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[REPORTAGE] L'empire du cheveu

 
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Jofrere
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1327
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer 19 Jan 2011 16:56    Sujet du message: [REPORTAGE] L'empire du cheveu Répondre en citant

http://tempsreel.nouvelobs.com/actualite/economie/20110119.OBS6519/reportage-l-empire-du-cheveu.html

Doan Bui a enquêté sur le marché très convoité des perruques, postiches et extensions, dont la Chine s'est emparée.

L'odeur âcre d'ammoniac et l'humidité, chaude et pesante, prennent à la gorge. Spectacle dantesque. Nimbés de vapeur d'eau, des hommes en blouse touillent d'immenses cuves, qui ressemblent à des chaudrons de sorcières. Puis avec une grosse fourche, ils soulèvent une masse noire et filandreuse, toute dégoulinante de lessive, pour la transvaser dans un chariot. Ce sont des cheveux. Une montagne de cheveux. Vision panoramique du hangar. Un océan noir s'offre à vos yeux. Des cheveux, il y en a partout. Dans les cuves où ils sont shampouinés, décolorés, puis teints. Sur des étendoirs grillagés où ils sont étalés à plat pour sécher. Dans les chariots, étrange cargaison poussée par des ouvriers courbés par l'effort. Dans les caisses entrouvertes, où ils sont entassés, en touffes noires. Combien de tonnes ici ? Cinq, peut être dix. On effleure d'une main craintive les mèches si douces, comme encore palpitantes de chaleur humaine. Vision dérangeante que celle de ces milliers de scalps. L'esprit s'affole : où sont les têtes qui allaient avec ?

Une conversion mathématique s'impose. Pour 10 tonnes de cheveux, il faut environ 40 000 femmes. Et autant de "souvenirs dormants", dans ces chevelures, " peuplant l'alcôve obscure", pour reprendre les mots de Baudelaire...Se doutaient-elles, ces femmes, que leur chevelure, leur parure, leur beauté, se retrouverait ici, dans une usine, en Chine ? Triturée et ballotée de mains en mains, comme de vulgaires boulons ?

Une fois lavée et séchée, l'étrange marchandise a encore un long chemin à faire. D'abord l'atelier de "brossage ": des milliers d'ouvrières en blouse bleue sont alignées en rang d'oignons, chacune dans un petit box. D'un geste précis et mécanique, elles démêlent des kilomètres de cheveux avec un râteau, comme on carde la laine. Voici ensuite le tri. Certaines séparent patiemment les mèches en fonction de la longueur. D'autres, méticuleusement, armées d'une pince à épiler, retirent des touffes noires les filaments gris. L'élite des travailleuses est affectée à la "couture". Dans les ateliers d'assemblage, le cliquetis des machines évoque une symphonie de l'Ircam, des milliers d'ouvrières assemblent des perruques, des extensions, des dreadlocks. Il y a des cheveux blonds, roux, noirs, auburn, blonds, bouclés, raides, ondulés. Bienvenue chez Rebecca Hair Product, leader mondial de la perruque et des extensions, à Xuchang City.

La capitale mondiale des cheveux

Xuchang ? Voila une ville dont personne, même en Chine, n'a jamais entendu parler. Xuchang est l'une de ces cités-champignons anonymes - 4 millions d'habitants, une paille à l'échelle chinoise - où les autoroutes à huit voies toutes neuves semblent disproportionnées par rapport à la circulation, et où les gratte-ciels, incongrus, semblent crier "croissance économique, c'est par ici !". D'autres se sont spécialisées dans la chaussette, le jouet ou la chaussure. Xuchang, elle, a choisi un créneau moins encombré : en une vingtaine d'années ans, elle est devenue la capitale mondiale du cheveu. Ou plutôt du produit à base de cheveux humains. Perruques, extensions, ici, le capillaire est roi.

Si Rebecca, avec ses 10 000 employés, est le leader incontesté du secteur, une centaine d'entreprises aux noms des plus doux - Pretty Hair Product, Diana Hair ou Yellow Sun - s'activent dans le "Human Hair Product"... A Xuchang, on collecte des cheveux venus du monde entier : de Chine, bien sûr, mais aussi d'Inde ou d'Indonésie. Puis on les vend aux Etats-Unis ou encore en Afrique. Le "Human Hair product" est un drôle de business, film technicolor de la globalisation où l'on croise des usines chinoises tentaculaires, des temples indiens, des mafias russes, des juifs orthodoxes, des salons de coiffure afro et des stars hollywoodiennes...

