Yazol Grioonaute 1
Inscrit le: 22 Fév 2005 Messages: 108
|
Posté le: Lun 07 Mar 2005 22:23 Sujet du message: 3- Rompre avec notre comportement d'esclave |
|
|
L'AFRIQUE DOIT S'AFFIRMER
Par Mari-Wsar - Mars 2005
1- De la méchanceté des relations internationales
2- Survivre ou disparaître
3- Rompre avec notre comportement d'esclave :
La domination que subit le monde noir est sans précédent dans l'histoire de l'humanité. Elle s'apparente à l'apprivoisement des bêtes domestiques, dressées pour obéir aux maîtres sans sourciller. Ce qui fait qu'au lieu de travailler pour l'expansion de leur peuple et de leurs pays, les Noirs sont dans leur grande majorité, les seuls sur cette planète à travailler pour les intérêts des autres peuples. Toutes leur intelligence et leur force sont mises au service du maître. Du plus pauvre au plus instruit, la lecture comportementale est presque la même : une propension inconsciente à se plier devant les personnes dont ils ont été esclaves. Les Boréo-Occidentaux (11) et les Arabes principalement.
Cet état de servitude perpétuelle est difficile à combattre tant que des structures parallèles d'éducation et d'ascension sociale ne sont pas mises en place par les Noirs pour les Noirs dans les sociétés où nous sommes minoritaires (12). En Afrique c'est carrément tous les systèmes d'éducations nationales et religieuses qu'il faut réformer pour en finir avec les réflexes de soumission et cultiver l'esprit d'héroïsme qui crée la fierté et propulse vers les victoires du développement. D'ores et déjà il faut rebaptiser en T. SANKARA, R. UM NYOBE, MALCOLM X, P. LUMUMBA, etc. toutes les rues, places et édifices qui rappellent le passé colonial et qui portent des noms comme Rhodes, De Gaule, etc.. Si De Gaule et ses congénères sont des héros pour leurs pays, ils ne demeurent pas moins un bourreau dans la conscience africaine et ce fait ils ne méritent pas notre respect. D'ores et déjà il faut vouer à l'interdit tous les symboles et figures de la domination raciale comme les portraits de Jésus, de ses apôtres et des anges arabes qui entourent les représentations de Cheikh AMADU BAMBA.. Seuls les héros et personnages africains méritent d'être honorés en Afrique.
Notre réputation d'être festifs, d'accueillir à bras et cœur ouverts, de rire jusqu'à faire éclater les commissures de nos lèvres ne sert qu'à ouvrir des brèches à ceux qui nous haïssent. Aux yeux de ceux qui nous "apprécient" ainsi, nous passons pour des enfants, pour des êtres qui n'ont pas la conscience du danger et qui ne prennent pas le temps de s'asseoir pour examiner l'environnement qui nous abrite. Le monde est violent mais nous ne voulons rien savoir, préférant placer nos forces à croire aux prophéties bibliques et coraniques au lieu de nous mettre au travail pour forger notre propre salut. Il ne s'agit pas de rejeter Dieu mais de faire preuve d'un peu de discernement. Les écritures dites sacrées des trois religions dites révélées à savoir le Judaïsme, le Christianisme et l'Islam masquent la réalité des choses et nous rendent aveugles devant certaines vérités. Elles nous enferment dans un enclos où il nous est difficile de distinguer le mal du bien, le vrai du faux, et ce qui peut être menaçant pour nos vies. On ne voit même pas le nationalisme, le racisme et le caractère coercitif des principes qu'elles renferment. Notre foi dans ces écritures nous pousse à insulter nos propres ancêtres ; à travers par exemple la légende d'Abraham, de Moïse où l'Egypte Antique et ses rois sont diabolisés à outrance. Cela ne relève pas de l'eschatologie que de dire qu'il y a une machine invisible qui nous écrase et nous tue à petit feu. La réalité me semble plus dramatique. Le racisme est à son paroxysme mais pour nos oppresseurs, il s'agit moins du racisme que de la nécessité d'assurer leurs arrières.
Notre faiblesse réside dans les frontières que nous nous sommes assignées ou que d'autres ont fixées pour nous. Qu'est-ce qu'un congolais de MFOA (13) a de plus qu'un congolais de KINSHASA pour ne pas se blairer mutuellement ? Qu'est-ce qu'un hausa (ha-hu-sa) à de plus qu'un ibo pour ne pas se tolérer mutuellement ? Avant même l'unification politique de l'Afrique, cette question des frontières mentales devra être tranchée. Partout où nous pouvons être en Afrique, nous devons nous sentir chez nous car l'Afrique est la patrie de tous les Africains disséminés à travers le monde (14). Les réalités ethniques doivent être prises en considération pour éviter que le principe de l'exploitation de l'homme par l'homme prenne le dessus sur l'Afrique des peuples qui se veut équitable et sans heurts (15).
