Dans cette lettre a vous ecrite, j’aimerais denoncer le traitement que deux jeunes camerounaises ont subit a l’aeroport de Roissy Charles De Gaule le 24 Juillet 2005.
En provenance de Washington par le vol Air-France 025 du 23 Juillet 2005, notre vol aurait pris du retard a cause d’une greve des chargeurs a l’aeroport de Washington-Dulles. Ce qui nous fit prendre un retard de 2 heures par rapport a notre heure d’arrivee. Ce qui est comprehensible. Mais ce qui par contre ne l’est pas c’est que les stewards d’Air France aient demande pendant le vol que les passagers a destination de Douala sur le vol en partance de Paris le 24 Juillet 2005 a 10h20 prennent contact avec eux. Ce que je fis, et bien d’autres personnes parmis lesquelles deux jeunes camerounaises, une avec un nouveau ne d’a peine un mois, et la seconde avec un bebe de 3 ou 4 mois dans les bras.
Avant la descente d’avion, je repris contact avec les hotesses dans l’avion pour savoir quelles sont les dispositions qui ont ete prises pour notre arrivee, vue que nous risquons probablement de rater notre correspondance sur le Cameroun. On m’assura qu’il n’en etait rien, que des dispositions ont ete prises pour que le vol sur Douala de ce jour la nous attende. Ce qui me fit tout de meme tiquer connaissant les contraintes financieres et techniques inherentes a ce genre de problemes.
A la descente d’avion a Roissy, notre premiere surprise fut le fait que les passagers a destination de Bombay (Inde) et de bien d’autres destinations etaient acceuillis a la descente d’avion et achemines vers des bus qui les attendaient, et pas un mot pour les passagers a destination de Douala. Nous eumes beau courir vers les hotesses d’acceuil au sol qui nous dirigeaient vers les bus, la seule reponse qui nous etait donnee etait de nous addresser a la “correspondace”.
Nous courumes de toutes nos jambes comme des forcenes vers la correspondance Air-France qui nous dit que nous pouvions encore rattrapper notre vol. C’est a ce moment que je fis la connaissance des deux jeunes femmes citees plus haut. Toutes deux avaient de la peine a courir avec des bebes en main et leurs bagages a main. Je leur offris mon aide pour ce qui etaient des bagages en main et me remis a courir de plus belle dans l’espoir de nous signaler a l’embarquement. A mon arrivee, l’avion etait bel et bien parti.
De retour a la correspondance, je me plaignis du manque de consideration dont nous avons ete victimes au sol alors que les hotesses dans l’avion nous avaient donne toutes les assurances par rapport a notre correspondance. Ayant pris 10 jours de vacance pour la naissance de ma fille, je devais passer 24 heures a Paris! Ma destination finale etant Yaounde, je demandai une compensation aux agents Air-France a la correspondance pour essayer d’arriver a temps a Yaounde pour la naissance de ma fille. On me promit de me mettre sur le vol d’Air-France du lendemain avec Yaounde comme destination finale. Une nouvelle carte d’embarquement me fut remise.
A quelques pas de moi sur le comptoir de la correspondance, les deux jeunes femmes que je venais d’aider essayaient d’avoir des accommodations pour la nuit qu’on devait passer sur le sol francais. On leur demanda d’aller attendre dans un coin amenage en “salle d’attente” a la gauche de la correspondance. Ayant la nationalite americaine, je n’avais pas de problemes pour passer les controles de police. Mais leurs cas etaient different. Les deux dames etaient de nationalite camerounaise et leurs enfants de nationalite americaine. Elles avaient donc besoin de visa de transit pour passer les controles de polices. Un viel homme sur chaise roulante, de nationalite Nigeriane qui avait aussi rate son vol sur Lagos etait assis dans cet espace avec elles. Il etait arrive la longtemps après nous, mais avait recu son visa de transit tres rapidement. Je dis bien tres rapidement! Je pense que des considerations medicales etaient derriere cette celerite. Nous vimes bien d’autre personnes, de peau blanche etre servies avec pareille celerite, sans avoir besoin de venir s’assoir dans ce zoo dans lequel on nous confina. Pour ce qui etait des deux jeunes camerounaises avec deux nouveaux nes dans les bras, le cauchemard ne faisait que commencer. Le viel homme refusa d’etre conduit a son hotel et resta solidaire des deux jeunes femmes.