4.000 euros d'extensions par mois pour Céline Dion

Son parrain, le voilà. Zheng Youkan, PDG de Rebecca, nous reçoit, dans son bureau de 200 mètres carrés, moquette blanche, meubles traditionnels chinois, encerclé par une dizaine de collaborateurs aux petits soins. Zheng est né à Xuchang, et sa famille est dans le cheveu depuis des générations. "Nous collectons des cheveux depuis plusieurs siècles, dans notre région ! Au XVIIIe déjà, des marchands venaient nous en acheter. Les cheveux des femmes chinoises étaient réputés, car très longs. Nous fournissions les fabricants de perruques européens." Nobles aux perruques poudrées, puis juges et avocats au postiche neigeux, furent les premiers clients de la mondialisation ! Enfant, Zheng Youkan parcourait à bicyclette les villages alentour pour collecter les chevelures de jais des femmes du henan.

C'est dans les années 80 que l'activité a décollé. Des usines en Corée ou à Taiwan achetaient les cheveux du Xuchang, puis les transformaient, bref, accaparaient l'essentiel des bénéfices. Zheng a donc décidé de créer sa première usine. Rebecca – du nom de l'héroïne de Daphné du Maurier - est née en 1999. Aujourd'hui, la société contrôle toute la filière : collecte, transformation, commercialisation... Elle achète 2000 tonnes de cheveux tous les ans, réalise près de 200 millions d'euros de chiffre d'affaire et elle est même entrée en bourse. Les juges et leurs rouleaux blancs ne sont plus qu'un souvenir du passé. Si le marché des perruques – notamment à usage thérapeutique - continue à prospérer, Rebecca ne jure aujourd'hui plus que par un nouvel accessoire de mode : les extensions. Popularisées par les stars d'Hollywood, qui, grâce à elles, peuvent allonger leur chevelure à leur guise, elles sont le nouveau filon des salons de coiffures, qui désormais proposent tous à leurs clientes des ajouts de mèches, facturées de 5 à 10 euros l'unité. Comptez un minimum de 300 euros pour étoffer votre crinière d'amazone : deux fois le salaire d'une ouvrière chinoise ! Dans un saisissant raccourci de la globalisation, Beyonce, Jennifer Lopez, Angelina Jolie et autres "rich and famous" arborent sur leurs têtes pour plusieurs milliers de dollars de cheveux (Céline Dion dépenserait 4000 euros par mois en extensions...) prélevés sur des têtes plus pauvres, femmes anonymes d'Inde, d'Indonésie ou de Mongolie. Le tout, made in China...



Temple Hair Indien

Sur ce marché, la Chine a évincé son rival, l'Inde. Les deux pays partaient pourtant avec le même atout : une population énorme, et donc un vaste gisement de matière première. Autre avantage de l'Inde, la collecte y est simplifiée. A Tirupati, temple sacré que nous avions pu visiter il y a quelques années, les pèlerins viennent en masse pour offrir leur chevelure aux dieux. Ce sont ensuite les prêtres qui organisent les ventes aux enchères ! Les cheveux ainsi collectés sont nommés "Temple Hair", cheveux des temples. Pourtant, même STDC, la plus grosse entreprise indienne du secteur, reste artisanale par rapport aux usines chinoises. "Je n'ai pas d'infrastructure pour coudre des perruques" , explique Mayoor Balsara, patron de STDC. Mayoor, lui aussi, vend donc les "temple hair" aux chinois. Un poil de première classe. "Le cheveu indien est meilleur que le cheveu chinois, explique-t-il. Il est moins raide, plus fin, et ressemble donc davantage au cheveu européen. "



Le cheveu indien est-il casher ?

Peut être... Mais pour certains clients, il est à bannir ! Les femmes juives orthodoxes, qui achetaient jusque là des perruques de cheveu indien, sont devenus otages d'un bataille théologique. La querelle est assez byzantine : les cheveux indiens sont-ils casher ? Aya nt appris que les cheveux indiens avaient été sacrifiés rituellement, des religieux se sont indignés. Idolâtrie ! Les chevelures récoltées étaient impures ! Une campagne de boycott s'en est suivie en 2005, avec immolation par le feu de perruques non-casher. Et des délégations de rabbins se sont rendues en Inde pour vérifier la provenance des fameux cheveux. A ce jour, la controverse n'est toujours pas réglée. Le site américain www.savvysheitels.com, spécialisé dans les sheitels - le nom hébreu de ces postiches -, explique ainsi que "les règles halachiques (légales) sur le cheveu indien variant fortement d'une communauté à l'autre", il est vivement conseillé d'en "appeler à votre autorité rabbinique pour une orientation individuelle". Surfant sur ces angoisses métaphysiques, de nombreuses sociétés n'hésitent pas à déployer cet argument marketing sournois : « Cheveu non indien, venant de Mongolie. » Nous avons même déniché une joint venture israélo-chinoise répondant au nom simple et efficace de Kosher Sheitels : "La Chine a l'expertise en production. Et moi je garantis qu'elles sont casher", nous précise son patron, Ran Fridman, israélien expatrié en Chine.



