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faudrait il nous trouver des representants "officiels&a

 
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Kennedy
Bon posteur


Inscrit le: 14 Mar 2005
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MessagePosté le: Sam 16 Avr 2005 20:01    Sujet du message: faudrait il nous trouver des representants "officiels&a Répondre en citant

Je viens de lire deux articles
l'un est tiré du magasine technikart avec en interview croisé Mohamed Dia et Safia Otokoré qui seraient censé representer un model d'integration pour la communaute africaine.
J'ai lue cet interview et trouvé leurs propos d'une naiveté deconcertante
specialement le passage sur Dieudonne et sur les chances que la republique nous offres.
voyez par vous memes
http://www.technikart.com/article.php3?id_article=799
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Comment le modèle républicain est-il vécu par les membres de la communauté africaine ? C'est une des questions, parmi tant d'autres, que Pascal Bories est allé poser à l'ancienne athlète reconvertie dans la politique Safia Otokoré et au pape du street-wear, Mohamed Dia. Magnéto.
Par Pascal Bories le 15 avril 2005


Dans le dernier Technikart consacré à la question communautaire en France, vous pouvez lire une interview croisée de notre journaliste Pascal Bories qui a fait se recontrer Safia Otokoré et Mohamed Dia pour leur demander ce qu'ils pensaient du modèle d'intégration à la française. Pour ceux qui ne les connaissent pas, voici un rapide CV des invités du grand jury Technikart/Le Sanz Sanz. Safia Otokoré, 36 ans, est fille d'immigrés somaliens à Djibouti, ancienne athlète, épouse du footballeur Didier Otokoré, vice-présidente du Conseil régional de Bourgogne. Elle vit entre Auxerre et Paris et vient de publié « Safia - Un conte de fées républicain » (Robert Laffont). Dans le coin gauche, entièrement habillé par lui même, Mohamed Dia, 32 ans, fils d'immigrés maliens. Ce self-made man à la française a grandi à Sarcelles, a créé la marque de sportswear « Dia » et a notamment signé un contrat avec la NBA. Son parcours n'a pas toujours été un long fleuve tranquille puisque Mohamed s'est même fait tirer dessus, son succès réveillant les convoitises. Aujourd'hui, il vit entre la France et les Etats-Unis (les States, pour les intimes) et vient de sortir « J'ai fait un rêve… - Le destin d'un gosse des quartiers » (Ramsay). Nous vous livrons ici la version in extenso de l'entretien publié dans le Technikart d'avril. Rec.

Technikart : Quelle est votre communauté d'appartenance ?

Mohamed Dia : Honneur aux dames…

Safia Otokoré : Ma communauté à moi, c'est la communauté auxerroise.

MD : Moi, quand on parle de communautés, je parle de communauté Black.

Technikart : Il y a une communauté à laquelle vous êtes tous les deux attachés : celle des sportifs. Mohamed avec le basket et Safia avec l'athlètisme et le foot.

SO : Oui, c'est une communauté qui se retrouve autour de certaines valeurs, de certains objectifs.

MD : Moi, avec le basket, c'est plus un business qu'une expérience professionnelle de ce sport. Étant fan, j'ai réussi à créer des vêtements pour cette ligue (la NBA, NDLR). La NBA est une passion, le basket est une passion. Puis j'ai eu une autre passion qui était le textile, et j'ai réussi à joindre les deux. Donc après je suis rentré dans la communauté du basket… américain.

Technikart : Ou en êtes-vous de votre « intégration » dans la République Française ? Vous vous sentez tout à fait intégrés ou en cours d'intégration ? Ou bien est-ce que ce mot vous emmerde ? Est-ce qu'on peut parler d'intégration dans votre cas ?

SO : Honneur à Mohamed…

MD : En ce qui me concerne, je ne sais pas ce que veut dire le mot « intégration ». Étant né en France, quand on me parle de m'intégrer à la société, c'est que : soit on m'a mis hors-jeu, soit je comprends pas. Ça concerne les gens qui viennent d'arriver en France ou la vague d'immigration qui concernait mes parents. Mais moi, je suis de la région parisienne, donc à moins que vous disiez que la région parisienne n'appartient pas à la France, j'ai pas à m'intégrer.

