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[Skank]

De la révolution du peuple Noir et de son bon usage.

Que faites-vous si on vous dit et vous démontre qu’une bande de malfrat est en marche vers vous ou est déjà dans votre maison pour vous faire du mal ? On vous dit que cette bande a déjà arrêté son plan : semer la terreur chez vous par tous les moyens : meurtres, viols, empoisonnement et propagation d’épidémies, pillage et saccage, …On vous dit que cette bande n’a qu’un seul objectif : s’emparer de vous, de faire de vous son prisonnier et esclaves, puis, s’approprier de vos biens et de votre terre après vous avoir tué, vous et toute votre famille. Que faites-vous alors ? Vous allez rigoler, faire la fête et attendre ces ennemis viennent vous capturer comme on ramasse un morceau de bois ? Même un animal alerté cherche toujours à se mettre à l’abri pour mieux surprendre son prédateur !

Si un animal est capable de capter les signaux qui le met en alerte d’un danger qui le guète, l’homme lui, sait et peut déceler l’hostilité dans toute sorte de gestes, d’attitude, de comportement et d’action : les mots, les écrits, les actions des autres hommes à notre égard sont autant de signes qui nous renseignent sur leurs intentions réelles en notre direction. Vous ne chercherez jamais à faire de votre ami quelqu’un qui vous a causé des souffrances s’il n’est jamais venu se repentir chez vous et vous demander pardon. Vous n’irez jamais demander ni protection ni coopération avec celui qui promet calamités et autres désolations. Pendant un temps, vous pouvez mêmes sceller des pactes avec vos pires ennemis, lorsque vous ignorez qu’ils sont vos pires ennemis. Lorsqu’ils se sont longtemps couverts d’un manteau d’amitié, d’humanistes et autres philanthropes en vue de mieux miner votre vie, vous pouvez même leur confier les clés de votre maison, en raison de l’ignorance et de l’abrutissement dans lesquels ils vous ont tenus. C’est le cas du peuple Noir et de leur « grands bienfaiteurs » leucodermes.

L’histoire de l’humanité retiendra sans doute que, malgré les signes d’alerte, malgré les dangers et les maux subis, les Noirs furent le seul peuple au monde à chérir et à adorer ses bourreaux et tortionnaires, de souches blanches et de culture judéo-chrétienne ainsi que arabo-musulmane.

Pourtant, depuis plusieurs siècles déjà, on ne compte plus les maux qui frappent le peuple Noir et le continent de nos ancêtres du fait direct de ces peuples et de leurs cultures génocidaires et criminelles. Nous savons que ces maux n’ont jamais été un effet de hasard. Ces peuples prédateurs de l’humanité ont toujours délibérément planifié le mal qu’ils ont fait au peuple Noir. C’est un attentat permanent contre l’intégrité des Noirs et de leur espace vital qui dure depuis plusieurs siècles à nos jours. La mise en esclavage des nôtres, l’occupation de nos terres, la conversion forcée de notre peuple en leur religions, …tout cela n’est pas des phénomènes fortuits ; c’est un projet mûrement et longuement réfléchi qui visent à exterminer les Noirs et de s’emparer de leurs biens et terres. Aujourd’hui, le peuple Noir est ainsi soumis à la domination de ces peuples leucodermes en raison d’une guerre ouverte qui lui est menée depuis plusieurs siècles. Le plus triste cependant, c’est de voir que le peuple Noir a intégré, intériorisé et accepté sa défaite vis-à-vis de son dominateur, au point de perpétrer lui-même en guise de reconnaissance de sa déchéance, les gestes, les institutions et les structures qui ont été les instruments même de sa décadence.

Le plus emblématique de ces institutions aujourd’hui domestiquées par le peuple Noir, ce sont les institutions religieuses. Qu’il s’agisse de l’Islam ou du christianisme, ces religions sont à l’origine de tous maux de notre peuple. Elles ont inspiré, encouragé et légitimé tous les crimes commis à l’égard des Noirs. Elles ont fait assassiné tous nos héros qui cherché à défendre notre intégrité spirituelle et culturelle et nous ont imposé ceux de nos frères ralliés à leurs desseins. Ils se trouvèrent ainsi, jusqu’à nos jours, beaucoup de Noirs qui se firent plus musulman que les arabes fondateurs de cette barbarie ou plus chrétiens que les blancs propagateurs de cette folie. Ces Noirs collaborèrent à l’abrutissement et à l’arriération de notre peuple, après avoir, eux-mêmes, subi le lavage de cerveau le plus complet.

