samuel Grioonaute régulier
Inscrit le: 28 Jan 2005 Messages: 463
|
Posté le: Mer 22 Jan 2025 21:57 Sujet du message: 85.000 soldats africains dorment sous la neige de France |
|
|
Emmanuel Macron ne rate aucune occasion de rappeler que 50 soldats français sont morts au Mali et qu’en conséquence les Maliens et les Africains en général leur sont redevables de quelque chose. Comme toujours, les dirigeants français rappellent ces évènements dans l’intention explicite d’humilier les Africains, parce que l’Afrique est le seul champ de bataille où l’armée française, qui a essuyé défaite sur défaite au cours des deux derniers siècles (Défaite cuisante de Napoléon le 18 novembre 1803 à Vertières, face aux troupes du Général noir Jean-Jacques Dessalines ; Berezina (1812) ; Sedan II (1870) ; Deuxième Guerre mondiale (1940) ; Vietnam(1958) ; Algérie (1962) ; etc.), peut encore s’illustrer par des illusions de ’’victoires’’ pour la bonne et simple raison qu’elle se trouve, avec des moyens disproportionnés, face à des ’’ennemis’’ désarmés.
D’ailleurs, on se doit de rappeler que la plupart de ces soldats sont morts dans des accidents ou quelques autres incidents mais que pas un seul n’est mort au combat, sur le champ de bataille. Est-ce fortuit ? Or, ces derniers jours, pour avoir rappelé cette simple constatation, Le Docteur Choguel Maiga, ancien premier ministre malien, se fait traiter de tous les noms d'oiseau sur les réseaux sociaux français. On parle ''d'ingratitude africaine'' et de ''non-reconnaissance des sacrifices consentis'' sans rappeler pour autant que la France doit infiniment plus au Mali et aux Africains en général que les Maliens et les Africains ne lui doivent.
En effet, on feint d’ignorer que 85.000 soldats d’origine africaine, oui 85.000, dorment encore sous la neige en France, 85.000 soldats parmi lesquels des milliers de Maliens qui sont tombés les armes à la main sur divers champs de bataille où la France était engagée au cours de la Première et de la Seconde guerres mondiales, alors même que des millions de Français à l’époque collaboraient avec l’ennemi nazi. Voir ici : https://www.soumbala.com/themes-2/histoire-afrique/histoire-coloniale-colonisation/guerre-14-18/des-tranchees-de-verdun-a-l-eglise-saint-bernard-80-000-combattants-maliens-au-secours-de-la-france-1914-18-et-1939-45.html
Rappelons en effet que la France de l'époque était peuplée de 45 millions d'habitants. Où étaient donc passés ces 45 millions de Français pour qu'il eut fallu aller dans les lointaines contrées africaines chercher des soldats pour venir combattre en France? Eh bien, la vérité vraie, inavouable, est qu'à l'exception d'une petite poignée de résistants locaux, pour la plupart juifs et communistes, l'écrasante majorité de ces 45 millions de Français collaboraient avec l'ennemi ou, au mieux, se montraient indifférents. Leurs descendants sont donc mal venus de passer sous silence le sacrifice de nos ancêtres venus donner leur vie pour secourir leur pays alors que dans leur écrasante majorité eux-mêmes avaient livré leur propre pays et collaboraient avec l'ennemi.
En effet, en 1940, il n’a fallu que 40 jours, oui, 40 jours, à la petite armée de Guderian pour mettre en déroute la grande armée française, qui était pourtant réputés pour être l’armée la plus puissante et la plus terrible de l’époque. Comme toujours, les Français y étaient allés pleins de morgue, de suffisance et d’arrogance, au rythme de ’’la victoire en chantant’’, mais c’était pour se voir prestement mis en déroute par les chars de Guderian qui avaient tout simplement contourné ’’l’imprenable’’ ligne Maginot mise en place par nos matadors du jour, infligeant ainsi à la France la plus humiliante et la plus mémorable de toutes les défaites que l’histoire ait jamais recensées.
Oui, 40 jours pour vaincre la ’’grande’’ et ’’puissante’’ France et jeter sur toutes les routes du pays des millions et des millions de Français, lancés dans une fuite éperdue avec femmes, enfants, soldats (qui avaient jeté leurs uniformes pour passer inaperçus) et civils mêlés pour sauver leur vie. Oui, les soldats français jetaient leurs uniformes par milliers pour se mêler à la foule des civils afin de ne pas être repérés par les Allemands.
