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Grèce:Attaques des fonds spéculatifs.

 
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Gnata
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MessagePosté le: Jeu 06 Mai 2010 22:06    Sujet du message: Grèce:Attaques des fonds spéculatifs. Répondre en citant

Qui l'eût crû ? Un pays européen attaqué comme un vulgaire pays émergent, à quand les plans d'ajustements structurels ou thérapie de choc du FMI ? Est-ce le début de la fin de l'Euro ?

Plus sérieusement, il est dit que la Grèce a traficoté ses comptes pour rentrer dans la zone euro, comment ça se fait que personne ne s'en est rendu compte jusqu'à maintenant ? J'ai lu dans la presse ce matin que les grecs sont coupables de ce qui leur arrive, oui quelle lumière l'explication...

Un article en francais du point de vue européen fort bien expliqué au demeurant sur le sort de la Grèce ICI

Cela a commencé par la Grèce. Une attaque d’une extrême agressivité, menée par des fonds spéculatifs raptant leurs profits sur le dos d’un Etat souverain, endetté par la crise. Et puis la contagion, au Portugal, en Espagne, bientôt peut-être ailleurs en Italie ou en Belgique. Chacun retient son souffle, attend le moment de vérité : à qui le tour ? Qui échappera à la suspicion qui s’étend ? Voilà l’euro soumis au sac et au ressac des paris à la baisse, soumis à une forme de terrorisme financier menaçant des entreprises, des salariés, des vies.

La zone euro est à un tournant : soit le « chacun-pour-soi » et le « sauve-qui-peut » l’emportent, au prix du sacrifice des Etats-membres les plus fragiles et, passé l’instant fugitif du lâche soulagement, nous constaterons avec effroi l’étendue de notre faiblesse, car les marchés s’attaqueront un par un aux pays isolés du « troupeau » ; soit le sens du collectif l’emporte, et, au prix d’un effort intense de solidarité financière, nous construirons un édifice européen plus solide, plus sûr, plus puissant.

A l’heure où les Etats-Unis se tournent plus volontiers vers Pékin que vers Paris, Berlin ou Bruxelles, nous voilà dos au mur, avec l’ardente obligation d’affronter un défi que nous ne pouvons plus ignorer. Pour résister aux attaques spéculatives, pour que l’Europe soit autre chose qu’un marché sans liant, soumis à toutes les tempêtes, économiques, sociales, politiques, l’Europe doit aller plus que jamais dans le sens de son destin : celui des Etats-Unis d’Europe. La création d’un véritable gouvernement économique, matérialisé par un ministère des finances européen en sera la première pierre.

¤
Anatomie d’une attaque spéculative

Un Etat en déficit dispose de deux moyens pour financer son budget : l’impôt ou l’emprunt (autrement dit, la dette). Alors que la crise plonge les Etats dans la géhenne économique et sociale, avec ses cohortes d’entreprises en faillites, un chômage exponentiel, un niveau de vie qui décline, augmenter les impôts n’aurait pas de sens. En Grèce comme ailleurs, le choix de l’emprunt (sous forme d’émission de titres dettes, les obligations) s’est donc imposé, les Etats reportant à un avenir plus propice la charge du remboursement.

Mais encore faut-il pour cela offrir les garanties adéquates et trouver des investisseurs prêts à faire confiance aux emprunteurs. Un épargnant qui prête de l’argent exige évidemment une rémunération, un intérêt. Mais il demande en outre des garanties de remboursement (des collatéraux). Avec un déficit public représentant 12,7% de sa richesse nationale, des charges de remboursement déjà très élevées, des manipulations statistiques ayant permis au précédent gouvernement de droite de maquiller l’ampleur du désastre budgétaire, la Grèce a vu sa crédibilité financière chuter.

La demande de gages de confiance n’est pas illégitime. Que la situation des finances publiques dans certains pays de la zone euro éveille l’inquiétude des investisseurs est normal. Nul ne voudrait prêter à un débiteur insolvable ou en passe de le devenir. Et ceux qui acceptent de prêter attendent à juste titre des compensations : ils veulent être rémunérés pour le risque qu’ils consentent en touchant une prime. L’existence de primes de risque n’est donc pas une hérésie, mais plutôt un signal sur la manière dont les marchés apprécient le risque de défaut d’un Etat.

