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François Traoré, héraut de la révolte des cotonniers africai

 
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Rocs
Bon posteur


Inscrit le: 11 Déc 2004
Messages: 744
Localisation: Sith land

MessagePosté le: Sam 09 Juil 2005 21:13    Sujet du message: François Traoré, héraut de la révolte des cotonniers africai Répondre en citant

Paul Wolfowitz et François Traoré. L'improbable rencontre a eu lieu le 14 juin à Bobo-Dioulasso, capitale cotonnière du Burkina Faso. L'ancien va-t-en-guerre d'Irak face au porte-parole des cultivateurs de coton de l'un des pays les plus pauvres du monde ; le nouveau patron de la Banque mondiale en tournée africaine face à l'homme qui, à Cancun, en 2003, fit entendre la révolte des cotonniers africains contre les subventions américaines devant le sommet de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) ; le fidèle de Georges Bush face au militant symbole de l'émergence de la société civile africaine. "Je me suis dit : un professionnel des blindés vient à Bobo pour parler du développement de l'Afrique, il faut le rencontrer pour qu'il ne se trompe pas de blindés. Ceux dont nous avons besoin ici sont les Caterpillars qui tracent les pistes et construisent des retenues d'eau, pas les chars de combat" , raconte François Traoré, que la presse a surnommé, à son grand agacement, le "José Bové africain".


Le menton et le verbe hauts, rayonnant dans un immense boubou bleu marine surfilé de blanc 100 % coton évidemment, le président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina-Faso (UNPCB), 53 ans, n'est pas homme à s'en laisser conter. Fils d'un petit cultivateur touché par la "cécité des rivières", il s'est retrouvé chef de famille nombreuse à 16 ans, a travaillé dans sa jeunesse pour 100 F CFA (0,15 euro) par jour, a cherché les moyens de survivre en Côte d'Ivoire puis au Sénégal en cultivant mil, sorgho et arachide. Mais, miracle dans un pays où le taux de scolarisation n'atteint toujours pas 45 %, il a fait ses "six classes primaires". Lettré dans un monde paysan largement analphabète, il est devenu secrétaire d'un groupement villageois en 1982 et, progressivement, un "gros" exploitant, avec une centaine d'hectares aujourd'hui cultivés par ses enfants. Son pouvoir sans partage sur la profession l'a conduit, depuis 1999, à siéger au conseil d'administration de la société cotonnière Sofitex, comme représentant des producteurs.


LA "HONTE" DE M. WOLFOWITZ


"Si on est capable de se tenir courbé toute la journée dans un champ, on doit l'être aussi de se faire entendre. Par nos actes, nous contredisons l'image d'une Afrique déprimante" , martèle-t-il dans son bureau climatisé de Bobo-Dioulasso, où il passe entre deux voyages. De Washington à Johannesburg, de forum en tribune, il va répétant que "la mondialisation ne doit pas renforcer le pouvoir des riches mais être l'occasion de faire entendre les plus pauvres" , que les vaches européennes, subventionnées, gagnent plus chaque jour qu'un paysan africain.

Cet homme-là n'en revient toujours pas d'avoir entendu Paul Wolfowitz évoquer sa "honte de voir les pays riches empêcher les Africains de vivre de leur sueur" et qualifier de "malédiction" les subventions américaines qui plombent les producteurs du Sud. François Traoré a tendance à croire que le nouveau grand argentier du monde va tenir sa promesse d'obtenir qu'elles soient réduites : "Il a vu qu'ici, ce n'est pas Bagdad et ses bombes, mais un pays où les gens veulent juste vivre de leur travail. En tant qu'être humain, ça doit le toucher."

Cette conviction que "le monde civilisé peut comprendre ce que nous vivons", le cultivateur de Bobo-Dioulasso l'a manifestée pour la première fois de façon tonitruante le 21 novembre 2001. Ce jour-là, en pleine déprime des cours du coton, l'organisation qu'il préside publie un "Appel commun des producteurs de coton d'Afrique de l'Ouest" demandant à "tous ceux qui veulent construire un monde plus juste" de rejoindre son combat contre les subventions cotonnières des Etats-Unis et de l'Union européenne. Deux ans plus tard, le sommet de l'OMC à Cancun sera transformé en forum cotonnier africain.