SO : Moi si, parce que je ne suis pas née ici, donc je suis venue ici. J'aime bien utiliser le mot « intégration » pour moi, mais pas pour mes enfants puisqu'ils sont nés ici. Je me sens intégrée, et même très bien intégrée parce qu'en fait, je suis rentrée par le haut dans la société française, ce qui permet d'éviter certaines difficultés…

Technikart : C'est une chance incroyable, ça, parce que Mohamed, qui est né en France, a l'air d'avoir eu plus de difficultés que toi à exister socialement…

SO : Oui je trouve que j'ai eu énormément de chance par rapport à Mohamed ou d'autres qui sont nés ici. Ce qui veut dire que quand on a de l'argent, on arrive à s'intégrer dans n'importe quelle société… Ou alors quand on a le sport, la notoriété.

Technikart : Il y a un autre terme à la mode, c'est celui de communautarisme. Est-ce que vous avez peur des communautarismes, des communautés qui revendiquent leur singularité au sein de la République ?

MD : Non, tant qu'ils respectent les lois. Je pense qu'il y a des choses à respecter. On vit dans un pays qui a des traditions, qui a des lois. On peut s'installer avec sa communauté, avec sa religion et sa race, en étant fier de ses valeurs tout en respectant les codes et les lois de l'endroit où l'on vit. Un exemple : Quand on est au Mali, quand c'est la fête du mouton, la fête de l'aïd, on peut égorger les moutons en bas de la maison.

Technikart : C'est quoi la fête de l'aïd ?

SO : Dans la religion musulmane, c'est un peu notre Noël. En plus, c'est même pas une fête musulmane parce que ça vient d'Israël.

MD : En France, tuer les moutons ça se fait dans les fermes. Moi, tant que ces trucs-là sont respectés, il n'y a pas de problème.

Technikart : Alors le communautarisme est-il compatible avec la République ?

SO : Non. Moi je préfère le mot « communauté » au mot « communautarisme ». Le communautarisme a une connotation assez négative, c'est plutôt l'enfermement. Moi je crois plutôt à l'échange, quand il y a une diversité de gens qui se retrouvent tous ensemble, qu'on s'enrichit. Alors qu'en mettant les mêmes choses dans les mêmes endroits, parce que c'est comme ça que je conçois le communautarisme, il n'y a pas d'ouverture donc pas d'enrichissement. Par contre, avec la communauté, oui.

Technikart : Mais Mohamed ne parlait pas de ghetto fermé…

SO : Non, la manière dont il l'a dit, je suis tout à fait d'accord. Mais le mot communautarisme tel qu'il est pratiqué tel qu'il est pratiqué dans les pays anglo-saxons, c'est plutôt ça : tu as les Somaliens qui vivent ensemble, les Indiens qui vivent ensemble… Ça non, je ne suis pas pour. En France, ce qui est bien c'est que la République elle est « une ». Mais on a un peu tendance en ce moment à introduire le mot communautarisme là-dedans. Je préfère le mot « communauté », où il y a une valeur dans laquelle tous les gens se retrouvent mais en fonction de chacun, de sa richesse et de sa diversité.

Technikart : On dramatise un peu en France, non ? On parle de ghetto, de communautarisme, etc. On pourrait imaginer une coexistence pacifique entre communautés avec un quartier juif, un quartier noir et un quartier arabe. Non ?

SO : Ce qui ne va pas, c'est quand vous avez une communauté qui est dans un ghetto et une autre qui, elle, n'est pas dans un ghetto et qui est socialement bien. C'est surtout la différence sociale le problème.

Technikart : Donc à Paris, par exemple, il faudrait à tout prix faire venir des rebeus dans le centre et des blacks dans le seizième ?

MD : Je pense pas que ce soit la solution, non. Moi je pense qu'aujourd'hui en France, tout est connecté pour vivre ensemble, donc il y a un respect de l'autre.

Technikart : Tu le crois possible ce respect ?

MD : Ouais. Parce que j'ai vécu à Sarcelles avant qu'il y ait tous ces problèmes dans le monde entier, qui infectent tout ça… pour les juifs par exemple. Aujourd'hui, avec ce qui se passe, ça crée des tensions, les regards ne sont plus les mêmes. On n'accepte plus de caprices de l'un ni de l'autre.

