BlackQueen Grioonaute
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Posté le: Jeu 31 Mar 2005 10:24 Sujet du message: Une jeune congolaise de 18 ans assassinée |
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une jeune congolaise de 18 ans assassinée
29-03-05
Fanny Lembé, 18 ans, est morte samedi soir, poignardée sur le seuil de sa maison, à Tourcoing (Nord). La jeune fille préparait un bac comptabilité et jouait au Tourcoing Football Club. Elle était française d'origine congolaise, son agresseur est français d'origine portugaise. De là à conclure au crime raciste? Personne ne franchit ce pas, dans sa rue du quartier populaire de Bellencontre, près du centre-ville.
«C'est arrivé pour une bêtise, raconte Elisabeth, la tante de Fanny. Une bagarre entre un garçon et une fille, croit-elle savoir. Fanny était plus forte, le garçon a eu honte devant ses amis, il a appelé son frère. Et puis quelqu'un a jeté un caillou et cassé une vitre chez le garçon. Sa famille a pensé que c'était Fanny. Alors la mère du garçon a appelé des gens de sa famille. Ils étaient une trentaine, ils sont venus chercher Fanny et ils l'ont poignardée comme une chèvre. C'était prémédité. Quand on vient avec des couteaux, des battes de base-ball, des chaînes de vélo, c'est pas pour une sympathique conversation.»
Ni vol ni coups. Les policiers de Tourcoing sont plus prudents: «Nous ne connaissons pas le fond du problème. Il semblerait que le point de départ soit une embrouille entre un gamin de 15 ans et la victime, un contentieux très récent. Il n'y a eu ni vol, ni coups. Tout ce qu'on sait, c'est qu'au lieu de s'expliquer entre adultes, certains ont cru bon de sortir des armes. Ils étaient 10 à 15 de chaque côté.» Sur les cinq personnes gardées à vue, tous de la même famille, un jeune homme de 23 ans a avoué hier matin avoir porté le coup de couteau.
Interminables rues de modestes maisons de brique dans un quartier ouvrier. Sur les sonnettes, les noms sont portugais, italiens, français, arabes, polonais, belges, et puis la seule famille africaine de la rue, celle de Fanny. Hier, la paroisse Saint-Jacques, juste à côté, a ouvert une salle pour accueillir la famille de Fanny, venue de Belgique, de la région parisienne et aussi d'Allemagne.
Entraide. La maison est trop petite, le conseil de famille déborde sur le trottoir. Une vieille dame congolaise à l'air défait, emmitouflée dans une couverture, elle se laisse embrasser par une dame blonde. C'est la grand-mère de Fanny. Plusieurs habitants viennent la prendre dans les bras. «C'était une maison pleine d'enfants», raconte Charles, un grand blond à la voix douce, ancien voisin, aujourd'hui éducateur à Metz. Fanny était la soeur de son copain d'enfance. «On est peinés. Et pourtant, pas un médecin, pas un psychologue... On aurait aimé voir le maire, le préfet. Les gens sont seuls avec leur douleur.» Une Portugaise, dans un attroupement : «Même à son pire ennemi, on ne souhaite pas ça.»
Sur le pas de sa porte, Lucia, qui se dit «pas portugaise, italienne», tape ses mains: «Mamma mia, c'est la pire des choses qui puisse arriver à une mère. Celui qui a fait ça, il mérite pareil.» Elle aussi a un carreau cassé. Un membre de la famille de Fanny a cru qu'elle avait indiqué au groupe de Portugais où se trouvait la maison de la jeune fille. La tante de Fanny s'approche : «Ne vous inquiétez pas, Madame, on ne va pas tuer tous les Portugais ! Dans ma rue, il y a des Portugais, mais je ne les attaque pas.» _________________ www.beautifullife.forumactif.com |
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