Nul hasard si ce message, acte fondateur de l'irruption des agriculteurs du Sud dans le débat sur la mondialisation, a été émis au Burkina Faso. Nulle part ailleurs en Afrique la participation des producteurs à la gestion de la filière coton n'a été poussée aussi loin que dans ce pays considéré par les bailleurs de fonds comme pauvre mais méritant. Organisée autour de la figure emblématique de François Traoré et d'un réseau de groupements villageois, la filière coton burkinabée intègre l'UPCB au capital et dans les organes de gestion des sociétés issues de la récente privatisation de la Sofitex, ex-société d'Etat unique, qui contrôle l'ensemble du processus, des semences à l'exportation.

"La volonté du gouvernement de laisser les acteurs intervenir a porté ses fruits" , explique-t-il en détaillant les bienfaits réciproques de la responsabilisation des agriculteurs et des dirigeants de la filière coton pour stabiliser un paysage malmené par la baisse des cours. "Au début, notre premier adversaire était l'Etat burkinabé, puis on s'est rendu compte que la contrainte venait d'abord de l'international."


"S'APPROPRIER" LES OGM


Si l'opiniâtreté à dénoncer l'exclusion des hommes par la mondialisation rapproche un Traoré d'un Bové ­ les deux hommes se sont rencontrés au Larzac ­, les organismes génétiquement modifiés (OGM) les séparent radicalement. "Nous ne vivons pas dans la même société : les producteurs français ont un robinet dans leur maison et du goudron devant leur porte, lance-t-il. Ici, ils boivent dans la même mare que les animaux. Si la science permet d'améliorer la production sans nuire à l'environnement et que les gens s'approprient cette découverte, je ne vois pas pourquoi nous la refuserions. Dans un pays où l'espérance de vie est de 47 ans, le débat sur la santé n'a pas le même sens."

Intégré à l'équipe qui, en collaboration avec la firme américaine Monsanto et la société helvético-britannique Syngenta, expérimente le coton transgénique, dont les autorités burkinabées attendent beaucoup, François Traoré hausse le ton : "Que les Européens nous laissent le pouvoir d'analyser ce qui est bon pour nous. Après tout, les leçons de développement qu'ils nous donnent depuis quarante ans ne nous ont guère fait avancer ! "

La bataille pour les OGM lui en rappelle une autre, jadis menée contre son père. Le fils voulait atteler un boeuf à une charrue. Le père refusait, estimant qu'un paysan valide n'a pas besoin du secours d'un animal dont la fatigue jetterait une malédiction sur la ferme Traoré.
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ogunsiron
Grioonaute


Inscrit le: 09 Oct 2004
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Localisation: canada

MessagePosté le: Lun 11 Juil 2005 00:36    Sujet du message: Répondre en citant

Tres interessant son point de vue sur les OGM. Si la technologie peut nous fournir des plantes plus résistantes, tant mieux ! N'oublions surtout pas que le climat change et que l'agriculture va devoir s'adapter assez rapidement.

Il n'y a rien qui dit que les plantes indigenes dont nous disposons en ce moment, qui sont donc adaptées au regime climatique des derniers millenaires, seront a meme de resister aux changements qui s'amennent.
Au lieu d'attendre des siecles pour trouver la solution comme auparavant on peut tout simplement utiliser la technologie pour obtenir la plante parfaite, maintenant !

Les pays africains, plus que tous les autres, ont tout interet a prendre ces techniques de biotechnologie au sérieux et a ne surtout pas laisser tout entre les mains de societés comme Monsanto. Je ne suis pas contre le fait que Monsanto veuille faire des profits ! Je pense juste que c'est mieux que ces profits soient realisés par des sociétés ou organismes africains, contribuant ainsi au dynamisme economique local.

Quand a ces c*nnards arrierés a la josé bové ? qu'ils aillent se faire voir ailleur !
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