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Que pensez vous de cet homme...

 
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Ambassadeur
Grioonaute 1


Inscrit le: 26 Aoû 2005
Messages: 184

MessagePosté le: Ven 09 Sep 2005 19:31    Sujet du message: Que pensez vous de cet homme... Répondre en citant

...comme leader potentiel en RDC?

Interview Exclusif AVEC Georges ALULA

Candidat du Mouvement UNIC à la Présidence au Congo-Kinshasa

Dignity, Inc.



Babeth Mulumba, Dignity : Nous vous connaissons pour avoir été avec vous ici dans la région de Washington, mais votre nom n’est pas très familier dans les places publiques, pourriez-vous vous présenter briève-ment, ainsi que votre parcours politique ?

George Alula: Premièrement je remercie Dignity de m’avoir accordé cet interview.

Je dirai que beaucoup d’acteurs politiques congolais me connaisse par ce que j’ai fait, et ce que j’ai donné comme conseils même en dehors du pays. Sur le plan purement politique, j’étais engagé en temps que jeune étudiant, des le lancement de l’udps, j’etais affilié à l’udps en Belgique à Bruxelles, et j’ai toujours été impliqué dans les milieux des associations touchant au Congo, ce qui nous concerne ici c’est la politique. Le point important, c’est mon implication au haut niveau de la direction de l’UDPS à l’etranger, où j’ai eu à travailler avec beaucoup d’hommes politiques qui ont occupé de grandes functions au-jourd’hui dans l’UDPS et qui sont partis dans le RCD ou dans d’autres movements politiques. Je dirai que la plupart des hommes politiques congolais qui ont eu à toucher à l’exterieur connaisse mon nom par mon activisme politique depuis plu-sieurs années.

Babeth : Au niveau international

GA : Oui, au niveau international

Babeth : Et qu’est-ce-qui vous a poussé à vous présenter aux élections ?

GA : Le chaos que j’ai vu au pays lors de mon séjour en 2003, après une longue absence. L’absence d’infrastructure que j’ai trouvé, tout était démoli, et je dirai que le plus important ce sont les schegues, les enfants qui dorment dehors. Je suis moi-même orphelin et j’ai été élevé par mes tantes, mais je me suis souvenue de moi, que je n’avais jamais dormi dehors, et certains d’entre eux pourtant ont encore leurs parents. Et donc j’ai comme été interpellé au fond de moi-même, et j’ai fait une sorte de contrat invisible, je n’ai jamais parlé à ces enfants, mais parcontre j’ai pris l’engagement que quel-qu’un devait faire quelque chose pour que cette situation puisse changer. Dans un pays aussi riche que le Congo, il est pratiquement impensable que des enfants puissent dormir dehors. Et quand je visitais des écoles, et encore, à moins d’1 km du Palais du Peuple, du parlement, des écoles sans banc, sans vitres ; des écoles qui avaient des vitres, et des bancs, dans une insalubrité indescriptible, on ne peut pas s’etonner de ce que les maladies se répandent et de ce que les gens ne récupèrent pas. Donc voilà un peu ma motivation pro-fonde ; je n’arrivais pas à com-prendre pourquoi un pays aussi riche, qui peut faire des décla-rations de recettes de plus de 10 millions de dollars, même si c’est une companie, qu’il y ait des ventes de diamants, mais qu’il n’y ait pas de bancs à l’école, et qu’il y ait des enfants qui dorment dehors. Il fallait répondre à ce problème.

Babeth : Oui, et donc, à votre avis c’est l’un des problèmes les plus graves que nous avons ?

GA : Le fond de votre question, c’est pourquoi la décision, j’ai compris. En fait, c’est la goutte qui fait déborder le vase. On prend d’abord un certains nombres de choses ; il y a des choses qui parais-sent anormales. On conseille. Je me suis déjà impliqué même dans le dialogue intercongolais mais à l’extérieur ; en conseillant le gou-vernement sur la manière la plus douce de calmer la situation, en offrant les postes vacants en prio-rité à l’opposition, en fait, pour boucher les trous. Boucher les trous ça veut dire que j’avais estimé que du fait de la guerre, il y a des morts qui devraient être remplacés, des malades qui ne peuvent plus tra-vailler ; des personnes qui ont at-teints l’âge de la retraite qui devraient aussi être remplacés ; et aussi de nouveaux projects. J’ai fait des propositions écrites au gouvernement, de façon purement confidentielle. Ça n’a pas été suivi complètement dans les faits, mais par chance, j’ai fait parvenir à la facilitation du dialogue inter-congolais mon document qui a récupéré uniquement le volume que j’avais annonçé, les 500 acteurs congolais qui bloqueraient le retour de la paix au pays. Donc on nous a donné le parlement 500 personnes plus 120 personnes. Moralité : toute les composantes exceptée le gouvernement, se sont retrouvés entrain de recruter ; et on leur avait donné plus qu’il n’avaient deman-dé. Donc, j’avais rendu hommage à Mobutu, pas dans le sens où il avait fait de bonnes choses, mais il faut reconnaître la qualité.

