 300 000 Franc Congolais (presque 385 dollars américains) le mois ;
2. Facture de consommation d’eau : 4 500 Franc Congolais (équivalent à 6 dollars américains) ;
3. Electricité (SNEL) : 5 300 Francs Congolais (presque 9 dollars américains). « C’est une tarification forfaitaire qui ne tient nullement compte des fameux délestages. En effet, sur 7 jours de la semaine, rarement nous avons le courant trois jours ! » me rappelle-t-il ;
4. Imprévus : 25 000 Franc Congolais, soit 32 dollars américains. « En fait, ce que moi je considère comme imprévu ce sont les frais engagés pour les soins de santé, les cotisations lors des deuils chez des proches… »


Ce ne sont là que les principales dépenses de ce fonctionnaire congolais. Il faut y ajouter la prime pour les enseignants des écoles que fréquentent les enfants, etc.

Pas besoin d’être expert en comptabilité pour comprendre que Papa Gaspard dépense largement plus que ce qu’il gagne officiellement. Quel est son secret ? « N’est-ce pas nos aïeux nous disaient qu’une chèvre attachée ne broute que l’herbe à sa portée ? » m’a-t-il rétorqué un peu énervé. J’ai eu comme l’impression d’avoir touché un point sensible, un point sur lequel mon interlocuteur ne veut pas du tout que l’on s’attarde. « Ma femme est dans les affaires. Depuis des années, elle vend des friperies au marché central. Elle contribue beaucoup à la survie de notre famille », m’a-t-il répondu pour sa défense.


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Un fonctionnaire de la catégorie de Gaspard avec un salaire pareil est une incitation au vol, une incitation a privatiser les services de l'etat pour survivre Wink.
On ne peut pas vivre avec ce salaire !!!
Nous tournerons en rond autour de la question de corruption. L’Etat te paye un salaire d’à peu près quatre vingt dollars et tu arrive à tenir?!
Faire des dépenses jusqu’au delà de trois cent quatre vingt dollars ?! Comment voulez vous ?

Kabila vient de révoquer 96 magistrats de la République démocratique du Congo
Au total 96 magistrats ont été révoqués, 19 démis d'office et 50 mis à la retraite, sur un effectif de 1.650 magistrats civils. Parmi les personnes révoquées figurent le premier président de la Cour suprême et le procureur général de la République.
Motif : Corrompus jusqu'à la moelle.


Ok, en révoquant ces magistrats et en nommant d'autres, ca va changer quoi ?
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Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis.

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Après les magistrats, au tour des fonctionnaires
http://www.congoblog.net/apres-les-magistrats-au-tour-des-fonctionnaires/


Et de deux ! Après les magistrats, le balai contre les corrompus vient de frapper des agents de la fonction publique. Au total, ce sont 1212 agents de l’Etat qui sont soit révoqués, soit mis en retraite. Ce coup de balai au sein de la fonction publique se fait apparemment avec l’accord du conseil de discipline du ministère de la Fonction publique. Les personnes révoquées sont accusées d’avoir commis des fautes constitutives de manquement grave ou d’avoir écopé, au moins une fois, d’une peine de servitude pénale supérieure à 3 mois.

Cette affaire me met un peu dans l’embarras. Je suis comme on dit chez moi « un peu content » de voir que le président de la république voit et s’attaque enfin à cette corruption et cette confusion qui a toujours existé au Congo entre le bien privé et le bien public. Cette gestion honteuse et catastrophique de la chose publique, on en parle enfin en de termes clairs.

D’autre-part, je dois admettre que ce n’est pas la première fois que des fonctionnaires se font éjecter. En fouillant dans mes souvenirs, il me revient que lorsqu’il était au pouvoir, Mobutu avait assez souvent nettoyé autour de lui. Laurent-désiré Kabila avait lui-aussi frappé peu après sa prise de pouvoir, allant jusqu’à faire coffrer Bemba Saolona, le géniteur de Jean-Pierre Bemba, leader du MLC, actuellement en séjour dans les geôles de la Cour pénale internationale. A l’époque, monsieur Saolona est ministre de l’économie. Je me souviens qu’il était question d’une affaire d’argent public déplacé. Jusqu’à sa mort – paix à son âme – il était sénateur.

Cette fois-ci, pas de procès, ni d’emprisonnement. Les fonctionnaires incriminés, s’il est vrai qu’ils ont dérobé l’argent de l’état, il est autant vrai que pendant ce break, ils ont la possibilité de dépenser l’argent qu’ils se sont amassés, en attendant une autre restructuration qui leur permettra de se recycler et de revenir aux affaires dans un autre secteur, mais toujours avec le même employé : l’état congolais. Ce n’est qu’une question de temps. Au Congo, dans ce genre d’affaires, l’histoire a plutôt tendance à se répéter.

