Posté le: Dim 19 Déc 2004 07:32 Sujet du message: RACHETER LES EDITIONS PRESENCE AFRICAINE
D’abord, je voulais m’imaginer gagnant un super gros lot du loto français. Mais n’y ayant jamais joué, la probabilité de cet événement est quasiment nulle. J’ai donc préféré imaginer d’organiser une très grande souscription, en vue de réaliser le rêve que voici : racheter la maison d'édition Pésence Africaine!!!
Nombre d’Africains ayant fait des études universitaires en France connaissent bien la maison d’édition Présence Africaine. C’est LEsymbole historique de la créativité intellectuelle négro-africaine depuis une soixantaine d’années en France. Mais, vue du dehors (au sens propre comme au figuré), cette maison me paraît de moins en moins dynamique, vivant essentiellement des rentes de son glorieux passé littéraire (un catalogue de titres et auteurs prestigieux), sans prendre toute la place qu’elle mérite amplement dans la vie intellectuelle présente, a fortiori à venir, du monde négro-africain. Peut-être cette impression est-elle exagérée. Mais en tout cas, la maison Présence Africaine n’est pas comme je la rêverais. Pourtant je la voudrais tellement ainsi : tonique, majestueuse, prospère et puissante.
Si donc je disposais d’une bonne dizaine de millions d’€uros (même beaucoup moins), voici comment je les aurais investis dans un projet de redéploiement de cette institution.
1) J’en délocaliserais le siège social de Paris vers une capitale africaine telle que Dakar ; ou idéalement Gorée.[color=darkblue] La construction de ce nouveau siège, d’envergure internationale, s’inspirerait exclusivement de l’architecture négro-africaine (ségovienne, tombouctienne, kemetique, axoumite, walatienne, kongo, djénéenne, etc.). [/color]Sa décoration comporterait exclusivement des objets de l’artisanat négro-africain. Ce serait un très grand complexe immobilier, sans aucune commune mesure avec le minuscule local de la rue des Ecoles à Paris.
2) Une filiale d’imprimerie serait créée, avec des moyens techniques optimums, afin de maîtriser/intégrer toute la chaîne de production du livre sur place en Afrique, et donc d’avoir des coûts de fabrication bien moindres que ce qu’ils sont en France. Il en résulterait au moins trois conséquences : d’une part, une capacité d’édition beaucoup plus grande, d’autre part une politique de prix beaucoup plus offensive sur les marchés internationaux, en particulier sur le marché européen du livre. Enfin, la possibilité de sous-traiter la production de livres pour d’autres éditeurs de la place de Paris et/ou d’ailleurs, compte tenu de l' avantage concurrentiel de coût.
3) Je subdiviserais les activités de Présence Africaine comme suit : Edition/Diffusion, Traduction/Linguistique, Multimédia, Publicité/Infographie, Enseignement, Spectacle/Galerie, Evénements (Foires/colloques/conférences, etc.). Et imposerais un rythme d’activité beaucoup plus soutenu dans tous ces domaines.
J’insiste sur la traduction, parce que l’Afrique ayant été linguistiquement balkanisée, il y a comme une étanchéité littéraire entre les différents espaces linguistiques coloniaux qu’une intertraduction obstinée contribuera à résorber ; en entendant l’épanouissement d’espaces linguistiques proprement négro-africains. Sans oublier les œuvres littéraires de la diaspora (Cuba, Haïti, Brésil, Colombie, Antilles, etc.) qu’il est indispensable de faire connaître aux jeunes lecteurs du continents ; à défaut de les y faire voyager.
4) La Présence Africaine devra promouvoir le spectacle vivant africain dans le monde entier, notamment dans toutes les grandes villes de la diaspora négro-africaines. Mais en amont, une grande école internationale du spectacle vivant africain (danse, théâtre, mime, chants et musique traditionnels, etc.) sera créée dans la ville accueillant le siège social. Rien qu’à Paris, les réserves d’énergies et de créativité dans ce domaine me semble inépuisables ; mais trouvent malheureusement trop peu de conditions favorables à leur épanouissement.
5) Le pôle multimédia travaillerait notamment à répertorier et éditer le patrimoine musicologique traditionnel africain. Il produirait des œuvres audiovisuelles sur des spectacles, documentaires scientifiques, politiques, historiques, fictionnels, etc. Un site internet ambitieux constituerait l’un des interfaces de la maison avec son public.
6) Seraient rassemblées des compétences et qualifications en communication, marketing, publicité, infographie, orientées/spécialisées dans l’exploitation des ressources culturelles (pictographiques et onomastiques) négro-africaines, en vue de la création de produits et services médiatiques destinés aux opérateurs économiques du continent et de la diaspora.
7) Un réseau d'institututs d'enseignement afrocentique serait crée à travers l'afrique, avec des intervenants de divers horizons et disciplines scientifiques ; à destination de toute sorte de public (amateurs, universitaires, enfants, adultes, etc.)