Cheveux blond ukrainien

Autre possibilité, très haut de gamme, si l'on veut éviter le cheveu indien : se procurer des cheveux européens, des vrais. Ceux là valent de l'or. Raw Virgin Hair, à Kiev, en Ukraine, est une société d'importation spécialisée dans le cheveu blond. "C'est un tout petit marché, mais très lucratif. Nous avons commencé dans les années 2000, car il n'y avait aucune structure sur les pays de l'ex-URSS. Un gâchis, car la matière première y est très belle", explique David Elman, le responsable des ventes. Raw Virgin Hair s'approvisionne en Ukraine, en Moldavie, en Russie, et a embauché sa propre équipe de "collecteurs ", une cinquantaine au total. " Nous leur fournissons les fonds, un véhicule, et ils partent écumer les villages et les salons de coiffure. La plupart de nos concurrents préfèrent externaliser et acheter des cheveux à des indépendants. C'est plus cher, mais c'est moins compliqué. Vous savez, ce travail peut être assez dangereux." En 2006, un collecteur a été abattu d'une balle par un concurrent dans l'Oural, le "triangle d'or" des cheveux. Le journal " Komersant " suggérait l'implication de la mafia. C'est que la récolte blonde est précieuse, très précieuse. Une femme ne tirera guère plus de 100 dollars de ses tresses ; mais les mêmes cheveux, transformés en perruque de luxe, peuvent atteindre le prix de 2000 euros ! "Les cheveux indiens ou chinois doivent être traités. Décolorés, puis teints pour s'adapter aux femmes occidentales. Nos cheveux à nous sont intacts, c'est de l'or à l'état pur", s'enorgueillit David Elman. Une manne, donc. Raw Virgin Hair ne collecte qu'une tonne et demie de cheveu par an ; Rebecca, 2000 tonnes !



Chasseur de scalp

Mais voila : même banalement noirs, les cheveux se font rares. "Notre souci principal, c'est de trouver la matière première. La demande est bien supérieure à l'offre", explique Zheng Youkan. Et certains donc prêts à tout pour se procurer cette précieuse denrée. Au Brésil, la police a noté une tendance inquiétante aux "attaques de cheveux " par des chasseurs de scalp. En Russie, des sociétés sont accusées d'avoir rasé de force des prisonnières pour récupérer leur chevelure. Chez Rebecca, on se défend évidemment d'utiliser de tels procédés. La société a été accusée de travail forcé. Xuchang, cité du cheveu, est ainsi également connue pour son camp de rééducation, où sont détenus 800 prisonniers, en majorité des membres du mouvement religieux Falungong, interdit par le gouvernement chinois. En 2004, un rapport révélait que le camp pratiquait le travail forcé. Fournissant une main d'œuvre bon marché aux entreprises de confection de perruques. Dont Rebecca

La société dément ces accusations. Aujourd'hui, elle s'est résolue à se diversifier. Elle fabrique du cheveu synthétique, destiné aux perruques low-cost. Et pour la traque du cheveu humain, ses "collecteurs" ont étendu leur terrain d'action. Direction le Vietnam et l'Indonésie, où l'on trouve encore pléthore de femmes aux longues chevelures. Combien sont-ils en tout, à arpenter les villages ? Difficile à dire. "En Chine, nous employons une vingtaine de salariés qui centralisent la marchandise. Ils se rendent aux ventes aux enchères de cheveux organisées dans chaque région. C'est là que les collecteurs indépendants viennent vendre leur récolte", explique Zheng Youkan.