En revanche, l’anomalie réside dans le niveau insensé des primes exigées depuis quelques jours pour que la Grèce trouve des prêteurs sur les marchés. Suite à la dégradation de la note attribuée à la fin du mois de décembre par les principales agences de notations, Standard and Poor’s et Moody’s, l’écart de taux d’intérêt sur les emprunts à deux ans entre la Grèce et l’Allemagne, la signature la plus sûre de l’Union, a atteint 5,5%. Et 3,7% sur les emprunts à dix ans. Les marchés exigent aujourd’hui des primes deux fois supérieures à celles demandées en moyenne aux pays émergents…

Conclusion : l’hallali a été sonné par les mêmes agences de notation complices des exactions bancaires sur les subprimes. La montée aux extrêmes pouvait ensuite commencer. Comme si la Grèce était au bord du collapsus général. Comme si la Grèce était une entreprise périssable et non un Etat souverain, à l’horizon de vie multiséculaire. Comme si la Grèce ne bénéficiait pas du pouvoir régalien de lever l’impôt pour payer ses dettes. Et autant il serait contreproductif de nier les faiblesses structurelles de ce grand pays, autant il serait malhonnête de nier, comme s’y échinent certains, l’indécence de la spéculation dont il est victime. Car c’est bien de cela qu’il s’agit. La sur-réaction des marchés révèle une attaque confirmée par les mouvements suspects sur les marchés dérivés de l’assurance contre le risque de défaut. On nous promettait de réformer le capitalisme mondial. En réalité, rien n’a changé.

Pour se couvrir contre le risque de non remboursement, un créancier peut en effet recourir à un mécanisme d’assurance, le CDS (pour Credit Default Swap). Il souscrit donc à une « police d’assurance », moyennant le versement d’une prime à l’ « assureur » (une banque par exemple), qui peut revendre ce contrat (et donc ce risque) à tous ceux qui le souhaitent (des hedge funds notamment). Or les taux exigés pour la couverture des créances grecques ont considérablement augmenté : vendredi 5 février, le CDS grec était à 4,28 % alors que celui du Liban n’était qu’à 2,55%, celui de l’Égypte, à 2,63% ou celui du Maroc à 1,13%. Face aux risques supposés qui pèsent sur les créanciers de l’Etat grec, les « assureurs » attendent une rémunération plus élevée que celle réclamée à des pays autrement plus fragiles…

Au fond, les spéculateurs essaient de gagner sur tous les tableaux :
1) en n’acceptant de prêter à la Grèce qu’en échange de primes de risque usuraires ;
2) en acquérant à bas coût des contrats d’assurance jugés risqués, mais très rémunérateurs et potentiellement revendus au prix fort. Pour que l’épée de Damoclès suspendue au dessus de la Grèce et les sombres prédictions des Cassandre soient crédibles, les mêmes spéculateurs ont joué la baisse de l’euro, et pour tout dire, mené un blitz qui a fait brutalement chuter la monnaie unique par rapport au dollar. La dépréciation de l’euro, toute relative, ne serait pas un mal pour une économie européenne en mal de nouveaux marchés exports s’il n’y avait la brutalité du décrochage.

La prophétie des spéculateurs sur la faiblesse de la Grèce été auto réalisatrice : si l’euro chute aussi rapidement, c’est que les marchés craignent un éclatement de la zone, c’est donc que la Grèce est bel et bien dans une situation catastrophique… et qu’elle risque de devoir quitter l’euro… CQFD. Tout est confirmé. Tout se justifie. Et ce faisant, un cercle vicieux est enclenché, plongeant des vies et des nations dans la peur pour la satisfaction de quelques spéculateurs manipulant les marchés à partir d’un risque volontairement grossi.

