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Bonjour,
Un post intéressant que je laisse à l'appréciation des grioonautes.
Bien écrit, il traite d'un sujet dont on à peut être déjà parlé.....mais il n'ya pas de mal à en discuter encore un peu plus......n'est-ce pas:?:
Bien à vous

Peut-on être Arabe et Noir?
(TchadForum 06/12/2004)



Aborder un sujet aussi délicat de l’exportation à outrance de la culture arabe en Afrique noire dans une région habitée par des peuples qui ont la spécificité éthnologique d’être considérés comme relevant des négro-africains, est une invitation au débat culturel. Après des mois de recherches sur le Soudan, j’ai cru qu’il était nécessaire de poser la question suivante : Comment l’arabité est-elle, sur le plan sociologique, entrée en Afrique Noire ?

Des recherches effectuées dans plusieures publications par des auteurs arabes permettent de savoir que les premiers arabes qui sont entrés en contact avec les africains les ont appelé « Soudane » parcequ’ils sont noirs. Le Soudan actuel (par opposition à l’ancien Soudan Français, le Mali Actuel ) avait considéré le mot « soudan » parce que c’est à partir de ce pays que les Arabes ont créé l’une des prémières routes de la traite négrière trans-saharienne. Ainsi, le mot « soudane » venant des Arabes nous rappelle un contact et une réduction à l’esclavage.

Sur la base de ce mot Soudan, un Africain noir qualifié d’Arabe n’a aucun sens. Il faut plutôt les appeler Africains Arabisés parceque parler d’Arabe en Afrique Noire, c’est permettre aux Arabes de mettre en exergue leur volonté affichée de montrer le rôle bien que moindre de leurs « ancêtres conquérants » dans le processus de la traite négrière des peuples noirs du Sud du Sahara. Henri Labouret, dans Histoire des Noirs d’Afrique, PUF, 1950, p. 36 disait : « les peuples du Sud du Sahara sont entrés en contact avec ceux du Maghreb par le commerce transsaharien. Ces échanges, très importants pour leur époque, entre les deux « Afriques », blanche et noire, portaient essentiellement sur l’or, le sel, la gomme « arabique » et …les esclaves - C’est, aux alentours de 1061/1062 que le chef des Almoravides Abû Bakr B. Omar déclenchera une «guerre sainte » en direction du sud du Sahara alors symbolisé par les célèbres empires noirs dont faisait partie intégrante l’actuel territoire du Sénégal. »

Aussi, la langue Arabe et la culture qui font parties de nos mariages, nos débats quotidiens comme il en ait été question a la conference nationale plus particulierement du Tchad , suffisent-elles a determiner l’arabité des africains noirs que nous sommes ?

Aujourd’hui les Arabes venus s’installer au Soudan ne pourront renoncer à l’esclavage très ancré dans leur mentalité que si ensemble nous les y obligeons par tous les moyens légaux.

Mon intention n’est pas de séparer les Arabes des Africains noirs ou de nier l'éxistence des tchadiens Arabisés d'Ati, de Amtimane ou de Oumhadjer mais de chercher les voies et moyens de vivre avec eux des rapports égalitaires sur le plan du droit. Que ce peuple acculturé qui fait de l’arabité son identité culturelle comprenne que l’arabité en tant qu’élément culturel était partie à l’encontre du peuple noir qui a fini a en faire possession.

Pour critiquer l’arabité trop exagérée en Afrique noire et surtout dans la réligion, Amadou Hampaté Bâ n’avait-il pas lancé à ses collègues cette phrase pleine de sens, :« le culte des ancêtres (…) se confond parfois avec la commémoration des saints ...». Et Cheikh Ahmed Tidiane Sy, un marabout de la Tijâniyya sénégalaise, n’est il pas venu appuyer Amadou Hampaté Bâ dans une opinion très « africaine » irritant nombre de conservateurs quand il soutenait que « le son du tam-tam lui rappelait Dieu. Le musicien qui joue représente selon lui les êtres humains. La peau du tam-tam et le mortier en bois représentent, respectivement, les espèces animales et végétales. Ce qui, pour lui, symbolise l’union de la créature devant le Créateur. »

Ceci dit que le peuple Africain Noir a sa culture et son identité culturelle en dehors de l’arabité venue en visite et qui veut élire son domicile chez nous.

Sources :
1/ « In l’autre Afrique » du 6 Aout au 2 Septembre 1988- Antoinette Delafin
2/ « L’influence maghrébine en Afrique subsaharienne » Editions les Africanistes » Lettre de William Ponty du 1er juillet 1906
3/ «Quel peuple en embrassant une foi nouvelle avait répudié ses herbes et se feux de la Saint-Jean ?». Vincent Monteil

Kerim K. Mbayo/RCA
[December 05, 2004]





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