« Si j’avais été bien reçu au niveau des décideurs au pays, je pense qu’on aurait évité la formule 1+4 par la solution que j’avais proposée. »

Quand il détectait une ressource quelque soit l’endroit où elle se trouvait il essayait au moins de voir la personne et de discutter avec pour voir ce que la personne pensait. Si j’avais été bien reçue au niveau des décideurs au pays, je pense qu’on aurait évité la formule 1+4 par la solution que j’avais proposée. Mais toujours est-il qu’on a donné plus que demandé. Même si j’étais contre cette formule au départ, j’ai aussi trouvé d’autres points positifs à cette formule 1+4, du fait que les gens puissent accéder à des fonc-tions par leur appartenance poli-tique ça fait un précédent, ils doivent savoir que lorsqu’ils vont perdre les élections, ils vont perdre leurs postes. C’est le seul côté revers mais qui peut être regardé positivement en regardant d’une autre manière.

Babeth : En parlant justement de notre politique interne ; l’une des réfor-mes qui a été apportée par la transition c’est la multiplication des provinces. Que pensez-vous être un élement qui peut conditionner l’amélioriation de notre politique interne ?

GA : Dans UNIC, on est pour un régime unitaire fortement décen-tralisé. Seulement, nous allons certainement faire campagne contre cette constitution qui propose la multiplication des provinces. La division du Kivu, en Sud, Nord, et Maniema a affaibli la province. Je veux dire que chacun est devenu seigneur de quelque chose dans e coin où il se trouve. Le project tend à diviser la Province Orientale en 4 provinces, on me dira que ce sont les subdivisions territoriales qui avaient été proposées à l’epoque, mais aujourd’hui c’est fait avec une autre arrière-pensée ; aujourd’hui c’est antinomique avec l’évolution du monde. Le monde tend vers la constitution des grou-pements régionaux, alors que nous, notre position tend à diviser. On ignore l’efficacité, en fait : a-t-on les moyens de construire des bâtiments administratifs dans toutes ces nouvelles provinces ? des universités ? des hôpitaux ? pour qu’il y ait égalité des chances dans toutes ces provinces. Donc, ce changement doit prendre un certain nombre de temps, d’années pour permettre à ce que une fois que le pays a suffisemment maîtrisé le mechanisme de fonctionnement ou de retrocession, ou de partage entre l’etat central et les provinces, une fois que la justice sera bien assise, là on pourra commencer à faire des subdivisions – administratives, dans un premier temps. Il faut qu’on arrive à prendre l’expérience de l’Union Europeenne. L’idée de l’UE a été lancée en 1957, elle a été concrétisée pour arriver à 25 états dans les années 2000-2002. Donc il y a eu tout un travail. La partie économique d’abord pour réunir les gens ; une fois que l’économie a suffisemment pris, elle a donné des forces et des ressources qui permettent de faire les subdivisions administratives, pour permettre un bon fonction-nement. Il ne s’agit pas tout sim-plement de déclarer que « tel coin devient une province », on compte sur la population pour qu’elle soit viable, mais est-ce-que cette pro-vince aura suffisemment de méde-cins, de professeurs, de travailleurs, balayeurs ? tout ce qu’on peut imaginer comme possibilité pour faire fonctionner une province de façon plus efficace.

Babeth : Nous pensons qu’il y a un problème de reconciliation nationale, considérant que notre pays a vécu plusieurs fois des guerres tribales, et même des rebellions avec saisie de territoire. Qu’est-ce-que vous pensez faire pour influencer la réconciliation, inculquer la notion de patrie dans le sens qu’il y ait une seule nation au milieu de notre diversité ?

