MEDDA Grioonaute
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Posté le: Jeu 28 Avr 2005 21:03 Sujet du message: Résumé de l'intervention de Guy Labertit du Parti Socialiste |
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Résumé de l'intervention de Guy Labertit du Parti Socialiste Français au Premier Forum International sur l'Avenir des Relations Europe-Afrique organisé conjointement par le COPACI (Courant de Pensée et d'Action de Côte d'Ivoire) et du MEDDA (Mouvement Européen de Défense de la Démocratie en Afrique)
Le samedi 23 avril 2005 à Paris.
Guy Labertit
Forum International Avenir des relations Europe-Afrique"
Faire parler le Coeur en faisant travailler la tête.
Au Parti Socialiste Français, même si des Ivoiriens ont été blessés par les propos de certains membres du PS et non des moindres, ceux qui ont été des hommes d'Etat comme Jospin, Josselin, Vedrine conservent une analyse lucide de ce qui se passe en Côte d'Ivoire et je tiens à rappeler, quand Gbagbo a été élu en 2000 sous le gouvernement Jospin, les relations se faisaient sur une politique de bonne entente entre nos deux pays, ce que Affi N'Guessan peut confirmer. Gabgbo a engagé une véritable politique de réforme sociale avec l'école gratuite et l'Assurance Maladie Universelle en collaboration avec Claude Evin alors Ministre de la Santé en France, sans oublier la réussite de la décentralisation à travers le choix des élections départementales en juillet 2002. C'est au moment où la droite est arrivée au pouvoir que les relations se sont dégradées. J'espère que Laurent Gbagbo pourra avec la légitimité d'une seconde élection, mettre en oeuvre son programme de refondation. Cela revêt une grande importance pour les Ivoiriens et servira sûrement d'exemple pour d'autres pays africains.
Concernant les relations de la France et l'Afrique, si la France existe en Europe et possède une voie au conseil de sécurité de l'O.N.U, ce rayonnement est essentiellement lié à son histoire coloniale. L'ingratitude de la droite Chiraquienne vis à vis des ex-colonies n'arrangera rien dans les relations entre nos peuples désireux d'entamer un processus de la modernisation de l'Afrique, tant économique que politique. La France continue de fonctionner avec les pays africains en utilisant des outils dépassés, vieillis et obsolètes destinés uniquement à maintenir une domination par le soutient à des régimes dictatoriaux sans ouverture démocratique. La plupart des Présidents de nos ex-colonies sont issus des rangs de l'armée, bien souvent instruit par des formateurs français aux idées conservatrices. Depuis la chute du mur de Berlin, la France perd de son influence en Afrique par la pression des Etats Unis et l'émergence de force politiques nouvelles et démocratiques en Afrique dont Laurent Gbagbo est un leader exemplaire. Il a su prendre ses responsabilités et engager une bataille risquée pour la démocratie et l'avènement de la pluralité politique. Il a fait face à la prison, à des tentatives d'assassinats, d'intimidation tant en Afrique qu'en France. La France est en complet déphasage avec la jeunesse africaine. Le Franc CFA fait parti de ces outils dépassés qu'il faut réformer au plus vite. L'économie de marché doit s'accomplir pleinement alors que la France désire avant tout conserver son emprise sous forme de monopoles incarnés par des grandes entreprises françaises. Les accords de défense ont prouvés leur inefficacité et même leur dangerosité pour les africains. L'exemple de l'échec de sa mise en pratique lors de la tentative de coup d'Etat en 2001 en Côte d'Ivoire avait déjà donné un signal de l'inexistante des moyens nécessaires à leur accomplissement et le refus de les activer en septembre 2002 indiquait clairement que seule la France décidait en dépit des accords bi-latéraux. Les africains doivent organiser eux-même leur défense et assurer leur protection. Lionel Jospin avait tenté de réformer ses accords mais Jacques Chirac n'a pas voulu en entendre parler. Il faut sortir de ces accords qui sont une ornière de la politique actuelle de la droite. Ce qui ne signifie pas que les relations seront rompues entre nous, bien au contraire, elles se feront sur des bases plus saines. La jeunesse africaine éclairée par les études rejette de plus en plus les outils du néo-colonialisme, et le fait que les pouvoirs français restent sourd, voir accentuent la pression sur les politiciens pour les conserver en l'Etat, ce qui alimente un sentiment anti-français qui grandit chaque jour de plus en plus sur les terres des ex-colonies. Le Togo vient encore de nous le rappeler avec les manifestations pré-électorales où Chirac s'est fait copieusement conspuer pour être l'ami personnel du dictateur défunt Eyadéma, chose qui ne se déclare pas en politique surtout lorsque l'on s'exprime au nom de tous les français. En pesant mes mots, j'affirme que Chirac a fait pression sur de nombreux chefs d'Etat Africains pour ne pas qu'ils inquiètent Faure Gnassimbé, le violeur de la constitution, l'usurpateur des élections et de la démocratie.
La jeunesse Africaine s'est pourtant pas laissée emporter par la haine et sait très bien faire le distinguo entre Chirac et les citoyens français.
La France toute seule dans le monde ce n'est pas grand chose, la Côte d'Ivoire seule dans le monde n'est pas grand chose. Il faut renouer un dialogue profond, établir de nouvelles relations, des alliances avec des idées de progrès qui malheureusement font défaut à Jacques Chirac qui persiste à travailler avec des outils ancestraux et désuets.
Je remercie le MEDDA et Christian Bailly-Grandvaux pour avoir cette vision d'avenir sur les relations entre l'Europe et l'Afrique et j'espère que cette ambition transcendera le passée en une ère nouvelle, portée par des gens de progrès et des perspectives d'avenir prometteuses pour les peuples. Nous devons changer notre dialogue et nous orienter vers une collaboration de partenaire, respectueux des uns et des autres.
Publié par le MEDDA
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Christian Bailly-Grandvaux |
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