Grioo.com   Grioo Pour Elle     Village   TV   Musique Forums   Agenda   Blogs  



grioo.com
Espace de discussion
 
RSS  FAQFAQ   RechercherRechercher   Liste des MembresListe des Membres   Groupes d'utilisateursGroupes d'utilisateurs   S'enregistrerS'enregistrer
 ProfilProfil   Se connecter pour vérifier ses messages privésSe connecter pour vérifier ses messages privés   ConnexionConnexion 

Le double jeu de la Chine en Libye

 
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Articles
Voir le sujet précédent :: Voir le sujet suivant  
Auteur Message
Jofrere
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1327
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer 07 Sep 2011 14:57    Sujet du message: Le double jeu de la Chine en Libye Répondre en citant

http://www.rue89.com/chinatown/2011/08/25/le-double-jeu-de-la-chine-en-libye-pour-proteger-ses-interets-219153

Le double jeu de la Chine en Libye pour protéger ses intérêts

(De Pékin) Alors que les rebelles libyens semblent avoir gagné la partie, la Chine veut protéger ses intérêts dans le pays, forte du double jeu diplomatique qu'elle a entretenu ces derniers mois.

Lundi, les dirigeants chinois ont sans doute tiqué lorsque, s'exprimant d'une Tripoli vraisemblablement libérée, le directeur de l'information de la compagnie pétrolière AGOCO, Abdeljalil Mayouf, a émis des réserves quant à la continuation des partenariats commerciaux avec la Chine, en représailles du peu de soutien que celle-ci a donné à la rébellion.

Pour Yin Gang, chercheur à l'Académie des sciences sociales interrogé par Reuters :

« Ce n'était qu'une opinion individuelle. Je vais le dire en quatre mots : ils n'oseraient pas ; ils n'oseraient pas toucher à un seul contrat ».

Opinion personnelle ou représentative de celle du Conseil National de Transition qui semble désormais avoir définitivement pris le dessus sur le régime de Kadhafi, toujours est-il que la sortie d'Abdeljalil Mayouf a de quoi inquiéter.

Deuxième consommateur mondial de pétrole, la Chine importe en effet 3% de sa consommation totale de Libye. L'année dernière, Pékin faisait venir quelque 150.000 barils par jour via le groupe pétrolier dEtat Sinopec, soit presque 10% des exportations de brut libyen.

D'autant que la deuxième économie mondiale a mis en oeuvre environ 50 projets d'envergure en dans le pays, pour une valeur estimée à au moins 18,8 milliards de dollars (13,1 milliards d'euros), selon des chiffres du ministère chinois du Commerce.

Rien d'étonnant, donc, à ce que la Chine ait tout fait, depuis la prise de Tripoli ce week-end, pour s'assurer de la pérennité de ses relations commerciales.

Après avoir déclaré lundi qu'elle « respectait le choix du peuple libyen », elle a prôné mercredi une « transition stable du pouvoir », et a dit être en contact avec le Conseil national de transition.

« Les Nations unies devraient jouer un rôle moteur dans les dispositions à prendre dans la Libye de l'après-guerre et la Chine encourage les Nations unies à renforcer leur coordination et leur coopération avec l'Union africaine et la Ligue arabe », a par ailleurs affirmé le ministre chinois des Affaires étrangères, Yang Jiechi, lors d'une conversation téléphonique avec le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-moon.

Soigner Kadhafi…
Bien qu'elle n'ait pas encore reconnu officiellement le CNT, la Chine semble donc avoir définitivement lâché le régime de Kadhafi. En témoigne l'ambassade de Chine à Tripoli qui, après avoir hissé lundi le drapeau des rebelles à côté du drapeau du régime, a finalement descendu ce dernier.

Pourtant, l'empire du milieu, qui a joué dans ce dossier une stratégie différente de celle des pays occidentaux, et n'a pas toujours soutenu les insurgés.

Depuis le début de l'insurrection, la Chine s'en est tenue à sa traditionnelle posture de non-ingérence dans les affaires internes d'autres pays, a commencer par son abstention au vote de la résolution qui a permis à l'ONU de prendre « toutes les mesures nécessaires » contre les forces de Kadhafi.

N'ayant cependant pas choisi l'option du veto, la Chine n'en a pas moins vivement critiqué l'intervention militaire de façon virulente et répétitive.

En même temps, dans les médias chinois, la représentation du conflit était peu ou prou similaire à celle faite en interne par la propagande de Kadhafi.