Instinctivement, je sentis que quelque chose ne tenait pas la route et me rendis au comptoir de la correspondance pour m’enquerir de leur situation. On me dit que les services de police s’en occupaient. Qu’elles devaient tout simplement attendre. Rassure, je dis aux deux jeunes femmes que je devais m’en aller parce que j’etais malade et que je n’avais pas pris mes medicaments, ni une douche depuis la veille. Je me sentais effectivement tres mal. Les deux me dirent a l’unisson de pas les laisser seules devant ces agents Air-France. Ce qui pour moi etait comme une premonition. Plus tard, je compris qu’elles avaient effectivement eu raison.
Je pris la resolution de me rendre au comptoir d’Air-France toutes les heures pour m’enquerir des avancees pour leur visas de transit. La meme reponse me fut donnee a chaque fois. La police s’en occupe. Arrivee autour de 9h du matin heure de Paris, on avait deja passé pres de 5 heures a l’aeroport dans l’attente de ces fameux visas de transit. Vous pouvez vous imaginer l’image que ces jeunes femmes presentaient dans cet espace que nous occupions. Le spectacle etait vraiement saisissant. Avec des bebes qui pleuraient et criaient leur inconfort. Nous donnions l’image de betes exotiques dans un zoo que vos compatriotes affectionnent tant. Je n’arrive pas a oublier cette jeune femme blanche travaillant pour une societe s’occupant de la securite a l’aeroport qui de temps a temps venait s’enquerir de la situation et demandait ce qu’elle pouvait faire pour les bebes. Sa compassion etait vraiement sincere et touchante. Je n’arrive pas a oublier ces visages d’incomprehension, de mepris deguises en compassion de certains passants. Ces sourires hypocrites et compatissants des policiers que j’accostais de temps en temps pour demander ce que nous pouvions faire. Ces pleurs d’enfants qui criaient leur inconfort. Leur seul crime d’apres moi etait d’etre negres! Et je vais vous expliquer pourquoi dans les lignes qui suivent.
Finalement, au bout de 7 heures d’attente, nous nous levames tous comme une seule personne et nous rendimes a ce fameux comptoir de la correspondance Air-France ou nous fimes un boucan que ces agents au sol auront du mal a oublier de si tot. Curieusement, la dame supervisant la correspondance ce jour la, qui, pendant toutes nos tentatives precedantes nous repondait a peine ou avec un mepris non deguise se leva pour nous confronter. Je crois qu’elle n’avaient jamais eu affaire a des camerounaises. Eh bien, elle fut servie. Et de belle maniere. Ce fut une maigre consolation pour moi, mais c’etait une joie de voir ces jeunes femmes mettre de cote leur education et dire ce qu’elles pensent a ces agents, a la camerounaise! L’une de mes questions a vos agents etait de savoir s’ils avaient des enfants. Je justifie cette question par le fait que meme des bebes negres ont des droits. En plus, ces jeunes femmes n’avaient pas demande a se retrouver la. Je dis donc a vos agents “qu’ils nous traitaient ainsi parce que nous sommes negres!” Ce fut un tolle general devant le comptoir. Ce fut apparemment une phrase magique parce qu’elle interrompit les operations de votre correspondance jusqu’aux controlles de bagages a la gauche de comptoir pour pratiquement 20 minutes. La police fut appelee a la rescousse pour nous intimider. Ce que je crois etait aussi une erreur. Je pense que certains de vos agents ont en tete ces images de negres que votre ministre de l’interieur entasse dans les avions a destination de l’Afrique et qu’ils s’imaginaient donc que la presence de la soldatesque allait nous faire taire. Ce fut l’occasion pour moi de dire a votre police tout le bien que je pense d’elle et du traitement inhumain que ces deux jeunes camerounaises etaient victimes de leur part. Sans oublier le manque d’assistance de la part d’Air-France pour ces enfants et ces jeunes femmes que ses agents exposaient aux regards compatissant et o combien meprisants des passants. Je vous passe les details.
