Inscrit le: 19 Aoû 2005 Messages: 46 Localisation: Paris
Posté le: Dim 13 Nov 2005 20:12 Sujet du message: Manderlay...Un film RACISTE !
Je suis allée voir Manderlay, le film de Lars Von Trier. Quelqu'un d'entre vous l'a-t-il déja vu ? Qu'en pensez vous ?
En payant mon ticket de cinéma pour aller voir ce film, je ne savais pas que j'allais donner de l'argent a un film aussi raciste, véhiculant autant de stéréotypes connus et racistes envers les noirs. En sortant du film j'avais envie de crier, en descendant les marches, j'ai failli tomber...
Je ne décrirais pas le scénario, des quantités de sites dédiés au cinéma le feront mieux que moi...Je donnerai simplement deux éléments qui forgent mon opinion sur ce film :
Regarder d'abord l'affiche du film, vous pouvez-vous y voir une femme blanche les yeux innocemment captivés par le regard d'un homme noir de dos : voila ce à quoi ce film est réduit : Au fond, c'est juste une blanche pleine de bons sentiments qui s'est fait "baisée" par un vil étalon noir !
Dans le film, vous verrez de nombreuses scènes où le corps des hommes noirs est chosifié par les fantasmes d'une jeune et belle fille blanche.
Ensuite, le postulat du film est de dire que les noirs d'étaient pas prêts pour la liberté et que le pays n'était pas prêt pour la liberté des noirs.
En gros, les noirs sont incapables de se prendre en charge. Le réalisateur balaie d'un revers de main l'histoire de lutte et d'émancipation des noirs américains. Mais comment un film véhiculant de telles insultes peut-il sortir dans de grandes salles ?!!!
Quelle a été l'intention de Trier en réalisant ce film ? Eviter l'approche manichéenne sur ces questions (à savoir tous les exclavagistes sont des bourreaux, et tous les opprimés sont des victimes) ? Créer le scandale pour faire la promotion de son film ?
J'aurai encore d'autres choses à dire sur ce film, mais les mots me manquent...
Posté le: Lun 14 Nov 2005 11:09 Sujet du message: Re: Manderlay...Un film RACISTE !
ici_ailleurs a écrit:
Ensuite, le postulat du film est de dire que les noirs n'étaient pas prêts pour la liberté et que le pays n'était pas prêt pour la liberté des noirs.
En gros, les noirs sont incapables de se prendre en charge. Le réalisateur balaie d'un revers de main l'histoire de lutte et d'émancipation des noirs américains. Mais comment un film véhiculant de telles insultes peut-il sortir dans de grandes salles ?!!!
Est-ce la seule lecture possible du message délivré par Lars von TRIER ?
Je n'ai pas vu le film, mais seulement l'émission Spectacles d'i-télé, au cours de laquelle les deux choniqueurs ont donné deux analyses diamétralement opposées.
Le premier choniqueur s'est dit choqué par le film, qu'il persiste à analyser au "premier degré" (ce sont ses termes).
Alors que le second choniqueur était d'avis que, dans la continuité de son travail habituel, TRIER a voulu cette fois-ci montrer que la charité blanche était vaine et perverse, qu'un(e) Blanc(he) qui "donne" la liberté ne fait que reproduire l'esclavage antérieur en indiquant aux esclaves libérés ce qu'ils doivent ou ne doivent pas faire.