¤

Un ministère des finances européen, prélude aux États-Unis d’Europe

A travers la Grèce et les pays du Sud de l’Europe, c’est le projet politique européen dans son ensemble qui est aujourd’hui à un moment de vérité. Les preuves de bonne volonté individuelle des pays du Sud de l’Europe pour témoigner de l’efficacité de leur plan de redressement des finances publiques ne suffiront pas. Les coûts sociaux de l’ajustement étant dévastateurs et risquant de décupler l’impact de la crise subie par ces pays, les plans ne seront pas jugés crédibles et solides tant qu’ils ne seront pas adossés à une institution ferme, capable d’appuyer financièrement ces efforts. Autrement dit, les assauts spéculatifs cesseront dès lors que la zone euro aura apporté la preuve de la solidité des liens qui lient ses membres.


Tout dépend donc de nous et de nous seuls.

De nous dépend le sauvetage de la Grèce. De nous dépend la capacité de rompre avec l’indécision qui est aujourd’hui l’oxygène des spéculateurs.

Certains ont bien prôné l’intervention du Fonds monétaire international pour deux raisons :

Première raison, l’interdiction faite aux pays de la zone euro de renflouer les Etats impécunieux (clause de no bail out). L’Allemagne avait il est vrai conditionné la création de l’euro au refus de payer pour l’incurie budgétaire des autres Etats. Mais cette impossibilité peut être contournée, le Traité de Lisbonne prévoyant des dérogations en cas de circonstances exceptionnelles (article 122-2) ;

Deuxième raison invoquée, l’assise financière du Fonds. Lui seul serait en mesure d’apporter rapidement l’aide susceptible d’éteindre l’incendie spéculatif. Mais cet argument est surtout porté par les fatalistes qui se résignent à ne voir en l’Europe qu’un espace sans consistance politique. Or tout dépendra justement de notre lucidité et de notre volonté : si l’Europe prend conscience (et il ne peut en aller autrement) de l’impasse que représenterait l’inaction, alors ne doutons pas qu’elle saura se montrer tout aussi efficace que le FMI.

Plus que jamais, l’Europe a besoin d’un gouvernement économique, qui aille bien au-delà de la gouvernance par défaut qu’a instaurée le Pacte de stabilité et qui dépasse également l’incitation à l’orthodoxie budgétaire libérale, dont tout nous montre qu’elle ne tient plus en temps de crise. Extrêmement contraignant, le Pacte ne constitue en rien un instrument de pilotage économique, le cas espagnol en a apporté l’ultime démonstration. Budgétairement vertueuse et louée comme la bonne élève de l’euro-zone, l’Espagne a joui pendant plusieurs années d’importants excédents. Mais ce succès a été bâti sur une bulle immobilière dont le piège mortel s’est refermé inexorablement. Dont acte. Si personne ne songe à nier l’importance de règles communes de déficit et d’endettement, il devient urgent de franchir une étape supplémentaire : l’Europe doit pouvoir faire face à des crises de l’ampleur de celle que nous connaissons ; elle doit enfin devenir un espace de mutualisation politique.

La zone euro pourrait ainsi expérimenter une nouvelle solidarité financière, articulée autour d’une fiscalité propre et d’un gouvernement économique disposant enfin de marges de manœuvre à la hauteur des ambitions que nous avons pour l’Europe. Cela passe par un budget digne de la première puissance commerciale mondiale (aujourd’hui, ce budget ne représente que 1% de l’ensemble de la richesse produite sur le territoire de l’Union). Cela signifie ensuite la création progressive d’un fédéralisme fiscal, peut-être à l’image de celui qui existe en Allemagne entre les Länder et le Bund, l’Etat fédéral. Le service chargé de la recherche économique chez Natixis a produit récemment un papier particulièrement intéressant à ce sujet ( cliquez ici Que coûterait le fédéralisme fiscal à la zone euro ?).

Quel que soit le modèle, plus ou moins intégré, plus ou moins fédéral, les solutions ne manquent pas pour accroître la capacité d’intervention de l’Europe : une part plus substantielle de la TVA collectée par les Etats-membres pourrait être reversée au niveau européen ; l’harmonisation fiscale (des assiettes et des taux), notamment en ce qui concerne les sociétés, pourrait servir de base à une future fiscalité européenne ; Bruxelles pourrait également être destinataire d’une taxe verte aux frontières, protégeant l’Europe contre les importations en provenance de pays ne respectant ni critères sociaux ni critères environnementaux.

