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[Pakira]

FÉVRIER 1999, NEW YORK
MEURTRE D'AMADOU DIALLO PAR QUATRE POLICIERS ACQUITTES UN AN PLUS TARD
MARS 2000, MALCOM FERGUSON QUI MANIFESTAIT POUR DIALLO EST A SON TOUR EXÉCUTÉ PAR LA POLICE


Les Faits : le meurtre de Amadou Diallo
Les Manifestations populaires aux États-Unis pour Diallo
La Procédure - Acquittement le 22 février 2000 des policiers qui ont tué Diallo
Photos et palmarès des policiers
Mars 2000: La police exécute à bout-portant un porte-parole des manifestants pour Diallo



LES FAITS
Le 4 février 1999, à minuit 45 dans le quartier du Bronx à New York, Amadou Diallo, un Africain de 22 ans, a été abattu devant chez lui, de 41 balles, par un escadron de policiers.

Les meurtriers sont les policiers Edward McMellon, Sean Carroll, Kenneth Boss et Richard Murphy, tous membres de l'unité de police Street Crime Unit, bien connue pour son agressivité, son racisme et ses abus. Ils ont indiqué qu'ils étaient à la recherche d'un violeur en série également cambrioleur et auteur présumé d'un meurtre, et qu' ils avaient cru leur vie menacée. Les quatre officiers de police étaient habillés en civil, portaient des gilets pare-balles et patrouillaient dans une voiture balisée

Diallo était rentré comme d'habitude de ses 12h de travail de vente ambulante de chaussettes, de gants, de disques, de vidéos etc. dans Manhattan. Il partageait un appartement situé au premier étage de l'immeuble situé 1157 Wheeler Avenue, avec son cousin et un camarade. C'était un garçon timide, calme, qui aimait le football et le basket. C'est alors qu'il sortait pour se rendre à l'épicerie du coin acheter des provisions, que les policiers le virent en bas de son immeuble, et se présentant comme étant de la police lui intimèrent l'ordre de ne pas bouger.

McMellon et Carroll montèrent les marches et s'approchèrent à environ 1,50 mètres de Amadou, tandis que Murphy restait sur le trottoir et que Boss s'accroupissait derrière une voiture garée.

Selon les officiers de police, Diallo aurait esquissé un geste ce qui leur aurait fait croire que leur vie était en danger. Les témoins auditifs, ont entendu trois ou quatre tirs, suivis d'une brève pause et de nouveaux tirs.

McMellon et Carroll, ont chacun vidé les 16 balles de leur chargeur. Murphy a tiré quatre fois, et Boss cinq fois.

Les policiers ont affirmé que Amadou continuait à se tenir debout jusqu'à la fin , alors que certains impacts de balle ont démontré que les officiers de police avaient continué de tirer alors qu'il gisait à terre.

Amadou est mort sur place.

Amadou ne portait pas d'arme et n'avait pas de casier judiciaire. Il avait quitté la Guinée en 1996 pour venir à New York. Il était entré légalement, mais son visa de travail devant expirer en avril 1999 il avait fait une demande d'asile politique en tant que réfugié mauritanien [Nb: La population mauritanienne étant noire aux deux tiers, le gouvernement maure, a entrepris un génocide systématique des populations africaines et une arabisation généralisée qui s'est traduite pas une extermination physique massive et un afflux de réfugiés, au Sénégal notamment. Pour parfaire cette séparation du pays d'avec l'Afrique sub-saharienne, le gouvernement maure a d'ailleurs début 2000 décidé du retrait de la Mauritanie de la CEDEAO, la Communauté Économique des États d'Afrique de l'Ouest].

Les quatre policiers plaident non-coupables: ils ont qualifié ce meurtre d'horrible méprise et ont attribué leurs tirs répétés (41 balles) au stress. Trois d'entre eux (McMellon, Caroll, Boss) ont déjà fait l'objet de plaintes pour des bavures dans l'exercice de leur fonction, mais ont gagné leurs procès.

Dans le meurtre de Amadou Diallo, les policiers plaident non coupables...



LES MANIFESTATIONS POPULAIRES AUX États-Unis
Cette nouvelle bavure de la police de New York qui vient s'ajouter à une liste interminable, a provoque un flot de manifestations; organisées au départ quasi-quotidiennement par le Rev. Al Sharpton, de quelques dizaines puis centaines de personnes, elles réunissent bientôt des milliers de manifestants de toutes origines confondues (hispaniques, asiatiques, africains, européens) et tous les responsables communautaires montent au créneau . Le 12 février, deux mille personnes sont là pour assister la famille venue rapatrier le corps en Guinée.

Le maire de New York, Rudolph W.Giuliani , soutient quant à lui sans restriction les agissements de la police, dénonce avec véhémence et mépris (puisqu'il juge les protestations pacifiques idiotes silly) les manifestants et réprime. Rien qu'en mars 1999, près de huit cents personnes ont été arrêtées, parmi lesquelles des personnalités de premier plan (l'ancien maire David Dinkins, le Rev. Floyd Flake , le Rev. Al Sharpton, l'actrice Susan Sarandon, le Rev. Jesse Jackson, le président de la NAACP Kweisi Mfume etc.). Dans un interview, Le Rev. Jackson parle d'un "climat de permissivité" à propos des violences de la police à l'encontre des non-blancs, et estime la période explosive [I plan to be with a coalition of conscience that has come to protest not only the slaying of Diallo, but in fact a mood of permissive violence toward people of color (...) The atmosphere is toxic. We are in a very explosive moment"].