Dans une population gérée à la machiavélique, les conflits horizontaux qui naissent des rivalités entre composantes du peuple sont monnaie courante. Car le dénuement crée la jalousie (horizontale) en même temps qu'il crée la soumission (verticale). C'est comme deux femmes rivales dans un foyer polygame. Dans notre quotidien cela se traduit par notre maque d'amour les uns pour les autres et par la politique du ventre qui nous est fatale. Pour une bouchée de pain ou une liasse de billets, nous trahissons si facilement nos propres frères. C'est pourquoi on nous traîne dans la boue, où que nous soyons dans le monde et quelle que soit notre nationalité. Nous refusons souvent de l'admettre par orgueil mais il reste vérifiable par la situation générale des Noirs dans le monde que plus d'un siècle après l'abolition de l'Esclavage, nous croupissons toujours sous le joug de la sujétion (16).
Il y a une chose que nous devons savoir c'est que nous ne devons rien au reste de l'humanité. Au contraire, l'humanité nous est redevable. N'en déplaisent à ceux des intellectuels africains (de la diaspora comme du continent) qui pensent que nous devons remercier les Boréo-Occidentaux "de nous avoir permis de sortir de nos forêts et savanes africaines et faire de nous des hommes modernes." Ce discours est plus qu'aberrant. Il légitime et cautionne la violence perpétrée contre nous et nous enlève toute velléité d'indépendance. L'apport de l'Afrique dans le développement de l'Europe et de l'Amérique est énorme. La prospérité de ces deux continents est née de l'Esclavage, de la traite négrière et de la spoliation de ceux qu'on appelle les "Amérindiens". Cette prospérité a rendu possible le fameux XVIIIème siècle qui a vu naître le capitalisme, l'engouement aux sciences et les aspirations sociales.
J'ai souvent entendu dire dans mes discussions que "la situation des Noirs n'a jamais été aussi meilleure qu'aujourd'hui, pourquoi vouloir la détériorer par des revendications sans fondement ?" (17) ou encore "j'en ai rien à branler de vos discours révolutionnaires, j'ai mon job, je ne peux espérer mieux, etc." Ces raisonnements d'esclaves sont plus qu'enfantins quand ils sortent de la bouche de nos élites. On y voit bien le manque de clairvoyance et de prévoyance, l'esprit d'insouciance qui ne devait exister que chez les moutons. Se contenter du peu qui nous est permis d'avoir c'est renoncer à la faculté de penser, de s'autogérer, d'être indépendant. La fatalité c'est d'accepter les choses comme le maître les a établies : il pense et décide pour nous, "et c'est pour notre bien." C'est en cela que l'on comprend les accords militaires et monétaires que nos pays entretiennent avec les anciens bourreaux esclavagistes - qui le sont toujours d'ailleurs. Ils vendent nos matières premières pour nous, s'occupent de nos finances, gèrent notre monnaie et planifient notre économie. Nous n'avons qu'à attendre que leur intelligence surnaturelle travaille pour nous, invente pour nous. Et nous n'avons qu'à consommer le produit de leur intelligence : les belles voitures, les beaux vêtements, etc.. N'est-ce pas une situation de privilégiés ?
Lorsque nous utilisons un appareil sophistiqué ou un nouveau produit sur le marché nous nous exclamons : ah, le Blanc est intelligent ! alors que rien n'est sorcier. D'emblée nous acceptons notre infériorité raciale. Et nos maîtres veillent à cela, à la vérification des clichés et des postulats. Ils nous connaissent pour nous avoir "élevés dans leurs écoles." Ils savent que nous aimons imiter leurs manières, nous apprécions leur compagnie, nous aimons le luxe et tous les gadgets qu'ils peuvent nous miroiter. En conséquence lorsqu'on sait tout cela, il devient très facile de corrompre un Noir. Le fait de le savoir leur donne une longueur d'avance sur nous car nous ne savons pas comment corrompre un Blanc. Il ne s'agit pas ici d'opposer le Noir au Blanc ou d'exhorter au racisme anti-blanc mais de sensibiliser le Noir à la réalité des choses, de lui lancer un appel au patriotisme africain (18), à l'impératif de la construction de l'Afrique pour que cesse la subordination qui fait des Noirs des sous-êtres humains, sans réel pouvoir de décision.