¤
L’esprit des Lumières européennes fut résumé dans une belle formule « Sapere aude ». Ait le courage de te servir de ton propre entendement. C’est le défi qui est à nouveau adressé à l’Europe aussi bien qu’à ses Etats-membres. Ayons le courage de nous servir de notre entendement et de voir la réalité telle qu’elle est. Une Europe dos au mur, qui joue sa crédibilité et son influence dans le monde.


L’avenir de chacun de nos pays dépend d’une Europe forte. Une Europe pour laquelle s’attaquer à l’un des siens reviendra à s’attaquer à tous les autres. Une Europe dans laquelle chaque Etat sera plus fort de la présence à ses côtés de tous les autres. Ce gouvernement économique dont la crise nous montre la nécessité vitale, voilà l’indispensable étape aux Etats-Unis d’Europe que nous appelons de nos vœux.
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Jofrere
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MessagePosté le: Ven 07 Mai 2010 14:05    Sujet du message: Répondre en citant

heureux de constater que tu n'es pas mono maniaque dans tes centres d'intérêt. j'aurais voulu savoir en quoi tu trouves qu'il est instructif ce texte.
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Gnata
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MessagePosté le: Sam 08 Mai 2010 15:53    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
heureux de constater que tu n'es pas mono maniaque dans tes centres d'intérêt. j'aurais voulu savoir en quoi tu trouves qu'il est instructif ce texte.

Pour payer mes factures je vérifie et reverifie au computer à la journée longue des calculs pour des produits d'assurance-vie, maladie, des rentes,ect... comparativement à des jobs comme économiste, sociologue ect... j'avoue c'est pas le job le plus sexy ni le plus exitant qui soit, le job d'actuaire ne te met pas forcément être au centre de l'actualité (à moins que tu ne deviennes un Risk Officer dans un fond obscure ou non) mais ...ça paie les factures.

Au delà de 2 minutes mon entourage (GnataE comprise) baille ou regarde le plafond lorsque je commence à disserter sur ce que je fais de ma journée, vois-tu mon cher Jofrère ce qui peut être intéressant pour nous ne l'est pas toujours pour les autres... Et oui j'ai d'autres centres d'intérêts Histoire, philosophie, sociologie ect

Sinon je m'intéresse à l'économie quand ça me tente, ou quand les gouvernements des pays dans lesquels nous vivons essaient de nous soutirer plus d'impôts qu'il n'en faut oubien lorsque toutes ces manigeances économiques atteignent l'Afrique.

Dans le cas de la Grèce, les tenants et aboutissants de leur déficit budgétaire sont expédiés, on nous montre juste des gens désespérés dans les rues sans expliquer où, pourquoi, et comment, pourtant c'est important et instructif.

Les fonds spéculatifs mondialisés ont déjà fait de nombreuses victimes et ils continueront d'en faire si les pays ne sortent pas de cette logique d'économie où la spéculation prévaut sur l'économie d'investissement et de création, dans la mesure où nous serons obligés d'avoir notre propre monnaie après le CFA (bien-sûr), comprendre le processus d'appauvrissement d'un pays, sa mise à genou de manière aussi éffrontée est instructif parce que nous serons confrontés aux mêmes dangers le moment venu, sortir de cette dualité déficit/dette est primordiale c'est là qu'interviennent nos économistes pour nous guider vers de nouveaux concepts !
Vois-tu ce qui est intéressant dans tout ceci ?!
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Jofrere
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MessagePosté le: Lun 10 Mai 2010 11:04    Sujet du message: Répondre en citant

Il n'y avait aucune ironie dans mon propos. je suis personnellement de près l'actualité économique. Et je trouve le sujet intéressant. en tous cas beaucoup plus pertinent que tous les sujets sur le tissage ou le blanchiment. C'est mon crédo.
Nous avons tendance à nous désinteresser de ces sujets alors qu'ils sont centraux à partir du moment où on se positionne dans une démarche de souverainneté et donc de responsabilité.
J'ai toujours dit ici que nous avons besoin de décryptage et de vulgarisation notamment sur l'économie. J'ai l'impression que nous avons récupéré le travers de l'école française qui méprise les sciences économiques réelles au bénéfice des sciences humaines.
De plus on a toujours tendance à confondre informer et émettre une opinion. Donc commençons par informer.