Ramené à la France, ce message ne peut-il faire réfléchir ceux qui considèrent que l'abolition de 1848 a soldé les comptes ? En théorie, sans doute... _________________ "Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)
Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
Realisateur Lars von Trier
Acteurs principaux b]Bryce Dallas Howard [/b], Bankolé de Isaach, Danny Glover , Jeremy Davies , Stellan Skarsgard , Lauren Bacall , Chloë Sevigny , Jean-Marc Barr , Udo Kier , Willem Dafoe
resume
Nous sommes en 1933. L'action se situe à Manderlay dans l'état
d'Alabama. Après avoir mis un terme aux agissements de la communauté de Dogville, Grace et son père s'apprêtent à rejoindre leur domaine, lorsqu'ils passent à proximité d'une plantation de coton, un domaine isolé du nom de Manderlay. Grace est alertée par les appels au secours d'une jeune femme noire. Elle découvre que l'esclavage y est encore le maître mot, bien qu'il ait été officiellement aboli il y a près de soixante-dix ans. Rongée par la culpabilité, Grace s'engage auprès des occupants de Manderlay à les aider à se défaire de leurs chaînes. Portée par son idéalisme et sa générosité, elle leur enseigne une poignée de notions en vue de leur intégration à la société : parmi elles, la liberté, l'égalité et la fraternité. Elle se heurte alors à l'incompréhension des Noirs eux-mêmes, qui ne savent que faire de ces concepts dans un pays qu'ils jugent toujours aussi ségrégationniste.
mon avis
j'ai vu ce film et personnellement je trouve que ce n'est rien d'autre qu'une insulte à la memoire de l'esclavage et de tous ceux qui souffrent encore aujourd'hui à travers ce crime. cette memoire est ici pietinée, bafouée par ce cineaste dont le but profond est juste essayer de s'affranchir de ses tourments lies à la conscience blanche. en effet tout le film tourne en fait autour de l'actrice principale blanche(bryce dallas howard) qui debarque en 1933 dans cette plantation où l'esclavage a encore cours et decide,aidee en cela par les sbires de son pere gangster(w.dafoe), de délivrer ces pauvres esclaves de leurs chaines, de l'opression: cliche du blanc sauveur et liberateur.
Dans un deuxieme tps elle va s'atteler à leur apprendre quelques notions ayant valeur de (sic!!) dans le monde des blancs comme la liberté, la justice, l'egalite et surtout la democratie...moi ca m'a rappelé illico les jules ferry et cie en passant par degaulle, chirac, bref le discours de la racaille franssafricaine qui savent tjrs ce qui est bon pour nous les negres.
et bien sur les negres ne vont rien comprendre de tout ca puisqu'ils allaient meme s'entretuer au nom de ces notions nouvellement decouvertes. mais heureusement la bonne ame blanche avisee etait la pour remettre de l'ordre...
et puis il ya ca fameux cahier appelé "mam's code" dans le film (espece de code noir propre à cette plantation) dans lequel sont notés et repertoriés entre autres les caracteres psychologiques de tous les esclaves de la plantation.ainsi on a le rigolo,le rebelle( qui à la fin se revèle etre un menteur, un imposteur), le musicien, la perfide...une sorte de classification qui recycle sans vergogne les vieux-mais-tjrs actuels-cliches sur le noir...
sans oublier le sex!! je vous dit que lars n'a rien oublié! car il ya eu evidemment une scene de "baise" entre timothee(le faux rebelle) joué par l'ivoirien issac de bankholé et notre heroine blanche...je dis bien de "baise" faute de mieux car c'etait tellement bestial dans la conception que c'en était pathetique. aucun sentiment dans l'étreinte, pas de preparatifs "pour preparer le terrain", gestes brutaux...bref la total! et le realisateur ne nous a pas epargné non plus un plan large de la b...de isaac( et je peux vous affirmer qu'il n'a pas un cure-dent dans le falzar...) c'est à croire que c'est vraiment à la mode en ce moment de parler du service trois pieces du noir...