Dans un premier temps, une poignée de succursales internationales seraient créées. Mais progressivement il s’agira d’établissements autonomes, avec contrats de partenariat ou de franchise avec la maison-mère. Pour la région parisienne, la représentation de Présence Africaine serait établie en Seine-Saint-Denis, où l’on trouve l’une des plus fortes densités démographiques de la diaspora noire en France. Cette succursale, que je verrais bien dans la ville de Saint-Denis, organiserait des activités de soutien scolaire, d’éveil à la lecture (avec des contes et comptines africains), d’apprentissage de langues africaines, d’ateliers d’artisanat et spectacle vivant africains, etc. à l’attention particulière des enfants de la diaspora. Pour les Antilles françaises, je la verrais bien à KARUKERA. Puis, progressivement dans chacune des autres îles-Départements.
9) Les bénéfices financiers de l’activité internationale seraient essentiellement consacrés à consolider une économie artistique et scientifique africaine en Afrique : par la création d’écoles des métiers d’art, de sciences et techniques, par l’ouverture de galeries d’arts, par l’organisation de tournées de spectacles africains, de cycles de conférences scientifiques dans différentes villes, de concours d’écriture et invention technique à destination de la jeunesse africaine, d’expositions d’art plastique, picturale, iconographique, etc.
10) La levée des fonds nécessaires à la réalisation d’un tel rêve pourrait se faire par une immense souscription publique. Laquelle serait parrainée par des personnalités négro-africaines sportives, artistiques, intellectuelles, scientifiques, hommes d’affaires. Le budget pourrait être bouclé par un ou plusieurs emprunts bancaires, notamment pour le rachat de la maison d’édition Présence Africaine, pour la construction du nouveau siège social international et sa filiale imprimerie. L’autre possibilité serait de solliciter l’aide financière d’institutions internationales, mais cette économie africaine de l’aumône internationale ne me convient pas, à titre personnel. Surtout que je pense avoir trouvé une solution (publiée par ailleurs) permettant de s’en passer, purement et simplement…
A noter qu’il s’agit d’un projet conçu pour rembourser l’investissement financier de départ, et s’autofinancer à brève échéance ; puis réaliser des bénéfices à terme, qui seront réinvestis en Afrique.
P.S. Vu d’ici, quoique séduisant pour des raisons historiques évidentes, le choix de Gorée me paraît problématique, parce que je ne suis pas sûr qu’il y a le câble sur cette île. Or, le volet multimédia de ce projet ne se conçoit pas sans connexions à très haut débit pour lesquelles la technologie du satellite ne me semble pas appropriée. _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
Les Panafricanistes doivent s'unir, ou périr...
comme Um Nyobè,
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comme Walter Rodney,
comme Amilcar Cabral,
comme Thomas Sankara,
Et tant de leurs valeureux Ancêtres, souvent trop seuls au front...
Sauf erreur, toujours à la famille de son fondateur, Alioune DIOP.
Agnassa a écrit:
et comment sais tu qu'elle est à vendre?
Je n'ai pas dit qu'elle était à vendre, car je n'en sais rien. J'ai dit que je rêvais de l'acheter, en vue de la développer. Or, pour faire un tel rêve, il n'est pas besoin, ni qu'elle soit effectivement à vendre, ni que j'ai effectivement les moyens de l'acquérir.
Toutefois, si ce rêve pouvait devenir un projet, sous cette forme ou une autre, qui se réalise, je n'en serais que ravi... _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
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Inscrit le: 23 Aoû 2004 Messages: 142 Localisation: LILLE
Posté le: Mar 11 Jan 2005 16:58 Sujet du message: OUI!!!!
Bonjour Ogotomelli!
je trouve ton idée EXCELLENTE et te propose mes services pour le secteur traduction et promotion du spectacle vivant(théatre danse et musique).
Bien à toi!
PS: C'est vrai, réunissons nos potentiels! _________________ "Emancipate yourself from mental slavery
No one but OURSELVES can FREE OUR minds..."
OGO,je prends le point.
Je t'embaucherais quand j'aurais rachet éla maison
Nino, pourvu que tu trouves les financements nécessaires à réaliser un tel projet, j'y viendrais volontiers bosser bénévolement. Toutefois, si tu insistes pour m'embaucher, faudra surtout pas lésiner sur la paie... tant qu'à faire
Fraternellement _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
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Inscrit le: 22 Fév 2004 Messages: 1863 Localisation: UK
Posté le: Jeu 24 Fév 2005 16:48 Sujet du message:
Salut!
Je crois que Presence Africaine, a defaut d'une nouvelle politique, devrait etre rachetee tout simplement car j'ai du mal a comprendre que quelqu'un puisse avoir tant de mal a commander un bouquin de Diop sur le net!