Question : qui remplacera ceux qui se font mettre dehors aujourd’hui et quelles garanties qu’ils feront la différence ?

Corruption à tous les niveaux
Je tiens à rappeler que la corruption n’est pas la chasse gardée des fonctionnaires de l’état. Bon nombre de congolais corrompent ou se font corrompre. Involontairement ou de notre plein gré, nous y passons tous, en partant de l’élève à l’école primaire qui apprend très jeune que plutôt que de réviser ses notes, il est préférable d’apporter des cadeaux à son enseignant pour avoir de bonnes notes. On peut évoquer également les institutions d’enseignement supérieur où, plutôt que d’avoir un cerveau plein, il vaut mieux avoir un sac plein d’argent – volé ou gagné – pour ses enseignants (Les filles ont toujours la possibilité de payer en nature…). Cette boucle n’exclut pas le citoyen lambda qui préfère donner un bakchich à un agent de police, plutôt que de se doter de documents de bord en règle pour sa voiture et respecter la loi.

Comment faire pour éradiquer ce démon de la corruption qui traine dans les rues de toutes les villes de la RDC ? Une équation difficile à résoudre. Depuis des lustres, des corrompus en remplacent d’autres aux commandes. Cette-fois est la bonne ? Cette lutte contre la corruption dont on parle aujourd’hui ira-t-elle au-delà des discours et entrainera-t-elle un changement structurel des mentalités ? Autant de questions auxquelles il est difficile de répondre aujourd’hui. L’avenir nous en dira plus…

Petite leçon de Lingala
Dans la langue que je parle depuis mon enfance, on désigne un corrompu, un voleur ou toute personne peu honnête par le mot « Moyibi ». Actuellement, ce mot qui sonne mal n’est plus trop utilisé. Pour corrompu ou voleur on dit : Débrouillard, coopérant, courageux, Shekouleur, Libangiste[b][/img]
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Si tu diffères de moi, mon frère, loin de me léser, tu m'enrichis.

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Pression de Washington et visite d'inspection de H Clinton oblige.

Tolérance zéro : Après la Magistrature et la Fonction publique, bientôt le tour des régies financières

Kinshasa, 13/08/2009 / Politique

A l’issue de la visite d’inspection à l’Est du pays sur instruction du chef de l’Etat, le ministre des Finances, Athanase Matenda a annoncé personnellement l’imminence de cette purge.

Jamais un sans deux ni deux sans trois. Dans le cadre de l’opération Tolérance Zéro lancée par Joseph Kabila, le ministre des Finances, Athanase Matenda Kyelu, s’apprête à opérer une purge au sein des régies financières.

Après les magistrats et les fonctionnaires de l’Administration publique, l’épée de Damoclès est dorénavant suspendue sur tous les prédateurs tapis dans les services RD-congolais mobilisateurs des recettes. Matenda a personnellement annoncé le chambardement à l’issue de la visite d’inspection à l’Est du pays ordonnée par Kabila, notamment dans la Province orientale et au Nord-Kivu, jadis sous administration rebelle.

Matenda a fait l’état des lieux. Son constat : du gâchis, rien que du gâchis. Principalement, dans le chef de certains agents et cadres des régies financières. Les règles financières sont devenues des usines à détournement, des vaches à lait. Sans avoir fait la ronde de toute la République, Matenda est contraint de décréter l’urgence : il s’apprête à layer blanc. L’assainissement s’étendra également sur les services. Pour mettre un terme au dysfonctionnement qui caractérise les régies financières RD-congolaises, l’argentier fait également part du grand déploiement de BIVAC, CTC et AUFS. Tout sera passé au peigne fin pour maximiser les recettes et permettre au gouvernement d’atteindre ses objectifs.

Tolérance Zéro oblige

Matenda a carte blanche du Président de la République. Il va incessamment frapper. Il s’est vu comme pressé par les événements. La première étape de la tournée d’inspection des régies financières entreprise en Province orientale et au Nord­Kivu a fait comprendre au ministre des Finances l’ampleur des dégâts causés par la pieuvre qui s’y est installée.