GA : Nous savons que d’ici la fin de la transition, il avait été prévu une phase dans laquelle on parlera de reconciliation nationale, on parlera de pardon, et on peut aussi parler de la justice. Quand on va parler de la justice, c’est pour qu’il y ait une impunité = zéro. Ce n’est pas demain la veille, mais il faudrait surtout qu’on arrive à mettre un terme à cette impunité. Comme en Afrique du Sud, il faut que ceux qui ont fait des choses puissent le reconnaître et soit qu’ils soient mis en quarantaine, le temps qu’ils se refassent une personalité juridique ou autre, soit ils ont la peine de prison et le fassent, soit ils ont le pardon de la population et on repart à zéro. Je dirai que malgré 5 millions de morts le Congo n’a pas eclaté parce qu’au fond nous sommes unis, même si ça ne se voit pas. Maintenant, hier il y a eu des erreurs du style, on met un gouverneur qui n’est pas de la province, mais avec des arrières-pensées pas de développement mais plutôt de contrôle, et d’empêcher de fonctionner. Maintenant, il faut rendre l’autonomie à chaque province, que les fonctionnaires soient redevables à la population ; sachant que l’on a été élu, « si je fais mal les choses, les gens vont s’en prendre à moi, et je ne pourrais pas être réelu pour la prochaine fois. » La reconciliation nationale nécessi-te que l’on voit les choses d’une autre manière. Comment peut on réconcilier le pays sur le plan économique ? On peut imaginer simplement, qu’on fasse des poles économiques, dans quel sens, par exemple, je prends l’agriculture, on peut favoriser la production du maïs dans le Kasai, la pomme de terre dans le Kivu, comme c’était à l’époque, les bananes dans l’Equateur, le poisson dans le Haut-Zaïre, dans le Bas-Zaïre le manioc, ainsi de suite. Faire en sorte que, dans un premier temps, parce qu’il nous faut aussi reconstituer les richesses nationales, ça veut dire que quelque part on peut redonner l’exclusivité de la fourniture du maïs, à l’echelle industrielle à la province du Kasai pour qu’il fournisse toutes les universités, tous les hôpitaux, comme ça on a un marché, donc ça crée une richesse augmente la production. Comme il ne faut pas défavoriser les uns par rapport aux autres, il faut trouver cet equilibre à travers le pays et affecter les productions soit minières, soit industrielles, de la même façon, en ayant une vision plus lointaine de ce qu’on veut faire en terme de développement, et que ce soit un développement synchronisé dans le pays, pour éviter que les uns prennent trop d’avance par rapport aux autres.

Babeth : En fait créer une balance à travers le pays. Et ceci fait parti de votre plan de développement économique. On a définitivement un problème d’éducation, tout-à-l’heure vous avez parlé des enfants, est-ce-que vous pouvez nous dire comment vous compter redresser l’appareil éducatif ?

« Je vais redresser le système éducatif ; pas seulement au niveau des enfants.»

GA : Je vais redresser le système éducatif pas seulement au niveau des enfants. Quand on a vu ce qui se passe aux États-Unis on peut copier. Copier surtout dans quel sens. Nous avons, depuis les années ’80 une chute de la formation et de l’éducation dans notre pays. Pour nous qui avons fait des études avant cette période là, on pouvait sortir des humanités en RDC, aller étudier dans n’importe quelle université dans le monde et réussir. Par contre, on ne peut plus nécessairement faire la même la chose avec ceux qui sortent des humanités chez nous. Il faut dire que notre pays a besoin de rattraper la formation des adultes. Il y a des gens qui ont fait des études, qui ont 35 ans, mais qui n’ont jamais travaillé. Ça veut dire que si demain on ne veut laisser personne de côté, il faut redonner une petite piqûre de formation continue comme ça se fait ici, en âge adulte, pour que la personne puisse redevenir utile à la société. Maintenant quand il s’agit de la formation des enfants, mettre en place un bon système d’éducation afin d’aider les familles—parce que dans notre politique, la base c’est la famille—il faut donner les moyens aux parents de subvenir aux besoins de scolarité de leurs enfants. On peut avoir des aides des organisations internationales pour ce qui concerne les fournitures, et nous devons mettre en place les dispositions pour prendre le relais, parce que la RDC ne va pas vivre indéfiniment des aides extérieures de quelqu’organisme que ce soit. Mettant l’accent là-dessus, tout va se passer au niveau du budget l’état. Le budget de l’état, il s’agit de mettre en place un mechanisme un peu visualisé d’avance, de façon à ce que nous puissions balancer, donner des objectifs aux différents acteurs qui font que la RDC gagne en produit intérieur brut (PIB), en production nationale, en production de richesses, pour qu’on puisse dégager une partie des bénéfices et les consacrer à l’éducation de nos enfants, qui constituent l’avenir de la RDC.