Casper, 20 ans, vient tout juste d'être embauché par Rebecca. Fils de paysan, il connaît, comme beaucoup, ce business sur le bout des doigts : "Dans mon village, tout le monde travaillait déjà dans le cheveu. Mes copains d'école ont aussi trouvé du travail dans des sociétés de cheveu." Casper n'a jamais pris l'avion, ni même vu un aéroport. Dans moins d'un mois, le gosse des campagnes, tout juste diplômé de l'université, s'envolera pour le Niger : " Je vais gagner beaucoup d'argent. 300 euros, trois fois plus qu'ici !"», dit-il, des étoiles dans les yeux. L'un des marchés les plus prometteurs pour Rebecca, c'est en effet l'Afrique et ses salons de coiffure. " Nous sommes déjà dans une quinzaine de pays en Afrique, il y a une très forte demande, dit mademoiselle Lu, la responsable Afrique. Les femmes, là-bas, ont un gros budget coiffure." Le père de Mademoiselle Lu a également passé toute sa vie dans les cheveux. Lui qui était collecteur dans le Henan parcourt désormais l'Inde pour le compte de Rebecca, à la recherche de matière première capillaire. Mademoiselle Lu rêve elle secrètement de la France : elle a entendu parler de... la station de métro Château Rouge ! Là où sont concentrés tous les salons de coiffure afro à Paris, dont la clientèle est friande d'extensions.



Un village chinois, des dreadlocks afro

Casper nous emmène dans son village natal, à une petite heure en voiture de Rebecca. A deux pas d'un gigantesque échangeur, une petite route en terre cabossée y conduit. Et là, soudain, bien loin des gratte-ciels et du miracle économique chinois, on se retrouve cinquante ans arrière. Des vélos traînent des chariots avec des enfants et des vieillards. Quelques rares motocyclettes avancent en toussotant. " L'an dernier, dans mon village, on a vu arriver la première voiture", s'enorgueillit Casper. Les maisons traditionnelles en pierres sont des habitations basses, avec une cour carrée, où s'époumonent des coqs déplumés. Le village est à moitié vide. Il ne reste que les femmes. Et les vieillards. Les hommes valides sont partis en ville grossir la cohorte des mingong, ces exilés de l'intérieur. Comme le père de Casper qui travaille à l'autre bout du pays, sur les chantiers du Xinjiang, et ne revient que pour la fête du printemps. La vie du village est rythmée par les cheveux.

En ce début d'hiver, comme chaque année, on attend le passage du collecteur et de sa motocyclette. " C'est la saison où les cheveux pèsent le plus lourd ", nous assure notre spécialiste. " Tous les ans, c'est pareil. On l'entend venir, ça pétarade, et il crie 'Qui veut couper ses cheveux ?' Ma sœur a vendu ses cheveux plusieurs fois." An Cuihong, la cousine de Casper, tient son bébé sur la hanche. Elle a vendu sa natte épaisse il y a trois ans. Sans aucun regret aucun : " J'en ai tiré 300 yuans (30 euros). Après, j'avais les cheveux courts, au carré. C'est pratique, et ça fait moderne. Mais j'ai de la chance, ils repoussent vite. Je pourrai les revendre l'hiver prochain." Envieuse, Xiao, une amie, plus âgée, tâte sa maigre queue de cheval : " Pff, regardez ça. Moi, ce n'est pas la peine. Personne n'en voudrait !" Dans le village, avoir de beaux cheveux n'est pas une affaire de coquetterie.

Peut-être parce qu'ici, des cheveux, il y en a tant...Dans toutes les maisons, vous trouverez sous les matelas des touffes noires et auburn. Synthétiques. Pour se faire un peu d'argent, toutes les femmes tressent sans relâche. "On achète des cartons de faux cheveux, on se les répartit entre les maisons, et après, on les revend aux sociétés comme Rebecca" , dit An Cuihong. Dans ce bourg chinois, où les murs sont encore ornés des fresques en céramique naïves à la gloire du Parti, où la plupart des habitants ne sont jamais allés à la ville, les maisons sont envahies de dreadlocks tressées main. Elles sont destinées... aux salons de coiffure africains.



Doan Bui
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Adina
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MessagePosté le: Mer 19 Jan 2011 22:54    Sujet du message: Répondre en citant

Très intéressant Jofrère, merci! J'espère que ça fera réfléchir certaines personnes...
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Maryjane
Super Posteur


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MessagePosté le: Jeu 20 Jan 2011 11:51    Sujet du message: Répondre en citant

Chaud Shocked Shocked Shocked ...

Ca me fait penser au doc de Chris Rock, Good Hair... L'argent que les gens dépensent dans du plastique damn mais quelle perte de temps...

C'est tellement bon d'être N.A.T.U.R.E.... Pourquoi un tel gâchis ?

... Tu parles on a déjà la réponse.

"Raide et qui vole aux 4 vents c'est mieux" tsss Rolling Eyes .
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Les Toiles de Maryjane

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