Nous vivons dans une économie mondialisée, nous sommes nous aussi soumis aux aléas de la finance internationale puisque notre monnaie est arrimée à l'euro. Cet arrimage a des conséquences. Certaines positives d'autres négatives. Nous ne sommes pas les seuls pays dans ce cas là. Certains pays asiatiques ou sud-américains arriment leur devise au dollar par exemple et même si ça se discute, il existe des raisons de le faire.

C'était donc un peu le sens de ma question, l'intérêt pour nous de ces questions, mais tu y a répondu en partie.
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Gnata
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MessagePosté le: Mar 11 Mai 2010 08:32    Sujet du message: Répondre en citant

Jofrere a écrit:
Nous vivons dans une économie mondialisée, nous sommes nous aussi soumis aux aléas de la finance internationale puisque notre monnaie est arrimée à l'euro. Cet arrimage a des conséquences. Certaines positives d'autres négatives, nous ne sommes pas les seuls pays dans ce cas là. Certains pays asiatiques ou sud-américains arriment leur devise au dollar par exemple et même si ça se discute, il existe des raisons de le faire


Pour avoir lu Nicolas Agbohou "LE FRANC CFA ET L'EURO CONTRE L'AFRIQUE" et Joseph Stiglitz "La grande désillusion", je dirais que les raisons pour lesquelles les pays Africains acceptent (ou qu'on leur a imposé) l'arrimage au franc francais et maintenent à l'euro ne sont pas les mêmes que des pays comme Hong-Kong, les pays du Golfe, oubien comme l'Argentine.

D'un côté il s'agit de quasi-répression économique tandis que de l'autre c'est une stratégie économique VOLONTAIRE pour se prémunir contre les spéculations sur leurs devises ou leur endettement, l'un des inconvénients de cet genre d'arrimage, outre l'inflation, c'est que les dirigents de la dévise avec laquelle on s'arrime n'ont rien à faire de notre économie, leur préoccupation est la leur, l'Argentine a suivi les conseils de saint-FMI pour ne plus revivre la situation intenable de 2001, et pour parer à toutes éventualités a décidé de s'arrimer au dollar, mal lui en a pris parce que lorsque la FED a décidé augmenter son taux directeur, les taux d'intérêts sur les prêts contractés en dollars sur le marché ont aussi augmenté, alors en voulant éviter une crise elle s'y est mise les pieds joints...

Les pays du Golfe arrimés au dollar sont des entités très prospères mais ce sont carrément des enclaves qui n'ont même pas 1 million d'habts, la stabilité financière est un luxe que ces pays paie chère certes avec l'arrimage au dollar mais il leur permet de "travailler" leur pays l'esprit en paix, leurs banques centrales travaillent pour leurs banques commerciales qui elles aident les investisseurs, les filets de sécurités sociaux existent tout ça pour le bien-être de leurs concitoyens, tout est orienté plus ou moins vers les habitants de ces pays, toute chose qui est différente dans la zone CFA.

Nos pays Africains eux avec leurs millions d'habts et leurs économies disproportionnellement atrophiées ont refusé (et refusent encore aujourd'hui) de voir le bien-fondé d'une monnaie africaine autonome, pourtant de bonnes lois, une bonne reforme de notre système financier et bancaire peuvent nous prémunir de beaucoup de choses, en attendant que nous sortions de ce schéma de monnaie qui flotte indéfiniment !
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Jofrere
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MessagePosté le: Lun 16 Aoû 2010 18:19    Sujet du message: Répondre en citant

http://trends.rnews.be/fr/economie/actualite/banque-et-finance/ble-cacao-sucre-les-speculateurs-se-regalent/article-1194794271829.htm

un article intéressant sur Anthony Ward, ce Britannique de 50 ans, surnommé «Chocofinger» (en référence au Goldfinger d’un film de la série James Bond)

Blé, cacao, sucre : les spéculateurs se régalent
Un fonds d'investissement britannique fait flamber le prix du cacao tandis que le sucre et le blé figurent aussi dans la ligne de mire de spéculateurs : le début d'une nouvelle vague de hausses pour les produits agricoles ?

