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LE BAQT DE 652 EST-IL UN TRAITE NEGRIER ?

 
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OGOTEMMELI
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Inscrit le: 09 Sep 2004
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MessagePosté le: Ven 21 Mar 2008 17:27    Sujet du message: LE BAQT DE 652 EST-IL UN TRAITE NEGRIER ? Répondre en citant

Le Baqt, un traité négrier entre Egypte musulmane et Nubie chrétienne ?

Dans l’historiographie de la traite négrière, une convention qui aurait été signée en 652 entre l’Egypte musulmane et la Nubie chrétienne est communément réputée avoir institutionnalisé le commerce de captifs noirs en Afrique orientale ; assurant par là son expansion rapide. Cette thèse, encore reprise tout récemment par Malek Chebel (L’esclavage enterre d’islam, 2007, pp170-171), a été remise au goût du jour en 2004 par Olivier Pétré-Grenouilleau, à travers son best seller intitulé Les traites négrières –Essai d’histoire globale (Gallimard, pp27-28 ).

Voici l’interprétation qu’en donnent Serge Daget et François Renault en 1985 :
Citation:
La Nubie, après la chute de l’empire de Méroé, s’était divisée en plusieurs royaumes qui furent christianisés. Deux d’entre eux, situés au nord et au centre du pays, s’unirent ensuite en une seule entité politique ayant Dongola pour capitale. Soumis aux assauts des troupes arabes, les habitants se défendirent bien mais, devant les pressions exercées, ils préférèrent acheter la paix en concluant en 652 un traité connu sous le nom de bakt : « Vous devrez chaque année, leur prescrivent entre autres choses les vainqueurs, livrer à l’Ilâm (Khalife) des Musulmans 360 têtes d’esclaves à choisir parmi les esclaves de moyenne valeur dans votre pays, et qui soient dépourvus d’infirmités. […] Le système fonctionna régulièrement, semble-t-il, pendant plusieurs siècles […] la traite des esclaves ne se limita pas au tribut prescrit : elle le déborda largement.


Je voudrais montrer ici que non seulement il n’existe aucune source écrite contemporaine des faits qui aurait rapporté les dispositions authentiques d’un baqt signé en 652 ; mais encore celles tardives sur lesquelles on se fonde habituellement pour inférer la signature d’un tel traité ne mentionnent pas avec certitude un tribut de « 360 esclaves noirs ».


Authenticité du baqt (ou bakt)
Selon François Renault , le mot arabe bakt (ou baqt) viendrait du grec pakton, lui-même provenant du latin pactum, c’est-à-dire un « contrat générateur d’obligations mutuelles ». En l’occurrence, la seule version documentée de ce bakt est celle fournie par Ahmad al-Maqrizi (1364-1442), un auteur arabe d’Egypte.

Or, celle-ci est datée du XVè siècle, c’est-à-dire huit siècles après que le document original aurait été confectionné. Al-Maqrizi prétend qu’au lieu « d’obligations mutuelles », les Arabes auraient imposé maintes contraintes aux Nubiens, en contrepartie seulement de quelques promesses. En d’autres termes, le bakt de 652 aurait été un contrat de subordination des Nubiens aux exigences politico-économiques de l’Egypte musulmane. C’est donc cette version très tardive de faits dont il n’est pas un témoin direct qui a fait florès, malgré plusieurs invraisemblances qui inclinent vivement à en récuser l’authenticité.

En effet, s’agissant de ses propres sources, Al-Maqrizi prétend tenir le texte original de ce traité d’un certain Abou Zacharia, auteur du IXè siècle. Lequel dit l’avoir vu chez son père, qui lui-même dit avoir été renseigné par une lignée de traditionnistes, dont les plus anciens furent contemporains d’Abdallah ibn Sayd, le signataire du baqt. Sauf que toutes les archives officielles de l’Egypte musulmane datant de l’époque de ce baqt avaient été conservées dans un lieu (le Diwan) qui a été incendié en 750. Par conséquent, le père d’un auteur du IXè siècle ne pouvait pas lui avoir montré le texte original d’un document parti en flammes un siècle auparavant...