SO : Non, moi je pars du principe que deux communautés peuvent cohabiter l'une à côté de l'autre sans conflit, à condition qu'elles aient toutes le même niveau d'accès à une certaine éducation, un certain savoir. Ce qui ne paraît pas être le cas…

Technikart : Mais alors la solution c'est de mélanger les gens ou de les laisser dans leurs cases en leur apportant à chacun la même éducation ?

SO : La première des choses, c'est de donner la même qualité d'éducation à chacun. Ce qui crée le communautarisme, c'est une population qui a du mal à s'adapter parce qu'économiquement et socialement elle a du mal à suivre. Elle se tourne vers ce qui semble le plus facile, c'est-à-dire les gens qui sont au même niveau social qu'elle, et après c'est l'enfermement pour ne pas être différent de l'autre. Si vous permettez à chacun de réaliser son rêve sans lui poser de barrières parce que t'es arabe ou t'es noir, ou parce que t'es homme ou t'es femme, ça fonctionne. Moi je pense que ce sont les préjugés et les discriminations qu'il faut mettre de côté. Un gamin, qu'il soit blanc, noir ou jaune, s'il a la possibilité de réaliser son rêve, sans qu'on lui mette des bâtons dans les roues, il y arrivera. Et la République peut juste l'accompagner, participer à son émancipation, donc c'est la volonté de chacun.

Technikart : Toi, Mohamed, tu connais l'« affirmative action » à l'américaine et tu en parles comme une espèce de révélation. Là-bas, les blacks revendiquent à fond leur identité. En France, on n'entend pas parler de la communauté black. C'est un truc d'Américains ?

MD : Oui, je crois que c'est quelque chose qui est hyper Américain… qui j'espère un jour arrivera en France. Je pense pas que c'est quelque chose qui va nous rendre plus extrémistes, mais qui va nous faire prendre conscience qu'avant de s'insérer dans la société, il faut qu'on s'accepte nous-mêmes. Déjà, il faut avoir l'esprit de solidarité. Aujourd'hui, moi, ce que je respecte chez les Juifs, c'est qu'ils sont très solidaires. Alors aujourd'hui, on est là à les critiquer mais eux ils sont solidaires, c'est des mecs ils ont l'esprit de communauté. En France, il y a des antisémites mais les gens qui n'aiment pas les Juifs, je pense qu'ils sont surtout jaloux. Les Juifs, ils ont tellement souffert qu'aujourd'hui ils sont serrés, ils sont soudés entre eux. Quand on a été martyrisé, au bout d'un moment, on se dit : ça va, on va se serrer les coudes. Et moi je place la population black au même niveau que les Juifs. On a souffert autant qu'eux. Les blacks, africains ou antillais, il faudrait qu'on arrive à adopter la mentalité américaine. Si on en était là, ça irait beaucoup mieux dans ce pays. J'ai vu que ça fonctionnait aux Etats-Unis, y compris pour d'autres communautés. En France, les Turcs, les Chaldéens, les Chinois, on voit le résultat que ça donne. Ils ne sont pas à l'écart de la société, au contraire.

SO : Oui, mais je reste convaincue que c'est à l'Etat d'assurer la solidarité et une certaine égalité. Ce n'est pas à la communauté de remplacer l'Etat. C'est à l'Etat d'assurer ce rôle… L'État, c'est un groupe de personne qui doit représenter justement la diversité de la société, et à qui on délègue certaines compétences parce que les gens sont occupés à faire autre chose. Et c'est ces personnes là qui doivent, en respectant chaque individu, quelque soit son sexe sa couleur ou son handicap physique, assurer une certaine égalité. Pourquoi cette égalité n'est pas mise en pratique concrètement ? Regardez l'Assemblée et les collectivités locales ne reflètent pas la diversité française. La France, aujourd'hui, elle est multiculturelle, elle n'est pas d'une seule couleur ou d'un seul sexe. Quand on laisse la place au communautarisme, c'est les plus forts qui arrivent à s'en sortir. Le plus important, c'est pas qu'il y en ait un ou deux qui s'en sortent, mais il faut garantir qu'il y ait tout une masse qui arrive à s'en sortir, et qui puisse réaliser son rêve.