Curieusement, 15 a 20 minutes après les avoir traites de racistes, nous etions en possession des deux visas de transit. Il etait je pense 16 heures, heure de Paris. Pratiquement 7 heures après notre descente d’avion. Le seul crime de ces femmes etant d’etre negres!
Et pour courronner tout ce mepris, nous avons ete loges dans un hotel a pratiquement 2 heures de route l’aeroport. Le viel homme quant a lui dans un hotel a a peu pres une demi heure de l’aeroport, je crois a cause de son etat de sante. Le viel homme ne pouvant pratiquement pas marcher, je l’amenai moi-meme dans la chambre qui lui avait ete allouee dans un hotel IBIS. Une chambre de bonne! C’etait pour moi un scandale et je m’appretais a aller dire un mot a la reception de l’hotel quand le viel homme me dit avec philosophie que c’etait pas un probleme pour lui. Que l’essentiel etait qu’il puisse se reposer et quitte la France le plus vite possible.
Monsieur le Directeur General d’Air-France. Pour moi c’etait de l’insulte ajoutee a l’injure. Meme la couverture qui etait sur le lit etait tellement elimee qu’elle faisait peur. Moi je n’aurai jamais passé la nuit sur un lit comme celui la. Je ne sais pas a qui addresser le blame. A Air-France ou a l’hotel Ibis d’avoir octroye une telle misere a ce viel homme. Mais la sagesse africaine du viel homme a prime.
De retour a l’aeroport le lendemain, quelle ne fut ma surprise le lendemain de constater que la destination finale sur ma nouvelle carte d’embarquement etait toujours Douala alors que l’on m’avait bien assure que je descendrai a Yaounde. La faute me revenait certainement pour ne pas avoir verifie ce qui etait ecrit sur ma nouvelle carte d’embarquement. Je me rendis a nouveau a la correspondance d’Air-France ou on me dit qu’il n’y avait pas erreur. Que ma destination finale etait effectivement Douala dans l’ordinateur. Il y’avait tromperie sur la marchandise. Apres pratiquement 1 heure de course effrenee d’un service a l’autre a l’aeroport, un superviseur accepta finalement de changer ma destination pour Yaounde. Et au finish, sur les 6 valises que j’avais enregistrees au depart de Washington, une ne repondait pas a l’appel. Je recu a la place plutot la valise d’un citoyen de la Republique Democratique du Congo qui etait parti de JFK a New-York. Le proprietaire de cette valise est deja rentre en possession de son bien, mais la mienne est bel et bien perdue, et je ne pense pas que je la retrouverai encore un jour. De toute maniere, je l’ai deja oubliee.
Le but de cette lettre a vous addressee est de vous faire comprendre que nous sommes certes negres, mais qu’etre negre ne veut pas dire etre idiot. Le mepris avec lequel vous nous traitez cadre mal avec votre desir de conforter votre part de marche en Afrique noire. Cette experience que j’ai vecu avec Air-France et la police francaise m’a laisse de tres mauvais souvenirs de votre pays et de votre compagnie aerienne. Ces jeunes femmes qui ont ete insultees, injuriees et blessees dans leur honneur et leur chair (leurs bebes) sont toutes les deux des jeunes femmes bien eduquees et ayant des occupations respectables dans leur pays. L’une d’elle est professeur de lycee, et l’autre est ingenieure electro-technicien travaillant pour une societe allemande a Douala. Et moi je suis Docteur en Informatique exercant aux Etats-Unis. Nous avons ete traites comme des indigenes, des gens ne connaissant pas leurs droits! Et je vous remercie pour tout ce mepris.