En avril dernier le correspondant à Pékin de la chaine Al-Jazeera, Ezzat Shahrour, constatait, dans un billet traduit par le China Media Project :

« Dans leurs reportages, les reporters chinois mettent constamment l'accent sur le fait que la majorité des Libyens soutiennent Kadhafi, donc je suppose que les membres de l'opposition qui se réunissent chaque jour dans la rue et sur les places publiques doivent venir de mondes féériques (à moins que les médias chinois pensent, comme Kadhafi, que les manifestants ne sont que des “rats” ? ) ».

…En prenant soin de ménager les rebelles
Cependant sans doute alertées par le résultat des révolutions tunisienne et égyptienne, les autorités ont jugé bon de préparer leurs arrières.

Une discrète rencontre avait eu lieu en juin entre le ministre des affaires étrangères Yang Jieshi et Mahmoud Jibril, le président du conseil exécutif du Conseil national de transition, ainsi que de fréquentes rencontres entre rebelles et diplomates chinois, ceux-ci affirmant d'ailleurs que le CNT était devenu un « important partenaire de dialogue » en Libye.

Mais cela n'a pas empêché Pékin, dont la volonté semblait être de se placer comme médiateur, de rencontrer aussi en juin le ministre des affaires étrangères du régime en place.

La Chine a donc peu ou prou observé une certaine neutralité, dont elle pourrait bien payer le prix si les propos d'Abdeljalil Mayouf se révélaient représentatifs de l'état d'esprit général du CNT.

Alors que ses zones d'intérêts commerciaux deviennent de plus en plus diverses, il sera en tout cas intéressant d'observer comment la Chine composera à l'avenir entre la défense de ses intérêts et celle du sacro-saint principe de non-ingérence dans les affaires internes d'autres pays.
_________________
Un ennemi intelligent est préférable
à un sot ami
agir en penseur, penser en homme d'action
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Jofrere
Super Posteur


Inscrit le: 01 Mar 2004
Messages: 1327
Localisation: Paris

MessagePosté le: Mer 07 Sep 2011 15:01    Sujet du message: Répondre en citant

http://www.rue89.com/chinatown/2011/09/06/la-diplomatie-chinoise-en-echec-apres-la-chute-de-kadhafi-220799

La diplomatie chinoise en échec après la chute de Kadhafi

La Chine a subi son premier vrai revers diplomatique depuis qu'elle est (re)devenue une superpuissance, avec la chute du régime de Kadhafi au profit de rebelles soutenus par les pays de l'Otan. Les relations entre Pékin et les nouvelles autorités libyennes s'en ressentent, Tripoli accusant la Chine d'avoir effectué des ventes d'armes à Kadhafi en pleine guerre.
L'accusation a été d'abord publiée dans la presse canadienne, documents à l'appui, avant d'être reprise par le Conseil national de transition (CNT), la nouvelle direction du pays.

Selon le Globe & Mail de Toronto, trois sociétés chinoises d'armement ont mené en juillet des négociations avec des représentants du colonel Kadhafi, pour acheter quelque 200 millions de dollars de matériel. Les négociateurs libyens auraient suggéré que la livraison transite par l'Afrique du Sud ou par l'Algérie, ou que du matériel chinois déjà en Algérie soit fourni à l'armée restée fidèle à Kadhafi.

Omar Hariri, un membre du CNT, a affirmé que les armes chinoises avaient bien été livrées et qu'elles avaient été employées contre la rébellion. Une accusation qui a créé quelques vagues à Pékin, où le ministère des Affaires étrangères, non sans embarras, a reconnu que les entretiens avaient bien eu lieu en Chine, mais que le contrat n'avait pas été signé ni exécuté.

10% des exportations libyennes de pétrole destinées à la Chine
La Chine se retrouve sur la défensive dans cette affaire, car elle a voté la résolution 1970 des Nations unies instaurant un embargo sur les livraisons d'armes au régime de Kadhafi. Difficile de croire, comme l'a affirmé la porte-parole chinoise, que ces négociations en violation de l'embargo aient pu se dérouler sans l'accord du pouvoir politique, s'agissant de sociétés géantes comme Norinco, un million de salariés, déjà impliquée dans plusieurs affaires de livraisons d'armes controversées.

La Chine avait déjà essuyé les critiques des nouveaux maîtres de la Libye, qui ont en particulier laissé entendre qu'ils tiendraient compte de l'attitude chinoise à leur égard dans la répartition des contrats pétroliers, un sujet-clé pour la Chine (comme pour tous les protagonistes de cette guerre…). 10% des exportations libyennes de pétrole étaient destinées à la Chine l'an dernier.

Dix jours après la chute de Kadhafi, la Chine n'a toujours pas reconnu le CNT, et se refuse à autoriser le versement au nouveau pouvoir des avoirs libyens à l'étranger « gelés » au début de la guerre. Lors de la réunion de Paris sur la Libye, la semaine dernière, la Chine a dépêché un simple vice-ministre, signe de son peu d'empressement à « aider » le nouveau régime.

