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DU CONCEPT DE POUVOIR PUBLIC

 
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 31 Oct 2004 08:59    Sujet du message: DU CONCEPT DE POUVOIR PUBLIC Répondre en citant

Cette réflexion m’a été inspirée, entre autres, par la fréquentation de l’œuvre de Gérard MAIRET ; notamment :
- « Le Dieu mortel, essai de non-philosophie de l’Etat », éd. PUF, 1987
- « Discours d’Europe », éd. La Découverte, 1989



DU POUVOIR PUBLIC

Vocabulaire : J’appelle pouvoir « sociétif », le pouvoir public considéré du point de vue d’une société politique. Tandis que par pouvoir fédératif, j’entends le pouvoir public considéré du point de vue d’une fédération politique. Dans les deux cas, il s’agit toujours de pouvoir démocratique, qui ne change pas de nature mais qui prend des formes institutionnelles différentes.
On appelle CITOYENS les gens liés entre eux par un pouvoir démocratique ; c’est-à-dire les membres de droit d’une société politique.

LE POUVOIR SOCIETIF est constitué lorsque des gens vivant sur un territoire donné, à un moment donné, créent une société politique, où la liberté de chacun d'entre eux est préservée et promue par des règles qu'ils se donnent à eux-mêmes. Tandis que LE POUVOIR FEDERATIF est constitué lorsque des sociétés politiques autonomes se mettent ensemble volontairement pour former une FEDERATION POLITIQUE. L'acte de constitution d'une telle entité politique s'appelle le TRAITE, alors que c’est une CONSTITUTION qui institue la société politique. Le Traité est donc bien pour une fédération ce qu'est la Constitution pour une Société. Et le pouvoir fédératif est donc une autre espèce de pouvoir public, qui procède non plus directement des individus/citoyens, mais des sociétés/Etats.

La Constitution est un acte consistant à affirmer politiquement l'existence d'un(e) peuple/multitude EN SOI, POUR SOI, EN DEHORS DE SOI. C'est comme une déclaration au monde par laquelle cette multitude énonce pour son propre compte le droit a priori que possède toute communauté humaine à exister selon ses propres lois. C'est surtout la reconnaissance mutuelle, par les membres de ladite communauté, de ce qu'en principe chaque être humain est un homme-libre, indépendamment de son/sa phénotype, sexe, culture, religion, autres considérations contingentes et/ou fallacieuses.

Le pouvoir public consiste en la mise en oeuvre de sa puissance par une multitude historique, en vue d'exister selon sa propre nature, démocratique. C'est le pouvoir qu'a cette multitude de s'autonomiser : de produire sa propre loi, une matrice de règles impératives (dite "la constitution") en vertu de laquelle cette multitude se pose comme civilité, comme société politique.
Seule la loi de la multitude est démocratique, et seule une multitude peut poser une loi démocratique. Le pouvoir public est par excellence LE POUVOIR DE TOUS. Celui qu'ensemble les membres ("citoyens") d'une société politique possèdent et qu'aucune partie de cette société ne peut légitimement revendiquer, ni au nom de tous, ni a fortiori en son propre nom. En tant que puissance collective en acte, le pouvoir de tous, ou pouvoir public, ne vaut que s'il est effectivement exercé pour tous.

Quand elle est en acte, la puissance collective s'appelle donc POUVOIR PUBLIC. Sa mise en oeuvre n'a qu'une seule fin : réaliser la paix civile. Il s'agit d'énoncer et de faire exécuter efficacement un système de règles résolutoires des conflits surgissant nécessairement entre les individus, entre les sociétés, entre l'individu et la société, l'un et le multiple, le particulier et l'universel ; afin de les maintenir liés dans la civilité. Les liens civils ne procèdent ni du sol, ni du sang, ni de quelque origine métaphysico-spirituelle. Ce sont des LIENS COSMOPOLITIQUES, unissant des hommes du seul fait que ce sont des êtres-humains ; en vertu de ce que tout être-humain est fondé à vivre selon le droit de sa propre nature d'homme-libre.