mais là où cela se corse et c'est le clou du spectacle c'est quand notre notre bonne ame candide, libératrice d'esclaves qui croyait exaucer le reve de ces derniers en les delivrant de l'opression se rend compte QUE CES ESCLAVES PREFERENT EN FAIT LEUR CONDITION D'ESCLAVE PLUTOT QUE LA LIBERTE !ce revirement spectaculaire de situation, cette antithese de l'histoire de l'esclavage ce REVISIONNISME CINEMATOGRAPHIQUE est poussé à son paroxisme lorsqu'on decouvre que c'est justement le patriarche, le sage des esclaves(wilhelm joué par D.Glover) qui a redigé le fameux code cité plus haut le "mam's code".moi j'en avais le souffle coupé!! et le hara kiri des esclaves continue car ils vont meme essayer de prendre leur sauveur en otage pour qu'il reste leur maitre!!
voilà en gros ce que ce film m'a inspiré:un manicheisme outrancier:
-l'actrice qui symbolise la bonne conscience blanche, le messie
-les noirs qui affirmrnnt etre mieux esclaves que libres pour ne pas avoir à assumer la responsabilite de leur destin!
ce film a eu quand meme des echos tres favorables dans certaines presses et à la tv(j'en ai entendu parler en termes plutot flatteurs dans l'émission de ruquier et c'est ce qui m'a poussé à aller le voir) et devinez à qui l'express a fait appel dans son edition du 10 pr en parler en termes elogieux? eh oui la grenouille!c'est vous dire.
n'allez pas voir ce film c'est un vrai degueuli de revisionniste.
sorry pr la longueur du post pr ce torchon qui n'en valait peut etre pas la peine.
Realisateur Lars von Trier
Acteurs principaux b]Bryce Dallas Howard [/b], Bankolé de Isaach, Danny Glover , Jeremy Davies , Stellan Skarsgard , Lauren Bacall , Chloë Sevigny , Jean-Marc Barr , Udo Kier , Willem Dafoe
J'ai du mal à croire que Danny GLOVER se soit fait berner. Il a dû avoir une autre lecture du film, non ?
La description que tu fais du film ne démontre-t-elle pas la vanité du mythe "du Blanc qui libère le Noir" ? _________________ "Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)
Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
Inscrit le: 12 Oct 2005 Messages: 1346 Localisation: Abidjan / Ouagadougou / Bruxelles / Paris / Tours
Posté le: Mar 15 Nov 2005 13:09 Sujet du message:
"QUE CES ESCLAVES PREFERENT EN FAIT LEUR CONDITION D'ESCLAVE PLUTOT QUE LA LIBERTE "
Ce postulat ne me choque pas tant que çà si on l'analyse d'un point de vue psycho-sociologique...il est clair que la liberté fait peur !
Il est évident que pour des esclaves qui sont nés dans cette condition et à qui on n'a jamais donné aucun moyen d'avoir une prise sur leur destion...le vertige qu'a pu provoquer la liberté a du être réel ...
Je ne suis malheuresement pas surpris que certain ait pu avoir peur de la liberté...surtout qu'on ne leur proposait pas non plus des conditions en or...c'était de toute façons un vie de galère...et lorsqu'on est dans une situation trés précaire il est difficile de se détacher du peu que l'on a...
Bon...ceci n'est pas du tout un point de vue philosophique ou politique, mais betement pragmatique...
Dans la même veine....des mecs qui sortent de 25 ans de tôles décrivent très bien ce vertige et relatent que dans les premiers temps ils "regrettent" presque la "sécurité" (jemets des guillements partout c'est par hasard que leur procurait un univers qu'ils avaient fini par maitriser totalement...la prison...
Donc en gros...ca a forcément dû arriver à certains parmi les noirs au moment de leur libération...
Inscrit le: 19 Aoû 2005 Messages: 46 Localisation: Paris
Posté le: Mar 15 Nov 2005 18:49 Sujet du message: Re: Manderlay...Un film RACISTE !
TjenbeRed, je t'arrête tout de suite, si le propos de Trier était de parler de la vanité de la charité blanche, alors il a tout faux, car l'abolition de l'esclavage n'émane pas d'une prétendue soudaine charité. Non ! Ce sont les noirs aidés de blancs qui ont arraché leur liberté. Or le film met l'accent sur la passivité des anciens esclaves.