Le 18 Mars 1999, le Ministère de la Justice et l'Attorney General de New York annoncent qu'ils vont diligenter une enquête sur les agissements de la Street Crime Unit.

Le 21 Mars 1999, le Gouverneur George E. Pataki qui qualifie le meurtre de Amadou d'atroce, observe que l'administration Giuliani se montre incapable de répondre de manière adéquate au problème qui est posé.

Le 23 Mars 1999, les leaders des Organisations de défense des droits civiques, demandent à la Maison Blanche d'organiser un sommet sur les brutalités policières.

Le 6 avril, le Maire de New York Giuliani fait distribuer des brochures aux policiers pour leur enseigner comment traiter avec un minimum de respect les gens qu'ils interpellent, et le 7 avril les charges contre les plus de 1200 personnes arrêtées au cours des manifestations (parmi lesquelles les personnalités ci-dessus mentionnées) , sont abandonnées.

Le 15 avril, des milliers de manifestants traversent le pont de Brooklyn pour dénoncer, partant du meurtre d'Amadou et allant au-delà de celui-ci, les brutalités policières dans l'ensemble des États-Unis.



LA PROCÉDURE
En bref:

31 janvier: deux jurés noirs sont retirés de la sélection (protestations etc.)
1 février: le jury est sélectionné
2 février: la défense (les policiers) affirme qu'il s'agit d'un "tragique accident" et non d'un meurtre
7 février: témoignages auditifs - Quelques premiers tirs, une interruption et une reprise intensive
8 février: les experts médicaux indiquent que Amadou a reçu plusieurs balles alors qu'il gisait à terre
22 février: présentation des arguments des deux parties
23 - 25 février: délibérations du jury





Verdict: l'inculpation de meurtre au second degré tombe. Les jurés jugent que la décision des quatre policiers de tirer est justifiée, puisque les policiers ont supposé que Amadou devait porter une arme, et que l'éclairage du vestibule a selon eux provoqué des reflets trompeurs. Les quatre policiers sont acquittés


PHOTOS ET PALMARÈS DES POLICIERS

Policiers de la Street Crime Unit de New York ayant tiré 41 balles sur Amadou Diallo, certaines alors qu'il gisait déjà à terre - Rappelons que Amadou était calme et ne portait pas d'arme - 1999














Amadou Diallo


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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
ki nèg klè ki nèg nwè
tout nèg a nèg

nèg klè pè nèg nwè
nèg nwè pa lè wè nèg klè
nèg nwè ké wéy klè
senti i sa roune nèg klè
mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

[Pakira]

MARS 2000, MALCOM FERGUSON
QUI MANIFESTAIT POUR DIALLO
EST A SON TOUR EXÉCUTÉ PAR LA POLICE


EXÉCUTION A BOUT-PORTANT DE MALCOM FERGUSON, 23 ANS

Meurtre d'un autre homme non armé 5 jours après le verdict qui a acquitté les quatre policiers qui ont tué Amadou Diallo...

A l'annonce du verdict provocateur, plusieurs personnes avaient spontanément convergé vers l'immeuble de Amadou Diallo pour témoigner de leur indignation et de leur tristesse. Parmi eux, Malcom Ferguson, l'un des premiers arrivés devant l'immeuble de Diallo, qui s'affirma dans cette manifestation spontanée comme un des principaux dénonciateurs du verdict et porte-parole du groupe.

Pour enrayer la contestation montante, la police procéda à l'arrestation de quatorze personnes les inculpant pour trouble à l'ordre public. Parmi ces gens, Malcom Ferguson fut l'un des premiers à être arrêté.

Cinq jours plus tard, au bas de la rue de Amadou Diallo, un policier a abattu Malcom à bout portant en pleine tête. La manche et le revolver du policier étaient éclaboussés du sang de Malcom. Pourtant la police prétend qu'il lui a fallu tirer parce que Malcom s'enfuyait.

C'est alors que le Maire de New York a décidé qu'il n'y aurait pas d'enquête sur ce nouveau meurtre policier.

Différentes organisations militantes ont immédiatement appelé à manifester lundi 6 mars 2000, contre ce règne de la tyrannie et de la terreur policières sous laquelle vit une large partie de la population.
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"tout nèg a nèg

ki nèg nwè ki nèg klè
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nèg nwè pa lè wè nèg klè
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mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

sa ki fèt pou nèg vin' blang?
blang té gen chivé pli long?
pou senblé yé nou trapé chivé plat kon fil mang!!!
mandé to fanm...!
mè pou kisa blang lé vin' nwè?
ha... savé ki avan vin' blan yé té ja nèg!

a nou mèm ké nou mèm dépi nânni nânnan...
chinwa soti, kouli soti, indyen soti, blang soti
mèm koté nèg soti

avan yé sotil koté y fika
AFRIKA!!!"

[Pakira]

le lien:

http://www.wasadugu.org/rd.php3?id=600013#1
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"tout nèg a nèg

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mè nèg klè ké wéy klè a toujou nèg

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