Par ailleurs, ce traité aurait été signé entre Arabes et Nubiens à la suite d’une tentative avortée d’occupation de la Nubie par les conquérants musulmans de l’Egypte byzantine. Or, comment des assaillants qui ont été repoussés peuvent-ils imposer une convention aussi déséquilibrée, comme s’ils étaient les « vainqueurs » (ainsi que les désignent improprement Daget et Renault) ? On comprendrait mieux si les parties belligérantes avaient signé un « pacte de non-agression » comportant des « obligations mutuelles » équivalentes, ainsi que le suggère l’étymologie même du terme, baqt, retenu pour nommer leur convention.

Un tel « cessez-le-feu » aurait été très avantageux pour les deux pays, car les Arabes étaient régulièrement aux prises avec les Byzantins en Méditerranée, et auraient été bien aise de ne pas maintenir un autre front militaire permanent sur leur frontière méridionale. Tandis que les Nubiens tenaient à conserver leurs étroites relations ecclésiastiques avec l’archevêque d’Alexandrie, qui était à l’époque la plus haute autorité religieuse des chrétiens d’Afrique orientale ; et à ce titre ordonnait également les évêques nubiens.

Un tribut de 360 esclaves ?
Quelle que soit l’issue du débat sur l’authenticité du baqt, le fait même que les souverains nubiens du VIIè siècle auraient accepté de livrer des « esclaves noirs » à des Arabes n’est pas du tout avéré. En effet, le mot ras noté dans les divers textes arabes, faisant référence à une quelconque convention avec la Nubie, peut indifféremment se traduire, soit par « tête » d’esclave, soit par « tête » de bétail.

Or, François Renault privilégie la traduction par « esclave », en se fondant sur des arguments contestables. Certes, dit-il, la Nubie possédait du bétail, mais pas en quantité suffisante pour approvisionner le marché égyptien. Et surtout, les Nubiens auraient été si pauvres que leurs souverains devaient être très heureux de pouvoir recevoir des « vivres » d’Egypte, même en échange d’esclaves, puisqu’ils n’avaient pas grand chose d’autre à offrir : « Sans que l’on ne puisse déduire une certitude du silence des sources, l’impression très nette se dégage que la principale monnaie d’échange des Nubiens pour acquérir des fournitures extérieures, consistait en esclaves. »

Pourtant Jakobielski est formel : la Nubie connaissait une grande expansion économique entre les VIIè et XIIè siècles , notamment grâce à ce « pacte de non agression » qui lui permettait de conserver ses antiques relations commerciales avec les contrées septentrionales, de la Haute-Egypte jusqu’à Byzance, et surtout grâce à des ressources économiques abondantes et variées : agricoles, minières, minérales, artisanales.

En effet, depuis des millénaires, depuis Kerma, Koush, Napata, Méroé, Axoum, les Nubiens étaient parmi les plus gros producteurs de bétail dans la moyenne vallée du Nil, en plus de leurs mines d’or et de leur ivoire très prisés, d’une agriculture florissante, particulièrement à l’époque considérée. En outre, sa maîtrise millénaire des routes méridionales vers l’hinterland africain conférait à la Nubie un monopole antique sur le commerce international des produits originaires du cœur du continent (Afrique centrale, voire australe ou occidentale).

Dans ces circonstances, le terme ras pouvait bel et bien désigner des « têtes » de bétail , plutôt que d’esclaves. Lequel bétail était particulièrement bien venu dans une Egypte à peine conquise par les Arabes, donc à l’économie locale probablement déstabilisée par les effets d’une conquête musulmane si récente à l’époque des faits : 10 ans seulement s’étaient écoulés entre 642, date de la conquête musulmane (en fait une capitulation byzantine), et 652 date supposée de la signature de ce bakt. En outre, ce bétail pouvait consister, au moins partiellement, en chevaux dont les Nubiens faisaient également l’élevage, et qui pouvaient très utilement servir les armées musulmanes en campagne perpétuelle, notamment en Afrique du Nord, en Péninsule ibérique et en Méditerranée orientale.

