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[BlackQueen]

Retour aux sources
David Cadasse


Le patriarche rasta Jah Eliejah Adanjah, dit Père Jah, natif de la Guadeloupe, a décidé il y a cinq de retourner avec sa famille en Afrique qu'il considère comme sa terre ancestrale. Aumônier de l'Ethiopian World Federation, il entreprend au Bénin de préparer le terrain pour les candidats au retour et prône la réappropriation de l'histoire du peuple noir. Interview.


12/10/02 : Dreadlocks roulées en boule derrière la tête et dreadlocks dans sa longue barbe grisonnante, le Père Jah, tunique et pantalon blancs, promène sa frêle silhouette dans les rues de Cotonou. Présent dans la capitale économique béninoise dans le cadre du Festival Gospel et Racines (27 octobre- 3 novembre 2002), le patriarche, pionnier des volontaires au retour en terre d'Afrique, a choisi avec sa famille de quitter la Guadeloupe pour le Bénin il y a cinq ans. Figure de la diaspora, il travaille désormais à accueillir les autres candidats au retour. Aumônier de l'Ethiopian World Federation, il milite pour l'unité du peuple noir. Dans la paix et avec la pleine conscience de son identité.

Afrik : Quel est le sens de votre retour en Afrique ?
Père Jah : Il y a 500 ans, il y a eu déportation d'une partie de la population africaine vers les Amériques et les Caraïbes pour une tribulation qui s'appelle l'esclavage. Je me suis installé voici cinq ans au Bénin pour mettre en place les structures afin de permettre le retour des volontaires. Que se soit pour des retours-pèlerinages, des retours-projets ou des retours- réimplantations.

Afrik : Vous êtes de la Guadeloupe. Est-ce-que vous vous considérez comme un Antillais ?
Père Jah : Non. Le bois resté longtemps dans l'eau ne devient pas caïman. Je suis un Africain né dans la déportation avec mission de retourner sur sa terre ancestrale. Nous sommes Ethiopiens plus communément appelés Africains.

Afrik : Pensez-vous que les Noirs connaissent véritablement leur histoire ?
Père Jah : Il y a une amnésie de part et d'autre. Il nous faut reconstituer notre histoire et guérir le passé pour bâtir l'avenir. Il faut que le peuple noir prenne conscience de l'influence centrale qu'à jouée l'Afrique dans l'histoire de l'humanité. Les découvertes historiques nous le prouvent. En étudiant les pyramides, nous savons par exemple que les civilisations pharaoniques noires égyptiennes ont influencé les Grecs. Ensuite, les Grecs ont influencé les Latins et les Latins l'Occident. Peu de personnes savent que même pendant la période de l'esclavage, les Noirs ont fortement contribué au progrès et à la science en faisant de nombreuses inventions.

Afrik : Comme par exemple ?
Père Jah : C'est Latimer, un Noir affranchi de l'esclavage qui, grâce au filament de carbone, à réussi à transformer l'électricité en lumière. Ce sont également des esclaves noirs qui, pour alléger leur tâche, ont inventé le monte-charge qui deviendra plus tard l'ascenseur. Lors d'un colloque sur " la contribution des Noirs à la science et la technologie pendant la période de l'esclavage ", nous avons recensé 101 inventions à inscrire au patrimoine des générations déportées. Elles sont toutes exposées au Musée des inventions et des savants noirs au Centre culturel africain de Cotonou. Nous avons également créé la première ambassade culturelle de la diaspora à Ouidah (ville historique de l'esclavage où se trouve notamment la Porte du Non-retour, ndlr).

Afrik : Vous parlez de paix et de réconciliation. Quel est dans votre schéma, la place de l'homme blanc ?
Père Jah : Le schéma fonctionne sur un triple partenariat. Les frères d'Afrique, la diaspora mais également la contribution indispensable de ceux qui sont actuellement les grands bénéficiaires de la technologie et des moyens qu'exigent un développement pour sécuriser l'avenir de l'humanité.

Afrik : Vous voulez parler de réparations financières ?
Père Jah : Pas forcément. Il faut inviter les Européens à comprendre que le plus grand remède pour l'humanité est de travailler dans la paix. Peu importe les drames d'hier, le présent est un trésor à partager. Le problème de l'Occident est qu'il n'a jamais partagé. Nous avons travaillé pour lui pendant 400 ans et nous sommes encore captifs par notre pauvreté. La plus grande richesse de l'Homme c'est lui-même et il faut que l'Afrique se réapproprie ses enfants. Et cela n'a rien à voir avec de la monnaie papier mais avec la dignité.
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[caliel]

Intéressant cet article merci

très positif, mais je ne suis pas vraiment d'accord avec ceci.