Evidemment tout changement fait peur, et de nombreux anciens esclaves ont certainement du regretter leur ancienne condition...Tout le monde sait que la transition de l'état servil a la liberté n'a pas non plus été facilitée par les anciens maitres puisque jusqu'au siècle dernier, les noirs américains ont du lutter pour être considérés comme citoyens américains à part entière (imaginer Rosa Parks, une des dernières figures de la lutte est morte il y a peu, c'était donc il n'y a pas si longtemps)
Mais en regardant le film, on retient principalement cette masse de noirs passifs et perdus comme des enfants.
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures dans les interprétations, et je ne suis pas adepte de ce qu'on appelle le second degré.
Car, sous pretexte de "second degré" on fait passer des idées très graves et révisionnistes comme l'a dit Taf.
J'ai du mal à croire que Danny GLOVER se soit fait berner. Il a dû avoir une autre lecture du film, non
oui c'est vrai que ce fut surprenant de le voir là et parait meme qu'il a été trés critiqué pour avoir joué dans cette mascarade.meme Nicole kidman qui a joué dans le premier volet de cette trilogie et qui était pressentie pour jouer le role de la blanche liberateur d'esclaves s'est désistée (j'ignore si ce désistement est lié au personnage qu'elle devait interpréter...mais elle a dit non au dernier moment!) tandis que danny a accepté apres quelques grincements de dents comme si on l'avait forcé...j'arrive vraiment pas à comprendre nos stars...
"QUE CES ESCLAVES PREFERENT EN FAIT LEUR CONDITION D'ESCLAVE PLUTOT QUE LA LIBERTE "
Ce postulat ne me choque pas tant que çà si on l'analyse d'un point de vue psycho-sociologique...il est clair que la liberté fait peur !
Il est évident que pour des esclaves qui sont nés dans cette condition et à qui on n'a jamais donné aucun moyen d'avoir une prise sur leur destion...le vertige qu'a pu provoquer la liberté a du être réel ...
Je ne suis malheuresement pas surpris que certain ait pu avoir peur de la liberté...surtout qu'on ne leur proposait pas non plus des conditions en or...c'était de toute façons un vie de galère...et lorsqu'on est dans une situation trés précaire il est difficile de se détacher du peu que l'on a...
Bon...ceci n'est pas du tout un point de vue philosophique ou politique, mais betement pragmatique...
Dans la même veine....des mecs qui sortent de 25 ans de tôles décrivent très bien ce vertige et relatent que dans les premiers temps ils "regrettent" presque la "sécurité" (jemets des guillements partout c'est par hasard que leur procurait un univers qu'ils avaient fini par maitriser totalement...la prison...
Donc en gros...ca a forcément dû arriver à certains parmi les noirs au moment de leur libération...
je crois qu'il est temps pour certains negres d'arreter de chercher tjrs des explications là où il n'y en a point.surtout que dans ce cas present il n'y a pas l'ombre d'un doute sur le caractére negationniste de ce navet; et si l'express a fait appel au specialiste es negationniste de l'esclavage " la grenouille" ce n'est pas gratuit.
et puis je prefere dans ces cas là qu'on attaque ce genre d'energumenes comme lars von trier avant meme de comprendre si c'est du revisionnisme ou pas.il faut vraiment etre parano quand ces pseudo specialistes veulent traiter des sujets qui nous touchent si profondément.Quitte à s'excuser apres si le sujet a ete bien traite mais au depart attaquer tout de suite au lieu d'attendre le resultat.mais si on continue d'entrer dans leur jeu des interpretations de mauvaise fois, le revisionnisme a de beaux jours devant lui.avec bien sur l'aval de certains negres.
je signale au passage que je suis allé voir ce film avec une amie toubab et au sortir de ce film je lui ai demandé sans montrer mon desarroi comment elle trouvait le film:sa reponse fut texto:
"de-gueu-lasse !! nous (les blancs)avons encore le beau role! meme en ce qui concerne l'esclavage !!"