Par conséquent, sauf pour donner du fil à retordre aux exégètes des siècles ultérieurs, on ne comprend pas pourquoi les diverses conventions avec la Nubie auraient mentionné uniquement le mot ras, alors que d’autres termes arabes plus explicites étaient disponibles pour dire « esclave » (abd, raqiq, raqba, ghûlam), a fortiori « esclave noir » (ma’bûd, zandj, aswad) . De surcroît, rien de concret ne prouve que la Nubie était un pays esclavagiste ; en tout cas son économie ne reposait pas sur l’exploitation de la force de travail d’une abondante main d’œuvre servile.

En définitive, nombre de considérations véhiculées comme des évidences dans la littérature relative à l’histoire de l’Afrique, particulièrement à l’histoire de la traite négrière, méritent d’être re-interrogées plus attentivement par les Africains eux-mêmes ; tant elles peuvent instiller de graves biais historiographiques, qui obstruent la compréhension mââtique de notre propre histoire. L’argument du bakt fait ainsi partie de la panoplie servant à raconter que les Etats (ou royaumes) africains étaient les principaux acteurs de la réduction de millions d’Africains en marchandise humaine, au fil de nombreux siècles. Une doxa hégémonique dont l’analyse méticuleuse révèle toujours bien de surprises quant à la fragilité inexcusable de ses fondements historiographiques.
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Gnata
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MessagePosté le: Lun 24 Mar 2008 21:07    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Je voudrais montrer ici que non seulement il n’existe aucune source écrite contemporaine des faits qui aurait rapporté les dispositions authentiques d’un baqt signé en 652 ; mais encore celles tardives sur lesquelles on se fonde habituellement pour inférer la signature d’un tel traité ne mentionnent pas avec certitude un tribut de « 360 esclaves noirs ».

Citation:
There is no extant copy of the treaty they signed, and the earliest copies are several centuries after the fact and are quite varied. The treaty might not have been written at all and may have just been an oral agreement. http://en.wikipedia.org/wiki/Baqt

Cet article de Wikipedia dit la meme chose aussi , il n'existe pas vraiment de copie datant de cette epoque , les seules encore en circulation ont ete faites des siecles apres ...
J'ai aussi cherché rapidement sur la toile pour ne trouver que des traités qui ne mentionnent rien sur les +-400 esclaves ...

Citation:
. the Arabs would not attack Nubia and the Nubians would not attack Egypt
C'est l'un des paragraphe du Baqt , d'habitude lorsqu'on est le vainqueur dans une guerre , on ne fait pas des traités qui stipulent notre vive volonté de ne pas se faire attaquer , enfin si je gagne une guerre je signerai quelquechose comme : Je ne vous attaquerait pas tant que vous me donnez ...

Citation:
L'évènement le plus important de cette période de l'histoire du Makuria fut la déroute infligée à une armée arabe en 652. Les Arabes ayant conquis l'Égypte en 641, le jihad poursuivit sa lancée vers le sud. Lors de la bataille de Dongola, les Arabes furent défaits ou au moins repoussés par les Nubiens.

La manière dont les Nubiens assurèrent leur victoire n'est pas claire, mais les chroniqueurs arabes remarquent la grande habileté des gens de Makuria avec leurs arcs. C'est la seule défaite d'importance infligée aux armées arabes durant le premier siècle de leur expansion. Cette défaite entraîne la signature du baqt, qui garantit la paix entre les deux parties. Dans ce traité, les Nubiens s'engagent à envoyer chaque année à l'Égypte plusieurs centaines d'esclaves, en contrepartie les Égyptiens doivent fournir de la nourriture et des produits transformés , http://fr.wikipedia.org/wiki/Dongola


Si on resume , le baqt semble faire etat d'etres humains contre de la nourriture et des produits transformés Shocked , pour des losers je trouve effectivement que c'est irreel .