[améline]

En tant que non afrodescendante, je n'ai pas à intervenir dans ce débat. Je veux juste apporter la précision suivante:
l'annulation de la dette n'est pas de la réparation, car l'argent prêté est de toutes façons déjà dans les banques d'occident, c'est juste de l'arrêt de racket. C'est une mesure élémentaire.

pour ce qui est de réparer, ce n'est pas d'ordre financier, c'est irréparable. Mais les peuples africains ont le droit de trouver une solidarité matérielle massive de la part des peuples les plus riches, parce que c'est leur pauvreté qui les a fait riches.
Est ce que ça doit passer par les états? un fonds spécial? j'en sais rien. Il faut inventer quelque chose, pour que ça n'aille pas dans les poches des abuseurs habituels, mais que ça finance la santé, l'éducation en priorité. Sous formes de soutien des prix agricoles?
Moi je verrais bien la création de caisses de retraites, maladie et éducation, alimentées dans un premier temps par un pourcentage des cotisations et de l'impot des pays riches. il faudrait que ces caisses soient sous le controle des citoyens.
Ogote, t'as pas une idée?

[Sergio Lafrikain]

Salut,

J'aime beaucoup l'expression "Retour aux sources".

Une source c'est le point de départ, on parle de la source d'une eau, on parle des sources (ses racines) d'un arbre, on parle même de res-sources : là où l'on va puiser des forces, de l'énergie, un sens à quelque chose ou alors ce qui donne des forces pour réaliser quelque chose. C'est ce qui vous nourrit au départ comme à la fin.
Vous m'aurez donc bien compris, le danger d'une source c'est lorsqu'elle tarit, s'assèche, se réduit comme "peau de chagrin".
Nous sommes les enfants de l'Afrique, notre source c'est l'Afrique. Elle nous a vu nous naître ou a fait naître comme une Mère. Mais, bon sang! personne ne laisserait tomber sa Mère!
Si elle tarit, elle se consume, nous serons coupés de nos forces, de nos racines, de notre fierté. Alors pour ne pas qu'elle tarisse, s'assèche il faut à notre tour lui apporter notre soutien, nos projets coûte que coûte. Le chemin est long et semé d'embûches et alors? Le possible est infini par définition. Si une stratégie ne marche pas il faut la changer et non pas baisser les bras (contre ceux - les défaitistes - qui disent qu'il n'y a rien à faire ou qui s'arrêtent au premier échec).

Retour aux sources? Oui, mais il faut nourrir cette source de nos forces, de projets efficaces pour pouvoir y aller/retourner vivre si nous ne voulons pas que cette dernière disparaisse à jamais. Alors ta question n'aurait plus lieu d'être et nous non plus d'ailleurs.
N'y voyez pas là un pessimisme, c'est plutôt du réalisme!

Donc si je peux reformuler ta question : Retour aux sources ? Quand agissons-nous, Comment nous y prenons-nous dès maintenant ?

Bien à vous!
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Si tu ne sais pas où tu vas, tâche au moins de te souvenir d'où tu viens !

[Makaveli]

Tout d'abord je pense que décider de retourner en Afrique avec pour mission de faciliter les conditions de retour de la diaspora est très noble, dc je respecte bcp la décision de ce membre de l'EWF.

Ensuite comme Sergio je pense que retour doit rimer avec "projet" et d'ailleurs je ne vois comment un retour pourrait ne se faire dans le cadre d'un projet, qd bien même celui ci serait strictement personnel.

Mais franchement je n'espère pas voir toute la caraïbe descendre en Afrique...(je sais que ce n'est pas d'actualité ms bon...)ce serait dramatique. Oui ce serait dramatique d'abandonner les terres sur lesquels les aieuls ont cravaché...il ne doit être question que d'appropriation des terres pour les caribéens, et de réappropriation de ce qui en sort pour les continentaux.


Quant aux réparations,je pense comme améline qu'il ne faut absolument pas placer ces histoires de dette sur la balance en face des réparations liées à l'envahissement de l'Afrique et les conséquences nauséabondes et exceptionnellement dramatiques qu'elle a eu. Je compte poster qqch la-dessus avec qq infos mais dores et déjà, réparations=annulation de la dette est une équation à boycotter de toute discussion.
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The african holocaust continues...

[caliel]

Je me suis faite mal comprendre veuillez m'en excuser.

Attention Je sui tout à fait d'accord avec ceci :

[OGOTEMMELI]