Ne tombons pas dans la bien-pensance systemetique!!
Dernière édition par taf le Mer 16 Nov 2005 04:18; édité 2 fois
Posté le: Mer 16 Nov 2005 00:04 Sujet du message: Re: Manderlay...Un film RACISTE !
ici_ailleurs a écrit:
TjenbeRed, je t'arrête tout de suite, si le propos de Trier était de parler de la vanité de la charité blanche, alors il a tout faux, car l'abolition de l'esclavage n'émane pas d'une prétendue soudaine charité. Non ! Ce sont les noirs aidés de blancs qui ont arraché leur liberté. Or le film met l'accent sur la passivité des anciens esclaves.
[...]
Mais en regardant le film, on retient principalement cette masse de noirs passifs et perdus comme des enfants.
Il ne faut pas chercher midi à quatorze heures dans les interprétations, et je ne suis pas adepte de ce qu'on appelle le second degré.
Car, sous pretexte de "second degré" on fait passer des idées très graves et révisionnistes comme l'a dit Taf.
Ca m'ennuie un peu de défendre TRIER alors que je n'ai pas vu son film. En outre, même si je le voyais, je ne suis pas sûr de pouvoir comprendre, d'une part, le message qu'il a voulu faire passer et, d'autre part, la façon dont les spectateurs vont interprêter ce message et se l'approprier.
Sur ton premier paragraphe :
Si j'ai bien compris, TRIER n'aurait pas voulu défendre l'idée que la fin de l'esclavage serait due à la charité blanche. Il n'empêche que ce mythe existe chez une très grande majorité (voire la quasi totalité) de la population occidentale. Dès lors, il se peut que TRIER ait voulu démontrer que ce mythe ne tient pas la route, car une Blanche charitable se révèle imposer les mêmes contraintes qu'un maître.
Le court extrait que j'ai vu montre cette femme blanche "humaniste" qui commet la gaffe qui tue : elle s'adresse à un Noir, en lui prodiguant des tas d'encouragements, mais elle se trompe de personne. Autrement dit, un beau discours, mais sans considération pour les personnes. Symboliquement, je trouve ça très fort.
Mais j'en conviens, je peux me tromper, ce peut n'être que mon interprétation. Et il est possible que TRIER (à supposer qu'il soit de bonne foi, ce que j'ose espérer) n'ait pas eu conscience qu'il était animé indirectement par le préjugé négrophobe selon lequel les Noirs ne sont que des enfant passifs (comme tu le dénonçais).
J'en conviens aussi, il est fort possible que 95 % des spectateurs ne ressortent de la salle en se disant "heureusement que les Blancs ont su encadrer ces esclaves libérés qui seraient tombés dans l'anarchie". En effet, le second degré a parfois le beau rôle. _________________ "Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)
Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
Personnellement, je n'ai vu ni le film ni les extraits.
Par contre j'ai lu quelques critiques du film, situé comme une suite de "dogville" qui m'avait fait froid au dos.
Ce qui m'a gêné tout de suite, ce sont les questions que posaient les critiques à partir du film : que faire de la liberté quand on n'y est pas habitué ?
Pire, j'ai cru comprendre le rejet de cette nouvelle liberté, impossible à gérer, par les anciens esclaves. On se retrouve dans une logique complètement malsaine que beaucoup ont soulevé ici dans leurs commentaires.
Rien qu'en lisant ces critiques, dont il faut en général se méfier (mais que confirment vos posts apparemment), j'ai eu l'impression de me retrouver dans le discours de Nini, la mûlatresse, personnage presque caricatural analysé par Sadji comme un cas pathologique (en psychiatrie) en stade avancé, qui tenait les mêmes propos pour justifier l'esclavage "familier", donc différent, je précise, de la nature de l'esclavage reporté dans le film.