Les dégâts causés par l’islam et la chrétienté chez le peuple Noir sont inimaginables. Qu’on pense seulement au port de noms ou prénoms étrangers (arabes, juifs ou occidentaux) qui n’exprime aucune réalité pour le peuple Noir.

La cosmogonie africaine nous enseigne que l’imposition du nom participe de l’acte de création Divine et que c’est le principal des pouvoir que l’homme a reçu de Dieu. Nommer c’est créer. Nommer c’est destiner. Nommer c’est donner une mission. Voilà pour quoi tous les noms d’origine négro-africaine ont un sens. Le nom c’est l’essence même de celui qui le porte. C’est sa signature d’origine. Le nom est une chaîne d’affiliation qui nous unit à notre Dieu en passant par nos ancêtres. Dépouiller quelqu’un/quelque chose de son nom, nommer autrement, c’est dépersonnaliser, s’approprier. Un voleur qui vole quelque chose s’empressera de lui donner un autre nom, de le maquiller … L’objectif du voleur ici c’est de rompre la filiation entre l’objet ou l’animal et son propriétaire d’origine.

Lorsque les religions musulmane et chrétienne obligent les Noirs de rejeter leurs noms et prendre les leurs, on leur demande de rompre avec leur propre Dieu et leurs ancêtres. Alors, on comprend que quelqu’un qui vous oblige de renier votre identité pour prendre la sienne, soit capable après de faire de vous tout ce qu’il veut. Ainsi, les Noirs sont-ils aussi malheureux, parce qu’ils ont oublié leur Dieu et leurs ancêtres. Ils ont accepté de se prosterner devant des dieux étrangers, des peuples étrangers, et honorer les ancêtres qui n’étaient pas les leurs. Tous nos malheurs découlent de là.

Aujourd’hui comme hier, le peuple Noir se trouve en danger parce qu’il a oublié ce qu’il était, parce qu’il s’est renié lui-même et s’est jeté corps et âmes dans les mains de bourreau. Pire encore, il s’est substitué à son bourreau pour s’auto-infliger les maux que ce dernier avaient inventé pour le soumettre. J’ai encore la voix de cette femme Noire ébène, belle comme une Déesse :

-je suis musulmane et je suis prête à tuer mon frère pour religion.
-tout ce qui préconise le meurtre et criminel Madame. Dieu, le miséricordieux ne peux jamais demander le meurtre de qui que ce soit, ce serait en contradiction même avec ses noms. Dieu qui donne tout n’a pas besoin du sang de ses créateurs, ni l’esclavage de ses hommes …
-Dieu sait que nous sommes faibles et pécheurs !
-Curieuse justification des crimes non ! Ne vois-tu pas tu es en plein délire ?
-On arrête là ! Et d’ailleurs, ma religion m’interdit de discuter de religion !
-C’est ta religion est une école d’abrutissement alors ! Si vous n’avez le droit de raisonner, de vous poser les questions, de remettre en cause, …
-On n’a pas besoin de se poser des questions. La vérité, toute la vérité, j’ai le coran pour la connaître …

J’ai entendu les mêmes délires chez les chrétiens fanatisés par les sectes d’escrocs américains. Dès lors, on ne peut plus s’étonner de que :

-les terres africaines soient devenus les concessions de confessions religieuses diverses.
-les gouvernements africains soient sous influences directes des occidentaux et des arabes. Au lieu d’être des gouvernements des peuples africains, ils sont de facto des gouvernements néocoloniaux en place pour continuer l’œuvre des anciennes puissances esclavagistes et coloniales. Ceux-ci font régner la terreur et le désordre parmi le peuple. Les famines et la pauvreté minent nos peuples pendants que les soi-disant dirigeants pillent avec l’aide et la complicité de leurs maîtres occidentaux et arabes….