Ogo a écrit:
comment des assaillants qui ont été repoussés peuvent-ils imposer une convention aussi déséquilibrée, comme s’ils étaient les « vainqueurs » (ainsi que les désignent improprement Daget et Renault) ?
C'est evidement pas possible que ca soit fait ainsi , selon mes lectures rapides ( trop rapide ) sur la toile ( donc sujet a discussions ) , je preconiserai plutot , un echange de produits ( transformes ? qui sait ? ) entre les 2 royaumes , puis et surtout une alliance entre l'Egypte et le Dongola pour lui ENVOYER des SOLDATS NOIRS ( et non des esclaves ) , vu surtout ce qu'ils ont montre comme dexterite durant l'invasion manquee et aussi vu qu'a cette epoque les Fatimides avaient peu d'allies dans le monde musulman , c'est ma foi parmi les seules explications logiques une plausible exploitatable , non ? ...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 30 Mar 2008 07:52    Sujet du message: Répondre en citant

Gnata a écrit:
Citation:
La manière dont les Nubiens assurèrent leur victoire n'est pas claire, mais les chroniqueurs arabes remarquent la grande habileté des gens de Makuria avec leurs arcs.

C'est la seule défaite d'importance infligée aux armées arabes durant le premier siècle de leur expansion.

Cette défaite entraîne la signature du baqt, qui garantit la paix entre les deux parties. Dans ce traité, les Nubiens s'engagent à envoyer chaque année à l'Égypte plusieurs centaines d'esclaves, en contrepartie les Égyptiens doivent fournir de la nourriture et des produits transformés , http://fr.wikipedia.org/wiki/Dongola


C'est evidement pas possible que ca soit fait ainsi , selon mes lectures rapides ( trop rapide ) sur la toile ( donc sujet a discussions ) , je preconiserai plutot , un echange de produits ( transformes ? qui sait ? ) entre les 2 royaumes , puis et surtout une alliance entre l'Egypte et le Dongola pour lui ENVOYER des SOLDATS NOIRS ( et non des esclaves ) , vu surtout ce qu'ils ont montre comme dexterite durant l'invasion manquee et aussi vu qu'a cette epoque les Fatimides avaient peu d'allies dans le monde musulman , c'est ma foi parmi les seules explications logiques une plausible exploitatable , non ? ...


Parent : les gens te disent que le seul pays capable de tapper les armées arabes à l'époque est aussi celui qui consent, à la suite de sa victoire militaire, à leur envoyer annuellement des esclaves. C'est pas foutaises, ça?!

Maintenant, toi tu parles de "soldats", plutôt que d'"esclaves" : or, la question se posait plutôt entre "bétail animal", notamment chevaux, et "bétail humain". En tout cas, je ne comprends pas comment les Nubiens auraient accepté d'envoyer annullement des soldats renforcer les armées arabes, alors que ces armées étaient la principale menace géopolitique (au moins potentielle) à la sécurité des Etats nubiens fédérés...

Pour autant, il faut bien se rappeler que l'Egypte conquise par les Arabes avait une nombreuse population autochtne NEGRE, particulièrement en sa région méridionale, celle justement frontalière des Etats nubiens. Même encore aujourd'hui, Assouan et ses environs a une forte population négro-africaine...

Par conséquent, les armées musulmanes d'Egypte pouvaient très bien comporter des soldats nègres qui ne fussent pas nécessairement des Nubiens, a fortiori des "esclaves noirs" : malheureusement, cette réalité anthropologique millénaire d'une Egypte Nègre est invisible aux négriéristes académiques, d'une myopie épistémique incommensurable...

En outre, les Arabes avaient coutume de recourir abondamment au mercenariat pour former leurs troupes de pirates des mers et de coupeurs de routes, en vue d'engranger des butins tous azimuts. Ils pouvaient donc avoir recours à des mercenaires nubiens, c'est-à-dire à un personnel militaire privé, réputé pour son art des combats de fantassins, donc sans chevaux, au corps à corps, avec une grande dextérité dans le maniement es lances et arcs...