Babeth : Un genre de réallocation des ressources financières. Comment pensez-vous conduire votre campagne électorale à l’intérieur du pays et toucher tout le territoire.

« ...un réseau routier sous forme de l’étoile de David, qui serait lié par des autoroutes à péages de Kinshasa-Kisangani, ... Kwango-Mbandaka. »

GA : L’idée de l’UNIC c’était de faire une plateforme qui regroupe plusieurs partis politiques, parce que le constat, avec 186 à 200 partis politiques le pays ne peux pas aller à la démocracie avec ça. On vit la bipolarisation du milieu politique dans tout les pays développés, démocrates, républicains, le centre ; gauche, droite, centre, nous aurions du mal à échapper a cette réalité là. Mais comme nous n’avons pas encore eu des élections qui puissent faire la décantation des micropartis qui vont disparaître par le fait qu’ils ne pourront pas nécessairement faire campagne sur l’ensemble du territoire, il s’agit maintenant avec l’aide du système d’information que nous avons développé, qui est propre à UNIC, et qu’on ne trouve nulle part, nous avons fait un système d’identification des individus de façon à ce qu’on puisse connaître leur spécialité, leur région d’origine, leur motivation, et savoir sur quoi ils veulent travailler. Ça nous permet de pouvoir les classer, et d’éviter des disputes que nous avons souvent inutilement. On a un poste de ministre de la santé, on a un docteur en droit, et il veut être ministre de la sante. Alors, nous dans notre système, on va déjà classer les gens par secteurs parcequ’on a développé un système d’information qui nous permet de le faire. On a expliqué à tout nos partenaires dès le départ, les prin-cipes de cette démocracie interne. En fait, on fait d’abord le partage équitable et équilibré du pouvoir à l’interne avant de présenter une équipe homogène vis-à-vis de l’extérieur. Pour répondre à la ques-tion, comment s’étendre à la RDC, UNIC a déjà des alliances avec des ONG dans 6 provinces, nous avons aussi une alliance avec les partis politiques d’obédience chrétienne à Kinshasa, qui représentent 69 partis politiques, donc vous imaginez que chaque entité est représentée dans chaque province. On va se baser sur ces forces, leur donner les moyens de faire campagne, leur apprendre un marketing politique et un message, et surtour leur donner un label, ce label de qualité, de probité morale, qui puisse nous permettre de dire que puisse que notre leader-ship, au niveau de la tête ne souffre d’aucune ambigüité, on suit le leader, et c’est ça qui va faire la différence. Parce que UNIC ne cherche pas uniquement à travailler avec des gens qui ont déjà des noms, ou qui sont déjà en fonctions, mais nous voulons aussi toucher la base populaire. Beaucoup de con-golais ont fait des études, ils sont connus dans les ONG, donc ils ont appris à gérer, à être au service de l’intérêt général, et ça ça va faire une bonne partie de l’ossature de l’UNIC pour les prochaines élections.

Babeth : M. Alula pourquoi les congolais voteraient-ils pour vous ? Qu’apporteriez-vous qu’un autre candidat n’a pas ?