Heureusement, cependant, aujourd’hui la communauté Noire dans le monde entier s’éveille d’un long engourdissement des esprits de ses membres. Elle découvre avec horreur l’océan d’ignorance de son histoire dans laquelle son dominateur musulman et chrétien l’a fait plongé depuis qu’il a entrepris de contrôler son esprit, son cœur, son corps, son espace, etc. Elle découvre des tonnes de mensonges dont on a enrobé de son passé et elle se met en colère. Oui ! L’enfant Noir est en colère. Il est en ébullition parce qu’il découvre enfin la vérité. Oui ! L’enfant Noir est enfin debout et marche ! Plus rien ne l’arrêtera ! La vie nouvelle commence avec la connaissance de la vérité. Il a découvert celle-ci et il s’est redressé et aujourd’hui il marche debout, la tête haute, parce qu’il sait qu’il vaut plus que les bruits et les rumeurs, les préjugés et les mensonges qu’on a fait courir à son sujet. Il connaît sa valeur, il sait qu’il est l’inégalé, l’inégalable et sans prix.

Comme l’Enfant Noir sait (Oh ! vive le savoir !) maintenant, comme il s’est découvert autre que celui qu’on a voulu lui faire croire qu’il était, il se tient droit face à son dominateur et lui : ôtes-toi de mon chemin, oh ! Toi menteur, voleur de mon histoire et mauvaise créature honnie par le Dieu de mes ancêtres ! Je sais ce que je vaux maintenant ! Tu me dois tout ce que tu es ! C’est moi qui t’ai fait ! C’est moi qui t’ai révélé à l’humanité, créature sombre et obscure ! Quoi ! Je dis que tes ponts et ports, tes villes et cités, tes routes et chemins de fers, tes entreprises et banques, tes champs et usines, ta religion et tes sciences … tout cela c’est moi ! C’est mon art, c’est ma science, c’est ma sueur, c’est mon sang ! Je reprends tout maintenant, rends-moi tout ce que tu m’as pris. Tu verras, tu ne seras même pas digne de te prosterner devant ma face. Quoi ! Tu t’es habillé et nourris de ce que tu m’as pris ! Tu as volé ma dignité, ma personne et mes biens pour en faire une légende qui as fait de toi ce que tu es devenu : la légende de mon infériorité et de ma pauvreté a fait de toi l’homme supérieur et riche. Maintenant je veux ce qui est à moi : ma dignité et mes biens ! Je vais te mettre nu et te de détrôner !

L’enfant Noir se découvre donc victime spoliée et démasque le bourreau de son histoire qui s’était abrité derrière moult noms : civilisateur, missionnaire, conseiller spécial, coopérant technique, humanitaire, … Il a plongé dans cet empire de mensonge bâti par l’homme leucoderme et en a sorti la vérité éclatante et ahurissante : l’esclavagiste et colon avait fait de ces assassinats, ses viols, ses pillages, ses crimes, des contes de fées à faire endormir debout.

L’Enfant Noir découvre qu’il est aujourd’hui le produit du viol et de l’humiliation permanents! Il se découvre dans un monde peuplé d’absurdités et de mensonges où il tient toujours le rôle du raté de la famille humaine, le miraculé de la barbarie sauvée grâce à la bonté musulmane et chrétienne. Il ouvre les yeux, il plonge son regard au fond de son passé, il retrouve ses racines, il découvre qu’il est la source même qui avait nourri longtemps ceux qui le traitent en sous-homme.

-J’arrête d’admirer mes bourreaux, crie-t-il, je les déclare mes ennemis à combattre comme tel ! Aujourd’hui, je ne demande plus rien, je n’exige plus rien, mais je veux simplement reprendre ce qui est à moi : ma place dans l’humanité. Je veux le changement radical de la situation et du statut que mes bourreaux m’ont assigné. Je veux recouvrer mon innocence et ma virginité. Je veut redevenir moi-même, c’est-à-dire renaître, me dépouiller d’un être souillé, étranger à ma nature même et mon essence. Je veux me laver de la crasse dont on a maquillé de ma terre, mon corps, mon âme, mon nom, mon peuple!

Je veux faire la révolution et je veux la faire ! Le Nouvel Ordre Noir est en marche et personne ne l’arrêtera. Il avance avec assurance et décidé de piétiner tout ce qui se mettra en travers de son chemin. J’ai vu et je connais le monde qui m’oppresse et m’opprime depuis des siècles. Je vais le détruire. Je vais bâtir un monde nouveau, conçu à mon image. Le monde de ma liberté et de mes désirs. Je vais faire la révolution pour rétablir la vérité et la justice, l’harmonie et l’équité dans le monde. Je vais bannir la prédation, le crime, le règne du vice sur terre parmi les hommes.