En tout état de cause, la théorie des "esclaves noirs" livrés par les Nubiens ne repose sur aucun document fiable bien qu'elle soit si abondamment colportée par l'historiographie eurocentriste de la traite négrière...

Une chose très intéressante à considérer, au regard de cette théorie : c'est qu'elle voudrait établir une corrélation entre une hypothétique expansion de la traite orientale et un hypothétique contrat public négrier, bien que l'authenticité du contrat aussi bien que de l'expansion soit douteuse. Rolling Eyes Rolling Eyes Rolling Eyes

En revanche, cette corrélation est très chichement envisagée dans le cas des innombrables asiento vendus par l'Espagne, dont le tout premier (à ma connaissance) portait déjà sur la livraison de 4000 captifs africains aux colonies espagnoles d'Amériques par un seul homme d'affaires florentin : soit 10 fois plus de captif livrés par une seule compagnie privée, comparativement à l'hypothétique livraison annuelle de 360 ou 400 "esclaves noirs" par une Fédération d'Etats Nubien...

En somme, là où cette théorie de l'expansion négrière favorisée par les contrats commerciaux publics est très largement documentée, c'est-à-dire dans le cadre de la traite transatlantique, elle est peu mobilisée ; tandis qu'on surexploite des éléments insuffisants pour l'accréditer dans le contexte de la traite muslmane : vains subterfuges historiographiques de négriéristes occidentaux!!!!
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Arara Dajome
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MessagePosté le: Mer 15 Sep 2010 12:21    Sujet du message: Répondre en citant

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Ven 17 Sep 2010 01:33    Sujet du message: Répondre en citant

Arara Dajome a écrit:
Merci OGOTEMMELI pour cette réflexion fort intéressante. Es-tu le premier à faire cette réflexion sur l'interprétation du tribut Nubien comme comprenant du bétail plutôt que des esclaves?

Yes, c'est l'une des principales innovations théoriques de mon livre sur le sujet : Histoire des "traites négrières" - Critique afrocentrée d'une négrophobie académique...

En réalité, un auteur anglosaxon (que je cite) avait effectivement proposé de traduire ras par "cattle", mais il n'a pas été suivi par les négriéristes françafricains qui ont TOUS fait semblant de comprendre "tête d'esclaves" : oh, les petits malins! Rolling Eyes Embarassed Laughing
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Arara Dajome
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MessagePosté le: Sam 18 Sep 2010 11:42    Sujet du message: Répondre en citant

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Arara Dajome
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MessagePosté le: Lun 04 Oct 2010 00:10    Sujet du message: Répondre en citant

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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Lun 04 Oct 2010 04:49    Sujet du message: Répondre en citant

Arara Dajome a écrit:
Le plus ancien texte s'interrogeant sur la nature du Bakt est de Ibn Abd Al-Hakam (IXème siècle de notre ère). Dès cette époque, il semble que la nature de ce "traité" soit controversée puisque seulement deux siècles après l'événement, deux versions totalement différentes étaient déjà entrées en concurrence chez les traditionalistes. Cette controverse, déjà ambiante seulement deux siècles après l'événement est un point supportant les interrogations d'OGOTEMMELI sur la fiabilité du Bakt après sa présentation péremptoire par Olivier PETRE-GRENOUILLEAU.

Par comparaison :
- la guerre du Nazisme date de moins d'un siècle et a produit d'innombrables documents de première main. Pourtant, les historiographes spécialisés discutent encore sur des aspects très importants...
- l'occupation militaire criminelle de l'Afrique n'est même pas encore terminée, puisque la France - l'un des principaux protagonistes agresseurs - possède encore des bases militaires sur le Continent. Pourtant, on trouve des Jacques Marseille et autres Bernard Lugan pour en proposer une version on ne peut plus stupide et mensongère...