Ca fait presque 4 mois que je cherche a commander quelques bouquins de Diop, et a chaque fois, on me dit que le tirage est soit epuise ou indisponible, c'est frustrant!!!
Alors nino, je t'encourage donc a racheter cette maison d'edition.
Tu nous rendras un grand service! _________________ l'Hommage a Cheikh Anta Diop sur PER-ANKH l'Hommage a Mongo Beti sur PER-ANKH l'Hommage a Aime Cesaire sur PER-ANKH
Inscrit le: 06 Mai 2005 Messages: 1655 Localisation: Au sein de mon Empire
Posté le: Lun 06 Juin 2005 05:30 Sujet du message:
Je me permets de déterrer ce sujet.
Je m'y suis rendu pour la première fois le mois dernier.
J'entre, personne si ce n'est un gus et une gussesse occupées à ranger des cartons.
Les étagères sont mal rangés avec que des vieux bouquins passablement abimés.
L'endroit est de plus mal éclairé, ça donne envie.
Bref, j'avais l'impression de déranger en entrant...
Du coup je commence à déchanter, moi qui croyait naïvement y trouver mon bonheur, las.
Las, ils n'avaient rien de ce que je leur demandait.
La miss me regarde avec un air livide :
"vous avez ceci ?
- non, dit-elle d'un ton mi-neutre, mi-dépité
- et cela vous l'avez ?
- non plus..."
Bref, je ne me suis pas internisé et suis parti voir chez l'Harmattant situé pas loin si j'y suis.
Bon l'accueil est à peine meilleure, tu dois te farcir les rigoladeries des poufs avachies devant leur ordinateurs à surfer sur le net, les responsables qui bossent au milieu des livres, car oui chaque mètre carré est exploité pour caler un maximum de bouquins divers et variés venus de tous les continents. Donc au moins ils ont tout ou presque, même les bouquins édité par Présence Africaine que je ne trouvais pas chez ces derniers...
Du coup, vu la plétore de bouquins écrits par diverses scientifiques panafricains, y compris certains oeuvres origanales anglo-saxonnes, j'ai demandé à la bibliothécaire s'ils n'avaient pas les bouquins de Van Sertima. Evidemment non. En bon chieur j'ai insisté en lui faisant taper "they came before colomb" ou bien encore "african presence in anciant america". Peine perdue évidemment. ^^
Heuresement que j'aurais découvert Anib'wé entre temps, qui elle semble autrement plus correspondre à la dynamique afrocentrique que tu défends si bien, cher Sage Dogon.
Bon tout ça pour dire que je confirme, hélas, ton pessimisme concernant la situation morose de la prestigieuse maison d'édition, qu'il serait grand temps de sauver en effet. J'avoue trouver ta proposition des plus séduisantes.
Aussi je voudrais savoir où tu en es à ce sujet.
Hotep,
Soundjata _________________ La vérité rougit l'oeil, mais ne saurait le transpercer
Pour la Renaissance du Gondwana
Dernière édition par Soundjata Kéita le Mar 19 Juil 2005 21:25; édité 1 fois
Posté le: Lun 06 Juin 2005 09:36 Sujet du message:
Goyave a écrit:
Pourquoi ne pas créer sa propre maison d'édition ?
Il me semble qu'au lieu de lorgner sur la boite de l'autre il vaut mieux crée la sienne en Afrique, à Paris là où tu veux, mais créer sa propre au lieu de rêver éveillé.
De plus cela te coutera moins cher de creer une nouvelle boite que de racheter un nom, un fond et tous les contrats passés avec des centaines d'auteurs et pas des moindres ; des auteurs qui vendent, Diop, Césaire...
Tu commences par un livre puis un second...
et avec la microedition tu peux ajuster les tirages au mieux.
Avec le net tu peux abolier les distances et réduire tes frais de focntionnement.
Avec la bureautique tu réduis les coûts de saisi des textes...
Il me semble qu'au lieu de lorgner sur la boite de l'autre il vaut mieux crée la sienne en Afrique, à Paris là où tu veux, mais créer sa propre au lieu de rêver éveillé.
De plus cela te coutera moins cher de creer une nouvelle boite que de racheter un nom, un fond et tous les contrats passés avec des centaines d'auteurs et pas des moindres ; des auteurs qui vendent, Diop, Césaire...
Ce n'est pas exactement la même préoccupation. Il s'agissait ici de rêver à la préservation d'un des plus grands symboles de la vie intellectuelle africaine en France ; et non pas de créer une quelconque maison d'édition, comme on monte sa propre boîte.
C'est comme si l'on dépensait une fortune à restaurer les ruines d'un édifice ancien de Djenné, Ségou, MweneMuTapa ; et que toi tu trouvais cette démarche moins intéressante (intelligente?) que de construire un nouvel édifice, avec les matériaux ultra-hight-tech... _________________ http://www.afrocentricite.com/ Umoja Ni Nguvu !!!
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