Technikart : Vous êtes tous les deux musulmans d'origine ?

SO : Je ne suis pas musulmane d'origine, mais de pratique. Mais je suis laïque.

MD : Musulman non pratiquant.

Technikart : Que pensez-vous des récentes mesures prises pour créer un Islam de France ?

MD : Je pense que c'est quelque chose de bien. J'y reviens : on est dans un pays où il faut respecter des lois. Je pense qu'ils n'essaient pas de nous faire un Coran à la française mais que c'est une manière de mieux intégrer la religion musulmane dans la société française, avec les normes française. Le culte musulman de France, c'est pas quelque chose qui me choque, au contraire. C'est déjà une reconnaissance de la religion musulmane et c'est son acceptation par l'Etat.

SO : Moi je trouve que c'est bien, parce qu'il faut que la religion musulmane soit reconnue. Mais ce qui est un peu frustrant, c'est quand même qu'on a une belle chose : la laïcité, qui dit que chacun a sa pratique. Quand vous payez vos impôts à une mairie, vous participez à la rénovation d'un patrimoine culturel de la religion chrétienne. Ça date de la loi de 1905, la séparation de l'Eglise et de l'Etat, et c'est une très bonne chose. Nous, à Auxerre, on a une cathédrale qui est vraiment magnifique et ce sont les auxerrois qui y participent, qu'ils soient athées, chrétiens ou musulmans. Ce que je ne trouve pas juste, c'est que les musulmans n'aient pas aussi un lieu digne de ce nom où l'on puisse leur reconnaître le droit d'exercer leur religion non pas dans des caves mais dans un endroit digne de ce nom. C'est en train de se faire à Auxerre, il y a une association qui construit une mosquée, parce que la ville a mis à disposition un terrain. Mais l'Etat n'a pas joué son rôle.

Technikart : En même temps, les églises appartiennent aux municipalités…

SO : Oui, c'est pour ça que je dis que c'est une très bonne chose que la religion musulmane soit reconnue et qu'elle soit égale. En plus, le contribuable français musulman, lui aussi, doit bénéficier de la solidarité des autres. Parce que lorsqu'on rénove les églises, les musulmans payent.

Technikart : La laïcité, pour vous, c'est la liberté de culte totale et absolue ou c'est un certain nombre de limites imposées à la pratique des cultes ?

SO : Pour moi, la laïcité, c'est : « chacun a sa religion, chacun peut prier qui il veut, ne pas prier, ne pas être croyant, mais que lorsqu'il est dans un espace public, donc avec les autres, qu'ils ne vienne pas imposer sa religion. » On est autour de la table, chacun apporte ce qu'il veut mais que la religion soit une affaire privée. Mais on ne doit pas non plus vous empêcher d'aller à la mosquée, à la synagogue ou à l'église. Si j'ai envie de porter ma croix ou ma main de fatma, je la porte. Je ne crois pas que ce soit un moyen d'afficher. Maintenant, venir à l'école avec le voile, c'est autre chose.

MD : Moi, il y a un truc que je ne comprends pas dans cette histoire de voile, c'est qu'il y a dix ou quinze ans, il n'y avait pas de problème de voile. Les musulmans ne sont pas arrivés il y a dix ans dans les écoles françaises. Il y a un truc qui se passe, un truc extrémiste qui est venu.

SO : Parce que l'Etat déserte. Vous n'avez qu'à aller dans certains quartiers, plus d'Etat, plus de droit. Vous n'avez personne. Vous avez des personnes qui cumulent les différents handicaps, qui se retrouvent pratiquement à ne rien faire et il y a un autre discours qui remplace… Mais l'Islam le plus radical que j'ai vu, c'est pas en Afrique de l'ouest où j'étais étudiante, c'est aux Pays-Bas et en Angleterre.

MD : A Sarcelles, j'ai vu des potes à moi qui sont rentrés dans la religion tête baissée, pas extrêmes mais bon, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus. J'ai vu des gens changer de look du jour au lendemain : plus de jeans/baskets mais des djellabas, aller à la mosquée, prier 24h sur 24 et rester là-dedans. On ne peut rien leur dire, c'est un choix. Avec le recul, aujourd'hui, je me dis que c'est la faute de l'Etat.