Question : A quelle catégorie appartient Ibn Abd al-Hakam ???
Est-il un propagandiste musulman, ou un historiographe informé et épris de Vérité-Rectitude???
Ayant lu un extrait de son ouvrage dans le Recueil des sources arabes concernant l'Afrique occidentale du VIIIè au XVIè siècle publié par Joseph Cuoq (et que je possède), j'ai ma petite idée sur la fiabilité de ses dépositions...

Citation:
Toutefois, je pense que le fait que les souverains nubiens fournissaient des esclaves était bien établi.

Bien établi par qui, par quoi? Nous parlons de la Nubie chrétienne, qui possède elle-même des archives écrites de son histoire. Qui a consulté lesdites archives pour les confronter aux versions des auteurs arabes, dont nombre parmi eux - comme ce al-Hakam - sont de fieffés affabulateurs???
Je parle bien ici d'histoire, et non pas du Conte des mille et une nuits...

Nota : Tu sembles considérer que ce que dis al-Hakam est à prendre au pied de la lettre ; 200 ans après des faits dont il ne possède aucune archive originale, puisque celles-ci ont brûlé lors des incendies successifs du Diwan. Et quant à la qualité historiographique intrinsèque de son récit, je t'en rapporterai des extraits pour apprécier ce qu'il en est...
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OGOTEMMELI
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MessagePosté le: Dim 10 Oct 2010 06:55    Sujet du message: Répondre en citant

OGOTEMMELI a écrit:
Tu sembles considérer que ce que dis al-Hakam est à prendre au pied de la lettre ; 200 ans après des faits dont il ne possède aucune archive originale, puisque celles-ci ont brûlé lors des incendies successifs du Diwan. Et quant à la qualité historiographique intrinsèque de son récit, je t'en rapporterai des extraits pour apprécier ce qu'il en est...


1/ Un brigand (ils disent "conquérant") arabe du nom de Ukba s'attaqua aux populations du Fezzan, dans les années 666 : à lire al-Hakam, ce voyou serait carrément un magicien :
Ibn abd al Hakam a écrit:
Ukba s'arrêta en un lieu appelé Ma' Faras (l'eau du cheval). Il n'y avait pas d'eau en ce lieu. Les gens souffraient d'une soif atroce. Ukba et ses compagnons se sentaient près de la mort. Ukba fit une prière de rak'a et invoqua Dieu. alors le cheval de Ukba se mit à fouiller le sol de ses deux sabots, jusqu'à ce qu'il découvrit la roche d'où l'eau se mit à sourdre. Le cheval se mit à laper le liquide. Ukba, s'en étant aperçu, appela ses compagnons pour qu'ils creusent le sol. Ils creusèrent soixante-dix trous. ils burent et donnèrent à boire. Ce lieu fut appelé Ma' Faras.

[Cuoq, p.45]


2/ Une autre bande de razzieurs s'en prend cette fois au Bilal-es-Sudan dans les années 734 : j'insiste, ce n'est pas de la "conquête", c'est du pur brigandage !
Là, l'auteur se lache carrément...
Abu L-Kasim Abd al Hakam a écrit:
Ubayd Allah envoya en expédition dans le Sus et la terre des Sudan, Habib b. Abi Ubayd al-Fihri qui y remporta une victoire sans égale et en ramena une profusion d'or. Parmi le butin, il y avait une ou deux filles captives, d'une race appelée les Berbères Idjdjan, dont les femmes n'ont qu'un seul sein.

[Cuoq, p.46]


Bref, on est en droit de demander à connaître les sources de ce bonimenteur, avant d'accorder quelque crédit à ses racontars : il ne suffit pas que des générations de conteurs arabes rapportent des ragots pour que cela constitue une source historiographique pure et parfaite. Un croisement avec d'autres archives est indispensable. En l'occurrence, la Nubie chrétienne est très bien pourvue en archives. Et surtout, c'était un pays prospère économiquement et puissant militairement, dont il est difficile de comprendre qu'il livrât annuellement des captifs à des Arabes qui n'avaient pas encore pu le "conquérir"...
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Arara Dajome
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MessagePosté le: Dim 10 Oct 2010 10:55    Sujet du message: Répondre en citant

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