M.O.P. Super Posteur
Inscrit le: 11 Mar 2004 Messages: 3224
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Posté le: Dim 17 Juil 2005 08:05 Sujet du message: Approche/implication francaise dans l'economie de votre pays |
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http://www.missioneco.org/me/afriq_sub/pg_afriq_sub.htm
Informez vous:
- Quelles sont les donnes economiques de votre pays
- a quels secteurs, les hommes d'affaires francais s'interessent et ou ils s'impliquent
- Quels supports beneficient ils du gouvernement francais.
- ETC.
http://www.missioneco.org/me/afriq_sub/pg_afriq_sub.htm
Exemple: Lettre d'Afrique Centrale n°28 décembre 2004
http://www.missioneco.org/cameroun/documents_new.asp?V=3_PDF_95686
Inspiration et transpiration
L'année 2004 s'achève. Elle a été favorable aux pays de l'Afrique centrale qui ont bénéficié de l'expansion de la production pétrolière et des gains des termes de l'échange induits par la hausse du prix du baril de pétrole et plus généralement des matières premières exportées par la région.
En 2004, la croissance en volume de la Cemac sera sans doute proche de 8%, l'inflation quasi nulle et le déficit des transactions courantes ramené autour de 2% du Pib. En 2005, les prévisions tablent actuellement sur une croissance de l'ordre de 5%. En RDC, la croissance, en accélération continue depuis 2002, sera voisine de 7% cette année et l'inflation pour la deuxième année consécutive inférieure à 10%.
L'an 2004 vient ainsi conforter les bons résultats enregistrés les années précédentes.
C'est encourageant mais pour élever significativement le niveau de vie de la population, de nombreuses années de croissance très soutenue, de l'ordre de celle constatée en 2004, seront nécessaires. Avec un taux réel de croissance de 7% et une croissance démographique de 2,5%, il faut en effet 16 ans pour doubler le Produit intérieur brut (Pib) par habitant.
Un regard sur la croissance des pays de la région depuis 1960 permet de situer l'ampleur du retard de croissance accumulé par rapport au reste du monde.
Depuis 1960, la croissance en moyenne annuelle et en volume de la Chine a été de 6,8%, celle de l'Asie de l'Est hors Chine de 6,7%, celle de l'Asie du sud et du Moyen-Orient de 4,6%, celle de l'Amérique latine de 4%, celle des pays industrialisés de 3,5% et celle de l'Afrique subsaharienne de 3,2% seulement alors que ce continent devrait au contraire rattraper le niveau de vie des autres régions du monde.
Sur la période 1960-2002, la performance de croissance des pays de l'Afrique centrale est hétérogène mais, exception faite de la Guinée équatoriale, plutôt médiocre comparée aux pays en développement des autres continents : Cameroun (3,8%), RCA (2.2 %), Tchad (3,3%), Congo (4%), RDC (0,2%), Guinée équatoriale (8,3%), Gabon (2,7%). Compte tenu de la croissance démographique (2,5 à 3%), plusieurs pays ont connu un recul du Pib par habitant.
De ce fait, le revenu par tête dans la région est dramatiquement faible. Le Pib nominal de la Cemac est en effet en 2004 de 19 900 milliards FCFA pour une population de près de 34 millions d'habitants. Le Pib par habitant et par jour de la Cemac ne s'élève ainsi qu'à 1 600 FCFA. Il est dix fois moins élevé en RDC.
Que faire? Les sources de la croissance sont au nombre de trois : l'accumulation du capital, l'accroissement du travail (emploi et heures travaillées) et la croissance de la productivité globale des facteurs qui mesure l'évolution de l'efficacité avec laquelle le travail et le capital sont mis en œuvre, on parle aussi de progrès technique.
Afin d'illustrer cette problématique, l'économiste américain Paul Krugman parle de stratégies de transpiration (accumuler du capital ou des heures de travail) et d'inspiration (progrès technique).
Les analyses disponibles montrent qu'en Afrique centrale, comme dans le reste de l'Afrique subsaharienne, le déficit de croissance des quarante dernières années s'explique tout à la fois par une faible accumulation du capital et une faible croissance de la productivité globale des facteurs, voire son recul dans le cas du Gabon et surtout de la RDC. Mais elles montrent aussi que la performance de l'Afrique centrale s'est améliorée depuis dix ans sur ces deux fronts.
Les recettes pour améliorer la productivité globale des facteurs et attirer les investisseurs sont connues : l'Afrique centrale doit prévenir la résurgence des conflits qui ont handicapé gravement son développement, maintenir un environnement macroéconomique stable, se doter d'institutions de nature à garantir une bonne application du droit aux agents économiques, investir dans la santé et l'éducation, réduire la corruption, diversifier l'économie afin de réduire sa vulnérabilité aux chocs extérieurs et approfondir l'intégration régionale afin de créer un espace économique adapté aux changements induits par la mondialisation.
L'exemple de l'Asie prouve qu'il n'est pas forcément nécessaire d'être exemplaire sur tous ces plans mais qu'il est sans doute indispensable de garder le cap sur cette voie avec constance pour recueillir les bénéfices de ces orientations.
Jean-Paul Depecker
Conseiller Financier,
Chef des services économiques pour l’Afrique Centrale _________________ La vie est un privilege, elle ne vous doit rien!
Vous lui devez tout, en l'occurence votre vie |
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