GA : Je crois que j’ai pris suffisemment de temps pour réfléchir sur un certains nombres de choses pour me préparer, mais la préparation n’était pas dans le but de ce que je vais faire aujourd’hui. C’était simplement parce que chaque fois que j’avais du temps libre, je réfléchissais sur par exemple, com-ment equipper notre armée à l’intérieur sans achat à l’extérieur en terme d’uniforme, comment l’UTEXCO peut fournir des tissus, comment on peut fabriquer des uniformes pour que les soldats congolais soient propres ? tout simplement. Comment on peut fabriquer les matraques, les petits instruments dont l’armée a besoin au niveau local. J’ai aussi imaginé un project simple, un réseau routier sous forme de l’étoile de David, qui serait lié par des autoroutes à péages, de Kinshasa à Kisangani, Kisangani à Lubumbashi, Lubumbashi à Kinshasa et pourquoi pas Mbandaka vers Bukavu, et Kwango vers Mbandaka. Mais ce projet étant présenté, on peut aussi imaginer que ce tronçon pourrait relier l’océan indien et l’océan pacifique à travers la RDC ; tout ça est venu du fait que j’ai été en Afrique du Sud et j’ai découvert qu’on peut voyager en voiture de Johannesbourg au Caire, mais on ne peut pas partir en voiture de Johannesbourg à Abidjan parcequ’on ne peut pas traverser la RDC. Donc j’ai imaginé ce réseaux étoilé. Quelque part en tant que manager, j’utilise au-jourd’hui des outils d’aide à la décision que le gouvernement Con-golais n’a pas, qui demande de l’expertise, et cet expertise je travaille dedans depuis 17 ans, ce qui fait que quand j’arrive, je n’ai pas nécessairement besoin des prendre des logiciels qui existent, je peux aussi inventer, ou ecrire des cahiers de charges pour me permettre moi d’avoir un système protégé de l’intérieur qui puisse m’aider à prendre des décisions. Je fais la différence pourquoi, parce que si on regarde la façon dont le pays est dirigé aujourd’hui : les gens viennent en mission, ils ne rendent comptent à personne, ou s’ils rendent comptent, il n’y a personne qui prend cela en charge ; on va en mission, on revient, on classe le dossier dans un tiroir, il y a pas de suivie. Les gens n’ont pas d’objectifs ; par contre moi je dirais à mes ministres, de l’Economie par exemple, « je veux que le nombre d’entreprises crées passent de 1000 à 4000 » si c’est pas fait, donc la personne n’est pas bonne, au ministre de la santé par exemple « je veux que le nombre de mort soit réduit de 130/1000 à 85 durant 1 an, ensuite à 30, et à 15 pour atteindre un niveau acceptable ». Je vais fixer des objectifs, et j’aurais des outils pour pouvoir suivre et des outils de rappels qui puissent rappeler les objectifs de chaque personne et les suivre. Je pense que ça fera déjà une grande différence. Je compte aussi moder-niser l’ensemble du système économique chez nous. J’ai toujours été curieux de comprendre quand Allan Greenspan, Responsable du trésor américain, décide d’augmenter d’un point le taux d’interêt aux Etats-Unis, je me demande sur base de quoi, et comment il sait quel impacte ça va faire. Je voudrais faire la même chose chez nous. Apporter la même chose dans le sens où il faut connaître les tissus économiques, connaître les corela-tions qui existent, faire en sorte que nous puissions aussi avoir ces outils qui nous permettent de gérer et piloter notre pays ; savoir que une décision prise dans tel secteur peut affecter la vie des entrepre-neurs à tel niveau. Nous avons pas mal de choses dans le projet de société de UNIC, mais la réalité est que ce projet est programmé dans le temps. Chaque ligne doit avoir une personne responsable, et cette personne est redevable. En regar-dant les graphiques de la situation on peut savoir le degré d’avancement. On va infor-matiser au maximum de façon à ce que nous puissions avoir le moyen de contrôler ce que nous sommes entrain de faire.

Babeth : L’expertise dont vous parlez, c’est le management, qu’ici vous voulez appliquer à l’echellon plus vaste ?

GA : C’est ça. Notre pays a des intellectuels dans tous les sens. Nous n’avons pas cette carence, mais nous avons cette carence en matière d’organisation. L’organisation c’est très important, j’ai vraiment acquis des compétences en matière d’organisation. Quand je dis organisation, je donne un exam-ple simple, un orchestre virtuose, c’est-à-dire de grands spécialistes de chaque instrument, si on deman-de à ces spécialistes de jouer n’im-porte quelle chanson, personne ne pourra entendre de quelle chanson il s’agit ; ils joueront mais ça va être la cacophonie. Mais par contre toutes ces virtuoses sont dirigés par un chef d’orchestre, et c’est ce chef d’orchestre qui impose le rythme, et cela donnes ce que les gens apprécient. Donc, nous devons arrêter cette partie caco-phonique que l’on joue actuellement. On a de grands médecins éparpillés de par le monde, qui font de grands professeurs en Afrique du Sud, en Europe, de grands spécialistes. Notre pays a besoin de médecins. On va faire en sorte que le congolais ait les moyens de payer pour sa santé, comment faire en sorte que le congolais puisse être soigné à un bon prix. Tout ça nécessite avoir une vision un peu éloignée de la chose et une hauteur que j’ai pu, avec l’expérience, accumuler pour pouvoir remettre ça au pays. Je dirais que le côté positif de la démarche de Dignity, « tous » redevable à la nation, moi je l’admets dans le sens que j’ai fait mes études avec la bourse du gouvernement congolais, du conseil exécutif, j’ai été formé pour être ingénieur industriel, j’ai fait la chimie nucléaire, j’ai fait un doctorat en pétro-chimie. Je vou-drais aujourd’hui prendre ces con-naissances en matières industrielles et les ramener chez moi, et créer les conditions pour que ceux qui font ces études là aujourd’hui puissent avoir à les appliquer pour le bien du pays. Voilà un peu les axes des grandes différences qui vont se voir. Et puis il faut souligner quelque chose de simple, l’honnêteté, le respect de la parole donnée.