Les raisons de l'échec chinois
La diplomatie chinoise, devenue ces dernières années beaucoup plus active avec l'essor de l'économie du pays, paye aujourd'hui le prix de ne pas avoir vu venir l'épilogue de la crise libyenne. Deux facteurs ont contribué à l'aveuglement de Pékin :

une surestimation de l'affaiblissement de l'Occident et de sa capacité militaire à mener un nouveau front alors que les guerres d'Afghanistan et d'Irak (pour les Britanniques et les Américains) se poursuivent ;
une difficulté à appréhender les phénomènes internes aux pays arabes, et en particulier à comprendre la dynamique des révolutions qui ont commencé en Tunisie en décembre dernier (ils ne sont pas les seuls, suivez mon regard…).
La Chine a en fait mené un double jeu pendant ce conflit, votant ou s'abstenant au Conseil de sécurité de l'ONU – où elle dispose d'un droit de véto –, ce qui a permis l'entrée en guerre des pays de l'Otan, tout en ménageant le régime de Kadhafi et… en établissant des contacts avec le CNT.

Pendant le conflit, Pékin a exprimé un agacement croissant face à l'escalade menée par les pays de l'Otan, estimant – à juste titre, il faut bien le dire – que ces pays outrepassaient le mandat qui leur avait été donné par l'ONU. Nicolas Sarkozy a essuyé ces critiques chinoises lors de sa visite à Pékin, en pleine guerre.

Sur le Web chinois, fait observer un diplomate en poste à Pékin, les critiques vis-à-vis des Occidentaux étaient encore plus vives, exerçant ainsi une pression sur le gouvernement chinois pour durcir le ton.

« La Libye devra traiter correctement les différentes puissances »
Les Chinois prennent très mal, aujourd'hui, les accusations de Tripoli. Le Global Times, un quotidien officiel à tendance nationaliste, a qualifié d'« immatures » les mises en causes du CNT :

« Bien que le CNT ait remporté une victoire militaire, il doit faire la preuve de sa capacité à créer un régime stable et responsable. »

Dans un message plus large, l'éditorial ajoute :

« Contrairement à des pays plus prompts à intervenir dans les affaires internationales, comme les Etats-Unis, la Grande-Bretagne et la France, la Chine et la Russie sont plus susceptibles de rester neutres sur la scène mondiale.

La Libye, pour devenir un membre respecté de la communauté internationale, devrait apprendre à traiter correctement les différentes types de puissances de ce monde. »

Global Times, dont nul ne doute qu'il exprime un point de vue officiel, met en garde le CNT que s'il ne « protège pas correctement » les intérêts de la Chine en Libye, « il en paiera le prix ».

Une grave crise de la diplomatie chinoise
C'est assurément la plus importante crise diplomatique dans laquelle se retrouve la Chine depuis son nouveau statut non déclaré de superpuissance. Elle est significative du fait que la diplomatie chinoise actuelle est exclusivement dictée par l'intérêt de l'économie du pays, de sa voracité en matières premières et sa nécessité d'ouvrir des marchés.

Toutes les puissances de ce monde agissent évidemment en fonction de leurs intérêts, mais disons que la Chine le fait plus crûment, sans l'habillage humaniste des démocraties occidentales…

Dans l'actuelle tourmente des révolutions arabes, ce positionnement est mal équipé pour faire face à des situations très changeantes dans lesquelles les peuples ont l'initiative. La France a expérimenté à ses dépens, en Tunisie, son incapacité à sortir de son tête-à-tête avec les dictatures, mais a vite effectué le nécessaire virage, au point d'entendre Nicolas Sarkozy employer la semaine dernière un lyrisme libertaire inimaginable au début de l'année.

La Chine va assurément tenter de réexaminer sa posture et son attitude pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Le cas de la Syrie risque de la placer dans une nouvelle situation inconfortable, avec la montée des pressions internationales sur le régime Assad, qui, comme Kadhafi, bénéficie de la bienveillante « neutralité » chinoise. Une neutralité qui est perçue, par les opposants au despote comme un soutien à celui qui les fait massacrer.
_________________
Un ennemi intelligent est préférable
à un sot ami
agir en penseur, penser en homme d'action
Revenir en haut de page
Voir le profil de l'utilisateur Envoyer un message privé
Montrer les messages depuis:   
Poster un nouveau sujet   Répondre au sujet       grioo.com Index du Forum -> Articles Toutes les heures sont au format GMT + 1 Heure
Page 1 sur 1

 
Sauter vers:  
Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Vous ne pouvez pas éditer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages dans ce forum
Vous ne pouvez pas voter dans les sondages de ce forum



Powered by phpBB © 2001 phpBB Group