Son activité dans le cacao a procuré à Anthony Ward une prospérité fabuleuse. Ce Britannique de 50 ans, surnommé «Chocofinger» (en référence au Goldfinger d’un film de la série James Bond), est à la tête d'Armajaro, une maison de commerce de produits agricoles fondée en 1998 qui possède aussi un fonds d'investissement.

Ces dernières semaines, il a mis le feu aux marchés : selon des négociants, Anthony Ward a acheté des contrats à terme en quantités impressionnantes. Au total, il s'agit de contrats pour la livraison de 241.000 tonnes de cacao, soit environ 7 % de la production annuelle mondiale représentant une valeur de 1 milliard de dollars ! Suffisamment pour déclencher un puissant mouvement des prix sur le marché du cacao : à la mi-juillet, le prix a atteint son niveau le plus haut en 33 ans.

Une volonté de rétrécir artificiellement le marché ?

L'opération du trader Britannique se distingue par le fait qu'il n'a pas revendu ses contrats sur le Liffe (le marché londonien des contrats à terme) comme cela se fait d'habitude mais qu'il s'est fait livrer les fèves de cacao physiquement. Armajaro contrôle ainsi pratiquement tout le cacao qui est actuellement conservé dans les entrepôts enregistrés du Liffe en Europe, à Liverpool, Rotterdam et Hambourg notamment.

Les fabricants et négociants du secteur lui reprochent de vouloir rétrécir artificiellement le marché, de se l'accaparer. «Le marché est de plus en plus manipulé par quelques-uns qui contrôlent des positions boursières, déclare le négociant hambourgeois de cacao Andreas Christiansen. Les spéculateurs ont profité du manque de transparence de la Bourse londonienne.» Les petits traders, dont les couvertures étaient subitement insuffisantes, ont subi les dégâts : «Beaucoup de gens se sont fait piéger», assure Andreas Christiansen. Anthony Ward ne veut pas réagir à ces reproches.

Les turbulences sur le marché du cacao sont la dernière preuve que la spéculation a repris vigueur, que les marchés financiers internationaux ont redécouvert les matières premières agricoles. Ils sont entrés massivement dans le commerce du blé et du café, du riz et du soja : cela fait longtemps que ce ne sont plus l'offre et la demande qui déterminent les cotations de ces matières premières mais les banques et les fonds d'investissement (hedge funds). Les denrées alimentaires sont devenues le jouet des spéculateurs.

2008, début des opérations juteuses

Il n'y a pas que le prix du cacao qui a fusé ces derniers mois. Depuis juin, le blé a aussi augmenté de plus de 65 %, une hausse qui avait déjà démarré en avril. Au début de l'année, le sucre a atteint en quelques mois son niveau le plus élevé des trois dernières années avant de retomber rapidement de moitié mais aujourd'hui, il coûte à nouveau presque 6 % de plus qu'en avril.

En juin, l'indice des denrées alimentaires de la FAO (l'Organisation mondiale pour l'alimentation et l'agriculture) qui traduit l'évolution des prix des principaux produits agricoles, a à nouveau bondi de 163 points. De sorte qu'il n'est plus qu'à 15 % du sommet de 191 points atteint au cours de l'année de crise 2008. A l'époque, les prix du riz avaient augmenté de 277 % en six mois. Le maïs avait atteint un prix si exorbitant que des millions de Mexicains ne pouvaient plus se permettre de manger des tortillas, base de leur alimentation. A Haïti, en Egypte et dans 30 autres pays, des révoltes engendrées par la famine ont même eu lieu.

La tendance à utiliser des matières premières agricoles comme biocarburant a été la première responsable de cette hausse des prix. Mais ce fut aussi au cours de 2008 qu'on a discuté pour la première fois ouvertement du fait que les Bourses n'étaient plus seulement le terrain d'action des négociants en céréales qui se protègent contre de mauvaises récoltes par des opérations à terme sur les produits agricoles mais que les grands acteurs du marché financier ont aussi découvert les opérations juteuses qu'il y avait moyen d'y réaliser pour leur propre compte.

