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JOINDRE LES ACTES AUX PAROLES

Lorsqu’on parcourt les sujets postés sur ce site, on ne manque pas de constater généralement deux choses. Beaucoup de gens qui le fréquentent sont soit :

-très conscients du problème des Noirs et donc très indignés de leur situation ;
-en voie de conscientisation et donc à la recherche (parfois boulimique) de toute information touchant à la communauté ;

D’où souvent des débats houleux et passionnés et des propositions d’actions qui vont dans tous les sens mais non suivis d’effets. Mais tout cela est normal dans la mesure où nous venons à peine de nous réveiller d’un long sommeil léthargique et nous venons seulement de réaliser les dégâts commis depuis de longs siècles. Dans ce cas, c’est normal que nous bafouillions avant de nous mettre dans l’ordre de bataille. C’est la Grande Taubira qui disait, je cite de mémoire : « nous venons à peine de nous retrouver. Nous avons besoin de nous dire des choses dans le désordre, pour l’ordre, nous verrons après ».

C'est-à-dire qu’en fait, notre génération vient à peine de prendre la mesure de ses responsabilités. Nos angoisses sont grandes devant les défis qui nous attendent. Nous aînés, que nous ne ménageons pas, ont fait leur travail, c’est à nous de prendre la relève et de faire mieux qu’eux.

Mais depuis que les débats ont commencé au sein de notre communauté, nous pouvons également remarquer deux types d’intervenants : les commentateurs de tout propos et ceux qui veulent qu’on entreprenne des actions plus concrètes. Les uns et les autres sont utiles. Les premiers réveillent les consciences, les deuxièmes canalisent les consciences ainsi réveillées et les transforment en énergies agissantes. Les uns et les autres sont les mêmes acteurs qui prennent ces engagements selon leur degré de conscientisation.

Les types d’actions à engager et leur mode de fonctionnement ?

Reste à savoir, que doivent être les types d’actions à engager en vue de canaliser les consciences et les transformer en énergies agissantes ? Relevons d’abord qu’il y a plusieurs types d’action : actions non lucratives (associations, ONG, etc.) Actions lucratives (sociétés, coopératives, …). Pour s’engager dans tel ou tel autre type d’action, tout dépend finalement de la sensibilité de chacun, de l’information qu’on a sur leur mode de fonctionnement ou des objectifs à atteindre. Dans tous les cas, toute initiative qui s’inscrit dans le cadre militant de notre cause, devrait répondre au moins à quelques critères qui paraissent essentiels :

-la collectivité ou la communauté : L’initiative devrait s’adresser à tous les membres de la communauté qui en remplissent les conditions. Il faut donc dépasser le cadre ethnocentrique (sens large : pays, région, village, etc) qui caractérise la plupart des initiatives existantes pour s’adresser aux Noirs « sans frontières ».

-l’afrocentricité : l’initiative devrait être pensée et élaborer par les Noirs dans l’intérêt exclusif des Noirs. La prise en charge de financement, la direction des projets … doivent peser sur les Noirs. Nous ne disons pas que nous ne devons coopérer avec les autres. Mais nous devons d’abord maîtriser nos affaires, …

Lorsque nous jetons un coup d’œil sur la plupart d’initiatives existantes aujourd’hui, il n’est pas rare de constater qu’elles sont toutes sous tutelles d’européens. Nous ne dénigrons pas ces initiatives qui, bien souvent, suppléent à beaucoup de carence dans nos pays, mais nous pensons qu’il est temps que le Nègre comprennent qu’il est majeur et qu’il peut se prendre en charge lui-même.

Soyons conséquents avec nous-mêmes

C’est vrai, nous venons à peine de réaliser l’étendu des dégâts à réparer. Alors, nous tombons en émoi, nous nous lamentons parce que nous nous rendons compte à quel point trop de mal a été fait à notre égard. Mais faisons attention, ne nous perdons pas dans le vacarme. Nous devons nous mettre au travail. Prenons l’exemple d’un sujet qui fait débat aujourd’hui et qui préoccupe les Noirs du Monde entier au plus haut point : les réparations du fait de l’esclavage. Tout le monde est à peu près d’accord sur ce point, sauf évidemment ceux qui doivent payer et quelques bounties. Mais, mis à part cette unanimité sur les réparation qu’est-ce qu’on fait pour que cela soit effectif ? A-t-on répondu aux questions de savoir : combien et qui va fixer le montant ? A qui et comment répartir les sommes ? Qui va gérer ces sommes, etc ?

Quelques réponses vagues existent : l’argent des réparations pourraient financer les projets de développement et d’autres blabla. Nous ne voudrions pas nous attarder là-dessus. Mais nous voulons juste interpeller directement, la nouvelle génération et la diaspora Noire.

Sommes-nous conscients qu’il nous revient de trouver les réponses à ces questions ? C’est nous qui allons continuer le combat, c’est nous qui allons peut-être gérer ces réparations, penser le passé et faire le deuil. Que faisons-nous aujourd’hui et maintenant pour que cela soit possible ? Nous vous proposons deux schémas et dites-nous lequel vous préférez :

1) Imaginez : ceux qui doivent payer acceptent de payer aujourd’hui. Tout ce qu’ils demandent c’est : à qui devons-nous remettre l’argent ? Où devenons déposer votre argent ? Or ni les communautés Noirs de la diaspora ne sont préparées ni les Etats africains ne sont en mesure de gérer ces fonds pour le compte de tous les Noirs. Toutes les banques sont tenues par ceux-là même qui nous doivent. Il n’y a aucun projet digne d’intérêts pour les Noirs. Le Népad se révèle un fiasco. Je n’ai pas besoin d’en dire plus, vous comprenez bien à quel point le désordre qui caractérise notre communauté est en notre défaveur.

2) Imaginez : maintenant, une idée lumineuse a surgi dans l’esprit de quelques-uns d’entre-nous. Il y a enfin un projet qui semble retenir l’attention de tout Noir conscient et militant de notre cause. Chacun se reconnaît dans ce projet et y adhère. Bientôt on est des milliers voire des centaines de milliers d’africains et des diasporas Noirs autours des projets et intérêts communs. Nous formons des réseaux d’entreprises, de banques, d’hôtels, de commerces, etc

Ne voyez-vous pas que dans ce dernier cas, nous obtenons la légitimité de fait de gérer les fonds destinés aux réparations des crimes qui nous ont été infligés, à travers nos banques et projets ? Lorsque certains d’entre nous réclament des projets et des actions concrètes, le CE2I captent le message et se met au travail. Et vous, que faites-vous ? Rejoignez-nous si vous le désirez. Soyez les pionniers. Nous vous attendons nombreux à l’édification de notre avenir.

Pour tout info : ce2ipdn1000@yahoo.fr

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