Il se propose d’agir. Et très vite. Sans se lasser et pour suivre le mot d’ordre de Kabila. Matenda a visité tour à tour les services de la DGRAD, DGI et OFIDA dans ces deux provinces. Sa visite l’a conduit dans les centres de Aru, Bunia et Kisangani, en province Orientale, puis à Goma, Kasindi et Beni, dans le Nord-Kivu. Dans sa suite, les principaux responsables de l’OFIDA, de la DGI et de la DGRAD. « Nous avons entrepris une visite d’inspection sur ordre du Président de la République dans le cadre de la mobilisation et maximisation des recettes. Il faut d’abord se rendre compte du fonctionnement de différents services avant de pouvoir imprimer un nouveau rythme », a déclaré Matenda.

Le choix de la Province-Orientale et du Nord-Kivu se justifie. Ces deux entités sont avec le Sud-Kivu, celles qui sont passées, pendant un temps, sous occupation rebelle voire étrangère. De les avoir visitées. Matenda s’est rapidement fait l’idée de ce que sont devenues les régies financières RD-congolaises : des véritables machines à sous pour détourneurs impénitents, nuisibles au développement de la RD-Congo et incapables d’aider le gouvernement à atteindre ses objectifs. Matenda n’a pas caché son désappointement. « Il y a beaucoup à faire.

Principalement en ce qui concerne les hommes. En ce qui concerne les mentalités. Ce que je viens d’observer sur terrain est vraiment déplorable. C’est dommage. Nous allons sévir avec la dernière énergie pour répondre au mot d’ordre du chef de l’Etat dans le cadre de l’opération Tolérence Zéro. Ceux qui ne se sont pas bien comportés seront sévèrement punis », a prévenu Matenda. Les précisions que le ministre a apportées par la suite laissent entrevoir la fermeté qui va caractériser son action. Certains originaires appelés à des hautes fonctions au sein des régies financières se sont compromis.

Réforme et modernisation des services aussi

De l’avis de Matenda, ils ont confondu origines tribales et travail au point de sacrifier les performances. « Je ne crois pas qu’il faille privilégier origine à la place de la compétence, de l’expertise et du rendement », a ajouté Matenda. Le ministre des Finances garde encore secrets les résultats financiers de son contrôle. Il en réserve la primeur au chef de l’Etat. Ce qui est sur c’est que les indélicats payeront cher.

Certains vont devoir être remerciés alors que d’autres seront permutés. L argentier RD-congolais a d’ores et déjà envoyé un signal fort à l’endroit du personnel des services mobilisateurs des recettes : « Je suis sûr que le principe a été. Tout interpelle tout celui qui ne l’aura pas compris, n’aura qu’à s’en prendre à lui-même ».

Au-delà du simple principe, Matenda a tenu à faire passer un message. Celui de faire comprendre que c’est surtout un défi à relever, au moment où le gouvernement est tenu de compter avant tout sur ses propres efforts alors que les contrats chinois sont en passe d’être révisés. C’est un combat de chaque Rd-congolais. La révolution est donc en marche.

Elle interpelle tous, gouvernants et gouvernés « Tout le monde doit comprendre que la restructuration envisagée doit absolument intervenir pour permettre au gouvernement d’atteindre ses objectifs », a expliqué le ministre des Finances. Les mesures d’assainissements vont s’accompagner de la restructuration des services. Sur ce volet précis. Matenda a tout de suite fait part de la nouvelle politique du gouvernement en matière de mobilisation. L’apport des partenaires comme BIVAC, CTC et AUFS est énormément attendu.

A ceux qui se sont déjà lancés dans la campagne de dénigrement de ces partenaires dont des délégués ont également accompagné le ministre des Finances dans sa tournée. Matenda a eu ces mots pour répliquer : « La présence de BIVAC, ici a une importance capitale compte tenu du dysfonctionnement qui caractérise les régies financières Rd-congolais

BIVAC devra nous aider à pouvoir déjà déterminer la valeur de la marchandise au port d’embarquement : ce qui rend aisée la tâche de ceux qui doivent en déterminer la valeur au débarquement et déterminer ce qui est dû à l’Etat ». Le rôle indispensable de BIVAC commenté. Matenda en a profité pour dire aux opérateurs économiques qui s’opposent en ce service qu’ils ont tort.

Ce qui est valable pour BIVAC l’est aussi pour CTC, cette structure qui accompagne déjà l’OFIDA dans la réforme et la modernisation de son fonctionnement. Ça l’est aussi pour AUFS, qui dispose d’impressionnants matériels de détection, d’aider les services RD-congolais dans le contrôle du contenu des containers débarqués dans différentes frontières.

http://www.digitalcongo.net/article/60271
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