IB Grioonaute régulier
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Posté le: Sam 08 Jan 2005 17:04 Sujet du message: Casques bleus ou touristes sexuels en RDC ? |
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Casques bleus ou touristes sexuels?
http://www.bouclier.org/article/4022.html
Après avoir reconnu quelque 150 cas d´«inconduite», l´ONU semble décidée à faire le ménage.
Ils sont au total 13 100, dont 2 300 civils et 10 800 Casques bleus et policiers, originaires d´une cinquantaine de pays. Ils sont en République démocratique du Congo (RDC) pour faire respecter un accord de paix signé, au terme de cinq années d´une guerre civile meurtrière, entre le gouvernement et des chefs de guerre. Si la grande majorité de ces « missionnaires et soldats de la paix » est irréprochable, plusieurs dizaines d´entre eux sont aujourd´hui au coeur de ce qu´il faut bien considérer comme l´un des plus gros scandales de l´histoire des Nations unies.
Pédophilie, prostitution à grande échelle, y compris avec des mineurs congolais des deux sexes, harcèlement sexuel, viols, tentatives de viols sont, hélas ! devenus monnaie courante au sein de la Mission de l´Organisation des Nations unies en République démocratique du Congo (Monuc).
Révélée il y a quelques mois par J.A./l´intelligent (voir le n° 2264), l´affaire vient, pour l´essentiel, d´être confirmée par une enquête conduite par le très officiel Bureau des services de contrôle interne (BSCI), créé il y a dix ans pour épauler le secrétaire général de l´ONU. Les premiers éléments de l´enquête sont à ce point accablants que Kofi Annan a fait part de sa « honte » devant autant « de preuves évidentes d´inconduite ». Quelque cent cinquante cas, dont un grand nombre ont pour théâtres Bunia, dans l´Ituri (Nord-Est), Goma, dans l´Est, près de la frontière rwandaise, Kalémié, au Sud-Est, et Kinshasa, font actuellement l´objet d´une investigation.
L´ampleur des découvertes est telle que le BSCI a reçu, le 22 novembre, des renforts en provenance de New York. « Nous prenons cette affaire très au sérieux, explique, au téléphone, le porte-parole de la Monuc, Mamadou Bah. Nous avons d´ailleurs été les premiers à alerter le siège de l´ONU à New York, les médias, l´opinion publique internationale et congolaise sur le sujet, preuve que nous entendons jouer la transparence. »
Que se passe-t-il donc à la Monuc ? En octobre dernier, un responsable français en poste à Goma, dans l´est de la RDC, a été rapatrié vers son pays d´origine, où il a été mis en examen le 2 novembre par un juge d´instruction parisien pour pédophilie, avant d´être laissé libre sous contrôle judiciaire. Âgé de 41 ans, l´intéressé avait été surpris par la police congolaise en compagnie d´une petite fille de 12 ans dont il avait acheté les faveurs. Devant ses employeurs, puis durant la garde à vue, il a reconnu les faits. Des photos et des cassettes vidéo pédophiles ont été saisies à son domicile. Auparavant, la Monuc avait rapatrié deux Casques bleus du contingent tunisien pour abus sexuels sur des femmes à Kinshasa. Quatre autres fonctionnaires de la Monuc, dont deux hauts responsables en poste dans la capitale, sont actuellement suspendus. Et deux Casques bleus sud-africains sont retenus dans l´est de la RDC, à la demande de leur hiérarchie, pour les besoins d´une enquête. Et ce n´est pas tout.
Il y a deux ans, une gamine de 6 ans avait été violée par un fonctionnaire onusien, à Goma. Le coupable, un Casque bleu marocain, n´a pas été sanctionné et est rentré tranquillement dans son pays. Un citoyen russe occupant un poste de responsabilité, qui s´était amouraché d´une mineure, a dû quitter discrètement la RDC, sous protection policière, pour éviter le scandale. Une gradée sud-africaine aurait été violée par un de ses compatriotes, homme du rang. Les enquêteurs auraient saisi des cassettes vidéo et des photos de partouzes, parfois avec des mineures congolaises...
« Il y a beaucoup de touristes sexuels parmi nous, mais nous sommes résolus à faire le ménage », souligne-t-on au siège de l´ONU, à New York, où le secrétaire général a décrété, depuis peu, la « tolérance zéro » en matière de violences et d´exploitation sexuelles. Annan a récemment dépêché son - tout nouveau - « conseiller en matière d´exploitation sexuelle », le prince Zeid Ra´ad al-Hussein (également représentant permanent de la Jordanie auprès des Nations unies) en RDC pour qu´il se rende compte de la gravité du problème. Jusque-là, les fonctionnaires et les Casques bleus fautifs étaient mutés ou reconduits, bien souvent en catimini, dans leurs pays d´origine. Quand ils ne se confondaient pas en excuses du genre : « Je croyais avoir affaire à une fille majeure ! » Et l´institution évitait soigneusement de mentionner les noms et pays d´origine des coupables.
Ces derniers devront désormais répondre de leurs forfaits, et l´on ne fera plus mystère de leur nationalité. Et tout commandant de contingent dont un soldat se rendra coupable de violences sexuelles sera, ni plus ni moins, remercié. « Les règles veulent que les soldats coupables soient jugés dans leur pays par une cour martiale, explique Mamadou Bah. L´ONU, en tant que telle, ne dispose ni de troupes ni de tribunal militaire. Nos troupes sont celles que des pays veulent bien mettre à notre disposition. C´est donc aux pays d´origine qu´il revient de sanctionner leurs nationaux. La Monuc peut tout au plus les rapatrier immédiatement pour qu´ils soient jugés chez eux. Les civils, en revanche, se verront appliquer des sanctions administratives, à savoir la suspension ou la radiation pure et simple. »
Francis Kpatindé _________________ -Toute action ensemble pour nous Africains est un produit de la liberté! |
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