Babeth : Vous êtes un homme de votre parole ? Ça c’est très important, parce qu’on vous tiendra sur votre parole, vous savez. Pour sortir un peu de chez nous, au niveau de l’Afrique, le Congo est l’un des 3 grands piliers avec le Nigéria et l’Afrique du Sud. Mais le Congo est malade, comment pensez-vous lui redonner une place forte en Afrique centrale ?

« Devenir une grande puissance ou bien regagner une place forte en Afrique centrale signifie que les congolais puissent regagner en terme de niveau de vie. »

GA : C’est pour ça que les élections sont une chance pour nous, quand je dis une chance pour nous, c’est-à-dire que nous devons nous focaliser sur les élections et rien que les élections. Pourquoi, parce-que à la sortie des élections, je parle pour UNIC, nous aurons un gouvernement légitime, un gouvernement fort, qui pourra signer et engager le pays à moyen et à long terme. La RDC a eu des accords militaires de défense pour sa sécu-rité, ces accords ont joués en ’78 lors de la première guerre du Shaba, en ’81 lors de la 2e guerre du Shaba. Le nouveau leadership que nous ammenons consiste à développer les relations économiques car quand on parle de pillages des ressources minières du pays cela veut dire que quelque part, ceux qui sont en face ne savent pas que en vendant le gas que nous avons en commun ou en créant des sociétés de joint-ventures entre le Rwanda et la RDC ils pourront gagner de l’argent.

Après les élections nous aurons déjà une visibilité sur la nature de nos relations avec les pays qui nous entourent. Devenir une grande puissance, ou regagner une place en Afrique centrale signifie qu’il faut que les congolais puissent regagner en terme de niveau de vie. C’est ça qui va faire que le Congo va redevenir ce qu’il était, parceque quand le Congo était respectable et respecté, le niveau de vie était assez élevé et beaucoup d’ africains venaient chez nous pour étudier, vivre ou même simplement pour se soigner. Donc cette politique va recommencer avec une nouvelle classe politique, avec une nouvelle façon de pouvoir piloter les ressources de l’état congolais, mais aussi avec des nouveaux partenaires qui sont prêts à investir dans notre pays. Quand les partenaires viennent investir, il faut que l’état congolais soit à mesure de sécuriser les investissements, tant nationaux qu’étrangers, les biens des nationaux ou des étrangers.

Nous allons reconquérir notre place en améliorant aussi notre politique et notre diplomatie. Le Congo a souvent été absent dans les institutions internationales, il faut récupérer ces positions que nous avons perdues. Surtout combler les vides que nous avons causé, des places qui permettent de faire parler son pays. Donc, l’ambition de refaire un Congo fort est un objectif qui peut être plus ou moins satisfait dans les 5 ans. Redonner à manger à la population, redéve-lopper les infrastructures routières pour que les gens commencent à se déplacer, pour que les produits commencent à circuler dans le pays.

Babeth : Dernière question pour ce soir, brièvement, quelle est votre position pour la politique extérieure de la RDC ?