Je tiens a remercier Mr. Mathias Obiofuma, le charmant vieil homme d’origine Nigeriane qui, malgre son etat de sante nous a apporte son soutien moral pendant tout ce combat.
Inscrit le: 11 Déc 2004 Messages: 744 Localisation: Sith land
Posté le: Jeu 22 Sep 2005 09:03 Sujet du message:
C'est degeulasse
Ma mére m'a dit que les gens d'air france te traite comme de lamerde. Ma mére n'a pas la nanionalité francaise, donc elle a une carte de séjour de 10 ans et parle parfaitement francais. Mais il lui ont tellement pris la tête qu'elle a du sortir sa carte vitale pour pouvoir passer et rentrer.
J'ai entendu une fois le journaliste Alain Foka de RFI dire qu'il préférait la Camair pour une raison: il s'y sent respecté.
Il a raconté comment il avait payé un billet à 4.000euros (oui: quatre mille EUROS et pas francs ) pour un vol sur Air France, et ne se sentait pas respecté en tant que client.
On ne le dira jamais assez:on n'est jamais mieux servi que par soi même...les discriminations sont une réalité,il faut e battre pour garder la tête haute!! _________________ youngsoldier's back
Posté le: Jeu 22 Sep 2005 11:00 Sujet du message: La faute à nos pantins de dirigeants
Je pense que c'est à nos pantins de dirigeants qu'il faut demander des comptes. Air France a le monopole sur le marché africain, noir j'entends, depuis qu'air Afrique est OUT.
le jour où on pourra se passer d'air france, ils feront "semblant " de nous respecter, je dis bien "semblant". Ma soeur a été traitée comme une merde par les hotesses à bord dans un vol d'air france à destination de Conakry; elle leur a dit ce qu'elle pensait d'elles mais leur conviction reste la même de toute manière.
Saviez vous que c'est ADP(Airoport De Paris) qui gère la majorité des airoports africains ? A méditer...
Hum...ce que je remarque aussi c'est qu'AVANT les attitudes racistes en fonction de la couleur de la peau et de l'origine ethnique, ce qui prime, c'est le PASSEPORT et de QUELLE COULEUR il est...
AU TOP 3, on trouve les passeports canadien, américain, anglais...Il y a une espece de fascination irrationnelle pour ces bouts de papier et leurs détenteurs semblent "transcender" les couleurs et les frontieres...
On parlera tjrs mieux à un noir américain idiot qu'à un noir ayant n'importe quel autre passeport et je n'ai jamais compris pourquoi...Je me rappelle les prises de gueule à mon lycée quand une équipe de basket américaine était venu faire un tournoi...les filles (les soeurs, ne parlons m pas des autres...) étaient HYSTERIQUES!!!!! Et quand on leur demandait "qu'est qu'ils ont de plus"...elles nous répondaient:"euh...parce qu'ils sont AMERICAINS et c'est tjours mieux..." et je constate que cette affligeante mystification perdure dans toutes les couches sociales...
Si ces 2 femmes auraient eu la nationalité américaine, les choses auraient été différentes...un simple coup de pression en menacant d'appeler l'ambassade américaine (chose vécue) et tout rentre dans l'ordre en 4eme vitesse (euh...pour ceux qui un passeport francais comme moi: n'essayez pas de faire l'inverse aux states...vu la considération qu'ils ont envers chirac et consorts , le résultat obtenu sera sans doute une expulsion pure et simple assortie d'une interdiction de territoire...)
Une de mes belles soeurs a eu un enfant avec un ricain...elle hésite entre lui donner la nationalité yankee ou francaise...y a m pas à hésiter!!!! _________________ Tout ce qui ne nous tue pas nous rends plus forts...on a tout vécu et on est encore là...avant, maintenant et jusqu'à la fin des temps!
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