KOFFI78 Grioonaute
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Posté le: Jeu 29 Avr 2004 22:01 Sujet du message: RFI EST-ELLE UNE RADIO COLONIALE ? |
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Mercredi 5 novembre, il fait gris au-dessus de Paris. Au temple de l'Oratoire du Louvre, rue Saint-Honoré, une foule silencieuse rend un dernier hommage à Jean Hélène, journaliste de Radio France Internationale (RFI) abattu à Abidjan . La famille, les amis, les collègues sont là.
Trois ministres siègent au premier rang : Dominique de Villepin, Jean-Jacques Aillagon, les ministres des Affaires étrangères et de la Culture, qui partagent la tutelle sur la radio, et Pierre-André Wiltzer, celui de la Coopération, traditionnel gardien de l'ancien pré carré africain de la France. L'Elysée et Matignon sont aussi représentés. Si la République s'est ainsi déplacée, c'est parce qu'on ne dit pas adieu seulement à un homme ce jour-là mais aussi à un messager de la voix de la France en Afrique.
RFI est un média dépendant de l’Etat français et qui dit ce que le Quai d’Orsay souhaite entendre. Le Quai d'Orsay finance le budget à hauteur des deux tiers. « Le rapport avec la tutelle est compliqué, confie un rédacteur. Certains journalistes l'ont tellement intériorisé qu'ils vont largement au-delà des attentes du ministère. » En période de crise, la « tutelle » sait se rappeler à leur bon souvenir.
Déjà en à 1979, l'état-major français s'était servi de RFI , l'héritière de la radio d'entre-deux-guerres, le « Poste colonial » pour donner en direct le signal d'attaque des parachutistes français sur Bangui.
Son PDG Cluzel, haut fonctionnaire proche d'Alain Juppé, ambitionne de diriger bientôt Radio France, faute d'avoir obtenu l'Agence France-Presse ou CII, la future CNN à la française.
Aussi, après quelques semaines d'introspection, voici venue l'heure de la reprise en main. Il y a tout lieu de penser, comme le dit un journaliste, que les despotes du continent y verront une sanction des « empêcheurs d'expulser en rond ». S'il est un pays où l'on doit se réjouir, c'est le Togo. Le général Eyadéma, plus ancien putschiste du continent, s'est plaint à plusieurs reprises, ces derniers mois, de RFI à l'Elysée. En octobre 2002, la radio avait eu l'outrecuidance d'interviewer son ex-Premier ministre Kodjo, passé à l'opposition. Le ministre togolais de la Communication, appuyé par l'ambassadeur de France à Lomé, était intervenu auprès de la direction de RFI pour empêcher la diffusion. Mais l'affaire s'est ébruitée et il a fallu passer l'interview. En échange, Eyadéma a eu droit à un entretien. Depuis, un usage s'est installé : chaque fois qu'un opposant passe à l'antenne, RFI prévient Lomé... qui brouille l'émetteur local. [/b] |
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