Posté le: Mer 16 Nov 2005 08:30 Sujet du message: Re: Manderlay...Un film RACISTE !
ici_ailleurs a écrit:
En payant mon ticket de cinéma pour aller voir ce film, je ne savais pas que j'allais donner de l'argent a un film aussi raciste, véhiculant autant de stéréotypes connus et racistes envers les noirs. En sortant du film j'avais envie de crier, en descendant les marches, j'ai failli tomber...J'aurai encore d'autres choses à dire sur ce film, mais les mots me manquent...Un seul mot : N'allez pas voir ce film !!
Il y a 4 ans que je vais plus au cinéma ... juste pour me distraire. J'ai choisi mes acteurs en raison de leur thèmes de prédilections dans les films qu'ils jouent .... un peu comme j'ai mes écrivains préférés. Lorsque ces acteurs ne jouent pas je ne vais pas au cinéma. Aller au cinéma juste pour regarder les images défiler et se distraire, c'est une perte de temps, du gaspillage de l'argent ... Et mes acteurs préférés sont .... DENZEL WASHINGTON. Vous comprendrez que je n'ai pas vu un seul film français depuis belle lurette ...
Quite à aller au cinéma une fois tous les 5 ans, mais j'y vais lorsque je vais y voir des choses et des acteurs qui me parlent et me ressemblent ...
Interview d'Isaac de BANKOLE dans Le Gri-Gri International N° 42
Issach de BANKOLE : « L’esclave est aussi responsable de son sort »
Q : Vous partagez la vision qu’il dessine (Lars Von Trier) de l’esclavage à travers Manderley :
R: Chez lui comme chez moi, la vision de l’esclavage, de la relation maître-esclave est différente de la vision classique. On a tendance à être manichéen et à faire porter toute la responsabilité de la situation sur le maître. Or l’esclave est aussi responsable de sa situation et c’est qlq chose qu’on a tendance à masquer. Ce discours est très difficile à tenir, notamment dans la communauté noire américaine.
Q : Parce qu’en Afrique, on peut tenir ce genre de discours ?
R : Il est vrai que c’est assez rare… L’esclavagisme s’est prolongé en Afrique à travers la colonisation. Le discours de déresponsabilisation du Noir a perduré, jusqu’à aujourd’hui. Quand on est dans la merde, on a tjs du mal à faire face à ses propres responsabilités.
Q : Vous comprenez qu’on puisse être choqué par ces thèses et ce film ?
R: Bien sûr. Blanc ou Noir, tout le monde est choqué. Moi même sur le tournage j’étais franchement mal à l’aise lors de certaines scènes du film. Par exemple quand les anciens esclavagistes nous servent le repas, le visage passé au charbon. Etre servi par qlq’un qui me singe m’a totalement déstabilisé. Mais ce n’est pas un film fait pour passer de la pommade à qui que ce soit…
(…)
Q : Que pensez-vous de Miss Grace ?
R : Miss Grace est comparable à une certaine gauche française qui nie que les Africains ont une responsabilité dans ce qui leur arrive. Elle débarque à Manderlay avec ses idées bien pensantes, sûre de la mission qu’elle doit remplir, libérer les Noirs de l’esclavage.
(…)
Je n'ai pas le tps de mettre la suite may be plus tard !
Bon, il ne restera plus aux anciens maîtres qu'à demander des réparations au près des descendants d'esclaves pour que la boucle soit bouclée... _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
Interview d'Isaac de BANKOLE dans Le Gri-Gri International N° 42
Issach de BANKOLE : « L’esclave est aussi responsable de son sort »
Q : Vous partagez la vision qu’il dessine (Lars Von Trier) de l’esclavage à travers Manderley :
R: Chez lui comme chez moi, la vision de l’esclavage, de la relation maître-esclave est différente de la vision classique. On a tendance à être manichéen et à faire porter toute la responsabilité de la situation sur le maître. Or l’esclave est aussi responsable de sa situation et c’est qlq chose qu’on a tendance à masquer. Ce discours est très difficile à tenir, notamment dans la communauté noire américaine.