De la nécessité de faire la révolution …

D’aucuns se demanderaient même : est-ce nécessaire de faire la révolution Noire. Ce qui revient à se demander : est-il bien utile que le Noir change quoi que ce soit à sa condition d’Homme d’aujourd’hui ? L’Enfant Noir répond que oui. C’est impératif. C’est un devoir de tout Noir sur cette terre. Le Noir, dès qu’il a ouvert les yeux, il s’est vu dans un monde où il n’avait pas de place parmi les Hommes. Il savait lui-même qu’il était Homme, mais il était tout le temps tenu derrière une ligne imaginaire qui le séparait du reste de l’humanité. On lui disait d’attendre là, derrière les chiens. Dépouillé de son humanité, chosifié, mobilisé, vendu, aliéné, lynché, tué, il fut rendu incapable d’administrer sa personne, ses biens, son pays. Il lui fut nié le droit d’être maître chez lui. Il fut inoculé dans son esprit plein de poisons mortelles dont celle de haine de soi qui le conduit à l’autodestruction même dès son dominateur le lui exige. Haïti, Congo, Soudan, Côte d’Ivoire, Libéria, Sierra Léone, Angola, Rwanda, … les échos des cris des âmes fauchés résonnent encore dans l’espace du peuple Noir.

Un système a été bâti et entretenu aux seules fins de faire du Noir l’être néant, sans importance sauf servir … les intérêts de son dominateur. Il lui a été crée un univers où il n’a aucun chapitre dans l’Histoire de l’Humanité. Tout ce que le monde blanc comptait comme savants et experts s’est appliqué au fur des siècles à expliquer que le Noir n’était pas un homme. Toutes les sciences ont été mises en contribution pour le confirmer. Tous les outils de vulgarisation ont été utilisés pour répandre la nouvelle. Partout où l’histoire affirmait que le Peuple Noir était acteur et sujet de l’Histoire, le leucoderme a soigneusement et systématiquement, caché, effacé, falsifié cette vérité afin ce soit lui seul qui apparaît comme auteur ou victime de l’Histoire. Le cynisme et le mensonge ne se sont pas arrêtés là.

Après avoir exterminé nos prophètes et messagers de la liberté, après avoir profané nos Dieux, le monde leucoderme a contraint aux nôtres d’avaler ses mensonges. Des siècles de lavage de cerveaux furent entrepris pour produire une population servile, aliénée, acculturée et arriérée, une populace sans passé puisque tout le passé lui avait été volé, sans présent parce que le présent était occupé et dominé par ceux qui le tenaient en laisse, sans avenir puisque l’avenir appartient à ceux qui maîtrisent le passé et contrôlent le présent.

Mais quel ne fut l’émerveillement de l’Enfant Noir lorsqu’il a brisé les fers, qu’il a cassé la dalle de béton et qu’il a découvert les trésors de son passé que ses dominateurs avaient cru enterrer à jamais ? Quelle ne fut sa colère lorsqu’il a découvert que tous les biens qui peuplaient la maison de son maître dominateur faisaient partie de son héritage propre ? Le dominateur avait beau subtilisé les noms et renommé les objets, les lieux et les hommes, l’Enfant Noir avait découvert que tout lui ressemblait et que ça ne pouvait qu’être l’œuvre de ses ancêtres.

On lui avait enseigné, répété et fait répété qu’il était l’enfant des ténèbres, ramené à la lumière grâce à ses « ancêtres » leucodermes. Que de son passé, l’humanité n’avait aucun souvenir, que son espèce n’a été à l’origine d’aucune manifestation de génie sur terre, qu’en conséquence, il n’avait rien à revendiquer au banquet de l’humanité présente, qu’il n’avait qu’à se tenir bien tranquille s’il voulait au moins qu’on lui céda les miettes tombées de la table. Quant à son devenir, le verdict avait été rendu : il n’avait aucun avenir. Et pour cause ! Ils savaient de quoi ils parlaient, eux qui avaient miné toute sa vie : on lui avait imposé des régimes despotiques, des maladies étrangers étaient sciemment cultivée et disséminées dans son espace, des guerres et des famines étaient commandées à volonté, …

Mais l’Enfant Noir a vu et il sait maintenant ! Il a vu qu’il était l’Enfant des Lumières. L’Enfant des ténèbres est une insulte qu’on lui avait faite. Il a découvert ses véritables Noms, c'est-à-dire, sa véritable essence. Le vrai nom de son peuple n’était pas « Nègre » ni autre nom qu’il ne s’était pas donné lui-même. Ses véritables noms étaient : Germe Divin, Peuple Premier, Peuple Aîné, Peuple Porteur du Flambeau de la Civilisation et de l’Instruction de l’Humanité, Peuple Céleste, Pères des Arts et des Sciences, Peuple de Dieu, Peuple de la Terre Noire, Hommes, tout simplement Kmt ou -Ntu.