SO : Parce qu'ils ne trouvent pas de boulot. C'est une histoire de reconnaissance en tant qu'individus dans une société où on disait à ces jeunes : va à l'école, après tu auras accès à un certain niveau. La religion musulmane, elle ne dit pas d'aller tuer ou d'être entouré d'une bande pour aller écraser une population, non, c'est une affaire entre toi et Dieu. Moi, je trouve que la religion chrétienne est plus cruelle sur certaines choses que la religion musulmane. C'est donc parce qu'ils n'ont rien d'autre. Là, ils glandent, ils font rien, ils se battent… Mais je pense que Mohamed connaît mieux que moi.

MD : Oui, c'est pour ça qu'on va retrouver des jeunes égarés qui se retrouvent en Irak, etc. Si ces jeunes là on leur disait : vous êtes français, vous êtes dans la société, vous avez un rôle dans la société, ils seraient musulmans mais on ne les verrait pas rentrer dans l'extrême de cette religion, pour être les fers de lance de n'importe qui…

Technikart : Est-ce qu'on peut parler n'importe comment ou est-ce qu'il faudrait adopter un politiquement correct pour éviter des dérapages à la Dieudonné ?

SO : Dieudonné, il est coupable à double titre. S'il connaissait très bien l'histoire des Noirs, il ne pourrait jamais, jamais, jamais dire que les chambres à gaz c'est une chose banale. Ce n'est pas une blague, surtout quand tu es noir.

MD : Moi, je trouve qu'il est vraiment bête. Parce qu'une personne qui est antisémite, c'est une personne qui est raciste. Alors en tenant un discours antisémite, il fait plaisir à certaines personnes qui sont là à rire, mais il y en a aussi qui le détestent indirectement.

SO : Les premières chambres à gaz ont été testées sur la population noire, en Tanzanie. Ce qu'il fait, c'est vraiment balayer tout un travail de recherches sur deux sujets : une fois sur l'esclavage, une fois sur la shoah.

MD : Moi je pense qu'aujourd'hui ce n'est plus à la communauté juive de réagir, c'est à nous de réagir.

SO : Ce qu'on a fait, c'est parler de l'opposition entre les Arabes et les Juifs… On n'a pas demandé aux Noirs ce qu'ils en pensaient.

Technikart : Justement, comment faire pour éviter l'importation en France de conflits étrangers ? Comment faire pour qu'un libanais et un syrien qui habitent le même immeuble ne se foutent pas sur la gueule ?

SO : Quand vous cherchez un bouc-émissaire, que l'Etat déserte et qu'on dit : c'est la faute aux Juifs, c'est la faute aux Juifs…On sait ce que ça donne.

MD : C'est un rôle que les médias devraient avoir : exprimer le pour et le contre. Ca pourrait être un plus d'avoir quelques Noirs et quelques Arabes à la télévision, par exemple. Et puis il faudrait arrêter de se faire sa propre opinion en fonction de la télé. Se servir des médias, c'est normal, pour faire passer ses opinions. Mais il y a des mecs qui se disent : la télé dit c'est rouge, donc c'est rouge.

SO : Moi, j'ai aimé que le président du CRIF soit condamné par ses pairs parce qu'il avait tenu un discours assez radical devant le Premier Ministre qui venait justement écouter. J'ai trouvé ça très bien qu'il soit condamné pour ses positions, parce qu'il avait dit que la France était antisémite, ces propos étaient déplacés par ces intellectuels qui déplacent le conflit au Moyen-Orient ici en France. Alors des jeunes qui sont désœuvrés dans leurs banlieues, vous ne pouvez pas leur dire à eux d'être corrects… C'est pour ça que je félicite Mohamed pour ce qu'il dit sur Dieudonné, parce qu'il est honnête.

Technikart : Vous trouvez qu'il y a des inégalités aujourd'hui entre communautés ? Entre Juifs et Arabes ou autres, certains sont-ils plus favorisés que d'autre ?