Le pouvoir public vise à faire coexister paisiblement des gens différents en préservant ce qu'ils sont par nature : singuliers. C'est le pouvoir par lequel des gens étrangers les uns aux autres constituent une extériorité commune appelée ESPACE PUBLIC. Un lieu ouvert au seuil des singularités qui leur permet de communiquer entre elles, suivant des règles qu'elles ont adoptées, par elles librement consenties, en vue d'une plus grande efficience de leurs échanges. Le pouvoir public est unique, indivisible, mais composite. Aussi peut-on le décomposer en cinq hautes fonction politiques : LEGISLATIVE, JUDICIAIRE, EXECUTIVE, MONETAIRE, MILITARO-POLICIERE. La stricte différenciation de ces fonctions est une condition nécessaire à la meilleure gestion démocratique du pouvoir public.
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Nénuphar
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Inscrit le: 27 Juil 2004
Messages: 967
Localisation: France

MessagePosté le: Mer 03 Nov 2004 20:17    Sujet du message: Répondre en citant

j'ai fais du droit public et ce que j'en ai tiré comme morale c'est que si le pouvoir public et moi entrons en conflit, j'ai tors et lui raison. Même s'il est manifestement injuste Smile

Oui, c'est le bilan de mes études de droit.
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 21 Nov 2004 22:16    Sujet du message: Répondre en citant

nénuphar a écrit:
j'ai fais du droit public et ce que j'en ai tiré comme morale c'est que si le pouvoir public et moi entrons en conflit, j'ai tors et lui raison. Même s'il est manifestement injuste Smile
Oui, c'est le bilan de mes études de droit.


Tu as certainement étudié un droit public particulier, celui d'un pays donné ; lequel (quel qu'il soit) n'épuise pas tout le concept de droit public.
Je pose qu'en principe NUL N'EST AU DESSUS DES LOIS ; MAIS LA LOI N'EST AU DESSUS DE PERSONNE.
Suivant ce principe, il est parfaitement envisageable que lors d'un conflit d'intérêt entre un individu et la collectivité politique, celui-ci ait judiciairement gain de cause. Cela arrive souvent, mais peut-être pas assez souvent dans nos contrées africaines ; raison de plus pour que chacun s'imprègne vraiment des principes politiques fondamentaux s'il veut savoir de quoi on parle lorsque l'on parle de politique.
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Nénuphar
Bon posteur


Inscrit le: 27 Juil 2004
Messages: 967
Localisation: France

MessagePosté le: Lun 22 Nov 2004 22:40    Sujet du message: Répondre en citant

J'ai fais du droit publique français... Ca va mieux, je me soigne, j'ai choisi une branche où je montre aux autres qu'ils ont des droits eux-aussi!!! (Encore qu'il est toujours difficile de les mettre en oeuvre ici...)
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OGOTEMMELI
Super Posteur


Inscrit le: 09 Sep 2004
Messages: 1498

MessagePosté le: Dim 12 Déc 2004 03:59    Sujet du message: POLITIQUE ET LIBERTE Répondre en citant