Q : Parce qu’en Afrique, on peut tenir ce genre de discours ?
R : Il est vrai que c’est assez rare… L’esclavagisme s’est prolongé en Afrique à travers la colonisation. Le discours de déresponsabilisation du Noir a perduré, jusqu’à aujourd’hui. Quand on est dans la merde, on a tjs du mal à faire face à ses propres responsabilités.
Q : Vous comprenez qu’on puisse être choqué par ces thèses et ce film ?
R: Bien sûr. Blanc ou Noir, tout le monde est choqué. Moi même sur le tournage j’étais franchement mal à l’aise lors de certaines scènes du film. Par exemple quand les anciens esclavagistes nous servent le repas, le visage passé au charbon. Etre servi par qlq’un qui me singe m’a totalement déstabilisé. Mais ce n’est pas un film fait pour passer de la pommade à qui que ce soit…
(…)
Q : Que pensez-vous de Miss Grace ?
R : Miss Grace est comparable à une certaine gauche française qui nie que les Africains ont une responsabilité dans ce qui leur arrive. Elle débarque à Manderlay avec ses idées bien pensantes, sûre de la mission qu’elle doit remplir, libérer les Noirs de l’esclavage.
(…)
Je n'ai pas le tps de mettre la suite may be plus tard !
Bon, il ne restera plus aux anciens maîtres qu'à demander des réparations au près des descendants d'esclaves pour que la boucle soit bouclée...
Ce n'est qu'une opinion ... qui ne s'appui sur aucune étude mais sur des sentiments et émotions d'un acteur ... Ce n'est donc Obenga, Sertima et autres sommités qui ont parlé ...
Inscrit le: 25 Mai 2005 Messages: 3244 Localisation: Derrière toi
Posté le: Mer 16 Nov 2005 21:29 Sujet du message:
Marin.R.Delany a écrit:
Je sais que cette maniere de fonctionner ne donne pas lieu a la qualite mais au moins je ne pourrais m'en prendre qu'a moi et aux Afros qui ne savent pas choisir leur role
Quand je parle d'un film, d'un téléfilm ou même une série télévisée à mon homme, la première question qu'il me pose (véridique) : "Y'a des Noirs dedans ?" _________________ Les Toiles de Maryjane
Interview d'Isaac de BANKOLE dans Le Gri-Gri International N° 42
Issach de BANKOLE : « L’esclave est aussi responsable de son sort »
Q : Vous partagez la vision qu’il dessine (Lars Von Trier) de l’esclavage à travers Manderley :
R: Chez lui comme chez moi, la vision de l’esclavage, de la relation maître-esclave est différente de la vision classique. On a tendance à être manichéen et à faire porter toute la responsabilité de la situation sur le maître. Or l’esclave est aussi responsable de sa situation et c’est qlq chose qu’on a tendance à masquer. Ce discours est très difficile à tenir, notamment dans la communauté noire américaine.
Si c'est l'idée qu'a voulu présenter Lars von TRIER, alors je retire les posts que j'ai écrit précédemment pour essayer de comprendre ce qu'il aurait subtilement voulu faire .
Isaac de BANKOLE oublie que la "vision classique", c'est :
1. les Noirs esclaves vendus par leurs frères africains ;
2. les Noirs esclaves qui méritent leur sort car issus d'une race inférieure ;
3. les Blancs donnant généreusement la liberté aux esclaves noirs, voire même déclenchant une guerre civile meutrière pour imposer cette liberté.
L'urgence, c'est de lutter contre cette vision classique-là, pas de philosopher sur la responsabilité de la victime dans sa propre mort.
Reste que je m'étonne toujours et encore que Danny GLOVER ait accepté de jouer ce rôle. Les grioonautes anglophones ont-ils lu une interview ? _________________ "Qui a peur de peuples noirs développés ?"
