M.O.P. Super Posteur
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Posté le: Ven 01 Juil 2005 08:52 Sujet du message: L’Auto Emploi Une Solution pour les Minorités Visibles ? |
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http://www.afrikara.com/index.php?page=contenu&art=713&PHPSESSID=7e6f8afea1fab02b2b1913b299398421
L’Auto Emploi Une Solution pour les Minorités Visibles ?
29/06/2005
En Europe, et peut-être plus en France encore qu’ailleurs, les minorités visibles sont frappées plus que proportionnellement par le chômage et le sous-emploi chroniques qui se situe autour de 10% de la population active. Dans les quartiers difficiles ou sensibles, avec ou sans diplômes le nombre de jeunes sans activité est effrayant et rien ne semble, toutes choses en l’état, devoir modifier la donne. La situation des Dom-Tom est encore plus explosive, avec le quart de la population privé d’emploi en Martinique, Guadeloupe et Guyane.
Avec des différences notables mais aussi des ressemblances certaines, les Africains Américains rencontrent des obstacles historiques sur le marché du travail US. En plus des réponses apportées par les Black business, l’autoemploi est en forte croissance dans la communauté noire. Probablement une voie que d’autres diasporas et afrodescendants seront amenés à emprunter. Pas nécessairement un pis aller au contraire.
Une récente étude sur l’Auto Emploi aux USA entre 1979 et 2003* démontre que les minorités ont nettement augmenté leur recours à cette forme d’activité en 25 ans. Cette étude qui croise les statistiques officielles de recensement et les données sur l’emploi et le travail conclut que entre 1979 et 2003 le pourcentage d’entreprises détenues par des Africains Américains s’est accru de 37%. En particulier il a grimpé de 33 % pour les femmes, comparativement à une moyenne de progression de 17% pour les Latinos Américains qui détiennent quand même plus d’entreprises que les Africains.
Les dix dernières années d’observation accentuent cette tendance puisque le nombre de business détenus par les Blacks s’accroît de près de 60% entre 1984 et 2003.
Si l’étude n’a pas mis en avant les facteurs explicatifs de ces tendances lourdes, elle constate néanmoins que les Africains Américains n’ont pas résolu le problème de l’entreprenariat et demeurent à cet égard en deçà des autres communautés, malgré un trend appréciable.
Selon Robert W. Fairlie, professeur associé en économie à l’université Santa Cruz de Californie, qui a dirigé l’étude pour le compte de l’administration chargée des petites entreprises [Small Business Administration (SBA) Office of Advocacy], quelques explications peuvent être avancées, à valider ultérieurement par des études systématiques :
Le niveau des capitaux de départ est plus faible chez les Africains Américains. Ce qui est une barrière de taille pour la possession d’entreprises privées.
La faible propension aux entreprises familiales, ou détenues par plusieurs membres de la communauté africaine américaine, ce qui limite les surfaces financières et les ressources humaines nécessaires à la conduite de projets d’entreprises.
Le niveau d’éducation semble jouer mais de façon marginale sur la propriété d’entreprises privées.
Ceci appelle quelques commentaires. Le capital de départ pourrait provenir des banques… Comme on peut l’observer sous d’autres cieux, les contextes de discriminations sont des architectures panoptiques et globales et les discriminations sont imbriquées du logement au travail, du travail à l’accès aux financements, jusqu’aux loisirs et à même aux pratiques religieuses.
La faible propension aux entreprises familiales et collectives entre Blacks, à l’opposé des communautés plus prospères s’expliquerait aussi par deux éléments fondamentaux. Le premier étant que la situation collective des Africains Américains ne présente pas souvent des réussites familiales collectives. Celui qui dégage du capital à investir est souvent le seul ou plus ou moins le seul à pouvoir le faire dans sa famille ou son milieu d’origine. Mais cette explication est insuffisante.
Il y a trop souvent des facteurs internes, de psychologies de cavalier seul, de réussites individuelles exclusive si ce n’est contre un groupe d’appartenance et tout un ensemble d’attitudes complexes et d’historiques, de culture de la pauvreté qui freinent la mise en commun des ressources. Le facteur confiance est un important maillon faible, or l’économie, l’investissement reposent sur la confiance.
La dimension informelle de la gestion des ressources humaines, financières, l’existence de véritables codes de conduite, d’autorités communautaires, mêmes morales, comme les communautés asiatiques, italiennes, latino américaines le démontrent ne sont pas encore observables pour ce qui est des logiques d’entreprises africaines américaines.
Pour autant le trend est encourageant. Il montre le refus du cantonnement dans des visibilités ghettos, l’investissement progressif pour contrefaire les places de relégations sociales, et le goût pour l’entreprise, l’esprit d’entreprise qui n’aura jamais été absent. Des apprentissages sociaux sont en œuvre, des informations nouvelles circulent dorénavant, concernant aussi les moyens de financement, les business plans, des logiques d’imitations positives vont de génération en génération conduire davantage de jeunes sur les traces de leurs aînés en auto emploi, en entrepreneur de petite, moyenne et demain grande taille.
A toutes fins utiles donc pour les diasporas africaines, les minorités visibles, les Noirs d’Europe qui rencontrent des problématiques quelques fois assez proches, avec un niveau d’éducation souvent supérieur, en moyenne, à celui des Africains Américains.
*''Self-Employed Business Ownership Rates in the United States: 1979-2003,'' Small Business Administration's (SBA) Office of Advocacy. _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie |
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