« Les relations internationales doivent tenir compte aujourd’hui de la mondialisation, pour y réussir il faut s’en donner les moyens. »

GA : Quand on aborde cet aspect politique extérieure, je vais faire une petite différence et la classer en deux catégories. Premièrement, les relations avec les pays de la première ceinture, que nous appellons la Troïka : la Belgique, la France, et les États-Unis, ensuite les autres pays. Avec une visibilité en terme de management, on peut savoir quel est le pays qui travaille le mieux avec la RDC. L’autre partie, qui vient de l’expérience du fait d’avoir vécu très longtemps à l’extérieur, c’est de quand-même s’appuyer sur les congolais qui vivent aux États-Unis pour les EU, qui connaissent mieux la mentalité, qui peuvent échanger, et améliorer notre diplomatie ; les gens qui ont étudié ici et qui connaissent la mentalité. Faire la même chose en France, en Belgique, parce que les têtes existent. Ne pas seulement envoyer quelqu’un qui arrive dans le pays qui ne connaît pas grand chose dans les habitudes du pays hôte, ça nous fait revenir en arrière, et on perd du temps et on perd aussi de la crédibilité. Les relations internationales doivent tenir compte aujourd’hui de la mondialisation, pour y réussir il faut s’en donner les moyens. Ce qui veut dire comprendre les besoins de l’extérieur et voir comment les satisfaire. Aujourd’hui la matière première monte dans des cargai-sons, et transformée à des milliers de kilomètres, ça augmente le coût du produit final, alors que nous sommes capables de proposer la transformation à côté des sites de production minières. Cette mise en valeur qui est bénéfique pour nos partenaires extérieurs et nous-même, réduit le coût de transport à un coût de distribution. Parce que lorsqu’on transporte la matière première des sites de production vers l’usine de transformation il y a un coût de transport, ensuite de l’usine vers les clients, c’est un coût de distribution. Donc en éliminant les coût de transport inutile des matières premières en produisant localement, ça permet d’avoir une nouvelle façon de voir ces échanges avec l’extérieur.

Si on regarde simplement l’aspect politique et de bonnes relations, il faut un dialogue permanent à l’intérieur comme à l’extérieur. A l’extérieur pourquoi un dialogue permanent ? C’est-à-dire que ça permet d’éviter des zones d’ombres, et surtout ça permet d’avoir une diplomatie claire et bien définie. Nous sommes dans l’économie du marché, nous avons été un partenaire des États-Unis pendant la guerre froide, il faut essayer de voir nos relations avec nous partenaires traditionels avec un autre oeil. Les EU sont en Allemagne, au Japon, en France, en Belgique avec leur base militaire depuis 1945, mais ça n’a pas empêché ces pays de se développer. Pensons-nous que nous pourrions nous développer en essayant de prendre un autre chemin ? Je ne suis pas trop sûr. Il faut que nous ayons une autre vision pour que nous puissions continuer à coopérer et collaborer, mais avec une autre vision, en offrant autre chose que ce que nous avons l’habitude d’offrir.

Quant aux autres pays, je pense qu’il faut continuer à développer les échanges. Ici dans la deuxième ceinture. Pour résumer, avec cet outil de management et de suivi, on peut avoir le top ten des business traders, les pays avec lesquels nous avons plus d’echanges. On peut regarder dans la région, puisque quand on voit l’Afrique centrale, nous devons toujours avoir une certaine ouver-ture vis-à-vis des pays qui s’inter-ressent à la RDC, mais pas dans un sens unique où eux seuls s’interres-sent à la RDC ; il faut que la RDC aussi s’interresse aux autres pays pour que ceux qui viennent chercher chez nous, on aille chercher aussi autre chose chez eux, et ainsi de suite pour balancer les échanges. J’espère avoir répondu à votre question.

Babeth : M. Alula je vous remercie pour votre temps.

GA : C’est moi qui vous remercie, je dirai un dernier mot pour Dignity. Vous avez mis le doigt dans vos objectifs sur ce qui manquait à la RDC : l’aspect lobbying. Je souhaite vraiment une longue vie à Dignity. Il ne faudrait pas que ça s’arrête avec les gens qui le compose aujourd’hui, il faut que cet aspect là puisse continuer parce que notre pays en a besoin, surtout en comparaison avec d’autres. Merci à tout ce qui me liront au travers de cette interview, mon rêve bien sûr c’est de redonner la dignité au Congo.


Dignity, Inc.

P.O. Box 27458,

Washington, DC 20038-7458,

dignity@dignitycongo.org


Sa Biographie

http://www.unic2005.org/Bio/BioGeoAlu.html
_________________
"L'hypocrisie est un vice a la mode et tous les vice a la mode passent pour vertus"-----Don Juam, Moliere"

"La fin justifie les moyens"----Machiavel
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