POLITIQUE ET LIBERTE

Par liberté j'entends puissance personnelle, et cette puissance quand elle est en acte s'appelle pouvoir personnel. Quand je dis que je suis libre, je dis que je peux du seul fait de ma propre puissance, laquelle est mon énergie vitale (« ankh »). Les hommes sont donc libres par nature, ils n'ont pas besoin de rechercher leur liberté dans la politique, a fortiori quand cette politique s'éprouve comme soumission de la multitude à l'un. Si je suis libre par nature, alors ma liberté ne dépend pas de moi, elle dépend encore moins d’un souverain. Aussi m'est-il vain de vouloir ou de ne pas vouloir être libre. Et personne ne peut me forcer d'être libre, puisque je suis libre d'emblée, je suis libre toujours, aussi longtemps que je vis.
La politique est un attribut de la nature humaine. C'est une affaire d'hommes, c'est-à-dire une affaire de liberté. Mais la liberté n'est pas une affaire politique : la liberté, puissance individuelle, est sujet et non objet de la politique, puissance collective. Quand les hommes vivent en nomades solitaires ou en petits groupes de familles nucléaires (ce qu'ils ont fait exclusivement pendant des dizaines de milliers d'années), il n’y a pas besoin de politique. Mais lorsqu’ils se rassemblent dans des communautés de plus en plus vastes, depuis la sédentarisation (attestée en Afrique il y a plus de 10000 ans), leurs échanges deviennent de plus en plus intensifs, complexes et variés. Alors naissent des besoins proprement et spécifiquement collectifs dont la politique consiste en la gestion. Ainsi, de l'expansion de la société organique/nucléique sous la pression démographique surgit la société (cosmo)politique.
L'espace politique procède de la différenciation de l'individu d'avec la collectivité tout en étant le lieu de leurs nécessaires interactions. L'élargissement de la communauté crée un besoin croissant d'organisation collective de la vie, ou plus exactement d'organisation de la vie collective, dont les modalités matérielles sont déterminées notamment par les conditions écologiques. Peu à peu ce besoin s'autonomise, il produit ses propres règles, sa propre raison d'être et son propre pouvoir-être.
Il n'y a donc aucun acte de volonté tacite ou expresse aux fondements de la politique : la politique est (potentiellement) donnée dans l'homme. Les actes (constitution, traité, convention, etc.) organisent, transforment, projettent un certain état de la politique, mais ils ne la causent pas nécessairement. Les actes expriment une certaine idée de la politique, cette idée peut passer dans les choses, mais la chose politique n'en découle pas inéluctablement.
Toute construction politique visant la liberté est donc absurde, puisque la liberté n'a pas besoin d'être voulue pour être. En effet, la nature de l'homme c'est précisément qu'il n'a pas de nature, bien qu'étant un être de la nature. Je veux dire que la fin ultime de l'homme n'est inscrite nulle part, ni dans ses gènes ni ailleurs. Ce n'est même pas un animal politique, puisque la société organique est aussi une communauté humaine. En d'autres termes, la liberté ne sert à rien de préalablement déterminé, elle peut donc servir à tout, par exemple sévir contre elle-même, l’histoire de ces derniers siècles étant pavé de morts au nom de la liberté. Mais il est préférable que la liberté se serve plutôt que de se desservir. Ne pouvant pas raisonnablement vouloir, ni souhaiter, le pire pour lui même, l'homme peut projeter le meilleur. Encore faut-il savoir ce en quoi consiste ce "meilleur", puisqu'il n'est donné nulle part a priori. Seule la personne peut trouver son propre bien, seule elle est fondée à rechercher pour elle même le "meilleur", lequel ne se trouve jamais que dans le rapport aux autres, un rapport pouvant être politique.
En principe, le projet politique de l'homme consiste à créer des conditions favorables à l'existence de la liberté, au plus grand épanouissement de la nature en lui. La paix est le contexte tel que ces conditions sont acquises : où une communauté particulière fait l'expérience historique d'un principe résolutoire des conflits en son sein, et entre elle et ses autres.
L'énoncé de ce principe peut prendre la forme d'une constitution, c'est-à-dire une déclaration par laquelle une multitude particulière se constitue comme un être moral collectif. La société ainsi constituée n'existe que dans les limites territoriales de son propre être. Au delà, les règles qu'elle s'est données à elle-même ne sont plus valables, elles ne s'imposent pas aux autres, ceux qui n'en sont pas membres. La question des frontières pose immédiatement la question du rapport à l'autre. Comme la première est inhérente à l'acte de constitution, la seconde en découle aussi inéluctablement.
Poser un être politique, ce n'est pas s'opposer aux autres, encore moins les ignorer, mais c'est composer avec les autres. D'une part, c'est à travers la reconnaissance les uns des autres que les membres d'une multitude particulière peuvent se constituer en société politique. D'autre part, la société ainsi constituée peut être plus et mieux réellement ce qu'elle est en principe, à travers ses échanges avec d’autres sociétés. Ainsi le caractère nécessaire des échanges entre les hommes ne s'épuise pas dans la constitution d'une communauté particulière, il persiste au delà de cette communauté et dans son rapport avec d'autres, les étrangers. Ces autres doivent être reconnus comme tels, car il n'y a plus d'autres si ceux-ci sont réduits à rien, si leur altérité même est niée, phagocytée, détruite.


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