L’Enfant Noir dans sa quête voulut d’abord recouvrer son Nom qui était son essence et son autoréalisation. Et il le fit.

-J’arrête d’admirer mes bourreaux, répéta-t-il, je cesse de porter la mémoire (les noms et prénoms) de leurs ancêtres. Je reprends la filiation des miens. Je viens me prosterner aux pieds de mes ancêtres kémites. Je rentre à la maison des mes aînés. Je rejette le dieu des étrangers. Me voici encore devant le Grand Dieu Noir.


L’Enfant Noir avait reçu les révélations par l’étude, la recherche et le savoir que son peuple avait subi le hold-up de l’humanité. On lui avait pillé tout : Sa religion, sa conscience, ses sciences, ses terres, ses hommes : C’est par son peuple que tout cela avait vu le jour au monde. C’est lui qui, le premier, invoqua les Dieux, inventa la Parole, nomma les Choses, expérimenta les objets et transmis ses connaissances. Il a vu et reconnu la signature de ses ancêtres dans chaque œuvre que le voleur a voulu faire passer pour son invention originale. L’enfant Noir entreprend aujourd’hui à récupérer de gré ou de force ce qui est à lui.

Puis l’Enfant Noir a vu les siens, il a vu leur vie de misère et il s’est demandé : pour quoi le peuple Noir est-il le plus misérable de la Terre alors que c’est lui qui travaille le plus dure ? Partout dans le monde Noir rime avec peine, misère, mépris, sans considérations. Mon peuple est celui qui peine le plus, qui travaille dur, mais c’est lui qui mange le moins, s’habille en haillons, habite les taudis, n’est pas soigné, n’est pas éduqué, subit le racisme et les discriminations, affronte les vexations et brutalités policières, n’est pas écouté par la justice, bref, mon peuple est la risée de tout le reste de l’humanité. Qu’est-ce qu’il a fait ou n’a pas fait pour mériter pareille infamie ? Même ses propres terres n’enrichissent que les étrangers ! Mon peuple est-il incapable et irresponsable au point de n’être pas en mesure de générer la colère et l’indignation, la force et le courage de lutter contre l’humiliation ?

Mais il faut s’approcher pour voir de près. Qu’est-ce qu’on voit ? Le peuple Noir est encore dans chaîne, ferré comme des bêtes. Le système d’exploitation du Noir n’a guerre changé. Le dominateur est toujours là. Il n’est pas parti. Il s’est seulement fait discret pour agir comme un marionnettiste, mais encore et toujours là, dans les coulisses. Il tire les ficelles. Il agit comme un verre qui ronge le tronc d’arbre depuis les racines et finit pas faire tomber celui-ci. Il est dans l’administration, l’éducation, la santé, l’économie, la finance, l’alimentation, la communication, la politique, … partout où pose le pieds, il est là, expert, conseiller, consultant, … en tout domaine.

Il a mis en place ses propres institutions coloniales. Il a fait de la Terre de nos Ancêtres l’annexe et le prolongement de la sienne. Il a fourni les conseillers spéciaux faisant office de résidents coloniaux, des coopérants et autres cadres coloniaux afin de s’assurer de la défense de ses intérêts par ce qu’il nomme lui-même « les Nègres de services ». Le peuple n’a pas été oublié : l’ancien esclavagiste colon a inventé les missions humanitaires qui répandent la bonne nouvelle de l’assistance comme jadis ses missions d’évangélisation répandaient celle de la charité chrétienne ou de la foi musulmane. Il s’est assuré que tout le peuple demeure sans le pouvoir de décider de son propre bonheur et toujours dans l’ignorance totale de sa véritable essence. A cet effet, il a formé des cadres indigènes et à qui il a cédé présidence et ministères. Il les rémunère sur l’hypothèque constituée sur le pays du peuple Noir pour tenir l’ordre dans ces cités d’esclaves. Il leur fournit tout ce qu’il faux comme moyens humains et matériels pour le bon accomplissement des missions confiées et peut les disgracier à tout moment selon l’humeur et au profit d’un autre esclave plus docile et plus rampant. Le peuple a été si aliéné, si arriéré, si atteint dans son essence même, qu’il a même abandonné le culte et le respect rendu à ses propres Anciens au profit de celui des ancêtres de son dominateur, pourtant bourreaux et exterminateur de son espèce ! Oui, notre peuple est tombé si bas qu’il vit en extase et en adoration de ses bourreaux.

