Inscrit le: 09 Fév 2005 Messages: 122 Localisation: Somewhere over the rainbow
Posté le: Jeu 24 Fév 2005 08:54 Sujet du message: "Discours sur le colonialisme" au théâtre
Ce texte d'Aimé Césaire sera "dit" ce samedi 26 février par Younouss DIALLO (mise en scène : Jacques Delcuvellerie) à l'Auditorium Antonin Artaud d'Ivry à 16 heures.
"Ce texte est peut-être le premier et le dernier du genre en langue française. A l'époque de sa publication, il fit scandale. Ensuite, il devint un des "classiques" de la littérature révolutionnaire des nations colonisées en lutte pour leur indépendance et leur dignité. Aujourd'hui, on peut presque sans exagération affirmer qu'il est tombé ds l'oubli...
Serait-ce l'oubli même par lequel, au nom du "nouvel ordre mondial", on tente d'effacer la mémoire de ces guerres, ces révoltes et ces grandes figures qui portaient les espoirs des peuples africains ds les années 50-60 ?
C'est ds la profonde conviction de sa pleine actualité que ns avons décidé, avec Younouss Diallo, de le faire entendre à nouveau. Rédigé à l'époque des soulèvements d'Indochine et de Madagascar, en un temps où les opinions croyaient pouvoir porter l'humanité vers un avenir radieux, il est cruel de constater l'abîme qui s'est créé entre ces grandes espérances et la réalité actuelle. Mais en même temps, chaque ligne d'Aimé Césaire fait éclater avec force que, si l'utopie s'est effacée, l'oppression et la haine, le racisme et le fascisme non seulement demeurent, mais croissent avec une vigueur nouvelle"
Auteur : Jacques Delcuvellerie
C'est ds le cadre de "BRULOTS D'AFRIQUE" proposé par le théâtre des Quartiers d'Ivry, du 12 février au 2 avril 2005, que ce célèbre texte de Césaire ns sera généreusement offert... une occasion de faire découvrir les écritures africaines.
Justement, samedi dernier, le 19 février, c'est Hassane KOUYATE, fils de Sotigui, qui était à l'honneur ds le même auditorium d'Ivry.
"Ma gratitude envers l'Afrique, c'est de m'investir en partageant ce que j'ai gracieusement reçu", H. Kouyaté.
Du 14 au 19 mars, c'est Kourouma avec "Allah n'est pas obligé" qui sera à l'honneur ainsi que d'autres spectacles... tout un parcours africain, autant de récits tragiques qui révèlent des aspects universels de la condition humaine.
Pour finir, de nouveau un clin d'oeil à Aimé CESAIRE :
"Le colonialisme porte en lui la terreur. Il est vrai. Mais il porte aussi en lui, plus néfaste encore peut-être que la chicotte des exploiteurs, le mépris de l'homme, la haine de l'homme, bref LE RACISME.
Que l'on s'y prenne comme on le voudra, on arrive toujours à la même conclusion. Il n'y a pas de colonialisme sans racisme".
Aimé Césaire dans "La Nouvelle Critique", janvier 1954.
Il suffit aujourd'hui, en 2005, de remplacer le mot "colonialisme" par "néocolonialisme" en conservant intact le reste, tout le reste...
Just think about it ! _________________ Andu, saa andi, andinn !
Inscrit le: 09 Fév 2005 Messages: 122 Localisation: Somewhere over the rainbow
Posté le: Jeu 24 Fév 2005 09:07 Sujet du message:
"L'Afrique meurt-elle ? Certains le prétendent. Mais les Africains, eux, continuent à lutter pour leur survie et pour leur culture. Et ce que ns montrons avec ces spectacles, c'est la vitalité des écritures et des interprètes venus du Cameroun, du Congo, de la Côte d'Ivoire, du Mali, du Nigéria, ds leur rencontre avec des artistes français.
Les conséquences tragiques de la colonisation ("Discours sur le colonialisme" d'Aimé Césaire) et de la perte d'identité ("Mélédouman", "Le prince sans nom" d'après l'Ivoirien Jean-Marie Adiaffi) puis la découverte d'un monde de violence et de misère, celui de l'émigration soutenue par le rêve du paradis occidental qui débouche presque toujours sur la désillusion et le choc de nouvelles violences : C'est "Saïd el Feliz", "Attitude clando" et "Tu ne traverseras pas le détroit".
Voir apparaître sur scène les enfants africains de "Sozaboy" (petit minitaire) du Nigérian Ken Saro-Wiwa et d'"Allah n'est pas obligé" de l'Ivoirien Ahmadou Kourouma. Enfants jetés ds le monde féroce des adultes, transformés en soldats meurtriers qui racontent avec naïvété l'horreur et les absurdités de la guerre civile."
Auteur : Adel Hakim.
Et, pour finir, un petit clin d'oeil à Kourouma :
"Et qd on n'a plus personne sur terre, ni père, ni mère, ni frère, ni soeur, et qu'on est petit, un petit mignon ds un pays foutu et barbare où tout le monde s'égorge, que fait-on ?
Bien sûr, on devient un enfant soldat, un small soldier, un child soldier pour manger et pour égorger aussi à son tour ; il n'y a que ça qui reste" _________________ Andu, saa andi, andinn !
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