(Mongo BETI, La France contre l'Afrique)
Pour éviter tout malentendu, je précise que je suis blanc.
Pour les "anciens" du Forum, mon prénom n'est pas François. Enfin, je ne suis pas lié à l'association "Tjenbé Rèd".[/color]
Dernière édition par TjenbeRed le Jeu 17 Nov 2005 11:57; édité 2 fois
Q : En fait elle (Miss Grace) symbolise l’homme blanc qui a changé de fardeau, en passant d’une mission civilisatrice à une mission réparatrice, libérer les hommes ?
R : Exactement. C’est un phénomène de charité aliénante qui est tjs d’actualité dans les relations Nord-Sud ou Afrique-Occident. On se donne bonne conscience en déresponsabilisant l’Afrique. On installe une aide, une coopération, un partenariat. Dans ces termes subsiste tjs un résidu colonial, un rapport inégal. Pourquoi on ne parle pas de business, tout simplement. Tant qu’on n’utilisera pas ce mot, on ne discutera pas d’égal à égal.
Q : Vous condamnez l’aide ?
R : Non. Mais il faut se poser la question. Quand on fait de la charité, qui plus est de la charité catastrophe comme on l’a vu pour le Tsunami ou Katrina, qu’est ce qui arrive vraiment aux populations ? Quel est le ratio somme versée-aide apportée ? Combien les dirigeants ou les associations prennent au passage ? Je dis seulement que la charité est à double tranchant et qu’il ne faut pas l’oublier.
Q : Entre votre discours et le film, vous avez conscience que vous pouvez choquer la communauté noire, voire même être traité de raciste ?
R : Les discours de vérité ont tjs leurs détracteurs. Combien de fois m’a t on insulté, combien de fois a t on dit que j’étais un vendu. Ce film se veut une métaphore, un film militant, qui provoque le débat. Si l’on vient à nous considérer comme militant ou raciste, ce n’est déjà pas si mal. S’il n y avait pas de réaction, ce serait grave. Je préfère qu’il y en ait quitte à discuter avec les gens.
(…)
Q : Vous vous êtes lancé dans une carrière américaine depuis qlq années. Avez vous un regard différent sur la France et les relations entre Blancs et Noirs dans le pays ?
R : J’ai l’impression qu’en France, les rapports entre Noirs et Blancs sont tjs dictés par l’Histoire et la culture du colon/colonisé. C’est étrange. Prenez un jeune Américain et un jeune Japonais, est ce que leur rapport est ainsi biaisé ? Non ! Entre un jeune Noir et un jeune Français, ils le sont et ce n’est pas normal.
Q : Comment rétablir l’égalité ?
R : Il faut un sursaut des 2 bords. Réhabiliter l’Histoire, que l’Afrique prenne toute la place qui lui revient dans l’histoire de France, que les jeunes qui naissent n’aient pas l’impression qu’on leur a caché qlq chose, qu’ils n’aient pas le poids de l’omission à porter et qu’ils puissent discuter sans honte avec les jeunes africains. De l’autre côté, en afrique, il faut qu’il y ait un vrai discours de révolte.
Q : Un vrai discours de révolte ?
R : Oui, un discours de responsabilisation, de rupture. Que les Noirs arrêtent d’utiliser les stéréotypes de la mentalité africaine pour s’attirer les bonnes consciences ! Sinon on tombe dans un cercle vicieux : bonne conscience, déresponsabilisation, charité aliénante.
Propos recueillis par X Monnier
Stéréotype de la mentalité africaine pour s'attirer les bonnes consciences Quelqu'un peut m'expliquer ? _________________ La véritable désaliénation du Noir implique une prise de conscience abrupte des réalités économiques et sociales. F. Fanon
L'ignorance est un danger que tout homme doit éviter. S. NKOUA
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