Même le plus grand des héros français, Pétain, le terrible maréchal Philippe Pétain, a dû prendre ses jambes à son cou pour se réfugier dans le nord du pays d’où il a honteusement et hâtivement signé la capitulation de la France avec un gouvernement officiellement tout entier dévoué au service des nazis, une administration et des forces de sécurité elles-mêmes nazifiées, des milliers de journalistes, d’intellectuels, d’industriels, d’hommes de lettres et presque tout ce que la France comptait de personnages influents et d’autorités morales, y compris l’écrasante majorité de la population à l’exception d’une toute petite poignée de communistes et de nationalistes ’’résistants’’, tous les officiers généraux et tous les officiers supérieurs sont honteusement ’’passés à l’ennemi’’ comme on dit, et tout le Sud du pays laissé aux mains du ’’boche’’.
Pire, le vainqueur du jour, celui-là même qui a infligé cette terrible humiliation à la France et réduit l’orgueil du coq francais à une farce dont on se gaussait dans toute l’Europe, Adolf Hitler, a poussé l’outrecuidance jusqu’à venir se balader sur les Champs-Élysées, ce lieu sacré parmi les plus sacrés de France, au vu et au su des millions de Français qui peuplaient Paris à l’époque et qui tous se terraient chez eux pendant que l’ennemi profanait leurs lieux sacré. Oui, pas un seul n’a eu l’audace de lever le petit doigt contre les Allemands ce jour-là. Pas une seule protestation, pas un seul coup de feu n’ a été noté. Aucun ’’incident’’ n’a été rapporté. Pourtant, comme mentionné plus haut, Paris était peuplée, à cette époque, de millions de Français qui se terraient chez eux par lâcheté.
Macron sait-il qu’après cette honteuse déroute, cette débâcle et cette fuite restées sans précèdent dans l’histoire des peuples, accompagnées de la honteuse capitulation et de la collaboration de toute l’élite française ainsi que de millions et de millions de Français ordinaires, ce sont quelques milliers de nos ancêtres qui, depuis leurs lointaines et chaudes contrées africaines, ont dû braver le froid et les puissantes armes allemandes pour voler au secours de la France qu’ils ont fini par libérer au prix de leur sang pendant que des millions de Français collaboraient avec l’ennemi, donnaient leurs femmes et leurs sœurs aux boches et que certains d’entre eux poussaient la lâcheté jusqu’à fourguer des petits juifs dans des trains pour aller les livrer à Hitler et au four crématoire ? Oui, des milliers de Français, qui n’avaient pour tout tort que d’être juifs ont été honteusement et lâchement traqués par leurs propres compatriotes, délogés de leurs cachettes, dénoncés à la Grestapo, humiliés par leurs voisins d’hier, et leurs femmes et enfants parqués comme du bétail dans des trains plombés pour être livrés aux nazis et aux camps de concentration où ils étaient gazés. Comment donc, après une telle ignominie consignée dans tous les livres d'histoire, Macron peut-il encore ’’avoir la bouche pour parler’’ comme disent les Ivoiriens ?
Oui, comment, après une si honteuse et lâche attitude consignée dans tous les livres d’histoire et encore aujourd’hui enseignée dans toutes les académies militaires, comment peut-il avoir ’’la bouche pour parler’’ et cracher sur l’honneur de nos ancêtres, les braves guerriers africains qui ont donné leur sang pour les libérer de leurs maîtres nazis et qui dorment encore par milliers sous la neige de France, dans tous les cimetieres militaires de France ? Chacun d’entre nous ici au Sénégal, au Burkina ou au Mali n’a-t-il pas un arrière-grand-oncle, un arrière grand-cousin, un arrière-grand-père qui y est allé et qui n’est jamais revenu ? Si un jour vous visitez une nécropole militaire en France, jetez un coup d’œil sur la liste gravée des soldats morts pour la France. Vous ne manquerez jamais de tomber sur des noms familiers gravés dans le marbre à côté de ceux de leurs camarades locaux, par des Français autrement plus reconnaissants que Monsieur Macron. |
|