Rien qu'en 2009, Goldman Sachs a engrangé un bénéfice de 5 milliards de dollars avec des matières premières. Bank of America, Citigroup et la Deutsche Bank l'ont rejoint sur ce terrain très lucratif. Ils offrent des valeurs mobilières classiques et opèrent aussi avec des instruments financiers qui fonctionnent d'une manière similaire aux crédits de pacotille utilisés sur le marché immobilier US qui s'est entre-temps effondré : les Collateralised Commodity Obligations (les CCO) sont des produits qui génèrent un bénéfice qui évolue en fonction des prix boursiers des denrées sous-jacentes. Plus le blé, le riz et les fèves de soja se négocient à un prix élevé, plus le bénéfice est important. Le marché se comporte comme pendant la bulle Internet du début du siècle ou avant la crise du crédit, a déjà constaté l'ancien dirigeant de Merrill-Lynch Gregory Fleming en mai 2008.

En fait, 2 % seulement des opérations à terme sur les marchés des matières premières se clôturent par un véritable échange de marchandises, constate la FAO dans une étude de juin dernier. «C'est pour cette raison que de telles opérations attirent les investisseurs qui ne s'intéressent pas à la matière première elle-même mais uniquement au bénéfice spéculatif», souligne la FAO, qui avoue son impuissance à intervenir.

Une spéculation difficile à endiguer

En dépit de la grande indignation que le monde politique et la société en général ont exprimée voici deux ans à propos des spéculateurs sur les denrées alimentaires, quasiment rien n'a changé. Car tandis que sur les Bourses, les transactions sur les matières premières agricoles s'intensifient à nouveau, les causes fondamentales qui depuis des années font grimper les prix des denrées alimentaires, n'ont pas été éliminées : la production d'éthanol et de biodiesel est toujours en concurrence directe avec la production de denrées alimentaires ; l'énergie est encore tellement chère que le coût des engrais et du transport rend la production agricole non rentable. D'autre part, comme 2010 peut être qualifiée d'année la plus chaude depuis l'enregistrement des données climatiques, des sécheresses en Europe de l'Est et en Afrique occidentale mettent les récoltes en danger.

Des experts, des organisations humanitaires et des entreprises réclament dès lors une réglementation plus sévère des marchés financiers. Andreas Land, président du conseil d'administration du fabricant de biscuits Griesson-De Beukelaer, se plaignait déjà en mars 2010 que l'on négocie des certificats portant sur 60 millions de tonnes de cacao, ce qui correspond au 20e de la quantité annuelle physiquement disponible. «Cela n'est ni bon ni tolérable, a-t-il insisté. On ne peut pas spéculer avec des denrées alimentaires, sauf si l'on prend livraison physique des marchandises.» En réalité, il s'agirait d'une «re-régulation». Car aux USA du moins, le Commodity Exchange Act de 1936 a limité la spéculation avec des matières premières agricoles pendant des décennies. Mais sous la pression du lobby financier, cette législation a été assouplie dans les années 1990 et les opérations sur les denrées alimentaires se sont considérablement accrues.

Suite à sa réforme des marchés financiers américains, le président Obama a rendu les transactions sur les produits dérivés un peu plus transparentes. Les Européens, par contre, ont bien du mal à faire pareil premier pas pour endiguer la spéculation. Le Commissaire européen en charge du marché intérieur Michel Barnier a certes qualifié la spéculation avec des denrées alimentaires de «scandaleuse» et annoncé une proposition de réglementation sévère dans le courant de l'année. Toutefois, les Britanniques ont déjà fait part de leur volonté d'élaborer leurs propres règles, moins strictes pour la Bourse de Londres. Rien d'étonnant vu que Londres est la plus grande place pour les matières premières agricoles hors Etats-Unis.

Dans un premier temps, le roi du cacao Anthony Ward n'a donc pas à craindre que ses activités soient muselées. Il est cependant loin d'être acquis que son super pari actuel aboutisse. Certes, la demande mondiale de cacao se développe, en particulier en Asie. Et les mauvaises conditions climatiques en Côte d'Ivoire qui alimente 40 % des besoins mondiaux, n'augurent pas de bonnes récoltes en automne. Selon les calculs d'Anthony Ward, des chocolatiers comme Lindt & Sprungli ou Kraft ne pourront faire autrement que de passer commande chez lui à des prix plus élevés, en particulier à l'approche de Noël.