SO : En France, quand vous naissez Arabe ou musulman ou Noir, sans religion chrétienne, vous ne pouvez avoir accès à des emplois en fonction de vos compétences. Vous êtes obligé de les prouver à chaque fois, vous n'êtes pas recruté simplement sur votre CV et votre photo, un peu comme les femmes. Je ne trouve pas ça normal, parce que la communauté Noire n'est pas organisée et ne peut pas utiliser les réseaux. Moi, je trouve qu'on n'a pas à avoir de communautés organisées, comme la communauté turque ou la communauté juive, parce qu'eux utilisent ces réseaux. Parce que nous, la communauté noire, on ne les a pas ces réseaux.

Technikart : Ces réseaux, il faudrait que vous les ayez ou qu'il n'y en ait pas ?

SO : Moi, je prône qu'il n'y en ait pas. Il faut être jugé en fonction de ses capacités et non pas de son réseau.

Technikart : Est-ce qu'on peut refuser certains codes propres à sa communauté quand on est dedans jusqu'au cou ?

SO : Pendant mon adolescence, il fallait être garçon alors j'étais garçon. Je conseille d'être soi-même. Que dans une communauté chacun puisse vivre librement, comme il l'entend. Je fais partie d'une « communauté politique », si je n'ai pas envie de me mettre en tailleur, j'en ai rien à foutre. Du moment que j'arrive à dire ce que j'ai envie de dire et de me faire comprendre.

MD : Il faut prendre ce qu'il y a de mieux et de plus réfléchi.

Technikart : Et si vous étiez des petits blancs bien gaulois comme moi, comment vous verriez tout ça ?

MD : Moi, j'essaierais de vivre avec mon temps. C'est-à-dire de correspondre à l'image que la France veut donner d'elle-même et qu'elle n'arrive pas à faire. Quand on est là, à revendiquer les valeurs qui font la société française : liberté… égalité… fraternité…, il faut vivre avec son temps et appliquer vraiment les valeurs qui font la République et la France. Je pense que ça n'a jamais été fait, mais que peut-être aujourd'hui on est en voie de le faire.

Entretien : Pascal Bories.

Pascal Bories le 15 avril 2005
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MessagePosté le: Sam 16 Avr 2005 20:04    Sujet du message: Répondre en citant


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MessagePosté le: Sam 16 Avr 2005 20:34    Sujet du message: Répondre en citant

Au vu de ces deux articles mon interrogation serait la suivante.
sachant pertinament que les medias apres les crises comme celle que l'on a vecu ces derniers mois essayent toujours soit de se donner bonne conscience (premier article) soit persistent dans leur prejugé( article 2)

sachant qu'ils vont toujours tenter de chercher des personnes manipulables pour etayer leurs propos

ne serait il pas temps de nous preocuper veritablement de notre communication,
ne serait il pas temps d'avoir de vrais porte parole communautaires , au lieu de se contenter de porte parole auto declarés qui soient vont nous enfoncer soient nous ridiculiser.

En amerique du nord la communication de crise est une vrais science, les communautés savent que pour rester credible le controle de l'image est primordial,des qu'il y a un probleme la naacp et ses membres n'est jamais loin pour empecher les manipulations mediatiques.
Bien sur en france on a Taubira , mais on sait pertinement que ce n'est jamais elle qu'ils vont chercher en premier.
Il faudrait nous organiser pour creer une veritable cellule de crise, avec des specialistes de la communication qui pourront intervenir des le debut et empecher les medias de fantasmer sur nous.
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MessagePosté le: Mar 19 Avr 2005 13:59    Sujet du message: les indigenes Répondre en citant

http://www.oumma.com/article.php3?id_article=1473[url]
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pierre dolo
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MessagePosté le: Jeu 28 Avr 2005 23:07    Sujet du message: des fois on se demande Répondre en citant

francois a écrit:
Pour les portes parole bounty autoproclamés, c'est à nous de les chasser.

A chaque fois qu'ils passeront dans un media, il faudra envoyé des messages ( lettre, email, fax) à la redaction par milliers, pour manifester notre mecontentement que ces gens là on ne les aiment pas et ne nous representent pas.


Des fois on se demande si les gens réfléchissent. En vous lisant, je me pose cette question, qui parle en votre nom sinon vos élus. Ces gens sont libres de dire ce qu'ils ont envie de dire, seriez-vous allergique à la démocratie ?
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