Beaucoup de nos pays sont des PPTE (Pays Pauvres Très Endettés), statut dont certains gouvernements sont si fiers d'avoir négocié (19) pour bénéficier d'un certain traitement de faveur au sein des institutions internationales. Pour certains gouvernants, nous n'avons pas intérêt à sortir de ce statut au risque de payer la totalité de notre dette extérieure. Nous savons de ces fantoches dirigeants que le statut de "pays pauvres" de nos pays leur ouvre la porte à toutes les concussions et que les discours du genre "nous sommes pauvres, aidez-nous" qu'ils brandissent comme une arme pour négocier les "aides publiques au développement (APD)" relèvent moins de la réelle volonté politique de résoudre les problèmes que de la résignation et de l'immobilisme socio-économique qui garantit leur enrichissement personnel.
______________________
(11) Savoir nommer soi-même les objets est le début de l'intelligence. Il y a quatre points cardinaux dans le monde : le Nord, le Sud, l'Est et l'Ouest. En s'appelant Occidentaux (de la Russie en Amérique), les Européens n'ont tenu compte que de deux pôles : l'Est (Asie) et l'Ouest. A cette époque "des lumières" ou même avant (opposition Rome - Constantinople), l'Afrique ne comptait pas dans l'humanité, du moins dans la pensée européenne. Les expressions Nord Sud pour distinguer les pays industrialisés de ceux qui ne le sont pas ne datent pas d'il y a longtemps. Le terme approprié pour désigner le pôle géographique qui va de la Russie en Amérique est Nord-Ouest.
(12) Les écoles privées juives dans le Nord-Ouest (Europe et Amérique) ont fait et font la force des Juifs. Leur histoire - quand bien même idéalisée - y est enseignée avec beaucoup d'insistance. Ce qui les rend fiers d'être juifs, contrairement aux Noirs dont l'histoire est dénaturée, falsifiée de façon à ne renvoyer qu'une image réductrice.
(13) Ancienne appellation de Brazzaville à l'époque du roi MAKOKO (fin du XIXè siècle chrétien). Pour s'affranchir, l'Africain doit rompre avec tous éléments de son aliénation. Contrairement à ce que pense SASU NGESO et ses adeptes, Savorgnan De Brazza n'était pas un humaniste mais un conquérant esclavagiste qui a humilié nos ancêtres. Demandez aux Français s'ils ont gardé les vestiges de la colonisation romaine, de l'occupation allemande ou de l'occupation anglaise qui a érigé Jeanne d'Arc sur le piédestal de l'héroïsme français.
(14) Entendre par Africains, tous les Noirs. Si cela ne plait pas aux aliénés, qu'ils sachent que ça n'a rien de raciste de rassembler les siens. Dieu n'a créé qu'un seul couple, il était noir à sa création, puis s'est diversifié selon le climat dans le paléolithique moyen (40000 - 20000 ans avant l'ère chrétienne), pendant la dernière glaciation. L'humanité entière descend du premier couple mais l'égoïsme et la méchanceté de l'homme ont créé le racisme, le communautarisme. Toutefois en tant que dépositaire de la MAAT, le principe de l'harmonie cosmique, l'Afrique se veut conciliante et hospitalière avec toutes les composantes de l'humanité, même celles qui la haïssent car une mère ne peut pas rejeter ses rejetons.
(15) L'exploitation égoïste de l'homme par l'homme est source de conflits. Il y a des régions riches et des régions pauvres en Afrique ; les richesses des régions riches appartiennent à tous les Africains mais elles doivent avant tout profiter à ces régions. Le cas des régions Sud du Nigeria où le pétrole coule à flot au milieu de taudis et d'indigentes gens est inacceptable.
(16) En janvier 1977 à sa 17ème année à la tête de l'état sénégalais, L. S. SENGHOR, confiait à un journaliste de Jeune Afrique qu'"on est colonisé et on ment au peuple qu'on est libre". Cité J. TCHUNDJANG PUEMI (p155) dans "Monnaie, servitude et liberté."
(17) Beaucoup de nos congénères se sont indignés de l'audace dont L. GBAGBO et son peuple ont fait preuve à l'égard de l'armée française en novembre 2004. Ces esclaves, programmés pour défendre les intérêts du maître, n'ont pu supporter de voir des Noirs "s'insurger" contre des Blancs. Ils se sont "naturellement" rangés du côté de nos fossoyeurs. Peur eux, le temps des révolutions et des revendications est révolu.
(18) L'adjectif ou le déterminatif "africain" est souvent préféré à celui de "panafricain" ou de Noir.
(19) A titre d'exemple, le Congo-Brazzaville - j'aurais préféré Congo-Mfoa - a déployé tout un arsenal diplomatique pour entrer dans la catégorie des PPTE afin d'obtenir un allègement de sa dette extérieure… C'est dévalorisant !
4- (suite) |
|