Alors, au vue de cette misère de ce peuple en décrépitude, l’Enfant Noir se dit : si mon peuple est dans un aussi misérable état, c’est que tout ceux qui prétendent faire son bonheur, concourent tous finalement, en parfaite harmonie, pour sa liquidation totale. Cela me paraît tellement évident ! Regardez mon peuple : on dirait un grand malade sur qui aucun médicament n’agit ! Il n’y a rien qui marche dans ce pays. Mon peuple est devenu un peuple de clochard. Mon pays est hypothéqué par les colons et leurs serviteurs pour 1000 générations, au moins. Chaque année une nouvelle dette naît sur la tête de ma postérité. C'est-à-dire que mon peuple est encore esclave, dans son propre pays, pour encore 1000 siècles à venir ? Non ! Les 2500 en arrière suffisent !

Non ! Qui peut supporter cela ? Non ! Mon peuple, je vais donc te dire : tu as assez souffert. Il est l’heur de guérir tes maux et la cause de tes maux. Tes maux s’appellent l’islam et la chrétienté. Tes maux s’appellent l’orient et l’occident. Leurs institutions et leurs esclaves qu’ils ne cessent de t’imposer pour continuer de t’administrer l’oppression et la souffrance doivent prendre fin ici et maintenant. L’orient, l’occident et toutes ses créatures (institutions internationales et moult ONG) sont des docteurs la mort qui t’administrent la dose quotidiennement mortelle. Ce sont leurs bras qui t’étranglent chaque jour.

A la fin …

Mon peuple est malheureux. Il crie en silence parce qu’il ne lui est même pas permis de manifester sa souffrance. Mais aujourd’hui mon peuple hausse le ton et il dit qu’il en a assez de se voir éternellement pillé, méprisé, massacré … Il déclare solennellement qu’il se met aujourd’hui en ordre de marche en vue de rétablir sa dignité. Il dit déterminé à mettre fin à son oppression et à rétablir sur terre la liberté et la justice pour tous les opprimés. Que tous les oppresseurs tremblent donc. Mon peuple refera l’Histoire de l’Humanité. Il mettra fin au saccage de la terre et rétablira l’harmonie entre l’Homme et l’Univers. Que ceux qui peuplent la terre entière de leurs abominations craignent sa colère. Mon peuple retrouvera ses Dieux saint et ses nobles aïeux qui réduiront en cendre les dieux criminels et les aïeux escrocs de ses dominateurs d’aujourd’hui.

Voilà, je vois mon peuple converger dans l’allégresse vers ce but unique de la libération totale de notre Terre, notre Espace vital, notre Mère. Je le vois reprendre son rang d’Aîné de l’Humanité et reconquérir son trône de Civilisateur et d’Instructeur des Nations. Nous y allons tous ! Des quatre coins de la terre, nous allons libérer la Maison de nos Pères. Nous terrasserons l’esclavagiste colon, nous détruirons l’esclave servile et non repentant. Nous mettrons le feu à leurs entreprises et toutes leurs œuvres pour purifier notre Terre.

Craignez et tremblez, prenez et fuyez, repentez-vous et implorez notre pardon, oh ! Voleur et falsificateurs de notre Histoire. Nous sommes en marche ! Nous ne reculons plus. Sur chaque terre qui a bu le sang et la sueur de nos sœurs et frères, nous bâtirons des monuments qui dureront encore jusqu’à la fin des temps pour marquer la fin de tyrannie de l’Humanité et le rétablissement de la félicité retrouvée. Les mers et les océans qui ont avalé les Nôtres recevront des nouveaux noms. Nous recréerons un nouveau monde, une nouvelle Terre convertie à notre humanité s’offrira à notre postérité. Nous libérerons l’Humanité des griffes des prédateurs d’aujourd’hui, nous ferons de tous les hommes des créatures libres, nous rétablirons la paix et l’harmonie de notre peuple.