A vrai dire, jusqu'à présent, les marchés se sont comportés autrement. Immédiatement après le «coup de maître» du Britannique, le prix du cacao s'est trouvé sous pression et les fèves ont perdu plus de 7 % en trois jours.

Mais même si en fin de compte, le roi du cacao devait être victime de sa propre spéculation, les négociants et les fabricants ne veulent plus que pareille opération se reproduise. Un groupe de 20 entreprises et fédérations a sommé par écrit la Bourse de Londres, de rendre les transactions plus transparentes, à l'exemple de New York qui publie régulièrement les noms de ceux qui opèrent sur le marché - spéculateurs ou négociants -, de ceux qui détiennent beaucoup de contrats et les positions qu'ils prennent.

Jusqu'au prochain terme d'échéance des contrats sur le cacao à la mi-septembre, il y a peu de chances que de nouvelles règles soient appliquées. De sorte qu'Anthony Ward dispose encore d'un peu de temps pour gagner son pari.

Susanne Amann, Alexander Jung, Der Spiegel
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Obambé GAKOSSO
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MessagePosté le: Ven 20 Aoû 2010 19:13    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
Jofrere a écrit:
Nous vivons dans une économie mondialisée, nous sommes nous aussi soumis aux aléas de la finance internationale puisque notre monnaie est arrimée à l'euro. Cet arrimage a des conséquences. Certaines positives d'autres négatives, nous ne sommes pas les seuls pays dans ce cas là. Certains pays asiatiques ou sud-américains arriment leur devise au dollar par exemple et même si ça se discute, il existe des raisons de le faire


Pour avoir lu Nicolas Agbohou "LE FRANC CFA ET L'EURO CONTRE L'AFRIQUE" et Joseph Stiglitz "La grande désillusion", je dirais que les raisons pour lesquelles les pays Africains acceptent (ou qu'on leur a imposé) l'arrimage au franc francais et maintenent à l'euro ne sont pas les mêmes que des pays comme Hong-Kong, les pays du Golfe, oubien comme l'Argentine.

D'un côté il s'agit de quasi-répression économique tandis que de l'autre c'est une stratégie économique VOLONTAIRE pour se prémunir contre les spéculations sur leurs devises ou leur endettement, l'un des inconvénients de cet genre d'arrimage, outre l'inflation, c'est que les dirigents de la dévise avec laquelle on s'arrime n'ont rien à faire de notre économie, leur préoccupation est la leur, l'Argentine a suivi les conseils de saint-FMI pour ne plus revivre la situation intenable de 2001, et pour parer à toutes éventualités a décidé de s'arrimer au dollar, mal lui en a pris parce que lorsque la FED a décidé augmenter son taux directeur, les taux d'intérêts sur les prêts contractés en dollars sur le marché ont aussi augmenté, alors en voulant éviter une crise elle s'y est mise les pieds joints...

Les pays du Golfe arrimés au dollar sont des entités très prospères mais ce sont carrément des enclaves qui n'ont même pas 1 million d'habts, la stabilité financière est un luxe que ces pays paie chère certes avec l'arrimage au dollar mais il leur permet de "travailler" leur pays l'esprit en paix, leurs banques centrales travaillent pour leurs banques commerciales qui elles aident les investisseurs, les filets de sécurités sociaux existent tout ça pour le bien-être de leurs concitoyens, tout est orienté plus ou moins vers les habitants de ces pays, toute chose qui est différente dans la zone CFA.

Nos pays Africains eux avec leurs millions d'habts et leurs économies disproportionnellement atrophiées ont refusé (et refusent encore aujourd'hui) de voir le bien-fondé d'une monnaie africaine autonome, pourtant de bonnes lois, une bonne reforme de notre système financier et bancaire peuvent nous prémunir de beaucoup de choses, en attendant que nous sortions de ce schéma de monnaie qui flotte indéfiniment !

++++1, Bravo Gnata. Nous sommes dans une certaine mesure (dans le cadre de cette monnaie, le CFA), des esclaves volontaires.

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